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Journal de bord d’une confinée

Journal de bord

Une épopée confinée au tréfond de son âme, par Emmasculée (future tyran)

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JOUR 1

16 mars

Annonce du président : «Quiéyeière èr èr !» ou plutôt «nous sommes en guerre !» visiblement quelques subtilités que la traductrice a du mal à assimiler. En guerre ? Je fais la guerre en pilou-pilou avec comme seul arme ma tasse de thé et mon bol de chips… Désolé Rambo, les temps ont changé, tu peux ranger ton bandana et aller chercher Adrienne.

JOUR 8

16 mars

La cohabitation est rude, mes deux sœurs, parfaites quand elles étaient loin de moi, sont désormais la première chose que je vois au réveil, je suis en train de me demander si squatter une salle de la fac pour le confinement n’aurait pas été une meilleure idée.

JOUR 22

23 mars

Je fais face à la première étape avant de sortir : l’attestation. Je sais que je ne croiserai jamais de contrôle mais dans le doute je veux pas perdre mes 135 euros, c’est-à-dire l’intégralité de ma richesse actuelle à cause d’un papier mal rempli. Ma plus grande difficulté fut clairement la date, sachant que j’ai perdu la notion du temps dès la première semaine, ça devient compliqué quand on me demande de trouver une date exacte. Ah ! le 7 avril, intéressant... Attention c’est un grand jour, je sors et en plus je sais qu’on est Lundi ! Non, Mardi ! Et merde...

JOUR 22

+ 30 secondes

C’est ma première sortie dans la ville déserte. Grâce à mes super-capacités de glandeuse casanière, j’ai résisté plus de 3 semaines avant de sortir, «Croncron» (je suis sûre que Brigitte l’appelle aussi comme ça) serait fier de moi. Les premières rencontres sont un peu vexantes, les gens changent de trottoir en me croisant et je ne sais pas s’il faut mettre ça sur le compte de ma tête de nouvel hermite ronchon ou sur le fait que je respire de façon pas très sereine dans mon masque trop grand, prenant parfois des inspirations un peu trop marquées et corono-douteuse.

JOUR 31

15 avril

Je constate douloureusement que l’idée d’un journal du confinement était tout sauf original, c’est la super rubrique de tous les journaux, j’ai l’impression d’en voir partout, y a même des podcast journal de confinement ! Sans rire. Je n’en tire qu’une seule conclusion : on est tous en train de s’ennuyer à ne plus savoir quoi faire.

JOUR 40

24 avril

Bien sûr je ne me voyais pas écrire tous mes états d’âmes durant ce confinement sans vous parler de ce qui m’a permis de tenir en ces temps sombres, sans ce rituel quasi religieux qui me tenait comme des millions d’autres personnes accroché à cette lumière et cette espoir de vie au grand air, j’ai nommé Koh lanta. Dédicace à Claude qui a su gagner l’amour de 98% des français mais pas l’épreuve des poteaux, le bougre.

JOUR 49

03 mai

Moudenc nous fait le papa noël en décidant d’envoyer des masques à tout le monde, mais grâce à mon karma loose super élevé, ça a encore foiré. 1er bizutage on s’est fait voler nos masques, oui vous avez bien lu, on part sur la victime du vol le plus ridicule jamais enregistré. Mais ça ne s’arrête pas là, notre «Moumou» citadin (oui macron n’est pas le seul à avoir son petit diminutif) a souhaité lui aussi me bizuter un bon coup en envoyant un deuxième masque au 4 autres membre de ma famille, sauf à moi. Et, franchement, je ne pensais pas être aussi vexée pour un oubli de don de masque.

JOUR 57

Fin du confinement et de cet article bancal qui ressemble à tout sauf à un journal du confinement. Je remarque donc que même avec une pandémie mondiale, je trouve toujours une excuse pour ne pas ouvrir mes cours. Merci pour le temps que tu m’as donné Corona, mais ça ne suffira pas. Je retenterai peut-être l’hiver prochain si tu reviens nous dire bonjour…

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