Gazette Coubertin n°56-57 - Histoires olympiques

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Comité Coubertin

1er Semestre 2019

La Gazette

Turlier Georges MA CABANE AU FOND DES BOIS Au-dessus du lac Léman, dans le bas-Chablais, le fond de la vallée Verte cache en bordure de l’itinéraire du mont Forchat une curieuse cabane de trappeur. Sauf quand un hiver trop rude l’oblige à remonter à skis le précieux liquide du village voisin l’ermite qui vit là en toutes saisons capte l’eau à une source proche et se contente d’une bouteille de butane pour toute énergie - par Claude Piard our ceux du pays c’est «le Tutur»,

un centre des Chantiers de la Jeunesse. A la Libération

fondateur et ancien directeur du foyer

il suit son maître d’apprentissage qui démissionne

de ski de fond du plateau des Moises.

de ses fonctions pour créer une entreprise de

Mais sur le mur des célébrités du

construction navale à Nevers. Il pratique alors le rugby

CNOSF c’est Monsieur Georges Turlier :

à l’Union sportive olympique nivernaise puis, une fois

le seul champion olympique français

la saison du ballon ovale écoulée, repasse au canoë

de canoë C2 en ligne sur 10.000 mètres - avec Jean

pour occuper ses temps libres. C’est ainsi qu’avec des

Laudet en 1952 à Helsinki - et un des derniers témoins

amis rugbymen il se retrouve champion de France de

de cette époque héroïque. Un vétéran olympique qui

C10 en 1949 ; puis second du 1000 mètres C2 l’année

pagaie toujours pour pouvoir s’offrir son 10.000 mètres

suivante à Mulhouse en équipage avec Jean Laudet.

en solitaire sur le lac à chaque anniversaire de son

Confirmant ses progrès, il devance l’appel en 1952 pour

titre. Il est né le 16 juillet 1931 dans la Nièvre à Saint-

rejoindre son complice au bataillon de Joinville afin

Hilaire-Fontaine, second - et premier garçon - d’une

de préparer les Jeux avec lui sous la férule de Georges

fratrie de 6 frères et sœurs dans une famille qui a

Dransart. Non sans s’attirer déjà la désapprobation

toujours vécu “les pieds dans l’eau” : son grand-père

de leur direction technique : adeptes des longues

était marinier et son père travaillait pour une sablière

distances ils estiment tous deux que le retour aérien

de Loire. Il n’échappe pas à l’attrait du grand fleuve :

de la pagaie dans le plan vertical engendre une

à Nevers, sur le quai de Médine où il passe l’essentiel

dépense d’énergie inutile et décident de copier l’aviron

de sa jeunesse, son assiduité des gravières lui mérite

en adoptant un retour plus horizontal.

le surnom de « Courlis ». A 12 ans passés, le certificat d’études en poche et déjà vainqueur de la coupe

Helsinki

nautique junior de Basse-Nièvre sur un bateau bricolé

Le déplacement en Finlande avait plutôt mal

par ses soins, il s’initie au métier de menuisier dans

commencé pour lui. Les turbulences qui secouent

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