Columbia Mai 2025

Page 1


CHEVALIERS

Protégez votre avenir.

DÉTENDEZ-VOUS

maintenant.

Grâce à une bonne stratégie de rente, vous pouvez profiter des plus beaux moments de la vie sans vous soucier de vos finances. De plus, en vous associant aux Chevaliers de Colomb, vous aurez l’esprit tranquille en sachant que vous faites a aire avec un organisme sans but lucratif qui a une excellente solidité financière (coté A+ selon A.M. Best) et qui distribue une partie de ses revenus pour soutenir les prestations de ses membres ainsi que des causes caritatives et catholiques.

Pourquoi choisir les rentes de retraite des Chevaliers de Colomb?

• Revenu garanti – à vie, grâce à des prestations de retraite régulières et fiables.

• Options flexibles – avec divers régimes de rentes adaptés à vos objectifs financiers.

• Croissance à imposition di érée – pour faire fructifier plus rapidement votre épargneretraitectout en profitant d’avantages fiscaux.

• Sécurité fondée sur la foi – nos réserves sont investies conformément aux principes catholiques.

Columbia

Les catéchistes du diocèse de Yola, dans l’est du Nigéria, ensemble lors du dimanche de la Pentecôte en 2024. Cette photo fait partie d’une exposition intitulée « Parmi les persécutés et déplacés » au Centre de pèlerinage du bienheureux Michael McGivney à New Haven, au Connecticut. L’exposition, qui continue jusqu’au 7 septembre, met en vedette des photos de Stephen Rasche, avocat américain et membre des Chevaliers, qui a collaboré avec l’Ordre pour aider les chrétiens et d’autres minorités religieuses en Iraq et au Nigéria.

Par Aprille Hanson Spivey 14 8 19 24

La force face à la persécution

Les initiatives parrainées par les Chevaliers de Colomb apportent foi et charité à l’Église souffrante du Nigéria.

Par Elisha Valladares-Cormier

Une voix pour l’humanité

Un entretien sur l’intelligence artificielle avec l’évêque Paul Tighe du Dicastère du Vatican pour la Culture et l’Éducation.

Fraternité d’armes

Les Chevaliers et les nations célèbrent l’amitié séculaire entre la France et les États-Unis, commémorée par une statue des chefs légendaires de la Première Guerre mondiale.

Par Madalaine Elhabbal

« Vous m’avez visité »

Les ministres de la prison traitent de la miséricorde et du pardon du Christ dans l’esprit du bienheureux Michael McGivney.

Rubriques

3 Pour la plus grande gloire de Dieu

La vertu de l’humilité nous ouvre à l’amour et au pouvoir de Dieu, tandis que nous cherchons à construire son royaume sur terre.

Par Patrick E. Kelly, Chevalier suprême

4 Apprendre la foi, vivre la foi

Dans la Bienheureuse

Vierge Marie, nous trouvons un modèle parfait de la vie intérieure et de ce que cela signifie d’être créé à l’image de Dieu.

Par Mgr William E. Lori, Aumônier suprême

6 Construire l’Église domestique

Une série sur la vie de famille, le leadership et la gérance financière

28 Chevaliers à l’œuvre

Rapports des conseils et assemblées, représentant les quatre piliers du modèle de programmes « La Foi en action »

EN PAGE COUVERTURE

Une jeune fille sourit tout en tenant une croix pendant la messe du dimanche des Rameaux à l’église catholique Regina Mundi à Lagos, au Nigéria, le 13 avril.

L’adhésion à l’Ordre des Chevaliers de Colomb est ouverte aux hommes âgés de 18 ans ou plus qui sont des catholiques pratiquants vivant en union avec le Saint-Siège. Cela signifie un candidat ou un membre qui accepte l’autorité enseignante de l’Église catholique en matière de foi et de morale, qui aspire à vivre conformément aux préceptes de l’Église catholique et qui est en règle avec l’Église catholique.

Copyright © 2025

Tous droits réservés

MAI 2025 B VOLUME 105 B NUMÉRO 4

Martyrs du cœur

AU COURS DE l’été 1927, la persécution de l’Église catholique menée par le gouvernement mexicain et l’application brutale des lois anticléricales adoptées un an plus tôt avaient atteint un point critique. Le père José María Robles Hurtado, un prêtre paroissial de 39 ans connu pour sa grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, continuait de servir fidèlement ses gens, tout en sachant que cela finirait par le conduire à la mort. Le 25 juin, alors qu’il se préparait pour la messe chez une famille, on frappa à la porte. En se laissant arrêter, le père Robles saluait les gens calmement alors qu’il était conduit à la caserne. Ayant célébré la veille la fête du Sacré-Cœur, il rédigea une dernière prière en vers en attendant de connaître son sort : « Je veux aimer ton Cœur / Jésus, jusqu’au délire / Je veux t’aimer avec passion / Je veux t’aimer jusqu’au martyre. … »

Au milieu de la nuit, le prêtre fut forcé de marcher pendant des heures, dans le froid, jusqu’à un chêne situé au sommet d’une montagne. Il s’agenouilla, pria en silence et pardonna à ses bourreaux. Reconnaissant l’homme qui s’approchait de lui avec une corde, le père Robles lui dit : « Compadre, ne salis pas tes mains », et il embrassa le nœud coulant avant de le placer lui-même autour de son cou. Près de 75 ans plus tard, lors du Jubilé de l’an 2000, le pape Jean-Paul II canonisa 25 martyrs mexicains des années 1920 et 1930, dont le père Robles et cinq autres prêtres des Chevaliers de Colomb. La canonisation eut lieu le 21 mai, ce qui devint le jour de leur fête.

Le témoignage de ces martyrs, comme celui des martyrs antérieurs, est un formidable testament de la foi dans le Christ et de la puissance transformatrice de l’amour de Dieu. Et ce témoignage du sang se poursuit encore aujourd’hui, car si une grande partie du monde est épargnée par les persécutions violentes, c’est loin d’être le cas partout. Le classement World Watch List de l’organisation

internationale à but non lucratif Open Doors indique que plus de 380 millions de chrétiens dans le monde sont confrontés à des niveaux élevés de persécution et de discrimination en raison de leur foi, dont 1 sur 5 en Afrique et 2 sur 5 en Asie. Rien qu’au Nigéria, l’année dernière, environ 3 100 chrétiens ont été tués et plus de 2 800 ont été enlevés pour des motifs liés à leur foi. En août dernier, les Chevaliers de Colomb se sont engagés à aider l’Église en souffrance du Nigéria (voir page 8), tout comme ils ont aidé les chrétiens persécutés et d’autres minorités religieuses au Moyen-Orient.

Bien entendu, ce ne sont pas seulement les personnes menacées de violence et de mort qui sont appelées à témoigner de la vérité de l’Évangile. En vertu de leur baptême, ce devoir incombe en fait à « tous les chrétiens, partout où ils vivent, […] par l’exemple de leur vie et le témoignage de leur parole » (Catéchisme de l’Église catholique, 2472). De plus, cela vaut pour tous les lieux et pour tous les états de vie, quels que soient les péchés, les fautes et les manquements qui marquent le passé de chacun. Car que signifie témoigner de l’Évangile sinon témoigner de l’amour et de la miséricorde de Dieu, révélés dans le cœur du Christ?

Près de 45 ans avant que saint José María Robles Hurtado ne soit pendu à un chêne en tant que martyr, James « Chip » Smith fut pendu à une potence à New Haven, au Connecticut, en tant que tueur condamné (voir page 24). Pourtant, grâce au ministère du bienheureux Michael McGivney, Chip Smith mourut lui aussi en tant que témoin de l’Évangile. Symbolisé par un insigne du Sacré-Cœur qu’il portait sur la poitrine, Chip Smith avait ouvert son propre cœur à la Miséricorde divine et était « en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Rm 5,1). B

Alton J. Pelowski

Rédacteur en chef

Columbia

ÉDITEURS

Chevaliers de Colomb

ADMINISTRATEURS SUPRÊMES

Patrick E. Kelly

Chevalier suprême

Most Rev. William E. Lori, S.T.D.

Aumônier suprême

Arthur L. Peters

Chevalier suprême adjoint

John A. Marrella

Secrétaire suprême

Ronald F. Schwarz

Trésorier suprême

John A. Marrella

Avocat suprême

RÉDACTION

Alton J. Pelowski

Rédacteur en chef

Andrew J. Matt

Rédacteur en chef adjoint

Elisha Valladares-Cormier

Rédacteur spécialisé

Megan Stibley

Secrétaire de rédaction

Paul Haring

Directeur de la photographie

Cecilia Engbert

Productrice de contenu

Bienheureux Michael McGivney (1852-1890) – Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous.

POUR COMMUNIQUER

AVEC NOUS

COLUMBIA

1 Columbus Plaza

New Haven, CT 06510-3326

columbia@kofc.org kofc.org/columbia

Changement d’adresse

203-752-4210, option #3 addresschange@kofc.org

Columbia 203-752-4398

Service client C de C 1-800-380-9995

Faire de la place pour la grâce

La vertu de l’humilité nous ouvre à l’amour et au pouvoir de Dieu, tandis que nous cherchons à construire son royaume sur terre

Par Patrick E. Kelly, Chevalier suprême

L’HUMILITÉ PEUT SE faire rare de nos jours. On n’en parle pas comme d’une vertu à poursuivre en affaires ou dans les couloirs du gouvernement. Les livres populaires sur les « règles du pouvoir » la qualifient plutôt comme une déficience personnelle qui devrait au moins être dissimulée si elle ne peut pas être surmontée.

De tels points de vue dénotent une mauvaise compréhension. L’humilité n’est pas l’équivalent de la faiblesse, et elle ne signifie pas non plus que vous devez prétendre être indigne et n’avoir rien d’important à offrir. Au contraire, l’humilité n’a rien avoir avec vous. Il s’agit de penser aux autres plus que vous-même.

L’humilité réelle reconnaît que Dieu a créé chacun d’entre nous avec certaines forces et faiblesses. Nos forces sont destinées à servir les autres, tandis que nos faiblesses sont conçues pour nous montrer notre besoin de Dieu et notre besoin pour les autres. L’humilité nous donne le courage, et il faut du courage pour reconnaître nos faiblesses et demander de l’aide. Cela nous permet de sortir au-delà de la prison de notre intérêt personnel et de valoriser les dons et les talents que les autres possèdent. En bref, l’humilité donne à la grâce de Dieu une marge de manœuvre suffisante.

L’humilité véritable est une vertu et un signe de force personnelle. Le leader humble sait comment « s’écarter de son propre chemin ». Il est prêt à subordonner son ego et à se concentrer sur les forces et les besoins des autres. Il met les autres à l’aise parce qu’il n’a pas besoin de prouver sa supériorité. Et il est souvent le plus efficace des leaders parce qu’il est prêt à écouter, à s’entourer des meilleures personnes qu’il peut, à reconnaître leurs dons et à apprendre d’eux. Cela lui donne les connaissances et les outils nécessaires pour prendre les meilleures décisions possibles. Le contraire de l’humilité est l’orgueil : ce que Saint Grégoire le Grand appelait la reine des vices. L’an dernier, lors d’une série d’audiences du mercredi sur les vertus et les vices, le pape François a noté que l’orgueil « ruine les relations humaines [et] empoisonne les sentiments de fraternité qui

devraient unir les hommes ».

Nous voyons la nature destructrice de l’orgueil partout où nous nous tournons, même dans nos familles, nos lieux de travail et nos conseils des Chevaliers de Colomb. L’orgueil mène à la division et aux rivalités qui bloquent la grâce de Dieu et nous empêchent de faire progresser la mission qu’il nous a donnée, alors que l’humilité apporte l’unité et la collaboration. Comme l’écrit Saint Jacques, « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jc 4, 6).

L’Église a de puissants exemples d’humilité parmi les saints et les bienheureux, y compris le bienheureux Michael McGivney. Lorsqu’il a fondé les Chevaliers de Colomb à l’âge de 29 ans, il s’est entouré de quelques-uns des meilleurs hommes qu’il connaissait : d’anciens combattants de la Guerre civile, des avocats, des policiers, des propriétaires de petites entreprises, qui se frayaient tous un chemin à travers une société assaillie par un sectarisme anticatholique féroce. Ces hommes ont supplié l’abbé McGivney d’être leur leader, le premier Chevalier suprême. Il a décliné par humilité, croyant que la mission de l’Ordre serait mieux servie avec des laïcs aux commandes.

Il aurait été facile pour l’abbé McGivney de s’ériger en notre premier leader, mais il savait que cela n’avait rien avoir avec lui. Cela concernait la mission et le fait de reconnaître le don des autres. Cette décision a permis aux Chevaliers de s’épanouir jusqu’à ce jour, même si l’abbé McGivney est décédé huit ans après la fondation de l’Ordre.

Le pape François a conclu son cycle de catéchèse en mai dernier en réfléchissant au caractère central de l’humilité. « L’humilité est la source de paix dans le monde, dit-il. Et l’humilité est précisément la voie, le chemin du salut. »

Et comme pour l’abbé McGivney, Dieu peut accomplir beaucoup grâce à notre humilité. « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 P 5, 6-7).

Vivat Jesus!

L’orgueil mène à la division et aux rivalités qui bloquent la grâce de Dieu et nous empêchent de faire progresser la mission qu’il nous a donnée, alors que l’humilité apporte l’unité et la collaboration.

Le cœur de Marie et le nôtre

Dans la Bienheureuse Vierge Marie, nous trouvons un modèle parfait de la vie intérieure et de ce que cela signifie d’être créé à l’image de Dieu

Par Mgr William E. Lori, Aumônier suprême

COMMENT AVONS-NOUS été créés à l’image de Dieu, tel qu’il est décrit dans la Genèse 1, 27? Dans un nouveau livre magnifique intitulé Spiritual Masters (en anglais seulement), l’archevêque Emeritus Alfred Hughes de La Nouvelle-Orléans présente plusieurs réponses de la tradition sacrée.

Au commencement est le cœur humain, l’essence de notre être. Les Écritures et les auteurs chrétiens anciens voient le cœur comme « le siège de l’unité, de la direction, du but et du désir de la personne humaine » (p. 36).

Cela reflète le dessein créatif, l’ordre et l’unité de Dieu le Père.

En deuxième lieu vient l’esprit, qui abrite un sixième sens pour les vérités les plus profondes. Lorsqu’elles sont enseignées, elles trouvent écho. Dans notre capacité de vérité, nous sommes comme Dieu le Fils, le reflet parfait du Père.

En troisième lieu vient la volonté humaine. L’archevêque Hughes écrit que « la volonté humaine nous donne la capacité de faire don de nous-mêmes, totalement, définitivement et fidèlement ». Il ajoute que « la volonté est le reflet de l’Esprit saint, le cadeau parfait et éternel du Père au Fils et du Fils au Père » (p. 37).

Le baptême nous amène à croître à l’image de Dieu, et nous sommes appelés à intégrer la vérité de notre foi à tous les aspects de notre vie, faisant de celle-ci un don d’amour à Dieu et aux autres. C’est quelque chose que nous faisons ensemble, en nous aidant les uns les autres sur le chemin de la sainteté. C’est aussi le but de l’initiative Cor.

Mais que se passerait-il si un être humain incarnait pleinement l’image de Dieu, nous montrant ce qu’est un esprit rempli de la vérité de Dieu, nous montrant comment faire de sa vie un don total et permanent à Dieu et aux autres?

Une telle personne existe réellement : c’est la bienheureuse Vierge Marie. À l’Annonciation, l’ange s’est adressé à Notre Dame en disant : « Je vous salue, pleine de grâce! » Le cœur de Marie était si rempli de la grâce de Dieu, si

immaculé, qu’il n’y avait pas de place pour le péché. Dieu l’a préservée du péché originel, permettant à son amour créateur et rédempteur de trouver une place libre dans son cœur. C’est ce qui a donné une unité, une direction et un but à sa vie. Son cœur était en parfaite harmonie avec ce que Dieu le Père avait prévu avant même la création du monde.

Nous n’avons pas été préservés du péché comme Marie, mais nous pouvons lui demander de prier pour nous afin que la miséricorde créatrice et rédemptrice du Père trouve place dans nos cœurs.

Marie a également connu « la pensée du Christ » (1 Cor 2, 16). Marie, qui méditait continuellement sur la loi et les prophètes, avait un esprit à l’écoute de « toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4); La parole de Dieu imprégnait sa vie intérieure. Le pape Benoît XVI a parlé de « l’engagement intérieur de Marie envers la Parole » (L’enfance de Jésus, p. 33), et les auteurs anciens ont dit que Marie avait vécu les Béatitudes avant que le Christ ne les prêche; qu’elle avait conçu le Verbe dans son esprit et dans son cœur avant de Le concevoir dans son sein.

Notre esprit, quotidiennement bombardé de superficialité, doit s’engager dans la parole de Dieu. Comme Marie, nous devons laisser sa parole imprégner notre esprit. .

Lorsque l’ange a annoncé à Marie qu’elle serait la mère de Dieu, elle a dit : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38). Le cœur plein de grâce, l’esprit illuminé par la vérité et la beauté de la parole de Dieu, elle a choisi de faire ce que Dieu lui demandait. Elle s’est ainsi faite don à Dieu et à nous.

Comme il est facile de ne vivre que pour soi-même, malgré sa volonté qu’il en soit autrement. Par l’intercession de Marie, nous pouvons mener une vie de charité désintéressée. Qu’elle nous guide dans notre volonté de croître à l’image et à la ressemblance de Dieu. B

Nous n’avons pas été préservés du péché comme Marie, mais nous pouvons lui demander de prier pour nous afin que la miséricorde créatrice et rédemptrice du Père trouve place dans nos cœurs.

Défi de l’Aumônier suprême

Une réflexion mensuelle ainsi qu’un défi pratique proposés par l’Aumônier Suprême Mgr William E. Lori, archevêque de Baltimore

Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu? » (Évangile du 4 mai, Jn 21, 17a)

Quand après la Résurrection, Jésus s’est révélé à ses disciples au lac de Tibériade, pourquoi a-t-il demandé trois fois à Pierre s’il l’aimait? Cette triple question a souvent été perçue comme une pénitence en réponse au triple reniement antérieur du Christ par Pierre. Mais peut-être y a-t-il autre chose, peut-être que Jésus poussait Pierre à réfléchir plus profondément sur ce que signifie le fait de l’aimer. Parfois, nous prononçons les mots « je t’aime » machinalement, sans en saisir le sens véritable. Soyons toujours conscients de ce que signifie aimer réellement une personne et aimer comme le Christ nous l’a enseigné.

Défi: Ce mois-ci, je vous mets au défi de trouver une façon de démontrer votre amour véritable envers Dieu et votre prochain. Ensuite, priez pour trouver la façon d’entreprendre concrètement cet acte d’amour sacrificiel, et mettez-le en œuvre.

L’homme catholique du mois

Le vénérable Ismael Molinero Novillo (1917-1938)

JEUNE HOMME JOYEUX de la Mancha, il a été persécuté pour sa foi pendant la guerre civile d’Espagne, mais il a persévéré jusqu’à la fin « Si je meurs, je serai entièrement à Dieu », a-t-il dit peu avant sa mort à l’âge de 21 ans. « Si je ne meurs pas, je veux être un prêtre, l’un de ceux qui servent Dieu en n’attendant rien en retour. »

Né le 1er mai 1917, Ismael Molinero Novillo était le cinquième de 11 enfants, et il a été élevé par des parents catholiques pieux. À 14 ans, il a quitté l’école pour aider la famille et s’est rapidement joint à l’Action catholique du mouvement laïc.

Molinero, qui a un talent en musique, chantait et jouait régulièrement de sa guitare dans une maison pour les personnes âgées abandonnées. Sa vie spirituelle, ancrée par son dévouement à l’Eucharistie et à la Vierge Marie, s’est renforcée, et il s’est senti attiré par la prêtrise.

Mais ces plans ont été brusquement mis en attente lorsque la guerre civile de l’Espagne a éclaté en 1936. Dans un contexte de sentiment anti-catholique intense, Molinero a été témoin du massacre de deux

Calendrier liturgique

1 mai

2 mai

Saint Joseph, travailleur

Saint Athanase, évêque et docteur de Eglise

3 mai Saints Philippe et Jacques, apôtres

6 mai

Saint François de Laval, évêque

13 mai Notre-Dame de Fatima

14 mai

21 mai

26 mai

29 mai

prêtres de sa paroisse, et il a été arrêté deux fois en raison de sa foi. Engagé de force dans l’armée républicaine d’état contre les forces nationalistes, Molinero a enduré des insultes et de l’hostilité parce qu’il a été un catholique pratiquant.

Le 7 février 1938, il a été capturé par les forces nationalistes après la bataille d’Alfambra, au cours de laquelle il a refusé de tirer sur des catholiques. Pourtant, il n’a pas divulgué sa foi à ses ravisseurs, choisissant plutôt de souffrir avec ses collègues prisonniers comme une offrande sacrificielle à Dieu. Le mois suivant, après avoir contracté la tuberculose, il a demandé à un aumônier d’entendre sa confession et a reçu la communion.

Ismael Molinero Novillo est mort le 5 mai 1938. L’enquête pour sa canonisation a été ouverte en 2008, et il a été déclaré vénérable en 2024. B

Intention du Saint-Père

Saint Matthias, apôtre

Saint Christophe Magallanès, prêtre, et ses compagnons (martyrs mexicains)

Saint Philippe Néri, prêtre

Ascension du Seigneur

31 mai Visitation de la Vierge Marie

Prions pour que le travail permette à chacun de s’épanouir, aux familles de vivre dans la dignité et à la société de devenir plus humaine.

Une bataille spirituelle exige de la discipline

Les analogies entre un combat mortel et un combat spirituel abondent. Selon mon expérience, la vie de soldat offre de précieux conseils dans trois domaines essentiels de la vie chrétienne : direction, formation et service.

Tout comme les bons soldats suivent les ordres, les chrétiens sont appelés à suivre les ordres du Christ et non ceux du monde (2 Tm 2, 3-4). Le Seigneur dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jn 15, 13). Ce principe semble simple, mais il demande du courage et de la discipline.

Pour être disciplinés, les soldats s’entraînent sans relâche pour le combat en poussant leur esprit et leur corps. Les chrétiens disciplinent aussi leur corps (1 Co 9, 27) par la prière, le jeûne et l’aumône. L’Église est un hôpital pour les pécheurs et non un musée pour les saints, et nous avons besoin des sacrements pour la guérison et la force dans la bataille.

Nous devons rester vigilants, car notre adversaire ne se repose pas (1 P 5, 8). Une sentinelle laxiste peut vouer ses camarades à l’échec, tout comme un père laxiste peut condamner sa famille à la mort spirituelle. Pour reconnaître notre faiblesse et notre besoin du Christ, nous devons être humbles, pratiquer la discipline spirituelle et vivre en servant les autres. Paradoxalement, pour sauver notre vie, nous devons la perdre (Mt 16, 25). B — Andrew Whiskeyman, Ph. D., est un colonel retraité de l’armée américaine qui enseigne le leadership, la technologie et la guerre de l’information. Il est membre de du Conseil 14495 Father Vincent R. Capodanno à Tampa, en Floride.

L’éducation rudimentaire des enfants

Redécouvrez les avantages de permettre à mère Nature d’assumer le rôle qu’elle doit jouer dans l’éducation des enfants

SAVIEZ-VOUS QUE la notion d’éducation des enfants est une invention purement moderne? Selon le dictionnaire unilingue anglais Oxford, le terme « parentage » n’est entré dans l’usage qu’à la fin du XIXe siècle.

Ce qui allait de soi à une autre époque devait maintenant être enseigné. Des experts et des livres sur l’éducation des enfants sont apparus. Pourquoi? Les avancées technologiques rapides changent les conditions de vie de chaque nouvelle génération. Ce qui fonctionnait pour vos parents ne fonctionnera pas pour vous.

D’un point de vue peut-être plus critique, la technologie a aussi relégué mère Nature au second plan. En tant que nourrice serviable, elle a déjà servi à canaliser l’énergie de la jeunesse dans des directions saines.

Ma femme Mary et moi avons choisi de vivre au beau milieu d’une grande ville. Pourtant, lorsque nous élevions nos enfants, nous avons mieux profité du monde naturel que beaucoup de gens que je connais qui vivent au pays. Il est plus surprenant encore de constater que nous le faisions par des moyens technologiques.

Je me souviens d’un après-midi de mai où j’ai traversé la ville avec notre plus jeune enfant, Evan, âgé de six ans, assis derrière moi sur son « demi-vélo » pour nous rendre à son cours de musique. À mesure que nous passions dans les ruelles embellies de jeunes fleurs écloses de tous côtés, chaque chose qu’Evan voyait lui inspirait une nouvelle question. Notre conversation – et surtout, notre relation – a fleuri au fil des poiriers et des tulipes. Sans surprise, nos trois enfants ont

passé beaucoup de temps à l’intérieur. Or, ils se sont la plupart du temps tenus occupés à lire des livres qui exercent le cerveau, comme le vélo exerce le corps. Sans ordinateur ni téléviseur, les enfants ont dévoré des sagas qui comptent plusieurs tomes, comme Le Seigneur des anneaux, chose que je n’aurais pas pu faire, moi qui étais un accro de la télévision durant mon enfance. En tant qu’artisans à domicile – Mary, une couturière et moi, un savonnier – nous avons créé des articles que les enfants pouvaient voir et saisir. J’avais mon propre petit groupe de musique de chambre classique. Les enfants ont écrit leur propre musique et joué de leurs propres instruments.

Opter pour moins de technologie n’a pas éliminé le besoin de gérer nos enfants, de les discipliner et de dicter leur conduite. Mais d’après l’ancienne définition de la tâche de « parentage », mère Nature a raffiné le concept de joie de la cause commune et a favorisé l’unité familiale. B

ERIC BRENDE, diplômé du Massachusetts Institute of Technology et de l’Université Yale, est l’auteur de Better Off: Flipping the Switch on Technology (2005). Il est membre du Conseil 14067 St. Francis de Sales de St. Louis.

Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs en période de volatilité du marché?

La gestion des actifs pendant les périodes volatiles demande de la patience. La volatilité est source d’anxiété pour les investisseurs qui voient les pertes non réalisées s’accumuler dans leurs portefeuilles. Pourtant, la volatilité est temporaire et constitue un phénomène normal des marchés financiers. Historiquement, ces périodes ont profité aux investisseurs qui ont fait preuve de patience et qui n’ont pas cédé à la panique.

Récemment, les tarifs douaniers potentiels liés au commerce américain ont provoqué une certaine volatilité sur le marché, les investisseurs essayant de déchiffrer ce que les nouveaux tarifs douaniers signifient pour l’économie et les marchés financiers. Cependant, il est important de se rappeler que les tarifs douaniers peuvent être assouplis aussi rapidement qu’ils sont introduits.

En plus d’être patient, une autre façon d’atténuer la volatilité consiste à diversifier ses portefeuilles avec des actions, des obligations et des liquidités. Il est également possible d’introduire différents styles d’action, comme des actions de croissance et de valeur, ou des actions internationales.

Les pertes permanentes peuvent se produire de deux façons. Elles peuvent provenir de la faillite d’un investissement et entraîner la perte du capital investi, ou se produire lorsqu’un investisseur vend un actif

L’époux de nos âmes

Dans le sacrement du mariage, nous sommes appelés à être un signe vivant de l’amour du Christ pour l’Église

Par John Cuddeback

« LE CHRIST EST le vrai époux de l’âme. » Ces mots de saint Thomas d’Aquin, tirés de son commentaire sur l’Évangile selon Jean, expriment une vérité au cœur de notre foi et ce qui est en jeu dans le mariage. Mon mariage devrait révéler, à mon épouse, à moi, à mes enfants et à beaucoup d’autres, la relation que le Christ cherche à avoir avec nous. « Car ton époux, c’est Celui qui t’a faite, son nom est “Le Seigneur de l’univers” » (Is 54, 5).

Quelle merveilleuse révélation! Qui aurait osé imaginer avoir Le Seigneur de l’univers pour époux! Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne ceci : « Toute la vie chrétienne porte la marque de l’amour sponsal du Christ et de l’Église » (1617, cf. Ep 5, 26-27). Mais attendez. Si cela est vrai, l’amour sponsal, que ce soit celui de notre propre mariage, de nos parents ou de nos proches, influe directement sur notre entière perception de la vie chrétienne.

C’est au cœur du plan de Dieu concernant le mariage. En effet, en tant que sacrement, le mariage est conçu précisément à cette fin — être un signe de la façon du Christ d’aimer chaque âme.

peu performant, et dans ce cas, la perte non réalisée se concrétise.

Nous recommandons aux clients de maintenir un certain montant de liquidités afin de pouvoir surmonter les périodes de volatilité. Les pertes permanentes peuvent être atténuées par une diversification prudente et un investissement patient, qui ont tous deux bien servi les investisseurs au fil du temps.

Pour trouver un professionnel financier qui peut vous aider à prendre des décisions éclairées, visitez kofc.org/financesfamiliales B — Anthony Minopoli est président et directeur des investissements des gestionnaires d’actifs des Chevaliers de Colomb et membre du conseil d’administration des Chevaliers de Colomb.

J’ai entendu quelqu’un dire ceci : « la meilleure chose que vous pouvez faire pour vos enfants est de bien aimer votre femme », et ces propos m’ont frappé comme un coup de tonnerre, me laissant à la fois enchanté et terrifié. Maintenant, je comprends mieux pourquoi.

Mes efforts et mes difficultés à être un bon mari, à bien aimer ma femme, devraient être un miroir naturel (bien qu’imparfait!) de l’amour de Dieu. Nous entendons souvent que, en tant que parents, nous dévoilons à quel point Dieu est un père. Mais tout d’abord, dans notre mariage, peut-être et même surtout en persévérant malgré les épreuves quotidiennes, nous dévoilons quelque peu comment Dieu est un époux, le véritable époux de chaque âme. B

JOHN CUDDEBACK est auteur et professeur de philosophie au Christendom College de Front Royal, en Virginie, où il est membre du Conseil 7771 John Carrell. Lui et son épouse, Monica, ont six enfants.

La force face à la PERSÉCUTION

Les initiatives parrainées par les Chevaliers de Colomb apportent foi et charité à l’Église souffrante du Nigéria

Par Elisha Valladares-Cormier

Comptant plus de 230 millions d’habitants, le Nigéria est le sixième pays le plus peuplé du monde et de loin le plus peuplé d’Afrique. Il abrite jusqu’à 100 millions de chrétiens, dont 35 millions de catholiques. Toutefois, les tensions ethniques et religieuses, principalement entre musulmans et chrétiens, ont fait de ce pays d’Afrique de l’Ouest l’un des foyers de persécution religieuse les plus meurtriers au monde.

Même si les populations chrétiennes et musulmanes sont toutes deux importantes, les chrétiens représentent environ 46 % de la population et les musulmans, 53 %, ce qui fait des chrétiens une minorité distincte et persécutée dans plusieurs régions. Dans le nord et au centre du Nigéria en particulier, les chrétiens se butent à des obstacles en matière d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi.

La persécution est aussi souvent violente, comme en font foi les chiffres : plus de 18 000 églises ont été détruites dans le nord du Nigéria depuis 2009. Au moins 16 000 chrétiens ont été tués en raison de leur foi de 2019 à 2023; et 5 millions ont été déplacés.

La situation est particulièrement difficile dans le nord, où 12 états ont instauré la charia et où Boko Haram et d’autres groupes jihadistes sont les plus actifs.

Pourtant, l’Église catholique du Nigéria continue de croître, et la menace de persécution n’affaiblit pas la flamme de la foi, comme en témoignent les dizaines de milliers de personnes, y compris de nombreux anciens musulmans, qui rejoignent chaque année l’Église.

« Pendant l’insurrection de Boko Haram de 2014 à 2017, nous pensions, en tant que chefs religieux, que nos églises allaient se vider », a déclaré l’évêque Stephen Dami Mamba, du diocèse oriental de Yola. « Bien au contraire. Plus nous sommes persécutés, plus notre peuple devient fort. »

En août 2024, le Chevalier Suprême Patrick Kelly a annoncé dans son rapport annuel que l’Ordre soutiendrait l’Église affligée du Nigéria par de nouvelles initiatives de bienfaisance et de formation à la foi, selon la longue tradition de l’Ordre de soutenir les chrétiens persécutés au Moyen-Orient et ailleurs. Il s’agit notamment de parrainer une collaboration entre la Conférence des évêques catholiques du Nigéria et l’Université franciscaine de Steubenville, en Ohio, afin d’établir un institut de catéchèse national à Abuja, capitale du Nigéria.

« Cette crise représente un appel à l’action. Nous avons donc demandé aux évêques du Nigéria comment nous pouvons les aider, a déclaré le Chevalier Suprême Kelly dans son rapport annuel au 142e Congrès suprême. « Leur réponse a été sans équivoque. Ils ont besoin de nous pour aider leur peuple à rester fort face à la persécution en répandant l’espoir qui provient de la foi. »

Une femme pousse son fauteuil roulant pour entrer dans l’église St. Stephen à Yola, au Nigéria. Elle a reçu ce fauteuil roulant des Chevaliers de Colomb lors d’une distribution le 4 mars dans un camp pour les personnes déplacées à l’interne de l’état d’Adamawa.

Photo par Afolabi Sotunde/Castletown Media

Une veuve et mère de cinq enfants, dont le mari a été assassiné par Boko Haram, en automne 2024 après avoir été informée qu’elle recevra deux mois de nourriture du diocèse de Yola.

« PERSONNE NE NOUS VIENT EN AIDE. »

En 2018, le père John Ferdinand s’était absenté de sa paroisse du diocèse de Yola, lorsqu’au milieu de la nuit, les insurgés de Boko Haram ont attaqué le complexe où se trouvaient son église et son presbytère.

Les militants ont maîtrisé le gardien de sécurité de la paroisse et l’ont forcé à leur montrer où vivaient les prêtres. Heureusement, le vicaire et d’autres personnes présentes dans le complexe ont entendu le vacarme et ont fui pour trouver refuge en lieu sûr. Lorsque le gardien de sécurité a tenté de fuir à son tour, les assaillants l’ont attaqué à la machette et l’ont laissé pour mort.

Les survivants sont revenus pour emmener le gardien de sécurité à l’hôpital, où il a reçu des soins qui lui ont permis de se rétablir temporairement. Toutefois, la machette était recouverte d’un poison qui est resté dans son organisme et il est décédé deux ans plus tard.

Le vicaire a tenté de déposer un rapport de police la nuit de l’agression, mais les autorités n’ont pas réagi avant le lendemain matin et n’ont fait qu’un examen sommaire de la scène de crime. Personne n’a fait l’objet d’une enquête ou n’a été traduit en justice pour ce crime.

« Presque tous les jours, nous devons être sur nos gardes en cas d’attaque », a déclaré le père Ferdinand. « Puisque nous sommes chrétiens, personne ne nous vient en aide. »

Certains incidents ont fait les manchettes des journaux internationaux, comme l’étudiant universitaire tué en mai 2022 par un groupe de camarades de classe pour avoir prétendument critiqué l’islam, ou les 47 personnes massacrées dans le centre du Nigéria le jour de Noël 2024. De nombreux autres suscitent peu ou pas d’attention ou d’indignation en dehors du Nigéria.

Une étude récente du réseau catholique du Nigéria a révélé que plus de 200 prêtres et séminaristes ont été enlevés dans le pays au cours de la dernière décennie et que 15 d’entre eux sont morts, sans compter les autres victimes d’actes de violence délibérés.

« En général, lorsque de tels événements se produisent, le gouvernement ne fait rien de concret », a déclaré le père Joseph Ekwoanya, du diocèse de Sokoto, dans le nord-ouest du pays. « Il ne cherche pas à faire régner la justice. Les personnes qui ont commis ces actes malveillants circulent librement, car elles béné-

par Stephen

Photo
Rasche

ficient tacitement, et non explicitement, du soutien des dirigeants et de la population islamiques. »

Les prêtres ont déclaré que, dans les états dirigés par des musulmans, en particulier dans le nord, les chrétiens sont souvent privés du droit à l’emploi ou à l’éducation, ce qui contribue à l’appauvrissement de la communauté catholique. Les chrétiens sont privés de services essentiels, comme l’électricité et l’eau, et certaines administrations refusent de construire des écoles dans les communautés majoritairement chrétiennes.

Lorsque Boko Haram ou un autre groupe militant sillonne une région, il brûle habituellement les maisons et terrorise les habitants, laissant derrière des villes fantômes, explique le père Ferdinand. Parfois, les extrémistes attendent la saison des récoltes pour mettre le feu à toute une année de travail.

REPRISE D’UN RÔLE FAMILIER

Depuis plusieurs années, le père Ferdinand contribue à faciliter un dialogue interreligieux dans le diocèse de Yola. Bien que les dirigeants d’autres religions, y compris l’islam, expriment leur sympathie et leur indignation face au sort des chrétiens, ces sentiments ne vont souvent pas plus loin que la table de discussion.

« En tant que chefs religieux, nous décidons qu’il faut retourner dans nos églises et nos mosquées pour prêcher la paix », dit-il.

« Mais voyez-vous, lorsque nous rentrons, c’est une autre histoire. »

Des millions de chrétiens, découragés par le danger constant

et la menace de persécution, ont abandonné leur maison au nord pour se réfugier dans des camps de déplacés dans d’autres régions du pays. Pour ceux qui restent, l’accès aux sacrements et à la formation pour maintenir leur foi est souvent rare.

« D’une part, la persécution a approfondi leur foi », a déclaré Stephen Rasche, un avocat devenu missionnaire à temps plein au Moyen-Orient. « Cependant, cela ne diminue pas la dure réalité à laquelle ils sont confrontés. »

Rasche, membre du Conseil 433 Potomac, Washington, D.C., a travaillé en étroite collaboration avec les Chevaliers pendant la dernière décennie pour aider les chrétiens persécutés et d’autres minorités religieuses, y compris les victimes des militants d’État islamique en Irak et en Syrie.

En 2014, les Chevaliers de Colomb ont créé le Fonds d’aide aux réfugiés chrétiens pour fournir, par l’intermédiaire d’églises locales, de l’aide humanitaire aux personnes ciblées par le génocide. Le fonds a recueilli plus de 25 millions de dollars, et en 2017, Carl Anderson, alors Chevalier suprême, a annoncé le soutien de l’Ordre au projet de reconstruction Ninive, une initiative menée par Rasche pour soutenir la reconstruction des villes libérées et permettre à des centaines de familles chrétiennes iraquiennes de se réapproprier les maisons qu’elles ont fuies pendant la persécution.

Lorsque les persécutions antichrétiennes se sont intensifiées au Nigéria, Rasche a commencé à s’y rendre, grâce au soutien des

Les prêtres et les catéchistes se réunissent à l’Université franciscaine de Steubenville, où ils étudient la théologie. À partir de la gauche :

Photo par Paul Haring
Femi Emmanuel Adeojo, le père Sunday Yunana, le père Joseph Ekwoanya et le père John Ferdinand.

Chevaliers de Colomb, pour évaluer si des efforts similaires à ceux déployés au Moyen-Orient pouvaient apporter un soulagement aux communautés locales. En collaboration avec les représentants de l’Église locale, Rasche a élaboré des pratiques exemplaires pour les diocèses nigérians afin de sensibiliser les gens à la persécution et d’obtenir une aide financière du monde entier, en plus de coordonner l’aide de l’Ordre dans la région.

Assurer la santé d’une Église nigériane en pleine croissance, a déclaré Rasche, est aussi important qu’un soutien matériel. Les Chevaliers de Colomb offrent les deux.

« C’est une chose de baptiser et de confirmer », dit-il. « C’est autre chose de catéchiser correctement les jeunes et les convertis pour qu’ils aient une base solide dans l’Église. Les Chevaliers de Colomb jouent un rôle essentiel à cet égard. »

L’ESPOIR ENRACINÉ DANS LA FOI

L’élément principal du soutien de l’Ordre est le projet d’Institut de catéchèse du Nigéria, situé à juste titre à Abuja, la capitale et le centre géographique du pays. L’objectif ultime de l’Institut, selon les responsables de l’Église, est de former et d’éduquer des catéchistes qui exerceront leur ministère dans chacun des 60 diocèses du pays.

À cette fin, les évêques nigérians se sont associés à l’Université franciscaine de Steubenville, et plus précisément à son célèbre Institut catéchétique, pour aider à développer des documents catéchétiques, des programmes de formation spirituelle et des ressources numériques qui serviront à l’Église du Nigéria ainsi qu’à plusieurs autres pays anglophones d’Afrique de l’Ouest.

La première phase du projet, qui est entièrement subventionnée par le Conseil suprême, est en cours. Six personnes, dont deux prêtres, deux religieuses et deux laïcs, choisies par la conférence épiscopale nigériane pour diriger l’Institut poursuivent des études supérieures en théologie à l’Université franciscaine. L’an prochain, quatre autres catéchistes participeront à un programme intensif de catéchèse de quatre mois qui les formera à mieux servir leurs diocèses.

Le père Ferdinand, le père Sunday Yunana du diocèse de Bauchi, au nord du Nigéria, et Femi Emmanuel Adeojo, secrétaire national de la conférence épiscopale pour l’évangélisation, sont

« Les gens ont envie d’entendre la parole de Dieu. La foi est en plein essor. Les gens sont prêts. Pourtant, nous sommes toujours

à la

recherche de personnes formées à la foi et à sa diffusion. »

les trois membres de la première cohorte principale. Les trois autres membres de la cohorte sont restés au Nigéria en raison de problèmes de visa. Le père Ekwoanya, même s’il ne fait pas partie de la cohorte, étudie également à l’université en vue d’obtenir un doctorat en théologie.

Notre arrivée, l’automne dernier, dans la petite ville de la Rust Belt dans l’est de l’Ohio, a certainement été un choc culturel, a déclaré Adeojo, mais « l’une des premières choses que nous nous sommes dites [avant d’arriver] est que nous ne venons pas seulement chercher des connaissances académiques. Nous devons nous imprégner d’un esprit missionnaire. »

En plus du programme de maîtrise en théologie des Franciscains, la cohorte participera à un programme de bourses catéchétiques qui comprendra des mentorats de leaders catéchétiques, l’élaboration du programme de l’Institut nigérian et la préparation d’un système de formation en ligne accessible par Internet dans toute l’Afrique anglophone pour aider les catéchistes à l’échelle locale.

Ce dernier point est particulièrement important, a expliqué la cohorte, car il est presque impossible d’évangéliser sur les ondes. La loi nigériane interdit aux organisations religieuses ou aux individus de posséder des stations de radio ou de télévision pour diffuser leur foi. Mais les musulmans des classes supérieures peuvent acheter du temps d’antenne et contourner la loi. Les chrétiens, appauvris par les persécutions, n’ont pas les moyens de faire de même.

Le père Yunana, qui a supervisé une paroisse de 32 églises au Nigéria, a déclaré que les pasteurs font de leur mieux pour catéchiser et évangéliser, mais ont souvent besoin d’aide pour rejoindre tous leurs habitants.

« Les gens ont envie d’entendre la parole de Dieu », dit-il.

« La foi est en plein essor. Les gens sont prêts. Pourtant, nous sommes toujours à la recherche de personnes formées à la foi et à sa diffusion. »

Stephen Rasche, avocat et membre du Conseil 433 de Potomac à Washington, D.C., avec des enfants devant une église dans les montagnes Atlantika à la frontière nigérienne avec le Cameroun en 2021. M. Rasche a aidé à coordonner l’aide fournie par l’Ordre pour les chrétiens au Nigeria en partenariat avec les dirigeants locaux de l’Église.

Photo courtoisie de Stephen Rasche

Une femme se prépare à utiliser son nouveau fauteuil roulant de la Fondation Chaise Roulante Canada lors d’une distribution commanditée par les CdeC à Ogoja, au Nigéria, le 20 février.

« L’AMOUR EST DESTINÉ À TOUS »

Au-delà de l’initiative catéchétique, le soutien des Chevaliers de Colomb aux chrétiens persécutés au Nigéria comprend une aide importante pour ceux qui souffrent. Grâce à une subvention des Chevaliers, environ 70 nouveaux lits d’hôpitaux ont récemment été achetés pour remplacer des lits vieux de près d’un siècle, qui dataient de l’occupation britannique du Nigéria. Il est également prévu de contribuer au financement d’échographes dans les hôpitaux du Nigéria à l’avenir.

Récemment, en partenariat avec la Fondation chaise roulante Canada, l’Ordre a organisé des distributions dans trois localités du Nigéria : Sokoto, Yola et Ogoja au sud du pays. Elle a livré près de 100 fauteuils roulants à des personnes dans le besoin à chaque endroit.

De nombreux bénéficiaires, y compris des personnes handicapées, des patients traités pour la lèpre et la tuberculose ainsi que des victimes de violence de persécution, ne pouvaient pas obtenir de traitement médical ou n’avaient pas les moyens d’acheter un fauteuil roulant. Le don des Chevaliers, a déclaré l’évêque Mamza, a changé leur vie.

« Les personnes les plus touchées sont celles qui vivent dans les zones rurales », a-t-il déclaré. « En dehors de l’Église, il n’y a pas d’autre moyen de les aider. En fournissant ces fauteuils roulants, les Chevaliers de Colomb ont fait comprendre à ces personnes handicapées physiques qu’elles pouvaient également contribuer à la société et à l’Église. »

Un bénéficiaire, Solomon Luka, devait être transporté par sa

famille ou ramper pour se déplacer d’un endroit à l’autre. « Je suis tellement heureux », a-t-il dit après avoir reçu le fauteuil roulant. « Il y a tant de choses que je peux faire que je ne pouvais pas faire avant. »

Les évêques nigérians, les catéchistes et les bénéficiaires de fauteuils roulants expriment tous leur gratitude pour les efforts de l’Ordre, qui leur rappelle qu’ils ne sont pas seuls.

« C’est un grand signe de l’universalité de l’humanité », a déclaré Donatus Edet Akpan, évêque d’Ogoja. « Lorsqu’une personne a besoin d’aide, sa nationalité ou la couleur de sa peau n’a pas d’importance. L’amour est destiné à tous. »

Adeojo et les pères Ferdinand et Sunday, les trois membres de la cohorte de catéchistes actuellement à Steubenville, se réunissent chaque jour pour la messe et intègrent les intentions des Chevaliers de Colomb à leurs prières. Ils ne savent pas quand ils rentreront chez eux, ce qui est particulièrement difficile pour Adeojo, dont la femme et les deux enfants sont restés au Nigéria. Le sacrifice en vaut la peine, selon lui, même si lui et ses confrères savent que leur formation catéchétique pourrait causer leur mort.

« Le Christ est la seule raison dont nous avons besoin », dit Adeojo. « Il a été persécuté et est mort, mais il est ressuscité. Nous croyons que quiconque sacrifie sa vie peut amener des millions de personnes à se convertir au Christ. Donc, comme saint Paul, si nous mourons, nous mourons dans le Christ. » B

ELISHA VALLADARES-CORMIER est rédacteur spécialisé de la revue Columbia et membre du Conseil 546 Sandusky, en Ohio.

UNE VOIX pour L’HUMANITÉ

Un entretien sur l’intelligence artificielle avec l’évêque Paul Tighe du Dicastère du Vatican pour la Culture et l’Éducation

L’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) dans divers domaines de la vie suscite de nombreuses réactions et suppositions, allant des visions optimistes de transhumanisme aux scénarios de catastrophe, et à tout ce qui se trouve entre les deux. Reconnaissant l’impact de l’IA sur des milliards de personnes, l’Église catholique a cherché à mettre en évidence à la fois les possibilités et les dangers de cette nouvelle technologie.

L’année dernière, deux dicastères du Vatican ont collaboré à la réflexion la plus complète du Saint-Siège sur l’intelligence artificielle à ce jour : Antiqua et Nova, une « Note sur les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine », publiée le 25 janvier. Parmi les quatre signataires, se trouve l’évêque Paul Tighe, originaire d’Irlande et secrétaire du Dicastère du Vatican pour la Culture et l’Éducation, qui a copublié le document avec le Dicastère pour la Doctrine de la Foi. L’évêque Tighe s’est récemment entretenu avec Alton Pelowski, rédacteur de la revue Columbia, au sujet des principaux thèmes d’Antiqua et Nova, qui nous incitent à tenir compte de la promesse et des défis de l’intelligence artificielle « avec une sagesse à la fois ancienne et nouvelle ».

COLUMBIA : Quel intérêt l’Église catholique a-t-elle dans l’intelligence artificielle, et qu’est-ce qui a mené à la publication d’Antiqua et Nova?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Au cours des dernières années, le pape François et d’autres personnes au Saint-Siège se sont livrés à des réflexions sur l’IA. Avec Antiqua et Nova, nous avons l’intention de donner plus de contexte à ces enseignements en offrant une approche holistique de l’IA et en élaborant une réflexion sur deux aspects. D’abord, identifier certains des problèmes éthiques concernant l’avenir de certains secteurs, comme le travail, les soins de santé et l’éducation. Ensuite, fournir le contexte d’une vision anthropologique : qu’est-ce que cela signifie d’être humain, et qu’est-ce que cela signifie maintenant de traiter avec des technologies qui peuvent accomplir des choses que nous croyions que seuls les êtres humains pouvaient faire?

Les conférences des évêques et d’autres groupes du monde ont demandé au SaintSiège de se prononcer sur l’intelligence artificielle. Par conséquent, bien que ce document ne soit pas un enseignement papal, il offre une perspective catholique qui fait autorité sur la question. Il s’agit d’un domaine où le monde entier cherche à trouver la sagesse, les connaissances et les

Cette photo illustrant les thèmes de la récente « Note sur les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine » du Vatican « Antiqua et Nova » a été générée par la 4o Image Generation de ChatGPT, une fonction lancée par OpenAI le 25 mars.

approches qui garantiront que cette technologie, qui a un potentiel extraordinaire, réalise ce potentiel pour le bien de l’humanité.

COLUMBIA : Du point de vue de l’Église, comment pouvons-nous comprendre l’intelligence humaine et sa relation avec ces avancées technologiques?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Grâce à la brillance de l’esprit humain, la technologie, et la science en général, ont amélioré notre monde. Il s’agit d’un don florissant de Dieu pour nous : notre propre intelligence humaine. L’IA est une réalisation extraordinaire dans ce contexte, et nous comprenons qu’elle a un potentiel extraordinaire. Mais nous ne pouvons pas simplement nous fier à la technologie pour obtenir les bons résultats; l’intervention humaine doit la guider avec fruits et s’assurer qu’elle est mise au service de tous les êtres humains.

Les machines ont des capacités extraordinaires pour reproduire certaines formes d’intelligence humaine, comme le raisonnement et le traitement de documents, la mémoire et l’établissement de modèles. Mais tant d’éléments de l’intelligence humaine vont au-delà de cela. C’est pourquoi une grande partie du document, en particulier au début, traite des questions humaines plus fondamentales : que signifie être humain et avoir une vie utile? Qu’est-ce qui rend la vie utile pour les individus, pour la société et pour la communauté mondiale élargie?

En parlant de raisonnement et d’intelligence, il faut élargir cette image et nous rappeler que l’intelligence humaine est incarnée. Ce n’est pas seulement dans la tête que nous sommes intelligents; le corps et l’esprit vont ensemble. Nous devons éviter tout type de dualisme qui considère l’intelligence comme séparable du reste de la personne humaine.

L’IA est très puissante lorsque l’on travaille avec le type de matériel qui a été numérisé, mais il existe des types d’apprentissage et d’expériences humaines et des variations culturelles qui n’ont pas été numérisées ou qui ne peuvent tout simplement pas l’être. Nous devons éviter d’exclure la richesse et la complexité de ce qu’est l’expérience humaine dans ce processus.

Les modèles d’IA ont essentiellement tenté d’intégrer toutes les formes de matériel numérique qu’ils peuvent trouver partout dans le monde, mais cela n’est pas toujours fait avec le consentement des personnes qui ont créé ce matériel. Ce dernier point sera un problème à long terme, car l’IA va être, dans un sens, presque comme un parasite pour la créativité humaine. Comment pouvons-nous nous assurer que la créativité humaine est adéquatement compensée et récompensée? La prochaine génération peut dire qu’il n’est plus nécessaire que les humains soient créatifs, mais je ne crois pas qu’une machine puisse atteindre les capacités d’originalité et d’imagination d’un véritable artiste humain.

COLUMBIA : Avec des avancées technologiques aussi rapides, le pape François a mentionné que nous vivons un « changement d’époque » et il met en garde contre un « paradigme technocratique ». Que signifient ces termes par rapport à l’IA?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : L’IA change beaucoup de choses. Comme certains l’ont dit, il pourrait même s’agir d’une perturbation anthropologique, ce qui nous fait réfléchir à ce que nous entendons par « être humain ». Je crois que le Saint-Père utilise le terme

L’évêque Paul Tighe, secrétaire du Dicastère du Vatican pour la Culture et l’Éducation, parle pendant le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu le 10 février au Grand Palais de Paris.

« époque » dans ce sens. Le terme « paradigme technocratique » a sa propre origine, mais le pape l’utilise d’une manière un peu spéciale. Dans le passé, l’IA aurait pu être considérée comme étant neutre sur le plan moral, car elle peut être utilisée pour le bien et pour le mal. Mais le pape François dit que les technologies sont issues d’une certaine vision du monde influencée par des considérations commerciales et politiques, et ces considérations affecteront notre réflexion sur la technologie.

Nous espérons que nous avons appris des médias sociaux, que nous avons accueillis au départ comme quelque chose ayant un énorme potentiel pour renforcer la famille humaine et favoriser la communication instantanée malgré les barrières géographiques et linguistiques. Mais ils sont devenus corrompus par la logique commerciale de l’économie de l’attention. Beaucoup de gens ont réalisé que la meilleure façon de contrôler l’attention des autres était de leur donner beaucoup de contenu avec lequel ils sont d’accord et de les garder emprisonnés dans un silo de leurs propres opinions, ce qui a mené aux comportements toxiques qui sèment la discorde dans notre monde d’aujourd’hui. Cette déformation du potentiel des médias sociaux a été menée par des algorithmes qui ont exacerbé ces problèmes.

Il est important de reconnaître les capacités extraordinaires du potentiel de cette technologie, mais il ne faut pas être naïf en présumant qu’elles profiteront automatiquement à tout le monde. Nous devons nous assurer que l’IA sera utilisée pour résoudre les problèmes qui ont une incidence importante sur notre monde, et non ceux qui servent des intérêts commerciaux simples. Comme l’a dit le pape François : allons-nous utiliser l’IA pour des choses qui profitent à tous ou pour les projets de quelques personnes? Comment pouvons-nous nous assurer que ceux qui travaillent avec l’IA seront responsables envers la communauté mondiale?

COLUMBIA : Le document traite de la personne humaine comme non seulement rationnelle , mais aussi fondamentalement relationnelle. Comment devons-nous aborder les défis, comme

FAUX

Une image générée par l’IA représente le célèbre signe de la ville d’Hollywood entouré de flammes. Des images et des vidéos similaires montrant le panneau ont inondé les médias sociaux au début du mois de janvier, dans le contexte des incendies de forêt qui ont ravagé une partie de Los Angeles.

la tendance à « l’anthropomorphisation » de cette technologie et la confusion entre les interactions authentiques et simulées?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Si une IA ne donne pas ce que nous voulons, ce n’est pas un problème. Mais nous ne pouvons pas adopter cette attitude dans nos relations avec d’autres êtres humains, qui n’existent pas uniquement pour répondre aux besoins ou aux désirs d’une autre personne. Nous entendons parler de personnes qui ont des amitiés avec des personnages générés par l’IA, mais ces « amis » n’ont pas d’autonomie. Ils ne nous mettent pas au défi, alors qu’une partie de la relation avec l’autre consiste à apprendre à respecter l’autonomie, l’essence et même le mystère de l’autre personne.

L’UNESCO a fait part de ses préoccupations concernant l’anthropomorphisation, en observant que les enfants arrivaient à l’école en s’attendant à ce que les enseignants se comportent comme leur tablette. Encore une fois, ce qui est perdu est le caractère original de l’autre personne. C’est une autre raison pour laquelle les personnes qui développent et tirent profit de l’IA doivent avoir un sens de responsabilité envers les autres, pour créer une technologie qui honore notre nature sociale en tant qu’êtres humains.

COLUMBIA : Le défi semble aller dans les deux sens : lorsque vous anthropomorphisez une machine qui simule les comportements humains et les émotions humaines, vous êtes tenté de traiter cette machine comme un être humain, et inversement, vous traitez les êtres humains comme des machines.

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Exactement. Cela change votre façon d’interagir. Cela nous ramène à la question de la dignité humaine, l’une des questions sur lesquelles le Dicastère pour la Doctrine de la Foi s’est le plus penché en ce qui concerne l’IA. Ce que vous pouvez mesurer au sujet des êtres humains – leurs capacités physiques, économiques et intellectuelles – peut être utilisé par l’IA, avec tous les préjugés de son créateur, pour porter des jugements sur une personne.

L’IA est déjà utilisée pour les audiences de condamnations et de libérations conditionnelles, où elle analyse l’information pour vous dire qui est le plus susceptible de récidiver, qui pourrait être en danger, etc. Mais qu’en est-il de ce qui n’est pas mesurable? Les gens sont-ils limités à leurs comportements mesurables précédents? Ou croyons-nous en la possibilité de transformation, de grâce, de conversion, de miséricorde? Nous devons éviter de créer un monde transactionnel où tout est mesuré ou où nous pensons que tout peut être prédéterminé si nous disposons de suffisamment d’information.

COLUMBIA : Un autre thème du document est la responsabilité morale. Qu’est-ce que cela signifie d’avoir une responsabilité partagée pour ces avancées technologiques, et pourquoi est-ce important du point de vue de l’Église?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : Si une machine fait quelque chose de mal, qui est responsable? Si quelqu’un entre des informations erronées et biaisées, ou si une entreprise a publié un modèle qui n’a pas été entièrement testé, il y a une responsabilité. Nous devons nous éloigner de toute tendance à blâmer la machine, en réalisant la complexité des environnements dans lesquels nous vivons et les responsabilités morales sous-jacentes.

Les utilisateurs de l’IA doivent se demander : « Pourquoi est-ce que j’utilise l’IA? En utilisant cette technologie, qu’est-ce que je suis en train de soutenir ou d’autoriser par inadvertance ou sans esprit critique? » Les développeurs doivent effectuer des évaluations similaires. Et cela me donne l’espoir qu’il y a des personnes qui contribuent aux étapes de développement actuelles et qui refusent de travailler sur certains projets qu’ils considèrent comme inappropriés ou moralement discutables.

Nous voulons que tous ces développements soient faits d’une manière responsable envers l’ensemble de l’humanité. Par conséquent, l’Église tente de créer un dialogue afin que plus de gens puissent influencer les débats importants liés à l’IA, en particulier

les personnes moins fortunées. Ce n’est pas quelque chose qui devrait être laissé exclusivement aux « experts ».

Dans le chapitre 6 de sa lettre encyclique, Fratelli Tutti (Tous des frères), le pape François décrit ce qu’il appelle une culture de la rencontre, où nous essayons d’apprendre les uns des autres au sein de la communauté humaine (215). Comment pouvons-nous nous assurer que ces produits sont orientés vers l’humain? Nous voulons qu’ils soient pour le bien humain, pour le bien de la société, pour le bien de tous.

L’Église a des idées théologiques et spirituelles à ce sujet. Nous devons nous assurer que toutes les voix sont entendues. Les scientifiques et les technologues ont une façon très particulière de comprendre le monde, ce qui est très utile, mais ce n’est pas la seule façon de voir le monde. De nombreux scientifiques sont euxmêmes les premiers à soulever ce problème.

Je pense également que nous devons retrouver le sentiment que les droits de l’homme sont ultimement enracinés dans la dignité humaine, et non dans les créations humaines. Ils sont nés avec nous et expriment notre dignité. Il est important de veiller à la protection des droits de l’homme, non seulement des droits à la vie privée et des droits personnels, mais aussi des droits sociaux et politiques qui font partie de ce qui nous rend humains.

COLUMBIA : Quel rôle l’éducation joue-t-elle pour aider les gens, en particulier les catholiques et les jeunes, à devenir plus responsable avec de la façon dont ils interagissent avec l’IA?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : En termes simples, nous avons besoin d’une sensibilisation avec l’IA, au sujet de l’IA et pour l’IA. Nous devons penser à la façon dont l’IA fonctionne avec nos environnements pédagogiques actuels. Nous ne pouvons pas ignorer les plateformes ou les outils qui sont de plus en plus disponibles. Comment devrions-nous enseigner avec l’IA, non pas pour remplacer l’enseignant, mais pour augmenter les capacités de l’enseignant?

L’IA est plus susceptible d’être utilisée pour les sujets facilement mesurables, comme la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. Vous pouvez développer des programmes qui vous enseigneront ces compétences, mais d’autres compétences, des compétences essentielles et créatives, comme la littérature, ne seront pas si faciles à recréer avec l’IA. Nous voulons nous assurer qu’elles ne sont pas abandonnées simplement parce qu’elles ne sont pas facilement transférables à une plateforme d’intelligence artificielle.

L’éducation n’est pas seulement l’enseignement des compétences. C’est la formation d’une personne. Nous ne voulons pas perdre quelque chose du mystère selon lequel l’éducation, en fin de compte, est une activité humaine. À cet égard, je crois que le rôle de l’enseignant est quelque chose que nous voulons préserver. En même temps, nous devons être sensibilisés au sujet de l’IA. Comment enseignons-nous aux gens les compétences essentielles pour réaliser que l’IA dépend des bases de données et des algorithmes? À partir de là, nous pouvons demander à quel point les bases de données sont fiables. Quelles opinions façonneront l’information? Les gens peuvent ensuite examiner la technologie de façon critique et comprendre ses préjugés et ses limites.

Enfin, dans un monde où l’IA va changer la nature du travail ou les types de tâches effectuées par les humains, nous avons besoin de formation pour l’IA. Quel est le plus grand objectif de

Les panélistes participent à une conférence du 6 février des Nations Unies intitulée « Les limites morales et éthiques peuvent-elles être appliquées à l’intelligence artificielle? » L’événement à New York a été commandité par les Chevaliers de Malte et soutenu par les C de C.

l’éducation dans ce système? Dans le cadre de notre tradition catholique, nous voulons toujours que l’éducation soit une question de formation des gens; l’éducation sert à leur donner une vision, un but et un sens dans la vie, plutôt que de simplement leur donner des compétences pour un avantage économique.

COLUMBIA : Avez-vous des conseils pour les membres des Chevaliers de Colomb et leurs familles afin qu’ils puissent naviguer dans un monde de plus en plus façonné par l’IA et aborder cette technologie de manière saine?

ÉVÊQUE PAUL TIGHE : D’une part, je pense que les gens ne devraient pas avoir peur de tester certaines des plateformes et de voir comment elles fonctionnent. Comme de plus en plus de nos services sont accessibles en ligne, avec la numérisation en général, il vaut la peine de s’assurer que les gens ne sont pas exclus quand il est question de développer des capacités numériques, afin qu’ils puissent participer et être informés.

D’autre part, dans un monde de plus en plus façonné par l’IA, nous devons aborder les choses avec prudence et avec un niveau sain de scepticisme. Si je partage de l’information sur les médias sociaux, par exemple, je dois me demander : suis-je certain que cette information est exacte et ai-je veillé à ce que je ne partage pas seulement quelque chose parce cela renforce mes préjugés? Avec l’IA, soyons encore plus prudents, car les photos et les vidéos peuvent être manipulées facilement. Il faut faire preuve d’un certain esprit critique pour ne pas se laisser être manipulés.

Ce qui me préoccupe, c’est la direction que prennent les médias sociaux et la façon dont l’IA peut nous entraîner encore plus loin dans un monde polarisé. Comment puis-je essayer d’écouter authentiquement quelqu’un qui dit quelque chose que je n’aime pas nécessairement? Comment puis-je rester ouvert à l’humanité de l’autre? Nous risquons de considérer comme des ennemis ceux que nous serions enclins à considérer comme des concurrents ou des menaces. Mais non, c’est un être humain avec sa dignité et sa valeur qui a différentes façons d’exprimer son point de vue. Alors, comment pouvons-nous protéger cette humanité commune?

Dans un monde où l’intelligence artificielle pourrait menacer la richesse de notre humanité de base, ouvrons-nous à la richesse du caractère unique de chaque individu, au-delà de ce qui peut être mesuré et facilement catégorisé. B

Photo courtoisie de la Mission de l’Ordre
Souverain de Malte auprès des Nations Unies

Fraternité D’ARMES

Les Chevaliers et les nations célèbrent l’amitié séculaire entre la France et les États-Unis, commémorée par une statue des chefs légendaires de la Première Guerre mondiale

Le 1er septembre 1919, le maréchal Ferdinand Foch, commandant suprême des forces alliées, a tendu la main au général John J. Pershing en signe d’adieu, alors qu’ils se trouvaient à bord de l’USS Leviathan, un ancien paquebot allemand converti en cuirassé américain, dans le port de Brest, en France.

Collaborateurs et amis, les deux hommes ont joué un rôle déterminant dans l’orchestration de la victoire des alliés dans la Première Guerre mondiale, près d’un an plus tôt. Le maréchal français Ferdinand Foch, fervent catholique et personnage renommé, dirigeait les forces militaires alliées de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Le général Pershing était le commandant des forces expéditionnaires américaines, qui mobilisaient plus de deux millions de soldats après l’entrée en guerre des États-Unis en 1917.

Une nouvelle statue du maréchal Foch et du général John J. Pershing se serrant la main, conçue par l’artiste Luc de Moustier, au premier plan du U.S. Marine Corps War Memorial à Arlington Ridge Park à Arlington, en Virginie.

Le maréchal Foch et le général Pershing ont tous deux exprimé leur admiration pour les Chevaliers de Colomb et leur gratitude pour le soutien apporté par l’Ordre aux troupes alliées. Ferdinand Foch sera plus tard nommé Chevalier d’honneur, et millionième membre, à l’occasion de sa visite triomphale aux États-Unis en novembre 1921.

La poignée de main d’adieu des deux géants militaires deux ans plus tôt, qui est immortalisée par une photographie prise par un sergent de l’armée américaine, a été récemment coulée en bronze pour commémorer près de 250 ans d’alliance militaire

entre la France et les ÉtatsUnis, ce qui remonte à la Révolution américaine. La statue, réalisée par l’artiste Luc de Moustier, est le fruit d’un projet commandité par l’armée française et supervisé par le colonel Thomas Labouche, officier de liaison du ministère de la Défense des États-Unis. Les deux hommes sont membres des Chevaliers de Colomb à Paris.

Lors d’une cérémonie du 3 février à la résidence de l’ambassadeur français à Washington, D.C., le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée française, a remis deux moulages de la statue aux chefs de l’armée et des corps des Marines américains.

« Ce cadeau, a déclaré le général Schill, incarne l’esprit de coopération qui nous anime depuis 250 ans, un esprit de préparation au combat, de dévouement à la mission et de volonté de s’entraider face aux défis existentiels. »

COLLABORATEURS EN TEMPS DE GUERRE

Peu après l’engagement des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, le Chevalier Suprême James A. Flaherty a écrit au président Woodrow Wilson pour lui faire part d’une proposition ambitieuse. Avec l’approbation du président, l’Ordre établirait un réseau de centres « destinés aux loisirs et au réconfort spirituel » des militaires alliés partout aux États-Unis et en Europe. Pour leurs efforts de guerre, les Chevaliers ont reçu 30 millions de dollars recueillis dans le cadre d’une collecte de fonds nationale et

Photo

ont recueilli eux-mêmes plus de 14 millions de dollars.

Les centres de loisirs des Chevaliers de Colomb, ou huttes militaires, animés par des Chevaliers appelés « secrétaires », permettaient aux soldats d’assister à la messe et d’avoir accès aux sacrements, de se divertir, de se nourrir et de jouir d’autres commodités en temps de guerre. Leur devise était célèbre : « Tout le monde est le bienvenu, tout est gratuit », car les soldats en visite étaient traités sur un pied d’égalité et n’avaient jamais à payer pour les services. Leur service patriotique était le seul prix à payer.

Le général Pershing a déclaré plus tard que « de toutes les organisations qui ont contribué à la victoire, outre l’armée elle-même, aucune n’a été aussi efficace et bien administrée que les Chevaliers de Colomb ».

Le maréchal Foch partageait la gratitude du général Pershing pour la contribution des Chevaliers. « Je suis profondément touché par l’attention des Chevaliers de Colomb », écrit-il au Chevalier Suprême Flaherty en novembre 1918, avant que la ville de Metz ne soit rendue à la France. « C’est de Metz que La Fayette est allé aider vos ancêtres, et nous verrons un jour votre bannière victorieuse flotter sur Metz. »

Deux ans plus tard, en août 1920, le Chevalier Suprême Flaherty a dirigé un pèlerinage de plus de 200 Chevaliers à Metz, où il a dévoilé un monument en bronze de 18 pieds représentant le marquis de La Fayette, un cadeau de l’Ordre à la France en signe d’unité. Le Chevalier suprême, se tenant devant une foule de

milliers de personnes, a également remis un bâton d’or cérémoniel au maréchal Foch, qui a répondu : « Chevaliers de Colomb, vous avez rendu à la France et à l’Amérique un service dont toutes les générations futures profiteront, et vous avez touché le cœur du peuple français comme personne ne l’avait jamais fait. »

Lorsque Ferdinand Foch s’est rendu aux États-Unis et a été reçu par l’Ordre à Chicago le 6 novembre 1921, il a été déclaré membre honoraire des Chevaliers de Colomb par le conseil d’administration. Le Chevalier Suprême Flaherty a alors envoyé un télégramme à l’épouse du maréchal Foch qui disait : « L’Amérique pourrait faire mourir votre mari de gentillesse, mais nous ferons tout notre possible pour préserver sa santé. Il est le millionième Chevalier de Colomb et le plus illustre de tous. »

Dans un message de Noël publié dans la revue Columbia en décembre, Foch a déclaré : « [M]a visite en Amérique et les merveilleuses manifestations qui m’ont accueilli partout [...] qui caractérisent l’esprit des hommes qui constituent les Chevaliers de Colomb, dépassent tout idéal que j’aurais pu tirer, même en guise d’inspiration, de la statue de La Fayette, et élèvent donc au plus haut point mon espoir que l’esprit du christianisme tel qu’il se manifeste dans cet Ordre, auquel j’appartiens, sera la force motrice du monde ».

Il a ajouté : « La mission de ma vie sera de me montrer digne du noble hommage qui m’a été rendu en m’accordant le plus haut degré de l’Ordre ».

Photo par Sgt. J.P. Mulser Alamy Stock Photo
Le maréchal Foch et le général Pershing échangent une poignée de main d’adieu à bord de l’USS Leviathan au port de Brest, en France, le 1er septembre 1919.

ALLIÉS, AMIS ET FRÈRES

Ce n’est qu’en 2016, près d’un siècle après la nomination du maréchal Foch à titre de premier Chevalier de Colomb en France, que les conseils des Chevaliers de Colomb ont été établis dans ce pays. Depuis, l’Ordre en France s’est développé et compte aujourd’hui plus de 1 250 membres répartis dans 50 paroisses appartenant à 22 diocèses.

Le colonel Labouche, marié et père de sept enfants, réside actuellement dans le nord de la Virginie en raison de son poste d’officier de liaison. Il a déclaré avoir été incité à rejoindre les Chevaliers de Colomb en 2015 au cours d’une précédente affectation à Washington, après avoir entendu l’histoire du bienheureux Michael McGivney. C’est alors qu’il a découvert la mission de l’Ordre. Il a ensuite transféré son adhésion à Paris, où il est membre du Conseil 18407 de Saint José Luis Sanchez del Rio. « Lorsque nous avons établi notre conseil en France, les Chevaliers représentaient pour moi une sorte d’équipe d’élite chrétienne », explique le colonel Labouche. « Ce sont des hommes pleins d’ingéniosité et d’idées, prêts à servir, et représentant une parfaite mixité sociale. »

C’était le désir du colonel d’honorer les liens patriotiques et fraternels de longue date entre son pays et les États-Unis qui l’a poussé à proposer un projet pour commémorer l’alliance entre la France et l’Amérique. L’inspiration lui est venue en 2016, alors qu’il occupait son premier poste au siège du ministère de la Défense des États-Unis.

Le colonel Thomas Labouche (à gauche) et Luc de Moustier, tous deux membres des Chevaliers de Paris, lors de la présentation de la statue Foch-Pershing le 3 février à la résidence de l’ambassadeur français aux États-Unis à Washington, D.C.

« Je suis entré dans le Pentagone et, en regardant autour de moi, j’ai vu un buste de Winston Churchill, mais aucun personnage, aucune statue, aucun objet qui représentaient la relation entre la France et les États-Unis », se souvient le colonel Labouche. Je me suis dit : « Il manque quelque chose ici. »

Pendant près d’une décennie, le colonel Labouche a étudié de nombreux moyens de représenter cette alliance militaire absente, qui remonte à l’arrivée du marquis de La Fayette aux États-Unis et au soutien de l’armée continentale en 1777, ainsi qu’au Traité d’alliance franco-américaine signé le 6 février 1778.

Ayant finalement opté pour une représentation du maréchal Foch, le colonel Labouche a pris contact avec Luc de Moustier, artiste professionnel et membre du conseil 16910 de Saint-Martin-de-Tours, à Paris. En 2017, Luc de Moustier a conçu une statue de Saint Joseph et de l’Enfant Jésus qui a été portée par des Chevaliers pendant des pèlerinages à pied dans toute la France. La proposition initiale du nouveau projet était de sculpter un buste de Ferdinand Foch, mais Luc de Moustier a suggéré que l’œuvre d’art dépeigne la « rencontre » entre le maréchal Foch et le général Pershing.

« J’ai été captivé immédiatement par cette photo du maréchal Foch faisant ses adieux au général Pershing, qui rentrait aux États-Unis après avoir accompli sa mission », a expliqué Luc de Moustier. « Les deux hommes font totalement abstraction de ce qui les entoure; ils se regardent simplement. »

Pour Luc de Moustier, cet échange révèle plus qu’un profond sentiment de respect entre compagnons d’armes.

« Si les personnes qui voient la sculpture ressentent cette amitié, alors mon objectif est partiellement atteint », affirme l’artiste. « Depuis que je suis devenu sculpteur en 2012, j’ai constaté que seules les statues inspirées d’une amitié ont survécu, et je crois sincèrement que la statue Foch-Pershing reflète bien une amitié féconde. »

« Chevaliers de Colomb, vous avez rendu à la France et à l’Amérique un service dont toutes les générations futures profiteront, et vous avez touché le cœur du peuple français comme personne ne l’avait jamais fait. »

Le maréchal Foch, des CdeC, un bâton à la main, se tient à côté du Chevalier Suprême Flaherty et d’autres officiers suprêmes lors de la consécration du monument bronze commandité par les CdeC du marquis de La Fayette, qui s’est battu pendant la Révolution américaine, à Metz, en France, le 21 août 1920.

Le maréchal Foch présente à George Herman (Babe) Ruth la première brique d’un nouveau centre d’aide sociale des CdeC de 2 millions de dollars, le 21 novembre 1921, sur les marches de la cathédrale St. Patrick’s. Se tenant entre eux (ci-dessus) et parlant en français, l’archevêque Patrick Hayes de New York a déclaré : « Maréchal Foch, voici votre frère Chevalier de Colomb, George Ruth. » Ruth, en français impeccable, a répondu « Oui. »

L’ORDRE ET LA « PLUS ANCIENNE ALLIANCE »

Outre les éléments visibles représentés dans la sculpture, Luc de Moustier a également forgé des éléments historiques tangibles dans les deux moulages en bronze. Plus précisément, le colonel Labouche lui a demandé d’ajouter de la terre ou du sable provenant de plusieurs lieux importants de l’alliance. Chaque statue intègre de la terre de Yorktown, en Virginie, site de la bataille finale et décisive de l’indépendance des États-Unis en 1781. Pour la statue du corps des Marines, en bleu, Luc de Moustier a également ajouté de la terre du Bois Belleau, une forêt française où s’est déroulée une bataille décisive pour le corps des Marines en 1918. Dans la statue de l’armée de terre, en vert, il a ajouté du sable de la Omaha Beach, en Normandie, où les forces alliées ont débarqué le jour J en 1944.

L’histoire de la famille de l’artiste est marquée par les liens entre la France et les États-Unis. Deux de ses ancêtres ont été les derniers diplomates envoyés par le roi Louis XVI avant la Révolution française, et son grand-père maternel faisait partie de l’opération Torch qui a eu lieu en novembre 1942 et a contribué à la victoire des forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale.

Compte tenu de l’histoire à plusieurs niveaux que partagent les Chevaliers de Colomb et les deux pays, l’Ordre a été co-commanditaire du projet de sculpture Foch-Pershing, aux côtés d’autres organisations, sur invitation du colonel Labouche. Le Maître Suprême Michael McCusker a représenté le Conseil suprême lors de l’événement du 3 février, au cours duquel plusieurs dignitaires, un

descendant du maréchal Foch et Luc de Moustier ont prononcé des allocutions.

« L’amitié entre deux pays est un bien joli mot, mais l’amitié entre deux personnes est une réalité, c’est ce qui porte fruit », a déclaré Luc de Moustier. Il s’agit de l’amitié entre La Fayette, Rochambeau et de Grasse et Washington, de Foch et Pershing, et surtout entre les anonymes qui, depuis près de 250 ans, donnent chair et sens à la relation de la « plus ancienne alliance ».

Lorsque le 125e anniversaire du quatrième degré a été célébré à la cathédrale Saint-Patrick de New York, le 22 février, le colonel Labouche et le député territorial Arnaud Bouthéon, de France, étaient parmi les Chevaliers français présents. Les deux hommes travaillent actuellement à l’élaboration d’une exemplification de quatrième degré spécifiquement pour la France.

« Ce que j’ai observé entre les Chevaliers et l’armée, étant moimême militaire, c’est la volonté de servir, qu’un bon Chevalier défende non seulement les principes d’unité, de charité et de fraternité, mais aussi le patriotisme », a expliqué le colonel Labouche. « C’est tout à fait logique », a-t-il ajouté, soulignant que l’amour du prochain et l’amour du pays vont de pair.

« Ça commence par la famille, puis par les voisins et la communauté », a déclaré le colonel Labouche. « Cela s’étend à votre pays en gratitude à Dieu et en service de son amour pour tous. » B

MADALAINE ELHABBAL est journaliste à la Catholic News Agency et écrit de Washington, D.C.

« VOUS M’AVEZ VISITÉ »

Les ministres de la prison traitent de la miséricorde et du pardon du Christ dans l’esprit du bienheureux Michael McGivney

Cinq jours avant l’exécution de James « Chip » Smith le 1er septembre 1882, l’abbé Michael J. McGivney a célébré une grande messe à la prison de New Haven, au Connecticut, où Smith était détenu.

Grâce à d’innombrables heures que l’abbé McGivney, jeune vicaire de l’église St. Mary’s, a passé à exercer son ministère, Smith est devenu un homme très différent de ce qu’il était deux ans plus tôt. En décembre 1880, Smith alors âgé de 21 ans, a troublé la paix dans la ville voisine d’Ansonia en état d’ébriété. Dans une escarmouche avec le chef de police, Daniel J. Hayes, il l’a atteint d’un coup de feu à l’abdomen. Hayes est décédé quatre jours plus tard, et Smith a finalement été condamné à mort.

En visitant la prison de New Haven, l’abbé McGivney est devenu un père spirituel pour Smith, qui a entrepris une profonde conversion, et pour d’autres détenus.

« À sa demande, je demande à chacun d’entre vous de prier pour qu’à son arrivée, vendredi prochain, il puisse mourir pieusement », a dit le abbé McGivney aux 150 personnes présentes à la messe tenue à la prison le dimanche 27 août. « Si je pouvais rester fidèle à mon devoir et, en même temps, ne pas être là vendredi prochain, je m’échapperais de ce qui est possiblement l’épreuve

la plus éprouvante de ma vie. Mais cette triste tâche est placée sur mon chemin par la providence et doit être accomplie. »

Cinq jours plus tard, le prêtre de 30 ans a marché avec Smith jusqu’à la potence. Smith a calmement accepté son destin et est mort avec un insigne en tissu arborant le Sacré-Cœur, que l’abbé McGivney lui avait donné, épinglé près de son propre cœur. Plus tôt cette même année, le 29 mars, l’Ordre des Chevaliers de Colomb (CdeC) a été fondé officiellement. L’abbé McGivney a fondé l’Ordre en s’appuyant sur les principes de charité, d’unité et de fraternité, les mêmes vertus qu’il a démontrées chaque fois qu’il a franchi les portes de la prison pour visiter Smith et d’autres détenus.

Aujourd’hui, dans l’esprit du bienheureux Michael McGivney, des centaines d’aumôniers des CdeC et d’autres CdeC servent de mentors et de conseillers pour des personnes incarcérées, reconnaissant que le Christ sommeille en eux : « j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi » (Mt 25, 36). Dans les pages suivantes, les ministres et bénévoles de la prison du Massachusetts, de la Californie et du Nouveau-Brunswick, au Canada, expliqueront comment marcher dans la foi avec des détenus est intégré dans le tissu de leur identité en tant que Chevaliers.

PÈRES DES ORPHELINS

Lorsque David Bergeron a commencé son cours de formation de la foi et d’étude de la Bible avec une abondance de nouvelles bibles Ignatius, avec une bordure dorée qui tapisse les bords de chaque page, c’était comme le matin de Noël pour ses élèves : des détenus au centre correctionnel du comté de Hampden à Ludlow, au Massachusetts.

« J’étais tellement heureux de rencontrer ces gars, la joie sincère qu’ils ressentaient de recevoir ces toutes nouvelles bibles. Tout le monde a mis son nez sur la Bible pour la sentir, a raconté M. Bergeron en riant.

« J’ai décrit aux gars [ses frères Chevaliers] leur enthousiasme après avoir reçu ces bibles. »

M. Bergeron, membre du Conseil 3535 Ludlow (Massachusetts) qui a enseigné l’étude de la Bible et les cours de formation de la foi à Hampden pendant 11 ans a décrit l’enthousiasme des détenus à ses frères Chevaliers.

L’an dernier, le Conseil 3535 a adopté ce qu’on appelle maintenant le ministère de la prison du bienheureux Michael McGivney, grâce à l’invitation de Rob Powell, membre du conseil. En plus de 30 ans, M. Powell a été conseiller, gestionnaire de conseillers et surintendant adjoint au centre correctionnel de Ludlow et à la prison de Springfield.

« David est une figure paternelle pour ces hommes qui n’ont pas de père, comme c’est aussi le cas pour moi », a dit M. Powell.

« Le rôle le plus important que j’ai joué a été celui d’abbé pour ces 500 hommes dans mon établissement. »

Le conseil fournit des documents d’instruction catholique, ainsi que des bibles et des rosaires, au ministère.

Les lundis, les détenus qui y sont intéressés se réunissent dans la chapelle, où le diacre Paul Mazzariello, qui agit comme aumônier de prison, expose l’adoration eucharistique. Les détenus se rejoignent pour prier le rosaire et chanter des hymnes avant le Saint-Sacrement, et après la bénédiction, M. Bergeron dirige l’étude de la Bible et la formation de la foi. Les sujets vont des excuses aux sacrements en passant par la Sainte Mère bénie et les saints, avec beaucoup de questions et réponses.

En tout, le duo passe deux heures avec environ une douzaine d’hommes. Les prisonniers ne séjournent pas longtemps à l’installation. Ils sortent de prison ou sont transférés à une prison de niveau supérieur après deux à trois ans. Or, même une période aussi courte, selon M. Bergeron, peut avoir une incidence importante et avoir une influence durable.

« Au départ, avant que de commencer à exercer le ministère de la prison, j’avais peu d’empathie [pour les détenus]. Je me disais : “On récolte ce que l’on sème”, a admis M. Bergeron. Mais une fois que je les ai rencontrés en personne, je me suis immédiatement rendu compte que seule la grâce de Dieu m’évite de ne pas faire partie de ces gens. Pour subir un tel sort, tout ce qu’il faut, c’est une formation insuffisante et quelques faux pas. »

David Bergeron (centre) et Rob Powell (droite), tous deux membres du Conseil 3535 Ludlow (Massachusetts), avec l’aumônier de prison le diacre Paul Mazzariello à l’entrée du centre correctionnel du comté de Hampden à Ludlow.

Il ne fait aucun doute que le ministère de la prison du bienheureux Michael McGivney change des vies.

« Voir ces hommes se préparer et recevoir les sacrements et grandir dans leur vie de foi encourage énormément ma propre foi, a déclaré M. Bergeron. Ce ministère a été une bénédiction divine. »

L’ESPOIR ET LA GUÉRISON EN ACTION

« J’ai vu ce que le mal peut faire pour un être humain et à quel point il est destructeur, a affirmé l’abbé Humberto Gomez, prêtre du diocèse de Sacramento. Pourtant, je crois plus que quiconque que tout le monde est capable de changer, de guérir et de se rétablir. »

L’abbé Gomez, qui a été élevé au Mexique, est membre du Conseil de Saint-Sacrement 5322 de Rancho Cordova et a exercé son ministère dans des prisons pendant près de deux décennies. Après avoir joué le rôle d’aumônier pendant neuf ans dans un établissement correctionnel pour jeunes, il est aumônier à temps plein à la prison d’état de Folsom depuis 2016. Pénitencier de sécurité moyenne près de la capitale de l’état, Folsom est la deuxième plus ancienne prison en Californie et loge plus de 2 500 détenus.

« Certains participent à nos services religieux, comme la messe dominicale, la prière du rosaire et d’autres dévotions, tandis que d’autres participent à nos programmes de justice réparatrice pour

« L’une des personnes incarcérées m’a remercié d’être devenu son aumônier, soulignant : “Nous sommes membres du diocèse nous aussi.” Et il avait raison. Leur incarcération ne fait pas disparaître leur appartenance au corps du Christ. »

entreprendre leur réhabilitation, explique l’abbé Gomez. Je suis toujours disponible pour les personnes incarcérées lorsqu’elles ont besoin de conseils et de soutien spirituel. »

L’abbé Gomez a été témoin personnellement de nombreuses vies changées par la miséricorde de Dieu et se sent béni d’être « un instrument de réconciliation et d’espoir pour la personne incarcérée ».

Il se rappelle un homme, emprisonné depuis plus de 30 ans à Folsom, qui est devenu catholique au fil du temps.

« Il a raconté son histoire avec [autres prisonniers] au sujet de sa transformation, et à la fin de son bref discours, il a dit : “La foi et l’espoir en Dieu vous aideront à trouver un nouveau mode de vie. Ne renoncez jamais à votre foi”, a raconté l’abbé Gomez.

L’une des personnes incarcérées m’a remercié d’être devenu son aumônier, soulignant : “Nous sommes membres du diocèse nous aussi.” Et il avait raison, a affirmé l’abbé Gomez. Leur incarcération ne fait pas disparaître leur appartenance au corps du Christ. »

Dave Adam, membre du Conseil 4540 Father Grealy à Roseville, qui fait du bénévolat auprès du ministère de la prison de Folsom, a déclaré qu’il appelle les détenus « gentlemen » par respect pour la dignité divine.

Adam a aussi eu d’innombrables rencontres transformatrices au cours de ses 15 années au ministère de la prison. L’une de ces

Photo par Krista Mai

À droite : Craig Murphy et le père Phil Mulligan, membres du Conseil 9270 Immaculate Heart of Mary à Riverview, au NouveauBrunswick, dans l’église Immaculate Heart of Mary, où le père

Phil est prêtre. • En regard : Les ministres de prison et frères Chevaliers, le père Humberto Gomez et Dave Adam, devant la porte est de la prison de l’état de Folsom, la deuxième plus ancienne prison de la Californie.

rencontres a eu lieu avec un détenu nommé « Moot » lors d’une séance de prière et de partage international du Ministère de la prison de Kairos.

« Je me suis senti obligé de lui dire “Jésus vous aime”, puis il m’a répondu : “dites-le sans ce sourire sur votre visage”, se rappelle Adam.

J’ai dit : “Je suis désolé d’être né avec cette allure stupide sur mon visage, mais Jésus vous aime”, poursuit Adam. Au moment où il s’est rendu à environ un mètre de moi, des larmes coulaient sans cesse de ses yeux. Il a mis ses bras autour de moi, m’a donné un câlin, puis m’a dit : “J’en avais besoin.” »

En plus de travailler à Folsom, Adam fait du bénévolat à la prison d’état à sécurité maximale de Sacramento, où il est président du conseil consultatif de Kairos.

« Ma vocation en tant que Chevalier est de servir ceux qui sont détestés, rejetés et jetés par la population qui se retrouve en prison, a déclaré Adam. Une personne qui vient à la rencontre du Christ, ou entreprend une étude biblique peut se dissocier des gangs. On voit les changements se produire en eux. Cela en vaut la peine. »

L’abbé Gomez s’inspire de la vision du bienheureux Michael McGivney.

« J’ai toujours été inspiré par les principes fondamentaux qu’il a transmis aux Chevaliers pour habiliter les hommes catholiques à vivre leur foi, à chercher l’espoir, même dans les milieux sombres », a-t-il expliqué. Nous sommes ainsi obligés à être des gens en action. »

« ICI POUR MARCHER AVEC VOUS »

L’aumônier de prison Craig Murphy, membre du Conseil 9270 Immaculate Heart of Mary à Riverview, au Nouveau-Brunswick, ne cache aucun truc de magie dans sa manche lorsqu’il rencontre un détenu; le truc réside dans la manche elle-même. Ses vêtements aux couleurs vives et ses espadrilles Nike, dit-il, aident à briser la glace.

« Mon truc vient de mes vêtements, a blagué M. Murphy, aumônier de prison depuis 27 ans. « J’adore les vêtements colorés, loufoques, et utiliser un peu d’humour. Je veux secouer les gens un peu et les amener à penser : “Ah bon, il est aumônier? Un aumônier catholique? Que faites-vous dans une prison?” »

Ces facteurs m’ont vraiment permis d’accompagner ces gars et de développer des relations et de faire preuve d’ouverture et d’honnêteté », a-t-il souligné. Je leur dis, “Hé, vous avez déjà été jugé; je ne suis pas là pour vous juger. Je suis là pour vous accompagner. »

Depuis les neuf dernières années, M. Murphy est directeur de l’aumônerie de la région de l’Atlantique pour Bridges of Canada, un mentorat spirituel multifoi et un service d’aumônerie, où il supervise 18 aumôneries dans cinq institutions fédérales. Il visite

les prisonniers environ cinq à six jours par mois, passant la majeure partie de son temps au pénitencier Dorchester, un établissement correctionnel fédéral pour hommes à niveaux de sécurité multiples.

« Ils veulent participer, faire une lecture à la messe, et ils veulent suivre et être là », dit M. Murphy. Il existe une faim et un désir de nourrir cette partie de notre âme. »

L’abbé Phil Mulligan, pasteur de l’unité pastorale Immaculate Heart of Mary (composée de quatre paroisses) et aumônier du Conseil 9270, est un collaborateur essentiel du ministère de M. Murphy. Il a passé environ trois ans à célébrer des messes au pénitencier Dorchester, mais il travaille au ministère de la prison depuis 28 ans.

« Dans la courte période où l’abbé McGivney a vécu, il a mis les personnes pauvres et marginalisées à l’avant et au centre de sa vie », a déclaré l’abbé Mulligan. « Quand j’interagis avec un détenu, je lui demande : “qui est la personne sous cette tenue de prisonnier? De plus en plus, je vois simplement un enfant de Dieu qui a peut-être pris de mauvaises décisions.” »

M. Murphy, qui s’est joint à l’Ordre en 2022, a déclaré que l’héritage du bienheureux Michael McGivney, et surtout son ministère, aux hommes comme Chip Smith, vibre en lui.

C’est encourageant à savoir », dit M. Murphy, qu’en accompagnant cette personne, je suis ces traces. » B

APRILLE HANSON SPIVEY est une rédactrice indépendante catholique du centre de l’Arkansas.

Fernando Villa Jiménez, membre du Conseil St. Clement 3283 à Lake Station, dans l’Indiana, prépare un mélange de ciment pour les nouvelles dalles de plancher à la paroisse de St. Francis Xavier. De août 2024 à mars 2025, les membres du conseil ont rénové quatre salles de bains à l’église, contribuant à l’installation de nouveaux planchers et de nouveaux murs, au remplacement des toilettes et plus encore. Le travail des Chevaliers a permis à l’église d’économiser environ 60 000 $.

La Foi

UN SERVICE FRATERNEL

À la demande du père

PILIER DU SOUTIEN PAROISSIAL

Le Conseil Gilmour 310 à Highland Heights, en Ohio, a récemment fait don de 10 000 $ à chacune des trois paroisses que le conseil sert : St. Clare à Lyndhurst pour souligner le 80e anniversaire de la paroisse; St. Paschal Baylon à Highland Heights pour sa campagne de financement; et St. Francis of Assisi à Gates Mills. Les fonds proviennent en partie de la vente de l’immeuble de société du conseil.

DES AIGLES REÇOIVENT LEURS

AILES BIBLIQUES

Depuis environ 30 ans, le Conseil Father O’Hanlon 4678 à State College, en Pennsylvanie, donne une nouvelle Bible aux jeunes paroissiens catholiques locaux qui ont obtenu le rang d’Eagle Scout. Une centaine de bibles ont été remises au cours de cette période, un ou plusieurs Chevaliers assistant à la cérémonie de la Cour d’honneur de chaque scout pour lui présenter la bible.

SOUS LE REGARD DE LA MÈRE

Lorsque les Chevaliers ont remarqué que le jardin marial de l’école St. Dominic était envahi par la végétation, le Conseil Aldo J. Zazzi 6992 à Kingsport, au Tennessee, a organisé une journée de travail à l’école. Les

membres du conseil ont coupé l’herbe et enlevé les mauvaises herbes, taillé les arbres et les arbustes, nettoyé la statue de la Sainte Vierge du jardin et étalé du paillis autour de la statue pour s’assurer qu’elle reste dégagée.

UNE GARDE D’HONNEUR POUR

LA RETRAITE POUR HOMMES

Des Chevaliers du Degré du patriotisme de l’Assemblée Msgr. Wrobel 1728, à Alexandria, au Minnesota, ont assuré la garde d’honneur à une messe célébrée par l’évêque Andrew Cozzens de Crookston lors d’une retraite pour hommes à l’église St. Mary. Plus de 100 hommes ont participé à la retraite, organisée par des membres de deux conseils locaux des Chevaliers de Colomb.

PANIER À PIQUE-NIQUE

PAROISSIAL

Les membres du Conseil John Fitzgerald Kennedy 5486 à Lincoln Park, au New Jersey, ont préparé des hamburgers et des hot-dogs pour un pique-nique paroissial à l’église catholique St. Joseph. Plus de 150 personnes ont participé au pique-nique, au cours duquel les Chevaliers ont également fourni des jeux de pelouse et des divertissements musicaux.

Steven Roth, le directeur des vocations pour l’archevêché de Baltimore et frère Chevalier, les membres du Conseil Loyola University Maryland 15000 à Baltimore ont aidé les séminaristes de l’archevêché à réaliser leur projet annuel de journée de service. Après avoir commencé la journée avec une messe à la maison de retraite Msgr. O’Dwyer à Sparks, les séminaristes et les Chevaliers universitaires ont peinturé des chambres d’étudiant du centre, qui est fréquemment utilisé par les groupes de confirmation de la paroisse pour les retraites de fin de semaine.

Steven Rychlik, membre du Conseil Christ the King 7196 à Belton, au Texas, aide son fils Jonathan à préparer du poisson pour l’un des trois repas de poisson frit du conseil à la paroisse Christ the King. Les repas de poisson frit ont permis de recueillir 1 500 $ pour le programme de bourses d’études du Conseil 7196.

EN HAUT: Photo par Denis A. Duriga

La Famille

Une femme transporte un sac de riz qu’elle a reçu du Conseil S.K. Pedro Caunan 9329 à Tagbilaran City, aux Visayas, pendant la distribution alimentaire du conseil à Banacon Island. En plus de planter des mangroves, les membres du conseil ont donné du riz et des vêtements à 45 personnes.

UNE AIDE POUR PAYER DES FRAIS MÉDICAUX

Le Conseil Warren 474 à Phillipsburg, au New Jersey, a récemment fait don de 18 000 $ amassés lors d’une collecte de fonds annuelle à Nick et à Amanda Devaney, dont le fils de 6 ans, Samuel, a reçu un diagnostic de cancer du cerveau rare et agressif en 2023. Le don du conseil servira à payer des traitements qui ne sont pas couverts par l’assurance de la famille, comme une prothèse oculaire pour Samuel, qui a perdu son œil gauche lorsque la tumeur a été enlevée.

MAÏS SUCRÉ

Au cours des dernières années, les Chevaliers du Conseil Sts. Peter and Paul 10052 à Braham, au Minnesota, ont récolté environ un acre de maïs sucré dans le cadre d’une collecte de fonds annuelle, générant environ 5 500 $ de la vente de plus de 12 000 épis de maïs en 2024. Les fonds serviront à financer des dons à des banques alimentaires, des centres de ressources pour femmes enceintes, des bourses d’études pour étudiants des écoles secondaires de la région et plus encore.

BOURSES D’ÉTUDES ACCORDÉES

Le Conseil St. Thomas à Becket 9781 Reston, en Virginie, a présenté sa bourse d’études collégiales annuelle de 2 000 $ à un finissant du secondaire de l’église catholique St. Thomas Becket.

LES CHEVALIERS VIENNENT EN AIDE AUX VICTIMES

D’UN

OURAGAN

Les membres du Conseil All Saints 14475 à Lake Wylie, en Caroline du Sud, ont fait un don de plus de 4 500 $ à des familles touchées par l’ouragan Helene et ont voté pour faire un don supplémentaire de 3 000 $ en fonds du conseil. L’argent a été envoyé à plusieurs conseils de la région touchée par l’ouragan.

PRÈS DE 60 ANS DE SERVICE

Le Conseil Don Febian R. Millar 5973 à Tayabas, Luçon Sud, a collaboré avec des travailleurs de la santé locaux pour distribuer de la nourriture aux gens du quartier Obias. Environ 150 personnes ont également reçu des consultations médicales gratuites et d’autres tests médicaux pendant l’événement, que le Conseil 5973 a organisé pour souligner l’anniversaire de sa fondation en 1967.

DÉJEUNER FAMILIAL MENSUEL

Chaque mois, les Chevaliers du Conseil Springfield (Illinois) 364 préparent le déjeuner pour des familles dans le besoin lors d’un événement organisé par l’organisme Helping Hands de Springfield. Depuis cinq ans, le Conseil 364 contribue à la préparation des repas, servant jusqu’à 100 personnes par mois.

PRÊTS À SERVIR

Les Chevaliers du Conseil 17383 Church of the Madalene à Tulsa, en Oklahoma, ont appris qu’une paroissienne avait besoin de sortir plusieurs articles et meubles de sa maison, mais qu’elle n’avait personne pour l’aider. Le Conseil 17383 a organisé une journée de service pour transporter les articles vers un magasin d’occasions local.

Des membres du Conseil Jubinville 3579 à Lorette, au Manitoba, chargent les denrées données par une coopérative alimentaire locale qui seront livrées au Centre de ressources alimentaires Taché, qui fournit de la nourriture à plus de 100 familles. Le Conseil 3579 a récemment fait don de 1 500 $CA au centre et les Chevaliers recueillent régulièrement des denrées et du lait pour les clients du centre.

Photo par James Rinn

Le directeur suprême Scott O’Connor, un ancien député d’État de la Floride, accueille Pedro, un jeune garçon de Saltillo, au Mexique, qui a reçu un nouveau fauteuil roulant donné par les Chevaliers du Texas par l’intermédiaire de l’organisme American Wheelchair Mission. Deux conseils locaux ont collaboré pour amasser plus de 230 000 $, finançant près de 1 100 fauteuils roulants distribués aux clients de trois centres de réadaptation pour enfants au Mexique.

MANTEAUX QUÉBÉCOIS

Le Conseil Beauce 2283 à Saint-Georges, au Québec, a fait don de 24 manteaux d’hiver à la Maison de la famille Beauce-Etchemin, un centre de services aux familles de la région qui distribuera les vêtements aux enfants dans le besoin. Le don a été fait dans le cadre du programme « Des manteaux pour les enfants » des Chevaliers de Colomb.

PLANTER DES GRAINES

Des Chevaliers du Conseil Dr. Jose Rizal 5507 à Calamba, Luçon Sud, et des élèves de l’école primaire Central 2 ont travaillé ensemble pour planter 40 arbres moringa à l’école. Le Conseil 5507 a organisé l’événement pour promouvoir la durabilité et favoriser l’engagement communautaire.

LE DÉJEUNER EST SERVI

L’Assemblée Msgr. Randy D. McClellan 3594 à Derry, au New Hampshire, a préparé un déjeuner pour environ 50 personnes lors de son déjeuner annuel pour les premiers répondants de plusieurs services locaux. L’Assemblée 3594 organise le déjeuner depuis trois ans.

COURONNES COMMÉMORATIVES

L’Assemblée Father James F. O’Reilly 2507 à Hoover, en Alabama, a honoré les anciens combattants et les militaires, y compris les prisonniers de guerre et les militaires disparus, en déposant des couronnes commémoratives dans l’espace de rassemblement à l’église catholique Prince of Peace.

DU PLAISIR AU CHAMPIONNAT DE LANCER LIBRE

Plus de 50 enfants âgés de 9 à 14 ans ont participé au championnat annuel de lancer libre des Chevaliers de Colomb organisé à l’école secondaire Brother Rice par le Conseil Father Perez 1444 à Chicago. Cinq gagnants ont été choisis pour participer à la compétition de district.

SOUTENIR DES BONNES CAUSES

Le Conseil Light of Christ 8726 à Sinking Spring, en Pennsylvanie, a amassé 19 000 $ lors de son tournoi de golf annuel de bienfaisance. Les fonds ont été répartis également entre quatre organisations : Mary’s Shelter, Opportunity House, John Paul II Center for Special Learning et le St. Ignatius Loyola Scholarship Fund.

La Communauté

Les Chevaliers du Degré du patriotisme de l’Assemblée Archbishop John F. Donoghue 3313 à Atlanta se mettent au garde-àvous lors d’une cérémonie de retrait du drapeau organisée par l’Assemblée. En 2024, plus de 100 drapeaux vieux et usés ont été recueillis dans des boîtes de dépôt installées par les Chevaliers à la cathédrale Christ the King et l’église catholique Holy Spirit pour qu’ils soient retirés conformément au U.S. Flag Code.

AIDE À L’ORGANISME HABITAT POUR L’HUMANITÉ

Les membres du Conseil George C. Shields 420 à Mansfield, dans le Massachusetts, ont aidé à construire une maison pour une famille locale avec l’organisme Habitat pour l’humanité. Le Conseil 420 a participé au projet dans le cadre des célébrations du 125e anniversaire de l’affrètement du conseil en 1899.

EN HAUT À
GAUCHE: Photo par Randy Hale

La Vie

UNE ABONDANCE DE SOUTIEN

Le Conseil Dr. John M. McLoughlin 2325 à Oregon City, en Oregon, a fait don de 1 000 $ aux Jeux olympiques spéciaux du comté de Clackamas pour parrainer une ligue de quilles pour les personnes handicapées. Stephen Ford, membre du conseil, a agi à titre d’entraîneur pour l’une des équipes de la ligue pour la saison de trois mois.

James Cullen, directeur des programmes pour la famille du Conseil Father Marquette 2984 à Kewaunee, au Wisconsin, et Rose, une bénévole du centre de ressources pour femmes enceintes Alexandrina, montrent quelques-uns des plus de 600 cache-couches et pyjamas pour bébés recueillis par les Chevaliers. Le Conseil 2984 a collaboré avec les élèves de l’école catholique locale et la paroisse Holy Rosary pour recueillir les articles pour bébés.

Les Sires Chevaliers de l’Assemblée Father John G. Parish 3510 à Wake Forest, en Caroline du Nord, forment une arche d’épée pour accueillir les invités à une danse « Night to Shine », un événement qui permet aux personnes handicapées de vivre l’expérience d’un bal de finissants, parrainé par le Conseil 11234 St. Catherine of Siena. Près de 90 Chevaliers de plusieurs conseils locaux et membres de leurs familles étaient parmi les 300 bénévoles de l’événement.

PATRONS DES ARTS

Le Conseil Father Joseph M. Baker 3599 à Panama City, en Floride, a fait don de 500 $ à Pyramid, qui offre des programmes d’arts visuels et d’arts du spectacle aux personnes handicapées. Le Conseil 3599 soutient l’organisme Pyramid et d’autres programmes pour les personnes handicapées depuis plus de 10 ans.

BASTION DES COLLECTES DE SANG

Plus de 60 chopines de sang ont été recueillies lors d’une récente collecte de sang organisée par le Conseil Father Richard C. Joyce 2270 à Montgomery, dans l’état de New York. La collecte était la 100e collecte organisée par le Conseil 2270 depuis 2002, avec un total de plus de 5 000 dons de sang recueillis.

REFUGE SÉCURITAIRE

Le Conseil St. Lucy of Racine (Wisconsin) 15659 a collaboré avec le service des incendies de la ville et les organismes provie du Wisconsin pour amasser 15 500 $ pour une nouvelle boîte pour bébé « Safe Haven » installée à la station de pompiers

4 du service. Lors d’une cérémonie d’inauguration, le père Juan Manuel Camacho, prêtre de l’église catholique St. Lucy, a béni la nouvelle boîte pour bébé, la première à être financée par les Chevaliers du Wisconsin et la troisième à être installée dans l’état.

UN DON RECORD

Le Conseil Trinity 1466 à Le Mars, en Iowa, a recueilli plus de 55 000 $ au cours de sa collecte de fonds par téléphone, donnant près de 50 000 $ au Life Skills Training Centre, qui aide les adultes handicapés à trouver un emploi et à développer des compétences professionnelles générales. Le conseil a également fait don d’environ 5 500 $ aux Jeux olympiques spéciaux de l’Iowa. Depuis 1980, la collecte de fonds a généré plus de 1,8 million de dollars pour les organismes qui soutiennent les personnes handicapées.

Veuillez soumettre les activités de votre conseil à l’adresse knightsinaction@kofc.org

De la nourriture pour les laissés-pour-compte

Les Chevaliers luttent au quotidien contre l’insécurité alimentaire dans leur communauté d’Ontario, s’assurant qu’aucun de leurs voisins n’est laissé derrière

Par Cecilia Engbert

CHAQUE JOUR, ON peut trouver Bill Graham, membre du Conseil Our Lady of Mount Carmel 12706 de Mississauga, en Ontario, en train de distribuer de la nourriture à ceux qui ont faim dans sa communauté, située à environ 30 kilomètres (19 miles) à l’ouest de Toronto. Accompagné de sa femme, Shirley, et souvent d’autres frères Chevaliers et bénévoles, Bill regarnit des tables de par la ville, apportant nourriture et autres fournitures. Les gens s’arrêtent aux tables pour prendre une bouchée, une bouteille d’eau ou une couverture, dépendamment de leurs besoins du moment.

Quand la pandémie de COVID-19 a frappé il y a cinq ans, Bill et Shirley ont constaté les effets du confinement sur leurs voisins à faible revenu et sans emploi, dont plusieurs se sont retrouvés sans nourriture ou même sans toit.

« Ils ont été oubliés », se rappelle Bill. « Ils sont devenus invisibles aux yeux des autres, et ils le savaient. En tant que Chevaliers, nous ne devons laisser aucun voisin derrière. »

Avec l’appui du Conseil 12706, les Graham ont créé un ministère pour répondre aux besoins qu’ils voyaient autour d’eux, et ont organisé leur première tablée en mars 2020. Aujourd’hui, on trouve, tous les jours, cinq points de distribution de nourriture à Mississauga, et jusqu’à 15 000 livres de nourriture et de fournitures sont remis à

quelque 2 000 personnes tous les mois. Grâce aux dons de banques alimentaires, de membres de la communauté et du Conseil 12706, qui a continué à offrir des dons et à organiser des collectes de denrées alimentaires, les tables sont regarnies chaque jour.

De 30 % à 40 % des gens qui se présentent sont sans abri; pour beaucoup d’autres, les temps sont durs et ils doivent parfois choisir entre payer leur loyer et faire l’épicerie.

« C’est facile de se fermer les yeux », fait remarquer l’ancien Grand Chevalier Denzil Noronha, un bénévole régulier. « Appuyer cette initiative a été important pour notre Conseil : suivre les enseignements de l’Évangile sur l’aide à apporter aux gens dans le besoin, partager ce que Dieu nous a donné. »

Le projet a inspiré plusieurs autres programmes du même genre dans des villes voisines. Pour Bill, les gens qui se présentent aux tablées sont des amis, et il se rapproche du Christ en Le servant auprès des pauvres et de ses semblables.

« Cela modifie notre perception des sans-abri », confie-t-il. « Les Chevaliers cherchent à soulager la souffrance par amour, sans penser à des récompenses possibles pour eux-mêmes. » ✢

— Cecilia Engbert est productrice de contenu pour le service de communication des Chevaliers de Colomb.

VALUATION EXHIBIT OF THE KNIGHTS OF COLUMBUS

In compliance with the requirements of

ASSETS — Actual and Contingent

1. Admitted

4%, 3.75%, 3.5%, 3.25%, 3%, 2.75%, 2.5%, 2.25%, 2%, 1.75%, 1.5%, 1.25%, 1%, the future assessments of the society, at the net rate now being collected, together with the now invested assets of the General Account Fund are sufficient to meet all certificates as they mature by their terms, with a margin of safety of $3,069,487,584 (or 10.91%) over the above statutory standards.

STATE OF: Connecticut

COUNTY OF: New Haven

The officers of this reporting entity, being duly sworn, each depose and say that they are the described officers of the said reporting entity, and that on the reporting period stated above, all of the herein described assets were the absolute property of the said reporting entity, free and clear from any liens or claims thereon, except as herein stated, and that this statement, together with related exhibits, schedules and explanations therein contained, annexed or referred to, is a full and true statement of all the assets and liabilities and of the condition and affairs of the said reporting entity as of the reporting period stated above, and of its income and deductions therefrom for the period ended, and have been completed in accordance with the NAIC annual statement instructions and accounting practices and procedure manual except to the extent that: (1) state law may differ; or, (2) that state rules or regulations require differences in reporting not related to accounting practices and procedures, according to the best of their information, knowledge and belief, respectively. Furthermore, the scope of this attestation by the described officers also includes the related corresponding electronic filing with the NAIC, when required, that is an exact copy (except for formatting differences due to electronic filing) of the enclosed statement. The electronic filing may be requested by various regulators in lieu of or in addition to the enclosed statement. Subscribed and sworn to before me this 21st day of February 2025.

Julie A. White, Notary Public

PATRICK E. KELLY, President

JOHN A. MARRELLA, Secretary

RONALD F. SCHWARTZ, Treasurer SEAL

OFFICIAL MAY 1, 2025:

To owners of Knights of Columbus insurance policies and persons responsible for payment of premiums on such policies: Notice is hereby given that in accordance with the provisions of Section 84 of the Laws of the Order, payment of insurance premiums due on a monthly basis to the Knights of Columbus by check made payable to Knights of Columbus and mailed to same at PO Box 1492, NEW HAVEN, CT 06506-1492, before the expiration of the grace period set forth in the policy. In Canada: Knights of Columbus, Place d’Armes Station, P.O. Box 220, Montreal, QC H2Y 3G7 ALL MANUSCRIPTS, PHOTOS, ARTWORK, EDITORIAL MATTER, AND ADVERTISING INQUIRIES SHOULD BE MAILED TO: COLUMBIA, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-9982. REJECTED MATERIAL WILL BE RETURNED IF ACCOMPANIED BY A SELF-ADDRESSED ENVELOPE AND RETURN POSTAGE. PURCHASED MATERIAL WILL NOT BE RETURNED. OPINIONS BY WRITERS ARE THEIR OWN AND DO NOT NECESSARILY REPRESENT THE VIEWS OF THE KNIGHTS OF COLUMBUS.

SUBSCRIPTION RATES IN THE U.S.: 1 YEAR, $6; 2 YEARS, $11; 3 YEARS, $15. FOR OTHER COUNTRIES ADD $2 PER YEAR. EXCEPT FOR CANADIAN SUBSCRIPTIONS, PAYMENT IN U.S. CURRENCY ONLY. SEND ORDERS AND CHECKS TO: ACCOUNTING DEPARTMENT, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-9982.

COLUMBIA (ISSN 0010-1869/USPS #123-740) IS PUBLISHED 10 TIMES A YEAR BY THE KNIGHTS OF COLUMBUS, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326. PHONE: 203-752-4000, kofc.org. PRODUCED IN USA. COPYRIGHT © 2025 BY KNIGHTS OF COLUMBUS. ALL RIGHTS RESERVED. REPRODUCTION IN WHOLE OR IN PART WITHOUT PERMISSION IS PROHIBITED.

PERIODICALS POSTAGE PAID AT NEW HAVEN, CT AND ADDITIONAL MAILING OFFICES. POSTMASTER: SEND ADDRESS CHANGES TO COLUMBIA, MEMBERSHIP DEPARTMENT, P.O. BOX 554, ELMSFORD, NY 10523.

CANADIAN POSTMASTER PUBLICATIONS MAIL AGREEMENT NO. 1473549. RETURN UNDELIVERABLE CANADIAN ADDRESSES TO: KNIGHTS OF COLUMBUS, 50 MACINTOSH BOULEVARD, CONCORD, ONTARIO L4K 4P3.

PHILIPPINES FOR PHILIPPINES SECOND-CLASS MAIL AT THE MANILA CENTRAL POST OFFICE. SEND RETURN COPIES TO KCFAPI, FRATERNAL SERVICES DEPARTMENT, PO BOX 1511, MANILA.

Bill Graham (au centre) et d’autres Chevaliers du Conseil 12706 Our Lady of Mount Carmel à Mississauga, en Ontario, viennent en aide à une femme à l’une des tablées soutenues par le conseil.
GAUCHE: Photo par Nadia Molinari

Chevaliers de la charité

Chaque jour, il est donné aux Chevaliers à travers le monde la possibilité de faire la différence, que ce soit à travers le service de leur communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque Chevalier pour sa force, sa compassion et son dévouement à vouloir construire un monde meilleur.

Les membres de Conseil 5202 Brother Elzear à l’Université St. Mary’s à Winona, au Minnesota, se réunissent devant une construction de l’organisme Habitat pour l’humanité lors d’une journée de travail récente. Les Chevaliers du collège, qui ont participé à la construction pendant plusieurs mois, ont aidé à suspendre le revêtement, à fixer les conduits, à peindre les bordures et ont continué les travaux d’isolation à l’intérieur de la maison.

Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique «Chevaliers à l’œuvre». Les photos, avec une description, peuvent être envoyées par courriel à knightsinaction@kofc.org .

« Ils m’ont montré le visage du Christ. »

Je n’arrivais pas à mettre le doigt sur cette sensation jusqu’à ce que j’aie servi comme garçon d’autel à la paroisse catholique ukrainienne St. Nicholas d’Edmonton. Je me souviens d’avoir regardé mes mains pendant mon service et de m’être posé la question si le Seigneur me demandait de les utiliser à des fins de ministère en tant que prêtre.

Bien que j’avais pleinement l’intention d’intégrer le séminaire, j’ai écouté le conseil de mon père de faire mes études d’abord en éducation à l’université, où je me suis retrouvé à lutter avec ma foi. Ce qui m’a aidé à surmonter cette épreuve a été ma rencontre avec la Madonna House Apostolate, une communauté de laïcs dont les membres tiennent des promesses de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ils m’ont vraiment montré le visage du Christ. Lorsque j’ai rencontré ma femme Kim quelques années plus tard, je l’ai emmenée à la soupe populaire de la Madonna House à notre deuxième rendez-vous.

J’ai épousé Kim en 2007, j’ai intégré le séminaire catholique ukrainien en 2011 et j’ai été ordonné prêtre 1er janvier 2016. Le Seigneur a choyé notre famille abondamment et m’a accordé sa grâce spéciale pour servir son peuple, que ce soit à la table à dîner familiale ou à la table sainte du Seigneur.

Père Michael Bombak

Éparchie catholique ukrainienne d’Edmonton

Conseil 7659 St. Nicholas Byzantine Ukrainian Calgary, Alberta

Photo
par
Nadia
Molinari

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.