Columbia Mai 2025

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CHEVALIERS

Protégez votre avenir.

DÉTENDEZ-VOUS

maintenant.

GrĂące Ă  une bonne stratĂ©gie de rente, vous pouvez proïŹter des plus beaux moments de la vie sans vous soucier de vos ïŹnances. De plus, en vous associant aux Chevaliers de Colomb, vous aurez l’esprit tranquille en sachant que vous faites a aire avec un organisme sans but lucratif qui a une excellente soliditĂ© ïŹnanciĂšre (cotĂ© A+ selon A.M. Best) et qui distribue une partie de ses revenus pour soutenir les prestations de ses membres ainsi que des causes caritatives et catholiques.

Pourquoi choisir les rentes de retraite des Chevaliers de Colomb?

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‱ Options ïŹ‚exibles – avec divers rĂ©gimes de rentes adaptĂ©s Ă  vos objectifs ïŹnanciers.

‱ Croissance Ă  imposition di Ă©rĂ©e – pour faire fructiïŹer plus rapidement votre Ă©pargneretraitectout en proïŹtant d’avantages ïŹscaux.

‱ SĂ©curitĂ© fondĂ©e sur la foi – nos rĂ©serves sont investies conformĂ©ment aux principes catholiques.

Columbia

Les catĂ©chistes du diocĂšse de Yola, dans l’est du NigĂ©ria, ensemble lors du dimanche de la PentecĂŽte en 2024. Cette photo fait partie d’une exposition intitulĂ©e « Parmi les persĂ©cutĂ©s et dĂ©placĂ©s » au Centre de pĂšlerinage du bienheureux Michael McGivney Ă  New Haven, au Connecticut. L’exposition, qui continue jusqu’au 7 septembre, met en vedette des photos de Stephen Rasche, avocat amĂ©ricain et membre des Chevaliers, qui a collaborĂ© avec l’Ordre pour aider les chrĂ©tiens et d’autres minoritĂ©s religieuses en Iraq et au NigĂ©ria.

Par Aprille Hanson Spivey 14 8 19 24

La force face à la persécution

Les initiatives parrainĂ©es par les Chevaliers de Colomb apportent foi et charitĂ© Ă  l’Église souffrante du NigĂ©ria.

Par Elisha Valladares-Cormier

Une voix pour l’humanitĂ©

Un entretien sur l’intelligence artificielle avec l’évĂȘque Paul Tighe du DicastĂšre du Vatican pour la Culture et l’Éducation.

FraternitĂ© d’armes

Les Chevaliers et les nations cĂ©lĂšbrent l’amitiĂ© sĂ©culaire entre la France et les États-Unis, commĂ©morĂ©e par une statue des chefs lĂ©gendaires de la PremiĂšre Guerre mondiale.

Par Madalaine Elhabbal

« Vous m’avez visitĂ© »

Les ministres de la prison traitent de la misĂ©ricorde et du pardon du Christ dans l’esprit du bienheureux Michael McGivney.

Rubriques

3 Pour la plus grande gloire de Dieu

La vertu de l’humilitĂ© nous ouvre Ă  l’amour et au pouvoir de Dieu, tandis que nous cherchons Ă  construire son royaume sur terre.

Par Patrick E. Kelly, Chevalier suprĂȘme

4 Apprendre la foi, vivre la foi

Dans la Bienheureuse

Vierge Marie, nous trouvons un modĂšle parfait de la vie intĂ©rieure et de ce que cela signifie d’ĂȘtre créé Ă  l’image de Dieu.

Par Mgr William E. Lori, AumĂŽnier suprĂȘme

6 Construire l’Église domestique

Une série sur la vie de famille, le leadership et la gérance financiÚre

28 Chevaliers à l’Ɠuvre

Rapports des conseils et assemblées, représentant les quatre piliers du modÚle de programmes « La Foi en action »

EN PAGE COUVERTURE

Une jeune fille sourit tout en tenant une croix pendant la messe du dimanche des Rameaux Ă  l’église catholique Regina Mundi Ă  Lagos, au NigĂ©ria, le 13 avril.

L’adhĂ©sion Ă  l’Ordre des Chevaliers de Colomb est ouverte aux hommes ĂągĂ©s de 18 ans ou plus qui sont des catholiques pratiquants vivant en union avec le Saint-SiĂšge. Cela signifie un candidat ou un membre qui accepte l’autoritĂ© enseignante de l’Église catholique en matiĂšre de foi et de morale, qui aspire Ă  vivre conformĂ©ment aux prĂ©ceptes de l’Église catholique et qui est en rĂšgle avec l’Église catholique.

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Tous droits réservés

MAI 2025 B VOLUME 105 B NUMÉRO 4

Martyrs du cƓur

AU COURS DE l’étĂ© 1927, la persĂ©cution de l’Église catholique menĂ©e par le gouvernement mexicain et l’application brutale des lois anticlĂ©ricales adoptĂ©es un an plus tĂŽt avaient atteint un point critique. Le pĂšre JosĂ© MarĂ­a Robles Hurtado, un prĂȘtre paroissial de 39 ans connu pour sa grande dĂ©votion au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus, continuait de servir fidĂšlement ses gens, tout en sachant que cela finirait par le conduire Ă  la mort. Le 25 juin, alors qu’il se prĂ©parait pour la messe chez une famille, on frappa Ă  la porte. En se laissant arrĂȘter, le pĂšre Robles saluait les gens calmement alors qu’il Ă©tait conduit Ă  la caserne. Ayant cĂ©lĂ©brĂ© la veille la fĂȘte du SacrĂ©-CƓur, il rĂ©digea une derniĂšre priĂšre en vers en attendant de connaĂźtre son sort : « Je veux aimer ton CƓur / JĂ©sus, jusqu’au dĂ©lire / Je veux t’aimer avec passion / Je veux t’aimer jusqu’au martyre.   »

Au milieu de la nuit, le prĂȘtre fut forcĂ© de marcher pendant des heures, dans le froid, jusqu’à un chĂȘne situĂ© au sommet d’une montagne. Il s’agenouilla, pria en silence et pardonna Ă  ses bourreaux. Reconnaissant l’homme qui s’approchait de lui avec une corde, le pĂšre Robles lui dit : « Compadre, ne salis pas tes mains », et il embrassa le nƓud coulant avant de le placer lui-mĂȘme autour de son cou. PrĂšs de 75 ans plus tard, lors du JubilĂ© de l’an 2000, le pape Jean-Paul II canonisa 25 martyrs mexicains des annĂ©es 1920 et 1930, dont le pĂšre Robles et cinq autres prĂȘtres des Chevaliers de Colomb. La canonisation eut lieu le 21 mai, ce qui devint le jour de leur fĂȘte.

Le tĂ©moignage de ces martyrs, comme celui des martyrs antĂ©rieurs, est un formidable testament de la foi dans le Christ et de la puissance transformatrice de l’amour de Dieu. Et ce tĂ©moignage du sang se poursuit encore aujourd’hui, car si une grande partie du monde est Ă©pargnĂ©e par les persĂ©cutions violentes, c’est loin d’ĂȘtre le cas partout. Le classement World Watch List de l’organisation

internationale Ă  but non lucratif Open Doors indique que plus de 380 millions de chrĂ©tiens dans le monde sont confrontĂ©s Ă  des niveaux Ă©levĂ©s de persĂ©cution et de discrimination en raison de leur foi, dont 1 sur 5 en Afrique et 2 sur 5 en Asie. Rien qu’au NigĂ©ria, l’annĂ©e derniĂšre, environ 3 100 chrĂ©tiens ont Ă©tĂ© tuĂ©s et plus de 2 800 ont Ă©tĂ© enlevĂ©s pour des motifs liĂ©s Ă  leur foi. En aoĂ»t dernier, les Chevaliers de Colomb se sont engagĂ©s Ă  aider l’Église en souffrance du NigĂ©ria (voir page 8), tout comme ils ont aidĂ© les chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s et d’autres minoritĂ©s religieuses au Moyen-Orient.

Bien entendu, ce ne sont pas seulement les personnes menacĂ©es de violence et de mort qui sont appelĂ©es Ă  tĂ©moigner de la vĂ©ritĂ© de l’Évangile. En vertu de leur baptĂȘme, ce devoir incombe en fait Ă  « tous les chrĂ©tiens, partout oĂč ils vivent, [
] par l’exemple de leur vie et le tĂ©moignage de leur parole » (CatĂ©chisme de l’Église catholique, 2472). De plus, cela vaut pour tous les lieux et pour tous les Ă©tats de vie, quels que soient les pĂ©chĂ©s, les fautes et les manquements qui marquent le passĂ© de chacun. Car que signifie tĂ©moigner de l’Évangile sinon tĂ©moigner de l’amour et de la misĂ©ricorde de Dieu, rĂ©vĂ©lĂ©s dans le cƓur du Christ?

PrĂšs de 45 ans avant que saint JosĂ© MarĂ­a Robles Hurtado ne soit pendu Ă  un chĂȘne en tant que martyr, James « Chip » Smith fut pendu Ă  une potence Ă  New Haven, au Connecticut, en tant que tueur condamnĂ© (voir page 24). Pourtant, grĂące au ministĂšre du bienheureux Michael McGivney, Chip Smith mourut lui aussi en tant que tĂ©moin de l’Évangile. SymbolisĂ© par un insigne du SacrĂ©-CƓur qu’il portait sur la poitrine, Chip Smith avait ouvert son propre cƓur Ă  la MisĂ©ricorde divine et Ă©tait « en paix avec Dieu par notre Seigneur JĂ©sus-Christ » (Rm 5,1). B

Alton J. Pelowski

Rédacteur en chef

Columbia

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Chevaliers de Colomb

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Patrick E. Kelly

Chevalier suprĂȘme

Most Rev. William E. Lori, S.T.D.

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Chevalier suprĂȘme adjoint

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SecrĂ©taire suprĂȘme

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TrĂ©sorier suprĂȘme

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Avocat suprĂȘme

RÉDACTION

Alton J. Pelowski

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Rédacteur en chef adjoint

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Rédacteur spécialisé

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Secrétaire de rédaction

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Directeur de la photographie

Cecilia Engbert

Productrice de contenu

Bienheureux Michael McGivney (1852-1890) – ApĂŽtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercĂ©dez pour nous.

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Faire de la place pour la grĂące

La vertu de l’humilitĂ© nous ouvre Ă  l’amour et au pouvoir de Dieu, tandis que nous cherchons Ă  construire son royaume sur terre

Par Patrick E. Kelly, Chevalier suprĂȘme

L’HUMILITÉ PEUT SE faire rare de nos jours. On n’en parle pas comme d’une vertu Ă  poursuivre en affaires ou dans les couloirs du gouvernement. Les livres populaires sur les « rĂšgles du pouvoir » la qualifient plutĂŽt comme une dĂ©ficience personnelle qui devrait au moins ĂȘtre dissimulĂ©e si elle ne peut pas ĂȘtre surmontĂ©e.

De tels points de vue dĂ©notent une mauvaise comprĂ©hension. L’humilitĂ© n’est pas l’équivalent de la faiblesse, et elle ne signifie pas non plus que vous devez prĂ©tendre ĂȘtre indigne et n’avoir rien d’important Ă  offrir. Au contraire, l’humilitĂ© n’a rien avoir avec vous. Il s’agit de penser aux autres plus que vous-mĂȘme.

L’humilitĂ© rĂ©elle reconnaĂźt que Dieu a créé chacun d’entre nous avec certaines forces et faiblesses. Nos forces sont destinĂ©es Ă  servir les autres, tandis que nos faiblesses sont conçues pour nous montrer notre besoin de Dieu et notre besoin pour les autres. L’humilitĂ© nous donne le courage, et il faut du courage pour reconnaĂźtre nos faiblesses et demander de l’aide. Cela nous permet de sortir au-delĂ  de la prison de notre intĂ©rĂȘt personnel et de valoriser les dons et les talents que les autres possĂšdent. En bref, l’humilitĂ© donne Ă  la grĂące de Dieu une marge de manƓuvre suffisante.

L’humilitĂ© vĂ©ritable est une vertu et un signe de force personnelle. Le leader humble sait comment « s’écarter de son propre chemin ». Il est prĂȘt Ă  subordonner son ego et Ă  se concentrer sur les forces et les besoins des autres. Il met les autres Ă  l’aise parce qu’il n’a pas besoin de prouver sa supĂ©rioritĂ©. Et il est souvent le plus efficace des leaders parce qu’il est prĂȘt Ă  Ă©couter, Ă  s’entourer des meilleures personnes qu’il peut, Ă  reconnaĂźtre leurs dons et Ă  apprendre d’eux. Cela lui donne les connaissances et les outils nĂ©cessaires pour prendre les meilleures dĂ©cisions possibles. Le contraire de l’humilitĂ© est l’orgueil : ce que Saint GrĂ©goire le Grand appelait la reine des vices. L’an dernier, lors d’une sĂ©rie d’audiences du mercredi sur les vertus et les vices, le pape François a notĂ© que l’orgueil « ruine les relations humaines [et] empoisonne les sentiments de fraternitĂ© qui

devraient unir les hommes ».

Nous voyons la nature destructrice de l’orgueil partout oĂč nous nous tournons, mĂȘme dans nos familles, nos lieux de travail et nos conseils des Chevaliers de Colomb. L’orgueil mĂšne Ă  la division et aux rivalitĂ©s qui bloquent la grĂące de Dieu et nous empĂȘchent de faire progresser la mission qu’il nous a donnĂ©e, alors que l’humilitĂ© apporte l’unitĂ© et la collaboration. Comme l’écrit Saint Jacques, « Dieu rĂ©siste aux orgueilleux, mais il fait grĂące aux humbles » (Jc 4, 6).

L’Église a de puissants exemples d’humilitĂ© parmi les saints et les bienheureux, y compris le bienheureux Michael McGivney. Lorsqu’il a fondĂ© les Chevaliers de Colomb Ă  l’ñge de 29 ans, il s’est entourĂ© de quelques-uns des meilleurs hommes qu’il connaissait : d’anciens combattants de la Guerre civile, des avocats, des policiers, des propriĂ©taires de petites entreprises, qui se frayaient tous un chemin Ă  travers une sociĂ©tĂ© assaillie par un sectarisme anticatholique fĂ©roce. Ces hommes ont suppliĂ© l’abbĂ© McGivney d’ĂȘtre leur leader, le premier Chevalier suprĂȘme. Il a dĂ©clinĂ© par humilitĂ©, croyant que la mission de l’Ordre serait mieux servie avec des laĂŻcs aux commandes.

Il aurait Ă©tĂ© facile pour l’abbĂ© McGivney de s’ériger en notre premier leader, mais il savait que cela n’avait rien avoir avec lui. Cela concernait la mission et le fait de reconnaĂźtre le don des autres. Cette dĂ©cision a permis aux Chevaliers de s’épanouir jusqu’à ce jour, mĂȘme si l’abbĂ© McGivney est dĂ©cĂ©dĂ© huit ans aprĂšs la fondation de l’Ordre.

Le pape François a conclu son cycle de catĂ©chĂšse en mai dernier en rĂ©flĂ©chissant au caractĂšre central de l’humilitĂ©. « L’humilitĂ© est la source de paix dans le monde, dit-il. Et l’humilitĂ© est prĂ©cisĂ©ment la voie, le chemin du salut. »

Et comme pour l’abbĂ© McGivney, Dieu peut accomplir beaucoup grĂące Ă  notre humilitĂ©. « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous Ă©lĂšve au temps convenable; et dĂ©chargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-mĂȘme prend soin de vous » (1 P 5, 6-7).

Vivat Jesus!

L’orgueil mĂšne Ă  la division et aux rivalitĂ©s qui bloquent la grĂące de Dieu et nous empĂȘchent de faire progresser la mission qu’il nous a donnĂ©e, alors que l’humilitĂ© apporte l’unitĂ© et la collaboration.

Le cƓur de Marie et le nître

Dans la Bienheureuse Vierge Marie, nous trouvons un modĂšle parfait de la vie intĂ©rieure et de ce que cela signifie d’ĂȘtre créé Ă  l’image de Dieu

Par Mgr William E. Lori, AumĂŽnier suprĂȘme

COMMENT AVONS-NOUS Ă©tĂ© créés Ă  l’image de Dieu, tel qu’il est dĂ©crit dans la GenĂšse 1, 27? Dans un nouveau livre magnifique intitulĂ© Spiritual Masters (en anglais seulement), l’archevĂȘque Emeritus Alfred Hughes de La Nouvelle-OrlĂ©ans prĂ©sente plusieurs rĂ©ponses de la tradition sacrĂ©e.

Au commencement est le cƓur humain, l’essence de notre ĂȘtre. Les Écritures et les auteurs chrĂ©tiens anciens voient le cƓur comme « le siĂšge de l’unitĂ©, de la direction, du but et du dĂ©sir de la personne humaine » (p. 36).

Cela reflĂšte le dessein crĂ©atif, l’ordre et l’unitĂ© de Dieu le PĂšre.

En deuxiĂšme lieu vient l’esprit, qui abrite un sixiĂšme sens pour les vĂ©ritĂ©s les plus profondes. Lorsqu’elles sont enseignĂ©es, elles trouvent Ă©cho. Dans notre capacitĂ© de vĂ©ritĂ©, nous sommes comme Dieu le Fils, le reflet parfait du PĂšre.

En troisiĂšme lieu vient la volontĂ© humaine. L’archevĂȘque Hughes Ă©crit que « la volontĂ© humaine nous donne la capacitĂ© de faire don de nous-mĂȘmes, totalement, dĂ©finitivement et fidĂšlement ». Il ajoute que « la volontĂ© est le reflet de l’Esprit saint, le cadeau parfait et Ă©ternel du PĂšre au Fils et du Fils au PĂšre » (p. 37).

Le baptĂȘme nous amĂšne Ă  croĂźtre Ă  l’image de Dieu, et nous sommes appelĂ©s Ă  intĂ©grer la vĂ©ritĂ© de notre foi Ă  tous les aspects de notre vie, faisant de celle-ci un don d’amour Ă  Dieu et aux autres. C’est quelque chose que nous faisons ensemble, en nous aidant les uns les autres sur le chemin de la saintetĂ©. C’est aussi le but de l’initiative Cor.

Mais que se passerait-il si un ĂȘtre humain incarnait pleinement l’image de Dieu, nous montrant ce qu’est un esprit rempli de la vĂ©ritĂ© de Dieu, nous montrant comment faire de sa vie un don total et permanent Ă  Dieu et aux autres?

Une telle personne existe rĂ©ellement : c’est la bienheureuse Vierge Marie. À l’Annonciation, l’ange s’est adressĂ© Ă  Notre Dame en disant : « Je vous salue, pleine de grĂące! » Le cƓur de Marie Ă©tait si rempli de la grĂące de Dieu, si

immaculĂ©, qu’il n’y avait pas de place pour le pĂ©chĂ©. Dieu l’a prĂ©servĂ©e du pĂ©chĂ© originel, permettant Ă  son amour crĂ©ateur et rĂ©dempteur de trouver une place libre dans son cƓur. C’est ce qui a donnĂ© une unitĂ©, une direction et un but Ă  sa vie. Son cƓur Ă©tait en parfaite harmonie avec ce que Dieu le PĂšre avait prĂ©vu avant mĂȘme la crĂ©ation du monde.

Nous n’avons pas Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s du pĂ©chĂ© comme Marie, mais nous pouvons lui demander de prier pour nous afin que la misĂ©ricorde crĂ©atrice et rĂ©demptrice du PĂšre trouve place dans nos cƓurs.

Marie a Ă©galement connu « la pensĂ©e du Christ » (1 Cor 2, 16). Marie, qui mĂ©ditait continuellement sur la loi et les prophĂštes, avait un esprit Ă  l’écoute de « toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4); La parole de Dieu imprĂ©gnait sa vie intĂ©rieure. Le pape BenoĂźt XVI a parlĂ© de « l’engagement intĂ©rieur de Marie envers la Parole » (L’enfance de JĂ©sus, p. 33), et les auteurs anciens ont dit que Marie avait vĂ©cu les BĂ©atitudes avant que le Christ ne les prĂȘche; qu’elle avait conçu le Verbe dans son esprit et dans son cƓur avant de Le concevoir dans son sein.

Notre esprit, quotidiennement bombardĂ© de superficialitĂ©, doit s’engager dans la parole de Dieu. Comme Marie, nous devons laisser sa parole imprĂ©gner notre esprit. .

Lorsque l’ange a annoncĂ© Ă  Marie qu’elle serait la mĂšre de Dieu, elle a dit : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38). Le cƓur plein de grĂące, l’esprit illuminĂ© par la vĂ©ritĂ© et la beautĂ© de la parole de Dieu, elle a choisi de faire ce que Dieu lui demandait. Elle s’est ainsi faite don Ă  Dieu et Ă  nous.

Comme il est facile de ne vivre que pour soi-mĂȘme, malgrĂ© sa volontĂ© qu’il en soit autrement. Par l’intercession de Marie, nous pouvons mener une vie de charitĂ© dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Qu’elle nous guide dans notre volontĂ© de croĂźtre Ă  l’image et Ă  la ressemblance de Dieu. B

Nous n’avons pas Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s du pĂ©chĂ© comme Marie, mais nous pouvons lui demander de prier pour nous afin que la misĂ©ricorde crĂ©atrice et rĂ©demptrice du PĂšre trouve place dans nos cƓurs.

DĂ©fi de l’AumĂŽnier suprĂȘme

Une rĂ©flexion mensuelle ainsi qu’un dĂ©fi pratique proposĂ©s par l’AumĂŽnier SuprĂȘme Mgr William E. Lori, archevĂȘque de Baltimore

Il lui dit, pour la troisiĂšme fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu? » (Évangile du 4 mai, Jn 21, 17a)

Quand aprĂšs la RĂ©surrection, JĂ©sus s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  ses disciples au lac de TibĂ©riade, pourquoi a-t-il demandĂ© trois fois Ă  Pierre s’il l’aimait? Cette triple question a souvent Ă©tĂ© perçue comme une pĂ©nitence en rĂ©ponse au triple reniement antĂ©rieur du Christ par Pierre. Mais peut-ĂȘtre y a-t-il autre chose, peut-ĂȘtre que JĂ©sus poussait Pierre Ă  rĂ©flĂ©chir plus profondĂ©ment sur ce que signifie le fait de l’aimer. Parfois, nous prononçons les mots « je t’aime » machinalement, sans en saisir le sens vĂ©ritable. Soyons toujours conscients de ce que signifie aimer rĂ©ellement une personne et aimer comme le Christ nous l’a enseignĂ©.

DĂ©fi: Ce mois-ci, je vous mets au dĂ©fi de trouver une façon de dĂ©montrer votre amour vĂ©ritable envers Dieu et votre prochain. Ensuite, priez pour trouver la façon d’entreprendre concrĂštement cet acte d’amour sacrificiel, et mettez-le en Ɠuvre.

L’homme catholique du mois

Le vénérable Ismael Molinero Novillo (1917-1938)

JEUNE HOMME JOYEUX de la Mancha, il a Ă©tĂ© persĂ©cutĂ© pour sa foi pendant la guerre civile d’Espagne, mais il a persĂ©vĂ©rĂ© jusqu’à la fin « Si je meurs, je serai entiĂšrement Ă  Dieu », a-t-il dit peu avant sa mort Ă  l’ñge de 21 ans. « Si je ne meurs pas, je veux ĂȘtre un prĂȘtre, l’un de ceux qui servent Dieu en n’attendant rien en retour. »

NĂ© le 1er mai 1917, Ismael Molinero Novillo Ă©tait le cinquiĂšme de 11 enfants, et il a Ă©tĂ© Ă©levĂ© par des parents catholiques pieux. À 14 ans, il a quittĂ© l’école pour aider la famille et s’est rapidement joint Ă  l’Action catholique du mouvement laĂŻc.

Molinero, qui a un talent en musique, chantait et jouait rĂ©guliĂšrement de sa guitare dans une maison pour les personnes ĂągĂ©es abandonnĂ©es. Sa vie spirituelle, ancrĂ©e par son dĂ©vouement Ă  l’Eucharistie et Ă  la Vierge Marie, s’est renforcĂ©e, et il s’est senti attirĂ© par la prĂȘtrise.

Mais ces plans ont Ă©tĂ© brusquement mis en attente lorsque la guerre civile de l’Espagne a Ă©clatĂ© en 1936. Dans un contexte de sentiment anti-catholique intense, Molinero a Ă©tĂ© tĂ©moin du massacre de deux

Calendrier liturgique

1 mai

2 mai

Saint Joseph, travailleur

Saint Athanase, Ă©vĂȘque et docteur de Eglise

3 mai Saints Philippe et Jacques, apĂŽtres

6 mai

Saint François de Laval, Ă©vĂȘque

13 mai Notre-Dame de Fatima

14 mai

21 mai

26 mai

29 mai

prĂȘtres de sa paroisse, et il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© deux fois en raison de sa foi. EngagĂ© de force dans l’armĂ©e rĂ©publicaine d’état contre les forces nationalistes, Molinero a endurĂ© des insultes et de l’hostilitĂ© parce qu’il a Ă©tĂ© un catholique pratiquant.

Le 7 fĂ©vrier 1938, il a Ă©tĂ© capturĂ© par les forces nationalistes aprĂšs la bataille d’Alfambra, au cours de laquelle il a refusĂ© de tirer sur des catholiques. Pourtant, il n’a pas divulguĂ© sa foi Ă  ses ravisseurs, choisissant plutĂŽt de souffrir avec ses collĂšgues prisonniers comme une offrande sacrificielle Ă  Dieu. Le mois suivant, aprĂšs avoir contractĂ© la tuberculose, il a demandĂ© Ă  un aumĂŽnier d’entendre sa confession et a reçu la communion.

Ismael Molinero Novillo est mort le 5 mai 1938. L’enquĂȘte pour sa canonisation a Ă©tĂ© ouverte en 2008, et il a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© vĂ©nĂ©rable en 2024. B

Intention du Saint-PĂšre

Saint Matthias, apĂŽtre

Saint Christophe MagallanĂšs, prĂȘtre, et ses compagnons (martyrs mexicains)

Saint Philippe NĂ©ri, prĂȘtre

Ascension du Seigneur

31 mai Visitation de la Vierge Marie

Prions pour que le travail permette Ă  chacun de s’épanouir, aux familles de vivre dans la dignitĂ© et Ă  la sociĂ©tĂ© de devenir plus humaine.

Une bataille spirituelle exige de la discipline

Les analogies entre un combat mortel et un combat spirituel abondent. Selon mon expérience, la vie de soldat offre de précieux conseils dans trois domaines essentiels de la vie chrétienne : direction, formation et service.

Tout comme les bons soldats suivent les ordres, les chrĂ©tiens sont appelĂ©s Ă  suivre les ordres du Christ et non ceux du monde (2 Tm 2, 3-4). Le Seigneur dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jn 15, 13). Ce principe semble simple, mais il demande du courage et de la discipline.

Pour ĂȘtre disciplinĂ©s, les soldats s’entraĂźnent sans relĂąche pour le combat en poussant leur esprit et leur corps. Les chrĂ©tiens disciplinent aussi leur corps (1 Co 9, 27) par la priĂšre, le jeĂ»ne et l’aumĂŽne. L’Église est un hĂŽpital pour les pĂ©cheurs et non un musĂ©e pour les saints, et nous avons besoin des sacrements pour la guĂ©rison et la force dans la bataille.

Nous devons rester vigilants, car notre adversaire ne se repose pas (1 P 5, 8). Une sentinelle laxiste peut vouer ses camarades Ă  l’échec, tout comme un pĂšre laxiste peut condamner sa famille Ă  la mort spirituelle. Pour reconnaĂźtre notre faiblesse et notre besoin du Christ, nous devons ĂȘtre humbles, pratiquer la discipline spirituelle et vivre en servant les autres. Paradoxalement, pour sauver notre vie, nous devons la perdre (Mt 16, 25). B — Andrew Whiskeyman, Ph. D., est un colonel retraitĂ© de l’armĂ©e amĂ©ricaine qui enseigne le leadership, la technologie et la guerre de l’information. Il est membre de du Conseil 14495 Father Vincent R. Capodanno Ă  Tampa, en Floride.

L’éducation rudimentaire des enfants

RedĂ©couvrez les avantages de permettre Ă  mĂšre Nature d’assumer le rĂŽle qu’elle doit jouer dans l’éducation des enfants

SAVIEZ-VOUS QUE la notion d’éducation des enfants est une invention purement moderne? Selon le dictionnaire unilingue anglais Oxford, le terme « parentage » n’est entrĂ© dans l’usage qu’à la fin du XIXe siĂšcle.

Ce qui allait de soi Ă  une autre Ă©poque devait maintenant ĂȘtre enseignĂ©. Des experts et des livres sur l’éducation des enfants sont apparus. Pourquoi? Les avancĂ©es technologiques rapides changent les conditions de vie de chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration. Ce qui fonctionnait pour vos parents ne fonctionnera pas pour vous.

D’un point de vue peut-ĂȘtre plus critique, la technologie a aussi relĂ©guĂ© mĂšre Nature au second plan. En tant que nourrice serviable, elle a dĂ©jĂ  servi Ă  canaliser l’énergie de la jeunesse dans des directions saines.

Ma femme Mary et moi avons choisi de vivre au beau milieu d’une grande ville. Pourtant, lorsque nous Ă©levions nos enfants, nous avons mieux profitĂ© du monde naturel que beaucoup de gens que je connais qui vivent au pays. Il est plus surprenant encore de constater que nous le faisions par des moyens technologiques.

Je me souviens d’un aprĂšs-midi de mai oĂč j’ai traversĂ© la ville avec notre plus jeune enfant, Evan, ĂągĂ© de six ans, assis derriĂšre moi sur son « demi-vĂ©lo » pour nous rendre Ă  son cours de musique. À mesure que nous passions dans les ruelles embellies de jeunes fleurs Ă©closes de tous cĂŽtĂ©s, chaque chose qu’Evan voyait lui inspirait une nouvelle question. Notre conversation – et surtout, notre relation – a fleuri au fil des poiriers et des tulipes. Sans surprise, nos trois enfants ont

passĂ© beaucoup de temps Ă  l’intĂ©rieur. Or, ils se sont la plupart du temps tenus occupĂ©s Ă  lire des livres qui exercent le cerveau, comme le vĂ©lo exerce le corps. Sans ordinateur ni tĂ©lĂ©viseur, les enfants ont dĂ©vorĂ© des sagas qui comptent plusieurs tomes, comme Le Seigneur des anneaux, chose que je n’aurais pas pu faire, moi qui Ă©tais un accro de la tĂ©lĂ©vision durant mon enfance. En tant qu’artisans Ă  domicile – Mary, une couturiĂšre et moi, un savonnier – nous avons créé des articles que les enfants pouvaient voir et saisir. J’avais mon propre petit groupe de musique de chambre classique. Les enfants ont Ă©crit leur propre musique et jouĂ© de leurs propres instruments.

Opter pour moins de technologie n’a pas Ă©liminĂ© le besoin de gĂ©rer nos enfants, de les discipliner et de dicter leur conduite. Mais d’aprĂšs l’ancienne dĂ©finition de la tĂąche de « parentage », mĂšre Nature a raffinĂ© le concept de joie de la cause commune et a favorisĂ© l’unitĂ© familiale. B

ERIC BRENDE, diplĂŽmĂ© du Massachusetts Institute of Technology et de l’UniversitĂ© Yale, est l’auteur de Better Off: Flipping the Switch on Technology (2005). Il est membre du Conseil 14067 St. Francis de Sales de St. Louis.

Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs en période de volatilité du marché?

La gestion des actifs pendant les pĂ©riodes volatiles demande de la patience. La volatilitĂ© est source d’anxiĂ©tĂ© pour les investisseurs qui voient les pertes non rĂ©alisĂ©es s’accumuler dans leurs portefeuilles. Pourtant, la volatilitĂ© est temporaire et constitue un phĂ©nomĂšne normal des marchĂ©s financiers. Historiquement, ces pĂ©riodes ont profitĂ© aux investisseurs qui ont fait preuve de patience et qui n’ont pas cĂ©dĂ© Ă  la panique.

RĂ©cemment, les tarifs douaniers potentiels liĂ©s au commerce amĂ©ricain ont provoquĂ© une certaine volatilitĂ© sur le marchĂ©, les investisseurs essayant de dĂ©chiffrer ce que les nouveaux tarifs douaniers signifient pour l’économie et les marchĂ©s financiers. Cependant, il est important de se rappeler que les tarifs douaniers peuvent ĂȘtre assouplis aussi rapidement qu’ils sont introduits.

En plus d’ĂȘtre patient, une autre façon d’attĂ©nuer la volatilitĂ© consiste Ă  diversifier ses portefeuilles avec des actions, des obligations et des liquiditĂ©s. Il est Ă©galement possible d’introduire diffĂ©rents styles d’action, comme des actions de croissance et de valeur, ou des actions internationales.

Les pertes permanentes peuvent se produire de deux façons. Elles peuvent provenir de la faillite d’un investissement et entraüner la perte du capital investi, ou se produire lorsqu’un investisseur vend un actif

L’époux de nos Ăąmes

Dans le sacrement du mariage, nous sommes appelĂ©s Ă  ĂȘtre un signe vivant de l’amour du Christ pour l’Église

Par John Cuddeback

« LE CHRIST EST le vrai Ă©poux de l’ñme. » Ces mots de saint Thomas d’Aquin, tirĂ©s de son commentaire sur l’Évangile selon Jean, expriment une vĂ©ritĂ© au cƓur de notre foi et ce qui est en jeu dans le mariage. Mon mariage devrait rĂ©vĂ©ler, Ă  mon Ă©pouse, Ă  moi, Ă  mes enfants et Ă  beaucoup d’autres, la relation que le Christ cherche Ă  avoir avec nous. « Car ton Ă©poux, c’est Celui qui t’a faite, son nom est “Le Seigneur de l’univers” » (Is 54, 5).

Quelle merveilleuse rĂ©vĂ©lation! Qui aurait osĂ© imaginer avoir Le Seigneur de l’univers pour Ă©poux! Le CatĂ©chisme de l’Église catholique enseigne ceci : « Toute la vie chrĂ©tienne porte la marque de l’amour sponsal du Christ et de l’Église » (1617, cf. Ep 5, 26-27). Mais attendez. Si cela est vrai, l’amour sponsal, que ce soit celui de notre propre mariage, de nos parents ou de nos proches, influe directement sur notre entiĂšre perception de la vie chrĂ©tienne.

C’est au cƓur du plan de Dieu concernant le mariage. En effet, en tant que sacrement, le mariage est conçu prĂ©cisĂ©ment Ă  cette fin — ĂȘtre un signe de la façon du Christ d’aimer chaque Ăąme.

peu performant, et dans ce cas, la perte non réalisée se concrétise.

Nous recommandons aux clients de maintenir un certain montant de liquiditĂ©s afin de pouvoir surmonter les pĂ©riodes de volatilitĂ©. Les pertes permanentes peuvent ĂȘtre attĂ©nuĂ©es par une diversification prudente et un investissement patient, qui ont tous deux bien servi les investisseurs au fil du temps.

Pour trouver un professionnel financier qui peut vous aider Ă  prendre des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es, visitez kofc.org/financesfamiliales B — Anthony Minopoli est prĂ©sident et directeur des investissements des gestionnaires d’actifs des Chevaliers de Colomb et membre du conseil d’administration des Chevaliers de Colomb.

J’ai entendu quelqu’un dire ceci : « la meilleure chose que vous pouvez faire pour vos enfants est de bien aimer votre femme », et ces propos m’ont frappĂ© comme un coup de tonnerre, me laissant Ă  la fois enchantĂ© et terrifiĂ©. Maintenant, je comprends mieux pourquoi.

Mes efforts et mes difficultĂ©s Ă  ĂȘtre un bon mari, Ă  bien aimer ma femme, devraient ĂȘtre un miroir naturel (bien qu’imparfait!) de l’amour de Dieu. Nous entendons souvent que, en tant que parents, nous dĂ©voilons Ă  quel point Dieu est un pĂšre. Mais tout d’abord, dans notre mariage, peut-ĂȘtre et mĂȘme surtout en persĂ©vĂ©rant malgrĂ© les Ă©preuves quotidiennes, nous dĂ©voilons quelque peu comment Dieu est un Ă©poux, le vĂ©ritable Ă©poux de chaque Ăąme. B

JOHN CUDDEBACK est auteur et professeur de philosophie au Christendom College de Front Royal, en Virginie, oĂč il est membre du Conseil 7771 John Carrell. Lui et son Ă©pouse, Monica, ont six enfants.

La force face à la PERSÉCUTION

Les initiatives parrainĂ©es par les Chevaliers de Colomb apportent foi et charitĂ© Ă  l’Église souffrante du NigĂ©ria

Par Elisha Valladares-Cormier

Comptant plus de 230 millions d’habitants, le NigĂ©ria est le sixiĂšme pays le plus peuplĂ© du monde et de loin le plus peuplĂ© d’Afrique. Il abrite jusqu’à 100 millions de chrĂ©tiens, dont 35 millions de catholiques. Toutefois, les tensions ethniques et religieuses, principalement entre musulmans et chrĂ©tiens, ont fait de ce pays d’Afrique de l’Ouest l’un des foyers de persĂ©cution religieuse les plus meurtriers au monde.

MĂȘme si les populations chrĂ©tiennes et musulmanes sont toutes deux importantes, les chrĂ©tiens reprĂ©sentent environ 46 % de la population et les musulmans, 53 %, ce qui fait des chrĂ©tiens une minoritĂ© distincte et persĂ©cutĂ©e dans plusieurs rĂ©gions. Dans le nord et au centre du NigĂ©ria en particulier, les chrĂ©tiens se butent Ă  des obstacles en matiĂšre d’accĂšs aux soins de santĂ©, Ă  l’éducation et Ă  l’emploi.

La persécution est aussi souvent violente, comme en font foi les chiffres : plus de 18 000 églises ont été détruites dans le nord du Nigéria depuis 2009. Au moins 16 000 chrétiens ont été tués en raison de leur foi de 2019 à 2023; et 5 millions ont été déplacés.

La situation est particuliĂšrement difficile dans le nord, oĂč 12 Ă©tats ont instaurĂ© la charia et oĂč Boko Haram et d’autres groupes jihadistes sont les plus actifs.

Pourtant, l’Église catholique du NigĂ©ria continue de croĂźtre, et la menace de persĂ©cution n’affaiblit pas la flamme de la foi, comme en tĂ©moignent les dizaines de milliers de personnes, y compris de nombreux anciens musulmans, qui rejoignent chaque annĂ©e l’Église.

« Pendant l’insurrection de Boko Haram de 2014 Ă  2017, nous pensions, en tant que chefs religieux, que nos Ă©glises allaient se vider », a dĂ©clarĂ© l’évĂȘque Stephen Dami Mamba, du diocĂšse oriental de Yola. « Bien au contraire. Plus nous sommes persĂ©cutĂ©s, plus notre peuple devient fort. »

En aoĂ»t 2024, le Chevalier SuprĂȘme Patrick Kelly a annoncĂ© dans son rapport annuel que l’Ordre soutiendrait l’Église affligĂ©e du NigĂ©ria par de nouvelles initiatives de bienfaisance et de formation Ă  la foi, selon la longue tradition de l’Ordre de soutenir les chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s au Moyen-Orient et ailleurs. Il s’agit notamment de parrainer une collaboration entre la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques catholiques du NigĂ©ria et l’UniversitĂ© franciscaine de Steubenville, en Ohio, afin d’établir un institut de catĂ©chĂšse national Ă  Abuja, capitale du NigĂ©ria.

« Cette crise reprĂ©sente un appel Ă  l’action. Nous avons donc demandĂ© aux Ă©vĂȘques du NigĂ©ria comment nous pouvons les aider, a dĂ©clarĂ© le Chevalier SuprĂȘme Kelly dans son rapport annuel au 142e CongrĂšs suprĂȘme. « Leur rĂ©ponse a Ă©tĂ© sans Ă©quivoque. Ils ont besoin de nous pour aider leur peuple Ă  rester fort face Ă  la persĂ©cution en rĂ©pandant l’espoir qui provient de la foi. »

Une femme pousse son fauteuil roulant pour entrer dans l’église St. Stephen Ă  Yola, au NigĂ©ria. Elle a reçu ce fauteuil roulant des Chevaliers de Colomb lors d’une distribution le 4 mars dans un camp pour les personnes dĂ©placĂ©es Ă  l’interne de l’état d’Adamawa.

Photo par Afolabi Sotunde/Castletown Media

Une veuve et mĂšre de cinq enfants, dont le mari a Ă©tĂ© assassinĂ© par Boko Haram, en automne 2024 aprĂšs avoir Ă©tĂ© informĂ©e qu’elle recevra deux mois de nourriture du diocĂšse de Yola.

« PERSONNE NE NOUS VIENT EN AIDE. »

En 2018, le pĂšre John Ferdinand s’était absentĂ© de sa paroisse du diocĂšse de Yola, lorsqu’au milieu de la nuit, les insurgĂ©s de Boko Haram ont attaquĂ© le complexe oĂč se trouvaient son Ă©glise et son presbytĂšre.

Les militants ont maĂźtrisĂ© le gardien de sĂ©curitĂ© de la paroisse et l’ont forcĂ© Ă  leur montrer oĂč vivaient les prĂȘtres. Heureusement, le vicaire et d’autres personnes prĂ©sentes dans le complexe ont entendu le vacarme et ont fui pour trouver refuge en lieu sĂ»r. Lorsque le gardien de sĂ©curitĂ© a tentĂ© de fuir Ă  son tour, les assaillants l’ont attaquĂ© Ă  la machette et l’ont laissĂ© pour mort.

Les survivants sont revenus pour emmener le gardien de sĂ©curitĂ© Ă  l’hĂŽpital, oĂč il a reçu des soins qui lui ont permis de se rĂ©tablir temporairement. Toutefois, la machette Ă©tait recouverte d’un poison qui est restĂ© dans son organisme et il est dĂ©cĂ©dĂ© deux ans plus tard.

Le vicaire a tentĂ© de dĂ©poser un rapport de police la nuit de l’agression, mais les autoritĂ©s n’ont pas rĂ©agi avant le lendemain matin et n’ont fait qu’un examen sommaire de la scĂšne de crime. Personne n’a fait l’objet d’une enquĂȘte ou n’a Ă©tĂ© traduit en justice pour ce crime.

« Presque tous les jours, nous devons ĂȘtre sur nos gardes en cas d’attaque », a dĂ©clarĂ© le pĂšre Ferdinand. « Puisque nous sommes chrĂ©tiens, personne ne nous vient en aide. »

Certains incidents ont fait les manchettes des journaux internationaux, comme l’étudiant universitaire tuĂ© en mai 2022 par un groupe de camarades de classe pour avoir prĂ©tendument critiquĂ© l’islam, ou les 47 personnes massacrĂ©es dans le centre du NigĂ©ria le jour de NoĂ«l 2024. De nombreux autres suscitent peu ou pas d’attention ou d’indignation en dehors du NigĂ©ria.

Une Ă©tude rĂ©cente du rĂ©seau catholique du NigĂ©ria a rĂ©vĂ©lĂ© que plus de 200 prĂȘtres et sĂ©minaristes ont Ă©tĂ© enlevĂ©s dans le pays au cours de la derniĂšre dĂ©cennie et que 15 d’entre eux sont morts, sans compter les autres victimes d’actes de violence dĂ©libĂ©rĂ©s.

« En général, lorsque de tels événements se produisent, le gouvernement ne fait rien de concret », a déclaré le pÚre Joseph Ekwoanya, du diocÚse de Sokoto, dans le nord-ouest du pays. « Il ne cherche pas à faire régner la justice. Les personnes qui ont commis ces actes malveillants circulent librement, car elles béné-

par Stephen

Photo
Rasche

ficient tacitement, et non explicitement, du soutien des dirigeants et de la population islamiques. »

Les prĂȘtres ont dĂ©clarĂ© que, dans les Ă©tats dirigĂ©s par des musulmans, en particulier dans le nord, les chrĂ©tiens sont souvent privĂ©s du droit Ă  l’emploi ou Ă  l’éducation, ce qui contribue Ă  l’appauvrissement de la communautĂ© catholique. Les chrĂ©tiens sont privĂ©s de services essentiels, comme l’électricitĂ© et l’eau, et certaines administrations refusent de construire des Ă©coles dans les communautĂ©s majoritairement chrĂ©tiennes.

Lorsque Boko Haram ou un autre groupe militant sillonne une région, il brûle habituellement les maisons et terrorise les habitants, laissant derriÚre des villes fantÎmes, explique le pÚre Ferdinand. Parfois, les extrémistes attendent la saison des récoltes pour mettre le feu à toute une année de travail.

REPRISE D’UN RÔLE FAMILIER

Depuis plusieurs annĂ©es, le pĂšre Ferdinand contribue Ă  faciliter un dialogue interreligieux dans le diocĂšse de Yola. Bien que les dirigeants d’autres religions, y compris l’islam, expriment leur sympathie et leur indignation face au sort des chrĂ©tiens, ces sentiments ne vont souvent pas plus loin que la table de discussion.

« En tant que chefs religieux, nous dĂ©cidons qu’il faut retourner dans nos Ă©glises et nos mosquĂ©es pour prĂȘcher la paix », dit-il.

« Mais voyez-vous, lorsque nous rentrons, c’est une autre histoire. »

Des millions de chrétiens, découragés par le danger constant

et la menace de persĂ©cution, ont abandonnĂ© leur maison au nord pour se rĂ©fugier dans des camps de dĂ©placĂ©s dans d’autres rĂ©gions du pays. Pour ceux qui restent, l’accĂšs aux sacrements et Ă  la formation pour maintenir leur foi est souvent rare.

« D’une part, la persĂ©cution a approfondi leur foi », a dĂ©clarĂ© Stephen Rasche, un avocat devenu missionnaire Ă  temps plein au Moyen-Orient. « Cependant, cela ne diminue pas la dure rĂ©alitĂ© Ă  laquelle ils sont confrontĂ©s. »

Rasche, membre du Conseil 433 Potomac, Washington, D.C., a travaillĂ© en Ă©troite collaboration avec les Chevaliers pendant la derniĂšre dĂ©cennie pour aider les chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s et d’autres minoritĂ©s religieuses, y compris les victimes des militants d’État islamique en Irak et en Syrie.

En 2014, les Chevaliers de Colomb ont créé le Fonds d’aide aux rĂ©fugiĂ©s chrĂ©tiens pour fournir, par l’intermĂ©diaire d’églises locales, de l’aide humanitaire aux personnes ciblĂ©es par le gĂ©nocide. Le fonds a recueilli plus de 25 millions de dollars, et en 2017, Carl Anderson, alors Chevalier suprĂȘme, a annoncĂ© le soutien de l’Ordre au projet de reconstruction Ninive, une initiative menĂ©e par Rasche pour soutenir la reconstruction des villes libĂ©rĂ©es et permettre Ă  des centaines de familles chrĂ©tiennes iraquiennes de se rĂ©approprier les maisons qu’elles ont fuies pendant la persĂ©cution.

Lorsque les persĂ©cutions antichrĂ©tiennes se sont intensifiĂ©es au NigĂ©ria, Rasche a commencĂ© Ă  s’y rendre, grĂące au soutien des

Les prĂȘtres et les catĂ©chistes se rĂ©unissent Ă  l’UniversitĂ© franciscaine de Steubenville, oĂč ils Ă©tudient la thĂ©ologie. À partir de la gauche :

Photo par Paul Haring
Femi Emmanuel Adeojo, le pĂšre Sunday Yunana, le pĂšre Joseph Ekwoanya et le pĂšre John Ferdinand.

Chevaliers de Colomb, pour Ă©valuer si des efforts similaires Ă  ceux dĂ©ployĂ©s au Moyen-Orient pouvaient apporter un soulagement aux communautĂ©s locales. En collaboration avec les reprĂ©sentants de l’Église locale, Rasche a Ă©laborĂ© des pratiques exemplaires pour les diocĂšses nigĂ©rians afin de sensibiliser les gens Ă  la persĂ©cution et d’obtenir une aide financiĂšre du monde entier, en plus de coordonner l’aide de l’Ordre dans la rĂ©gion.

Assurer la santĂ© d’une Église nigĂ©riane en pleine croissance, a dĂ©clarĂ© Rasche, est aussi important qu’un soutien matĂ©riel. Les Chevaliers de Colomb offrent les deux.

« C’est une chose de baptiser et de confirmer », dit-il. « C’est autre chose de catĂ©chiser correctement les jeunes et les convertis pour qu’ils aient une base solide dans l’Église. Les Chevaliers de Colomb jouent un rĂŽle essentiel Ă  cet Ă©gard. »

L’ESPOIR ENRACINÉ DANS LA FOI

L’élĂ©ment principal du soutien de l’Ordre est le projet d’Institut de catĂ©chĂšse du NigĂ©ria, situĂ© Ă  juste titre Ă  Abuja, la capitale et le centre gĂ©ographique du pays. L’objectif ultime de l’Institut, selon les responsables de l’Église, est de former et d’éduquer des catĂ©chistes qui exerceront leur ministĂšre dans chacun des 60 diocĂšses du pays.

À cette fin, les Ă©vĂȘques nigĂ©rians se sont associĂ©s Ă  l’UniversitĂ© franciscaine de Steubenville, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  son cĂ©lĂšbre Institut catĂ©chĂ©tique, pour aider Ă  dĂ©velopper des documents catĂ©chĂ©tiques, des programmes de formation spirituelle et des ressources numĂ©riques qui serviront Ă  l’Église du NigĂ©ria ainsi qu’à plusieurs autres pays anglophones d’Afrique de l’Ouest.

La premiĂšre phase du projet, qui est entiĂšrement subventionnĂ©e par le Conseil suprĂȘme, est en cours. Six personnes, dont deux prĂȘtres, deux religieuses et deux laĂŻcs, choisies par la confĂ©rence Ă©piscopale nigĂ©riane pour diriger l’Institut poursuivent des Ă©tudes supĂ©rieures en thĂ©ologie Ă  l’UniversitĂ© franciscaine. L’an prochain, quatre autres catĂ©chistes participeront Ă  un programme intensif de catĂ©chĂšse de quatre mois qui les formera Ă  mieux servir leurs diocĂšses.

Le pĂšre Ferdinand, le pĂšre Sunday Yunana du diocĂšse de Bauchi, au nord du NigĂ©ria, et Femi Emmanuel Adeojo, secrĂ©taire national de la confĂ©rence Ă©piscopale pour l’évangĂ©lisation, sont

« Les gens ont envie d’entendre la parole de Dieu. La foi est en plein essor. Les gens sont prĂȘts. Pourtant, nous sommes toujours

Ă  la

recherche de personnes formées à la foi et à sa diffusion. »

les trois membres de la premiĂšre cohorte principale. Les trois autres membres de la cohorte sont restĂ©s au NigĂ©ria en raison de problĂšmes de visa. Le pĂšre Ekwoanya, mĂȘme s’il ne fait pas partie de la cohorte, Ă©tudie Ă©galement Ă  l’universitĂ© en vue d’obtenir un doctorat en thĂ©ologie.

Notre arrivĂ©e, l’automne dernier, dans la petite ville de la Rust Belt dans l’est de l’Ohio, a certainement Ă©tĂ© un choc culturel, a dĂ©clarĂ© Adeojo, mais « l’une des premiĂšres choses que nous nous sommes dites [avant d’arriver] est que nous ne venons pas seulement chercher des connaissances acadĂ©miques. Nous devons nous imprĂ©gner d’un esprit missionnaire. »

En plus du programme de maĂźtrise en thĂ©ologie des Franciscains, la cohorte participera Ă  un programme de bourses catĂ©chĂ©tiques qui comprendra des mentorats de leaders catĂ©chĂ©tiques, l’élaboration du programme de l’Institut nigĂ©rian et la prĂ©paration d’un systĂšme de formation en ligne accessible par Internet dans toute l’Afrique anglophone pour aider les catĂ©chistes Ă  l’échelle locale.

Ce dernier point est particuliĂšrement important, a expliquĂ© la cohorte, car il est presque impossible d’évangĂ©liser sur les ondes. La loi nigĂ©riane interdit aux organisations religieuses ou aux individus de possĂ©der des stations de radio ou de tĂ©lĂ©vision pour diffuser leur foi. Mais les musulmans des classes supĂ©rieures peuvent acheter du temps d’antenne et contourner la loi. Les chrĂ©tiens, appauvris par les persĂ©cutions, n’ont pas les moyens de faire de mĂȘme.

Le pĂšre Yunana, qui a supervisĂ© une paroisse de 32 Ă©glises au NigĂ©ria, a dĂ©clarĂ© que les pasteurs font de leur mieux pour catĂ©chiser et Ă©vangĂ©liser, mais ont souvent besoin d’aide pour rejoindre tous leurs habitants.

« Les gens ont envie d’entendre la parole de Dieu », dit-il.

« La foi est en plein essor. Les gens sont prĂȘts. Pourtant, nous sommes toujours Ă  la recherche de personnes formĂ©es Ă  la foi et Ă  sa diffusion. »

Stephen Rasche, avocat et membre du Conseil 433 de Potomac Ă  Washington, D.C., avec des enfants devant une Ă©glise dans les montagnes Atlantika Ă  la frontiĂšre nigĂ©rienne avec le Cameroun en 2021. M. Rasche a aidĂ© Ă  coordonner l’aide fournie par l’Ordre pour les chrĂ©tiens au Nigeria en partenariat avec les dirigeants locaux de l’Église.

Photo courtoisie de Stephen Rasche

Une femme se prĂ©pare Ă  utiliser son nouveau fauteuil roulant de la Fondation Chaise Roulante Canada lors d’une distribution commanditĂ©e par les CdeC Ă  Ogoja, au NigĂ©ria, le 20 fĂ©vrier.

« L’AMOUR EST DESTINÉ À TOUS »

Au-delĂ  de l’initiative catĂ©chĂ©tique, le soutien des Chevaliers de Colomb aux chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s au NigĂ©ria comprend une aide importante pour ceux qui souffrent. GrĂące Ă  une subvention des Chevaliers, environ 70 nouveaux lits d’hĂŽpitaux ont rĂ©cemment Ă©tĂ© achetĂ©s pour remplacer des lits vieux de prĂšs d’un siĂšcle, qui dataient de l’occupation britannique du NigĂ©ria. Il est Ă©galement prĂ©vu de contribuer au financement d’échographes dans les hĂŽpitaux du NigĂ©ria Ă  l’avenir.

RĂ©cemment, en partenariat avec la Fondation chaise roulante Canada, l’Ordre a organisĂ© des distributions dans trois localitĂ©s du NigĂ©ria : Sokoto, Yola et Ogoja au sud du pays. Elle a livrĂ© prĂšs de 100 fauteuils roulants Ă  des personnes dans le besoin Ă  chaque endroit.

De nombreux bĂ©nĂ©ficiaires, y compris des personnes handicapĂ©es, des patients traitĂ©s pour la lĂšpre et la tuberculose ainsi que des victimes de violence de persĂ©cution, ne pouvaient pas obtenir de traitement mĂ©dical ou n’avaient pas les moyens d’acheter un fauteuil roulant. Le don des Chevaliers, a dĂ©clarĂ© l’évĂȘque Mamza, a changĂ© leur vie.

« Les personnes les plus touchĂ©es sont celles qui vivent dans les zones rurales », a-t-il dĂ©clarĂ©. « En dehors de l’Église, il n’y a pas d’autre moyen de les aider. En fournissant ces fauteuils roulants, les Chevaliers de Colomb ont fait comprendre Ă  ces personnes handicapĂ©es physiques qu’elles pouvaient Ă©galement contribuer Ă  la sociĂ©tĂ© et Ă  l’Église. »

Un bĂ©nĂ©ficiaire, Solomon Luka, devait ĂȘtre transportĂ© par sa

famille ou ramper pour se dĂ©placer d’un endroit Ă  l’autre. « Je suis tellement heureux », a-t-il dit aprĂšs avoir reçu le fauteuil roulant. « Il y a tant de choses que je peux faire que je ne pouvais pas faire avant. »

Les Ă©vĂȘques nigĂ©rians, les catĂ©chistes et les bĂ©nĂ©ficiaires de fauteuils roulants expriment tous leur gratitude pour les efforts de l’Ordre, qui leur rappelle qu’ils ne sont pas seuls.

« C’est un grand signe de l’universalitĂ© de l’humanité », a dĂ©clarĂ© Donatus Edet Akpan, Ă©vĂȘque d’Ogoja. « Lorsqu’une personne a besoin d’aide, sa nationalitĂ© ou la couleur de sa peau n’a pas d’importance. L’amour est destinĂ© Ă  tous. »

Adeojo et les pĂšres Ferdinand et Sunday, les trois membres de la cohorte de catĂ©chistes actuellement Ă  Steubenville, se rĂ©unissent chaque jour pour la messe et intĂšgrent les intentions des Chevaliers de Colomb Ă  leurs priĂšres. Ils ne savent pas quand ils rentreront chez eux, ce qui est particuliĂšrement difficile pour Adeojo, dont la femme et les deux enfants sont restĂ©s au NigĂ©ria. Le sacrifice en vaut la peine, selon lui, mĂȘme si lui et ses confrĂšres savent que leur formation catĂ©chĂ©tique pourrait causer leur mort.

« Le Christ est la seule raison dont nous avons besoin », dit Adeojo. « Il a été persécuté et est mort, mais il est ressuscité. Nous croyons que quiconque sacrifie sa vie peut amener des millions de personnes à se convertir au Christ. Donc, comme saint Paul, si nous mourons, nous mourons dans le Christ. » B

ELISHA VALLADARES-CORMIER est rédacteur spécialisé de la revue Columbia et membre du Conseil 546 Sandusky, en Ohio.

UNE VOIX pour L’HUMANITÉ

Un entretien sur l’intelligence artificielle avec l’évĂȘque Paul Tighe du DicastĂšre du Vatican pour la Culture et l’Éducation

L’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) dans divers domaines de la vie suscite de nombreuses rĂ©actions et suppositions, allant des visions optimistes de transhumanisme aux scĂ©narios de catastrophe, et Ă  tout ce qui se trouve entre les deux. Reconnaissant l’impact de l’IA sur des milliards de personnes, l’Église catholique a cherchĂ© Ă  mettre en Ă©vidence Ă  la fois les possibilitĂ©s et les dangers de cette nouvelle technologie.

L’annĂ©e derniĂšre, deux dicastĂšres du Vatican ont collaborĂ© Ă  la rĂ©flexion la plus complĂšte du Saint-SiĂšge sur l’intelligence artificielle Ă  ce jour : Antiqua et Nova, une « Note sur les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine », publiĂ©e le 25 janvier. Parmi les quatre signataires, se trouve l’évĂȘque Paul Tighe, originaire d’Irlande et secrĂ©taire du DicastĂšre du Vatican pour la Culture et l’Éducation, qui a copubliĂ© le document avec le DicastĂšre pour la Doctrine de la Foi. L’évĂȘque Tighe s’est rĂ©cemment entretenu avec Alton Pelowski, rĂ©dacteur de la revue Columbia, au sujet des principaux thĂšmes d’Antiqua et Nova, qui nous incitent Ă  tenir compte de la promesse et des dĂ©fis de l’intelligence artificielle « avec une sagesse Ă  la fois ancienne et nouvelle ».

COLUMBIA : Quel intĂ©rĂȘt l’Église catholique a-t-elle dans l’intelligence artificielle, et qu’est-ce qui a menĂ© Ă  la publication d’Antiqua et Nova?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Au cours des derniĂšres annĂ©es, le pape François et d’autres personnes au Saint-SiĂšge se sont livrĂ©s Ă  des rĂ©flexions sur l’IA. Avec Antiqua et Nova, nous avons l’intention de donner plus de contexte Ă  ces enseignements en offrant une approche holistique de l’IA et en Ă©laborant une rĂ©flexion sur deux aspects. D’abord, identifier certains des problĂšmes Ă©thiques concernant l’avenir de certains secteurs, comme le travail, les soins de santĂ© et l’éducation. Ensuite, fournir le contexte d’une vision anthropologique : qu’est-ce que cela signifie d’ĂȘtre humain, et qu’est-ce que cela signifie maintenant de traiter avec des technologies qui peuvent accomplir des choses que nous croyions que seuls les ĂȘtres humains pouvaient faire?

Les confĂ©rences des Ă©vĂȘques et d’autres groupes du monde ont demandĂ© au SaintSiĂšge de se prononcer sur l’intelligence artificielle. Par consĂ©quent, bien que ce document ne soit pas un enseignement papal, il offre une perspective catholique qui fait autoritĂ© sur la question. Il s’agit d’un domaine oĂč le monde entier cherche Ă  trouver la sagesse, les connaissances et les

Cette photo illustrant les thĂšmes de la rĂ©cente « Note sur les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine » du Vatican « Antiqua et Nova » a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e par la 4o Image Generation de ChatGPT, une fonction lancĂ©e par OpenAI le 25 mars.

approches qui garantiront que cette technologie, qui a un potentiel extraordinaire, rĂ©alise ce potentiel pour le bien de l’humanitĂ©.

COLUMBIA : Du point de vue de l’Église, comment pouvons-nous comprendre l’intelligence humaine et sa relation avec ces avancĂ©es technologiques?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : GrĂące Ă  la brillance de l’esprit humain, la technologie, et la science en gĂ©nĂ©ral, ont amĂ©liorĂ© notre monde. Il s’agit d’un don florissant de Dieu pour nous : notre propre intelligence humaine. L’IA est une rĂ©alisation extraordinaire dans ce contexte, et nous comprenons qu’elle a un potentiel extraordinaire. Mais nous ne pouvons pas simplement nous fier Ă  la technologie pour obtenir les bons rĂ©sultats; l’intervention humaine doit la guider avec fruits et s’assurer qu’elle est mise au service de tous les ĂȘtres humains.

Les machines ont des capacitĂ©s extraordinaires pour reproduire certaines formes d’intelligence humaine, comme le raisonnement et le traitement de documents, la mĂ©moire et l’établissement de modĂšles. Mais tant d’élĂ©ments de l’intelligence humaine vont au-delĂ  de cela. C’est pourquoi une grande partie du document, en particulier au dĂ©but, traite des questions humaines plus fondamentales : que signifie ĂȘtre humain et avoir une vie utile? Qu’est-ce qui rend la vie utile pour les individus, pour la sociĂ©tĂ© et pour la communautĂ© mondiale Ă©largie?

En parlant de raisonnement et d’intelligence, il faut Ă©largir cette image et nous rappeler que l’intelligence humaine est incarnĂ©e. Ce n’est pas seulement dans la tĂȘte que nous sommes intelligents; le corps et l’esprit vont ensemble. Nous devons Ă©viter tout type de dualisme qui considĂšre l’intelligence comme sĂ©parable du reste de la personne humaine.

L’IA est trĂšs puissante lorsque l’on travaille avec le type de matĂ©riel qui a Ă©tĂ© numĂ©risĂ©, mais il existe des types d’apprentissage et d’expĂ©riences humaines et des variations culturelles qui n’ont pas Ă©tĂ© numĂ©risĂ©es ou qui ne peuvent tout simplement pas l’ĂȘtre. Nous devons Ă©viter d’exclure la richesse et la complexitĂ© de ce qu’est l’expĂ©rience humaine dans ce processus.

Les modĂšles d’IA ont essentiellement tentĂ© d’intĂ©grer toutes les formes de matĂ©riel numĂ©rique qu’ils peuvent trouver partout dans le monde, mais cela n’est pas toujours fait avec le consentement des personnes qui ont créé ce matĂ©riel. Ce dernier point sera un problĂšme Ă  long terme, car l’IA va ĂȘtre, dans un sens, presque comme un parasite pour la crĂ©ativitĂ© humaine. Comment pouvons-nous nous assurer que la crĂ©ativitĂ© humaine est adĂ©quatement compensĂ©e et rĂ©compensĂ©e? La prochaine gĂ©nĂ©ration peut dire qu’il n’est plus nĂ©cessaire que les humains soient crĂ©atifs, mais je ne crois pas qu’une machine puisse atteindre les capacitĂ©s d’originalitĂ© et d’imagination d’un vĂ©ritable artiste humain.

COLUMBIA : Avec des avancĂ©es technologiques aussi rapides, le pape François a mentionnĂ© que nous vivons un « changement d’époque » et il met en garde contre un « paradigme technocratique ». Que signifient ces termes par rapport Ă  l’IA?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : L’IA change beaucoup de choses. Comme certains l’ont dit, il pourrait mĂȘme s’agir d’une perturbation anthropologique, ce qui nous fait rĂ©flĂ©chir Ă  ce que nous entendons par « ĂȘtre humain ». Je crois que le Saint-PĂšre utilise le terme

L’évĂȘque Paul Tighe, secrĂ©taire du DicastĂšre du Vatican pour la Culture et l’Éducation, parle pendant le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu le 10 fĂ©vrier au Grand Palais de Paris.

« époque » dans ce sens. Le terme « paradigme technocratique » a sa propre origine, mais le pape l’utilise d’une maniĂšre un peu spĂ©ciale. Dans le passĂ©, l’IA aurait pu ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant neutre sur le plan moral, car elle peut ĂȘtre utilisĂ©e pour le bien et pour le mal. Mais le pape François dit que les technologies sont issues d’une certaine vision du monde influencĂ©e par des considĂ©rations commerciales et politiques, et ces considĂ©rations affecteront notre rĂ©flexion sur la technologie.

Nous espĂ©rons que nous avons appris des mĂ©dias sociaux, que nous avons accueillis au dĂ©part comme quelque chose ayant un Ă©norme potentiel pour renforcer la famille humaine et favoriser la communication instantanĂ©e malgrĂ© les barriĂšres gĂ©ographiques et linguistiques. Mais ils sont devenus corrompus par la logique commerciale de l’économie de l’attention. Beaucoup de gens ont rĂ©alisĂ© que la meilleure façon de contrĂŽler l’attention des autres Ă©tait de leur donner beaucoup de contenu avec lequel ils sont d’accord et de les garder emprisonnĂ©s dans un silo de leurs propres opinions, ce qui a menĂ© aux comportements toxiques qui sĂšment la discorde dans notre monde d’aujourd’hui. Cette dĂ©formation du potentiel des mĂ©dias sociaux a Ă©tĂ© menĂ©e par des algorithmes qui ont exacerbĂ© ces problĂšmes.

Il est important de reconnaĂźtre les capacitĂ©s extraordinaires du potentiel de cette technologie, mais il ne faut pas ĂȘtre naĂŻf en prĂ©sumant qu’elles profiteront automatiquement Ă  tout le monde. Nous devons nous assurer que l’IA sera utilisĂ©e pour rĂ©soudre les problĂšmes qui ont une incidence importante sur notre monde, et non ceux qui servent des intĂ©rĂȘts commerciaux simples. Comme l’a dit le pape François : allons-nous utiliser l’IA pour des choses qui profitent Ă  tous ou pour les projets de quelques personnes? Comment pouvons-nous nous assurer que ceux qui travaillent avec l’IA seront responsables envers la communautĂ© mondiale?

COLUMBIA : Le document traite de la personne humaine comme non seulement rationnelle , mais aussi fondamentalement relationnelle. Comment devons-nous aborder les défis, comme

FAUX

Une image gĂ©nĂ©rĂ©e par l’IA reprĂ©sente le cĂ©lĂšbre signe de la ville d’Hollywood entourĂ© de flammes. Des images et des vidĂ©os similaires montrant le panneau ont inondĂ© les mĂ©dias sociaux au dĂ©but du mois de janvier, dans le contexte des incendies de forĂȘt qui ont ravagĂ© une partie de Los Angeles.

la tendance Ă  « l’anthropomorphisation » de cette technologie et la confusion entre les interactions authentiques et simulĂ©es?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Si une IA ne donne pas ce que nous voulons, ce n’est pas un problĂšme. Mais nous ne pouvons pas adopter cette attitude dans nos relations avec d’autres ĂȘtres humains, qui n’existent pas uniquement pour rĂ©pondre aux besoins ou aux dĂ©sirs d’une autre personne. Nous entendons parler de personnes qui ont des amitiĂ©s avec des personnages gĂ©nĂ©rĂ©s par l’IA, mais ces « amis » n’ont pas d’autonomie. Ils ne nous mettent pas au dĂ©fi, alors qu’une partie de la relation avec l’autre consiste Ă  apprendre Ă  respecter l’autonomie, l’essence et mĂȘme le mystĂšre de l’autre personne.

L’UNESCO a fait part de ses prĂ©occupations concernant l’anthropomorphisation, en observant que les enfants arrivaient Ă  l’école en s’attendant Ă  ce que les enseignants se comportent comme leur tablette. Encore une fois, ce qui est perdu est le caractĂšre original de l’autre personne. C’est une autre raison pour laquelle les personnes qui dĂ©veloppent et tirent profit de l’IA doivent avoir un sens de responsabilitĂ© envers les autres, pour crĂ©er une technologie qui honore notre nature sociale en tant qu’ĂȘtres humains.

COLUMBIA : Le dĂ©fi semble aller dans les deux sens : lorsque vous anthropomorphisez une machine qui simule les comportements humains et les Ă©motions humaines, vous ĂȘtes tentĂ© de traiter cette machine comme un ĂȘtre humain, et inversement, vous traitez les ĂȘtres humains comme des machines.

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Exactement. Cela change votre façon d’interagir. Cela nous ramĂšne Ă  la question de la dignitĂ© humaine, l’une des questions sur lesquelles le DicastĂšre pour la Doctrine de la Foi s’est le plus penchĂ© en ce qui concerne l’IA. Ce que vous pouvez mesurer au sujet des ĂȘtres humains – leurs capacitĂ©s physiques, Ă©conomiques et intellectuelles – peut ĂȘtre utilisĂ© par l’IA, avec tous les prĂ©jugĂ©s de son crĂ©ateur, pour porter des jugements sur une personne.

L’IA est dĂ©jĂ  utilisĂ©e pour les audiences de condamnations et de libĂ©rations conditionnelles, oĂč elle analyse l’information pour vous dire qui est le plus susceptible de rĂ©cidiver, qui pourrait ĂȘtre en danger, etc. Mais qu’en est-il de ce qui n’est pas mesurable? Les gens sont-ils limitĂ©s Ă  leurs comportements mesurables prĂ©cĂ©dents? Ou croyons-nous en la possibilitĂ© de transformation, de grĂące, de conversion, de misĂ©ricorde? Nous devons Ă©viter de crĂ©er un monde transactionnel oĂč tout est mesurĂ© ou oĂč nous pensons que tout peut ĂȘtre prĂ©dĂ©terminĂ© si nous disposons de suffisamment d’information.

COLUMBIA : Un autre thĂšme du document est la responsabilitĂ© morale. Qu’est-ce que cela signifie d’avoir une responsabilitĂ© partagĂ©e pour ces avancĂ©es technologiques, et pourquoi est-ce important du point de vue de l’Église?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Si une machine fait quelque chose de mal, qui est responsable? Si quelqu’un entre des informations erronĂ©es et biaisĂ©es, ou si une entreprise a publiĂ© un modĂšle qui n’a pas Ă©tĂ© entiĂšrement testĂ©, il y a une responsabilitĂ©. Nous devons nous Ă©loigner de toute tendance Ă  blĂąmer la machine, en rĂ©alisant la complexitĂ© des environnements dans lesquels nous vivons et les responsabilitĂ©s morales sous-jacentes.

Les utilisateurs de l’IA doivent se demander : « Pourquoi est-ce que j’utilise l’IA? En utilisant cette technologie, qu’est-ce que je suis en train de soutenir ou d’autoriser par inadvertance ou sans esprit critique? » Les dĂ©veloppeurs doivent effectuer des Ă©valuations similaires. Et cela me donne l’espoir qu’il y a des personnes qui contribuent aux Ă©tapes de dĂ©veloppement actuelles et qui refusent de travailler sur certains projets qu’ils considĂšrent comme inappropriĂ©s ou moralement discutables.

Nous voulons que tous ces dĂ©veloppements soient faits d’une maniĂšre responsable envers l’ensemble de l’humanitĂ©. Par consĂ©quent, l’Église tente de crĂ©er un dialogue afin que plus de gens puissent influencer les dĂ©bats importants liĂ©s Ă  l’IA, en particulier

les personnes moins fortunĂ©es. Ce n’est pas quelque chose qui devrait ĂȘtre laissĂ© exclusivement aux « experts ».

Dans le chapitre 6 de sa lettre encyclique, Fratelli Tutti (Tous des frĂšres), le pape François dĂ©crit ce qu’il appelle une culture de la rencontre, oĂč nous essayons d’apprendre les uns des autres au sein de la communautĂ© humaine (215). Comment pouvons-nous nous assurer que ces produits sont orientĂ©s vers l’humain? Nous voulons qu’ils soient pour le bien humain, pour le bien de la sociĂ©tĂ©, pour le bien de tous.

L’Église a des idĂ©es thĂ©ologiques et spirituelles Ă  ce sujet. Nous devons nous assurer que toutes les voix sont entendues. Les scientifiques et les technologues ont une façon trĂšs particuliĂšre de comprendre le monde, ce qui est trĂšs utile, mais ce n’est pas la seule façon de voir le monde. De nombreux scientifiques sont euxmĂȘmes les premiers Ă  soulever ce problĂšme.

Je pense Ă©galement que nous devons retrouver le sentiment que les droits de l’homme sont ultimement enracinĂ©s dans la dignitĂ© humaine, et non dans les crĂ©ations humaines. Ils sont nĂ©s avec nous et expriment notre dignitĂ©. Il est important de veiller Ă  la protection des droits de l’homme, non seulement des droits Ă  la vie privĂ©e et des droits personnels, mais aussi des droits sociaux et politiques qui font partie de ce qui nous rend humains.

COLUMBIA : Quel rĂŽle l’éducation joue-t-elle pour aider les gens, en particulier les catholiques et les jeunes, Ă  devenir plus responsable avec de la façon dont ils interagissent avec l’IA?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : En termes simples, nous avons besoin d’une sensibilisation avec l’IA, au sujet de l’IA et pour l’IA. Nous devons penser Ă  la façon dont l’IA fonctionne avec nos environnements pĂ©dagogiques actuels. Nous ne pouvons pas ignorer les plateformes ou les outils qui sont de plus en plus disponibles. Comment devrions-nous enseigner avec l’IA, non pas pour remplacer l’enseignant, mais pour augmenter les capacitĂ©s de l’enseignant?

L’IA est plus susceptible d’ĂȘtre utilisĂ©e pour les sujets facilement mesurables, comme la science, la technologie, l’ingĂ©nierie et les mathĂ©matiques. Vous pouvez dĂ©velopper des programmes qui vous enseigneront ces compĂ©tences, mais d’autres compĂ©tences, des compĂ©tences essentielles et crĂ©atives, comme la littĂ©rature, ne seront pas si faciles Ă  recrĂ©er avec l’IA. Nous voulons nous assurer qu’elles ne sont pas abandonnĂ©es simplement parce qu’elles ne sont pas facilement transfĂ©rables Ă  une plateforme d’intelligence artificielle.

L’éducation n’est pas seulement l’enseignement des compĂ©tences. C’est la formation d’une personne. Nous ne voulons pas perdre quelque chose du mystĂšre selon lequel l’éducation, en fin de compte, est une activitĂ© humaine. À cet Ă©gard, je crois que le rĂŽle de l’enseignant est quelque chose que nous voulons prĂ©server. En mĂȘme temps, nous devons ĂȘtre sensibilisĂ©s au sujet de l’IA. Comment enseignons-nous aux gens les compĂ©tences essentielles pour rĂ©aliser que l’IA dĂ©pend des bases de donnĂ©es et des algorithmes? À partir de lĂ , nous pouvons demander Ă  quel point les bases de donnĂ©es sont fiables. Quelles opinions façonneront l’information? Les gens peuvent ensuite examiner la technologie de façon critique et comprendre ses prĂ©jugĂ©s et ses limites.

Enfin, dans un monde oĂč l’IA va changer la nature du travail ou les types de tĂąches effectuĂ©es par les humains, nous avons besoin de formation pour l’IA. Quel est le plus grand objectif de

Les panĂ©listes participent Ă  une confĂ©rence du 6 fĂ©vrier des Nations Unies intitulĂ©e « Les limites morales et Ă©thiques peuvent-elles ĂȘtre appliquĂ©es Ă  l’intelligence artificielle? » L’évĂ©nement Ă  New York a Ă©tĂ© commanditĂ© par les Chevaliers de Malte et soutenu par les C de C.

l’éducation dans ce systĂšme? Dans le cadre de notre tradition catholique, nous voulons toujours que l’éducation soit une question de formation des gens; l’éducation sert Ă  leur donner une vision, un but et un sens dans la vie, plutĂŽt que de simplement leur donner des compĂ©tences pour un avantage Ă©conomique.

COLUMBIA : Avez-vous des conseils pour les membres des Chevaliers de Colomb et leurs familles afin qu’ils puissent naviguer dans un monde de plus en plus façonnĂ© par l’IA et aborder cette technologie de maniĂšre saine?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : D’une part, je pense que les gens ne devraient pas avoir peur de tester certaines des plateformes et de voir comment elles fonctionnent. Comme de plus en plus de nos services sont accessibles en ligne, avec la numĂ©risation en gĂ©nĂ©ral, il vaut la peine de s’assurer que les gens ne sont pas exclus quand il est question de dĂ©velopper des capacitĂ©s numĂ©riques, afin qu’ils puissent participer et ĂȘtre informĂ©s.

D’autre part, dans un monde de plus en plus façonnĂ© par l’IA, nous devons aborder les choses avec prudence et avec un niveau sain de scepticisme. Si je partage de l’information sur les mĂ©dias sociaux, par exemple, je dois me demander : suis-je certain que cette information est exacte et ai-je veillĂ© Ă  ce que je ne partage pas seulement quelque chose parce cela renforce mes prĂ©jugĂ©s? Avec l’IA, soyons encore plus prudents, car les photos et les vidĂ©os peuvent ĂȘtre manipulĂ©es facilement. Il faut faire preuve d’un certain esprit critique pour ne pas se laisser ĂȘtre manipulĂ©s.

Ce qui me prĂ©occupe, c’est la direction que prennent les mĂ©dias sociaux et la façon dont l’IA peut nous entraĂźner encore plus loin dans un monde polarisĂ©. Comment puis-je essayer d’écouter authentiquement quelqu’un qui dit quelque chose que je n’aime pas nĂ©cessairement? Comment puis-je rester ouvert Ă  l’humanitĂ© de l’autre? Nous risquons de considĂ©rer comme des ennemis ceux que nous serions enclins Ă  considĂ©rer comme des concurrents ou des menaces. Mais non, c’est un ĂȘtre humain avec sa dignitĂ© et sa valeur qui a diffĂ©rentes façons d’exprimer son point de vue. Alors, comment pouvons-nous protĂ©ger cette humanitĂ© commune?

Dans un monde oĂč l’intelligence artificielle pourrait menacer la richesse de notre humanitĂ© de base, ouvrons-nous Ă  la richesse du caractĂšre unique de chaque individu, au-delĂ  de ce qui peut ĂȘtre mesurĂ© et facilement catĂ©gorisĂ©. B

Photo courtoisie de la Mission de l’Ordre
Souverain de Malte auprĂšs des Nations Unies

FraternitĂ© D’ARMES

Les Chevaliers et les nations cĂ©lĂšbrent l’amitiĂ© sĂ©culaire entre la France et les États-Unis, commĂ©morĂ©e par une statue des chefs lĂ©gendaires de la PremiĂšre Guerre mondiale

Le 1er septembre 1919, le marĂ©chal Ferdinand Foch, commandant suprĂȘme des forces alliĂ©es, a tendu la main au gĂ©nĂ©ral John J. Pershing en signe d’adieu, alors qu’ils se trouvaient Ă  bord de l’USS Leviathan, un ancien paquebot allemand converti en cuirassĂ© amĂ©ricain, dans le port de Brest, en France.

Collaborateurs et amis, les deux hommes ont jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans l’orchestration de la victoire des alliĂ©s dans la PremiĂšre Guerre mondiale, prĂšs d’un an plus tĂŽt. Le marĂ©chal français Ferdinand Foch, fervent catholique et personnage renommĂ©, dirigeait les forces militaires alliĂ©es de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Le gĂ©nĂ©ral Pershing Ă©tait le commandant des forces expĂ©ditionnaires amĂ©ricaines, qui mobilisaient plus de deux millions de soldats aprĂšs l’entrĂ©e en guerre des États-Unis en 1917.

Une nouvelle statue du marĂ©chal Foch et du gĂ©nĂ©ral John J. Pershing se serrant la main, conçue par l’artiste Luc de Moustier, au premier plan du U.S. Marine Corps War Memorial Ă  Arlington Ridge Park Ă  Arlington, en Virginie.

Le marĂ©chal Foch et le gĂ©nĂ©ral Pershing ont tous deux exprimĂ© leur admiration pour les Chevaliers de Colomb et leur gratitude pour le soutien apportĂ© par l’Ordre aux troupes alliĂ©es. Ferdinand Foch sera plus tard nommĂ© Chevalier d’honneur, et millioniĂšme membre, Ă  l’occasion de sa visite triomphale aux États-Unis en novembre 1921.

La poignĂ©e de main d’adieu des deux gĂ©ants militaires deux ans plus tĂŽt, qui est immortalisĂ©e par une photographie prise par un sergent de l’armĂ©e amĂ©ricaine, a Ă©tĂ© rĂ©cemment coulĂ©e en bronze pour commĂ©morer prĂšs de 250 ans d’alliance militaire

entre la France et les ÉtatsUnis, ce qui remonte Ă  la RĂ©volution amĂ©ricaine. La statue, rĂ©alisĂ©e par l’artiste Luc de Moustier, est le fruit d’un projet commanditĂ© par l’armĂ©e française et supervisĂ© par le colonel Thomas Labouche, officier de liaison du ministĂšre de la DĂ©fense des États-Unis. Les deux hommes sont membres des Chevaliers de Colomb Ă  Paris.

Lors d’une cĂ©rĂ©monie du 3 fĂ©vrier Ă  la rĂ©sidence de l’ambassadeur français Ă  Washington, D.C., le gĂ©nĂ©ral Pierre Schill, chef d’état-major de l’armĂ©e française, a remis deux moulages de la statue aux chefs de l’armĂ©e et des corps des Marines amĂ©ricains.

« Ce cadeau, a dĂ©clarĂ© le gĂ©nĂ©ral Schill, incarne l’esprit de coopĂ©ration qui nous anime depuis 250 ans, un esprit de prĂ©paration au combat, de dĂ©vouement Ă  la mission et de volontĂ© de s’entraider face aux dĂ©fis existentiels. »

COLLABORATEURS EN TEMPS DE GUERRE

Peu aprĂšs l’engagement des États-Unis dans la PremiĂšre Guerre mondiale, le Chevalier SuprĂȘme James A. Flaherty a Ă©crit au prĂ©sident Woodrow Wilson pour lui faire part d’une proposition ambitieuse. Avec l’approbation du prĂ©sident, l’Ordre Ă©tablirait un rĂ©seau de centres « destinĂ©s aux loisirs et au rĂ©confort spirituel » des militaires alliĂ©s partout aux États-Unis et en Europe. Pour leurs efforts de guerre, les Chevaliers ont reçu 30 millions de dollars recueillis dans le cadre d’une collecte de fonds nationale et

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ont recueilli eux-mĂȘmes plus de 14 millions de dollars.

Les centres de loisirs des Chevaliers de Colomb, ou huttes militaires, animĂ©s par des Chevaliers appelĂ©s « secrĂ©taires », permettaient aux soldats d’assister Ă  la messe et d’avoir accĂšs aux sacrements, de se divertir, de se nourrir et de jouir d’autres commoditĂ©s en temps de guerre. Leur devise Ă©tait cĂ©lĂšbre : « Tout le monde est le bienvenu, tout est gratuit », car les soldats en visite Ă©taient traitĂ©s sur un pied d’égalitĂ© et n’avaient jamais Ă  payer pour les services. Leur service patriotique Ă©tait le seul prix Ă  payer.

Le gĂ©nĂ©ral Pershing a dĂ©clarĂ© plus tard que « de toutes les organisations qui ont contribuĂ© Ă  la victoire, outre l’armĂ©e elle-mĂȘme, aucune n’a Ă©tĂ© aussi efficace et bien administrĂ©e que les Chevaliers de Colomb ».

Le marĂ©chal Foch partageait la gratitude du gĂ©nĂ©ral Pershing pour la contribution des Chevaliers. « Je suis profondĂ©ment touchĂ© par l’attention des Chevaliers de Colomb », Ă©crit-il au Chevalier SuprĂȘme Flaherty en novembre 1918, avant que la ville de Metz ne soit rendue Ă  la France. « C’est de Metz que La Fayette est allĂ© aider vos ancĂȘtres, et nous verrons un jour votre banniĂšre victorieuse flotter sur Metz. »

Deux ans plus tard, en aoĂ»t 1920, le Chevalier SuprĂȘme Flaherty a dirigĂ© un pĂšlerinage de plus de 200 Chevaliers Ă  Metz, oĂč il a dĂ©voilĂ© un monument en bronze de 18 pieds reprĂ©sentant le marquis de La Fayette, un cadeau de l’Ordre Ă  la France en signe d’unitĂ©. Le Chevalier suprĂȘme, se tenant devant une foule de

milliers de personnes, a Ă©galement remis un bĂąton d’or cĂ©rĂ©moniel au marĂ©chal Foch, qui a rĂ©pondu : « Chevaliers de Colomb, vous avez rendu Ă  la France et Ă  l’AmĂ©rique un service dont toutes les gĂ©nĂ©rations futures profiteront, et vous avez touchĂ© le cƓur du peuple français comme personne ne l’avait jamais fait. »

Lorsque Ferdinand Foch s’est rendu aux États-Unis et a Ă©tĂ© reçu par l’Ordre Ă  Chicago le 6 novembre 1921, il a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© membre honoraire des Chevaliers de Colomb par le conseil d’administration. Le Chevalier SuprĂȘme Flaherty a alors envoyĂ© un tĂ©lĂ©gramme Ă  l’épouse du marĂ©chal Foch qui disait : « L’AmĂ©rique pourrait faire mourir votre mari de gentillesse, mais nous ferons tout notre possible pour prĂ©server sa santĂ©. Il est le millioniĂšme Chevalier de Colomb et le plus illustre de tous. »

Dans un message de NoĂ«l publiĂ© dans la revue Columbia en dĂ©cembre, Foch a dĂ©clarĂ© : « [M]a visite en AmĂ©rique et les merveilleuses manifestations qui m’ont accueilli partout [...] qui caractĂ©risent l’esprit des hommes qui constituent les Chevaliers de Colomb, dĂ©passent tout idĂ©al que j’aurais pu tirer, mĂȘme en guise d’inspiration, de la statue de La Fayette, et Ă©lĂšvent donc au plus haut point mon espoir que l’esprit du christianisme tel qu’il se manifeste dans cet Ordre, auquel j’appartiens, sera la force motrice du monde ».

Il a ajoutĂ© : « La mission de ma vie sera de me montrer digne du noble hommage qui m’a Ă©tĂ© rendu en m’accordant le plus haut degrĂ© de l’Ordre ».

Photo par Sgt. J.P. Mulser Alamy Stock Photo
Le marĂ©chal Foch et le gĂ©nĂ©ral Pershing Ă©changent une poignĂ©e de main d’adieu Ă  bord de l’USS Leviathan au port de Brest, en France, le 1er septembre 1919.

ALLIÉS, AMIS ET FRÈRES

Ce n’est qu’en 2016, prĂšs d’un siĂšcle aprĂšs la nomination du marĂ©chal Foch Ă  titre de premier Chevalier de Colomb en France, que les conseils des Chevaliers de Colomb ont Ă©tĂ© Ă©tablis dans ce pays. Depuis, l’Ordre en France s’est dĂ©veloppĂ© et compte aujourd’hui plus de 1 250 membres rĂ©partis dans 50 paroisses appartenant Ă  22 diocĂšses.

Le colonel Labouche, mariĂ© et pĂšre de sept enfants, rĂ©side actuellement dans le nord de la Virginie en raison de son poste d’officier de liaison. Il a dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© incitĂ© Ă  rejoindre les Chevaliers de Colomb en 2015 au cours d’une prĂ©cĂ©dente affectation Ă  Washington, aprĂšs avoir entendu l’histoire du bienheureux Michael McGivney. C’est alors qu’il a dĂ©couvert la mission de l’Ordre. Il a ensuite transfĂ©rĂ© son adhĂ©sion Ă  Paris, oĂč il est membre du Conseil 18407 de Saint JosĂ© Luis Sanchez del Rio. « Lorsque nous avons Ă©tabli notre conseil en France, les Chevaliers reprĂ©sentaient pour moi une sorte d’équipe d’élite chrĂ©tienne », explique le colonel Labouche. « Ce sont des hommes pleins d’ingĂ©niositĂ© et d’idĂ©es, prĂȘts Ă  servir, et reprĂ©sentant une parfaite mixitĂ© sociale. »

C’était le dĂ©sir du colonel d’honorer les liens patriotiques et fraternels de longue date entre son pays et les États-Unis qui l’a poussĂ© Ă  proposer un projet pour commĂ©morer l’alliance entre la France et l’AmĂ©rique. L’inspiration lui est venue en 2016, alors qu’il occupait son premier poste au siĂšge du ministĂšre de la DĂ©fense des États-Unis.

Le colonel Thomas Labouche (Ă  gauche) et Luc de Moustier, tous deux membres des Chevaliers de Paris, lors de la prĂ©sentation de la statue Foch-Pershing le 3 fĂ©vrier Ă  la rĂ©sidence de l’ambassadeur français aux États-Unis Ă  Washington, D.C.

« Je suis entrĂ© dans le Pentagone et, en regardant autour de moi, j’ai vu un buste de Winston Churchill, mais aucun personnage, aucune statue, aucun objet qui reprĂ©sentaient la relation entre la France et les États-Unis », se souvient le colonel Labouche. Je me suis dit : « Il manque quelque chose ici. »

Pendant prĂšs d’une dĂ©cennie, le colonel Labouche a Ă©tudiĂ© de nombreux moyens de reprĂ©senter cette alliance militaire absente, qui remonte Ă  l’arrivĂ©e du marquis de La Fayette aux États-Unis et au soutien de l’armĂ©e continentale en 1777, ainsi qu’au TraitĂ© d’alliance franco-amĂ©ricaine signĂ© le 6 fĂ©vrier 1778.

Ayant finalement optĂ© pour une reprĂ©sentation du marĂ©chal Foch, le colonel Labouche a pris contact avec Luc de Moustier, artiste professionnel et membre du conseil 16910 de Saint-Martin-de-Tours, Ă  Paris. En 2017, Luc de Moustier a conçu une statue de Saint Joseph et de l’Enfant JĂ©sus qui a Ă©tĂ© portĂ©e par des Chevaliers pendant des pĂšlerinages Ă  pied dans toute la France. La proposition initiale du nouveau projet Ă©tait de sculpter un buste de Ferdinand Foch, mais Luc de Moustier a suggĂ©rĂ© que l’Ɠuvre d’art dĂ©peigne la « rencontre » entre le marĂ©chal Foch et le gĂ©nĂ©ral Pershing.

« J’ai Ă©tĂ© captivĂ© immĂ©diatement par cette photo du marĂ©chal Foch faisant ses adieux au gĂ©nĂ©ral Pershing, qui rentrait aux États-Unis aprĂšs avoir accompli sa mission », a expliquĂ© Luc de Moustier. « Les deux hommes font totalement abstraction de ce qui les entoure; ils se regardent simplement. »

Pour Luc de Moustier, cet Ă©change rĂ©vĂšle plus qu’un profond sentiment de respect entre compagnons d’armes.

« Si les personnes qui voient la sculpture ressentent cette amitiĂ©, alors mon objectif est partiellement atteint », affirme l’artiste. « Depuis que je suis devenu sculpteur en 2012, j’ai constatĂ© que seules les statues inspirĂ©es d’une amitiĂ© ont survĂ©cu, et je crois sincĂšrement que la statue Foch-Pershing reflĂšte bien une amitiĂ© fĂ©conde. »

« Chevaliers de Colomb, vous avez rendu Ă  la France et Ă  l’AmĂ©rique un service dont toutes les gĂ©nĂ©rations futures profiteront, et vous avez touchĂ© le cƓur du peuple français comme personne ne l’avait jamais fait. »

Le marĂ©chal Foch, des CdeC, un bĂąton Ă  la main, se tient Ă  cĂŽtĂ© du Chevalier SuprĂȘme Flaherty et d’autres officiers suprĂȘmes lors de la consĂ©cration du monument bronze commanditĂ© par les CdeC du marquis de La Fayette, qui s’est battu pendant la RĂ©volution amĂ©ricaine, Ă  Metz, en France, le 21 aoĂ»t 1920.

Le marĂ©chal Foch prĂ©sente Ă  George Herman (Babe) Ruth la premiĂšre brique d’un nouveau centre d’aide sociale des CdeC de 2 millions de dollars, le 21 novembre 1921, sur les marches de la cathĂ©drale St. Patrick’s. Se tenant entre eux (ci-dessus) et parlant en français, l’archevĂȘque Patrick Hayes de New York a dĂ©clarĂ© : « MarĂ©chal Foch, voici votre frĂšre Chevalier de Colomb, George Ruth. » Ruth, en français impeccable, a rĂ©pondu « Oui. »

L’ORDRE ET LA « PLUS ANCIENNE ALLIANCE »

Outre les Ă©lĂ©ments visibles reprĂ©sentĂ©s dans la sculpture, Luc de Moustier a Ă©galement forgĂ© des Ă©lĂ©ments historiques tangibles dans les deux moulages en bronze. Plus prĂ©cisĂ©ment, le colonel Labouche lui a demandĂ© d’ajouter de la terre ou du sable provenant de plusieurs lieux importants de l’alliance. Chaque statue intĂšgre de la terre de Yorktown, en Virginie, site de la bataille finale et dĂ©cisive de l’indĂ©pendance des États-Unis en 1781. Pour la statue du corps des Marines, en bleu, Luc de Moustier a Ă©galement ajoutĂ© de la terre du Bois Belleau, une forĂȘt française oĂč s’est dĂ©roulĂ©e une bataille dĂ©cisive pour le corps des Marines en 1918. Dans la statue de l’armĂ©e de terre, en vert, il a ajoutĂ© du sable de la Omaha Beach, en Normandie, oĂč les forces alliĂ©es ont dĂ©barquĂ© le jour J en 1944.

L’histoire de la famille de l’artiste est marquĂ©e par les liens entre la France et les États-Unis. Deux de ses ancĂȘtres ont Ă©tĂ© les derniers diplomates envoyĂ©s par le roi Louis XVI avant la RĂ©volution française, et son grand-pĂšre maternel faisait partie de l’opĂ©ration Torch qui a eu lieu en novembre 1942 et a contribuĂ© Ă  la victoire des forces alliĂ©es pendant la Seconde Guerre mondiale.

Compte tenu de l’histoire Ă  plusieurs niveaux que partagent les Chevaliers de Colomb et les deux pays, l’Ordre a Ă©tĂ© co-commanditaire du projet de sculpture Foch-Pershing, aux cĂŽtĂ©s d’autres organisations, sur invitation du colonel Labouche. Le MaĂźtre SuprĂȘme Michael McCusker a reprĂ©sentĂ© le Conseil suprĂȘme lors de l’évĂ©nement du 3 fĂ©vrier, au cours duquel plusieurs dignitaires, un

descendant du maréchal Foch et Luc de Moustier ont prononcé des allocutions.

« L’amitiĂ© entre deux pays est un bien joli mot, mais l’amitiĂ© entre deux personnes est une rĂ©alitĂ©, c’est ce qui porte fruit », a dĂ©clarĂ© Luc de Moustier. Il s’agit de l’amitiĂ© entre La Fayette, Rochambeau et de Grasse et Washington, de Foch et Pershing, et surtout entre les anonymes qui, depuis prĂšs de 250 ans, donnent chair et sens Ă  la relation de la « plus ancienne alliance ».

Lorsque le 125e anniversaire du quatriĂšme degrĂ© a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© Ă  la cathĂ©drale Saint-Patrick de New York, le 22 fĂ©vrier, le colonel Labouche et le dĂ©putĂ© territorial Arnaud BouthĂ©on, de France, Ă©taient parmi les Chevaliers français prĂ©sents. Les deux hommes travaillent actuellement Ă  l’élaboration d’une exemplification de quatriĂšme degrĂ© spĂ©cifiquement pour la France.

« Ce que j’ai observĂ© entre les Chevaliers et l’armĂ©e, Ă©tant moimĂȘme militaire, c’est la volontĂ© de servir, qu’un bon Chevalier dĂ©fende non seulement les principes d’unitĂ©, de charitĂ© et de fraternitĂ©, mais aussi le patriotisme », a expliquĂ© le colonel Labouche. « C’est tout Ă  fait logique », a-t-il ajoutĂ©, soulignant que l’amour du prochain et l’amour du pays vont de pair.

« Ça commence par la famille, puis par les voisins et la communautĂ© », a dĂ©clarĂ© le colonel Labouche. « Cela s’étend Ă  votre pays en gratitude Ă  Dieu et en service de son amour pour tous. » B

MADALAINE ELHABBAL est journaliste à la Catholic News Agency et écrit de Washington, D.C.

« VOUS M’AVEZ VISITÉ »

Les ministres de la prison traitent de la misĂ©ricorde et du pardon du Christ dans l’esprit du bienheureux Michael McGivney

Cinq jours avant l’exĂ©cution de James « Chip » Smith le 1er septembre 1882, l’abbĂ© Michael J. McGivney a cĂ©lĂ©brĂ© une grande messe Ă  la prison de New Haven, au Connecticut, oĂč Smith Ă©tait dĂ©tenu.

GrĂące Ă  d’innombrables heures que l’abbĂ© McGivney, jeune vicaire de l’église St. Mary’s, a passĂ© Ă  exercer son ministĂšre, Smith est devenu un homme trĂšs diffĂ©rent de ce qu’il Ă©tait deux ans plus tĂŽt. En dĂ©cembre 1880, Smith alors ĂągĂ© de 21 ans, a troublĂ© la paix dans la ville voisine d’Ansonia en Ă©tat d’ébriĂ©tĂ©. Dans une escarmouche avec le chef de police, Daniel J. Hayes, il l’a atteint d’un coup de feu Ă  l’abdomen. Hayes est dĂ©cĂ©dĂ© quatre jours plus tard, et Smith a finalement Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort.

En visitant la prison de New Haven, l’abbĂ© McGivney est devenu un pĂšre spirituel pour Smith, qui a entrepris une profonde conversion, et pour d’autres dĂ©tenus.

« À sa demande, je demande Ă  chacun d’entre vous de prier pour qu’à son arrivĂ©e, vendredi prochain, il puisse mourir pieusement », a dit le abbĂ© McGivney aux 150 personnes prĂ©sentes Ă  la messe tenue Ă  la prison le dimanche 27 aoĂ»t. « Si je pouvais rester fidĂšle Ă  mon devoir et, en mĂȘme temps, ne pas ĂȘtre lĂ  vendredi prochain, je m’échapperais de ce qui est possiblement l’épreuve

la plus Ă©prouvante de ma vie. Mais cette triste tĂąche est placĂ©e sur mon chemin par la providence et doit ĂȘtre accomplie. »

Cinq jours plus tard, le prĂȘtre de 30 ans a marchĂ© avec Smith jusqu’à la potence. Smith a calmement acceptĂ© son destin et est mort avec un insigne en tissu arborant le SacrĂ©-CƓur, que l’abbĂ© McGivney lui avait donnĂ©, Ă©pinglĂ© prĂšs de son propre cƓur. Plus tĂŽt cette mĂȘme annĂ©e, le 29 mars, l’Ordre des Chevaliers de Colomb (CdeC) a Ă©tĂ© fondĂ© officiellement. L’abbĂ© McGivney a fondĂ© l’Ordre en s’appuyant sur les principes de charitĂ©, d’unitĂ© et de fraternitĂ©, les mĂȘmes vertus qu’il a dĂ©montrĂ©es chaque fois qu’il a franchi les portes de la prison pour visiter Smith et d’autres dĂ©tenus.

Aujourd’hui, dans l’esprit du bienheureux Michael McGivney, des centaines d’aumĂŽniers des CdeC et d’autres CdeC servent de mentors et de conseillers pour des personnes incarcĂ©rĂ©es, reconnaissant que le Christ sommeille en eux : « j’étais en prison, et vous ĂȘtes venus vers moi » (Mt 25, 36). Dans les pages suivantes, les ministres et bĂ©nĂ©voles de la prison du Massachusetts, de la Californie et du Nouveau-Brunswick, au Canada, expliqueront comment marcher dans la foi avec des dĂ©tenus est intĂ©grĂ© dans le tissu de leur identitĂ© en tant que Chevaliers.

PÈRES DES ORPHELINS

Lorsque David Bergeron a commencĂ© son cours de formation de la foi et d’étude de la Bible avec une abondance de nouvelles bibles Ignatius, avec une bordure dorĂ©e qui tapisse les bords de chaque page, c’était comme le matin de NoĂ«l pour ses Ă©lĂšves : des dĂ©tenus au centre correctionnel du comtĂ© de Hampden Ă  Ludlow, au Massachusetts.

« J’étais tellement heureux de rencontrer ces gars, la joie sincĂšre qu’ils ressentaient de recevoir ces toutes nouvelles bibles. Tout le monde a mis son nez sur la Bible pour la sentir, a racontĂ© M. Bergeron en riant.

« J’ai dĂ©crit aux gars [ses frĂšres Chevaliers] leur enthousiasme aprĂšs avoir reçu ces bibles. »

M. Bergeron, membre du Conseil 3535 Ludlow (Massachusetts) qui a enseignĂ© l’étude de la Bible et les cours de formation de la foi Ă  Hampden pendant 11 ans a dĂ©crit l’enthousiasme des dĂ©tenus Ă  ses frĂšres Chevaliers.

L’an dernier, le Conseil 3535 a adoptĂ© ce qu’on appelle maintenant le ministĂšre de la prison du bienheureux Michael McGivney, grĂące Ă  l’invitation de Rob Powell, membre du conseil. En plus de 30 ans, M. Powell a Ă©tĂ© conseiller, gestionnaire de conseillers et surintendant adjoint au centre correctionnel de Ludlow et Ă  la prison de Springfield.

« David est une figure paternelle pour ces hommes qui n’ont pas de pĂšre, comme c’est aussi le cas pour moi », a dit M. Powell.

« Le rĂŽle le plus important que j’ai jouĂ© a Ă©tĂ© celui d’abbĂ© pour ces 500 hommes dans mon Ă©tablissement. »

Le conseil fournit des documents d’instruction catholique, ainsi que des bibles et des rosaires, au ministùre.

Les lundis, les dĂ©tenus qui y sont intĂ©ressĂ©s se rĂ©unissent dans la chapelle, oĂč le diacre Paul Mazzariello, qui agit comme aumĂŽnier de prison, expose l’adoration eucharistique. Les dĂ©tenus se rejoignent pour prier le rosaire et chanter des hymnes avant le Saint-Sacrement, et aprĂšs la bĂ©nĂ©diction, M. Bergeron dirige l’étude de la Bible et la formation de la foi. Les sujets vont des excuses aux sacrements en passant par la Sainte MĂšre bĂ©nie et les saints, avec beaucoup de questions et rĂ©ponses.

En tout, le duo passe deux heures avec environ une douzaine d’hommes. Les prisonniers ne sĂ©journent pas longtemps Ă  l’installation. Ils sortent de prison ou sont transfĂ©rĂ©s Ă  une prison de niveau supĂ©rieur aprĂšs deux Ă  trois ans. Or, mĂȘme une pĂ©riode aussi courte, selon M. Bergeron, peut avoir une incidence importante et avoir une influence durable.

« Au dĂ©part, avant que de commencer Ă  exercer le ministĂšre de la prison, j’avais peu d’empathie [pour les dĂ©tenus]. Je me disais : “On rĂ©colte ce que l’on sĂšme”, a admis M. Bergeron. Mais une fois que je les ai rencontrĂ©s en personne, je me suis immĂ©diatement rendu compte que seule la grĂące de Dieu m’évite de ne pas faire partie de ces gens. Pour subir un tel sort, tout ce qu’il faut, c’est une formation insuffisante et quelques faux pas. »

David Bergeron (centre) et Rob Powell (droite), tous deux membres du Conseil 3535 Ludlow (Massachusetts), avec l’aumĂŽnier de prison le diacre Paul Mazzariello Ă  l’entrĂ©e du centre correctionnel du comtĂ© de Hampden Ă  Ludlow.

Il ne fait aucun doute que le ministĂšre de la prison du bienheureux Michael McGivney change des vies.

« Voir ces hommes se préparer et recevoir les sacrements et grandir dans leur vie de foi encourage énormément ma propre foi, a déclaré M. Bergeron. Ce ministÚre a été une bénédiction divine. »

L’ESPOIR ET LA GUÉRISON EN ACTION

« J’ai vu ce que le mal peut faire pour un ĂȘtre humain et Ă  quel point il est destructeur, a affirmĂ© l’abbĂ© Humberto Gomez, prĂȘtre du diocĂšse de Sacramento. Pourtant, je crois plus que quiconque que tout le monde est capable de changer, de guĂ©rir et de se rĂ©tablir. »

L’abbĂ© Gomez, qui a Ă©tĂ© Ă©levĂ© au Mexique, est membre du Conseil de Saint-Sacrement 5322 de Rancho Cordova et a exercĂ© son ministĂšre dans des prisons pendant prĂšs de deux dĂ©cennies. AprĂšs avoir jouĂ© le rĂŽle d’aumĂŽnier pendant neuf ans dans un Ă©tablissement correctionnel pour jeunes, il est aumĂŽnier Ă  temps plein Ă  la prison d’état de Folsom depuis 2016. PĂ©nitencier de sĂ©curitĂ© moyenne prĂšs de la capitale de l’état, Folsom est la deuxiĂšme plus ancienne prison en Californie et loge plus de 2 500 dĂ©tenus.

« Certains participent Ă  nos services religieux, comme la messe dominicale, la priĂšre du rosaire et d’autres dĂ©votions, tandis que d’autres participent Ă  nos programmes de justice rĂ©paratrice pour

« L’une des personnes incarcĂ©rĂ©es m’a remerciĂ© d’ĂȘtre devenu son aumĂŽnier, soulignant : “Nous sommes membres du diocĂšse nous aussi.” Et il avait raison. Leur incarcĂ©ration ne fait pas disparaĂźtre leur appartenance au corps du Christ. »

entreprendre leur rĂ©habilitation, explique l’abbĂ© Gomez. Je suis toujours disponible pour les personnes incarcĂ©rĂ©es lorsqu’elles ont besoin de conseils et de soutien spirituel. »

L’abbĂ© Gomez a Ă©tĂ© tĂ©moin personnellement de nombreuses vies changĂ©es par la misĂ©ricorde de Dieu et se sent bĂ©ni d’ĂȘtre « un instrument de rĂ©conciliation et d’espoir pour la personne incarcĂ©rĂ©e ».

Il se rappelle un homme, emprisonné depuis plus de 30 ans à Folsom, qui est devenu catholique au fil du temps.

« Il a racontĂ© son histoire avec [autres prisonniers] au sujet de sa transformation, et Ă  la fin de son bref discours, il a dit : “La foi et l’espoir en Dieu vous aideront Ă  trouver un nouveau mode de vie. Ne renoncez jamais Ă  votre foi”, a racontĂ© l’abbĂ© Gomez.

L’une des personnes incarcĂ©rĂ©es m’a remerciĂ© d’ĂȘtre devenu son aumĂŽnier, soulignant : “Nous sommes membres du diocĂšse nous aussi.” Et il avait raison, a affirmĂ© l’abbĂ© Gomez. Leur incarcĂ©ration ne fait pas disparaĂźtre leur appartenance au corps du Christ. »

Dave Adam, membre du Conseil 4540 Father Grealy Ă  Roseville, qui fait du bĂ©nĂ©volat auprĂšs du ministĂšre de la prison de Folsom, a dĂ©clarĂ© qu’il appelle les dĂ©tenus « gentlemen » par respect pour la dignitĂ© divine.

Adam a aussi eu d’innombrables rencontres transformatrices au cours de ses 15 annĂ©es au ministĂšre de la prison. L’une de ces

Photo par Krista Mai

À droite : Craig Murphy et le pĂšre Phil Mulligan, membres du Conseil 9270 Immaculate Heart of Mary Ă  Riverview, au NouveauBrunswick, dans l’église Immaculate Heart of Mary, oĂč le pĂšre

Phil est prĂȘtre. ‱ En regard : Les ministres de prison et frĂšres Chevaliers, le pĂšre Humberto Gomez et Dave Adam, devant la porte est de la prison de l’état de Folsom, la deuxiĂšme plus ancienne prison de la Californie.

rencontres a eu lieu avec un dĂ©tenu nommĂ© « Moot » lors d’une sĂ©ance de priĂšre et de partage international du MinistĂšre de la prison de Kairos.

« Je me suis senti obligĂ© de lui dire “JĂ©sus vous aime”, puis il m’a rĂ©pondu : “dites-le sans ce sourire sur votre visage”, se rappelle Adam.

J’ai dit : “Je suis dĂ©solĂ© d’ĂȘtre nĂ© avec cette allure stupide sur mon visage, mais JĂ©sus vous aime”, poursuit Adam. Au moment oĂč il s’est rendu Ă  environ un mĂštre de moi, des larmes coulaient sans cesse de ses yeux. Il a mis ses bras autour de moi, m’a donnĂ© un cĂąlin, puis m’a dit : “J’en avais besoin.” »

En plus de travailler Ă  Folsom, Adam fait du bĂ©nĂ©volat Ă  la prison d’état Ă  sĂ©curitĂ© maximale de Sacramento, oĂč il est prĂ©sident du conseil consultatif de Kairos.

« Ma vocation en tant que Chevalier est de servir ceux qui sont détestés, rejetés et jetés par la population qui se retrouve en prison, a déclaré Adam. Une personne qui vient à la rencontre du Christ, ou entreprend une étude biblique peut se dissocier des gangs. On voit les changements se produire en eux. Cela en vaut la peine. »

L’abbĂ© Gomez s’inspire de la vision du bienheureux Michael McGivney.

« J’ai toujours Ă©tĂ© inspirĂ© par les principes fondamentaux qu’il a transmis aux Chevaliers pour habiliter les hommes catholiques Ă  vivre leur foi, Ă  chercher l’espoir, mĂȘme dans les milieux sombres », a-t-il expliquĂ©. Nous sommes ainsi obligĂ©s Ă  ĂȘtre des gens en action. »

« ICI POUR MARCHER AVEC VOUS »

L’aumĂŽnier de prison Craig Murphy, membre du Conseil 9270 Immaculate Heart of Mary Ă  Riverview, au Nouveau-Brunswick, ne cache aucun truc de magie dans sa manche lorsqu’il rencontre un dĂ©tenu; le truc rĂ©side dans la manche elle-mĂȘme. Ses vĂȘtements aux couleurs vives et ses espadrilles Nike, dit-il, aident Ă  briser la glace.

« Mon truc vient de mes vĂȘtements, a blaguĂ© M. Murphy, aumĂŽnier de prison depuis 27 ans. « J’adore les vĂȘtements colorĂ©s, loufoques, et utiliser un peu d’humour. Je veux secouer les gens un peu et les amener Ă  penser : “Ah bon, il est aumĂŽnier? Un aumĂŽnier catholique? Que faites-vous dans une prison?” »

Ces facteurs m’ont vraiment permis d’accompagner ces gars et de dĂ©velopper des relations et de faire preuve d’ouverture et d’honnĂȘteté », a-t-il soulignĂ©. Je leur dis, “HĂ©, vous avez dĂ©jĂ  Ă©tĂ© jugĂ©; je ne suis pas lĂ  pour vous juger. Je suis lĂ  pour vous accompagner. »

Depuis les neuf derniĂšres annĂ©es, M. Murphy est directeur de l’aumĂŽnerie de la rĂ©gion de l’Atlantique pour Bridges of Canada, un mentorat spirituel multifoi et un service d’aumĂŽnerie, oĂč il supervise 18 aumĂŽneries dans cinq institutions fĂ©dĂ©rales. Il visite

les prisonniers environ cinq à six jours par mois, passant la majeure partie de son temps au pénitencier Dorchester, un établissement correctionnel fédéral pour hommes à niveaux de sécurité multiples.

« Ils veulent participer, faire une lecture Ă  la messe, et ils veulent suivre et ĂȘtre là », dit M. Murphy. Il existe une faim et un dĂ©sir de nourrir cette partie de notre Ăąme. »

L’abbĂ© Phil Mulligan, pasteur de l’unitĂ© pastorale Immaculate Heart of Mary (composĂ©e de quatre paroisses) et aumĂŽnier du Conseil 9270, est un collaborateur essentiel du ministĂšre de M. Murphy. Il a passĂ© environ trois ans Ă  cĂ©lĂ©brer des messes au pĂ©nitencier Dorchester, mais il travaille au ministĂšre de la prison depuis 28 ans.

« Dans la courte pĂ©riode oĂč l’abbĂ© McGivney a vĂ©cu, il a mis les personnes pauvres et marginalisĂ©es Ă  l’avant et au centre de sa vie », a dĂ©clarĂ© l’abbĂ© Mulligan. « Quand j’interagis avec un dĂ©tenu, je lui demande : “qui est la personne sous cette tenue de prisonnier? De plus en plus, je vois simplement un enfant de Dieu qui a peut-ĂȘtre pris de mauvaises dĂ©cisions.” »

M. Murphy, qui s’est joint Ă  l’Ordre en 2022, a dĂ©clarĂ© que l’hĂ©ritage du bienheureux Michael McGivney, et surtout son ministĂšre, aux hommes comme Chip Smith, vibre en lui.

C’est encourageant Ă  savoir », dit M. Murphy, qu’en accompagnant cette personne, je suis ces traces. » B

APRILLE HANSON SPIVEY est une rĂ©dactrice indĂ©pendante catholique du centre de l’Arkansas.

Fernando Villa JimĂ©nez, membre du Conseil St. Clement 3283 Ă  Lake Station, dans l’Indiana, prĂ©pare un mĂ©lange de ciment pour les nouvelles dalles de plancher Ă  la paroisse de St. Francis Xavier. De aoĂ»t 2024 Ă  mars 2025, les membres du conseil ont rĂ©novĂ© quatre salles de bains Ă  l’église, contribuant Ă  l’installation de nouveaux planchers et de nouveaux murs, au remplacement des toilettes et plus encore. Le travail des Chevaliers a permis Ă  l’église d’économiser environ 60 000 $.

La Foi

UN SERVICE FRATERNEL

À la demande du pùre

PILIER DU SOUTIEN PAROISSIAL

Le Conseil Gilmour 310 Ă  Highland Heights, en Ohio, a rĂ©cemment fait don de 10 000 $ Ă  chacune des trois paroisses que le conseil sert : St. Clare Ă  Lyndhurst pour souligner le 80e anniversaire de la paroisse; St. Paschal Baylon Ă  Highland Heights pour sa campagne de financement; et St. Francis of Assisi Ă  Gates Mills. Les fonds proviennent en partie de la vente de l’immeuble de sociĂ©tĂ© du conseil.

DES AIGLES REÇOIVENT LEURS

AILES BIBLIQUES

Depuis environ 30 ans, le Conseil Father O’Hanlon 4678 Ă  State College, en Pennsylvanie, donne une nouvelle Bible aux jeunes paroissiens catholiques locaux qui ont obtenu le rang d’Eagle Scout. Une centaine de bibles ont Ă©tĂ© remises au cours de cette pĂ©riode, un ou plusieurs Chevaliers assistant Ă  la cĂ©rĂ©monie de la Cour d’honneur de chaque scout pour lui prĂ©senter la bible.

SOUS LE REGARD DE LA MÈRE

Lorsque les Chevaliers ont remarquĂ© que le jardin marial de l’école St. Dominic Ă©tait envahi par la vĂ©gĂ©tation, le Conseil Aldo J. Zazzi 6992 Ă  Kingsport, au Tennessee, a organisĂ© une journĂ©e de travail Ă  l’école. Les

membres du conseil ont coupĂ© l’herbe et enlevĂ© les mauvaises herbes, taillĂ© les arbres et les arbustes, nettoyĂ© la statue de la Sainte Vierge du jardin et Ă©talĂ© du paillis autour de la statue pour s’assurer qu’elle reste dĂ©gagĂ©e.

UNE GARDE D’HONNEUR POUR

LA RETRAITE POUR HOMMES

Des Chevaliers du DegrĂ© du patriotisme de l’AssemblĂ©e Msgr. Wrobel 1728, Ă  Alexandria, au Minnesota, ont assurĂ© la garde d’honneur Ă  une messe cĂ©lĂ©brĂ©e par l’évĂȘque Andrew Cozzens de Crookston lors d’une retraite pour hommes Ă  l’église St. Mary. Plus de 100 hommes ont participĂ© Ă  la retraite, organisĂ©e par des membres de deux conseils locaux des Chevaliers de Colomb.

PANIER À PIQUE-NIQUE

PAROISSIAL

Les membres du Conseil John Fitzgerald Kennedy 5486 Ă  Lincoln Park, au New Jersey, ont prĂ©parĂ© des hamburgers et des hot-dogs pour un pique-nique paroissial Ă  l’église catholique St. Joseph. Plus de 150 personnes ont participĂ© au pique-nique, au cours duquel les Chevaliers ont Ă©galement fourni des jeux de pelouse et des divertissements musicaux.

Steven Roth, le directeur des vocations pour l’archevĂȘchĂ© de Baltimore et frĂšre Chevalier, les membres du Conseil Loyola University Maryland 15000 Ă  Baltimore ont aidĂ© les sĂ©minaristes de l’archevĂȘchĂ© Ă  rĂ©aliser leur projet annuel de journĂ©e de service. AprĂšs avoir commencĂ© la journĂ©e avec une messe Ă  la maison de retraite Msgr. O’Dwyer Ă  Sparks, les sĂ©minaristes et les Chevaliers universitaires ont peinturĂ© des chambres d’étudiant du centre, qui est frĂ©quemment utilisĂ© par les groupes de confirmation de la paroisse pour les retraites de fin de semaine.

Steven Rychlik, membre du Conseil Christ the King 7196 Ă  Belton, au Texas, aide son fils Jonathan Ă  prĂ©parer du poisson pour l’un des trois repas de poisson frit du conseil Ă  la paroisse Christ the King. Les repas de poisson frit ont permis de recueillir 1 500 $ pour le programme de bourses d’études du Conseil 7196.

EN HAUT: Photo par Denis A. Duriga

La Famille

Une femme transporte un sac de riz qu’elle a reçu du Conseil S.K. Pedro Caunan 9329 Ă  Tagbilaran City, aux Visayas, pendant la distribution alimentaire du conseil Ă  Banacon Island. En plus de planter des mangroves, les membres du conseil ont donnĂ© du riz et des vĂȘtements Ă  45 personnes.

UNE AIDE POUR PAYER DES FRAIS MÉDICAUX

Le Conseil Warren 474 Ă  Phillipsburg, au New Jersey, a rĂ©cemment fait don de 18 000 $ amassĂ©s lors d’une collecte de fonds annuelle Ă  Nick et Ă  Amanda Devaney, dont le fils de 6 ans, Samuel, a reçu un diagnostic de cancer du cerveau rare et agressif en 2023. Le don du conseil servira Ă  payer des traitements qui ne sont pas couverts par l’assurance de la famille, comme une prothĂšse oculaire pour Samuel, qui a perdu son Ɠil gauche lorsque la tumeur a Ă©tĂ© enlevĂ©e.

MAÏS SUCRÉ

Au cours des derniĂšres annĂ©es, les Chevaliers du Conseil Sts. Peter and Paul 10052 Ă  Braham, au Minnesota, ont rĂ©coltĂ© environ un acre de maĂŻs sucrĂ© dans le cadre d’une collecte de fonds annuelle, gĂ©nĂ©rant environ 5 500 $ de la vente de plus de 12 000 Ă©pis de maĂŻs en 2024. Les fonds serviront Ă  financer des dons Ă  des banques alimentaires, des centres de ressources pour femmes enceintes, des bourses d’études pour Ă©tudiants des Ă©coles secondaires de la rĂ©gion et plus encore.

BOURSES D’ÉTUDES ACCORDÉES

Le Conseil St. Thomas Ă  Becket 9781 Reston, en Virginie, a prĂ©sentĂ© sa bourse d’études collĂ©giales annuelle de 2 000 $ Ă  un finissant du secondaire de l’église catholique St. Thomas Becket.

LES CHEVALIERS VIENNENT EN AIDE AUX VICTIMES

D’UN

OURAGAN

Les membres du Conseil All Saints 14475 Ă  Lake Wylie, en Caroline du Sud, ont fait un don de plus de 4 500 $ Ă  des familles touchĂ©es par l’ouragan Helene et ont votĂ© pour faire un don supplĂ©mentaire de 3 000 $ en fonds du conseil. L’argent a Ă©tĂ© envoyĂ© Ă  plusieurs conseils de la rĂ©gion touchĂ©e par l’ouragan.

PRÈS DE 60 ANS DE SERVICE

Le Conseil Don Febian R. Millar 5973 Ă  Tayabas, Luçon Sud, a collaborĂ© avec des travailleurs de la santĂ© locaux pour distribuer de la nourriture aux gens du quartier Obias. Environ 150 personnes ont Ă©galement reçu des consultations mĂ©dicales gratuites et d’autres tests mĂ©dicaux pendant l’évĂ©nement, que le Conseil 5973 a organisĂ© pour souligner l’anniversaire de sa fondation en 1967.

DÉJEUNER FAMILIAL MENSUEL

Chaque mois, les Chevaliers du Conseil Springfield (Illinois) 364 prĂ©parent le dĂ©jeuner pour des familles dans le besoin lors d’un Ă©vĂ©nement organisĂ© par l’organisme Helping Hands de Springfield. Depuis cinq ans, le Conseil 364 contribue Ă  la prĂ©paration des repas, servant jusqu’à 100 personnes par mois.

PRÊTS À SERVIR

Les Chevaliers du Conseil 17383 Church of the Madalene Ă  Tulsa, en Oklahoma, ont appris qu’une paroissienne avait besoin de sortir plusieurs articles et meubles de sa maison, mais qu’elle n’avait personne pour l’aider. Le Conseil 17383 a organisĂ© une journĂ©e de service pour transporter les articles vers un magasin d’occasions local.

Des membres du Conseil Jubinville 3579 à Lorette, au Manitoba, chargent les denrées données par une coopérative alimentaire locale qui seront livrées au Centre de ressources alimentaires Taché, qui fournit de la nourriture à plus de 100 familles. Le Conseil 3579 a récemment fait don de 1 500 $CA au centre et les Chevaliers recueillent réguliÚrement des denrées et du lait pour les clients du centre.

Photo par James Rinn

Le directeur suprĂȘme Scott O’Connor, un ancien dĂ©putĂ© d’État de la Floride, accueille Pedro, un jeune garçon de Saltillo, au Mexique, qui a reçu un nouveau fauteuil roulant donnĂ© par les Chevaliers du Texas par l’intermĂ©diaire de l’organisme American Wheelchair Mission. Deux conseils locaux ont collaborĂ© pour amasser plus de 230 000 $, finançant prĂšs de 1 100 fauteuils roulants distribuĂ©s aux clients de trois centres de rĂ©adaptation pour enfants au Mexique.

MANTEAUX QUÉBÉCOIS

Le Conseil Beauce 2283 Ă  Saint-Georges, au QuĂ©bec, a fait don de 24 manteaux d’hiver Ă  la Maison de la famille Beauce-Etchemin, un centre de services aux familles de la rĂ©gion qui distribuera les vĂȘtements aux enfants dans le besoin. Le don a Ă©tĂ© fait dans le cadre du programme « Des manteaux pour les enfants » des Chevaliers de Colomb.

PLANTER DES GRAINES

Des Chevaliers du Conseil Dr. Jose Rizal 5507 Ă  Calamba, Luçon Sud, et des Ă©lĂšves de l’école primaire Central 2 ont travaillĂ© ensemble pour planter 40 arbres moringa Ă  l’école. Le Conseil 5507 a organisĂ© l’évĂ©nement pour promouvoir la durabilitĂ© et favoriser l’engagement communautaire.

LE DÉJEUNER EST SERVI

L’AssemblĂ©e Msgr. Randy D. McClellan 3594 Ă  Derry, au New Hampshire, a prĂ©parĂ© un dĂ©jeuner pour environ 50 personnes lors de son dĂ©jeuner annuel pour les premiers rĂ©pondants de plusieurs services locaux. L’AssemblĂ©e 3594 organise le dĂ©jeuner depuis trois ans.

COURONNES COMMÉMORATIVES

L’AssemblĂ©e Father James F. O’Reilly 2507 Ă  Hoover, en Alabama, a honorĂ© les anciens combattants et les militaires, y compris les prisonniers de guerre et les militaires disparus, en dĂ©posant des couronnes commĂ©moratives dans l’espace de rassemblement Ă  l’église catholique Prince of Peace.

DU PLAISIR AU CHAMPIONNAT DE LANCER LIBRE

Plus de 50 enfants ĂągĂ©s de 9 Ă  14 ans ont participĂ© au championnat annuel de lancer libre des Chevaliers de Colomb organisĂ© Ă  l’école secondaire Brother Rice par le Conseil Father Perez 1444 Ă  Chicago. Cinq gagnants ont Ă©tĂ© choisis pour participer Ă  la compĂ©tition de district.

SOUTENIR DES BONNES CAUSES

Le Conseil Light of Christ 8726 Ă  Sinking Spring, en Pennsylvanie, a amassĂ© 19 000 $ lors de son tournoi de golf annuel de bienfaisance. Les fonds ont Ă©tĂ© rĂ©partis Ă©galement entre quatre organisations : Mary’s Shelter, Opportunity House, John Paul II Center for Special Learning et le St. Ignatius Loyola Scholarship Fund.

La Communauté

Les Chevaliers du DegrĂ© du patriotisme de l’AssemblĂ©e Archbishop John F. Donoghue 3313 Ă  Atlanta se mettent au garde-Ă vous lors d’une cĂ©rĂ©monie de retrait du drapeau organisĂ©e par l’AssemblĂ©e. En 2024, plus de 100 drapeaux vieux et usĂ©s ont Ă©tĂ© recueillis dans des boĂźtes de dĂ©pĂŽt installĂ©es par les Chevaliers Ă  la cathĂ©drale Christ the King et l’église catholique Holy Spirit pour qu’ils soient retirĂ©s conformĂ©ment au U.S. Flag Code.

AIDE À L’ORGANISME HABITAT POUR L’HUMANITÉ

Les membres du Conseil George C. Shields 420 Ă  Mansfield, dans le Massachusetts, ont aidĂ© Ă  construire une maison pour une famille locale avec l’organisme Habitat pour l’humanitĂ©. Le Conseil 420 a participĂ© au projet dans le cadre des cĂ©lĂ©brations du 125e anniversaire de l’affrĂštement du conseil en 1899.

EN HAUT À
GAUCHE: Photo par Randy Hale

La Vie

UNE ABONDANCE DE SOUTIEN

Le Conseil Dr. John M. McLoughlin 2325 Ă  Oregon City, en Oregon, a fait don de 1 000 $ aux Jeux olympiques spĂ©ciaux du comtĂ© de Clackamas pour parrainer une ligue de quilles pour les personnes handicapĂ©es. Stephen Ford, membre du conseil, a agi Ă  titre d’entraĂźneur pour l’une des Ă©quipes de la ligue pour la saison de trois mois.

James Cullen, directeur des programmes pour la famille du Conseil Father Marquette 2984 Ă  Kewaunee, au Wisconsin, et Rose, une bĂ©nĂ©vole du centre de ressources pour femmes enceintes Alexandrina, montrent quelques-uns des plus de 600 cache-couches et pyjamas pour bĂ©bĂ©s recueillis par les Chevaliers. Le Conseil 2984 a collaborĂ© avec les Ă©lĂšves de l’école catholique locale et la paroisse Holy Rosary pour recueillir les articles pour bĂ©bĂ©s.

Les Sires Chevaliers de l’AssemblĂ©e Father John G. Parish 3510 Ă  Wake Forest, en Caroline du Nord, forment une arche d’épĂ©e pour accueillir les invitĂ©s Ă  une danse « Night to Shine », un Ă©vĂ©nement qui permet aux personnes handicapĂ©es de vivre l’expĂ©rience d’un bal de finissants, parrainĂ© par le Conseil 11234 St. Catherine of Siena. PrĂšs de 90 Chevaliers de plusieurs conseils locaux et membres de leurs familles Ă©taient parmi les 300 bĂ©nĂ©voles de l’évĂ©nement.

PATRONS DES ARTS

Le Conseil Father Joseph M. Baker 3599 Ă  Panama City, en Floride, a fait don de 500 $ Ă  Pyramid, qui offre des programmes d’arts visuels et d’arts du spectacle aux personnes handicapĂ©es. Le Conseil 3599 soutient l’organisme Pyramid et d’autres programmes pour les personnes handicapĂ©es depuis plus de 10 ans.

BASTION DES COLLECTES DE SANG

Plus de 60 chopines de sang ont Ă©tĂ© recueillies lors d’une rĂ©cente collecte de sang organisĂ©e par le Conseil Father Richard C. Joyce 2270 Ă  Montgomery, dans l’état de New York. La collecte Ă©tait la 100e collecte organisĂ©e par le Conseil 2270 depuis 2002, avec un total de plus de 5 000 dons de sang recueillis.

REFUGE SÉCURITAIRE

Le Conseil St. Lucy of Racine (Wisconsin) 15659 a collaboré avec le service des incendies de la ville et les organismes provie du Wisconsin pour amasser 15 500 $ pour une nouvelle boßte pour bébé « Safe Haven » installée à la station de pompiers

4 du service. Lors d’une cĂ©rĂ©monie d’inauguration, le pĂšre Juan Manuel Camacho, prĂȘtre de l’église catholique St. Lucy, a bĂ©ni la nouvelle boĂźte pour bĂ©bĂ©, la premiĂšre Ă  ĂȘtre financĂ©e par les Chevaliers du Wisconsin et la troisiĂšme Ă  ĂȘtre installĂ©e dans l’état.

UN DON RECORD

Le Conseil Trinity 1466 Ă  Le Mars, en Iowa, a recueilli plus de 55 000 $ au cours de sa collecte de fonds par tĂ©lĂ©phone, donnant prĂšs de 50 000 $ au Life Skills Training Centre, qui aide les adultes handicapĂ©s Ă  trouver un emploi et Ă  dĂ©velopper des compĂ©tences professionnelles gĂ©nĂ©rales. Le conseil a Ă©galement fait don d’environ 5 500 $ aux Jeux olympiques spĂ©ciaux de l’Iowa. Depuis 1980, la collecte de fonds a gĂ©nĂ©rĂ© plus de 1,8 million de dollars pour les organismes qui soutiennent les personnes handicapĂ©es.

Veuillez soumettre les activitĂ©s de votre conseil Ă  l’adresse knightsinaction@kofc.org

De la nourriture pour les laissés-pour-compte

Les Chevaliers luttent au quotidien contre l’insĂ©curitĂ© alimentaire dans leur communautĂ© d’Ontario, s’assurant qu’aucun de leurs voisins n’est laissĂ© derriĂšre

Par Cecilia Engbert

CHAQUE JOUR, ON peut trouver Bill Graham, membre du Conseil Our Lady of Mount Carmel 12706 de Mississauga, en Ontario, en train de distribuer de la nourriture Ă  ceux qui ont faim dans sa communautĂ©, situĂ©e Ă  environ 30 kilomĂštres (19 miles) Ă  l’ouest de Toronto. AccompagnĂ© de sa femme, Shirley, et souvent d’autres frĂšres Chevaliers et bĂ©nĂ©voles, Bill regarnit des tables de par la ville, apportant nourriture et autres fournitures. Les gens s’arrĂȘtent aux tables pour prendre une bouchĂ©e, une bouteille d’eau ou une couverture, dĂ©pendamment de leurs besoins du moment.

Quand la pandĂ©mie de COVID-19 a frappĂ© il y a cinq ans, Bill et Shirley ont constatĂ© les effets du confinement sur leurs voisins Ă  faible revenu et sans emploi, dont plusieurs se sont retrouvĂ©s sans nourriture ou mĂȘme sans toit.

« Ils ont été oubliés », se rappelle Bill. « Ils sont devenus invisibles aux yeux des autres, et ils le savaient. En tant que Chevaliers, nous ne devons laisser aucun voisin derriÚre. »

Avec l’appui du Conseil 12706, les Graham ont créé un ministĂšre pour rĂ©pondre aux besoins qu’ils voyaient autour d’eux, et ont organisĂ© leur premiĂšre tablĂ©e en mars 2020. Aujourd’hui, on trouve, tous les jours, cinq points de distribution de nourriture Ă  Mississauga, et jusqu’à 15 000 livres de nourriture et de fournitures sont remis Ă 

quelque 2 000 personnes tous les mois. Grùce aux dons de banques alimentaires, de membres de la communauté et du Conseil 12706, qui a continué à offrir des dons et à organiser des collectes de denrées alimentaires, les tables sont regarnies chaque jour.

De 30 % Ă  40 % des gens qui se prĂ©sentent sont sans abri; pour beaucoup d’autres, les temps sont durs et ils doivent parfois choisir entre payer leur loyer et faire l’épicerie.

« C’est facile de se fermer les yeux », fait remarquer l’ancien Grand Chevalier Denzil Noronha, un bĂ©nĂ©vole rĂ©gulier. « Appuyer cette initiative a Ă©tĂ© important pour notre Conseil : suivre les enseignements de l’Évangile sur l’aide Ă  apporter aux gens dans le besoin, partager ce que Dieu nous a donnĂ©. »

Le projet a inspirĂ© plusieurs autres programmes du mĂȘme genre dans des villes voisines. Pour Bill, les gens qui se prĂ©sentent aux tablĂ©es sont des amis, et il se rapproche du Christ en Le servant auprĂšs des pauvres et de ses semblables.

« Cela modifie notre perception des sans-abri », confie-t-il. « Les Chevaliers cherchent Ă  soulager la souffrance par amour, sans penser Ă  des rĂ©compenses possibles pour eux-mĂȘmes. » ✱

— Cecilia Engbert est productrice de contenu pour le service de communication des Chevaliers de Colomb.

VALUATION EXHIBIT OF THE KNIGHTS OF COLUMBUS

In compliance with the requirements of

ASSETS — Actual and Contingent

1. Admitted

4%, 3.75%, 3.5%, 3.25%, 3%, 2.75%, 2.5%, 2.25%, 2%, 1.75%, 1.5%, 1.25%, 1%, the future assessments of the society, at the net rate now being collected, together with the now invested assets of the General Account Fund are sufficient to meet all certificates as they mature by their terms, with a margin of safety of $3,069,487,584 (or 10.91%) over the above statutory standards.

STATE OF: Connecticut

COUNTY OF: New Haven

The officers of this reporting entity, being duly sworn, each depose and say that they are the described officers of the said reporting entity, and that on the reporting period stated above, all of the herein described assets were the absolute property of the said reporting entity, free and clear from any liens or claims thereon, except as herein stated, and that this statement, together with related exhibits, schedules and explanations therein contained, annexed or referred to, is a full and true statement of all the assets and liabilities and of the condition and affairs of the said reporting entity as of the reporting period stated above, and of its income and deductions therefrom for the period ended, and have been completed in accordance with the NAIC annual statement instructions and accounting practices and procedure manual except to the extent that: (1) state law may differ; or, (2) that state rules or regulations require differences in reporting not related to accounting practices and procedures, according to the best of their information, knowledge and belief, respectively. Furthermore, the scope of this attestation by the described officers also includes the related corresponding electronic filing with the NAIC, when required, that is an exact copy (except for formatting differences due to electronic filing) of the enclosed statement. The electronic filing may be requested by various regulators in lieu of or in addition to the enclosed statement. Subscribed and sworn to before me this 21st day of February 2025.

Julie A. White, Notary Public

PATRICK E. KELLY, President

JOHN A. MARRELLA, Secretary

RONALD F. SCHWARTZ, Treasurer SEAL

OFFICIAL MAY 1, 2025:

To owners of Knights of Columbus insurance policies and persons responsible for payment of premiums on such policies: Notice is hereby given that in accordance with the provisions of Section 84 of the Laws of the Order, payment of insurance premiums due on a monthly basis to the Knights of Columbus by check made payable to Knights of Columbus and mailed to same at PO Box 1492, NEW HAVEN, CT 06506-1492, before the expiration of the grace period set forth in the policy. In Canada: Knights of Columbus, Place d’Armes Station, P.O. Box 220, Montreal, QC H2Y 3G7 ALL MANUSCRIPTS, PHOTOS, ARTWORK, EDITORIAL MATTER, AND ADVERTISING INQUIRIES SHOULD BE MAILED TO: COLUMBIA, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-9982. REJECTED MATERIAL WILL BE RETURNED IF ACCOMPANIED BY A SELF-ADDRESSED ENVELOPE AND RETURN POSTAGE. PURCHASED MATERIAL WILL NOT BE RETURNED. OPINIONS BY WRITERS ARE THEIR OWN AND DO NOT NECESSARILY REPRESENT THE VIEWS OF THE KNIGHTS OF COLUMBUS.

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COLUMBIA (ISSN 0010-1869/USPS #123-740) IS PUBLISHED 10 TIMES A YEAR BY THE KNIGHTS OF COLUMBUS, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326. PHONE: 203-752-4000, kofc.org. PRODUCED IN USA. COPYRIGHT © 2025 BY KNIGHTS OF COLUMBUS. ALL RIGHTS RESERVED. REPRODUCTION IN WHOLE OR IN PART WITHOUT PERMISSION IS PROHIBITED.

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PHILIPPINES FOR PHILIPPINES SECOND-CLASS MAIL AT THE MANILA CENTRAL POST OFFICE. SEND RETURN COPIES TO KCFAPI, FRATERNAL SERVICES DEPARTMENT, PO BOX 1511, MANILA.

Bill Graham (au centre) et d’autres Chevaliers du Conseil 12706 Our Lady of Mount Carmel Ă  Mississauga, en Ontario, viennent en aide Ă  une femme Ă  l’une des tablĂ©es soutenues par le conseil.
GAUCHE: Photo par Nadia Molinari

Chevaliers de la charité

Chaque jour, il est donné aux Chevaliers à travers le monde la possibilité de faire la différence, que ce soit à travers le service de leur communauté, la collecte de fonds ou la priÚre. Nous célébrons chaque Chevalier pour sa force, sa compassion et son dévouement à vouloir construire un monde meilleur.

Les membres de Conseil 5202 Brother Elzear Ă  l’UniversitĂ© St. Mary’s Ă  Winona, au Minnesota, se rĂ©unissent devant une construction de l’organisme Habitat pour l’humanitĂ© lors d’une journĂ©e de travail rĂ©cente. Les Chevaliers du collĂšge, qui ont participĂ© Ă  la construction pendant plusieurs mois, ont aidĂ© Ă  suspendre le revĂȘtement, Ă  fixer les conduits, Ă  peindre les bordures et ont continuĂ© les travaux d’isolation Ă  l’intĂ©rieur de la maison.

Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique «Chevaliers Ă  l’Ɠuvre». Les photos, avec une description, peuvent ĂȘtre envoyĂ©es par courriel Ă  knightsinaction@kofc.org .

« Ils m’ont montrĂ© le visage du Christ. »

Je n’arrivais pas Ă  mettre le doigt sur cette sensation jusqu’à ce que j’aie servi comme garçon d’autel Ă  la paroisse catholique ukrainienne St. Nicholas d’Edmonton. Je me souviens d’avoir regardĂ© mes mains pendant mon service et de m’ĂȘtre posĂ© la question si le Seigneur me demandait de les utiliser Ă  des fins de ministĂšre en tant que prĂȘtre.

Bien que j’avais pleinement l’intention d’intĂ©grer le sĂ©minaire, j’ai Ă©coutĂ© le conseil de mon pĂšre de faire mes Ă©tudes d’abord en Ă©ducation Ă  l’universitĂ©, oĂč je me suis retrouvĂ© Ă  lutter avec ma foi. Ce qui m’a aidĂ© Ă  surmonter cette Ă©preuve a Ă©tĂ© ma rencontre avec la Madonna House Apostolate, une communautĂ© de laĂŻcs dont les membres tiennent des promesses de pauvretĂ©, de chastetĂ© et d’obĂ©issance. Ils m’ont vraiment montrĂ© le visage du Christ. Lorsque j’ai rencontrĂ© ma femme Kim quelques annĂ©es plus tard, je l’ai emmenĂ©e Ă  la soupe populaire de la Madonna House Ă  notre deuxiĂšme rendez-vous.

J’ai Ă©pousĂ© Kim en 2007, j’ai intĂ©grĂ© le sĂ©minaire catholique ukrainien en 2011 et j’ai Ă©tĂ© ordonnĂ© prĂȘtre 1er janvier 2016. Le Seigneur a choyĂ© notre famille abondamment et m’a accordĂ© sa grĂące spĂ©ciale pour servir son peuple, que ce soit Ă  la table Ă  dĂźner familiale ou Ă  la table sainte du Seigneur.

PĂšre Michael Bombak

Éparchie catholique ukrainienne d’Edmonton

Conseil 7659 St. Nicholas Byzantine Ukrainian Calgary, Alberta

Photo
par
Nadia
Molinari

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