En route vers une filière porcine coopérative

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La Coop fédérée www.lacoop.coop ,

Bonne et heureuse année

Comme il est de tradition, mes premiers mots en cette nouvelle année seront pour vous souhaiter une bonne et heureuse année, la santé et la prospérité . Cela étant dit, la tradition s'arrête là, je ne vous ferai pas de promesses que je ne crois pas pouvoir tenir.

Disons-le franchement , l'agriculture québécoise traverse une période de turbulence sans précédent, principalement depuis la montée rapide du dollar canadien, et l'année à venir devrait s'inscrire pleinement dans cette période de transition .

Nous ne sommes pas sortis du bois, mais la bonne nouvelle c'est que faisant de nécessité une vertu, vos grandes organisations, tant syndicales que coopératives, se concertent comme jamais pour trouver des solutions .

Dans ce contexte , il y a lieu de demeurer optimiste et de constater que la situation n 'est pas sombre pour l'ensemble de nos productions Nous sommes tous confrontés à la pression qui s'exerce sur l'agriculture d'aujourd ' hui , mais nous pouvons constater que les systèmes sous gestion de l'offre sont moins affectés par la turbulence actuelle, et c'est tant mieu x.

Le secteur des grandes cultures connaît lui aussi présentement un certain répit après des années de misère , et il est à souhaiter que la récente hausse des prix du blé et du maïs se maintienne encore quelque temps

La situation de la deuxième plus importante production au Québec, la production porcine, demeure précaire mais n'est certainement pas sans espoir.

Je vous invite d'ailleurs à lire l'excellent article concocté par not re journaliste M. Nicolas Mesly sur l'industrie porcine au Canada , ainsi que l'entrevue que notre ex premier ministre, Me Lucien Bouchard , lui a accordée afin de vous faire une opinion sur la situation.

D'emblée, je vous dirai que cet article met en lumière la différence d'approche entre Ma pie Leaf et La Coop fédérée qui traduit fort bien notre différence coopérative . Nous, nous cherchons une solution à la crise qui intègre, de façon économiquement viable , les producteurs de porc autonomes .

Cela dit, tous les intervenants de la filière porcine devront faire leur part des sacrifices qui s'imposent pour que cette industrie retrouve ses lettres de noblesse.

Pour notre part, et par souci d'équité pour les autres productions agricoles, Olymel et La Coop fédérée sont déterminées à trouver une solution et à poser tous les gestes nécessaires pour que la filière porcine coopérative retrouve le chemin de la rentabilité

Les enjeux sont identifiés, des pistes de solution sont sur la table et ce sont les intervenants, tant employés que producteurs, qui auront la décision finale sur ce qui restera de cette activité dans l'agriculture du Québec.

Quant à moi , comme il est aussi de tradition , je contreviendrai à ma promesse de ne pas vous faire de promesses Je vous promets de continuer à oeuvrer de toutes mes forces pour trouver une solution à la crise que traversent actuellement les producteurs de porc du Québec.

Je vous promets également de continuer à oeuvrer pour que nos coopératives agricoles soient toujours un outil pertinent dans le coffre à outils des producteurs agricoles du Québec, notamment en contribuant davantage à la diminution des coûts de production à la ferme

Sur ce,je vous laisse j'ai du pain sur la planche!

ENTR E NOUS
JANVI ER 2001 I Le Coopérateur agricole 7
Denis

Crise du p

ore frais au Ca nad a

La force du dollar canadien force Maple Leaf et Olymel à repenser toute leur stratégie d'affaires. Pour les deux plus gros joueurs au pays, c'est une question de survie! Le premier se retire de l'industrie. L'autre tente de la sauver.

Par Nicolas Mesly

MAPLE LEAF contre-attaque

e plus important transformateur agroalimentaire au pays abandonne le marché d'exportation de porcs frais. La force du dollar canadien a forcé l'empire Maple Leaf à réorienter sa stratégie d'affaires. Ses coupes de viandes sont devenues trop dispendieuses pour les acheteurs du monde entier. L'entreprise misera dorénavant sur des produits transformés à haute valeur ajoutée, saucisses et petits plats vendus sous ses marques maison. Une contre-attaque prévue pour retrouver le chemin de la rentabilité d'ici 2009.

L'appréciation de 40 % du dollar canadien par rapport au dollar américain au cours des trois dernières années a mis de l'eau dans le carburant de la machine Maple Leaf rodée pour les marchés étrangers. Quatre-vingts pour cent du porc actuellement transformé en viande fraîche est destiné à l'exportation. Toutefois, « l'avantage du coût de l'alimentation par rapport aux États- Unis, 10 $ par porc, s'est converti en désavantage de 1 $ à 2 $ par animal », a estimé Michael McCain, président et directeur général de Maple LeafFoods

JANVIER 2001 I Le Coopérateur agricole 27

dans un communiqué émis par la compagnie. Celui-ci e s time que la perte annuelle de profit de 100 millions $ de l'entreprise est directement imputable à son manque de compétitivité La valeur d es actions de Maple Leaf a dégringolé de 25 % en 2005 sur le parquet de la bour s e de Toronto.

UN SEUL GROS ABATTOIR

La nouvelle stratégie de Maple Leaf ne sera pas sans conséquences pour l' industrie porcine canadienne. La compagnie ente nd regrouper toutes ses opération s d ' abattage de porc frais dans un seul de ses abattoirs, celui de Brandon au Manitoba. On prévoit ajouter un second quart de travail et abattre plus de 80 000 porcs par semaine. « Au Canad a , trois abattoirs sur 23 fonctionnent avec deux quarts de travail. Tandi s que 17 des 20 premiers abattoir s américains fonctionnent avec deux quart s de travail et produisent 50 % de la production américaine de porcs », a souligné M. McCain.

Le regroupement de l' abattage de porc s frais dans le seul abattoir de Brandon est jugé e ss e ntiel pour atteindre une économie d'échelle, contrer l'effet de la montée en flèche du dollar, enrayer l'inefficacité du présent système, et faire face à la concurrence des États- Unis et des pays émergents comme la Chine et ceux de l'Amérique latine qui produisent le kilo de porc à moins cher.

L'ajout d'un deuxième quart de travail à l'abattoir de Brandon devrait créer 1000 nouveaux emplois. Toutefois, Mapl e Leaf devra conclure une entente avec la ville de Brandon pour moderni s er l'usine de traitement des eaux usées et répondre aux nouvelles normes provinciales de r ejets de

phosphore et d e nitrate « parmi les plus rigoureuses en Amérique du Nord ». Maple Leaf pr évoit injecter 50 millions $ dans ses opérations de Brandon et le deuxième quart de travail devrait début e r fin 2007

Quant aux cinq a utres abattoir s, propriété de l'empire agroalimentaire, ils sont à vendre, dont deux usines vieillottes situées à Winnipeg et à Saskatoon, mettant en jeu l'avenir de 1450 employés. Maple Leaf a tué dans l'œuf l'investis sement de 110 millions $ pour remplacer l'abattoir de Saskatoon vieux de 65 ans par une usine de découpe moderne. L'entreprise entend se départir également de ses usines à Lethbrige en Alberta et à Berwick en Nouvelle-Écosse qui emploient 815 personnes. L' a b a ttoir de Burlington, le plus important en Ontario, avec 1000 employés, pourrait être le plus a ttrayant pour un éventuel acheteur. Mais quel prix serait-on pr êt à payer pour un abattoir délaissé parce qu'il n ' est pa s rentable.

INTÉGRATION DE A À Z

Maple Leaf adopte un modèle de production complètement int é gré. La compagnie n'abattra dorénavant que ses propres animaux tout en suivant un régime minceur. Le plus gros producteur de porc canadien prévoit réduire son troupeau de truies de 125 000 à 50 000 bêtes. Il détient 22 % d'intérêt dans les porc s d'élevag e à travers une série d ' ententes ave c des petits producteurs La compagnie entend au ss i réduire le nombre de ses parcs d ' engraissements de 17 à « un ou deux ».

Au cours des trois prochaines années , Maple Leaf prévoit réduire le volume de porc abattu d e 7 millions à 3 ou 4 millions de bêtes. Et 70 % de ces animaux vont servi r à concocter d es produits à valeur ajoutée, une hau s se de 20 % par rapport à l' actuelle transformation

« Le résultat se traduira par une compagnie de viande et de boulangerie plus efficace , beaucoup moins vulnérable aux fluctuation s du taux de change et aux marchés des commodités », a indiqué Michael McCain. La réorganisation de la chaîne de valeur du géant agroalimentaire devrait générer 100 millions de profits avant taxes en 2009. Toutefois les coûts d ' implantation de la nouvelle stratégie sont estim é s entre 80 et 120 millions$. [il

Avec Je c on cours de Map le Leaf takes a n axe to po rk op era tion s, David Parkin son and Hand y Hoffman , The Glob e and Mail , Oc tob e r 13, 2006 , e t Stron g Ca nadian dollar prompts Mapl e Leaf ex pansion , La ura Rance , Farm er's Independen t We ekly, 5 octobr e 200 6.

1500 1000 500 Europe 15-25 • • 111111111§ États-Unis = •• l+I Ca~ ada • ~ Brésil .. Chine • • 1997 1999 2001 2003 2005 2007 Source : USD A, FAS World Mar ket an d Tr ade. Données de l' Euro pe : 2000 et plus sont pour l' Europe à 25, avant 2000 Euro pe à 15 (ada pté par Groupe AG ÉCO, 2006)
le Canada est en perte de vitesse! If passe de second exportateur mondial à troisième après les États -Unis.
Le Coopérateur agricole I JANV IE R 200 1

Red Deer ~ 1 483 employés (+900) ~ F 45 000 porcs/semaine 1!111

INDUSTRIE CANADIENNE

DU PORC (EN 2005)

• 31 millions de porcs mis en marché.

• Un porc su r deux est expo rt é.

• Valeur des expor t at ions de viandes de po r c : > 2,8 milliards $.

• Emplois l i és à l'expo rta tio n : 42 000. S,L'.5KATCHEWA,·J 1!111 mÎ Saskatoon 405 employés 18 000 porcs/semaine

ALBERTA

Parts de marché des porcs abattus : 80 % Olymel , 10 % Maple Leaf.

SASKATCHEWAN

18 000 porcs/semaine / 800 producteurs : possèdent entre

Parts de marché des porcs abattus : 100 % Maple Leaf 300 producteurs : MANITOBA

ONTARIO

180 truies et 5 000 truies et mettent en marché

quatre d' entre eux produisent 50 % de la production.

Parts de marché des porcs abattus : 75 80 % Maple Leaf 1 400 producteurs :

Parts de marché des porcs abattus : 50 % Maple Leaf entre 4 000 et 110 000 porcs annuellement.

Les autres commercialisent entre 25 et 10 000 porcs par année

de tailles variables dont Hytech et Elite Swine, parmi les plus gros producteurs au Canada

3 300 producteurs : 42 % mettent en marché moins de 500 porcs par année. La majorité vend

entre 500 et 3000 bêtes

LA RESTRUCTURATION DE MAPLE LEAF alimente une réflexion pancanadienne

« Nous examinons toutes les possibilités. Chose certaine, nous allons nous assurer qu'il y ait un joueur mondial en Ontario, qu'il soit japonais, européen, chinois, américain ou du Royaume-Uni! », explique Curtis Littlejohn, président des producteurs de porcs de !'Ontario , après la décision de Maple Leaf de concentrer toutes ses opérations d ' abattage dans un seul abattoir situé plus à l'ouest, à Brandon au Manitoba. Maple Leaftransforme 50 % des porcs abattus en Ontario.

« À titre de producteur de porcs fournisseur de Maple Leaf depuis près de dix ans, ma réaction

initiale en fut une de choc et de sentiment de trahison. Notre partenaire dans la production du porc semble baisser les bras au moment où les producteurs de porcs sont déjà coincés par des revenus faibles et des coûts élevés. Si Maple Leaf ferme ses portes à Burlington, il en coûtera 40 millions $ par année uniquement pour transporter ces porcs sur les marchés américains », écrit David Vandewalte, dans une lettre diffusée sur le site Internet d ' Ontario Park (www.ontariopork.on.ca/ counties/ perth.htm).

Dans sa lettre , M. Vandewalle propose la construction en Ontario d'une nouvelle u sine d'abattage à la fine pointe de l'art « comparable à celte construite au Danemark par la coopérative Danish Crown, utilisant la robotique , les quarts de travail double, etc. Que ce soit en partenariat avec un transformateur important ou par eux-mêmes, les producteurs de !'Ontario ont la possibilit é de définir leur avenir. Les avantages sont sans fin : on élimine le s coûts de transport associés au

ABATTOIRS
!\" \NITOB/\ i 1!111 Il Lethbridge 350 employés 6 500 porcs/semaine Brandon* 1 515 employés (+1 000) 45 000 porcs/semaine IU,l,il ~ •êl Winnipeg i:Bi 455 employés
Le Coopérateur agricole I JANVIER 2001

OUÉB>:'::

Saint-Esprit

Saint-Valérien*** 153 employés 18 000 porcs/semaine

QUÉBEC

rllm Ml BÛrlinaton

· 1 000 employés 43 500 porcs/semaine

Sources

déplacement de porcs vivants vers les États- Unis et le risque d'imposition de tarifs et de droits compensateurs prohibitifs. »

M. Curtis Littlejohn, qui a visité récemment l'usine danoise (coût de 350 millions $), n'exclut pas ce genre de scénario. Ni l'achat de l'abattoir de Maple Leaf situé à Burlington, « des pourparlers sont en cours ». OntarioPork prévoit contracter une firme de consultants pour évaluer les différents scénarios incluant la viabilité du marché ontarien en relation avec celui du Québec et de l'ouest du Canada.« Les producteurs de !'Ontario représentent une business de 800 millions$. Nous allons prendre notre temps pour déterminer notre plan d'affaires. Il sera prêt dans six ou huit mois», spécifie M. Littlejohn.

Par ailleurs, la fermeture annoncée de l'usine de Ma pie Leaf à Saskatoon n'est pas vraiment une surprise « Maple Leaf n'a jamais réalisé les investissements qu'elle devait pour construire un nouvel abattoir. Mais sa fermeture est un véritable

Parts de marché des porcs abattus : 65 % Olymel. 4111 producteurs : 50 % possèdent en moyenne 225 truies et vendent 5 000 porcs par année

TERRE-NEUVE

NOUVELLE-ÉCOSSE

Part de marché des porcs abattus : 100 % Maple Leaf. 60 producteurs : produisent 185 000 porcs

recul pour les producteurs de porcs de la Saskatchewan », explique Ross Johnson, un des directeurs de Saskpork

Le géant agroalimentaire abat un million de porcs par année en Saskatchewan dans une usine construite en 1930 et acquise de Schneider il y a trois ans. Là aussi les producteurs s'inquiètent des coûts de transport , évalués entre 6 $ et 9 $ par tête, et de l'organisation logistique requise pour rediriger 18 000 porcs par semaine vers les usines d'Olymel à Red Deer, de Maple Leaf à Brandon ou encore aux États-Unis. Mais c'est surtout la capacité d'abattage de ces nouveaux animaux par les deux usines qui préoccupe: « L'abattoir de Maple Leaf à Brandon n ' opère pas encore avec un second quart de travail. De son côté, Olymel a tenté sans succès d'instaurer un deuxième quart à son usine de Red Deer pour abattre 90 000 porcs par semaine. La main-d ' œuvre est rare en Alberta en raison du boom pétrolier », explique le directeur général de Saskpork, Neil Ketilson. m:,

* Veut doubler le nombre d'abattages

** Vendu: PEI Park Plus et Garden Province Meats ont acheté l'abattoir de Maple Leaf en 2006 pour produire du porc bio Fermeture prévue en avril 2007

'E';'F-NEUVE
120 employés 4 000 porcs/semaine Charlottetown** 1§ Ill ·~ 1 179 employés 28 000 porcs/semaine Vallée-Jonction i3I ILE - DU - PRINCE - ÉDOUARD -,io VE BR NS\I\ cr 3 NOUVELLEÉCOSSE
Princeville 752 employés 383 employés ... Berwick 465 employés 7 500 porcs/semaine 26 000 porcs/semaine 13 500 porcs/semaine 3
: George Morris (enter, FPPQ, Ontario Pork , Saskpork, Albertapork, Park Nova Scotia, Conseil canadien du porc/Statistique Canada.
JAN VIER 2001 I Le Coopérateur agricole 31

Saskpork envisage aussi plusieurs scénarios pour sauver la mise dont le rachat de l'abattoir de Maple Leaf. Une rencontre est prévue entre les deux parties On pense également intéresser un autre transformateur dans la province soit « Olyrnel ou une entreprise américaine ». Et on n' exclut pas un partenariat avec un plus petit joueur pour développer un créneau d'exportation à partir du million de bêtes. Toutefois, le nom des entreprises approchées par Saspork reste secret pour le moment.

Du côté manitobain, la fermeture de l'abattoir de Maple Leaf à Winnipeg, pour concentrer toutes ses opérations d'abattage à Brandon, est bien accueillie. Cette usine, dont le fonctionnement prévoit deux quarts de travail et une capacité d 'abattage de plus de 80 000 porcs par semaine, devrait débuter ses opérations en 2007.

« Cela nous sécurise à long terme », mentionne Karl Kynoch, président des producteurs de porcs du Manitoba. La province , avec une production record de 9 millions de porcs en 2006, est devenue le plus important producteur de porcs au Canada. Toutefois, l'instauration récente d'un moratoire

stoppe ce formidable essor. Il faudra attendre les résultats des travaux de la Commission gouvernementale sur l'environnement propre pour connaître l'avenir de cette production « Nous sommes confiants. Car nous respectons des normes environnementales parmi les plus sévères au pays », a indiqué M. Kynoch.

Quant à l'abattoir de Maple Leaf à Lethbridge e n Alberta, sa fermeture complète est jugée catastrophique. « On cherche des solutions pour le garder ouvert car c'est un volume de 10 000 bêtes que nous ne savons pas où acheminer. L'absence d'un deuxième quart de travail à l'usine d'Olyrnel joue contre nous », souligne Bill Mullen d 'Alberta Pork À l'autre bout du pays, à Berwick en NouvelleÉcosse, on pousse un soupir de soulagement. « Michael McCain nous a assuré qu'il ne vendrait pas l'abattoir pour le moment parce qu'on y fait de la surtransformation et qu ' il est rentable », indique Martin Proskamp, président des producteurs de porcs de la province. L'avenir des 465 employés de l'usine et d ' une soixantaine de producteurs est en sursis dans un des fiefs de l'empire McCain. [il

Le Coopérateur agricole I JANV IER 2001

LA FILIÈRE PORCINE

OUEBECOISE e-n banqueroute?

Le second fleuron de l'industrie agroalimentaire du Québec est au bord de la faillite . En 2006 et au début 2007, la Financière agricole, qui administre le programme d'assurance stabilisation du revenu (ASRA), prévoit verser 246 millions $ pour renflouer les producteurs de porcs et de porcelets , un montant dix fois plus élevé que l'année précédente. Alors que le prix du porc québécois com mandait autrefois une prime, il se transige aujourd'hui en dessous des prix ontarien et américain. « Il y a un problème de rentabilité des abattoirs », explique le président directeur général de la Financière agricole, Jacques Brind'Amours.

Le circovirus a aussi dévasté les élevages de la province. Quelque 500 000 porcs n'ont pas été débités en 2006, privant les producteurs de leur revenu . « En temps normal, la maladie emporte 200 000 bêtes On a trouvé des vaccins contre le circovirus et la situation devrait s'améliorer en 2007 », poursuit M. Brind'Amours.

Mais le banquier des banquiers doit calmer ses collègues de la caisse populaire Desjardins, son principal client, qui gère les comptes de la majorité des producteurs porcins québécois. Le pourcentage des producteurs en défaut de paiement en 2006 est de 17 % alors qu'une

.,. .,.

moyenne normale est de 4 % à 5 %. « On a fait appel à la tolérance au nom de 215 producteurs. » Pas un financier n'est intéressé à opérer lui-même une porcherie, d'autant plus que des faillites en rafale auraient un effet domino dont un impact négatif sur le prix des terres.

De son côté, le vaisseau amiral de l'industrie porcine québécoise, Olymel, a perdu plus de 150 millions $ depuis trois ans dans ses opérations de porc frais dont plus de 55 millions $ en 2006, ce qui met aussi à rude épreuve l'estomac des prêteurs. Pour enrayer l'hémorragie, La Coop fédérée (CF), principal actionnaire d'Olymel, a exigé du géant agroalimentaire une stratégie de redressement d'ici 2007-2009. « Perdre de l'argent ne fait pas partie de nos valeurs coopératives », a indiqué Claude Lafleur, chef des opérations de la CF.

De son côté Olymel, qui était parvenu au Be rang des joueurs mondiaux du commerce de porc frais, a recruté l'ex-premier ministre du Québec , Lucien Bouchard, pour négocier avec l'ensemble de la filière. Le défi est de taille pour l'habile négociateur qui devra concilier les intérêts de l'Union des producteurs agricoles (UPA), de la Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ), et des organisations syndicales de la CSN et de la FTQ. Quelque 4000 travailleurs syndiqués œuvrent dans quatre abattoirs et une usine de découpe d'Olymel répartis dans la province. La taille des usines, les salaires et les conventions collectives, ains i que l'actuel système de mise en marché sont en jeu.

Olymel a déjà annoncé la fermeture au Québec du complexe de production de SaintValérien et de Saint-Simon prévue en mars prochain et qui provoque une mise à pied de 559 employés. Dans l'Ouest, l'entreprise biffe un projet de construction d'abattoir de 200 millions$ en partenariat avec les entreprises Big Sky Farms du Manitoba et Hytech de la Saskatchewan.

Olymel possède aussi une usine ultramoderne, située à Red Deer en Alberta, capable de rivaliser avec ses concurrents mondiaux. Mais pour rentabiliser l'abattoir de 1300 employés, il faudrait doubler le volume de 45 000 à 90 000 porcs abattus par semaine. Cexpérience d'un deuxième quart de travail a été tentée au printemps 2006 mais s'est

Tableau 2

Transformateur

Smithfield Foods*

110 000 27 500 000

Danish Crown 90 000 22 000 000

Tyson Foods (incl. IBP) 71 000 17 750 000

Vion 68 000 17 000 000

Swift & Co. 44 500 11 125 000

Cargill (anciennement Excel) 32 000 8 000 000

Olymel 26 100 6 525 000 Hormel Foods 26 000 6 500 000 Maple Leaf 25 000 6 250 000 Premium Standard Farms* 16 100 4 025 000

* La fusion annoncée en 2006 de Smithfield Foods et de Premium Standard Farms fera de la nouvelle compagnie le plus gros transformateur de viande de porc au monde

Sources: Mary Hendr ickson et William He fferman. Concentration of Agricultural Markets, Dep art ment of Rural Sociology, Univers ity of Mis so uri, février 2005 ; Whole Hog, 4 mai 2005; Conseil canadien du porc, ao ût 2005; Olym el, novembre 2006.

Tableau 3

soldée par un échec au coût de 10 millions $. Le taux de roulement des présents emplo yés est de 130 % Et il a été impossible pour l'abattoir de recruter 900 personnes supplémentaires, en raison du boom pétrolier sans précédent de !'Alberta « Saoudite ».

Toutefois, malgré ces difficultés, « des producteurs de porcs albertains sont intéressés à une participation dans l'abattoir de Red Deer. En raison de l'insécurité provoquée par les annonces de Maple Leaf, il s veulent sécuriser un débouché pour leur production », précise Claude Lafleur. Quant à l'avenir d ' Olymel au Québec, il faudra attendre l'issue des négociations menées par Lucien Bouchard. Ce dernier prévoit un mois de janvier très chaud. [i1

Olymel
Maple Leaf (Brandon, Mn) Du Breton (CSN) 15,83 $ 15,82 $ Packers américains
(moyenne CSN)
(selon Agrometrics)
18, 13 $ 24,18 $ JANVIER 2001 I Le Coopérateur agricole 3 5

Maitre Lucien Bouchard sauvera-t-il l'industrie québécoise de

porc frais?

Mandaté par Olymel l'automne dernier, l'ex- premier ministre mise sur trois facteurs pour remettre le géant agroalimentaire sur pied: une diminution de la masse salariale, une réduction des coûts d'approvisionnement et une consolidation obligée des usines d'abattage. L'habile négociateur appréhende un mois de janvier très chaud.

Le Coopérateur agricole Votre constat sur la situation d'Olymel?

Lucien Bouchard On en est au niveau de la survie d ' une industrie! Ça me fait penser à une situation où un gouvernement accumule un déficit monstre qui s'ajoute chaque année à une dette trop considérable. Il y a un moment où vous devez prendre des décisions que vous ne prendriez pas autrement...

C.A. Des décisions qui vont faire mal?

L.B. Olymel, la famille Brochu , la SGF et La Coop fédérée, l'actionnaire majoritaire, font face à une situation impossible. Ils perdent 55 millions $ par année dans le porc frais au Québec seulement. Nommez-moi une entreprise qui accepte de perdre 55 millions$ tout le temps.

C.A. Il n'.Y a pas de lumière au bout du tunnel?

L.B . Il y a une lumière, mais elle nous montre que ça va s' envenimer. Donc, c' est une industrie qui n'est plus viable dans les conditions actuelles. Et pas pour de petits facteurs.

C.A. Lesqu els?

L.B . D'abord, la réévaluation du dollar canadien. Pendant longtemps, le niveau du dollar canadien par rapport au dollar américain a caché les déficiences structurelles de l'industrie. C'est un peu comme s' il y avait un niveau d'eau dans un lac où vous pouvez très bien naviguer. Mais une bonne journée, le lac baisse de deux pieds. Les récifs apparaissent et votre hélice accroche Notre dollar était un avantage artificiel. Ce n ' était pas le cas il y a 20 ans. On avait une industrie agricole hautement performante, une qualité de viande unique au monde, en tout cas en Amérique du Nord Ce n'est plus le cas. Nos concurrents mettent également sur le marché des produits de haute qualité.

C.A. Premier facteur, le dollar. Quels sont les autres ?

L.B. Les Américains se sont intégrés verticalement. Ils contrôlent tous leurs coûts, de la production aux produits transformés. Ils ont des abattoirs d'une capacité d ' abattage de 90 000 porcs par semaine. Avec deux de leurs usines, ils peuvent abattre tous nos porcs. Au Québec, notre plus grosse usine abat 35 000 porcs par semaine et nous avons 11 abattoirs, dont certains sont dans des endroits où il n'y a même pas assez de porcs pour les alimenter. li>-

JANVIER 2001 I Le Coopérateur agricole 37

C.A. Cela joue contre la compétitivité?

LB. Les porcs vivants sont acheminés aux abattoirs sans tenir compte des coûts de transport. Cela fait partie de l'ensemble des mesures collectives de mise en marché C'est très antiéconomique, et ça provoque une situation de compétition qui fait en sorte qu ' Olymel paie souvent ses porcs plus chers que les petits abattoirs. Ce morcellement des activités d'abattage nous place en très mauvaise posture face aux Américains. Alors, à moyen et long termes, on doit consolider.

C.A . Le système de mise en marché est à repenser?

L . B. Les mécanismes de mise en marché étaient très innovateurs! Mais avec les changements survenus , ça ne marche plus. Vous voyez, on a dû suspendre le système de l'encan et faire des ententes temporaires. La Régie a tranché sur un prix jusqu'en janvier, considéré d'ailleurs trop élevé par Olymel. Olymel perd de l' argent chaque semaine. Et il y a les coûts de main-d ' œuvre

C.A . Olymel a annoncé la fermeture d'u n complexe d'usines prévue pour mars 2007, celles de Saint-Simon et de Saint- Valérien. Près de 600 emplois perdus, ça va être dramatique?

LB . C'est sûr! Mais l'usine de Saint-Simon n'était pas rentable. Si on veut sauver l'industrie, il y a des mesures à prendre. Dans plusieurs secteurs au Québec , on a dû recentrer nos activités économiques face aux défis asiatiques. Le te xtile, par exemple, il n'y en aura plus beaucoup à cause de la forte concurrence. Mais nous pensons qu'il y a moyen de sauver l'industrie du porc frais.

C.A . Cette survie passe, selon vous, par une réduction des salaires des travailleurs. Les conventions collectives ont-elles été mal négociées?

L . B. C'était acceptable à une époque où d'autres facteurs permettaient de compenser. Mais ce n'est plus le cas. C'est confirmé par des études indépendantes Oui , il y a des problèmes structurels et l'industrie du porc frais au Québec n'est plus viable dans les conditions présentes. Alors, il y a deux solutions. Puisque ce n'est plus viable, on arrête tout. Ou bien, avant de faire une telle chose, on travaille fort pour sauver les 4000 emplois dans le porc frais, et cela, en ne comptant que ceux d' Olymel. On ne les sauvera pas tous, mais on croit pouvoir limiter ces pertes

C.A . Comment?

L.B . En convainquant les parties, syndicats et travailleurs de Vallée-Jonction, de diminuer les coûts de main-d'œuvre (salaires et avantages sociaux) de 30 %. C'est dur, d'autant plus que les travailleurs ont acquis ces conditions dans le temps. Mais même avec cette réduction, ils vont encore, par négociation, être payés plus cher que n' importe quelle usine du même secteur d'activité en Amérique du Nord!

C.A . Je reviens à l'usine de découpe de Saint-Simon. Avez-vous essayé de négocier avec son syndicat?

L.B. Ça ne peut pas rester ouvert. Ce n'est pas rentable.

C.A. Mais avez vous essayé de négocier?

L.B. On ne peut pas la sauver. Des études réalisées en janvier 2006, avant que j'arrive dans le dossier, concluaient que Saint-Simon n'était pas viable. Et une sentence arbitrale a interprété une lettre d ' entente entre le syndicat et Olymel : l'usine ne pouvait pas être fermée puisqu'on prévoyait un transfert de production ailleurs L'employeur conteste cette sentence en Cour supérieure. Mais de toute façon, l'annonce de fermeture du complexe, prévue pour mars 2007, se situe dans un autre contexte. L'abattoir de Saint-Valérien alimente l' usine de découpes de Saint-Simon. Les deux seront fermées et il n 'y aura pas de transfert de production ailleurs qui puisse s' interpréter comme contraire à la lettre d'entente.

C.A. Il était impossible de fermer l'usine de découpe de Saint-Simon tant qu'elle était approvisionnée?

L.B. Exact.

C.A. Vient-on de sacrifier le fournisseur, l'abattoir de Saint-Valérien et ses 153 employés, à cause d'une décision arbitrale?

L.B. C'est un point de vue qu'il n'y a pas lieu de débattre. Olymel a annoncé, en même temps que la fermeture du complexe Saint-Simon Saint-Valérien, une réduction du niveau global d'approvisionnement et de production. Donc, l'entreprise respecte les exigences de la décision dans la mesure où celle-ci est applicable.

C.A. Doit-on s'attendre à la fermeture d'autres usines?

L.B. On va se battre pour qu ' il n' y en ait pas On travaille présentement avec Vallée-Jonction pour convaincre les employés d'accepter une diminution de salaire. Par contre, les niveaux de salaire de Princeville et de Saint- Esprit sont acceptables

C.A. Peut-on s'attendre à un mois de janvier très chaud?

L.B. Oui. J'ai l'impression que tout va débloquer en janvier Parce qu'en même temps qu'on discute avec la CSN d'une réduction des salaires à l'usine de Vallée-Jonction, il y a des échanges avec les producteurs sur la mise en marché, sur les coûts, les modes d ' approvisionnement et le mode de partenariat qui pourrait être établi avec les producteurs.

C.A. Où en est-on?

L.B. On échange des scénarios avec la Fédération des producteurs de porcs et l'UPA, au plus haut niveau, avec M. Corbeil et M. Pellerin.

C.A. Olymel abat 75 000 porcs par semaine. Au cas où ça déraperait avec les syndicats et les producteurs, s'il y a une partie de ces bêtes qui se retrouvent sur l'autoroute 20, qu 'a llez-vous recommander au gouvernement?

L.B. Je ne suis pas au gouvernement. Mais deux choses sont certaines. On va tout faire pour définir des conditions viables pour sauver cette industrie. En gros, on perd 500 emplois, mais c'est dans le but d'en sauver 3500 autres en même temps que tout un pan de l'industrie agroalimentaire québécoise. N'oublions pas l'impact économique de cette activité. On n'a pas les moyens de perdre ces emplois, ni la contribution économique de cette composante agricole. Ça affecterait toute l'industrie agroalimentaire.

C.A. Et les producteurs?

L.B. Pour les producteurs, la situation est désastreuse! Eux aussi, j'en suis convaincu, veulent une industrie viable. Ils ont des investissements considérables. Des familles entières y ont mis les actifs d'une génération de travail.

C.A. Vous envisagez une métamorphose?

L.B. Oui. Une mutation profonde. Pas seulement au Québec, partout au Canada. Olymel se retire même d'OlyWest. Et à défaut de transformer l'industrie québécoise, on ne pourra pas continuer. On souhaite éviter de prendre des décisions aux conséquences beaucoup plus considérables que celles déjà annoncées. Ça fait des mois qu'on avertit les gens de ces conséquences.

C.A. Par exemple?

L.B. Est-ce que les gens s'imaginent qu'Olymel va continuer de perdre 55 millions$ par année? À un moment donné, faut que ça arrête Pourquoi ne pas tenter d'éviter la crise? Olymel ne négocie pas pour le plaisir dans le sens que si ça ne marche pas, on continuerait quand même Non!

C.A. Maple Leaf, principal concurrent canadien d'Olymel, a annoncé ses couleurs il y trois mois. Non seulement l'entreprise ontarienne consolide ses abattages dans un seul abattoil; mais elle abandonne le porc frais pour miser sur la surtransformation. Est-ce qu'Olymel est en retard?

L.B. Maple Leaf a annoncé ses changements pour 2007. Nous, on commence avec la fermeture ~e deux usines. Mais la différence, c'est qu'on n'a pas émis un communiqué pour dire qu'on fermait tout. On veut sauver cette industrie au Québec . La décision annoncée par Maple Leaf confirme le diagnostic qu'il s'agit de problèmes structurels et globaux. Ils ne sont pas spécifiques à Saint-Simon ou ValléeJonction mais à l'ensemble canadien. En plus, les coûts de main-d'œuvre sont moindres au Canada anglais.

C.A. Olymel devra-t-elle adopter la stratégie de Maple Leaf, viser plus de surtransformation, là où c'est payant, et mousser ses propres marques de commerce?

L.B. La surtransformation et les marques de commerce, c'est très important. Mais pour surtransformer, il faut avoir du porc. C'est pas mal plus intelligent de le produire nous même que de l'acheter aux États-Unis. Et on s'en va vers ça! Du côté du Canada anglais, il n'y aura plus beaucoup de porc frais. Il y a une évidence : si on laisse les conditions actuelles prévaloir, on s'en va directement vers le précipice. Il n'y aura plus de production porcine au Québec! Veut-on ça? Non.

C.A. Dans votre stratégie, considérez-vous la construction d'un nouvel abattoir sur le même modèle que vos concurrents internationaux ou encore l'agrandissement d'un présent abattoir dans une région clé?

L.B. Un ou deux. C'est une chose qui est invoquée dans les travaux auxquels j'assiste. L'UPA a même fait une étude, il y a quelques années, qui conclut à la nécessité de construire des établissements plus considérables, avec plus d'efficacité. Mais c'est une solution à moyen terme. On parle d'un mégaabattoir, de centaines de millions de dollars.

40 Le Coopérateur agricole I JANVIER 2001 ..

C.A. On parle de combien?

LB. Personne ne le sait exactement. Il va falloir des études plus précises pour savoir quel genre d'usine et où les construire. Ça ne se décidera pas aujourd 'hui. Mais rappelons-nous qu ' on travaille sur le marché international! Le prix de référence est américain et on produit pour le marché de masse. Les Américains sont en train de gagner au point qu ' ils exportent davantage chez nous. Il est grand temps de se ressaisir!

C.A. D'où viendrait le financement?

L.B. Sic' est rentable, les intervenants trouveront l'argent. Quand un projet a du bon sens au point de vue commercial et économique , il y a toujours moyen de faire des montages financiers.

C.A. Peut-on s'attendre à ce que le Québec produise les mêmes volumes de porcs qu'avant?

LB . Dans l'immédiat, ça ne paraît pas évident. Mais si on réussit à établir des assises viables, il n'y a pas de raison pour qu'on ne réussisse pas à reprendre notre place sur les marchés d'exportation.

C.A. Pensez-vous que la restructuration envisagée d'Olymel va permettre de payer un meilleur prix, le prix américain, aux producteurs?

L.B. C'est un des objectifs poursuivis. Il faut que les producteurs puissent en vivre. On ne peut pas avoü des transformateurs qui font de l'argent, et en bas de la chaîne, des productems qui tirent1e diable par la queue. Il faut que toute la chaîne fonctionne. On ne pourra pas penser investir dans de gros abattoirs si le premier maillon de la chaîne est anémique. Pour ça, il faut travailler du côté d ' un partenariat avec les producteurs

C.A. Cela voudrait-il dire que les producteurs pourraient devenir partenaires d'Olymel?

L.B. On ne doit pas écarter une option comme celle-là. Au contraire, c'est probablement de ce côté que la solution se trouve. En tout cas, c'est ce dont on discute avec eux.

C.A . Du point de vue de l'acceptabilité sociale, le porc n'a pas la cote dans une partie de la population québécoise, et il y a eu un moratoire. Est-ce que cette filière a un avenir au Québec?

LB . Je ne comprends pas pourquoi nous serions un des seuls pays au monde qui refuserait de produire du porc Pourquoi nous imposer des contraintes et refuser de travailler sur des mesures d'atténuation et d'équilibre pour continuer d'être présents dans un marché aussi important et où nous avons développé une expertise reconnue mondialement. Pourquoi les Français, les Danois, les Américains peuvent produire du porc et trouver des mesures d'équilibre? Sommes-nous si différents?

C.A. Il y a des Québécois qui s'opposent

L.B. Quand les Québécois vont constater qu'ils vont perdre des milliers d'emplois, que ça va affecter tous les secteurs, je ne suis pas sûr qu'ils vont continuer de tenir ce propos. D'ailleurs , il y a des moyens et solutions technologiques pour atténuer les impacts de la production.

C.A. On parle de mégaporcheries.

L . B. Qu'est ce que ça veut dire des mégaporcheries? Il faut définir les termes d'abord Mais il est certain qu ' il faut rationaliser les élevages. Pourquoi ne pas le faire si on constate que de plus grands centres de production auront les moyens de payer les technologies environnementales requises pour la protection de l'environnement? On n'arrêtera pas le monde de tourner. Les gens n'arrêteront pas de s'alimenter. Est-ce qu'on va cesser de produire du porc pour l'acheter des États-Unis? On était meilleurs qu'eux avant. L'industrie agricole , ce n'est pas un péché. C'est une des assises de l'économie du Québec.

C.A. Une question de lucidité?

L.B. Les gens ne réalisent pas toujours que , jusqu'à tout récemment, l'exportation du porc aux ÉtatsUnis était plus importante quel' exportation d ' électricité. Il y a plus d ' emplois dans la production de porc que celle d'électricité! Et elle fait vivre des régions. [il

JANVIER 2001 1 Le Coopérateur agricole 41

La produc t i on porcine représente une impor t a n t e source de revenus pour les pro d u c teurs de l ' Es t Les éleveurs qué beco i s produisent en viron 23°/o de t out le porc cana dien et cette p ro duct i on leu r r ap porte près de $ 90 m i ll i ons chaq u e annee, ce qui r ep r esente en m oyenne 20°/o de t o u t l e revenu agr icole du Québe c Com m e vo u s pouvez le constat e r '' Cu l t i vateurs québecois'' cette in dustr i e occupe une place importan te dans notre agriculture. Avez-vous le dro i t de gaspiller $4.00 p a r porc produit sur votre ferm e? Certainement pas vous me dir ez

Quel moyen avons-nous à notre disposition pour éviter un tel gaspillage? La génétique en est un L ' amélioration génetique est à la base de tout programme sérieux d ' é 1ev age Et cec 1 est va 1a b 1e po LJ r

TABLEAU 1 CARACTÈRE

toutes les productions animales en général

Depuis quelques années beaucoup d éleveurs de porcs se sont cons truit des maternités modernes et ont mis en place des programmes d ' élevage basés sur les dernières données de la science Mais il faut ad mettre que ce n ' est pas suffisant pour répondre à la demande crois sante de sujets de qualité de la part de nos engraisseurs Il est donc ur gent de combler ce vide si nous vou lons assurer une bonne croissance , ainsi qu ' une CONSOLIDATION de cette importante production ' Vous constaterez a ce moment-ci que pour améliorer certains caractères ' ' ÉCONOMIQUES '' il nous faut connaître leur coefficient d ' hérita bi lité et pour ce faire , il est important de les classer selon leur importance Le tableau qui suit le démontre c l a i rement.

COEFFICIENT D' H ÉR ITABI LITÉ

Poids à la naissance 5 ' •)

Poids au sevrage 1 O<ro 10 % 10 %

FAIBLE

Grosseur de la portée (Naissance) Grosseur de la portée (Sevrage)

Gain journa lier Taux de croissance 30 % CONVERSION ALIMENTAIRE 30 "ô 30 l) 35 % 35 °/o

Conformati on INTERMEDIAIRE Rendement de la carcasse Nombre de tétines

MAIGRE DE LA CARCASSE SURFACE DU MUSCLE DE LA LONGE HAUTE ÉPAISSEU R DU GRAS DORSAL

Nous pouvons donc conclure que les ' caracteres ayant une importance '' ÉCONOMIQUE ' ' comme la conversion al1menta1re 30°'0, le maigre de la carcasse 40°/ o, la surface du mus-

D ' un autre côté , les autres caractères ayant un FAI B LE'· coefficient d ' héritabilité ne seront améliorés sensiblement qu en utilisant des croisements entre races. ce qui permettra de bénéficier des aptitudes de ces différentes races et aussi de la vigueur hybride Cet t e vigueur hybride apportera une augmenta-

TABLEAU 11

cle de la longe 50 é et l ' épaisseur du gras dorsal 50 °ro seront améliorés sensiblement par l ' utilisation à la tête de votre troupeau d ' un verrat très bien qualifié

t1on du nombre de porcelets sevrés par truie , un gain journalier p l us élevé ainsi qu ' une réduction du taux de mortalité. Sur le tableau qu i suit vous constaterez l ' amélioration de ces caractères après le cro i sement simple et triple comparé à la race pure.

Supériorité des croisements exprimée en pourcentage de la moyenne de l a per formance des races pures

CARACTERE

Nombre de porcelets vivants :

A la naissance A 8 semaines

Ta u x de m o rt a l 1te Gain journalier Productivité de la portée Epaisseur du gras dorsal

RACES CROISEMENT CROISEMENT

PURES SIMPLE TRIPLE 100 100 28 7 % 100 100 100

98 109 19 7 % 11 2 11 8 102

1 1 2 128 18 0 1 1 6 145 100

N . B .: 11 e st im porta n t de noter que le croisement triple n ' a aucune i nf l ue nc e sur I' Ep a i sseur du gras dorsal

10 POURQUO 100 LB

Les résultats qui vous démontrent l'importance de la géné t ique , dans un programme d 'é levage planifié , se vérifient très fac i lement dans la • pratique

ASPILLER OE MOULÉE t>QRC

TABLEAU Ill REVENUS : Vente des porcs DÉBOURSÉS

SURPLUS :

Consom mat1on de moulée I porc Poids moyen porc Coût la lb de chair Pr1x moyen vente Conversion al1menta1re Mortalité

CON CLUS I O N Vous constaterez faci l ement à la suite de ces résultats la nécess it é de faire un effort sé rieux p our amél i orer la s1 t uat1on P ou r q u o i attendre encore une autre année avan t de moderniser votre ma t erni t é de mettre en place un

Le tableau suivant va vous démontrer les d i fférences énorme5 qui existent entre 3 élevages réalisés entre le 29 avril 1971 et le 4 novembre 1 9 71 . LOT 1 $40 42 37 51 2 91 612+F 158.:t 0 237C 0 256C 3 88 4

LOT 11 $39 73 33 88 5 85 655# 157::t 0 215C O 253 C 4 1 7 69 %

LOT 111 $38 01 43 57 (-5 56) 709;:t 157# 0 277C 0 237C 4 5 2.38

programme d 'é levage va l able , d é t ablir des contrôles à l ' aide de registres et a1ns1 f aire une bonne sélection dans vo t re troupeau 4Ji

mars 19 72
LE HAUTE TENSION SANS DOUTE VOTRE MEILLEUR ACHAT ,,,_ , ® CO·OP FIL BARBEL E GAL\ SI E R ouleau x de 0 per c h e ( 1,320 VENDU EXCLUSIVEMENT PAR LE MOUVEMENT COOPERATIF 1 1 •

Ça y est, la Filière porcine coopérative québécoise a vu le jour. Officiellement fondée le 21 avril dernier, à Drummondville, en présence de près 150 producteurs et intervenants du réseau La Coop, cette filière met la table pour un nouveau paradigme en matière de production et de commercialisation du porc au Québec.

Texte et photo par Patrick Dupuis

evantle constat d'une concurrence mondiale accrue, d'un manque à gagner important sur les marchés et de fluctuations de prix en dents de scie, le réseau

La Coop a pris le taureau par les cornes afin de donner un nouveau souffle à une production malgré tout prometteuse et qui constitue une portion significative de l'économie agricole de la province.

Cette filière conjuguera le savoir-faire des producteurs agricoles, l'expertise du réseau La Coop en matière de régie d'élevage, de recherche, de génétique et d'alimentation, ainsi que la vaste expérience d'Olymel dans les secteurs de l'abattage, de la transformation et de la mise en marché du porc à l'échelle mondiale. Une filière qui permettra le partage équitable des revenus entre tous ses acteur s, notamment les producteurs.

Caroline Vermette, productrice (naisseur-finisseur) à Saint-Simon, est enthousiasmée par cette nouvelle structure.« La passion , c'est ce qui nous tient, dit-elle. Il y a de l'es poir et les gens y croient. Cette filière témoigne de l'intérêt et de la confiance de La Coop fédérée envers la production porcine. Ensemble, on peut produire un porc qu'Olymel saura vendre localement et à l'exportation Un porc qui profitera à tous. »

Un porc La Coop, permettant de produire une viande de qualité hors pair à prix hautement compétitif, assurera à cette filière un positionnement enviable partout sur la planète, là où d'autres chaînes de valeur se concurrencent.

«Il faut se prendre en mains, se serrer.les coudes et · s'organiser, croit Germain Mercier, producteur finisseur à Saint-Roch-de-l'Achigan et à Saint-Lin-Laurentides. Être un petit producteur dans son coin, ce n'est plus la solution. Il n'y a jamais trop de monde qui travaille dans le même sens. La filière va rapprocher tous les intervenants, Olymel tout particulièrement. »

« On espère que ça va faire avancer la production et aider à passer au travers des crises, disent pour leur part Jeanne et Jean-Luc Leblanc, naisseurs-finisseurs à Saint-Barnabé-Sud. Pour ça, il faut avoir des pri x. On a de la relève, on veut que ça continue. »

La filière misera en effet sur la collaboration, l' innovation et le partage pour assurer sa croissance. L'assemblée de cons tituti on a permis d'élire les cinq producteurs désignés par l'assemblée générale des adhérents qui siégeront au comité de coordination. Ces producteurs sont MM. Charles Proulx (poste provincial), Clément Pouliot (poste provincial), Réjean Vermette (secteur Ouest), Michel Pomerleau (secteur Centre-Lanaudière) et Richard Couture (secteur Québec-Beauce).

Quatre producteurs, qui seront désignés prochainement par le réseau coopératif et deux gestionnaires désignés par les coopératives productrices, compléteront la composition du com ité de coordination. Ce comité, qui sera appuyé par un comité d'experts , aura pour mandat d'analyser et de proposer au conseil d'administration de La Coop fédérée des axes stratégiques et politiques en lien avec le s objectifs de la filière porcine coopérat ive.

Ghislain Santerre, naisseur finisseur à Saint-Ignacede-Stanbridge, est d'avis que l'initiative et l'approche sont bonnes et que de commencer à travailler ensemble est un pas dans la bonne direction . Il reste maintenant à recruter suffisamment de producteurs pour donner à cette filière la masse critique nécessaire à son développement. [il

PORC
MA l·J UIN 2011 I Le Coopérateur agricole 27

La génétique • • un outil précieux pour réduire la variabilité de la carcasse

Les producteurs de porcs le savent bien : il existe une grande variabilité dans les performances des porcs qu'ils élèvent. Et elle se retrouve aussi à l'abattoir. Les causes en sont nombreuses et comprennent notamment la saison, la nutrition, le niveau sanitaire, la régie d'élevage, l'environnement , le sexe de l'animal et la génétique. Même si elle n'est pas le seul facteur de variabilité, c'est par l'utilisation raisonnée de la génétique qu'on peut en maîtriser une certaine partie.

Les différences entre les races porcines et à l'intérieur même de celles-ci sont importantes. L'héritabilité permet de connaître quelle est la variation d'un caractère causée par la génétique (voir le tableau). Ainsi, 49 % de la variation de l'épaisseur de gras dorsal en est issue. Une héritabilité élevée signifie qu'une part plus importante de la variabilité relève de la génétique. On voit dans le tableau que la génétique explique la moitié de la variation en ce qui concerne le gras intramusculaire, mais seulement 16 % de celle de la perte en eau de la longe.

L'héritabilité fluctue pour un même caractère selon la race et le troupeau C'est pourquoi il faut prendre les valeurs d'héritabilité comme des guides plutôt que comme des valeurs précises. Les différences observées entre les races proviennent à la fois d'effets fondateurs (les animaux à l'origine de la création de la race) et de la sélection effectuée. Les objectifs de sélection propres à une

Héritabilité de divers caractères porcins

Caractère Héritabilité moyenne

Gain moyen quotidien 0,31

Animal Conversion alimentaire 0,30 vivant Gras dorsal 0,49

Carcasse Rendement en viande 0,48 Couleur 0,30

Muscle Gras intramusculaire 0,50 dela longe pH 24 heures 0,21

Perte en eau 0,16 Fermeté du gras dorsal 0,43

Source: Rothschild et Ruvinsky, 1998

PORC
2e article d'une série de trois sur le cahier des charges Porc La Coop
28 Le Coopérateur agricole I MAl·JUIN 2011

compagnie de génétique vont déterminer le sens et l'amplitude des changements génétiques pour les caractères sélectionnés.

Selon la race choisie et l'utilisation que l'on désire en faire, les objectifs ne sont pas les mêmes. Ainsi, Sogeporc sé lectionne plus intensément le gain de ses animaux de race Duroc, car cette race est utilisée comme père du porc commercial; alors que pour les Landrace et les Yorkshire, les parents de la femelle hybride, la pression de sélection sur le gain est moindre. Les objectifs de sélection changent aussi dans le temps en fonction des résultats et des besoins des clients.

L'utilisation de reproducteurs qui proviennent d'une seule compagnie de génétique aug mente l'homogénéité des animaux commerciaux produits, tant sur le plan des performances à la ferme que de la qualité du produit fini à l'abattoir. À Sogeporc, les programmes de sélection sont bâtis pour profiter au maximum de la complémentarité entre les lignées maternelles et paternelles. Ainsi, en utilisant une seu le source de génétique, le producteur bénéficie pleinement de la va leur du programme de sélection, que ce soit au chapitre de la semence ou de la femelle choisie.

Des programmes de sélection différents produisent des animaux différents. À la figure 1 de la page 30, on compare les différences entre les animaux avec des extrêmes de rendement des quatre coupes principales de la carcasse de porc. Par exemple, pour le rendement de la long e, la différence entre le Landrace (LL) ayant le meilleur rendement et celui qui a eu le plus faible est de l'ordre d'un peu plus de 10 %. Les données des Landrace et des Yorshire (YY) qui ont été utilisées pour ce graphique sont tirées d'un test réalisé au Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). Les sujets proviennent de diverses entreprises de génétiq ue canadiennes.

Les données des porcs commerciaux Porc La Coop-alfa+ sont issues d'un essai effectué grâce à une co llaboration entre Sogeporc et Olymel. Peu importe la coupe observée, il y a moins de variation entre les animaux commer ciaux qu'entre ceux de race pure. Bien que les

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La Financière agricole("'\, , b H H ~ue ec uu

Il y a moins de variabilité dans notre croisement trois voies qu'entre des Landrace ou des Yorkshire provenant de différentes compagnies de génétique.
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MAI-JU IN 2011 I Le Coopérateur agricole 29

Figure 1 Var iations entre le plus haut et le plus faible rendement des quatre coupes primaires de castrats de race pure et de castrats issus du Porc La Coop-alfa+

À partir de la figure 1, il est facile d'extrapoler les différences que l'on peut observer entre des produits terminaux provenant de diverses entreprises de génétique. Si on comparait les performances de sujets issus de Landrace , Yorkshire et verrats terminaux de diverses sources, la variation de rendement serait encore plus importante. À l'abattoir, il y a déjà une grande variation des carcasses à cause de poids distincts. Quand , en plus, il y a des animaux venant d'une multitude de fournisseurs, cela entraîne une très grande variation et des coûts supplémentaires en découpe et en tri.

porcs commerciaux de Sogeporc soient issus d 'un triple croisement (père Duroc et mère hybride Yorkshire-Landrace). on distingue moins de variation dans le rendement des coupes qu'entre les animaux de race pure des différentes compagnies de génétique canadiennes.

Selon les principes de base de la génétique , on aurait dû obtenir moins de différences entre les spécimens d'une même race, car ils bénéficient de nombreux gènes en commun, ce qui crée une homozygotie plus importante. Pourtant, ce sont les porcs obtenus par un croisement à trois voies qui ont montré le plus d'uniformité dans les rendements des quatre coupes. Cette uniformité plus élevée chez les porcs commerciaux découle du fait que leurs parents viennent d'un seul et même programme de sélection. Un seul programme de sélection entraîne moins d'hétérogénéité!

Le fournisseur de génétique est un maillon de premier ordre pour la production de viande de qualité homogène Il est essentiel qu'il soit au courant des exigences des consommateurs et qu'il sache comment effectuer sa sélection pour arriver à les satisfaire . Cela peut prendre la forme d'un changement dans le programme de sélection ou, comme c 'est le cas pour le gène halothane par exemple, de l'élimination complète d'un gène de la population.

Sogeporc travaille continuellement avec Olymel et les autres secteurs de La Coop pour produire un porc qui répond aux demandes des marchés les plus lucratifs. Des tests sont effectués régulièrement à l'abattoir pour pe r mettre d 'orienter les objectifs de la sélection. Celle-ci est réalisée au Québec et dans des conditions semblables à celles des porcs comme r ciau x. Cela est essentiel pour que les performances des porcs soient identiques à ce qui est souhaité. Un animal élevé dans des conditions différentes de celles de ses parents risque de montrer des résultats très différents des leurs

Le Porc La Coop demande une homogénéité dans les rendements des coupes et dans la qualité de la viande l'abattoir et le consommateur l'exigent! La taille uniforme des coupes facilite le travail à l'abattoir et aux d i str ibuteurs. Pour le client , il est important de connaître l'histoire du porc qu'il consomme, de sa conception jusqu'à l'assiette, en passant par sa production et sa transformation

d'orienter les objectifs de la sélection

C'est par un suivi de tous les instants, à tous les maillons de la chaîne , que le produit sera plus homogène et plus apprécié. Il est clair que les demandes des marchés lucratifs n'iront pas en diminuant. À nous d'y répondre ! [i1

0 Rdt cuisse • LL -------------, yy • Porc La Cao alfa+ Rdt
Rdt épaule Rdt
Sou r ces : CD PQ, Soge porc et Ol y mel
longe
flanc
30 Le Coopérateur agricole I MAI-JUIN 2011
Sogeporc travaille continuellement avec Olymel et les autres secteurs de La Coop pour produire un porc qui répond aux demandes des marchés les plus lucratifs Des tests sont effectués régulièrement à l'abattoir pour permettre

En filière plutôt qu'en silo

Le 1 er juin dernier s'achevait l'écriture du premier chapitre de l'histoire de la Filière porcine coopé rative, lancée officiellement le 21 avril 2011. Une première année d'existence plutôt pos iti ve , qui laisse les producteurs rencontrés optimistes pour la suite des choses .

Par Étienne Gasselin, agronome, M. Sc.

Le président sortant de la Filière porcine coopérative, Clément Pouliot, a d'abord rappelé aux 130 personnes réunies à Québec la ristourne de 8,25 millions$ (à raison de 10 $ par porc produit et de 7 $ par dose de semence) annoncée en février dernier, à partager entre 141 membres de la Filière, qui en compte aujourd ' hui 185.

Cette ristourne s'ajoute à la bonification de 3 $ par porc pour le porc certifié La Coop, soit de 5 à 8 $ pour les producteurs « aliments complets » et de 3 à 6 $ pour les producteurs « fabrication à la ferme».

La Filière se développe

Membres

Juin 2011 121

Décembre 2011 141

Juin 2012 185

PORC
44 Le Coopérateur agricole IJUILLET-AOÛT 2012

ROMPRE L1 1SOLEMENT

À l'échelle internationale, force est d'admettre que l'intégration verticale en production porcine est devenue le modèle dominant. Reproduire les forces de l'intégration en combinant les valeurs entrepreneuriales des producteurs autonomes aux vertus de la coopération, voilà le pari de la Filière porcine coopérative, une chaîne de valeur permettant d'offrir un produit de haute qualité capable de rivaliser sur la scène mondiale, sur les marchés les plus lucratifs. «Nous avons besoin d'entrepreneurs compétents et disciplinés au sein du réseau », soutient Claude Lafleur, chef de la direction de La Coop fédérée

La Filière porcine coopérative exige une étroite collaboration entre tous ses maillons fournisseurs de génétique (Sogeporc), fournisseurs d 'a liments (meuneries du réseau La Coop), producteurs de porcs, transporteurs d'animaux, abattoir (Olymel) pour la production d'une viande certifiée et uniforme, produite en respectant un cahier des charges nouvellement révisé. «Alors que nos concurrents achètent des fermes , nous visons, de notre côté, une coordination efficace à l'intérieur d'une filière », explique Robert Brunet, directeur général de la Filière et directeur des productions animales à La Coop fédérée.

Les producteurs rencontrés, qui ont librement adhéré à la Filière, étaient unanimes à dire que son avènement et leur adhésion à celle-ci n'étaient pas pour eux «la moins pire des solutions » face aux difficultés vécues ces dernières années, pas plus que la Filière ne représente une « perte d 'autonomie » pour ces fiers entrepreneurs «S' il reste des réticences , elles ne sont pas rationnelles, mais émotionnelles », résume Claude Lafleur. Mentionnons d'ailleurs que la gouvernance du comité de coordination de la Filière porcine coopérative est assurée par des producteurs démocratiquement élus.

Bref, cette mise en commun des forces et des intérêts dans une sorte de système de souveraineté-association redonne certainement tout son sens au mot «coopération » 9JI>

Indépendants, mais ensemble

« Si nous avons décidé de devenir membres de la Filière, c'est parce qu'il y avait de l'argent à aller chercher, soutient Julien Santerre, diplômé en agronomie de l'Université Laval. Avant l'instauration du porc certifié La Coop et de la Filière, le système n'était pas organisé de façon rentable. C'est donc un changement important pour les producteurs indépendants qui fabriquent leurs aliments à la ferme, mais un changement qui ne brime pas notre autonomie d'entrepreneurs agricoles »

Julien Santerre

Roger Santerre et fils, Notre-Dame-de-Stanbridge Naisseur-finisseur, 250 truies

« Nous n'avons pas d'autre choix que d'aller vers un modèle de production coordonné», soutient Luc Pelland, ancien président de La Coop Comax, qui a déjà connu le modèle d'intégration avec une entreprise concurrente « Pratiquement toute la production porcine nord-américaine est faite selon ce modèle: produire de façon efficace en fonction des marchés les plus intéressants. La Filière porcine coopérative est d'ailleurs la seule filière pensée par des producteurs de porcs.»

Luc Pelland et Lise Éthier

Ferme Éthier-Pelland, Saint-Nazaire-d'Acton Pouponnière-finisseur, 7000 porcs produits/année

«C'est une opportunité à saisir», commente d'abord Gaétan Potvin, qui s'estime aux commandes d'un modèle de petite entreprise porcine en voie de disparition. « Au départ, ça peut être confrontant comme modèle, mais on s'aperçoit que c'est une bonne décision d'affaires. D'ailleurs, ce genre de modèle aurait dû être discuté il y a 10 ans. Bref, ce n'est pas la solution, notamment pour régler nos problèmes de liquidités, mais c'est une solution parmi d'autres pour améliorer notre sort à plus long terme.»

Gaétan Potvin

Ferme du Porc-Épic, Saint-Gilles Naisseur-finisseur, 120 truies

« Depuis un an et demi, nous voulions travailler en partenariat avec un abattoir. Après avoir analysé quelques options possibles, nous avons décidé de continuer d'approvisionner Olymel en adhérant à la Filière», raconte Daniel Henri, de l'entreprise Jean-Marc Henri, située dans Lanaudière, le fief des producteurs porcins indépendants « Globalement, je suis convaincu que l'argent est dans le système et que plus on se rapproche des consommateurs, meilleure est la rentabilité. Notre participation à la Filière et à un nouveau modèle d'affaires innovant avec La Coop fédérée nous fait donc profiter de ces bénéfices pour qu'on puisse mieux assurer notre survie. »

2400 truies

JUILLET-AOÛT 2012 1Le Coopérateur agricole 45

La Filière porcine coopérative enfin sur la toile!

La Filière porcine coopérative est fière de vous présenter le www.porclacoop.coop !

Depuis le 1 er juin, les producteurs de porc membres de la Filière porcine coopérative peuvent se référer à ce nouveau site Internet pour tout ce qui concerne la filière Le nouvel outil est également une façon de présenter à tous la mission collective de la Filière porcine coopérative ainsi que le produit de qualité qu'elle développe avec ses membres, le porc certifié La Coop.

Pour le consommateur, ce site Internet répond au besoin de connaître l'histoire entou rant la production porcine, de savoir d'où provient la viande qu'il consomme. Pour le producteur, il affiche fièrement l'expertise et l'engagement

collectif de centaines de personnes engagées dans un programme de production adapté à la réalité d'aujourd ' hui.

Le site Internet permet aussi de démontrer le modèle filière aux producteurs de porcs intéressés à se joindre aux 185 membres actuels, de diffuser des actualités pertinentes, de rappeler les événements à venir et de faire partager des photos et des vidéos .

Visitez le www.porclacoop.coop pour découvrir ou redécouvrir la Filière porcine coopérative!

(Source: Jessy Blanchette , conseillère en communication à La Coop fédérée)

Temple Grandin visitera le réseau La Coop

La spécialiste de renommée internationale du comportement et du bien-être des animaux, Temple Grandin, sera parmi nous le 31 juillet prochain.

Professeure à l'Université Fort Collins, au Colorado , et détentrice d'un doctorat en sciences animales, cette femme remarquable, autiste de haut niveau , a révolutionné le bienêtre des animaux d'élevage en respectant leur nature profonde, en pensant comme eux et en mettant tout en œuvre pour leur procurer une vie décente

Auteure d'une dizaine d'ouvrages et de multiples articles sur l'autisme et le bien-être animal (voir l'encadré), Temple Grandin visitera une ferme du réseau La Coop ainsi que l'abattoir d'Olymel de Vallée-Jonction. Elle prononcera également une conférence au Campus Notre-Dame-de-Foy à Saint-Augustin-de-Desmaures, au cours de laquelle elle nous fera part des meilleures pratiques à mettre en place en matière de bien-être animal, tirées notamment de son ouvrage Improving Animal Welfare: A Practical Approach, fruit de la

( Quelques ouvrages et articles de Temple Grandin

• Grandin, Temple (1986), Ma vie d'autiste, Odile Jacob, ISBN 2-7381 0265-4

• Grandin, Temple (1997), Penser en images, Odile Jacob, ISBN 2-7381-0487-8

• Grandin, Temple (2006), L'interprète des animaux, Odile Jacob, ISBN 2-7381-1824-0

• Ledgin, Norm (2008), Ces autistes qui changent le monde préface de Temple Grandin, Salvator, ISBN 978-2-7067 0509-0

• « Transition from the world of schoo/ into the world of work »

• « An inside view of autism »

Pour en savoir plus: www.grandin.com

collaboration des plus éminents spécialistes en la matière à travers le monde

Propriétaire d'une entreprise de conseils sur les conditions d'élevage des animaux, Temple Grandin a mis au point des méthodes innovatrices pour rendre plus humaine la manipulation et l'abattage des animaux d 'élevage. Aujourd ' hui, la moitié des bovins de boucherie aux États-Unis et au Canada sont manipulés dans des installations qu'elle a conçues. En outre, plusieurs grandes chaînes de restauration rapide, dont McDonald's et Burger King, suivent de près ses directives en matière d 'élevage et exigent de leurs fournisseurs qu'ils portent une attention toute particulière à la façon dont les animaux sont traités.

En 2010, Temple Grandin a été nommée, par le prestigieux magazine Time, l'une des 100 personnalités les plus influentes au monde. Sa vie hors du commun a également fait l'objet d 'un téléfilm américain diffusé sur la chaîne HBO en 2010 (lauréat des prix Emmy et Golden Globe). Elle est la preuve concrète que, malgré leur condition, les gens atteints d 'autisme ou du syndrome d'Asperger peuvent accomplir de grandes choses. C'est un véritable honneur de l'accueillir parmi nous. Un événement à ne pas manquer pour quiconque s 'intéresse au comportement et au bien-être des animaux! [il

Pour inscription : Rendez vous sur le site www.porclacoop coop ou Contactez Catherine Michaud, agronome Conseillère en logistique I Production porcine I Secteur des productions animales catherine.michaud @lacoop.coop Téléphone: 418 839 5572 Poste : 2267

46 Le Coopérateur agricole IJUILLET·AOÜT 2012

Les Groins d’argent

Les meilleures perfor mances d’élevage des fermes corporatives et des producteurs indépendants du réseau La Coop ont été soulignées, dans six catégories, par la remise des prix Groins d’argent. Voici les lauréats :

■ S.C.A. Inverness (maternité, ferme corporative)

■ Ferme du Beauporc (2001) (maternité, producteur indépendant)

■ Pouponnières Ste-Agathe (pouponnière)

■ Ferme D. Beauchesne (engraissement)

■ Ferme Pomerleau et frères (sevrage-vente)

■ Ferme Pomerleau et frères (naisseur-finisseur)

UNE FILIÈRE

QUI CRÉE DE LA RICHESSE

ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

LA CINQUIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE (AGA) DE LA FILIÈRE PORCINE COOPÉRATIVE, TENUE LE 18 MARS, A PERMIS DE FAIRE LE BILAN DES TRAVAUX RÉALISÉS DEPUIS SA FONDATION, EN 2011. FORTE DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS OBTENUS EN COURS D’EXERCICE, LA FILIÈRE POURSUIT SUR SA LANCÉE.

Offrir des produits porcins de qualité, à prix compétitifs, à des clients partout sur la planète, tout en générant de la richesse pour les producteurs, demeure le mot d’ordre de la Filière.

Son président, Réjean Vermette, était heureux d’annoncer que les 197 produc teurs membres recevront cette année, en ristournes, 3,5 millions $ pour le Porc cer tifié La Coop (3,50 $ par porc) et les doses de semence (85 ¢ par dose). « C’est la qua trième fois, en cinq ans d’existence de la Filière, que les producteurs profiteront de remises », a-t-il indiqué. Depuis 2011, plus de 19 millions $ leur ont été versés.

complète du programme Porc certifié La Coop, créé il y cinq ans. Il en a résulté des modifications visant à répondre encore davantage aux besoins des producteurs et des partenaires, sans compromettre la soli dité financière de la Filière. Une grille élar gie de 25 kg a été créée, 22 0 00 places sont réservées chaque semaine aux éleveurs de Porc La Coop, et la compétitivité de l’alimen tation a été améliorée. Ces changements, en vigueur depuis le 4 avril, permettront d’entretenir une solide relation d’affaires avec les membres et d’intéresser de nou veaux producteurs à se joindre à la Filière.

Pour la galerie photo des lauréats, allez au cooperateur.coop/affaires-agricoles

En ajoutant les bonifications et reve nus supplémentaires attribuables à la production du Porc La Coop, les sommes redonnées aux membres se montent à 45 millions $, a souligné pour sa part le nouveau président de La Coop fédérée, Ghislain Gervais. « La Filière porcine coo pérative est un des maillons importants de La Coop fédérée et elle a contribué à son succès », a-t-il déclaré.

Rappelons que la Filière porcine coopé rative est un lieu de coordination des acti vités de quatre partenaires : les producteurs indépendants, les coopératives (tant à titre de producteurs que de fournisseurs de biens et services), Olymel (en tant qu’acheteur, transformateur et distributeur du produit final) et, enfin, La Coop fédérée (comme fournisseur de biens et services ainsi que point de rencontre des intervenants).

Au cours de la dernière année, la Filière a entrepris un processus de réévaluation

DES EXPERTS SE PRONONCENT

L’AGA a également permis d’entendre de nombreux spécialistes. François Guité, vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel, y est allé d’un survol des marchés. « L a consommation mon diale de porc est en hausse, ce qui est porteur pour Olymel, a-t-il souligné. Le PTP et la fin du COOL nous ouvriront des portes. En revanche, il faut mettre une croix sur la Russie, un marché sous embargo depuis août 2014. Les Russes ont depuis mis en place leurs propres structures d’approvisionnement. La concurrence américaine et européenne, elle, se poursuit. Il faut donc continuer de travailler en filière et d’innover. »

Marquis Roy, directeur technique de la production porcine chez Olymel, a fait état des avancées génétiques en matière de conversion alimentaire, qui permettront de sélectionner les verrats les plus performants

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TEXTE

à ce chapitre. La semence de ces verrats sera mise à la disposition du CIPQ, et les produc teurs de la Filière pourront en profiter afin d’accroître leur rentabilité. Mentionnons également que des travaux pour augmenter le rendement en viande des carcasses sont également en cours.

Le directeur commercial du Service monogastrique de La Coop fédérée, JeanYves Lavoie, a de son côté présenté le bilan des processus de regroupements d’usines de fabrication de moulées et d’achats d’in trants dans le réseau. Ces mesures ont pour but de réaliser de substantielles économies, qui permettront de mettre plus d’argent dans la poche des producteurs.

Les années se suivent et ne se res semblent pas. Steeve Morin, responsable de la logistique d’approvisionnement des abattoirs d’Olymel, en sait quelque chose. Grève à l’usine de Vallée-Jonction, porcs en attente et retards d’abattage ont mar qué l’exercice 2015. « D es mesures ont été prises pour améliorer la logistique des usines, a-t-il fait savoir. De plus, celle de Saint-Esprit sera bientôt déclarée sans ractopamine, au même titre que toutes les autres de l’entreprise. »

Étienne Hardy, directeur principal de la production porcine chez Olymel, a présenté l’état d’avancement des Fermes boréales, au Témiscamingue, qui seront constituées, lors

de leur achèvement en 2017, de cinq mater nités de 2360 truies chacune. Ces maternités d’avant-garde, élaborées en mode dévelop pement durable, produiront des porcelets sains, sans antibiotiques, dans un environ nement unique répondant aux plus récentes normes en matière de bien-être animal. La formule mise notamment sur une cohabi tation harmonieuse avec les habitants de la région, l’embauche d’une main-d’œuvre locale et l’usage des technologies les plus performantes. Une première maternité, à Fugèreville, est actuellement en activité. Des truies y ont été accueillies le 3 février dernier. Les premiers porcelets, destinés aux membres de la Filière, quitteront la ferme dans le courant de l’été.

« Les défis de l’avenir demeurent nom breux, a indiqué pour sa part Robert Bru net, directeur général de la Filière. Porcs élevés sans antibiotiques, bien-être ani mal, réduction du soutien de l’État, besoins criants d’investissements dans les struc tures de production, pressions sanitaires grandissantes, concurrence mondiale d’entreprises intégrées, etc. Nous sommes condamnés à poursuivre notre quête d’effi cacité et d’agilité. Nous devons demeurer à l’affût de toute occasion permettant de créer de la richesse pour l’ensemble de nos partenaires. Le succès de chacun repose sur nos efforts mis en commun. »

Les conférenciers

1. STEEVE MORIN, responsable de la logistique d’approvisionnement des abattoirs d’Olymel, a indiqué que des mesures ont été prises pour améliorer la logistique des usines.

2. ROBERT BRUNET, directeur général de la Filière, « nous devons demeurer à l’affût de toute occasion de créer de la richesse pour nos partenaires »

3. Le président de la Filière, RÉJEAN VERMETTE , a annoncé des ristournes de 3,5 millions $ pour les 197 producteurs membres.

4. « Les avancées génétiques en conversion alimentaire permettront de sélectionner les meilleurs verrats », a décrit MARQUIS ROY, directeur technique de la production porcine chez Olymel.

5. JEAN-YVES LAVOIE , directeur commercial du Service monogastrique de La Coop fédérée : « Les regroupements de fabrication et d’achats mettront de l’argent dans la poche des producteurs. »

6. « L a Filière porcine est un maillon important de La Coop fédérée et elle a contribué à son succès », a dit le président de La Coop fédérée, GHISLAIN GERVAIS.

7. FRANÇOIS GUITÉ, vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel : « La consommation mondiale de porc est en hausse, c’est porteur pour Olymel. »

8. « Les Fermes boréales produiront selon les plus récentes normes de bien-être animal », a souligné ÉTIENNE HARDY, directeur principal de la production porcine chez Olymel.

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