Gazette Coubertin n°74-75 : Hospitalité olympique

Coubertin GAZETTE

9 au 14

OCTOBRE 2023

11ème Colloque du Comité Coubertin à CALAIS

MUSÉE DES

Beaux-Arts

Réflexions

Accueillir et Transmettre

Comité Français Pierre de Coubertin 2ème Sem. 2023 - n° 74-75

Gazette Coubertin

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

André Leclercq

SECRETAIRE-GENERAL

Thierry Messina

TRESORIER-GENERAL

Francis Aubertin

CONCEPTION & REALISATION

Philippe Brossard

Maître-Sport

LIGNE EDITORIALE

André Leclercq, Gilles Lecocq & Philippe Brossard

Comité Français Pierre de Coubertin

CONTRIBUTEURS

Voir Sommaire ci-contre

REMERCIEMENTS

à Claude Piard pour son aide au développement de la Gazette durant de nombreuses années

La Gazette Coubertin est une publication du Comité Français Pierre de Coubertin

1 avenue Pierre de Coubertin 75013 Paris

PAGE DE COUVERTURE

STADE PANATHÉNAÏQUE À ATHENES (GRÈCE) STADE ANTIQUE RÉNOVÉ POUR LES 1ERS JO DE L’ÈRE MODERNE EN 1896.

DERNIÈRE DE COUVERTURE COLONNES DU TEMPLE OLYMPIÉION (TEMPLE DE ZEUS OLYMPIEN), À ATHÈNES (GRÈCE). CONSTRUIT À PARTIR DU 6ÈME SIÈCLE AVANT J-C. SITUÉ AU PIED DE L’ACROPOLE.

SOMMAIRE

ACCUEILLIR, TRANSMETTRE ET PROMOUVOIR LA LANGUE FRANÇAISE ET LA FRANCOPHONIE

Editorial..........................................................................................04

L’Editorial du Président André Leclercq

Dix Mots : la philosophie de Pierre de Coubertin............07 par Jesus Castanon Rodriguez

Dix Mots : à tous les temps sur Pierre de Coubertin......08 par Derek Peaple Olympie, lieu d’accueil et de transmission........................10 par Marie-Lou Noirot

L’aura olympique existe aussi dans la Mer.........................13 par Yvan Coste-Manière Enceintes sportives, Plus fort ensemble pour lutter contre l’inhospitalité..................................................................16 par Marion Keim Les Parutions.........................................................................18-19

LA VIE DU COMITÉ FRANÇAIS

DE DIALOGUES

Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin à Calais..20

par Laurence Munoz

Calais (suite) : transmettre les valeurs de l’olympisme.23

par Gilles Lecocq

Calais (suite) : Les espaces-temps olympiques ..............24

par Thierry Zinzt

Calais (suite) : Force sociale de l’olympisme.....................26

par Carine Duteil

Calais (suite) : Les impacts sociétaux des JO...................29

par Patrick Bouchet

En mai 1968, fais ce qu’il te plaît............................................32

par Jean-Marie Jouaret

Val d’Oise, terre d’accueil des Mémoires olympiques...33

par Jean-Marie Turgis et Claude Piard

2013-2023 : 10ème anniversaire du Prix Lycéen européen Pierre de Coubertin.........................................................34

par Robert Lacroix

Liste des Colloques du Comité Pierre de Coubertin......35

Dernière de couverture.............................................................36

La théâtralisation des aventures humaines sur la scène de l’Olympisme favorise la régulation des instances nationales et internationales du sport qui sont au cœur d’enjeux diplomatiques qui dépassent les frontières sportives.

Ouvrir une brèche entre le passé et le futur est toujours une merveilleuse occasion de donner du sens aux réalités contemporaines des diplomaties sportives qui participent à la construction d’une Hospitalité olympique.

En lien avec la métaphore du voyage, tout au long de ce numéro de la Gazette Coubertin, il nous est proposé de prendre le temps de flâner, entre Olympie et Paris, là où l’hospitalité olympique prend corps sur les rivages d’Oman, sur ceux de la Mer Noire et du Cap de Bonne Espérance, et en provenance d’autres parties du Monde où des auteurs non francophones témoignent d’une passion pour la francophonie et d’un espoir de marcher dans les traces de Pierre de Coubertin à Paris.

L’Editorial du Président

Bienvenues sont les personnes qui découvriront cent ans d’histoires entre le Stade Olympique de 1924 situé à Colombes et le Stade Olympique de 2024 situé à Saint-Denis, à une dizaine de kilomètres du précédent !

Avant l’été 2024, la Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin, du 9 au 14 octobre 2023, sera l’occasion de faire une halte au Musée des Beaux-Arts de Calais afin de contribuer à une œuvre commune d’Hospitalité : celle qui, au sein des espaces et des temps olympiques, d’hier à aujourd’hui, fait dialoguer une éthique coubertinienne et une déontologie sportive. Cette halte à Calais sera aussi le moment où un trait d’union sera manifeste entre le Cercle Régional Pierre de Coubertin PACA, qui a permis la publication des Actes du Congrès du CFPC « Sport, Art et Olympisme » qui a eu lieu en octobre 2021, et le Cercle Bernard Jeu adossé au CROS Hauts de France.

Ensuite, de Calais à Saint-Denis un challenge passionnant s’offrira à nous tous et à nous toutes pour :

- promouvoir le développement humain durable comme une opportunité de reconnaître la place que tient l’Être humain dans ses différents environnements, qu’ils soient naturels ou culturels.

- valoriser la croissance des technologies numériques qui permet aux virtualités de la vie sportive de devenir une réalité culturellement acceptée.

- reconnaître simultanément les vulnérabilités des personnes qui font œuvre d’excellence et les forces des personnes qui sont socialement stigmatisées comme vulnérables.

N’ayons pas peur de prendre appui sur les pas de Pierre de Coubertin pour se projeter vers le futur avec confiance !

Il appartient alors à l’Hospitalité olympique de conjuguer une éthique de l’altérité, une éthique de l’entraîde et une éthique de la diversité.

Un passage de témoin intergénérationnel sera alors sûrement à promouvoir pour accueillir la Génération 2024 qui aura à son tour pour mission de proposer de nouvelles orchestrations d’une Symphonie Educative Inachevée.

Tel est un autre aspect de l’Hospitalité olympique à ne jamais oublier : l’inachèvement n’est pas un manque mais une chance de réaliser ce qui semble impossible.

André Leclercq Prés. du Comité Français Pierre de Coubertin

président

Les origines du Comité Français

Pierre de Coubertin

’Association nationale pour la défense et le développement du sport, des activités physiques et du plein air est créée le 3 août 1950 par Alfred Rosier, ex-chef de cabinet de Jean Zay au min. de l’Éducation nationale, par Jean-François Brisson et Pierre Rostini, tous deux journalistes au Figaro. Déclarée le 16 août 1950, le professeur Paul Chailley-Bert premier président, elle est enregistrée au JO du 24 et domiciliée au 15 rue de Clichy.

Deux ans plus tard, Henri Bourdeau de Fontenay, premier directeur de l’ÉNA lui succède avant de céder la place en 1954 à Louis Bontemps, président de la FF d’Escrime. Elle comprend 78 membres issus des milieux sportif, médical, administratif et militaire. En 1956 Louis Bontemps intervient vigoureusement auprès des pouvoirs publics pour « défendre l’éducation physique et sportive du pays ». La même année il se propose, en accord avec la baronne Pierre de Coubertin, « de maintenir l’œuvre intellectuelle de Pierre de Coubertin dans son ensemble » et intervient en ce sens auprès d’Avery Brundage.

En 1961 parait la revue “Défense du sport”, organe de l’association. En 1973, année qui suit la création du Comité national olympique et sportif français, l’association devient enfin officiellement Comité français Pierre-deCoubertin (CFPC) avec l’assentiment d’Yvonne de Coubertin, nièce du rénovateur des Jeux olympiques.

Le Bureau exécutif reçoit Gary Rhodes président du Comité américain Pierre de Coubertin

Pierre de Coubertin créateur des Jeux olympiques modernes

L’assentiment d’Yvonne de Coubertin.

Préambule

Accueillir,

Dis-moi dix mots à tous les temps

En lien avec le n° 46-47 de la Gazette Coubertin publié en 2016 sur le thème « A propos de la Francophonie », le Comité Français Pierre de Coubertin inscrit sa démarche au sein du dispositif « Dismoi dix mots à tous les temps» initié par les partenaires francophones du réseau OPALE (Réseau francophone des Organismes de Politique et d’Aménagement Linguistiques). Ce réseau est composé des organismes de gestion linguistique des pays et régions francophones représentant la Fédération Wallonie-Bruxelles, la France, le Québec, la Suisse romande et l’Organisation internationale de la Francophonie.

Le Comité Français Pierre de Coubertin favorise ainsi la promotion de la langue française au sein de ses orientations majeures,

notamment dans la perspective de l’hospitalité olympique dont elle fera preuve à l’été 2024 lorsqu’il s’agira d’accueillir, avec concorde et bienveillance, les Comités Nationaux Pierre de Coubertin qui feront le voyage à Paris en 2024, sur les pas de Pierre de Coubertin. Pour ce qui concerne ce numéro de la Gazette consacré à l’hospitalité olympique, la promotion de la langue française prend appui sur trois témoignages qui nous viennent d’Espagne, d’Angleterre et d’Afrique du Sud et deux témoignages qui émanent de deux membres français nouvellement élus à l’International Olympic Academy Participants Association (IOPA https://ioapa.org)

Gilles Lecocq

Transmettre et Promouvoir la langue française et la francophonie

Olympie - Photo: Patrick Charpiat via Wikipedia

Dis-Moi dix Mots à tous les temps

Educación / Éducation

La vision de Pierre de Coubertin s’exporte au-delà des frontières françaises. Souvenons-nous de la participation du pédagogue argentin José Benjamín Zubiaur et du groupe Oviedo en tant que délégués au Congrès international de Paris de 1894, au cours duquel la mise en œuvre des Jeux Olympiques de l’ère moderne fut approuvée. En 2012, l’Exposition Esprit et Corps, organisée par l’Université d’Oviedo et son Centre d’Etudes Olympiques, a permis la reproduction des originaux du premier Bulletin du Comité International Olympique, de divers articles de presse, du programme et du règlement du Racing Club de France dans lequel les professeurs asturiens Aniceto Sela, Adolfo Posada et Adolfo Buylla ont été cités. Cette exposition a également accueilli les documents dans lesquelles Pierre de Coubertin demandait des informations sur les sociétés, les journaux et les personnes qui pouvaient être invitées au congrès de 1894 afin de consolider le programme de cet événement*.

(* Cf. Lecturas : Educacion Fisica y Deportes - efdeportes.com)

Universalidad/Universalité

Le sport favorise la participation de tous partout sans exclusion au niveau mondial.

Comunicación / Communication

Pierre de Coubertin a été un pionnier dans l’utilisation des médias pour diffuser le message olympique et renforcer son audience.

Literatura /Littérature

La relation avec la culture et l’expérience artistique a permis à la Francophonie de se diffuser grâce à des épreuves olympiques péri-sportives. Pierre de Coubertin remporte le Concours de littérature des Jeux Olympiques de 1912 avec « Ode au sport », texte qu’il présente en Français et en allemand sous le pseudonyme de Hohrod/Eschbach. Depuis les Jeux olympiques d’été de 1924, plusieurs phénomènes ont permis une association heureuse entre Olympisme et Littérature** :

- En lien avec des ouvrages d’avantgarde tels que l’Anthologie des textes sportifs de la littérature de l’Antiquité grecque de Marcel Berger, Les plus belles histoires de sport (recueillies par Marcel Berger), Anthologie de la littérature sportive de Gilbert Prouteau, Le monde nouveau de Paul Souchon et Jacques May, Sport et littérature de Serge Laget, La Sportive dans la littérature française des Années folles de Thomas Bauer. (** Cf. Pierre de Coubertin: “Oda al deporte”, en Ideario olímpico. Madrid -1973). (Cf. Francia y la literatura deportiva https://idiomaydeporte.com + Francia).

- Grâce à la fondation de l’Association des Écrivains Sportifs, initiée par Tristan Bernard en 1931, une Anthologie de la littérature sportive est publiée en 2006 pour valoriser la pensée des grandes figures de la Francophonie sur le sport.

- A la suite, en 2019, de la tenue à l’Université de Limoges de la 36ème Conférence Annuelle de l’Association des Littératures du Sport.

en lien avec la philosophie de Pierre de Coubertin

Renovación / Rénovation

L’évolution sociétale accélérée de la fin du XIXe siècle, amplifiée par le développement des moyens de communication au début du XXè siècle transforme de nouvelles formes de partage social des émotions à travers un spectacle sportif qui associe dans un même élan émotionnel, athlètes et spectateurs.

Paz / Paix

À une époque de bouleversements particuliers en Europe, le programme éducatif de Pierre de Coubertin tend vers une recherche de l’établissement de la paix durable et de la fraternité entre les pays.

Alegría / Joie

Cette notion valorise la complexité des relations humaines où se conjuguent d’une part les dimensions du plaisir éprouvé à pratiquer une activité sportive et d’autre part les logiques eudémoniques qui permettent à une personne de ressentir une harmonie de paix lorsque celle-ci expérimente les effets du dépassement de Soi.

En conclusion, l’héritage du fondateur de l’Olympisme moderne a transcendé les frontières de la France pour s’ouvrir à d’autres cultures et à des valeurs humaines universelles. C’est cette transcendance qui permet une conjugaison harmonieuse entre pratiques sportives et expériences artistiques, entre cultures contrastées et langage universel.

Jesús Castañón Rodríguez

Collaborateur du Centre d’études olympiques de l’Université d’Oviedo. Prix Juan Antonio Samaranch de poésie sportive

Dis-Moi dix Mots à tous les temps à propos de Pierre de Coubertin

Vision

La vision de Pierre de Coubertin combine de manière unique le sport, l’éducation et la culture et continue d’inspirer et de façonner les controverses créatives entre pédagogie sportive et pédagogie universelle.

Values/Valeurs

La vision de Pierre de Coubertin fournit un cadre d’apprentissage fondé sur des valeurs partagés et sert de base au programme éducatif Get Set qui s’inscrit pleinement dans l’Héritage de Londres 2012 (Inspirer les jeunes générations - olympics.com).

Multiculturalismo / Multiculturalisme

L’Olympisme a pour essence de favoriser l’intégration de toutes sortes de cultures et la participation de tous les pays des différents continents.

Moderación / Modération

Le baron Pierre de Coubertin a considéré le sport moderne comme une troisième voie qui dépasse le dilemme d’un monde sportif qui, dans le premier tiers du XXe siècle, est concentré sur le conflit et la confrontation en vue de la préparation militaire et de la lutte des classes.

Relationships / Relations

Les relations entre les différentes disciplines et matières académiques qui sont au cœur de la philosophie éducative de Pierre de Coubertin sont à la fois créatives et concrètes et offrent aux éducateurs la possibilité d’organiser l’apprentissage des générations les plus jeunes en construisant des thèmes qui transcendent les disciplines scolaires, de la philosophie aux mathématiques.

Ethics in the service of a transcultural education/Ethique au service d’une éducation transculturelle

La philosophie de l’éducation de Pierre de Coubertin fournit la base d’une éthique qui eencourage le développement intégral d’une personne, lorsque les membres d’une communauté éducative reconnaissent leurs compétences à se mettre ensemble au service des besoins spécifiques des jeunes générations issues de cultures différentes.

Learning by doing, feeling, being and becoming /Apprendre à ressentir la vie qui est en soi, à chaque âge de la vie

L’acte d’apprendre s’articule entre une démarche intérieure qui permet à une personne de révéler ce qui la rend unique et une démarche culturelle qui donne l’occasion à cette même personne de se conformer aux exigences des environnements culturels qui entourent celle-ci.

Unity / Unité

L’articulation entre un Je personnel et un Nous culturel permet à une personne d’éprouver par l’effort physique un sentiment d’unité et une harmonie de paix, lorsque celle-ci expérimente les effets du dépassement de Soi.

Holistic / Holistique

La philosophie de l’éducation de Pierre de Coubertin valorise le développement intégral d’une personne en devenir et l’épanouissement de ses potentialités au service d’une culture à laquelle il souhaite appartenir.

Youth / Jeunesse

Pierre de Coubertin reconnait le potentiel des jeunes générations à relever des défis inédits avec des idées nouvelles dans un monde constamment

en mutations, là où l’équité, la solidarité et la justice sociale sont des dimensions fondamentales du vivreensemble.

Hope / Espoir Quand l’espoir est une excuse qui dispense d’agir, celui-ci est inutile. Lorsque l’espoir repose sur la crainte de l’avenir et sur l’ignorance de ce qui va advenir, l’optimisme permet à une personne de se dépasser et d’apprécier ce qui lui est inconnu. L’espoir advient lorsqu’une personne parvient à se ressentir sur un chemin qui la mène vers elle-même.

Inspiration

Si l’effort physique révèle l’importance physiologique d’un moment clef de la respiration, l’inspiration est une source inépuisable à la disposition de chacun pour faire preuve de créativité lorsqu’une décision importante est à prendre. En cela, la philosophie de l’éducation de Pierre de Coubertin est inspirante pour chaque membre d’une communauté éducative qu’il soit élève, enseignant ou chef d’établissement, athlète, entraîneur ou dirigeant sportif.

Les dix mots choisis symbolisent les objectifs initiés à la Park House de Newbury pour développer le programme : Courir pour Vivre

C’est à l’initiative des élèves euxmêmes que ce programme a fédéré l’ensemble des membres d’une communauté éducative, afin de relever des fonds pour la recherche sur le cancer. Bien avant que le CIO intègre cette notion dans sa devise, de jeunes élèves ont montré à leur manière ce que peut signifier une éthique qui se conjugue ENSEMBLE.

L’initiative « Dis-moi dix mots à tous les temps », adaptée au monde sportif par le Comité Français Pierre de Coubertin est un excellent tremplin pour permettre à différentes communautés éducatives et sportives de plusieurs pays de s’inscrire dans un programme d’échange linguistique et culturel autour notamment des notions de Paix, de Concorde et d’Hospitalité.

Derek Peaple Park House School - Newbury United Kingdow

Photo : Derek Peaple

OLYMPIE un lieu d’ACCUEIL et de Transmission

par Marie-Lou Noirot

Passionnée par les dimensions essentielles de l’Olympisme, je vous fais part de mon expérience en tant qu’étudiante francophone dans un Master Olympique, où les notions d’interculturalité, de multiculturalité et de transculturalité se confrontent afin de faire vivre intensément la notion

ENSEMBLE, quatrième élément de la devise olympique. C’est ce que nous invite à développer Maria Tolika, lors de la mise en place d’une démarche de management opérationnel au sein des Jeux Olympiques et d’évènements sportifs internationaux.

La participation au Master Olympique m’a permis de mieux connaître la place que tient l’Académie Internationale Olympique (A.I.O) au sein du Mouvement Olympique. Cette académie a pour mission de promouvoir l’Olympisme comme mode de vie et d’intégrer les valeurs olympiques dans les sociétés modernes du monde entier.

D’après Jacques Rogge, Président du CIO (2001 – 2013), la défense et la promotion de l’idéal olympique, tant du point de vue sportif que culturel, doivent être l’affaire de tous.

L’A.I.O, située à côté du site archéologique où se déroulèrent

les premiers Jeux Olympiques, vise à étudier, enrichir et promouvoir l’Olympisme et ses valeurs, en rapport avec les questions mondiales actuelles.

Les objectifs de l’Académie sont :

- Fonctionner en tant qu’institution internationale d’études et de recherches olympiques.

- Propager les valeurs olympiques dans la société à travers l’éducation olympique.

- Promouvoir la dimension humaniste de l’Olympisme dans la société et contribuer à la paix dans le monde.

- Former les individus aux idéaux olympiques et aux principes du Mouvement Olympique.

- Agir en tant que forum international d’expression libre et d’échange d’idées entre personnes d’horizons différents, dans un esprit de solidarité, d’amitié et de respect mutuel.

Le Master « Etudes Olympiques, Education Olympique, Organisation et Gestion de Manifestations Olympiques » repose sur les trois piliers du Mouvement Olympique : l’éducation, le sport et la culture, qui sont les bases de l’Olympisme et de la Pédagogie Olympique. Mon inscription dans ce Master

fut l’occasion de développer les compétences pour devenir une ambassadrice Olympique. Cependant assumer ce rôle ne va pas de soi et nécessite l’acquisition d’une identité sociale qui ne peut être guidée simplement par la passion pour l’Olympisme. Cette nouvelle identité s’adosse également à une éthique de discernement et une éthique de responsabilité, indispensables à une transmission de l’Héritage olympique.

C’est l’engagement dans le Master Olympique (qui se déroule dans les locaux de l’Académie Internationale Olympique à Ancienne Olympie et à l’Université du Péloponnèse, à Sparte) qui m’a permis de comprendre les

Le professeur Benoît Séguin, Marie-Lou Noirot, le professeur Guillaume Bodet, autour de la statue de Coubertin à l’AIO

différentes facettes de ce qui constitue cette éthique du discernement et cette éthique de responsabilité. Au cours de la formation, les participants ont l’occasion en effet de faire l’expérience de l’Olympisme en vivant quotidiennement dans un environnement multiculturel propice à la création de liens authentiques d’amitié et de respect mutuel. Ce qui relie prend le pas sur ce qui différencie.

Lorsque j’ai débuté ce master en 2019 nous étions 29 étudiants de 24 nationalités différentes. Le COVID-19 est passé par là et j’ai donc attendu le premier semestre de l’année 2022 pour achever ma formation à Olympie avec 16 étudiants de 15 nationalités différentes. Chacun d’entre nous avons vécu cette aventure de manières différentes, en fonction de plusieurs critères : notre pays d’origine, notre motivation à s’engager dans la formation, notre éducation sportive et notre formation professionnelle d’origine. Pour ce qui me concerne, je vous propose d’identifier cinq valeurs qui ont consolidé mes aspirations personnelles et mes compétences professionnelles à m’engager sur les voies que proposent le Mouvement Olympique, en Europe et sur les autres continents : Excellence, Respect, Amitié, Fair-play et l’équilibre entre l’esprit, le corps et l’âme.

Excellence

« L’excellence, c’est faire de notre mieux, sur le terrain de jeu ou dans notre vie professionnelle. L’important n’est pas de gagner, mais de participer, de progresser et de profiter de la combinaison saine du corps, de la volonté et de l’esprit». C’est de cette façon que Paraskevi Lioumpi intègre

la notion de l’excellence dans des programmes consacrés à l’éducation et à la pédagogie olympiques. Vivre l’excellence, c’est à Olympie se confronter à des enseignements proposés par des personnes à la fois passionnées et exigeantes dans ce qui fonde la transmission optimale de l’Héritage olympique. Vivre l’excellence, à Olympie c’est également résoudre le dilemme qui consiste à optimiser l’acquisition des connaissances et des compétences tout au long de la formation et profiter de l’instant présent afin de se donner du temps pour soi et du temps pour de nouvelles formes de vivreensemble avec d’autres cultures. Vivre l’excellence, à Olympie c’est enfin gérer de multiples obligations culturelles en France, alors que le statut d’étudiant en Grèce peut nous éloigner très vite de celles-ci. L’accès à l’excellence est enfin une recherche constante du meilleur au sein de chaque facette qui constitue une identité psycho-sociale harmonieuse.

Respect

« Sans respect, les relations internationales et donc la vision de la compréhension internationale voulut par Pierre de Coubertin en rénovant les Jeux Olympique ne peut exister ». Pour Dionyssis Gangas, le respect d’autrui, le respect des règles et le respect de soi-même constituent la quintessence d’un art de vivre qui accepte la gestion répétée de chocs culturels. La gestion du temps, des espaces et des priorités institutionnelles favorisent l’émergence de ceux-ci lors de la gestion d’événements sportifs internationaux. Le respect mérite de se questionner constamment : Comment vivre ENSEMBLE avec ses différences,

tout en respectant le cheminement d’un objectif commun ?

Amitié

Selon Mary Healy, l’amitié est une relation d’estime particulière, et associée à une partialité particulière envers nos amis. Cependant, pouvonsnous faire preuve d’efficience dans une équipe sportive constituée uniquement d’amis ?

Pour Sarah Teetzel, dans l’ouvrage consacré en 2022 au soixantième anniversaire de l’A.I.O, l’amitié est une valeur olympique fondamentale qui participe à la construction d’un monde meilleur et plus pacifique. L’amitié est un lien très fort et essentiel dans un contexte d’interculturalité où la gestion des différences ne peut à aucun moment être oubliée.

Depuis ma participation au Prix

International des écoles Pierre de Coubertin (Ce prix réunit des jeunes des Lycées Pierre de Coubertin du monde tous les 2 ans. Il récompense des jeunes lycéens entre 15 et 19 ans, actifs dans la vie de leur lycée et/ou communauté, ayant de bons résultats sportifs et scolaires. Le prix Pierre de Coubertin récompense ceux qui, à la fin du forum, ont réussi les différentes épreuves :

Le coeur de Pierre de Coubertin repose à Olympie

Le test de savoir sur l’Olympisme, les tests de la compétition sportive - ici la compétition est contre soi-même, il faut réussir à atteindre les minima dans chaque sport -, participer aux lectures, groupes de discussions et les ateliers d’art), certaines de mes amitiés construites à cette occasion, perdurent, malgré les distances. La vividité des souvenirs vécus ensemble est un ciment qui n’a pas de prise sur le temps dès lors où les mémoires peuvent à tout moment être réinsufflées dans le quotidien d’une vie.

Fair-play

Derrière cet anglicisme, il n’est jamais vain de rappeler que la pratique sportive aide aux développements de compétences et de comportements qui sont transférables lors de la manifestation de comportements moraux et éthiques qui favorisent la gestion de situations culturelles et humaines extrêmes. C’est ce qui donne à l’acte sportif sa valeur, lorsque celuici s’appuie sur les fondements d’une éducation olympique authentiquement vécue. L’ensemble des étudiants inscrits dans le Master Olympique ont tous des zones d’habiletés élevées dans la pratique de certains sports et des zones de fragilité dans la pratique d’autres sports. Malgré des niveaux d’habiletés quelquefois hétéroclites, le plaisir de jouer ensemble l’emporte sur le gain de la victoire. Si la compétition habite chaque étudiant, la joie de partager des moments ensemble par la pratiques d’une activité physique domine !

Equilibre entre l’esprit, le corps et la culture

Cette dernière valeur, je la place entre deux dimensions complexes qui nous rappellent constamment qu’un équilibre stable est une résultante

de déséquilibres instables. Ainsi les attitudes associées à l’eurythmie et les postures adossées au statut de religio athletae restent pour moi des dimensions qui sont en voie de compréhension. En tout cas, ces deux notions me permettent de considérer que la vision proposée par Pierre de Coubertin dépasse le culte des nations, des médailles, des hymnes et des drapeaux aux Jeux Olympiques. Une valeur éducative majeure se fait alors jour pour Ian Culpan : celle qui considère que les athlètes confrontés aux logiques du dépassement de soi contribuent au développement des deux piliers de la société moderne : la démocratie et l’internationalisme.

En lien avec ces cinq valeurs, ce que je retiens de ces quelques mois passés à Olympie c’est qu’à chaque moment de notre vie, certaines émotions, sentiments et comportements peuvent refaire surface dans la vie d’une personne confrontée à des situations extrêmes inattendues. Les préjugés et les stéréotypes participent, par leurs constructions, leurs déconstructions et leurs reconstructions à l’émergence de consensus et de dissensus qui permettent à des passions et des émotions de se partager au sein d’un collectif qui respecte les valeurs personnelles de chacun, tout en énonçant les valeurs d’un collectif qui distingue une équipe d’un groupe.

La France est sous les projecteurs depuis quelques années dans le milieu Olympique grâce à Paris 2024, mais aussi grâce à cette année 1894 où l’idée de Jeux Olympiques modernes est devenue une réalité. A quelques mois de l’ouverture des Jeux de la XXIIIe olympiade de l’ère moderne,

ce moment passé à Olympie m’a permis de me décentrer de quelques certitudes. Le moment est venu pour moi de devenir une ambassadrice qui accompagne une philosophie de l’éducation qui n’est jamais éloigné d’une diplomatie sportive intelligente. Faciliter une coopération internationale qui conjugue ce qui réunit et ce qui divise favorise ce que Pierre de Coubertin appelait de ces vœux : la paix et la concorde entre les nations, les personnes et les générations

Marie-Lou Noirot

Coordinatrice du Programme des Volontaires Paris 2024 et membre du Comité exécutif de l’IOAPA

L’aura olympique existe aussi dans la Mer

Dee, Ulrich, Luc, Cristina, Guillaume et Stefano partagent et transmettent les valeurs.

Le mot aura (brise, air en mouvement et son dérivé en ancien français aure, vent doux), issu du latin, renvoie à une masse d’air agité. A la période antique de multiples facteurs font évoluer et dériver le sémantisme. L’air, lié à la vie terrestre, se trouve associé à la lumière du ciel divin chez les poètes latins. Une draperie gonflée par le vent (aura velificans) entourait les divinités de l’air.

Dans le monde grec et ses mythologies, les Aurae se retrouvent pourvues de ce voile gonflé qui entoure leurs têtes. L’imaginaire collectif retient cette draperie comme une marque de divinité, d’héroïsation en gloire. Pour les antiques, aura devient ainsi « l’air lumineux », qui procède d’essence divine et qui n’est pas une émanation de l’homme. Le sens moderne apparait à la fin du XVIIIe siècle. L’aura divine, souffle mystique, devient vapeur, exhalaison subtile qui s’élève d’un corps. En littérature il décrit une atmosphère à l’ambiance immatérielle enveloppant des êtres nimbés. L’aura de forme ovoïde, ce « corps subtil », qui entourerait le corps physique visible par la mise en valeur de l’effet Kirlian, changerait de couleur selon l’évolution de l’état émotionnel, de santé du sujet.

Ehdaa Al-Barwani (Dee), ressortissante omanaise, a étudié sept ans et est diplômée en sciences en chimie médicinale de la Griffith University au Queensland, en Australie. De retour à Oman, elle commence sa carrière professionnelle en ressources humaines, dans un important cabinet de conseil. Passionnée par les relations humaines, elle rejoint InterSearch Oman et développe des contacts quotidiens avec des candidats expatriés et locaux. Elle a également la charge de la gestion opérationnelle d’organisations locales, régionales et multinationales. Elle parle couramment anglais, arabe et swahili.

Adolescente, Dee éprouvait un amour profond pour l’eau qui lui procurait un confort supérieur à celui de sa vie terrestre. Bébé aquatique autoproclamé, cette fille unique voulait tester ses limites. Une baignade a pris une tournure dramatique, Ehdaa devant sauver une cousine affolée qui lui saisissait la tête, la poussant vers le fond. Dee s’est même demandée si elle survivrait. Elle réussit à calmer sa cousine, à nager jusqu’au rivage avec elle. Dee avait neuf ans et depuis, elle se sent le plus chez elle entourée d’eau. Cet amour sans limite, ses multiples certifications, en font la première

La plongée, un “eau-delà” du sport

La plongée est souvent considérée comme un « simple » sport. Elle peut aussi être considérée comme un art de vivre, une initiation à la méditation, à la philosophie. La chance de vivre près de la mer et de plonger partout, permet à Dee de vivre des expériences qui induisent de l’homéostasie et une symbiose avec les éléments naturels. Plonger dans des grottes, approcher divers poissons et tortues plus près que jamais offre des initiations précieuses et inattendues : l’escalier abouti vers les rêves pointillistes aborigènes sans utiliser les vocables et les concepts trop souvent répétés sans être vécus que sont devenus durabilité, écologie, environnement. L’expérience se passe des mots, la communication non verbale fait le reste avec précision et syntonie.

Aura Divers est une organisation qui s’adresse à tous types de publics intéressés par l’aventure sous-marine ludique, informative et éducative. L’objectif : inspirer les plongeurs afin de leur apprendre à prendre soin des océans en y étant immergés. Les salles

femme instructrice PADI d’Oman.

de classe n’ont pas besoin de posséder quatre murs : la transmission des valeurs s’en trouve renforcée.

“La meilleure façon d’observer un poisson est de devenir un poisson” Jacques-Yves Cousteau

A Mascate, Aura Divers est le seul centre de plongée sous-marine géré par une femme. Dee est la première et seule instructrice de plongée omanaise et a décidé d’ouvrir son propre centre de plongée, afin d’encourager les femmes omanaises à rejoindre la famille de l’exploration sousmarine, de la préservation des océans, par un service personnalisé proposé par des instructeurs pédagogues hautement qualifiés.

Le partage est à ce prix, le « bespoke » la règle pour de petits groupes proactifs, dans une atmosphère ludique facilitent les apprentissages. La délivrance de cours personnalisés amplifie l’efficacité des contenus et messages. Un large éventail de sites permet de respecter les équilibres écologiques, d’éviter les foules en

horaires décalés de ceux des autres écoles de plongée.

“Plonger « responsable » selon une éthique coubertinienne permet de devenir proche et de se fondre avec le système aquatique.”

En plongée, on peut rester sous l’eau assez longtemps pour observer et comprendre l’habitat de l’océan, voir la vie marine s’équilibrer, repérer les différentes espèces vivantes interagir les unes avec les autres, les récifs coralliens agir pour protéger et maintenir la biodiversité de l’océan. Le monde sous-marin est une merveilleuse divine surprise, offrant de belles interactions avec la vie marine dans son propre habitat. Les tortues, les sympathiques requins-baleines, les fougueux poissons-clowns, tout ce nouveau monde sous la surface fascine.

Oman regorge de sites de plongée magnifiques en développement éco responsable. L’épave du Munassir, de la Royal Navy d’Oman, se transforme en magnifique site de plongée avec des bancs de poissons et de coraux. Notre ami Hisham Al Awani Oman, Vice-Président de l’Oman School Sports Association, rencontré à l’Académie

Internationale Olympique à Olympie, digne membre de l’IOAPA, connaissait les prouesses de la sirène aux valeurs olympiques profondément enracinées.

moral tandis que sa vision des Jeux olympiques souligne l’importance du fair-play, de l’esprit sportif, de la démarche vers l’internationalisation globale du sport, des échanges culturels : Coubertin considère les Jeux Olympiques comme une opportunité pour les gens du monde entier de se rassembler, d’apprendre de l’héritage et des traditions de tous. Nous recherchons tous cela dans le sport. Ces valeurs sont toujours d’actualité et s’alignent assez étroitement sur les valeurs auxquelles croient les plongeurs.

La plongée est un moyen de rencontrer de nouvelles personnes, d’autochtones Omanais ou de touristes internationaux en vacances et de mettre l’accent sur l’échange culturel. Ce monde fascinant, ce sont les différences d’apparence, de langues, de coutumes culturelles, de valeurs et de croyances.

Pour Dee, Pierre de Coubertin pense que le sport peut favoriser le développement physique et

Les voyages devenant plus accessibles et abordables, les cultures interagissent, la demande pour une communication interculturelle saine et constructive croît. La plongée sous-marine réduit les barrières culturelles qui séparent et efface progressivement des problèmes comme le racisme. En plongée, nous interagissons fréquemment avec des personnes qui ne connaissent pas nos langues et coutumes. Nous pouvons considérer ces échanges comme une rencontre fermée et éphémère ou comme une occasion de devenir amis et de découvrir davantage sur autrui, sa culture, sa communauté.

Le jargon de la plongée permet un franchissement de la barrière de la langue, compris dans le monde entier : les barrières linguistiques s’estompent pour un meilleur vécu partagé autour de valeurs communes. L’interaction directe avec les gens constitue l’un des meilleurs moyens de réduire les préjugés. Les plongeurs plongent en toute sécurité, et développent un esprit d’équipe qui leur permet de ressentir les expériences de la symbiose. La protection de l’océan leur tient tous fondamentalement à cœur. Collaborer pour approfondir notre compréhension mutuelle et un chemin d’évolution qui pousse à une introspection fructueuse.

L’accès à la plongée des personnes handicapées et à mobilité réduite est simple : il est libérateur pour vivre l’apesanteur et la submersion, pour s’affranchir de la difficulté existant sur terre lorsque totalement soumis à la gravité, pour amplifier l’utilisation de la langue des signes largement reconnue dans la simplification de la communication non décentrée. De plus en plus de personnes handicapées pratiquent, apprécient ce sport aux avantages infinis. C’est le type d’esprit sportif que Pierre de Coubertin considérait comme important et vital. L’aura de la plongée sous-marine procède de l’aura olympique.

rôle dans et hors de l’eau. Elle ne se voit pas comme une sirène (surnom gagné après avoir plongé en tenue traditionnelle omanaise pour mettre en valeur la relation symbiotique entre héritage et santé des océans) mais comme une tortue.

« Songs in the key of life »

Ce modèle coubertinien est celui suivi par Guillaume Premier à Maurice, Luc Lakeman en Grèce et Stefano Vajda et Cristina Levati à Gênes. Il démontre la mise en pratique riche en valeurs olympiques dans le monde de la plongée, bien au-delà, de son aspect touristique élémentaire. Cette démarche initiée par Dee s’appuie sur les propositions d’Ulrich Rosen qui en utilisant l’harmonie comme un indicateur de vie incarnée, revisite la notion d’eurythmie développée par Pierre de Coubertin. Ceux qui ont entendu parler de la cérémonie de l’allumage de la flamme à Olympie, pourraient penser qu’il s’agit d’un nouveau rituel. Chaque seconde livre des cadeaux précieux, bien au-delà de toutes attentes.

inattendus des raies. L’apprentiplongeur se doit d’être bien plus que reconnaissant envers Dee pour tous ces pèlerinages initiatiques enrichis de sourires et d’humour pétillant. Je garderai un lien permanent, complice avec la seule femme instructrice du Golfe arabo persique. Je reviendrai pour l’Aura Olympique et le plaisir d’assister à l’allumage d’autres flammes !

par Ehdaa Al-Barwani, Luc Lakeman, Ulrich Rosen, Ivan Coste-Manière*

La première sirène d’Oman coubertinienne nous propose un message pour sauver les océans et nous exhorte à jouer notre

Nous avons plongé ensemble alors qu’elle portait sa robe traditionnelle omanaise, suivi des tortues, collecté des plastiques échoués au fond, réveillé des requins, analysé certains comportements

(*Membre du Comité exécutif de l’IOAPA.)

Enceintes sportives PLUS FORT ENSEMBLE

pour lutter contre l’inhospitalité

Play fair – Everywhere est une initiative du Comité

Pierre de Coubertin d’Afrique du Sud. Il s’agit d’un programme scolaire destiné à lutter contre l’intimidation et la cyber-intimidation et à mettre l’accent sur le respect de la diversité et de l’éducation aux valeurs à travers la pratique sportive.

Contexte

Le Comité Pierre de Coubertin d’Afrique du Sud initie une campagne de lutte contre l’intimidation sous les auspices de la Fondation pour le sport, le développement et la paix. Les principaux groupes cibles sont les enfants et les jeunes (5-18 ans) dans les écoles primaires et secondaires. L’objectif est de lutter contre les comportements inacceptables et intimidants tout en favorisant un accueil des élèves fragilisés par ceuxci. Cette campagne se développe en concertation avec les parents et les enseignants qui sont acteurs dans la mise en place d’une politique d’hospitalité scolaire bienveillante.

Il s’agit ainsi de développer dans un premier temps des programmes d’éducation aux valeurs olympiques. Le respect, l’inclusion sociale, l’amitié, la tolérance, le respect de la diversité et le fair-play sont quelques-unes des valeurs qui sont promues afin de développer un climat scolaire bienveillant et d’éviter les excès des comportements de violence de l’enfance à l’âge adulte. Dans un deuxième

temps, des programmes qui favorisent le développement de compétences de leadership et de mentorat sont proposés au sein de contextes culturels multiculturels.

Impact

L’impact attendu de cette initiative est de développer au sein des milieux scolaires des communautés humaines sûres et paisibles exempts d’intimidation et de cyber-intimidation. Un autre impact attendu est que les filles et les femmes prennent en charge leur vie afin qu’elles ne souffrent pas en silence et ne soient pas réduites au silence. L’impact attendu pour les garçons et les hommes est une prise de conscience et un engagement pour l’équité, le respect et la réduction de la violence familiale et sexiste.

Nos partenaires

Le Comité international Pierre de Coubertin (CIPC) et son Forum de la jeunesse, le Comité International Olympique et le Programme d’éducation aux valeurs olympiques, la Fondation Nelson Mandela, TAFISA, Sportanddev, l’Association internationale et africaine de recherche sur la paix, ainsi que World@Peace. Des partenariats pour cette campagne sont également envisagés avec le Centre de la Trêve Olympique à Athènes et les Comités nationaux Pierre de Coubertin à l’échelle internationale.

Au-delà des frontières de l’Afrique du Sud, il s’agit de favoriser le renforcement d’un programme international de lutte contre le double harcèlement scolaire et sportif. Ce programme plaide pour le respect de la diversité et de l’égalité des sexes. Il promeut les valeurs universelles et olympiques, l’éducation à la paix et la tolérance mutuelle intergénérationnelle entre des personnes et des cultures différentes. Le Comité sud-africain Pierre de Coubertin souhaite partager au-delà de ses frontières cette initiative qui s’inscrit en ligne directe avec les fondements d’une éthique coubertinienne. C’est l’occasion alors d’inscrire cette initiative à travers la double naissance du Comité olympique sud-africain, d’une part en 1908 et d’autre part en 1991.

Le Calendrier du programme pilote

Le lancement du programme pilote sud-africain a eu lieu le 6 avril 2023 lors de la Journée internationale du sport et de la paix. Les premiers ateliers ont vu le jour en Afrique du Sud le 16 juin 2023 (Journée nationale de la jeunesse en Afrique du Sud), le 9 août 2023 (Journée nationale de la femme) et le 2 septembre 2023 (commémoration du

décès de Coubertin). C’est le 21 septembre 2023, lors de la Conférence annuelle Sport et Paix que le programme prend son essor au sein des différents Comités Nationaux Pierre de Coubertin qui sont affiliés au Comité International Pierre de Coubertin.

L’Hospitalité Olympique qui permettra l’accueil, lors des JOP de Paris 2024, de représentants de plusieurs Comités Nationaux Pierre de Coubertin, en lien avec le Comité International Pierre de Coubertin, sera l’occasion de démultiplier les initiatives prises par la Comité Pierre de Coubertin sud-africain et de les faire résonner à l’aune d’autres initiatives internationales qui vont dans le même sens.

Marion Keim

Présidente du Comité Pierre de Coubertin d’Afrique du Sud

La Vie du Comité Français Pierre de Coubertin

Semaine Septentrionale

Pierre de Coubertin à Calais.

9 mois avant Paris 2024 Une occasion pour le CDOS 62 et l’Université du Littoral Côte d’Opale de faire œuvre commune d’hospitalité au service de l’olympisme.

En terre d’Opale, Calais reçoit la Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin composé de plusieurs temps, entre le 9 octobre et le 14 octobre 2023. Cet événement se réalise en lien avec le Comité

Français Pierre de Coubertin, à partir de plusieurs moments :

- une régate virtuelle en association avec la Fédération Française de Voile, la société Virtual Regatta et le CDOS 62. Cet événement sera le fil rouge de la Semaine Septentrionale. Il débute le 3

octobre 2023 pour une course avec les lycées Coubertin français et ceux du réseau international du comité International Pierre de Coubertin (CIPC) et il s’achèvera le 14 octobre 2023 lors de la clôture de la Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin.

- un ensemble de visio-conférences et de tables-rondes qui permet aux différents Comités Nationaux du Comité International Pierre de Coubertin de témoigner de leurs engagements dans de nouvelles formes paradoxales de pratiques corporelles que le Comité International Olympique développe, sous la dénomination de sports virtuels et de simulation, en collaboration avec des Fédérations Internationales et des éditeurs de jeux vidéo (Séries olympiques d’Esports). L’accueil de ces nouvelles « formes sportives » sert de fil rouge à Semaine Septentrionale Pierre de

Coubertin, dans une perspective nationale et internationale les 9, 10, 12 et 14 octobre 2023.

- un congrès du 11 au 14 octobre, intitulé « Les espaces-temps olympiques, d’hier à aujourd’hui : d’une éthique coubertinienne à une déontologie sportive» organisé par l’Université du Littoral Côte d’Opale et ses deux laboratoires locaux TVES https://tves.univlille.fr/ (Territoire Ville espaces Sociétés) et URePSSS (https:// www.univ-littoral.fr/wp-content/ uploads/2020/06/UREPSSS.

Pierre de Coubertin

pdf) (UR Pluridisciplinaires Sport, Santé, Société).

Ce format original à trois volets rend compte de la volonté du CFPC d’accueillir et de faire se croiser des univers culturels qui partagent la même passion sportive et cependant observe l’évolution des cultures sportives avec des attitudes différentes, chaque univers ayant une vision parcellaire de cette évolution. Si la valorisation du savoir critique est bien présente tout au long de la Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin, elle se conjugue avec les initiatives du Comité Départemental Olympique du Pasde-Calais qui se propose de faire résonner dans les rues de Calais, le samedi 14 octobre 2023 dans l’après-midi, les prémices de ce que seront les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

La Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin porte un éclairage sur les Jeux Olympiques et Paralympiques à travers différentes thématiques : Les épreuves des jeux, les nations et les enjeux géopolitiques, les athlètes, les structures et organisations autour de l’événement, les performances elles-mêmes. Ces thématiques sont développées tout au long de la Semaine Septentrionale, avec l’ambition de porter un éclairage compréhensif dans une perspective à la fois diachronique et synchronique, c’est-à-dire qui interroge à la fois la genèse et l’évolution du Mouvement Olympique, tant dans ses continuités que dans ses ruptures historico-sociales.

Ce regard compréhensif prétend adopter un recul critique pour saisir les processus dans lesquels les Jeux Olympiques et Paralympiques sont engagés, bon gré, malgré, depuis leur renaissance à la fin du XIXème siècle. Bien qu’il soit installé sur des bases éthiques solides, de nouvelles questions ne cessent de se poser au Mouvement Olympique qui doit sans cesse repenser son positionnement, s’adapter encore et toujours à de nouveaux défis : faut-il faire se tenir des épreuves à Tahiti, des nations seront-elles exclues des Jeux, comment les personnes transgenres pourront-elles rivaliser avec les autres compétiteurs, les Virtual Games sont-ils des jeux sportifs ?...

perspectives contemporaines utiles aux préoccupations du Mouvement Olympique. Celui-ci en effet, n’est en rien épargné par des multiples bouleversements qui affectent l’Humanité et il en est d’ailleurs un révélateur évident. Les JOP et leurs dimensions universelles sont le creuset d’histoires qui habitent le monde. Il appartient aux chercheurs et aux acteurs des mondes sportif et olympique, au-delà de leurs passions, d’être sensibles aux terrains mouvants et complexes de leurs investigations, notamment lorsqu’ils s’aventurent au cœur de ce qui constitue une éthique olympique et une déontologie sportive. En cela, les Jeux de Paris 2024 apparaissent comme un levier stimulant pour éclairer les nouveaux défis qui s’offrent aux athlètes, aux entraineurs et aux dirigeants.

L’ambition de la Semaine

Les objectifs de la Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin visent à développer des

Septentrionale Pierre de Coubertin est bien de permettre un accueil et une transmission réciproques des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être entre l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour rendre visible et lisible la complexité des cultures sportives. Ainsi, le 13 octobre 2023 une mise en perspectives sera proposée avec l’Académie Nationale Olympique Française, la Fondation Alice Milliat et l’Association Francophone de la Recherche en APS. De la même manière, la matinée du 14 octobre 2023 sera l’occasion pour le CFPC de relever un défi : faire œuvre d’hospitalité pour accueillir de nouvelles formes d’expériences

vécues à travers la pratique de l’esport. Sous forme de témoignages, quelques participants de la Semaine Olympique E-sports qui a eu lieu à Singapour en juin 2023, quelques participants d’une compétition à distance de tir à l’arc à la Fédération Sportive et Culturelle de France et quelques lycéens qui ont participé à une Course Virtuelle de de Voile organisée par le CFPC, préciseront les enjeux et les perspectives qui font des Olympic Virtual Series des événements pleinement intégrés aux orientations des Comités Nationaux Olympiques, des Fédérations Internationales et du Comité International Olympique.

Les sociétés savantes d’histoire du sport, de sociologie (axe thématique sport), de management, de philosophie et de géographie ont accepté de coordonner la Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin, aux côtés de l’ULCO, du CDOS62 et de la Mairie de Calais. Nous nous réjouissons

des dimensions hospitalières de la Côte d’Opale pour accueillir cet événement qui est une étape vers les JOP de Paris 2024. C’est le Musée des Beaux-Arts de la ville de Calais qui accueillera cet événement, une manière de faire un lien avec le Congrès du CFPC qui s’est tenu à Nice en 2021 sur le thème : Sport, Art et Olympisme.

En tant que vice-présidente du Comité Français Pierre de Coubertin, que nos partenaires soient ici remerciés pour leur implication, l’Université du Littoral Côte d’Opale, le département STAPS et les laboratoires TVES (Territoire Ville espaces Sociétés) et URePSSS (Unité de Recherche Pluridisciplinaires Sport, Santé, Société), leurs directeurs, la ville de Calais, ses services et le musée des Beaux-Arts, la communauté d’agglomérations du Grand Calais, le Comité Départemental Olympique et Sportif du Pas-deCalais, le Cercle régional Bernard Jeu, le conseil départemental

du Pas-de-Calais, le Conseil Régional des Hauts-de-France, l’entreprise Virtual Regatta, la Fédération Française de Voile, les lycées Coubertin et le Comité International Pierre de Coubertin, l’Agence Nationale du Sport, la Société Française d’Histoire du Sport, l’Association Française de Sociologie (RT31), la Société Francophone de Philosophie du Sport, la Société Savante de Management du Sport, le Comité National Français de Géographie, l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française (CR35), la Chaire Olympique de l’Université Catholique de Louvain, l’Association Francophone pour la Recherche en APS et l’Association pour la Recherche et les Etudes Francophones sur l’Esport (AREFE).

Laurence Munoz

La Vie du Comité

Français Pierre de Coubertin

Aucours de son enfance, Pierre de Coubertin a eu l’occasion de vivre des expériences qui lui ont permis de domestiquer un imaginaire florissant pour le mettre au service de réalités culturelles qui verront entre autre initiatives une renaissance des Jeux Olympiques. Quelques années plus tard, les innovations technologiques sont des opportunités de faire des liens inédits entre ce qui façonnent les fondements de l’humanité sportive : l’imaginaire, le symbolique et la réalité. Les Olympic Virtual Series témoignent des connexions qui font d’une activité physique une activité humaine qui est à la fois virtuelle et réelle.

- Ainsi que l’a déclaré le président du CIO, Thomas Bach, Les “Olympic Virtual Series” sont une expérience numérique olympique nouvelle et unique qui a pour ambition de renforcer l’engagement direct avec de nouveaux publics dans le domaine

des sports virtuels ». Conformément à la recommandation 9 de l’Agenda Olympique 2020+5, à savoir “Encourager le développement des sports virtuels et s’engager davantage auprès des communautés de jeux vidéo”, les Olympic Virtual Series s’inscrivent dans le cadre de la stratégie numérique du CIO et entendent mettre à profit la popularité grandissante des sports virtuels. L’occasion est ainsi donnée de promouvoir le Mouvement Olympique, les valeurs olympiques ainsi que des pratiques physiques nouvelles qui favorisent des relations directes avec les jeunes générations.

Plusieurs Fédérations Internationales ont déjà des programmes de sports virtuels bien établis grâce à la coopération entre le CIO, les FI et les éditeurs (Esport olympique / Séries et semaine 2023, histoires, performance & bien-être) :

- Tir à l’arc (World Archery Federation, Tic Tac Bow) // Baseball (Confédération mondiale de baseball et softball, WBSC eBASEBALL™ : POWER PROS) // Échecs (Fédération Internationale des Échecs, Chess.com) // Cyclisme (UCI, Zwift) // Danse (Fédération mondiale de danse sportive, JustDance // Voile (Fédération mondiale de voile, Virtual Regatta) // Tennis (Fédération internationale de tennis, Tennis Clash) // Tir (Défi de l’ISSF sur Fortnite // Taekwondo (Fédération mondiale

de taekwondo, Virtual Taekwondo) // Sport automobile (Fédération Internationale de l’Automobile, Gran Turismo)

- A la suite de la Semaine olympique de l’Esport qui s’est déroulé à Singapour du 22 au 25 juin 2023 et à la suite des réflexions menées au sein de l’Académie Internationale Olympique, la Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin, organisée à Calais, est l’occasion de favoriser des partages d’expériences et des temps de dialogues entre les différentes générations concernées par l’irruption de nouvelles formes de pratiques physiques médiatisées par des technologies numériques. C’est ainsi l’occasion de s’intéresser à un phénomène de société dont les enjeux dépassent les frontières des cultures sportives et témoignent d’une évolution dans la façon dont les efforts physiques et les compétitions mettent en scène des personnes qui sont à la fois proches et distantes d’autres personnes qui les entourent. La Semaine Septentrionale Pierre de Coubertin à Calais sur la Côte d’Opale est l’occasion d’accueillir les innovations technologiques comme des opportunités de mieux comprendre de quelles façons une pratique confidentielle peut devenir un spectacle sportif planétaire et de quelles façons, entre héritage et innovation, l’Olympisme obéit à des dynamiques culturelles constamment évolutives.

Gilles Lecocq

Accueillir les innovations technologiques pour transmettre les valeurs de l’olympisme

La Vie du Comité

Français Pierre de Coubertin

Les espaces-temps olympiques, d’hier à aujourd’hui : d’une éthique coubertinienne à une déontologie sportive

L’Olympisme est une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fondamentaux universels. (1er principe fondamental de l’Olympisme, extrait de la Charte Olympique du 8 août 2021, Lausanne, CIO).

Dans ce contexte, l’éducation et son impact auprès des sportifs, ou de la société dans ses différentes composantes, joue un rôle central. La session de l’après-midi du 13 octobre 2023 du congrès du CFPC s’attache à la question de l’éducation au sein du Mouvement Olympique. Elle ambitionne d’aller au-delà des préjugés communs quant à l’utilité de ce travail pour le monde du sport, tout en admettant que des progrès restent possibles.

Quel est le sens du mot éducation au sein du Mouvement Olympique?

« Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble », suggère la devise olympique. L’excellence et la solidarité poussent l’être humain, l’athlète, le coach, le dirigeant sportif, à donner le meilleur de lui-même, partout et en toutes circonstances.

De tous temps, des dérives ont affecté l’humanité, et par conséquent le monde du sport et de l’Olympisme. Dopage, autres tricheries, paris illégaux, décisions opportunistes, élections truquées, mauvaise gestion sont autant de maux qui affectent le sport et que l’éducation peut prévenir ou combattre.

Le thème général du congrès du CFPC organisé à Calais réfère aux chemins moraux parcourus au sein du Mouvement Olympique depuis l’époque de Pierre de Coubertin. En évoquant un parcours qui chemine d’une éthique coubertinienne à une déontologie sportive, il porte en lui le sens profond de l’ouverture vers la société civile.

Si l’éthique, fût-elle coubertinienne, relève de principes qui s’appliquent à l’ensemble de la société, la déontologie relève de règles qui s’appliquent à un groupe particulier d’acteurs, dans ce cas les sportifs et leur entourage, pour un mieux vivre ensemble.

Si l’on réfère au sens premier du mot éducation, il s’agit bien de « conduire hors de », d’amener, par des valeurs nobles et des connaissances, l’enfant vers l’adolescence et l’âge adulte. Ce sens premier peut être transposé au Mouvement Olympique en ce qu’il est de la responsabilité de ceux qui le dirigent de créer un environnement de valeurs et de connaissances qui profite à chacun de ses membres.

De quelle éducation parlonsnous, au sein du Mouvement Olympique ?

Pierre de Coubertin évoquait les valeurs de l’Olympisme. Force est d’admettre, aujourd’hui, que ces valeurs sont d’abord des valeurs humanistes, transposées dans le contexte particulier de l’Olympisme.

Quelle est la responsabilité éducative du Mouvement Olympique ?

Dès l’origine, Pierre de Coubertin revendiquait un Mouvement Olympique vertueux, mais cette vertu, comme l’éthique sociale et la déontologie du sport, évolue. La responsabilité éducative du Mouvement Olympique évolue en conséquence.

Il fut un temps où l’éducation Olympique visait essentiellement les valeurs et s’adressait prioritairement aux sportifs. Aujourd’hui, les valeurs restent centrales, mais elles orientent une éducation bien plus riche des athlètes, des entraîneurs, de l’entourage immédiat des athlètes, et de ceux qui ont la responsabilité de gérer les organisations sportives nationales et internationales.

On peut ainsi, sans exclusive, évoquer les programmes suivants : Le programme 365 (olympics.com) se définit comme suit : « Athlete365 a été créé par les athlètes pour les athlètes. Notre mission est d’améliorer la vie des athlètes et de former la plus grande communauté de sportifs de haut niveau et de niveau olympique du monde. En leur offrant des conseils, services et outils pertinents, Athlete365 joue un rôle unique dans le soutien apporté aux athlètes. Nous sommes présents pour les aider là où ils en ont le plus besoin, à chaque étape de leur carrière. Nous nous engageons à soutenir les athlètes dans leur parcours jusqu’aux Jeux Olympiques et audelà, en mettant à leur disposition des espaces physiques et numériques où ils peuvent apprendre, se faire entendre et créer des liens avec une communauté internationale de pairs ».

S’agissant de la formation des cadres sportifs, au niveau du CIO et des Fédérations Internationales Sportives, « la Solidarité Olympique (olympics.com) travaille étroitement avec les Fédérations Internationales (FI) dont les sports sont inscrits au programme olympique, les commissions du CIO et plusieurs autres partenaires du Mouvement Olympique afin d’élaborer et d’offrir des programmes de grande qualité à tous les CNO, et en particulier à ceux qui en ont le plus besoin.

Pour le plan 2021-2024, les programmes mondiaux visent en priorité à garder les athlètes au cœur du Mouvement Olympique, permettre aux CNO de contribuer à la promotion des valeurs olympiques, et renforcer la structure des CNO ».

Ils sont orientés vers les axes suivants :

- Athlètes et développement (Bourses olympiques pour athlètes et subventions pour les sports d’équipe) ;

- Entourage (formation d’entraîneurs, transition de carrière pour les athlètes, subventions pour les activités des commissions des athlètes des CNO ;

- Développement du sport (système sportif national, développement des jeunes athlètes, soutien aux athlètes réfugiés) ;

- Valeurs : Programme des valeurs olympiques ;

- Renforcement des capacités et administration (Gestion des CNO et partage de connaissances) ;

- Développement de l’administration des CNO, Cours nationaux pour dirigeants sportifs, Formation intern. en management du sport.

L’éducation au sport propre de l’AMA et le programme ADEL :

« ADEL est une plateforme mondiale qui offre des possibilités d’éducation et d’apprentissage à ceux qui ont besoin de savoir tout ce qui concerne le sport propre et la lutte contre le dopage. Si vous êtes un sportif, un entraîneur, un parent, un professionnel de la santé ou si vous jouez un autre rôle dans le soutien aux sportifs, nous avons des programmes éducatifs pour vous. Et si vous êtes un praticien de la lutte antidopage, nous avons des possibilités d’apprentissage et des ressources pour vous aussi. Donc, que vous soyez ici pour vous informer ou pour trouver des ressources pour vous aider à développer vos programmes antidopage, ADEL peut vous aider ». (adel.wada-ama.org).

suit : « L’AIO, située à côté du site archéologique où se déroulèrent les premiers Jeux Olympiques, vise à étudier, enrichir et promouvoir l’Olympisme et ses valeurs en rapport avec les questions mondiales actuelles qui présentent un intérêt olympique et en conformité avec les principes énoncés par les Grecs anciens et les rénovateurs du Mouvement Olympique contemporain ». Sa vision est « Servir d’institution faîtière pour l’éducation olympique dans le but de promouvoir l’Olympisme comme mode de vie et d’intégrer les valeurs olympiques dans les sociétés modernes du monde entier ». (www.ioa.org.gr).

L’académie Internationale Olympique inspire le fonctionnement des Académies Nationales Olympiques.

La Solidarité Olympique et la Commission de l’Education Olympique du Comité International Olympique

L’Académie Internationale Olympique définit sa mission comme

Dans ce contexte, la Commission de l’Education Olympique du Comité International Olympique joue un rôle d’avis et de recommandation auprès de la Commission Exécutive du Comité International Olympique. Elle soutient ainsi le travail de fond de la Solidarité Olympique, en ce qu’il touche à l’éducation et à la formation des athlètes, de leur entourage et des cadres administratifs et sportifs, au niveau des Comités Nationaux Olympiques, des Fédérations Internationales et Nationales. Ce travail d’éducation et de formation est complémentaire de ce qui se fait déjà au niveau de ces instances. Positionner ce travail de fond au sein de la galaxie des organisations internationales qui interagissent avec le Comité International Olympique est essentiel.

En effet, si la critique est aisée, constater que 590 millions de dollars américains des revenus du CIO ont été alloués à la Solidarité Olympique pour son plan quadriennal 2021-2024 et qu’une bonne partie d’entre eux sont consacrés à l’éducation est un devoir d’honnêteté (Brochure Plan de Solidarité olympique)

Les Centres d’Etudes et de Recherches et les Chaires Olympiques

Depuis quelques années, le Mouvement Olympique et le monde universitaire ont compris l’intérêt qu’il y avait à unir leurs efforts. Le temps où ceux qui agissent et ceux qui réfléchissent s’observaient sans échanger est révolu. Acteurs de terrain et laboratoires universitaires, en sciences humaines, en sciences sociales, en sciences de la santé ou en sciences

exactes agissent de concert. Les Centres d’Etudes et de Recherches et les Chaires Olympiques en témoignent. « Un centre universitaire d’études et de recherches olympiques est un centre universitaire qui fonctionne grâce à la contribution de professeurs, chercheurs et étudiants (de troisième cycle) et dont la mission est de créer et/ou diffuser des connaissances olympiques, essentiellement auprès des étudiants (d’autres groupes peuvent aussi être ciblés) via des activités universitaires (cours, recherches, publications et conférences). Les chaires olympiques correspondant à cette définition sont également considérées comme des centres universitaires d’études et de recherches olympiques » (CIO - Directives pour les centres universitaires d’études et de recherches olympiques).

A titre d’exemple, créées en 2008 et implantées dans deux universités belges, les Chaires Olympiques Henri de Baillet Latour et Jacques Rogge en Management des Organisations Sportives ouvrent de nouveaux horizons dans l’approche des valeurs et de la gestion du sport.

À l’UCLouvain, la Chaire est particulièrement concentrée sur les questions de gouvernance du sport et de responsabilité sociétale des organisations sportives et participe à la formation des futurs managers du sport, en Belgique et à l’international. Quant à la Chaire de l’Université de Gand, le focus est mis sur l’éthique et les valeurs véhiculées par le sport.

Force sociale de l’olympisme, épuration morale et rebronzage : Trois facettes de l’héritage coubertinien, à l’aune des Jeux olympiques 2024

Pierre de Coubertin voit dans l’olympisme un instrument de cohésion sociale dont l’origine et la légitimité se rattachent à des valeurs sociétales fortes (avant même d’être des considérations seulement sportives).

L’examen minutieux des numéros de la Revue Olympique (initialement baptisée « Bulletin du Comité International des Jeux Olympiques ») et des Œuvres complètes de Coubertin nous permet d’identifier des éléments définitoires de l’olympisme (Duteil 2023). L’auteur y défend l’idéal olympique, la rénovation des Jeux, son utilité sociale, il combat les critiques émanant des fédérations, et montre en quoi les Jeux sont exceptionnels et diffèrent grandement de simples

compétitions internationales et de concours, principalement en raison de la présence des Arts et des Lettres mais aussi en raison de la portée fraternelle des Jeux.

Pour Coubertin, le sport doit « prospérer et remplir son office de moralisation » (Revue Olympique, avril 1911). L’olympisme revêt ainsi une dimension humaniste très affirmée (Andrieu 2013). Selon leur rénovateur, les Jeux olympiques sont même la « plus grande force sociale » de l’époque (in Charte olympique de 1972).

C’est une vision sociétale plaçant la culture du corps et de l’esprit en son centre, qui s’impose, et à laquelle le vrai sportif se doit d’adhérer.

Coubertin veille ainsi à l’harmonisation de ces deux entités (corps et esprit) dans ce qu’il appelle, l’eurythmie. Depuis sa fondation en 1894 et dès les premiers Jeux olympiques dits de l’ère moderne (1896), le CIO ne produit pas que des événements sportifs. Si en 2024, de tels Jeux reviennent à organiser plus de 40 championnats du monde en même temps et (quasiment) en un même lieu, l’olympisme se veut dépasser ce simple cadre et transcender l’action humaine (Chanavat et al. 2017). En effet, le Mouvement Olympique se structure autour de différents pôles qui régissent des thématiques plus vastes que le sport : l’excellence environnementale, la promotion de

Thierry Zintz Université catholique de Louvain

l’égalité des genres, la lutte contre le dopage ou encore l’éducation (Chanavat et al. 2021). Ce dispositif produit des documents et s’articule autour d’une structure protectrice et dominante. Cette protection se retrouve dans la revendication de la marque dans ses propres mots tels qu’« olympique » ou « olympisme » (qui sont des termes protégés), et la dominance de l’instance passe par son rôle et sa reconnaissance auprès d’organisme internationaux majeurs comme les Nations Unies (en particulier).

L’esprit chevaleresque

Coubertin soutient une vision du sport olympique comme permettant de dissiper l’agressivité intrinsèque de l’homme, de contenir une énergie qui pourrait être mal utilisée, de la canaliser et par là-même, de maintenir un ordre moral et une stabilité sociale. Selon lui, seul l’olympisme assure cette finalité car il offre une dimension qui transcende les individus, les peuples et les nations. Au-delà de réprimer les instincts d’agressivité humaine, l’olympisme permettrait d’accéder au « perfectionnement moral » et à la « paix sociale ». On trouve à ce sujet cette citation du rénovateur des Jeux, reproduite dans la Charte olympique de 1962, qui illustre bien ce point : « L’Olympisme tend à assembler en un faisceau radieux tous les principes concourant au perfectionnement de l’homme. ».

Notons qu’il existe une version complétée de cette citation :

« L’olympisme, formule humaine tendant à assembler en un faisceau radieux tous les principes concourant au perfectionnement de l’homme, aspiration vers la force, l’intelligence, la

droiture et la beauté !... » (in Bibliothèque universelle et Revue suisse, mai 1917). Cette dernière est précisée par quatre qualités (force, intelligence, droiture et beauté), en maintenant la métaphore du rayonnement et en soutenant l’objectif d’amélioration de l’humanité. Le sport, et plus précisément l’idéal olympique, est défini par Coubertin comme un élément crucial, fédérateur et salvateur, qui seul permettra de rétablir une paix durable entre les pays et une harmonie dans la société française. Le baron qualifie même l’olympisme de « détenteur et distributeur de paix sociale » (in Almanach olympique pour 1919 - Lausanne 1918).

La ferveur profonde qu’inspirent les jeux olympiques n’a de commune mesure que l’olympiade antique, c’est pourquoi il faut préserver l’idéal olympique des menaces qui pèsent sur lui.

À travers la rénovation des Jeux, c’est l’esprit de ces Jeux que Pierre de Coubertin veut voir renaître, en l’adaptant certes à un contexte moderne mais, qui finalement, ne se distingue guère du contexte antique du point de vue de la nature humaine, de ses failles comme de ses forces.

Cet idéal olympique trouve son origine dans l’esprit chevaleresque, et associe l’héritage du Moyen-Âge et de l’Antiquité dans une saine harmonie : cette formule combinée de l’idéal antique et des traditions de la chevalerie est la seule saine et la seule satisfaisante. Elle s’imposera d’ellemême à l’opinion. (Revue Olympique, juillet 1912).

pourfend les vices humains et éloigne les mauvais sportsmen (ce terme désigne le vrai sportif, celui qui a le bon esprit). L’argument de l’évidence est ainsi posé, et il s’agit là de l’un des principes de l’idéologie au sens d’Althusser (Rancière, 1973).

Les Jeux revêtent pour le baron, une véritable valeur morale ; et le sport est lui-même un « grand moralisateur » (L’Education athlétique - Conf. du 26 janvier 1889 à l’Ass. Fr. pour l’Avancement des Sciences).

On retrouve cette dimension morale dans le lien étroit entre esprit et corps, qu’établit le baron. Le sport unit les muscles et la réflexion, et c’est celamême qui définit l’esprit olympique. Le baron va même plus loin dans son dernier discours prononcé à Berlin, où il confère à l’olympisme un rôle en faveur du progrès et de la dignité humaine. Pour le baron, la performance sportive ne peut être détachée de l’excellence humaine. Il est intéressant de souligner les liens étroits entre les records et les performances individuelles mais aussi l’excellence, le dépassement de soi et l’harmonie sociale : - les Jeux Olympiques ont été créés pour l’exaltation de l’athlète individuel dont l’existence est nécessaire à l’activité musculaire de la collectivité et les prouesses au maintien de l’émulation générale. (Coubertin, Les Jeux Olympiques et la Gymnastique in Le Sport Suisse, 8 juillet 1931)

Coubertin met ainsi en avant « l’honneur » chevaleresque, qui

L’athlète, et à travers lui, le sport, jouent ainsi un rôle dans la cité pour l’apaisement et l’émulation. Le corps est lié à l’âme et sert même ses intérêts ainsi que ceux de la société (nous soulignons) :

Mens fervida in corpore lacerioso, un esprit ardent dans un corps musclé... la devise que je me suis efforcé de substituer à l’incolore Mens sana était faite pour les Français avant tous les autres.

Le sport, en France, sera intellectuel ou il ne sera pas. Il se fera le compagnon fidèle et discret de la réflexion, de l’idéal, de l’imagination — il sera le rempart silencieux et bien surveillé, derrière lequel l’individu réalisera son ascension cérébrale.. il remplira cet office respectable, ou bien alors il versera dans une banalité triviale dont ce que nous savons des Jeux du Cirque, aux soirs de Rome et de Byzance, peut nous donner quelque instructif aperçu (Coubertin, Une campagne de trente-cinq ans. La Revue de Paris, 1er juin 1923).

à la Convention mentionne alors la peine de mort. Camus, L’Homme révolté,1951, p. 157.

L’olympisme revêt une mission sociale, celle de fédérer pour éviter la perdition humaine ; l’olympisme permet, par l’exemple, l’émulation du peuple, celle de la jeunesse. Coubertin affiche très clairement la dimension idéologique et la visée morale de l’olympisme (Attali 2009).

Il parle de doctrine philosophicoreligieuse, et de rebronzage moral et physique. Il s’agit de « perfectionnement moral » et même « d’épuration morale » ou encore d’« épuration sportive » (nous soulignons) :

L’expression « divinement humain » est intéressante par l’oxymore apparent qu’elle contient. Cet oxymore n’est que la manifestation de ce à quoi renvoie l’olympisme : une harmonie entre sacralité et humanité.

L’épuration renvoie clairement chez Coubertin à l’honneur et aux valeurs du sport dans l’Antiquité et le MoyenÂge (esprit chevaleresque). Le projet du sport rejoint dans un geste rhétorique celui d’une religion purificatrice.

Carine Duteil Université de Limoges - CeReS

Bibliographie

Doctrine, religion, philosophie

L’association étroite entre le corps et l’esprit est selon Coubertin, un « art exigeant ».

Cet art permet par les muscles de « rebronzer » la nature morale. On trouve dans le TLFi la définition suivante vieillie et rare du mot BRONZER, qui correspond bien aux usages du terme qu’en fait le baron :

I.− Vieilli, rare [L’idée dominante est celle de force ; bronzer ne s’emploie dans ce sens qu’au fig.] Endurcir, rendre dur et résistant comme le bronze. Le Malheur a bronzé son cœur (Ac.1835-1932) :

1. Mais s’il y a beaucoup de factions ? Toutes seront combattues, sans rémission. Saint-Just s’écrie : « Ou les vertus ou la terreur. » Il faut bronzer la liberté et le projet de constitution

- pour nous, nous voulons l’épuration sportive. Précisément parce que dans le monde nouveau qui se lève, le sport peut jouer un rôle éminent de progrès et de rapprochement social, nous le voulons plus pur, plus chevaleresque, plus transparent, plus calme (réponse du Baron Pierre de Coubertin in VIIIe Olympiade (Paris, 1924). Banquet de la British Olympic, pp.3-4).

Cette épuration est capitale à la société et à l’individu, elle fait œuvre en se diffusant, à partir de l’idéal hellénique : - l’épuration souhaitée se poursuivra d’elle-même ensuite et la grande tradition hellénique, si divinement humaine, pourra de nouveau harmoniser les contacts de l’activité sportive avec les autres manifestations vitales et en fixer sagement les privilèges et les limites. (Coubertin, Vers l’unité sportive in Le Sport Suisse, 26 mars).

- Andrieu B., 2013, L’Éthique du sport

- Attali M. et al. (Éd.), 2009, Les valeurs de l’olympisme. Un modèle éducatif en débat

- Authier-Revuz J., 2001, « Le discours rapporté »

- Chanavat N., Le Clinche S. et Desbordes M., 2017, « Image(s) et valeur(s) de l’Olympisme: quelle(s) réalité(s) ? »

- Chanavat N., Waquet A., Richard A., 2021, Les défis de l’Olympisme. Entre héritage et innovation

- Coubertin Pierre de. (1863-1937) Œuvres complètes

- Duteil C. 2023, Une plongée aux sources linguistiques de l’Olympisme

- Duteil C., Longhi J. et Richard A. 2023, “Values of Olympism in institutional texts and their circulation in social networks”

- Rancière J. 1973, « Sur la théorie de l’idéologie politique d’Althusser »

- Richard A., Longhi J. et Duteil C. 2022, « Permanence et variation des valeurs du sport dans un corpus de textes à finalités éthiques »

- Extraits du Code d’Ethique du CIO, février 2023.

La Vie du Comité

Français Pierre de Coubertin

Les impacts sociétaux des Jeux olympiques et paralympiques :

Nouveaux enjeux, nouveaux défis d’ici 2024

De l’Euro 2016 jusqu’aux JOP de 2024, la France a accueilli une trentaine de compétitions sportives internationales ponctuelles, parmi lesquelles les Jeux mondiaux du sport d’entreprise, les Gay Games et la Ryder Cup de golf en 2018, la Coupe du monde de football féminin en 2019, la Coupe du monde de rugby en 2023. A cela s’ajoutent les grands événements sportifs internationaux (GESI) récurrents d’envergure mondiale que sont le Tour de France, Roland Garros ou le Vendée Globe. En 2018, l’OCDE rappelait que le succès d’une candidature à l’organisation d’une manifestation internationale et de son déroulement suppose la mise en adéquation des objectifs poursuivis en matière de gouvernance, d’investissement, d’aménagement urbain, de développement économique, de cohésion sociale, d’environnement, de culture, d’expansion des entreprises et de création d’emplois (…) dont les préparatifs et le déroulement produisent des effets bénéfiques sur le long terme (OCDE LEGAL/04442018).

Ainsi, les GESI n’engendrent pas toujours d’effets positifs sur le long terme, avec parfois un endettement public important, une sous-exploitation des infrastructures créées, et des impacts économiques, sociaux et environnementaux négatifs observés sur les territoires et leurs habitants.

De plus, il ne faut pas occulter le fait qu’accueillir un GESI demeure une démarche onéreuse, en considérant les dépenses inhérentes aux lignes de transport, aux infrastructures, à l’organisation (dont les redevances au détenteur des droits) et à la sécurité qui est devenue un poste de coûts extrêmement conséquent ces dernières années notamment pour la France en 2023-24 face aux risques terroristes ou aux manifestations sociales en tout genre. Depuis la crise du Covid-19 et la Coupe du monde de football au Qatar, des préoccupations voire des revendications sociales et environnementales ont pris de l’ampleur dans un contexte de changements climatiques et de crises géopolitiques (Ukraine-Russie, ChineTaiwan notamment) et économiques qui a engendré de nouveaux comportements pour de nombreux acteurs, pratiquants et spectateurs du sport spectacle. Ainsi, des sportifs de haut niveau ne veulent plus se déplacer à travers le monde pour les compétitions, d’autres les limitent ou évoquent des épreuves à distance (Swift pour le vélo) comme pendant la crise sanitaire.

Des circuits professionnels (ski, voile) réfléchissent à minimiser leur impact en déplacements par des épreuves plus « continentalisées ». Des fédérations et/ou organisateurs d’événements cherchent à diminuer leur production de déchets, à limiter leur impact

carbone, leur coût énergétique et humain. Face aux coûts « climatiques » des GESI et de leurs équipements, des réflexions sont menées pour mesurer et minimiser leurs impacts sociétaux comme pour les JOP de 2024 qui se prétendent exemplaire en la matière malgré l’afflux touristique massif (pour ne pas dire le sur-tourisme) durant son déroulement à Paris, Marseille ou en Polynésie.

Par conséquent, la problématique de l’évaluation des impacts sociétaux générés par l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) et plus généralement des GESI n’est pas d’aujourd’hui, mais elle prend une importance toute particulière au regard d’un contexte mondial de crises sanitaire et géopolitiques et de mutations climatiques et numériques. Et une question prégnante et récurrente s’installe dans le débat public : est-il possible de développer durablement les JOP avec de meilleurs équilibres économiques, sociaux et écologiques pour toutes les parties prenantes ?

Après des années d’excès et d’insouciance, les comités d’organisation nationaux font face à de nouveaux enjeux et défis pour accueillir les athlètes et les spectateurs en veillant a priori à respecter davantage l’environnement et les populations locales tout en générant des impacts positifs au niveau économique,

urbanistique, médiatique, touristique… Or, il reste beaucoup de zones d’ombres dans l’évaluation des GESI (données utilisées non exhaustives, absence de données, évaluations incomplètes ou non systématiques, etc.). Par exemple, comment mesurer leur impact sur les pratiques (nombre, diffusion médiatique…) et l’image des sports (égalité salariale, discrimination, racisme…) dans l’opinion publique du pays hôte voire au niveau international.

Selon IPSOS en 2019, il est impératif d’aller au-delà de l’impact économique « local » ou d’une évaluation partielle ou polémique de l’impact des GESI de type promesses non tenues, investissements conséquents et difficiles à justifier à long-terme, défiance populaire et médiatique, nécessité d’intégrer les grands évènements à une stratégie globale de politique publique… D’ailleurs, la mission DIRX sur les retombées touristiques des GESI en 2018 concluait déjà à la nécessité « d’élaborer une méthode globale de mesure de l’impact des GESI ». Une évaluation rigoureuse, exhaustive, systématique, appuyée sur l’ensemble des outils et méthodologies existants - sciences économiques, sciences de gestion, géographie, sociologie, information-communication, histoire – doit être envisagée mais les travaux académiques sont encore trop peu nombreux et souvent difficilement appropriables par les décideurs et parties prenantes.

Par exemple, selon le Cabinet Utopies (2022) qui a réalisé un benchmark international des méthodologies d’étude d’impact environnemental des GESI, met en évidence que la

très grande majorité d’entre elles se concentrent uniquement sur l’empreinte carbone de l’événement, la quantité de déchets générés, la consommation d’eau et d’énergie. Une plus petite part des études y ajoute d’autres indicateurs clés de performance comme le taux de déchets recyclés, les parts modales des transports, la part des énergies renouvelables (ENR), la quantité de CO2 compensé, ou la part d’alimentation bio/local. Mais de nombreux autres impacts ne sont que peu pris en compte : impacts sur la biodiversité (in situ ou ex situ), l’empreinte matière, l’empreinte énergétique et matière liée au numérique, l’impact des sponsors ou de la publicité, ainsi que les impacts de plus long terme comme l’héritage d’un événement.

De leur analyse, deux grandes conséquences apparaissent : la première est l’obligation de concevoir des études d’impacts non « courttermistes », souvent favorisées dans ce type d’analyse ; la seconde concerne la nécessité d’adapter le cahier des charges selon la typologie des GESI afin de respecter leurs différences (intérieur/extérieur, au sein d’une zone naturelle protégée, monosite/multisite, présence de construction(s) neuve(s), etc.) et d’être le plus pertinent possible dans les critères demandés et évalués.

De ce benchmark international, le Cabinet Utopies (2022) recommande de s’inspirer de la Net Zero Initiative (NZI) et du guide de la communication responsable de l’ADEME pour dresser des stratégies environnementales qui répondent aux problématiques de notre temps.

De même, la création d’une charte internationale qui viserait à renforcer

l’écoresponsabilité des organisateurs de GESI (ou d’événements plus petits) serait appropriée pour évaluer les actions des décideurs et organisateurs autour de 15 engagements relevant de 4 types d’objectifs : limiter et mesurer l’impact environnemental, agir pour une économie plus responsable, lutter contre les discriminations, informer, sensibiliser et former. Enfin, il s’agirait d’intégrer dans l’étude d’impact environnemental l’ensemble des postes d’émissions et de flux avant, pendant et après les GESI (voir la Figure 1 en fin d’article).

Au terme de ce rapide tour d’horizon des travaux académiques portant sur l’impact sociétal des GESI, il apparaît que de nombreux progrès peuvent encore être réalisés afin de rendre plus exhaustives, objectives et fiables, les études et mesures avant, pendant et après l’organisation de ces grands événements. Et il n’est pas certain que ce soit le cas pour les JOP de 2024 malgré le prétendu caractère vertueux et exemplaire affiché par leurs organisateurs qui les valorisent surtout en termes économique (prévisionnel de 3 630 millions d’euros pendant l’événement, allant jusqu’à 5 394 millions d’euros pour toute la période) et environnemental (deux fois moins d’émissions que les JOP de Londres en 2012 et de Rio en 2016… et moins que les JOP de Tokyo de 2020 dont le bilan carbone s’est établi à 1,96 million de tonnes).

Quid des impacts sociaux sur la population française au regard des prix des billets pour assister aux épreuves, des surcoûts liés à la sécurité des délégations et athlètes sur Paris et dans les bases arrière, des impacts politiques associés aux perquisitions

du Parquet national financier dans le cadre d’enquêtes conduites pour des faits présumés, entre autres, de prise illégale d’intérêt ou de favoritisme sur certains marchés passés dans le cadre des JOP 2024... Associer davantage les scientifiques dans les démarches de candidature et de déroulement de ces GESI fournirait peut-être davantage de probité et d’objectivité aux études d’impacts et donc aux mesures prises par les décideurs et organisateurs sur du court, moyen et long terme.

Patrick Bouchet

Université de Bourgogne - CREGO

Références

- Missions Dirx (2018). 21 mesures pour optimiser les retombées touristiques des grands évènements sportifs organisés en France.

- IPSOS (2019). Quel impact les grands évènements sportifs ont-ils ? Comment le mesurer ? (Chloé Morin, 21/09/2019).

- Cabinet Utopies (2022). Benchmarking international des méthodologies d’impact environnemental applicable aux grands événements sportifs internationaux.

CI-DESSOUS CARTOGRAPHIE

Figure 1. Cartographie des flux pour un GESI type

(Source : Cabinet Utopies, 2022, page 22)

Janvier 1968 : le colonel Marceau Crespin, patron absolu du sport français, décide de ne pas envoyer le basket aux Jeux de Mexico même s’il se qualifie.

Humiliée, et un tantinet furieuse, l’équipe de France bat la Bulgarie, la Hongrie et la Pologne et part quand même à Sofia au tournoi qualificatif (25 mai-4 juin 1968) : 8 équipes, deux billets.

Mai 1968, ça vous rappelle quelque chose ? En ces temps de pré informatique et téléphone portable, les nouvelles des media bulgares sont alarmantes : à Paris, les CRS ne se contentent plus de faire de l’animation à bâtons rompus sur le dos des étudiants, la ville est à feu et à sang, la France est paralysée par une grève monstrueuse et sauvage.

Le seul téléphone de l’hôtel est pris d’assaut pour vérifier les nouvelles auprès des familles. Dans ce contexte anxiogène, l’ambiance est très tendue, et même délétère, au sein de la délégation française : le sélectionneur s’est mis l’équipe à dos, les joueurs ont décidé de ne pas lui obéir mais de suivre les consignes du capitaine. Les remplaçants, puis les sortants, s’assoient le plus loin possible de l’entraîneur. Sur les nerfs, l’équipe se surpasse : 7 victoires sur 8 matchs, et une minuscule défaite de 2 pts contre la Tchécoslovaquie. Le 1er juin 1968, vient le match qui décide des 2 qualifiés : Pologne-Tchécoslovaquie. Si la Pologne (écrasée d’un point par

la France) gagne, il y aura 3 ex-aequo et c’est le goal-average qui décidera. Dans le cas contraire, c’est la France qui ira au Mexique. En ces temps préhistoriques, ni commissaires internationaux, ni caméras dans les salles. Dans une scandaleuse parodie de match, les bûcherons polonais l’emportent avec l’écart exact qui qualifie les deux pays frères. A l’Est, rien de nouveau, les innocents petits français sont vraiment à l’Ouest : pour 1 point, adieu Mexico !

Cette entente souterraine, fréquente à l’époque entre pays de l’Est dans le milieu sportif, rappelle au signataire de ces lignes les arrangements invisibles qu’il a découvert 4 ans auparavant à Paris quand il a accepté la charge de structurer les activités de jeunesse et d’éducation populaire de la Fédération sportive de France devenue sportive et culturelle en novembre 1964. Les associations de jeunesse et d’éducation populaire se partagent non seulement les jeunes et le terrain, mais aussi l’influence. Bien qu’invisible et à fleurets mouchetés, la lutte entre les confessionnels (catholiques et protestants) et les laïques (aux 2 sens du terme) est réelle. La présidence des organismes de regroupement, privés et para étatiques, donne lieu tous les 2 ou 4 ans, par votes bloqués, à la règle non écrite de l’alternance.

La pilule sofiote avalée, retour sur les barricades avec les étudiants qui se soucient comme d’une guigne des

mouvements de jeunesse animés par des quinquagénaires. Ces derniers occupent jour et nuit le Foyer international d’accueil de Paris (FIAP), symbole de l‘action directe de l’Etat sans consultation des associations.

Dans le monde sportif, moins politisé, les rapports délégataires-affinitaires sont amicaux ou policés jusque dans les années 75-80, puis, pressées par le ministère Jeunesse et Sports, les fédérations parfois encore appelées dirigeantes quadrillent le terrain départemental et régional dans toutes les catégories d’âge. La double affiliation devient un luxe : calendriers surchargés, moins de dates disponibles, dépenses difficilement supportables, c’est la fin des compétitions affinitaires sur le terrain, et même leur affadissement sur le plan national. Le monde de la culture vit, lui, sur un paradoxe : les professionnels du chant, de la danse, de la musique et du théâtre apportent volontiers leur concours, bénévolement ou pour des rétributions ridicules, aux amateurs, mais le ministère, à tous ses échelons, ignore ou méprise ces derniers, et joue au pingpong avec celui de la Jeunesse et des Sports pour la responsabilité, et donc le financement, des activités culturelles.

Education populaire et culture le jour, sport les mardis, jeudis et samedi soirs, voilà une vie riche et équilibrée, et très… comment dire ?

Très coubertinienne, voilà le mot que je cherchais...

Les “Amis de Pierre de Coubertin” accueillent la Parole de... Jean-Marie Jouaret : “En Mai 68, fais ce qu’il te plaît”

Depuis 2017, le Conseil départemental du Val d’Oise fédère l’ensemble des acteurs sportifs, touristiques et économiques du territoire autour de plusieurs thématiques (le sport à travers les sciences, le tourisme et le patrimoine aux couleurs de l’Olympisme, la culture par le sport, la santé par le sport, le volontariat et l’insertion, l’inclusion des personnes vivant des situations de handicaps) qui favorisent les liens intergénérationnels d’un territoire et qui permet à celui-ci de s’inscrire pleinement comme lieux de mémoires olympiques.

Lors de l’automne 2019, lorsque le Comité Français Pierre de Coubertin a tenu son congrès international dans le Val d’Oise « L’olympisme un miroir et un aiguillon pour des sociétés en mutations », l’accueil du Conseil Départemental du Val d’Oise fut à la hauteur pour démontrer son investissement à faire de Paris 2024 un tremplin pour valoriser les atouts économiques, culturelles et touristiques d’un jeune département.

C’est à cette occasion, que le Comité Départemental de Rugby du Val d’Oise eut l’excellente idée de faire du Bouclier de Brennus un symbole de ce congrès international. Ce fut tout d’abord une excellente idée pour se souvenir de la façon dont Charles Brennus cisela avec créativité, à la demande de Pierre de Coubertin, ce bouclier. Ce fut ensuite une excellente

idée dans la mesure où Pierre de Coubertin, Charles Brennus et Charles Simon étaient trois dirigeants sportifs fortement concernés par ce qui avait trait à la naissance et au développement du sport à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Ce fut enfin une excellente idée pour permettre à un devoir de mémoire de s’opérer sur le territoire du Val d’Oise en lien d’une part avec la sépulture de Charles Brennus à Franconville et celle de Charles Simon à St Martin du Tertre. Ce devoir de mémoire fut également l’œuvre de Christian Bécart qui en 2017 rendit hommage au poilu Charles Simon, mort en 1915.

Depuis ce congrès, le Cercle Départemental Pierre de Coubertin du 95 accompagne, en lien avec le Comité Français Pierre de Coubertin, la plupart des initiatives qui font du Val d’Oise (issu du démembrement de la Seine & Oise en 1968) une terre d’accueil des mémoires olympiques. Ainsi en s’appuyant sur les publications de Tony Froissart et d’Alain Herbet notamment, il est aisé de comprendre les liens étroits qui unissent le Val d’Oise aux histoires de sportifs et de sportives, d’entraineurs, de dirigeantes et de dirigeants qui ont favorisé la vocation inclusive de l’olympisme. Deux films symbolisent également les liens entre la ville d’Argenteuil et les épreuves d’aviron et de canoë-kayak

des Jeux Olympiques de 1924 et les liens entre les villes de Pierrelaye et de Pontoise avec l’épreuve du marathon de ces mêmes Jeux Olympiques (https://valdoise.terredecinema.fr/)

Si le Val d’Oise n’aura pas sur son sol de lieux dédiés aux compétitions olympiques et paralympiques en 2024, il aura l’occasion de s’inscrire comme un espace d’accueil pour des athlètes et des dirigeants venant d’autres pays. Ainsi, labellisé Centre de préparation aux jeux (CPJ), le « Centre de formation et d’animation sportives (CDFAS) », équipement d’excellence du Département du Val d’Oise, accueillera la Team USA pendant toute la durée des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Alors que les athlètes de la délégation américaine, résidant au village olympique officiel, viendront s’y entraîner, le staff d’encadrement, soit plus d’un millier de personnes, y séjournera. Cette dimension internationale offre une visibilité essentielle au département du Val d’Oise et permet à celui-ci de s’inscrire comme un trait d’union entre Paris 2024 et Los Angeles 2028 (ville qui accueillit déjà les Jeux Olympiques d’été en 1932 et en 1984, tandis que Paris fut déjà ville olympique en 1900 et en 1924). Une manière de faire vivre et de transemttre les perspectives transatlantiques énoncées en son temps par Pierre de Coubertin … D’hier à aujourd’hui.

Les “Amis de Pierre de Coubertin” accueillent les Témoignages de...

Jean-Marie Turgis et Claude Piard :

“Le Val d’Oise, une terre d’accueil des mémoires olympiques”

2013 - 2023

10ème anniversaire du Prix Lycéen européen Pierre de Coubertin

A l’initiative de Norbert Müller, alors Président du Comité International Pierre de Coubertin, le Prix lycéen

Européen Pierre de Coubertin a permis, à l’origine en 2013, à de jeunes Allemands et Français, puis ensuite avec des lycéens Polonais et Hongrois de se retrouver et d’échanger sur les valeurs de l’olympisme et de l’Éducation sportive prônée par Pierre de Coubertin.

2023 : Depuis 5 années, trois délégations, Allemande, Française et Luxembourgeoise travaillent en étroite collaboration pour assurer au fil des ans ce rassemblement tri-national. La Sportjugend (Jeunesse Sportive) de Rhénanie-Palatinat, l’Association Européenne des Sports de BourgogneFranche-Comté (AES-BFC), la Ligue des Associations Sportives de l’Enseignement Fondamental (LASEP) du Luxembourg, sous le haut patronage du Comité International Pierre de Coubertin (CIPC), du Comité Français Pierre de Coubertin (CFPC) et avec le soutien de l’Office francoallemand pour la Jeunesse (OFAJ), ont, lors d’une cérémonie dans l’auditorium du musée olympique de Lausanne, honoré 18 jeunes Allemands, Français

et Luxembourgeois, es-qualité de lauréats du Prix Lycéens Européen Pierre de Coubertin 2023. La présence de représentants du CIO - Madame Maria Bogner, du CIPC - Madame Elvira Ramini, du CFPC - Monsieur Bernard Ponceblanc, du CROS de Bourgogne-Franche-Comté et de la Ligue Régionale d’escrime - Madame Dominique Veyrac, fut perçue comme une vraie reconnaissance du travail conduit depuis une décennie et de la place prise par ce rassemblement trinational.

Durant toute la semaine du 23 au 28 juillet à Evian, le mariage des activités, le témoignage de Léa Marchal, athlète bisontine de haut-niveau, les réflexions et le travail conduits autour des valeurs de l’Olympisme, de l’œuvre Éducative de Pierre de Coubertin, sans oublier la richesse des échanges linguistiques entre les trois nationalités et la participation active de tous les lauréats, ont largement contribué à la réussite de ce séjour.

Chaque lauréat a été honoré en recevant le diplôme de Lauréat du Prix lycéens Européen Pierre de Coubertin 2023, la médaille éponyme du créateur

des jeux olympiques modernes, la médaille du 150ème anniversaire de la naissance de Pierre de Coubertin (01/01/1863) ainsi que le livre « Et Didon créa la devise des jeux olympiques » offerts par le CFPC.

CITIUS – ALTIUS - FORTIUS

Chaque lauréat est reparti imprégné d’images, de valeurs, de messages pour l’avenir, pour lui-même et pour les futurs lauréats 2024 qui se retrouveront à nouveau à Evian/Lausanne du 15 au 20 juillet. Dès à présent, la porte s’ouvre pour certains d’entre eux qui auront la chance de participer au Forum International de la Jeunesse Pierre de Coubertin qui se déroule tous les deux ans (le prochain en 2024) et réunit environ 150 jeunes en provenance des 5 continents.

Robert Lacroix Président de l’AES-BFC

Colloques Comité

Français Pierre de Coubertin

CHRONOLOGIE DES COLLOQUES

Nice a marqué la 10° édition de nos colloques, initiés au début de ce XXI° siècle. C’est en effet en 2002 que Robert Pringarbe - dont les très parisiens petits déjeuners-débats commencent à s’essouffler - suggère au CA l’organisation de colloques en province avec l’appui d’une université. La première édition eut lieu en 2013, et depuis sans interruption les colloques se sont tenus tous les deux ans.

2003

Jean-Pierre Lefèvre présent à cette assemblée relève immédiatement et magistralement le défi à Rouen dès l’année suivante assisté de Florence Carpentier.

2003 étant promue par le Conseil de l’Europe année de l’éducation par le sport, le colloque pose la question ‘’Le sport est-il éducatif?’’ Actes publiés.

2005

Jean-Michel Martin assure la suite en 2005 à Reims. Lié au congrès international de psychologie du sport, le colloque ‘’De la psychologie sportive à la signification du sport’’ poursuit notre quête sur le sens du sport. La présence du petit-fils de Georges Hébert est aussi l’occasion de nous rappeler que Reims fut en 1913 le premier centre français de préparation olympique. Actes publiés.

2007

En 2007 à Paris c’est le Sénat qui accueille ‘’La francophonie’’ à l’initiative d’Edmond

Seuillard et Pierre Albertini. Dominique Wolton se dédisant en dernière minute, Georges-Ray Jabalot obtient de Loïc de

Pecker qu’il accepte de présider les débats. La qualité des interventions en présence d’Abbou Diouf est à la hauteur de ce lieu prestigieux et l’affluence est record ; mais les actes n’en sont, hélas, pas publiés.

2009

Michaël Attali, président de la SFHS et Natalia Bazoge se consacrent en 2009 à Grenoble à ‘’La gouvernance du sport’’. Très fourni en interventions, ce colloque est marqué par un suivi très important tant au niveau universitaire qu’à celui du mouvement sportif local. Jean-Loup Chappelet, secrétaire général du CIPC, intervient en fin de session. Actes publiés par le CNRS.

2011

En 2011 Jean-Paul Callède accueille à la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine de Bordeaux ‘’Sport, nature et développement durable’’. Sur ce sujet sensible plus de 30 intervenants et une fréquentation toujours aussi diversifiée dont une délégation importante de notre comité. Les actes, abondants et de très grande qualité sont publiés par la MSHA.

2013

André Thévenon en 2013 à Lille pose la question ‘’Le sport est-il un médicament ?’’. Participation remarquable tant de la part des intervenants que du public. Pour la première fois la collaboration avec la SFHS permet d’associer la Gazette au thème du colloque. Les actes, publiés en un temps record par un grand éditeur médical, sonnent le départ de la campagne SportSanté de notre président Alain Calmat dans ses fonctions au CNOSF.

2015

En 2015 le colloque prévu initialement à l’Université de Besançon se tient en urgence à Poitiers grâce à Alain Junqua (CRITT) et Laurent Bosquet (UFRAPS) sur ‘’Le sport au service de l’éducation et des connaissances’’. Grande réussite avec participation internationale, assistance nombreuse et liaisons théorie/pratique « sur le terrain ».

Actes publiés

2017

En 2017 l’Université catholique de l’Ouest (Angers) nous fait réfléchir sur ‘’Entraîner, Animer, Former, Éduquer’’ avec Michaël Attali à nouveau, Doriane Gomet et Philippe Mathé . Organisation remarquable et participation record nécessitant le dédoublement des ateliers en présence de représentants de notre Ministère de tutelle. Actes publiés.

2019

En 2019 au nom de l’Institut catholique de Paris et l’Université Paris Seine (devenue CY Cergy Paris Université), Gilles Lecocq accueille à l’ILEPS de Cergy notre premier colloque véritablement international consacré à ‘’De Tokyo 1964 à Tokyo 2020’’. Outre l’importante délégation japonaise facilitée par les liens du département du Val d’Oise avec le district d’Osaka, plusieurs membres du Com. Int. Pierre de Coubertin firent le déplacement, dont Stephan Wassong son président. La publication des Actes du colloque s’inscrit dans une dynamique internationale au sein de la Revue Diagoras - Vol. 4 (2020).

diagorasjournal.com