Comité Coubertin La Gazette
2ème Semestre 2020
D
e la diversité des jeux et de leurs vocations L’Encyclopedia of International Games de Daniel Bell, éditée en 2003, répertorie plus de 160 évènements
organisés dans le monde dont le panorama relève essentiellement de rencontres inspirées du modèle olympique. La précédente Gazette Coubertin donnait, elle, à voir une partie de cette multiplicité dans l’histoire. Le présent numéro offre l’opportunité de découvrir une part de la diversité des jeux – évènements et pratiques – particulièrement en abordant leurs trajectoires, leurs socio-démographies et leurs finalités variées. Ces articles illustrent le fait que la coexistence de ces pratiques, quelles que soient leurs histoires et leurs popularités, caractérise finalement moins une culture sportive monolithique qu’une diversité de cultures corporelles jalonnant l’histoire de l’humanité. Les auteurs s’intéressent à des jeux, dont certains sont nés d’une volonté de détachement, plus ou moins marquée, avec les valeurs et/ou les normes du mouvement sportif compétitif, ou qui adaptent certains cadres et
Les “autres” Jeux
valeurs olympiques pour promouvoir leurs cultures corporelles. Diversité et mondialisation La prétention à l’universalité attribuée aux sports masque une grande part de la richesse des patrimoines du monde. Ainsi si le modèle sportif hégémonique est souvent promu comme l’étalon des cultures physiques et sportives, les jeux participent aussi de l’invention de soi et de groupes. Les pratiques révèlent effectivement les valeurs et les
modes de socialisation des sociétés et/ou des groupes qui les portent. Dans un monde globalisé, où le modèle du sport de compétition occupe tous les espaces sociaux – physiques comme symboliques –, la crainte de voir disparaître des pans entiers de la diversité des patrimoines corporels est prégnante. La mondialisation sportive explique en effet le développement et le succès de certaines pratiques et de certains évènements, comme les Jeux Olympiques (JO) et leurs déclinaisons régionales ou continentales. Pourtant, qu’il s’agisse des sports de masse, des dernières tendances de la motricité sportive ou des jeux et sports de traditions, nombre d’entre eux s’adaptent, à leur façon, aux demandes des populations et/ou aux transformations de
par Aurélie Epron
leurs sociétés. Face à la standardisation engendrée par la mondialisation sportive, ces adaptations locales (ou glo-calisation, contraction de global et local) des pratiques corporelles, satisfont aux résistances ou attentes de populations concernées par l’introduction et le développement de pratiques, parfois concurrentielles (cf. pratiques endémiques vs pratiques importées) ; sinon aux difficultés rencontrées par certaines activités à se transmettre et perdurer sur les scènes locales, nationales ou internationales. Nombre d’évènements sont alors l’occasion de fournir des alternatives à la pratique des sports olympiques et/ou hégémoniques et à l’engagement dans des évènements sportifs conventionnels page 8
comme les JO ou leurs déclinaisons
Jeux olympiques antiques
territoriales et de jeunesse. De même,