Stratégies Logistique n°211 - extrait

Page 1


DÉCOUVRIR

3 Édito

8 Développement durable

InTerLUD+, RISC 2024, Club Déméter, etc.

10 Entreprise

Stuart, Fenwick-Linde, Still, FM Logistic, etc.

14 Dernier kilomètre

Les boîtes à vélo, Flexis, Logicités, etc.

16 Intralogistique

Lionor, V and B, Exotec, Savoye, etc.

18 Infrastructure

Amazon, Coursier.fr, La Poste, Eurivim, etc.

20 Point de vue

22 Reportage

• PepsiCo, une stratégie supply chain guidée par la décarbonation

• La logistique alimentaire des Mousquetaires monte en puissance

SOMMAIRE

Stratégies Logistique > n° 211 > Février/Mars 2025

PARTAGERCOMPRENDRE

30 SLOW LOGISTICS

APPROFONDIR

ACHETER

62 Panorama des WMS

Réalisme ou utopie verte ? 36 MARITIME

50 SONDAGE 3PL

Regain d’externalisation attendu

70 Chaîne du froid

Le temps des voiliers cargos est venu 42 IMMOBILIER

Entrepôts : combien coûte la sobriété énergétique ?

Les prestataires de logistique contractuelle viennent de traverser deux années difficiles. L’instabilité (géo)politique et l’inflation ont fragilisé leurs flux. La réflexion en cours des industriels et distributeurs sur leur stratégie supply pourrait néanmoins déboucher sur une vague d’externalisation. g TOUTE L’INFO

12 projets durables accompagnés par Club Déméter

Dans le cadre de son appel à projets innovant 2025, Club Déméter a sélectionné 12 lauréats parmi 24 dossiers de candidatures. « Nous avons constaté cette année une forte orientation vers des solutions d’IA et d’électrification du transport routier de marchandises », commente

Valentine de Saintignon, directrice projets supply chain e-commerce d’Auchan et administratrice de Club Déméter.

Les projets retenus s’articulent autour de 4 catégories : optimisation logistique et réduction d’impact, électrification, performance des entrepôts et le coup de cœur de la sélection. Ils pourront conduire des expérimentations grandeur nature au sein des entreprises membres de Club Déméter.

Les 12 projets lauréats :

• CarbonShift est un commissionnaire digital de transport décarboné qui accompagne les chargeurs pour identifier les flux routiers reportables sur des modes décarbonés grâce à l’IA.

• Porté par l’entreprise Strada, Matrixcargo organise et optimise le transport de marchandises grâce à une planification intelligente, une distribution agile, un suivi en temps réel, avec l’introduction de l’intelligence augmentée (IA).

• Avec IADVICE, Circoé propose une solution opérationnelle basée sur l’IA qui permet de visualiser, analyser et optimiser les indicateurs de performance en temps réel.

• PTV OptiFlow est une solution d’optimisation des tournées par les coûts, qui prend en compte les nombreuses et complexes contraintes métier.

entrepôt à des fins d’inventaire ou d’optimisation, grâce à des caméras intelligentes installées sur tout type de chariot de manutention.

• Voltix développe des infrastructures publiques de recharge dédiées aux poids lourds électriques. Son objectif est de déployer des stations le long des principaux axes routiers et aux abords des zones logistiques.

• Okular Logistics automatise l’inspection visuelle du stock en

Hydrogène : un marché quasi atone en 2024

• 4D.energy ambitionne d’accélérer la transition énergétique de l’immobilier logistique et propose de porter les capex nécessaires au verdissement des entrepôts via une solution de performance énergétique sur abonnement.

• Iconex développe l’étiquette logistique autocollante MAXStick, respectueuse de l’environnement (sans glassine ni silicone ni bisphénol) et recyclable.

• Greenopoly, coup de cœur de la sélection, est un jeu de société développé par un collectif d’étudiants, visant à former et à perfectionner les étudiants et les professionnels aux méthodes lean.

• Kestolog est une carte digitale collaborative open source, pensée pour la supply chain. Chaque acteur peut contribuer, explorer et valoriser des données logistiques clés pour constituer un véritable référentiel open data.

• Route&PackSolver d’Atoptima est capable de traiter les décisions complexes de palettisation, chargement 3D et tournées. Il combine l’optimisation des tournées et celle des plans de chargement.

• Dreev maximise la recharge des batteries des véhicules électriques en prenant en compte les besoins de mobilité, le réseau local et les incitations économiques des marchés de l’électricité. n

France Hydrogène a dressé le bilan de la filière à l’occasion du salon Hyvolution. Son baromètre 2024 révèle un marché quasi inexistant en termes de véhicules, malgré les efforts pour augmenter la production et déployer un réseau de stations. Ainsi, seuls 5 poids lourds et 7 bennes à ordures roulant à l’hydrogène sont en circulation à fin janvier 2025. Le baromètre dénombre 124 véhicules utilitaires légers, sans préciser combien sont utilisés par des entreprises de livraison. Dans le secteur du fluvial et du maritime, on compte maintenant 3 bateaux à hydrogène, dont l’automoteur fluvial Zulu 06 H2 de Sogestran inauguré en 2024. Côté production et distribution, la capacité atteint 35 MW en 2025, contre 30 MW en 2023. Malgré les difficultés de la filière, France Hydrogène prévoit 70 000 véhicules en circulation d’ici 2030, dont 63 000 utilitaires et 7 000 poids lourds et bus. n

La géopolitique au cœur des risques supply chain

Le baromètre 2025 du cabinet Kyu place la situation géopolitique mondiale, les crises climatiques et l’inflation en tête des risques pour la supply chain.

Alors qu’en 2024 la souscapacité des fournisseurs, la hausse des coûts et la cybercriminalité arrivaient en tête des risques supply chain, le baromètre 2025 du cabinet Kyu montre de nouvelles craintes dans les entreprises.

Tensions géopolitiques

Selon l’étude réalisée en partenariat avec les Arts et Métiers, France

Supply Chain et l’AMRAE auprès de plus de 1 000 responsables supply chain, achats et risques, c’est désormais le contexte géopolitique mondial particulièrement tendu qui inquiète le plus les personnes interrogées. « La reconfiguration des échanges, avec un commerce mondial désormais porté par le développement des flux entre pays émergents, fragilisé par la multiplication des tensions géopolitiques et par le développement de politiques protectionnistes aux États-Unis et ailleurs, ne manquera pas de relancer l’inflation. Ces défis, combinés à la nécessité d’une transition écologique accélérée, imposent aux entreprises de continuer à renforcer la résilience de leurs chaînes d’approvisionnement en diversifiant leurs sources critiques et en réduisant la dépendance à des zones clés, tout en se conformant aux exigences croissantes de durabi-

Top 10 des risques

supply chain en 2025 :

1• Crises géopolitiques

2• Hausse des coûts

3• Volatilité de la demande

4• Attaques cyber

5• Faillites fournisseurs (nouveau)

6• Pénuries de produits

7• Non-conformité ESG

8• Événements climatiques

9• Manque de main-d’œuvre

10• Défaillances logistiques

des risques 2025

lité », analysent Laurent Giordani et Thibaud Moulin, associés du cabinet Kyu et coauteurs du baromètre.

Les facteurs de risque

Les crises géopolitiques sont le premier facteur de risque sur la chaîne d’approvisionnement (pour 41 % des répondants), suivies par la hausse des coûts, la volatilité de la demande et la cybercriminalité. Parmi les facteurs qui influencent les risques sur la supply chain, Kyu met en avant les mesures protectionnistes et les coûts des crises climatiques qui impactent fortement les coûts d’achat et d’approvisionnement, ainsi que les faibles taux de croissance et les effets inflationnistes des politiques protectionnistes qui risquent d’accentuer la volatilité de la demande. Le cabinet observe aussi la montée en puissance des menaces cyber, le durcissement des réglementations, la multiplication des catastrophes climatiques ou encore les pénuries de maind’œuvre parmi les sources d’inquiétude des responsables supply chain.

2,5 crises par an

L’année 2024 a été caractérisée par une transformation significative du secteur logistique, marquée par une intégration accrue des technologies numériques, et des défis liés à la main-d’œuvre et aux infrastructures. La digitalisation, bien que nécessaire, augmente l’exposition du secteur au risque cyber. Dans le transport routier, la pénurie de main-d’œuvre augmente le risque de défaillance. Ainsi, les principales crises en 2024 sont intervenues en Europe (60 %), d’abord liées à la hausse des coûts, puis au manque de main-d’œuvre et aux catastrophes naturelles. Kyu indique une moyenne de 2,5 crises par an dans la logistique, provenant à 33 % des fournisseurs de rang 1, à 25 % des clients et sites en propre et à 17 % des flux logistiques perturbés. Malgré une amélioration de 10 % par rapport à 2023, encore 53 % des répondants considèrent leur système de gestion des risques de la supply chain insuffisant. n RC

Matrice

Bilan positif pour la cyclologistique

L’association Les boîtes à vélo dresse un bilan du marché de la cyclologistique français dans son observatoire des cyclomobilités professionnelles 2024.

Selon l’étude, qui référence

650 cyclo-entreprises, la France compte 3 400 vélos-cargos en exploitation, dont 84 % purement dédiées à la cyclologistique. Les régions les plus dotées en flottes professionnelles de vélos-cargos et attelages sont l’Île-de-France (1 450, dont 76 % à Paris intra-muros) et l’AuvergneRhône-Alpes (570, dont 73 % dans le département du Rhône). La catégorie tricycle et triporteur devient prépondérante (47 %) parmi les véhicules de cyclologistique. Les biporteurs et remorques comptent respectivement pour 29 % et 13 % de l’ensemble des

véhicules. La part des vélos classiques (VAE) et vélos compacts reste inchangée (11 %). L’activité semble pérenne, puisque 83 % des entreprises interrogées prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires et 47 % prévoient une croissance

du nombre d’employés. Selon l’étude, les flottes de vélos-cargos dédiées aux entreprises de commerce, très majoritairement employées pour la livraison du dernier kilomètre, ont un rayon moyen de chalandise de 10 km. Ils effectuent en moyenne 24 km et transportent 117 kg de marchandise par journée de livraison. En comparaison des VUL, l’observatoire estime que les coûts de la cyclologistique sont 8 fois plus faibles et les émissions de GES 15 fois plus faibles tout en mobilisant 11 fois moins d’espace foncier que la livraison traditionnelle. n

Flexis dévoile sa gamme de VUL connectés

La joint-venture entre Renault, Volvo et CMA-CGM a présenté trois premiers modèles de véhicules utilitaires basés sur le modèle SDV (Software Defined Vehicle) et commercialisés en 2026.

Conçus à partir d’une plateforme unique modulaire développée avec Ampere (groupe Renault) et produits dans l’usine de Sandouville, les VUL électriques intègrent plusieurs couches de technologies matérielles et logicielles dédiées à la télémaintenance, à des services de gestion de flotte et permettant de faire évoluer les fonctionna-

lités dans le temps. Dix lettres d’intention ont été signées avec des prestataires de logistique urbaine en France (Colis Privé), au Royaume-Uni (Hived) et en Allemagne (DB Schenker), représentant une demande potentielle pouvant atteindre 15 000 véhicules sur trois ans. Les premières livraisons aux clients sont prévues pour 2026. n

Les start-up de la logistique urbaine à suivre

Le cabinet conseil Logicités dévoile son palmarès des start-up spécialisées dans la logistique urbaine qu’il faudra surveiller de près cette année. Cinq start-up parmi 50 évaluées sont mises en avant par le cabinet.

Dans la catégorie Cyclologistique, Logicités retient La petite boucle, start-up basée à Saint-Malo qui effectue à vélo-cargo la collecte de biodéchets ainsi que des livraisons vers les commerces et les particuliers à partir d’un microhub. Dans la catégorie Dernier kilomètre, Les Ripeurs se hisse à la première place du classement pour sa solution de gestion des

déchets de chantier, 87 % sont réemployés ou revalorisés. Qomod remporte la catégorie Consignes et points relais. La start-up lilloise propose de créer des espaces de retrait automatique multi-enseignes, alimentaire et non alimentaire. Le premier point créé à Lille regroupe Delipop mais aussi des consignes Kiabi, Decathlon ou Vinted. Le modèle de consigne de La Tournée a été retenu dans la catégorie Emballages-contenants consignés et circuits courts. Cette start-up parisienne propose la vente d’un catalogue de produits alimentaires et d’hygiène, tous en contenants consignés.

Enfin, dans la catégorie Solutions IT, SquareMiles obtient la meilleure note avec ses solutions d’optimisation des flux de livraison urbaine et de gestion des aires de livraison. n

INFRASTRUCTURE

SEB : 63 000 m²

DANS LES

HAUTS-DE-FRANCE

Après avoir centralisé ses flux sur une plateforme internationale de 100 000 m² à Bully-les-Mines (Pas-deCalais) en 2023, le groupe Seb va étendre ses surfaces logistiques à la commune voisine de Nœux-les-Mines. Manova Partners a annoncé la signature d’un bail avec le groupe d’électroménager pour 63 000 m² sur le parc d’activité Logisterra, développé par Linkcity (filiale de Bouygues Construction).

BARJANE : UN ENTREPÔT XXL

DANS LA SOMME

Le promoteur prévoit de construire un entrepôt de plus de 98 000 m2 à Croixrault dans la Somme. Le bâtiment se situera à proximité d’un entrepôt appartenant à JJA, spécialiste de la décoration de la maison. L’entrepôt devrait être composé de dix cellules de stockage : sept cellules de 12 000 m², une cellule de 5 500 m², une cellule de 3 200 m² dédiée aux matières inflammables et une cellule de 2 500 m² dédiée aux produits dangereux pour l’environnement.

PANATTONI

REVISITE LE PARC

D’ACTIVITÉ

Les premiers clients du parc d’activité City Dock aménagé par Panattoni à MoissyCramayel (Seine-et-Marne) s’installent. Achevé en décembre et inauguré le 16 janvier, cet ensemble immobilier de 12 000 m² destiné à des activités mixtes de PME/PMI est une première en France pour Panattoni. Un second est annoncé en Île-de-France.

9e centre de distribution pour Amazon

Amazon a officialisé un nouveau centre de distribution installé près d’Illiers-Combray, au sein du parc logistique Mountpark Chartres qui s’étend sur 60 ha. L’e-commerçant s’installera dans un entrepôt de 118 000 m2 sur un foncier de 23 ha.

Le bâtiment réalisé par BEG Ingénierie doit être livré fin 2026. Amazon y côtoiera l’américain Mattel, qui devrait prendre possession d’un espace de 35 500 m2 d’ici cet été. Le géant américain a indiqué que le futur centre de distribution d’Illiers-Combray sera

Coursier.fr premier locataire du HLU Segro des Gobelins

Coursier.fr, spécialiste de la livraison à vélo-cargo en région parisienne, a signé un bail avec Segro afin de louer un espace de 1 600 m2 au sein de l’hôtel logistique urbain XXL de 75 000 m² en cours de construction dans le 13e arrondissement de Paris. « Cette implantation stratégique constituera une étape clé supplémentaire dans le développement de Coursier.fr, en optimisant ses opérations de livraison du dernier kilomètre et en proposant de nouvelles expériences clients et des solutions plus sobres en carbone », déclare Segro. n

Un entrepôt XXL en Vendée

équipé des dernières technologies robotiques, et prévoit l’embauche de près de 1 000 salariés. L’entreprise insiste sur sa volonté de développer des entrepôts logistiques de proximité, en lien avec les PME du territoire. Amazon déclare opérer plus de 35 sites logistiques en France. n

Un HLU lillois pour La Poste

La Poste Immobilier ouvrira en 2025 un hôtel logistique urbain de 18 000 m² à Lezennes, dans la Métropole lilloise. Construit par GSE, le bâtiment est implanté sur le terrain de 5 ha d’un ancien centre de tri postal et bénéficie du soutien du programme France Relance, avec un financement dédié au recyclage des friches industrielles.

« L’hôtel logistique se distinguera par sa multifonctionnalité. Le rez-de-chaussée de 12 000 m² sera dédié aux activités de La Poste, tandis que les 6 000 m² à l’étage seront proposés à des PME et PMI locales », indique La Poste. Avec une structure hybride en bois et béton ainsi qu’une façade en aluminium recyclé, le HLU répond à des objectifs de performance énergétique et environnementale.

Eurivim, promoteur immobilier basé à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), a obtenu le permis de construire un entrepôt de 112 000 m2 à Fontenay-le-Comte (Vendée), à proximité de Niort. L’investissement de 80 M€ comprend la réalisation du bâtiment destiné à accueillir en location des activités logistiques agroalimentaires pour une ouverture annoncée mi-2027. Sur un terrain de 26,7 ha connecté à l’autoroute A83 sur l’axe Bretagne-péninsule ibérique, le site disposera de 102 quais de (dé)chargement.

© Panattoni
© Segro

Slow logistics : réalisme ou utopie verte ?

Porté par une poignée de logisticiens, le mouvement en faveur d’une supply chain ralentie, plus vertueuse et plus verte cherche à convaincre les chargeurs qu’il est temps de remettre en question la politique de l’ultra rapide. La slow logistics se heurte toutefois aux habitudes de consommation tenaces et reste plus que marginale.

Pour un nombre croissant de citoyens et d’acteurs économiques, il est urgent de ralentir pour sauver la planète. Ralentir la consommation de biens, des ressources naturelles et des énergies, mettre fin à la logique du tout, tout de suite. Autrement dit, troquer le fast contre le slow et repenser tout un modèle capitaliste au profit d’une consommation vertueuse, certains diront frugale, dans l’espoir de freiner la crise environnementale mondiale. Cette philosophie, prônée notamment par la mouvance écologiste, commence à gagner les esprits et s’immisce dans la logistique, qui est indissociable de tout modèle de consommation.

Aller plus loin que la logistique verte

Le terme « slow logistics » émerge ainsi, et bien qu’il n’ait pas de définition claire, réunit un ensemble d’idées, d’intentions et de bonnes pratiques

concrètes visant à repenser la supply chain de manière à la rendre à la fois plus vertueuse pour l’environnement et plus robuste. Il s’agit par exemple de ralentir certains flux, de privilégier des modes de transport propres parfois plus lents, de massifier, de mieux remplir les camions ou même de mettre fin aux modèles du juste-à-temps ou de la livraison ultrarapide. Ce concept de slow logistics, qui fait encore face à certains détracteurs du côté des chargeurs et des ecommerçants, est aujourd’hui porté directement par les logisticiens, et notamment par l’association France Supply Chain, Skipper Groupe et FM Logistic.

« Tout doit aller vite, les flux entre les usines et les entrepôts, les flux à l’import, les flux lointains, l’e-commerce, comme si l’instantané était une vertu logistique. Mais ce modèle, qui vise à réduire les stocks et l’obsolescence des produits, à optimiser la production des usines ou à satisfaire la demande de clients pris dans une course de

vitesse, se heurte aujourd’hui à la nécessité de décarboner la supply chain et de diminuer sa consommation énergétique. Je pense que cette logistique de l’instantané cache un manque d’agilité industrielle ou de fiabilité de la prévision, et qu’en réalité 80 % des flux ne sont pas très urgents », analyse Yann de Feraudy, président de France Supply Chain.

Aux côtés de Fabien Jouvet, président de Skipper, de JeanChristophe Machet, président de FM Logistic, et avec l’appui du think tank The Shift Project, il travaille actuellement à l’écriture d’un livre afin de définir les contours de la slow logistics et de sensibiliser les professionnels du secteur, avec l’ambition de proposer aux acteurs de la supply chain

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
Stratégies Logistique n°211 - extrait by Gilles Solard - Issuu