Perfectio — Fleuraison (Édition Printemps 2019)

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votre référence en formation des adultes

FLEURAISON

PRINTEMPS 2019



ta b l e d e s m at i è r e s

INTRODUCTION

S’APPROPRIER SA NOUVELLE TERRE

4 Mot de la rédactrice en chef

6 Quand on est immigrant, on ne l’est pas pour toujours!

4 Courrier des lecteurs

8 Quels sont les facteurs contribuant à une bonne intégration d’un immigrant dans son pays d’accueil?

5 COFA et F@D en bref

11 Les groupes communautaires d’immigrants à Ottawa : Ghettoïsation ou préservation de l’identité culturelle? 12 Comment la deuxième génération vit-elle l’intégration?

CULTIVER SON TERROIR

FLEURIR EN SOI

14 L’éducation juridique au service des nouveaux arrivants : CliquezJustice.ca

24 Good Learning Anywhere : une plateforme d’apprentissage pour les Autochtones

17 L’épanouissement des immigrants francophones en Ontario : le prochain défi des francophones 18 RDÉE Canada lancera le guide entrepreneurial ImmigrAffaires Canada 19 Les Réseaux en immigration francophone de l’Ontario

28 L’Université de Hearst : du local à l’international 30 Deaf Learn Now : créer des expériences d’apprentissage dédiées aux personnes sourdes et malentendantes

22 Ressources pour les nouveaux arrivants 23 Immigration et diversité ethnoculturelle : faits saillants du Recensement de 2016

PRODUCTION Rédactrice en chef : Rachel Anne Normand // révision linguistique : Pascale lacelle correction d’épreuves : centre fora // Graphisme : marie-eve séguin // Impression : Bradda Printing Services inc. Cette publication est conforme à la nouvelle orthographe. ~ Dans cette revue, le générique masculin est employé dans le simple but d’alléger le texte.


// m o t d e l a r é d a c t r i c e e n c h e f //

f leuraison [FLËRÈZÔ] épanouissement des fleurs, abondance, foisonnement SOURCE : DICTIONNAIRE ANTIDOTE

Je n’ai jamais réellement apprécié les fleurs jusqu’à ce qu’on m’offre un bouquet. Chaque fleur avait ses propres particula­ rités, sa propre beauté. La myriade de couleurs et de formes m’avait épatée. Le caractère unique d’un pétale faisait ressortir la perfection d’un autre. Pour moi, le pluriculturalisme — terme que j’emploie de préférence à multiculturalisme — est comme un bouquet de fleurs en pleine éclosion. C’est précisément ce terme, cette image, qui a servi de ligne directrice à la création de la présente édition. Fleuraison présente diverses cultures : autochtones, personnes sourdes et malentendantes, nouveaux arrivants. Dans la section S’approprier sa nouvelle terre, on entre d’emblée dans le sujet de l’immigration en se demandant quand un immigrant cesse d’en être un. On poursuit en abordant l’identité culturelle et les facteurs favorisant l’intégration.

Afin qu’une mosaïculture bourgeonne sur toutes ses branches, nous devons la nourrir. On poursuit donc la lecture avec Cultiver son terroir, qui présente des ressources pour favoriser l’épanouissement de gens issus de l’immigration. Enfin, la section Fleurir en soi traite de programmes de perfec­ tionnement qui visent l’effloraison de diverses cultures. J’espère que Fleuraison vous fera voir la richesse culturelle qui nous entoure. Que vous puissiez apprécier ce bouquet culturel que nous offre ce pays où l’on célèbre la diversité. Bonne lecture! 

// c o u r r i e r d e s l e c t e u r s //

Avec la venue du Perfectio, vous avez surement constaté l’évo­ lution et les changements depuis l’époque du Contact-Alpha. Ceux­ci voulaient refléter l’évolution de la COFA et de son réseau francophone; un réseau professionnel performant, résolument tourné vers l’avenir et qui s’adapte aux nouvelles tendances lourdes de son environnement externe. Vous l’avez probablement constaté avec notre édition spéciale, Levier, et vous le constaterez avec la présente édition. Le 23 février 2019, la Coalition ontarienne de forma­ tion des adultes (COFA) a reçu le Prix anniversaire de l’Association des enseignantes et des enseignants franco­ontariens (AEFO). Ce prix est décerné de façon ponctuelle pour souligner l’en­ gagement social d’organismes qui ont contribué à l’avancement de la francophonie. La COFA est fière d’accepter ce prix prestigieux au nom de ses mem­ bres, et remercie chaleureusement l’AEFO pour cette marque de reconnaissance.

Chers lecteurs, lectrices et collègues, cette édition du Perfectio est ma dernière à titre de directeur général de la COFA. Je profite donc de l’occasion qui m’est offerte pour remercier personnellement chacun d’entre vous d’avoir été des lecteurs assidus de notre publication phare qui, je l’espère, vous a per­ mis de mieux connaitre et comprendre le domaine palpitant de l’alphabétisation et de la formation de base. Je termine en vous souhaitant bonne continuation. MICHEL ROBILLARD

DIRECTEUR GÉNÉRAL


cofa et f@D en bref

VALEUR PROFONDE Chers lecteurs, Dans la présente édition du Perfectio, nous abordons le sujet de l’inclusion, un thème d’actualité, ainsi qu’une valeur profonde pour l’équipe de la Coalition ontarienne de formation des adultes (COFA), son conseil d’admi­ nistration et les membres du réseau d’alphabétisation et de formation de base francophone de l’Ontario. En effet, à la COFA, nous attachons une grande importance au fait d’être inclusif, et cela a une influence directe sur nos pratiques de gestion, nos politiques, nos partenariats et notre leadeurship. Notre équipe est reconnue comme modèle de diversité, et ce, parce que nous avons décidé d’ouvrir nos portes à celle­ci afin de former une équipe engagée, innovatrice et ouverte à la différence. Notre Programme de formation à distance et le projet Tourisme et emploi attirent de plus en plus de nouveaux arrivants et de Canadiens issus de l’immigra­ tion, et plusieurs de nos centres de formation servent une clientèle largement immigrante.

PRÉSENT ET ACCESSIBLE Nous ne sommes pas sans savoir que le monde dans lequel nous évoluons est en changement constant à plusieurs égards. C’est la raison pour laquelle le Programme de formation à distance (F@D) a développé des moyens efficaces de re­ cueillir et de comprendre les besoins, changeants eux aussi, de sa clientèle, et de s’y ajuster. En effet, le Programme F@D accorde une grande importance à l’analyse des sondages remplis par ses apprenants. Aussi, une communication ouverte est établie avec les formateurs de cen­ tres d’alphabétisation et de formation de base francophones qui offrent de la formation mixte en collaboration avec le Programme F@D. Celui­ci, grâce aux données collectées et aux commen­ taires, repense perpétuellement ses formations pour les rendre plus accessibles sous divers angles, dont celui de la diversité culturelle.

Notre succès en matière d’inclusion ne se dément pas et s’explique largement par nos campagnes de promotion et de markéting visant précisément les nouveaux arriv­ ants et les communautés immigrantes, comme celles que nous avons créées en partenariat avec les Réseaux d’immigration francophone de l’Ontario en 2017­2018. De plus, lors de notre dernier forum annuel, nous avons offert des formations sur la santé mentale, le dévelop­ pement des compétences interculturelles, l’accueil des nouveaux arrivants et la communauté LGBTQ2S. L’in­ clusion des personnes en situation de handicap est également quelque chose qui nous tient à cœur, et à cet effet nous avons collaboré par le passé avec le Phénix, le seul organisme provincial francophone voyant à la sensibilisation du public à la loi sur l’accessibilité.

Le Programme F@D s’intéresse aux besoins cul­ turels de ses apprenants, car il reconnait que ces besoins sont intimement liés aux styles et objec­ tifs d’apprentissage de chacun. Il veille à incor­ porer du contenu qui reflète la diversité et qui tient compte des besoins. Notamment, il utilise dans ses publications et formations des images représentant une gamme de cultures, il met en scène des scénarios culturellement divers, et dans son programme Du français en quelques clics, il favorise un espace inclusif pour échanger selon sa culture. Inutile de dire que connaitre et comprendre différentes expériences confère au fournisseur de services et à ses clients un avan­ tage considérable.

L’équipe de la COFA et les membres de son réseau prêchent par l’exemple. Ne sommes­nous pas la première ligne de défense contre l’exclusion et la pauvreté? La réponse est oui, et nous démontrons chaque jour notre engagement à cet égard.

Par ailleurs, le Programme F@D est de plus en plus présent sur le terrain à travers ses publica­ tions, en allant à la rencontre des adultes franco­ phones et en établissant des partenariats. Toutes ces occasions coïncident avec la pensée « Plus on en sait, plus on comprend. » C’est ainsi que le programme continue à prospérer et à maintenir son statut de chef de file en formation des adultes en ligne. 

Je termine en vous souhaitant bonne lecture.  MICHEL ROBILLARD DIRECTEUR GÉNÉRAL

MOHAMED TOUKALEH

FORMATEUR, PROGRAMME F@D

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s ’a p p r o p r i e r s a n o u v e l l e t e r r e

QUAND ON EST IMMIGRANT, ON NE L’EST PAS

pour toujours! P a r M o h a m e d To u k a l e h / / F o r m a t e u r , P r o g r a m m e F @ D


s ’a p p r o p r i e r s a n o u v e l l e t e r r e

C’EST SANS PARLER DE LA VICIEUSE QUESTION, À LA TOURNURE ENCORE PLUS BIZARRE : « DE QUEL PAYS ES-TU ORIGINAIRE? ». MAIS, D’OÙ ÇA SORT CETTE QUESTION? L’immigration est un sujet sérieux qui fait couler beaucoup d’encre et qu’on discute sur toutes les tribunes, spéciale­ ment lorsqu’une élection pointe son nez. Alors, je ne vais pas vous amener sur ce terrain­là… ou bien, si, un peu quand même, parce que je vais vous parler des immigrants et de cette question que je me pose souvent : Quand cesse­t­on d’être un immigrant? Quand on a franchi la frontière canadienne? Quand on a obtenu sa citoyenneté canadienne? Beaucoup plus tard ou même jamais? Dans cet article, je vais partager avec vous mes réflexions sur cet aspect du sujet complexe qu’est l’immigration. Ce serait bien, n’est­ce pas, si le proce­ ssus d’immigration s’arrêtait à la fron­ tière du Canada, à l’aéroport ou à n’importe quelle autre porte d’entrée de ce grand pays? Mais non! On a peut­être commencé le processus dans son pays natal, on a déjà rempli des formulaires, produit des preuves et des documents, voire passé des entrevues et des exa­ mens. Il n’en est pas moins vrai qu’il y a encore des étapes avant de s’affranchir du titre d’immigrant. D’accord! Mais ce n’est pas grave, me diront certains. L’objectif était avant tout de venir s’installer dans ce formidable pays, de vivre dignement, de gouter à la paix et à la liberté. On reconstruit sa vie : on intègre directement le marché du travail, on retourne aux études, on fonde sa propre entreprise. Tous les moyens sont bons. On n’a pas fait tout ce chemin pour rien. Il faut s’accrocher, il faut réus­ sir coute que coute, il faut contribuer à ce pays qui nous a ouvert ses portes et offert une deuxième vie. Et puis, un jour, on reçoit une convocation pour assister à la cérémonie de citoyenneté et on devient enfin Canadien. On change de statut, c’est formidable. On a réussi, on

n’est plus un immigrant! Ça a été long, ça a été stressant, ça a été couteux, mais ça en a valu la peine. Alors, c’est énervant quand on doit cocher une case de plus dans toutes les demandes de service. On doit indiquer dans quel pays à l’extérieur du Canada on est né et à quelle date on est entré au Canada pour la première fois. C’est pour des fins de statistiques, vous dira­t­on parfois si vous osez poser la question; et en général, on le gobe. C’est sans parler de la vicieuse question, à la tournure encore plus bizarre : « De quel pays es­ tu originaire? ». Mais, d’où ça sort cette question? On n’est même plus en train de parler de géographie ou de politique internationale; on ne fait que regarder le match de soccer de son plus jeune fils dans l’un des beaux parcs de la ville. Est­ce que cette question est encore pour des fins de statistiques? Non, peut­ être que c’est simplement quelqu’un de curieux qui s’intéresse à ce qui se passe dans le monde et qui veut prendre le temps de mieux vous connaitre. Quelquefois, oui! Mais si rarement! Le voisin, le collègue ou même l’inconnu dans le parc a posé une question, et comme on est bien élevé, on aimerait lui répondre; on est content de partager son histoire, ses expériences. Pourtant, à peine a­t­on commencé que l’interlocu­ teur a perdu tout intérêt à la conversa­ tion. Il se retourne vers le groupe avec un petit sourire et commence une dis­ cussion avec la personne de l’autre côté. Mais que s’est­il donc passé là? On ne comprend pas et on devient frustré, mais on ne le montre pas. Avec le temps, on apprend qu’il est préférable de s’abstenir de répondre à certaines questions, dans certaines circonstances, à certaines personnes. En tout cas, parmi les pires erreurs à éviter, il y a le fait de tomber

dans le piège du « Nous autres » et du « Vous autres ». C’est un coup dur sur le moral, un anéantissement de tout le travail qu’on a accompli et un prolonge­ ment, indéfini peut­être, de son statut d’immigrant. Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il faut avoir honte de son passé, le cacher ou s’en détourner. Pas du tout! Le temps vient, plutôt rapidement, où on a développé son réseau d’amis, son réseau professionnel, où on connait mieux ses voisins. Et voilà des gens avec qui on peut s’assoir et prendre le temps d’avoir des discussions franches et honnêtes, peut­être chez eux, peut­être chez soi, au café du coin ou même au gymnase. Que doit­on faire pour les autres, comme l’inconnu dans le parc? Toutes les solutions sont bonnes : igno­ rer la question, retourner la même ques­ tion, demander pourquoi on pose cette question, donner un indice par année… à vous de voir, mais il est important de toujours rester poli comme le digne Canadien qu’on est devenu. Pour finir, avez­vous remarqué cette ineptie : j’ai immigré donc je suis un immigrant? Le verbe immigrer devrait se conformer à la même règle de con­ jugaison que tous les autres verbes de la langue française. Quand on dit « j’ai visité », « j’ai habité », « je suis arrivé », « j’ai travaillé », et qu’en plus, on précise à quel moment précis dans le passé on a fait cette action, cela veut dire justement que c’est derrière nous, c’est révolu, c’est passé. Bref, on a avancé dans la vie, on a changé de situation; on n’est plus un immigrant! Mais est­ce que c’est aussi simple? Bien sûr que non. Le chemin est parsemé d’embuches, alors il faut rester vigilant et ne pas se laisser renvoyer à la case de départ sans arrêt. 

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QUELS SONT LES FACTEURS CONTRIBUANT À

une bonne intégration

D’UN IMMIGRANT DANS SON PAYS D’ACCUEIL? Pa r Hu s s e i n L i b a n / / Fo r m a t e u r , Programme F@D

La réponse à cette question est loin d’être facile à obtenir compte tenu de sa complexité, car elle relève de variables inconnues, peu mesurables ou encore extrêmement abstraites. Cela étant dit, dans cet article, on se con­ tentera d’analyser des facteurs suscepti­ bles d’influer sur l’intégration d’un nouvel arrivant, notamment :

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LA POLITIQUE D’ACCUEIL

2

L’ÂGE DE LA PERSONNE

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L’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE

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LE PARCOURS D’APPRENTISSAGE

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L’HISTOIRE POLITIQUE ET CULTURELLE


s ’a p p r o p r i e r s a n o u v e l l e t e r r e

1. LA POLITIQUE D’ACCUEIL

hautement qualifiés et leur famille est alors essentiel à la croi­ ssance de notre pays.

Certes, un modèle d’immigration vigoureux du pays d’accueil peut favoriser une intégration sans heurts du nouvel immi­ grant. À titre d’exemple, on constate qu’au Canada, ou encore au Royaume­Uni, pour n’en citer que quelques­uns, les immi­ grants réussissent mieux à s’intégrer grâce aux programmes et ressources en place.

Par ailleurs, comme l’atteste le premier ministre Justin Trudeau, la diversité est la force du Canada3. Notre ouverture envers l’immigration témoigne de notre vision progressiste et inclu­ sive. Les collectivités canadiennes gagneraient à se prévaloir d’initiatives telles le programme Collectivités accueillantes pour continuer à nourrir la diversité du pays et favoriser la prospérité de celui­ci.

Effectivement, le modèle d’intégration de ces pays s’appuie sur des structures bien rodées, à savoir l’émission rapide de permis de travail, des programmes de langues pointus, des centres d’aiguillage performants, des programmes de forma­ tion professionnelle sur mesure, etc. Alors que dans d’autres pays, le modèle d’intégration laisse à désirer, selon certains, et demeure exsangue et inadapté. Le faible taux d’emploi, le pourcentage d’incarcération élevé ou encore la ghettoïsation de la communauté immigrante illustrent manifestement le por­ trait peu enviable de ce modèle1.

COLLECTIVITÉS ACCUEILLANTES Un programme qui a fait ses preuves dans la région d’Ottawa est Collectivités accueillantes. Grâce aux deux volets « ser­ vices d’établissement » et « connexions communautaires », le programme aide les nouveaux arrivants francophones à se constituer un réseau social et professionnel leur permettant de s’engager dans leur collectivité et de développer un sentiment d’appartenance envers leur société d’accueil. Concrètement, les services d’établissement informent et orientent les immigrants en matière de droits et libertés, de documents d’identification personnelle, de logement, de services de santé, de gestion des finances personnelles, d’édu­ cation et j’en passe. Pour sa part, le volet « connexions communautaires » offre aux nouveaux arrivants la possibilité d’être jumelés à des bénévoles qui s’engagent à agir comme partenaire d’accueil. Le jumelage, basé sur des champs d’intérêt mutuels, permet à l’immigrant d’établir des liens avec des Canadiens établis en vue d’assurer son intégration interculturelle et son inclusion sociale. Les immigrants constituent une force importante sur plusieurs plans. Du côté de la main­d’œuvre et de l’économie, la ministre des Affaires civiques et de l’Immigration de l’Ontario affirme que « notre population est vieillissante, le taux de natalité est faible, les travailleurs et travailleuses prennent leur retraite et, selon les prévisions, il n’y aura pas assez de nouveaux tra­ vailleurs et travailleuses pour répondre à la demande2 ». Bien accueillir et intégrer rapidement des travailleurs immigrants

2. L’ÂGE DE LA PERSONNE En général, les enfants d’immigrants fréquentant les établisse­ ments scolaires publics ontariens tirent bien leur épingle du jeu4. En raison du rapport quotidien qu’ils entretiennent avec leurs camarades de classe, ils acquièrent inconsciemment en bas âge la langue courante et la culture populaire du pays d’accueil5, qui sont la pierre angulaire d’une vraie intégration sociale. Par ricochet, ils se constituent un réseau de connais­ sances vital pour décrocher un bon emploi à l’âge adulte. Il n’en demeure pas moins que certains jeunes issus de l’im­ migration sombrent dans la délinquance juvénile. Néanmoins, la cause ne peut être imputée uniquement à leurs origines d’immigration. Les adultes immigrants, quant à eux, font face à un grand nombre d’obstacles, de la barrière linguistique à la précarité financière, sans oublier le choc culturel. Ce dernier peut être difficile à surmonter, au point où certaines familles d’immi­ grants, par exemple celles issues d’un milieu conservateur, peuvent peiner à accepter la culture et les valeurs de la société d’accueil, voire à les rejeter entièrement, ce qui nuit à leur inté­ gration et à leur épanouissement.

3. L’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE Plus un nouvel arrivant s’intègre tôt dans le marché du tra­ vail, plus le processus d’intégration à la société s’accélère. Il commence par accepter volontiers son pays d’accueil, et dès lors, le rêve de construire une nouvelle vie, de fonder une famille, de s’acheter une maison, de retourner aux études, bref de se projeter dans l’avenir dans son pays d’accueil devient plausible à ses yeux. Au Canada, des enquêtes montrent que le taux de chômage chez les nouveaux immigrants avoisine les 70 %6. De surcroit, en raison d’un faible niveau de scolarisation, un grand nombre de nouveaux immigrants vivent au­dessous du seuil de pau­ vreté. Alors, ils enchainent les petits emplois peu rémunérés et

OCDE Données, « Taux d’emploi des allochtones », 2019, [En ligne]. [https://data.oecd.org/fr/migration/taux-d-emploi-des-allochtones.htm] (Consulté le 27 mars 2019). Gouvernement de l’Ontario, Une nouvelle orientation : Stratégie ontarienne en matière d’immigration, [En ligne]. [https://www.ontario.ca/fr/page/une-nouvelle-orientation-strategie-ontarienne-en-matiere-dimmigration] (Consulté le 10 avril 2019). 3 Justin Trudeau, « La diversité, force du Canada », 26 novembre 2015, [En ligne]. [https://pm.gc.ca/fra/nouvelles/2015/11/26/la-diversite-force-du-canada] (Consulté le 10 avril 2019). 4 Kavitha Cardoza, « In Canada’s Public Schools, Immigrant Students Are Thriving », Education Week, Toronto, 28 février 2018, [En ligne]. [https://www.edweek.org/ew/articles/2018/02/28/ in-canadas-public-schools-immigrant-students-are.html] (Consulté le 27 mars 2019). 5 Statistique Canada, « Recensement en bref : Les enfants issus de l’immigration : un pont entre les cultures », 25 octobre 2017, [En ligne]. [https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/as-sa/98-200-x/2016015/98-200-x2016015-fra.cfm] (Consulté le 27 mars 2019). 6 Benoît Chapdelaine, « Le taux d’emploi chez les immigrants augmente à Montréal », ICI Grand Montréal, 22 aout 2018, [En ligne]. [https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1119545/immigration-emploi-taux-augmentation-montreal-statistique] (Consulté le 27 mars 2019). 1

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s ’a p p r o p r i e r s a n o u v e l l e t e r r e ont du mal à joindre les deux bouts, d’où l’importance d’élar­ gir les programmes d’alphabétisation et de formation de base auprès de cette population.

4. LE PARCOURS D’APPRENTISSAGE Il va sans dire que les immigrants ayant suivi des études supérieures développent un attachement intellectuel naturel envers la société d’accueil. Grâce à leur éducation au niveau supérieur, ils prennent conscience de la beauté de la culture d’accueil, de la profondeur de son histoire et des réalités régionales existantes, s’y identifient et s’y reconnaissent, ce qui constitue une des clés de voute de l’intégration sociale.

EN CONCLUSION Comme on peut voir, divers facteurs influent sur l’intégration des immigrants. Bien que les politiques et les programmes d’intégration aient généralement porté leurs fruits en Ontario jusqu’à ce jour, il est important de ne pas dormir sur nos lau­ riers, car les défis de l’économie moderne nous interpellent. On doit réfléchir à raffermir les programmes qui ont fait leurs preuves, à les adapter en raison de l’indispensabilité de la technologie et à en inventer d’autres pour que notre modèle d’intégration ne devienne pas structurellement inefficace ou même caduc. 

5. L’HISTOIRE POLITIQUE ET CULTURELLE La situation politique et l’histoire des pays peuvent également façonner les politiques migratoires. Dans les pays construits sur les bases de l’immigration, comme le Canada ou les États­Unis, l’intégration des immigrants s’inscrit dans une tradition d’accueil ancrée dans la mentalité de la population. Tandis qu’au Japon, un pays développé ayant besoin d’une forte immigration en raison de la chute démographique, l’accueil et l’intégra­ tion des immigrants demeurent très délicats7. Historiquement, le Japon s’ouvre mal aux autres cultures comparativement à d’autres pays. Yann Rousseau, « Le Japon peut-il survivre sans immigrés ? », LesEchos.fr, 11 septembre 2018, [En ligne]. [https://www.lesechos.fr/11/09/2018/lesechos.fr/0302222507860_le-japon-peut-ilsurvivre-sans-immigres--.htm] (Consulté le 27 mars 2019).

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s ’a p p r o p r i e r s a n o u v e l l e t e r r e

LES GROUPES COMMUNAUTAIRES D’IMMIGRANTS À OTTAWA :

Ghettoïsation ou préservation de l’identité culturelle? P a r C é l e s t i n Ng i s u l u / / P r o f e s s e u r d e f r a n ç a i s l a n g u e s e c o n d e , L o c a l L a n g u a g e Tr a i n i n g

Une amie en provenance de la Belgique a passé quelques jours de vacances à Ottawa l’été dernier. Lorsque je l’ai invitée à la messe dominicale célébrée par la Corporation Commu­ nauté catholique congolaise Bondeko d’Ottawa­Gatineau à la Paroisse Saint­Frère­André, elle a réagi spontanément en ces termes : « Pourquoi organisez­vous une messe pour les Con­ golais seulement? Pourquoi ne vous associez­vous pas avec des Canadiens de race blanche? » Ces questions, qui viennent d’une personne elle­même immigrante, sont toute une inter­ pellation. Elles évoquent toute la problématique de l’intégration des immigrants dans le pays d’accueil. Alors, pour en revenir au constat de mon interlocutrice, va­ t­on affirmer que la communauté congolaise se ghettoïse? Mais que voudrait dire « se ghettoïser » pour commen­ cer? Selon le dictionnaire français L’internaute, se ghettoïser c’est se couper du reste de la communauté, se margina­ liser1. En d’autres termes, se ghettoïser sous­entend un choix délibéré de vivre en vase clos; c’est un refus de s’ouvrir aux autres. Dans le cas de la communauté congolaise, il ne s’agit nullement de se ghettoïser. C’est plutôt une preuve de l’origi­ nalité du système d’immigration canadienne : un système qui permet aux nouveaux arrivants de pérenniser leurs valeurs traditionnelles tout en respectant celles du Canada. Ainsi, pour convaincre mon amie de la solidité de mes explications et pour assouvir sa curiosité, j’ai demandé à quelques mem­ bres de la communauté congolaise d’expliquer le sens qu’ils donnent à leur regroupement. Leurs réponses avaient en commun l’idée de préserver l’identité culturelle congolaise : « Nous sommes devenus des Canadiens et nous en sommes très fiers, mais nous tenons à garder notre identité culturelle. Nous tenons à ce que nos générations futures se souviennent de nos origines culturelles. » À la lumière de ces témoignages, je me suis senti plus à l’aise de faire voir à mon interlocutrice que l’idée de s’organiser en 1

une communauté vivante n’est pas propre aux immigrants d’origine congolaise. Dans la ville d’Ottawa et partout ail­ leurs, on compte plusieurs entités qui se regroupent en tant que communautés culturelles. Il y a le quartier chinois où l’on voit à l’entrée une arche avec des motifs artistiques chi­ nois. Les façades des boutiques et des restaurants exhibent des enseignes en langue chinoise. Plus loin, on est dans la Petite Italie, qui se compare à son voisin en nombre de res­ taurants. Et que dire de la Ligue syrienne d’Ottawa ou du Hall ukrainien, une grande salle de fête des Ukrainiens­Canadiens qui est mise en location au public? D’ailleurs, la communauté congolaise a l’habitude d’y tenir diverses célébrations. Les communautés haïtienne, ghanéenne, somalienne ne sont pas de reste. À mon avis, tous ces groupes sont bien intégrés dans la nouvelle société et se sentent Canadiens à part entière tout en conservant leur identité culturelle. Enfin, j’ai pu mentionner à l’intention de mon interlocutrice que pour soutenir et encourager la vitalité d’autres cultures, l’école des adultes Le Carrefour organise un programme des langues internationales. Ce programme permet aux immigrants de pro­ mouvoir et enseigner leurs langues. Que dire en guise de mot de la fin? J’ai bel et bien compris la réaction de mon amie. En Europe où elle réside, la percep­ tion de l’intégration est très différente de celle du Canada. Comme je l’ai déjà dit, le Canada applique un modèle unique et éminemment exemplaire du multiculturalisme. C’est un modèle de l’unité dans la diversité. C’est là tout le symbolisme dans le vocable mosaïculture utilisé pour désigner les attrac­ tions touristiques du parc Jacques­Cartier de Gatineau. Oui, le Canada est une mosaïque de communautés et de cultures. Et chaque communauté peut se prévaloir de sa culture dans le respect des autres. C’est cela même la richesse du Canada! 

https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/ghettoiser/ (Consulté le 10 octobre 2018).

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s ’a p p r o p r i e r s a n o u v e l l e t e r r e

Comment la deuxième génération VIT-ELLE L’INTÉGRATION? Par Pascale Lacelle // Réviseure-rédactrice pigiste

L’automne dernier, j’ai eu le plaisir de m’assoir avec trois personnes œuvrant dans le domaine de l’éducation dans le but de produire un article sur l’intégration des immigrants de deuxième génération à la société canadienne. Autour de la table se trouvaient deux travailleuses sociales, dont une blanche de souche canadienne et l’autre, immigrante de deuxième génération, ainsi qu’un travailleur d’établissement dans les écoles immigrant de première génération. En m’assoyant devant eux, j’avais en mains une liste de questions à poser, mais en fin de compte, c’est une discussion ouverte, honnête et conviviale qui s’est ensuivie et dont je vous partage aujourd’hui les grandes lignes. Notez que les propos par­ tagés dans cet article se basent sur des observations et des expériences vécues par mes interlocuteurs. En aucun cas ne reposent­ils sur des données probantes. Les gens avec qui j’ai eu l’occasion de converser exercent leur profession dans les écoles et sont donc bien placés pour voir comment les élèves issus d’immigration vivent leur intégration. Le travailleur d’établissement s’occupe spécifiquement d’élèves immigrants, alors que les travailleuses sociales touchent à une clientèle plus vaste, mais sont tout aussi exposées aux réalités des immigrants de deuxième génération. Avoir trois points de vue différents était fort intéressant, comme en témoignera cet article. Le travailleur d’établissement entame la discussion en me parlant du Programme des travailleurs et travailleuses d’éta­ blissement dans les écoles (TÉÉ), une initiative financée par Citoyenneté et Immigration Canada qui existe dans les con­ seils scolaires francophones depuis cinq ans et qui vise à faciliter l’intégration de nouveaux arrivants, tant des jeunes que de leurs parents, à la société canadienne. Ce programme aide les nouveaux arrivants sur le plan éducatif, à savoir comment le système scolaire ontarien fonctionne, et sur le plan communautaire, aidant des familles à découvrir les valeurs et les habitudes de la société canadienne en répondant à leurs besoins en matière d’établissement, en les dirigeant vers des ressources communautaires et en leur offrant des séances d’information, par exemple1. Le rôle des travailleuses sociales est un peu différent dans le sens qu’elles accompagnent les élèves dans leur cheminement scolaire et d’intégration. Elles promeuvent la santé mentale en s’assurant que leur bienêtre soit optimal dans toutes les sphères de leur vie. Elles ne travaillent pas exclusivement avec des élèves issus d’immigration, mais ce qu’elles voient arriver souvent avec ceux­ci est une histoire de conflit intergénérationnel, où le

parent de première génération et l’enfant de deuxième généra­ tion voient les choses différemment et éprouvent des difficultés à se rejoindre. Elles sont donc là pour travailler de concert avec le parent et l’élève pour qu’ils puissent trouver un juste milieu lorsque de telles situations surviennent. Ce sujet du conflit intergénérationnel devient rapidement le fil conducteur de ma discussion avec mes trois interlocuteurs. Ils m’expliquent que les enfants s’intègrent habituellement plus facilement que leurs parents à la société d’accueil, et ce, en grande partie en raison de l’école, où ils sont exposés chaque jour à des compagnons de classe de souche canadienne. Par conséquent, les immigrants de deuxième génération sont en quelque sorte élevés comme des Canadiens, alors que ceux de première génération sont plus portés à tenir à leur culture et éprouvent peut­être plus de difficulté à s’intégrer et à s’adapter. Cette différence de réalités peut naturellement causer des tensions. Un sentiment de frustration peut s’installer chez les adultes, qui trouvent que leurs enfants ne sont pas recon­ naissants d’avoir une meilleure qualité de vie que ce qu’ils ont eux­mêmes connu. Mais ces enfants n’ont jamais connu autre chose que leur vie « privilégiée » au Canada. Certes, il y a une différence entre une famille qui vient s’installer au Canada en raison d’une expertise et une famille de réfugiés, par exemple. Toutefois, peu importe le contexte, si les adultes sont capables de s’intégrer au sein de la communauté au même titre que leurs enfants, il y a forcément moins de conflits entre les deux, car ils ont alors plus d’ouverture et surtout une meilleure com­ préhension de la culture canadienne et des comportements qui y sont normalisés.

Etablissement.Org, « TÉÉ : Programme des travailleuses et des travailleurs d’établissement dans les écoles », 11 septembre 2012, [En ligne]. [https://etablissement.org/ontario/immigration-et-citoyennete/arrivee-et-etablissement/s-etablir/tee-programme-des-travailleuses-et-des-travailleurs-d-etablissement-dans-les-ecoles/] (Consulté le 1er avril 2019).

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s ’a p p r o p r i e r s a n o u v e l l e t e r r e Pour faire face à ce conflit intergénérationnel, les enfants développent souvent des stratégies pour discuter de certains sujets avec leurs parents, qui connaissent moins bien la culture d’accueil ou qui essaient de pousser leur culture d’origine sur eux. Les croyances et les valeurs sont des moyens qui peuvent être utilisés pour leur faire comprendre un point. Ce sont sou­ vent des concepts que les deux parties comprennent. C’est ici que des programmes tels que le Programme TÉÉ peuvent aider. Celui­ci est constitué de personnes qui ont elles­mêmes vécu l’intégration en tant qu’immigrants; elles sont donc bien placées pour avoir des discussions avec les parents de première génération. Elles sont là pour leur faire voir l’importance des activités scolaires, par exemple, et pour répondre à toutes leurs questions et préoccupations, qui sont bien légitimes. Ces discussions sont faites dans le but d’assurer que les enfants profitent des occasions d’intégra­ tion, et c’est là toute l’importance de tels programmes, qui font beaucoup de différence. Mais ce n’est pas qu’avec leurs parents que les jeunes déve­ loppent des stratégies de communication ou d’adaptation; ils en adoptent aussi avec les personnes canadiennes de souche, qui ne vivent pas la même réalité qu’eux. Le problème d’identité en est un important pour les immigrants de deuxième génération. Dans quelle boite doivent­ils se caser? À quel groupe appartiennent­ils? Leur culture d’origine ou d’accueil? Et s’ils sont dans le milieu? L’une de mes interlo­ cutrices, elle­même immigrante de deuxième génération, m’explique que souvent, les immigrants de deuxième généra­ tion ont peur à la fois du regard de la société canadienne et de la communauté racialisée : d’être trop « autre » pour les Canadiens de souche, et d’être « trop blanc » pour d’autres enfants d’immigrants. Dans cette confusion, ils peuvent être tentés de tomber dans les « extrêmes », c’est­à­dire de se tenir qu’avec des gens qui partagent les mêmes origines, ou bien qu’avec des Canadiens de souche. Mais cette tendance ne fait que créer des barrières et des limitations, et elle découle en grande partie des parents. Quel modèle donnent­ils à leurs enfants? Ouvrent­ils eux­mêmes la porte aux autres, ou se

tiennent­ils uniquement avec des gens qui partagent leur cul­ ture, ou encore, restent­ils isolés à la maison? Mon interlocutrice me peint le portrait de cette peur du pré­ jugé et du regard de l’autre avec l’image de la nourriture. Elle me dit qu’en tant qu’enfant de parents immigrants, elle vou­ lait bien avoir des amis de souche canadienne, mais elle avait peur que ceux­ci jugent sa culture. Si elle les invitait à sa fête, où toute sa famille haïtienne y serait et où la nourriture qui serait servie serait bien évidemment haïtienne (hormis peut­ être le gâteau), qu’en penseraient­ils? Reviendrait­elle à l’école le lundi pour les entendre chuchoter derrière son dos que la nourriture servie à sa fête était « bizarre »? Cette peur l’a poussée à tisser des liens davantage avec des gens qui par­ tageaient sa culture, car elle savait qu’ils ne poseraient pas ce genre de préjugés. La peur du regard de l’autre, en général, est une peur que tout le monde possède, et c’est encore plus important pour les jeunes issus d’immigration, qui ont à se poser des questions dont leurs homologues de souche canadienne n’ont pas à se soucier. L’identité peut donc être très difficile pour plusieurs immigrants de deuxième génération. Ils peuvent se sentir confrontés à un choix entre leurs deux identités : se considérer uniquement en tant que Canadiens ou uniquement selon la nationalité de leurs parents. Pour eux, il ne semble pas y avoir de juste milieu. Mes deux interlocuteurs issus d’immigration me disent : puisqu’ils se feront toujours rappeler leurs origines, malgré tout ce qu’ils peuvent faire pour s’intégrer, pourquoi ne pas revendiquer leur double identité? S’approprier le milieu? « Je suis Canadien, je suis né au Canada, mais je suis Haïtien aussi. Mes parents viennent de l’Haïti. » Cette forme d’intégration positive doit commencer par les adultes immigrants de première génération; si eux­mêmes ont les yeux rivés sur le rétroviseur, s’ils sont trop attachés au passé et à leur culture d’origine et qu’ils ne font pas l’effort de s’intégrer, de s’ouvrir un peu à leur culture d’accueil, pourquoi leurs enfants devraient­ils s’efforcer de le faire? Pour plus d’information sur le Programme TÉÉ, visitez son site Web : http://www.teeontario.ca/. 

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L’ÉD U CA TI O N J U AU SERVICE DES NOUVEAUX

CliquezJusti Par Safiatou Diallo // Gestionnaire de projet, Cliqu

LE DROIT, UN APPRENTISSAGE AU QUOTIDIEN L’éducation pour les adultes ne s’arrête pas aux bancs de l’école. S’éduquer, se renseigner et s’instruire est un réflexe qui se cultive tout au long de notre vie. L’éducation juridique, en particulier, revêt une grande importance, car le droit est tou­ jours présent au quotidien. Bien connaitre ses droits et ses res­ ponsabilités permet de s’épanouir pleinement et de s’engager à titre de citoyen. Or, l’absence d’une éducation juridique solide est une réalité pour plusieurs nouveaux arrivants francophones en Ontario. Pour bon nombre, l’arrivée sur une nouvelle terre d’accueil apporte son lot de défis et d’interrogations, en particulier sur le plan juridique. Dans ce contexte, l’intégration peut s’avérer difficile. Pour plusieurs nouveaux arrivants, un apprentissage de base sur le fonctionnement des institutions, des règles et du rôle des acteurs dans notre société a un impact positif sur leur processus d’intégration. Cet apprentissage est d’autant plus important que les services d’accompagnement et d’intégra­ tion en français qui sont parfois méconnus ou peu disponibles dans certaines régions en Ontario1.

L’ÉDUCATION JURIDIQUE COMME FACTEUR D’INTÉGRATION L’éducation juridique joue donc un rôle clé dans le processus d’intégration. Elle favorise un meilleur accès à la justice, au marché du travail et au tissu social. Cet effort éducatif doit être envisagé au­delà du statut d’immigration des immigrants, à l’im­ age de la multiplicité des enjeux juridiques auxquels ils font face.

Il est crucial d’outiller adéquatement les nouveaux arrivants pour que ceux­ci puissent faire face aux multiples questions juridiques de la vie de tous les jours. Par exemple : comment se loger, trouver un emploi, faire respecter leurs droits au travail, savoir s’ils ont le droit (ou non) d’inscrire leurs enfants à l’école en français, savoir à qui se plaindre en cas de discrimination ou de profilage racial, et bien d’autres. L’éducation juridique doit également tenir compte des con­ sidérations propres à l’alphabétisation des adultes, notamment les niveaux d’alphabétisation, les difficultés d’apprentissage ou encore la fracture numérique.

UNE MISSION D’OUTILLER ET D’ACCOMPAGNER C’est l’ambitieuse mission de CliquezJustice.ca, un portail pan­ canadien d’information juridique simple et claire destiné à tous les francophones hors Québec. Créé en 2012 et géré par l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario (AJEFO), le site Web se spécialise en langage clair pour vul­ gariser les droits et les obligations des justiciables dans tous les domaines de droit. Entièrement gratuit et accessible en tout temps, le site appuie les nouveaux arrivants dans leur intégra­ tion et contribue à leur épanouissement en société.

UNE EXPERTISE EN COMMUNICATION CLAIRE Basée à Ottawa, l’équipe de CliquezJustice.ca est composée de juristes et d’avocats engagés, de spécialistes des communi­ cations, de graphistes et d’experts en nouvelles technologies.

1 Commissariat aux services en français (Ontario), Rapport annuel 2014-2015 : La parole aux sans- voix, Immigration, 2015, [En ligne]. [https://csfontario.ca/fr/rapports/ra1415/priorites- strategiques/immigration] (Consulté le 26 mars 2019).


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RID I Q U E

ARRIVANTS :

ice.ca ezJustice.ca

Cette rencontre de talents a favorisé le développement d’une expertise particulière sur la communication claire en droit. L’équipe développe continuellement des articles, des res­ sources, des infographies et des vidéos pour expliquer le droit. L’information juridique est présentée dans un format qui tient compte des règles de la communication claire, des niveaux de littératie auprès des adultes, du design de l’information et de l’avancée des nouvelles technologies en ligne.

UN SUCCÈS RÉVÉLÉ EN CHIFFRES Le site s’adresse autant aux lecteurs canadiens qu’aux nouveaux arrivants. Il aide à la fois à prévenir des problèmes juridiques et à trouver des solutions, lorsque nécessaire. Le site contient au­delà de 500 pages d’information juridique sur divers sujets : emploi, démission, pension alimentaire, rési­ dence permanente, permis d’études, risques d’expulsion pour une infraction liée au cannabis, poursuite judiciaire, petites créances, etc. Ce sont des articles courts, rédigés clairement et simplement, qui ont été lus par près de 600 000 visiteurs cette année2. Aujourd’hui, CliquezJustice.ca compte régulièrement plus de 50 000 visites par mois. Au cours de l’année 2018­2019, le site a enregistré plus d’un million de pages vues (1 005 296 pages vues). Le succès du projet continue de croitre, comme en témoigne la forte augmentation du taux de visites entre 2017 et 2018 (+76,58 %)3. 2 3

Statistiques comptabilisées du 1er avril 2018 au 25 mars 2019 (591 098 visiteurs). Statistiques comptabilisées du 1er avril 2017 au 25 mars 2018, et du 1er avril 2018 au 25 mars 2019.

« CLIQUEZJUSTICE.CA, C’EST UN PORTAIL CANADIEN D’INFORMATION SIMPLIFIÉE QUI AIDE À COMPRENDRE LES DROITS ET OBLIGATIONS POUR MIEUX GÉRER DES SITUATIONS JURIDIQUES DU QUOTIDIEN. »

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UN APPUI POUR LES INTERVENANTS DE PREMIÈRE LIGNE CliquezJustice.ca est un outil de la vie de tous les jours. Il accompagne les nouveaux arrivants francophones dans les étapes de leur intégration, depuis leur demande d’immigration jusqu’à leur arrivée et leur installation. Le site se veut égale­ ment un appui pour les intervenants de première ligne qui sont à la recherche d’information juridique fiable et claire pour aider les nouveaux arrivants francophones au quotidien.

12 CATÉGORIES DE SUJETS POUR S’INFORMER AU QUOTIDIEN : 1

CONTRATS ET CONSOMMATION

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DROITS DE LA PERSONNE

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FAMILLE ET COUPLE

En aiguillant le lecteur vers des intervenants de première ligne selon la région, CliquezJustice.ca favorise la mobilisation du réseau d’intervenants francophones et contribue à une meilleure éducation juridique, un facteur clé pour l’intégration des nouveaux arrivants francophones.

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HABITATION

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INFRACTIONS COURANTES ET CRIMES

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IMMIGRATION ET CITOYENNETÉ

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POURSUITES AUX TRIBUNAUX

CONCLUSION

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TESTAMENTS ET PROCURATIONS

L’importance d’avoir une éducation juridique, à la fois pour les nouveaux arrivants et pour le grand public en général, est évi­ dente. En vulgarisant l’information juridique et en la rendant accessible à tous sur son site Web, CliquezJustice.ca réussit à mieux outiller les nouveaux arrivants francophones afin qu’ils puissent s’intégrer pleinement à la société canadienne et s’épanouir dans leur nouvelle vie. 

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SANTÉ ET ENVIRONNEMENT

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TRAVAIL ET ENTREPRISES

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VIVRE EN FRANÇAIS AU CANADA

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VOS DROITS EN LIGNE

CLIQUEZJUSTICE.CA, C’EST ÉGALEMENT : ›

des actualités sur les enjeux de l’heure;

des dossiers spéciaux;

des ressources pédagogiques clés pour enseigner le droit en salle de classe;

des vidéos adaptées aux jeunes, à leurs enseignants et à leurs parents.

L’AJEFO : UNE MULTITUDE DE PROJETS JURIDIQUES L’A JEFO fait partie de plusieurs projets destinés à informer et éduquer le grand public en Ontario :

LE CENTRE D’INFORMATION JURIDIQUE DE L’ONTARIO 30 minutes de consultation gratuite avec un avocat pour obtenir de l’information juridique. Il n’y a aucun critère d’admis­ sibilité et aucune limite sur le domaine de droit.

FORMATION POUR LES INTER­ VENANTS COMMUNAUTAIRES : Une formation visant à enseigner les bases du droit de la famille aux inter­ venants de première ligne qui travaillent auprès des immigrants et des nouveaux arrivants francophones en Ontario. La formation aura lieu à Ottawa, à Toronto et à Hamilton en 2020. La bonne nouvelle : ce sera gratuit!

INFORMATION JURIDIQUE SUR MESURE! Une série d’ateliers d’information juri­ dique gratuits sur divers enjeux, tels que la discrimination et les droits des communautés LGBTQ2+.

L’A JEFO a pour mission de faciliter un accès égal à la justice en français pour tous et partout en Ontario.


c u lt i v e r s o n t e r r o i r

L’ÉPANOUISSEMENT DES IMMIGRANTS FRANCOPHONES EN ONTARIO : le prochain défi des francophones Par Bryan Michaud // Analyste politique, Assemblée de la francophonie de l’Ontario Le 23 mars 2017, quelques jours avant la première Journée de réflexion sur l’immigration francophone, l’Assemblée de la fran­ cophonie de l’Ontario (AFO) publiait le deuxième Livre blanc de son histoire : le Livre blanc sur l’immigration francophone en Ontario. L’immigration francophone étant devenue un en­ jeu de société visant à assurer la vitalité de l’Ontario français, la communauté franco­ontarienne avait demandé à l’AFO de s’impliquer lorsque consultée dans le cadre de la conception du plan stratégique communautaire Vision 2025. Depuis, les divers paliers de gouvernement ont commencé à adopter certaines des recommandations et des pistes d’action contenues dans le document de politiques publiques. Une annexe francophone complémentaire à l’Accord Canada­ Ontario sur l’immigration a été signée par les gouvernements du Canada et de l’Ontario. Un organisme franco­ontarien, le Centre francophone de Toronto, s’est vu accorder le mandat d’accueillir les immigrants francophones à l’aéroport Pearson à compter de l’automne 2019. De plus, une première mission, Destination Ontario français, a vu le jour l’an dernier, et un projet­pilote pour la création de communautés accueillantes est en gestation. Alors que les gouvernements et les communautés s’adaptent à l’immigration francophone et amorcent la mise en place d’une infrastructure par et pour les francophones vouée à l’accueil et à l’intégration, le moment est propice pour que les nou­ veaux Franco­Ontariens se sentent chez eux, ici, en Ontario. Si l’immigration francophone stagne depuis plusieurs années en Ontario — comme ailleurs au pays — il est fort envisageable que le nombre de nouveaux arrivants francophones s’y établis­ sant augmente au cours des prochaines années. « La réussite de l’intégration professionnelle, économique, sociale et culturelle des personnes immigrantes de langue française s’établissant en Ontario constitue un élément clé pour la vitalité de la francophonie ontarienne et pour l’avenir de la province1. » C’est de cette façon que commençait le Livre blanc sur l’immigration francophone en Ontario. Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Livre blanc sur l’immigration francophone en Ontario, mars 2017, p. 4, [En ligne]. [https://www.coalition.ca/wp-content/uploads/2018/09/ Livre-blanc-sur-limmigration-francophone-en-Ontario.pdf] (Consulté le 27 mars 2019). 1

Si l’immigrant réussit à trouver un emploi le satisfaisant et qu’il réussit à participer à la vie de sa communauté, les chances qu’il reste dans sa communauté seront évidemment très fortes. Comment pouvons­nous mettre la main à la pâte pour assurer le succès de cette partie si importante de l’expérience de la personne immigrante? En matière d’emploi, les francophones ont été clairs lors des consultations sur le Livre blanc. Il faut informer, sensibiliser et mobiliser les employeurs sur les avantages et l’expertise des nouveaux arrivants. Il y a également du travail à faire dans la reconnaissance des diplômes afin que l’on puisse collectivement bénéficier pleinement des talents des immigrants en Ontario. Du point de vue communautaire, il nous apparait essentiel de faire de la place aux communautés culturelles au sein des conseils d’administration de nos institutions et de nos orga­ nismes. L’accès des immigrants à la gouvernance de notre vie communautaire aidera grandement nos organismes à bien s’adapter aux nouvelles réalités. C’est en vue de faciliter cette transition que l’AFO, grâce au financement de la Fondation Trillium de l’Ontario, a créé le programme Accroître la diversité. Celui­ci est destiné à bâtir des communautés inclusives et en­ gagées. Il vise à augmenter le niveau de diversité (personnes immigrantes, communauté LGBTQ, groupes marginalisés, etc.) au sein des conseils d’administration dans les organismes franco­ontariens. Le programme permet aussi de développer une grille d’analyse de la diversité, une stratégie de recrute­ ment et un système global de mesure de progrès de la diver­ sité de la représentation. Ceci permettra aux organismes de poser un diagnostic sur leur situation actuelle, de considérer des démarches de recrutement à court et moyen termes, et de mesurer leurs progrès dans ce domaine. Ainsi, grâce à cette nouvelle initiative, l’AFO a pu acquérir les ressources nécessaires pour conseiller le réseau francophone sur les façons d’accroitre la diversité au sein de leurs institutions et de leurs organismes.  Pour plus d’information sur l’AFO, consultez son site Web : https://monassemblee.ca/

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RDÉE CANADA LANCERA LE GUIDE ENTREPRENEURIAL ImmigrAffaires Canada Par Saoussane Rifai // Agente-Immigration, Réseau de développement économique et d’employabilité

Le Réseau de développement économique et d’employa­ bilité (RDÉE Canada) est un organisme national au service du développement économique des communautés francophones et acadiennes au Canada. Il travaille de concert avec les douze membres de son Réseau national, répartis dans toutes les provinces et tous les territoires, excepté le Québec. Dans le cadre de son projet d’intégration économique des immigrants en dehors du Québec, le RDÉE Canada lancera bientôt son guide entrepreneurial ImmigrAffaires, destiné aux nouveaux arrivants francophones ainsi qu’aux entrepreneurs et porteurs de projets au Canada. Ce guide interactif, qui sera disponible sur le Web, permettra aux entrepreneurs de développer leurs connaissances du milieu des affaires et de la culture entrepreneuriale au Canada tout en les reliant à une panoplie de services offerts par les membres du RDÉE Canada dans les provinces et territoires. Le guide entrepreneurial du RDÉE Canada comprendra ainsi cinq modules avec une vue d’ensemble des aspects suivants :

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LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE AU CANADA

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LE PROFIL SOCIOÉCONOMIQUE DU CANADA

3

LES SECTEURS D’ACTIVITÉS-CLÉS

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LE DÉVELOPPEMENT ENTREPRENEURIAL AU CANADA (ENTREPRISES CRÉÉES, TAUX DE SURVIE ET SECTEURS D’ACTIVITÉS ATTRACTIFS)

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L’ÉCOSYSTÈME DES AFFAIRES DANS CHAQUE PROVINCE ET TERRITOIRE

Le guide ImmigrAffaires pour les entrepreneurs francophones immigrants au Canada en dehors du Québec constituera une plateforme d’apprentissage. Il permettra de tester les connais­ sances entrepreneuriales des utilisateurs et de leur fournir un contenu adapté à leurs besoins. Le guide comprendra égale­ ment des outils d’apprentissage tels que des témoignages d’en­ trepreneurs, des cahiers d’affaires, des exercices et des liens vers des ressources et organismes de soutien technique aux entrepreneurs. Ces outils permettront aux nouveaux arri­ vants et immigrants entrepreneurs d’être formés et outillés en matière d’entrepreneuriat de façon à maitriser le modèle d’affaires canadien et de s’adapter au contexte et à la réalité de chaque province et territoire. Ainsi, le guide contribuera à renforcer l’essor économique des communautés francophones d’accueil et incitera les entrepreneurs à en apprendre un peu plus sur les opportunités de création et de rachat d’entreprise. Le guide entrepreneurial sera également un espace de partage et de développement pour la communauté francophone entre­ preneuriale. Il permettra aux entrepreneurs francophones de se situer par rapport à leurs projets, de s’approprier leur appren­ tissage et de mener leurs projets avec l’accompagnement des conseillers œuvrant au sein des organisations régionales et provinciales. Les entrepreneurs issus de l’immigration pourront surmonter les obstacles auxquels ils font face tels que les différences culturelles susceptibles de diminuer leur propen­ sion à devenir entrepreneurs ou encore les difficultés à se faire connaitre ou à pénétrer les réseaux d’affaires. Ainsi, ImmigrAffaires sera une véritable plateforme de partage de connaissances, de soutien technique et de réseautage au service des immigrants francophones au Canada. Il sera un outil qui démystifiera les différentes régions du Canada et qui offrira à ses participants la chance d’explorer les possibilités existantes pour réussir en affaires dans leur pays d’accueil : le Canada. Le guide sera lancé sur le site du RDÉE Canada. Pour plus d’information, suivez les mises à jour du projet sur le site www.rdee.ca. 


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LES RÉSEAUX EN IMMIGRATION FRANCOPHONE DE L’ONTARIO Par Paula Haapanen // Agente de développement socioéconomique, R é s e a u d u No r d Les Réseaux en immigration franco­ phone (RIF) datent de 2003 et ont pour objectif de rassembler autour de l’immi­ grant, de sa famille et de la communauté d’accueil toutes les ressources et tout le savoir­faire d’une variété d’intervenants et de secteurs. Ainsi, un travail collabo­ ratif se fait afin d’améliorer la capacité d’attirer, d’intégrer et de retenir de nou­ veaux arrivants francophones dans nos régions. Chaque province à l’extérieur du Québec a un RIF, mais l’Ontario, compte tenu de la taille de son territoire et de sa population, en a trois. Le territoire du Réseau du Nord, par exemple, couvre le code postal « P », une région grande comme la France et l’Espagne s’étirant du parc Algonquin jusqu’au Manitoba. Il y a aussi le Réseau du Centre Sud­Ouest et le Réseau de l’Est. Étant donné que ces trois RIF agissent dans la même province et qu’ils ont de plus en plus d’enjeux en commun, ils ont décidé d’améliorer la collaboration entre eux afin de devenir plus efficaces

Réseau en immigration francophone Centre-Sud-Ouest (RIFCSO) 1320, rue Barton Est, Hamilton, ON L8H 2W1 www.reseausoutien.org

dans les tâches et le soutien qu’ils offrent à leurs partenaires. Depuis 2013, les coordinations des Réseaux du Nord, de l’Est et du Centre­Sud­Ouest travaillent donc sur la réalisation d’une collabora­ tion plus étroite. Le processus a été entamé par le dévelo­ ppement d’un plan stratégique commun en immigration francophone pour les trois RIF. Deux cabinets de consul­ tants ont été embauchés : les Sentiers du leadership et le Centre régional de recherche et d’intervention en dévelo­ ppement économique et communau­ taire. Au printemps 2018, les deux orga­ nismes ont animé une douzaine de consultations à travers la province pour prendre le pouls des organismes com­ munautaires qui œuvrent directement et indirectement en immigration. En octobre 2018, le plan stratégique a été lancé officiellement. Depuis, les RIF dé­ veloppent leurs plans d’action selon trois grands objectifs, cinq axes d’intervention,

Réseau en immigration francophone de l’Est de l’Ontario (RIFEO) 649, rue Montreal, Ottawa, ON K1K 0T1 www.rsifeo.org

et sept stratégies en commun (pour plus d’information sur le plan stratégique, voir la page suivante). Pour atteindre les objectifs qu’ils ont en commun, les RIF se sont réunis le 21 mars 2018 dans le cadre de la Journée nationale de réflexion sur l’immigration francophone pour mettre en œuvre des méthodes et des projets communs. Jusqu’à présent, les projets touchent le soutien offert aux services d’accueil francophone à l’aéroport Pearson, l’appui aux communautés choi­ sies pour l’initiative des communautés accueillantes, et la mise en place d’un plan de communication pour harmoniser le message et l’image de collaboration des trois RIF. Les RIF reconnaissent de plus en plus la valeur et l’importance de se concerter. L’immigration francophone est en voie de développement et, dans l’avenir proche, les synergies créées entre les trois réseaux leur permettront d’offrir un soutien encore plus informé et agile qu’auparavant. 

Réseau en immigration francophone du Nord de l’Ontario (RIFNO) 14, rue Beech, Sudbury, ON P3C 1Z2 www.reseaudunord.ca

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SOMMAIRE EXÉCUTIF 2018-2023 PLAN STRATÉGIQUE PROVINCIAL Réseaux en immigration francophone de l’Ontario En Ontario, trois Réseaux en immigration francophone se répartissent le territoire : le RIFCSO, le RSIFEO et le RIFNO. Partenaires communautaires d’Immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada, les RIF représentent le mécanisme principal de concertation et de mobilisation en matière d’immigration francophone dans les communautés en situation minoritaire. Le plan stratégique provincial est orienté autour de 5 axes d’intervention, de 7 stratégies communes et de 15 résultats visés.

01. IDENTIFICATION DES BESOINS DES

03. IDENTIFICATION DES BESOINS DES

Parfaire le continuum de services de promotion, recrute­ ment, accueil, établissement, intégration et inclusion fran­ cophone pour les personnes et familles immigrantes dans une approche du par et pour afin que des fournisseurs de services d’établissement francophones soient capables de servir un plus grand nombre d’immigrants dans un plus grand nombre de collectivités francophones.

Coordonner les efforts pour mettre en place dans la communauté francophone de l’Ontario, une capacité équivalente à la majorité anglophone en matière de ser­ vices de réétablissement à l’intention des réfugiés.

IMMIGRANTS, CONTINUUM ET COORDI­ NATION DES SERVICES ORIENTATIONS

› Négocier des ententes communes avec les four­ nisseurs de services pré­ départ pour le référence­ ment des immigrants francophones vers les fournisseurs de services francophones de l’Ontario.

› Mettre sur pied un Con­ seil provincial des fourni­ sseurs de services d’éta­ blissement francophones. › Mettre à jour la carto­ graphie des besoins des immigrants francophones.

ACTIONS

02. IDENTIFICATION DES BESOINS DES

IMMIGRANTS, CONTINUUM ET COORDI­ NATION DES SERVICES ORIENTATIONS

Coordonner la régionalisation de l’immigration franco­ phone vers les milieux ruraux et les petites collectivités francophones, ainsi que vers le nord de l’Ontario. › Lancer une initiative d’attraction et de recrute­ ment d’immigrants fran­ cophones vers les milieux ruraux.

› Produire et faire le monitoring d’un méca­ nisme pour inciter les immigrants francophones à s’établir dans le nord de l’Ontario

ACTIONS

IMMIGRANTS, CONTINUUM ET COORDI­ NATION DES SERVICES ORIENTATIONS

› Faciliter la collaboration de collectivités franco­ phones qui veulent s’ass­ ocier à des municipalités et des fournisseurs de services d’établissement pour accueillir des ré­ fugiés (PAR).

› Collaborer avec les partenaires gouverne­ mentaux pour faire con­ naître les besoins et les lacunes en matière de programmes d’aide au réétablissement dans les collectivités francophones de l’Ontario

ACTIONS

04. INTÉGRATION/AUTONOMIE ÉCONOMIQUE DE LA PERSONNE IMMIGRANTE

ORIENTATIONS Collaborer avec les collèges et les organisations à vo­ cation économique pour appuyer et accélérer l’intégra­ tion/autonomie économique des immigrants qui veulent s’établir dans les collectivités francophones de l’Ontario. › Lancer une initiative d’attraction et de recrute­ ment d’immigrants fran­ cophones vers les milieux ruraux.

› Produire et faire le monitoring d’un méca­ nisme pour inciter les immigrants francophones à s’établir dans le nord de l’Ontario.

ACTIONS


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05. INTÉGRATION/INCLUSION SOCIALE, CULTURELLE ET COMMUNAUTAIRE

ORIENTATIONS

Collaborer avec les organismes et institutions communautaires francophones de l’Ontario pour appuyer et faciliter l’intégration/inclusion sociale, culturelle et communautaire des personnes et des familles immigrantes qui veulent s’établir dans une collectivité francophone de l’Ontario. › Déployer l’initiative Collectivités accueillantes francophones.

› Faciliter la transition des étudiants internationaux vers l’emploi.

› Prévoir une campagne de sensibi­ lisation de la population francophone sur l’ouverture à la différence, à la diversité et à l’inclusion.

› Coordonner le développement des initiatives ciblées pour répondre aux besoins des populations immigrantes plus vulnérables.

› Mobiliser les intervenants du sec­ teur Arts et culture. ACTIONS

06. PROMOTION DE LA COMMUNAUTÉ ET RECRUTEMENT DES IMMIGRANTS

ORIENTATIONS

Coordonner et stimuler la promotion des collectivités francophones à l’ interna­ tional et sur la scène canadienne afin de recruter un plus grand nombre d’immi­ grants provenant de bassins francophones diversifiés qui veulent s’établir dans les collectivités francophones de l’Ontario. › Faire le design d’une campagne harmonisée de recrutement à l’inter­ national.

› Faire valoir la nature des emplois disponibles dans les collectivités de chaque région.

› Encourager la promotion et le recrutement dans des bassins.

› Mobiliser les personnes issues de l’immigration et les groupes cul­ turels aux efforts de promotion et de recrutement de nouveaux candidats à l’immigration.

ACTIONS

07. CONCERTATION, COORDINATION, MOBILISATION

ORIENTATIONS

Renforcer le leadership des trois RIF de l’Ontario et de leurs partenaires en ma­ tière de concertation, de mobilisation, de conscientisation, d’appui et de coordi­ nation en immigration francophone. › Favoriser l’alignement des efforts des nombreux acteurs de l’immigra­ tion francophone. › Préparer et publier un Guide à l’in­ tention des organismes qui exercent un leadership en immigration franco­ phone. › Faciliter et appuyer la mise sur pied de nouveaux comités locaux dans les plus petits centres et les

milieux ruraux, ainsi que dans le nord de la province. › Mettre en place un mécanisme d’évaluation continue du plan stratégique et des plans d’action régionaux et locaux. › Adopter un plan de communica­ tion à tous les paliers — provincial, régional, local.

ACTIONS

Financé par :

NOTRE MISSION Tracer la voie pour générer de réelles avancées en immigration francophone en Ontario et au Canada et ainsi participer de façon significative aux trois grands objec­ tifs de l’immigration francophone: › Pour la personne immigrante : L’intégration et l’inclusion réussies des immigrants dans les commu­ nautés francophones en milieu minoritaire. › Pour la communauté : Le renforce­ ment de la vitalité et du poids démo­ graphique des communautés fran­ cophones en situation minoritaire. › Pour le Canada : La prospérité du Canada de même que le renforce­ ment de la dualité linguistique, de la diversité et du tissu social canadiens.

NOTRE MANDAT › Mobiliser et concerter les parte­ naires communautaires et gou­ vernementaux sur le continuum de l’immigration francophone. › Promouvoir, suivre et documenter les progrès de la mise en place de services d’accueil, d’établissement et d’intégration dans la région de l’Ontario. › Adopter et mettre en œuvre un plan stratégique et un plan d’action. › Identifier et documenter les beso­ ins des migrants francophones ainsi que les lacunes et les atouts sur le plan local. › Sensibiliser, mobiliser et appuyer les employeurs et les co llectivit és dans le recrutement des immigrants francophones.

NOTRE VISION Fournir un effort collectif, coordonné et collaboratif fondé sur des principes direc­ teurs communs: › Cohérence : des décisions en fonc­ tion des besoins des immigrants, des mandats respectifs de chaque parte­ naire, des priorités régionales et pro­ vinciales ainsi que des orientations gouvernementales. › Collaboration et coordination : co­ ordonner efficacement les services afin d’améliorer la qualité du par­ cours de l’immigration francophone. › Communication : partager l’infor­ mation et les expertises.

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POUR LES NOUVEAUX ARRIVANTS ETABLISSEMENT.ORG

IMMIGRATION, RÉFUGIÉS ET CITOYENNETÉ CANADA Le site Web d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada contient plusieurs services et renseignements utiles pour les nouveaux arrivants. On y retrouve de l’information de prédépart (demande, frais exigibles, visa, programmes d’immigration, etc.) et d’établissement (services régionaux aux immigrants, information sur la première année d’imposition au Canada, obtention d’une carte de résident permanent, etc.). Pour plus de renseignements : https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete.html

LENS CRAFTERS Les familles qui ne sont pas bénéficiaires d’aide sociale peuvent se procurer des lunettes de correction de vue gratuitement avec une lettre de recommandation d’une école ou d’un centre communautaire. Il suffit d’apporter une prescription à un Lens Crafters près de chez elles.

BEAUX SOURIRES ONTARIO Beaux sourires Ontario est un programme de soins den­ taires gratuit financé par le gouvernement. Il offre des soins dentaires préventifs, courants et d’urgence pour les enfants et les jeunes de 17 ans et moins provenant d’un ménage à faible revenu. Pour plus de renseignements : https://www.ontario.ca/fr/page/services-couvertspar-beaux-sourires-ontario

PROGRAMME ONTARIEN D’AIDE RELATIVE AUX FRAIS D’ÉLECTRICITÉ (POAFE) Les clients d’un fournisseur de services publics qui proviennent d’un ménage à faible revenu peuvent être admissibles à une réduction sur leur facture d’électricité grâce au POAFE. Pour plus de renseignements : https://aideelectriciteontario.ca/

Etablissement.org est un site Web conçu pour les nouveaux arri­ vants francophones en Ontario. On y retrouve plusieurs informa­ tions concernant l’immigration et l’établissement dans la province, entre autres, comment obtenir un permis de conduire et une carte Santé de l’Ontario, comment inscrire son enfant à l’école et comment créer un curriculum vitae canadien. Pour plus de renseignements : https://etablissement.org/

CLIC EN LIGNE Le programme CLIC en ligne offre des cours de langue qui permettent aux nouveaux arrivants d’apprendre le français en ligne à la maison, à leur propre rythme et selon l’horaire qui leur convient. Le programme est conçu pour les résidents permanents du Canada âgés de 18 ans ou plus et touche quatre habiletés en français : la compréhension orale, l’expression écrite, la com­ préhension de l’écrit et l’expression orale. Pour plus de renseignements : http://www.clicenligne.ca/portail/

PROGRAMME ACCÈS SOINS ET CLIQUEZSANTÉ Le Programme Accès soins dirige les nouveaux arrivants qui n’ont pas encore de médecin de famille vers des pro­ fessionnels de la santé qui acceptent actuellement de nouveaux patients. Le site Web Cliquezsanté, quant à lui, est un répertoire en ligne qui permet de rechercher des services et des professionnels de la santé en français dans une région donnée. Pour plus de renseignements : https://hcc3.hcc.moh.gov.on.ca/HCCWeb/faces/layoutHCCSplash.jsp http://www.cliquezsante.ca/fr


1er JANVIER 2019

La population du Canada

a augmenté de 528

421 personnes en 2018.

la population du Canada a atteint

37 314 442

80,5% de cette croissance est expliqué par la migration internationale.1

IMMIGRATION ET DIVERSITÉ ETHNOCULTURELLE : FAITS SAILLANTS DU

Recensement de 2016 21,9%

de la population a déclaré être, ou avoir déjà été : » un immigrant reçu OU » un résident permanent

Près de 2,2 millions d’enfants âgés de moins de 15 ans

2

1 2 1 2 075 NOUVEAUX IMMIGRANTS se sont établis au Canada entre

2011

2016

Ces immigrants représentaient 3,5 % de la population totale du Canada.

DE CES NOUVEAUX IMMIGRANTS

étaient nés à l’étranger (première génération) avaient au moins un parent né à l’étranger (deuxième génération)

ce qui représente 37,5 % des enfants canadiens.

60,3%

26,8%

11,6%

ont été admis en vertu du volet économique.

sont venus rejoin­ dre un proche déjà présent au Canada.

ont été admis au Canada comme réfugiés.

1 Statistique Canada, « Estimations de la population du Canada, quatrième trimestre de 2018 », Le Quotidien, 21 mars 2019, [En ligne]. [https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/190321/dq190321d-fra.htm?indid=4098-1&indgeo=0] (Consulté le 23 avril 2019). 2 Statistique Canada, « Immigration et diversité ethnoculturelle : faits saillants du Recensement de 2016 », Le Quotidien, 25 octobre 2017, [En ligne]. [https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/171025/dq171025b-fra.htm?indid=14428-1&indgeo=0] (Consulté le 23 avril 2019).


Good Learning Anywhere :

UNE PLATEFORME D’APPRENTISSAGE POUR LES AUTOCHTONES Pa r J u l i e Ma l l o n / / Fo r m a t r i c e e n l i g n e e t l e a d e u re c u l t u re l l e , C l a ra C o r b i e re / / Fo r m a t r i c e e n l i g n e , et Linda Wright // Directrice de projets à distance, Good Learning Anywhere

Selon Statistique Canada, le taux de croissance des populations autochtones au Canada est quatre fois plus élevé que celui des populations non autochtones. De plus, les projections démographiques prédisent que « le nombre d’Autochtones continuera de progresser rapidement. Au cours des deux prochaines décennies, la population autochtone dépassera vraisemblable­ ment 2,5 millions de personnes1 ».

1 Statistique Canada, « Les peuples autochtones au Canada : faits saillants du Recensement de 2016 », Le Quotidien, 25 octobre 2017, [En ligne]. [https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/171025/dq171025a-fra.htm] (Consulté le 24 mars 2019).


fleurir en soi

POUR QUELQU’UN QUI N’EST PAS HABITUÉ À ÊTRE FÉLICITÉ, ÇA PEUT ÊTRE LA PETITE ÉTINCELLE DONT IL A BESOIN POUR CONTINUER DE TRAVAILLER FORT ET ATTEINDRE SON OBJECTIF.

GROUPES AUTOCHTONES DE L’ONTARIO2

* Autres comprend de multiples identités autochtones et les autres identités autochtones non incluses ailleurs.

QU’EST­CE QUE CELA SIGNIFIE? Les Autochtones sont appelés à devenir une part impor­ tante de la population contribuant à l’économie canadienne et ils ont plus que jamais besoin de soutien en éducation. Le Programme d’alphabétisation et de formation de base (AFB) peut­il les aider? Comment pourrait­il ne pas les aider? Voilà la vraie question! Le Programme AFB de l’Ontario est actuellement destiné aux apprenants de quatre groupes culturels : autochtones, anglo­ phones, francophones et personnes sourdes et malenten­ dantes. Les fournisseurs de services de chacun de ces groupes conçoivent des programmes pour répondre aux besoins culturels et linguistiques de leur clientèle respective dans chacune des cinq différentes voies d’apprentissage (emploi, études postsecondaires, études secondaires, formation en apprentissage et autonomie). Un total de 22 programmes sont offerts sur place aux populations autochtones de l’Ontario, avec une possibilité d’apprendre en ligne. Good Learning Anywhere3 est une plateforme d’éducation en ligne autochtone offrant un accès au Programme AFB en anglais. L’organisme travaille avec les communautés et orga­ nisations autochtones dans le but de cibler les défis uniques auxquels elles font face en matière d’éducation et de forma­ tion. Il travaille ensuite conjointement pour relever ces défis en choisissant soigneusement le contenu diffusé et le modèle de prestation de services proposé. Il existe une multitude de raisons pour lesquelles les apprenants adultes se tournent vers les programmes d’alpha­ bétisation. Quoique le Programme AFB fasse partie d’Emploi Ontario, les apprenants se heurtent bien souvent à de nom­ breux obstacles en matière d’emploi avant de pouvoir atteindre leur objectif. C’est là où Good Learning Anywhere (et d’autres organismes qui se consacrent à l’alphabétisation des adultes) et les cinq voies de transition entrent en jeu.

2 Ministère des Finances de l’Ontario, « Faits saillants du recensement de 2016 – Fiche de renseignements 10 », 24 janvier 2018, [En ligne]. [https://www.fin.gov.on.ca/fr/economy/demographics/census/cenhi16-10.html] (Consulté le 25 mars 2019). 3 https://goodlearninganywhere.com

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fleurir en soi On rencontre souvent des apprenants qui n’ont aucun objectif professionnel ou qui ne parviennent pas à en définir un par eux­mêmes. Les formateurs du Programme AFB analysent les informations à leur disposition pour créer des plans sur mesure et centrés sur l’apprenant. Ils travaillent ensuite main dans la main avec ce dernier pour définir de manière claire des objectifs d’apprentissage. Quel que soit l’objectif de l’apprenant, Good Learning Anywhere est généralement en mesure de l’aider. Si ce n’est pas le cas, on oriente l’apprenant vers un autre programme ou service plus susceptible de répondre à ses besoins. Good Learning Anywhere propose trois modèles de formation en ligne différents afin que chacun trouve le mode d’appren­ tissage qui lui convient le mieux :

LE PROGRAMME AFB SE VEUT DONC UNE SORTE DE PONT PERMETTANT DE CRÉER UN CLIMAT DE CONFIANCE AVEC LES APPRENANTS AFIN QU’ILS PUISSENT COMMENCER À FAIRE UN TRAVAIL SUR EUX­ MÊMES ET PRENDRE CONSCIENCE DE LEUR POTENTIEL EN MATIÈRE D’EMPLOI AINSI QUE DANS LA VIE DE TOUS LES JOURS.

1. Cours en direct (synchrones) avec un formateur; 2. Cours de courte durée; 3. Cours en format d’apprentissage autonome (asynchrones). L’apprentissage en ligne ouvre des portes aux apprenants qui vivent dans des régions éloignées dans le nord du pays et qui souhaitent rester dans leur communauté auprès de leurs proches. Les formateurs agissent un peu comme des mentors travaillant en équipe pour aider les clients et leur per­ mettre de trouver le parcours qui leur convient. L’objectif est de voir les apprenants terminer le programme en croyant pleine­ ment en leur capacité à se fixer des objectifs et à gérer leur propre apprentissage.

COMMENT GOOD LEARNING ANYWHERE ATTEINT­IL CET OBJECTIF? Plusieurs clients ont un faible niveau d’alphabétisation et n’ont pas « réussi » à l’école. Good Learning Anywhere a bien com­ pris cela et travaille fort dans le but de bâtir une relation très personnelle avec les apprenants. Son approche humaine est extrêmement chaleureuse et accueillante, ce qui est rafrai­ chissant dans cette société plutôt « techno » et individualiste dans laquelle, parfois, le seul contact avec les autres se fait par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Bien que Good Learning Anywhere soit un programme en ligne, il tient à ce que ses apprenants reconnaissent ses formateurs en tant que per­ sonnes et qu’ils deviennent conscients, grâce aux cours en direct, aux courriels, aux forums, et parfois aux rencontres vir­ tuelles, que l’équipe comprend des gens comme eux et qui ont parfois vécu des expériences semblables aux leurs. Good Learning Anywhere aide ses clients à comprendre qu’ils possèdent des dons, des compétences et des connaissances qu’ils ont parfois déjà développés en élevant une famille, en s’impliquant dans leur communauté ou en occupant des em­ plois bénévoles ou salariés. L’organisme s’efforce d’adopter une approche « holistique » afin de s’assurer de comprendre l’in­ dividu dans son ensemble et de ne pas le considérer unique­ ment comme un simple chômeur, idée préconçue souvent entretenue envers les Autochtones. Ce sont des gens à qui il faut donner l’occasion d’être mis sur le devant de la scène.

Il est de notre devoir d’encourager les apprenants autochtones à avoir confiance en eux­mêmes. Il est également essentiel de souligner chaque petite victoire : le fait d’avoir terminé un cours, d’avoir appris à créer un document ou simple­ ment d’avoir fini d’apprendre une leçon. Pour la plupart des gens, cela peut sembler insignifiant, mais pour quelqu’un qui n’est pas habitué à être félicité, ça peut être la petite étincelle dont il a besoin pour continuer de travailler fort et atteindre son objectif. Chez Good Learning Anywhere, on sait très bien que la priorité des apprenants reste la communauté et la famille. Quand les aléas de la vie font que ces priorités doivent être revues, on ne décourage pas les gens; au contraire, on les incite vivement à prendre soin de leurs proches et à se réinscrire aux cours plus tard, quand ils pourront se concentrer sur leur apprentissage. L’organisme reste toujours en contact avec les apprenants pour qu’ils sachent que l’équipe est là pour eux, qu’elle suit avec attention leurs progrès et qu’elle est fière de leur parcours.

CONCLUSION En tant que chef de file de l’éducation en ligne à destination des populations autochtones, Good Learning Anywhere s’effor­ ce de faire en sorte que ses apprenants soient fiers de leur origine culturelle en leur permettant de suivre un programme qui privilégie la famille et la communauté et qui propose du contenu autochtone. En raison de l’impact qu’ont pu avoir les pensionnats et la colonisation, ces passerelles vers l’éduca­ tion sont primordiales. Pour trouver un emploi aujourd’hui, il est souvent impératif d’avoir terminé sa 12e année et cela peut s’avérer compliqué dans certaines communautés qui ne possè­ dent pas d’école secondaire. Il ne s’agit ici que d’un exemple parmi d’autres des différents obstacles que peuvent rencon­ trer les clients autochtones. Le Programme AFB se veut donc une sorte de pont permettant de créer un climat de confiance avec les apprenants afin qu’ils puissent commencer à faire un travail sur eux­mêmes et prendre conscience de leur potentiel en matière d’emploi ainsi que dans la vie de tous les jours. 


En guise de témoignage, nous avons demandé à Lanell, une apprenante de Good Learning Anywhere, de nous donner son avis sur nos programmes : 1. D’UN POINT DE VUE PERSONNEL, QUELS AVANTAGES LES APPRENANTS AUTOCHTONES TIRENT­ILS DES PROGRAMMES D’APPRENTISSAGE DE GOOD LEARNING ANYWHERE? Good Learning Anywhere m’a permis de décrocher plusieurs certificats, ce qui m’a donné une grande confiance en moi. De plus, au début de mon parcours avec Good Learning Anywhere, j’ai été élue Apprenante du mois et j’ai eu mon petit moment de gloire sur leur site Internet. Plus récemment, j’ai été choisie pour être la récipiendaire du Prix de distinction honorifique Lois Gray 2016-2017. On m’a remis une sorte de plaque d’honneur et une petite bourse d’études, une vraie belle surprise! Cette récompense m’a apporté un véritable sentiment d’accomplissement. J’étais vraiment fière de moi.

2. QUELS SONT LES AVANTAGES DES PROGRAMMES DE GOOD LEARNING ANYWHERE EN MATIÈRE D’EMPLOI POUR LES APPRENANTS AUTOCHTONES? Le premier cours qui me vient à l’esprit quand on parle d’avantages tangibles en matière d’emploi est Office Administration Essential Skils (Compétences essentielles en travail administratif). J’ai aimé la façon dont étaient abordés les différents sujets liés au travail, par exemple les conseils pour apprendre à gérer son temps de manière efficace, l’organisation de l’espace en vue de maximiser l’efficacité, le classement des dossiers, et la gestion du stress. Environ un mois après la fin de ce cours, j’ai décroché un emploi chez Contact Nord comme représentante des services aux étudiants, un emploi de bureau. Si je n’avais pas suivi ce cours, j’aurais probablement été effrayée à l’idée d’occuper ce poste, mais j’ai réussi à trouver mes marques assez facilement!

3. QUELS SONT LES AVANTAGES DES PROGRAMMES DE GOOD LEARNING ANYWHERE EN MATIÈRE DE PÉDAGOGIE POUR LES APPRENANTS AUTOCHTONES? J’ai commencé à étudier avec Good Learning Anywhere en 2011­2012. Après avoir suivi un maximum de cours, j’ai pris conscience que j’aimais vraiment apprendre! À partir de là, j’ai décidé de passer aux études supérieures. Je me suis donc inscrite au programme de gestion du Collège Cambrian, parce que je pensais que c’était un choix judicieux et sûr. J’ai très rapidement réalisé que beaucoup des cours en ligne que je suivais avec Good Learning Anywhere m’aidaient à mieux comprendre le matériel, mais aussi à mieux cerner mon style d’apprentissage, ce qui m’a beaucoup aidée pour la suite de mes études.


L’UNIVERSITÉ DE HEARST : du local à l’international

P a r Va l é r i e P o m i n v i l l e / / Fo r m a t r i c e , P ro g ra m m e F @ D

L’Université de Hearst est située dans le nord de l’Ontario. Elle compte trois campus qui se trouvent à Hearst, à Kapuskasing et à Timmins. Dans le cadre de cette édition du Perfectio, j’ai inter­ viewé Samantha Losier, la responsable de la vie étudiante, afin d’en apprendre davantage sur le programme d’accueil des nouveaux étu­ diants qui a été mis en place à l’Université de Hearst.

D’OÙ EST VENUE L’IDÉE D’ACCUEILLIR DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS À L’UNI­ VERSITÉ DE HEARST? L’accueil d’étudiants étrangers s’inscrit dans la nouvelle mission de l’université qui souhaite promouvoir une ouverture sur le monde. L’établissement organise également un voyage éducatif à l’inter­ national chaque année depuis 2005. Les destinations varient selon les intérêts de la population étudiante et du corps pro­ fessoral, de même que l’apport financier exigé. Par ailleurs, tous les programmes comportent un volet professionnel au cours duquel les étudiants peuvent se rendre à l’étranger pour effectuer un stage. Depuis quelques années,

une entente avec trois établissements français, l’Université de Bretagne­ Sud, l’Institut National Universitaire Champollion et l’Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis, permet aux étudiants de poursuivre leur formation pendant une année scolaire en France tout en obtenant des crédits reconnus par l’Université de Hearst.

EN QUELLE ANNÉE AVEZ­VOUS ACCUEILLI VOS PREMIERS ÉTUDIANTS ÉTRANGERS? Nous avons accueilli nos premiers étu­ diants internationaux en septembre 2013. Au début, ils n’étaient que quelques­uns. Pour l’année scolaire 2014­2015, nous

avons eu notre première cohorte d’une vingtaine d’étudiants. Cette année, nous en avons une soixantaine sur un total de 165 étudiants répartis sur les trois campus.

QUELS PAYS AVEZ­VOUS CIBLÉS LORS DE VOTRE RECRUTEMENT? POURQUOI? Nous avons ciblé les régions franco­ phones de l’Afrique subsaharienne, en particulier le Sénégal et la Côte d’Ivoire, ainsi que le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Ces pays possèdent des individus très qualifiés qui ne réussissent pas tou­ jours à se trouver un emploi en raison de la compétitivité du marché. Cer­ tains peuvent décrocher deux ou trois diplômes dans l’espoir de se dénicher


fleurir en soi un emploi. Le fait de détenir un diplôme canadien leur permet de devenir plus compétitifs à leur retour dans leur pays d’origine en plus de faire profiter leur pays des nouvelles compétences acquises à l’étranger.

QUEL EST VOTRE PROCESSUS DE RECRUTEMENT? Pour faciliter le recrutement d’étudiants internationaux, nous nous sommes joints aux missions organisées par Avantage Ontario, une agence de promotion des établissements postsecondaires franco­ phones et bilingues, et par l’Association des collèges et universités de la franco­ phonie canadienne (ACUFC). Nous participons à des foires d’édu­ cation en même temps que l’ACUFC et Avantage Ontario sous la bannière ÉduCanada. Parfois, nous allons visiter des écoles et rencontrer des orienteurs. Il se peut que nous fassions appel à de nouveaux diplômés de l’Université de Hearst pour rendre le recrutement plus efficace. Nous aimons lorsque certains d’entre eux participent aux foires en livrant des témoignages ou en répon­ dant aux questions de futurs étudiants potentiels.

en guise de respect. Notre façon de faire leur semble donc insensée. Ensuite, il y a toute la question de la malhonnêteté intellectuelle. Nous nous sommes aperçus que, pour eux, l’acte de copier textuellement les propos d’un auteur sans y ajouter de référence est acceptable. Nous devons leur enseigner que cette pratique est perçue comme étant du plagiat au Canada. À la suite de cette constatation, nous avons mis sur pied un jeu­questionnaire visant à éva­ luer les connaissances des étudiants en matière de malhonnêteté intellectuelle à l’aide d’énoncés de type « vrai ou faux ». Il s’agit d’une belle occasion d’aborder la démarche intellectuelle privilégiée par l’université en les référant à la bibli­ othécaire pour toute question relative à la présentation d’un projet de recherche. Finalement, nous offrons du soutien autant sur le plan personnel qu’univer­ sitaire. Par exemple, certains étudiants proviennent de familles fortunées et s’attendent qu’un employé de l’université s’occupera de certaines de leurs tâches ménagères. Ces incidents nous ont per­ mis de mieux comprendre leur réalité et nous abordons maintenant ces ques­ tions dès leur arrivée afin qu’ils ne se créent pas de fausses attentes.

QUELS ONT ÉTÉ LES PRINCIPAUX EN QUOI CONSISTE VOTRE PRO­ DÉFIS AUXQUELS L’UNIVERSITÉ DE GRAMME D’ACCUEIL ACTUEL? HEARST A ÉTÉ CONFRONTÉE EN nous voulons que les ACCUEILLANT SES NOUVEAUX ÉTU­ Premièrement, nouveaux étudiants rencontrent la DIANTS INTERNATIONAUX? responsable de leur campus pour Nous en avons eu plusieurs. Tout d’abord, le système d’éducation européen duquel sont issus les étudiants africains est très différent du système canadien. Ils sont habitués à suivre des cours magistraux, à apprendre par cœur et à simplement répéter ce qu’ils ont appris. L’approche canadienne promeut davantage une compréhension et une mise en appli­ cation des concepts appris. La façon d’interagir avec les professeurs est égale­ ment fort différente. À l’Université de Hearst, nous nous tutoyons et nous nous appelons par nos prénoms, alors que les étudiants internationaux sont habitués à vouvoyer leurs professeurs et à les désigner par « Monsieur » ou « Madame »

récupérer leurs clés et signer le contrat d’hébergement s’ils habitent en rési­ dence universitaire. Au même moment, ils ont l’option d’accepter le service de literie qui leur est offert. Lors de la visite de l’appartement, nous expliquons au besoin le fonctionnement des électroménagers. Deuxièmement, nous faisons la tournée du campus et nous expliquons les divers services offerts à l’université, notamment le service de mentorat qui a pour but de faciliter l’adaptation à la vie universi­ taire. Nous offrons aussi des formations au sujet des diverses plateformes uti­ lisées comme Gmail, Facebook, Moodle et Via. C’est aussi au même moment

que nous les informons de la nécessité d’effectuer l’évaluation diagnostique créée par le Programme de formation à distance (F@D) pour déterminer leur niveau de compétences en français. Les cours Du français en quelques clics du Programme F@D agissent à titre de préparation pour les cours de français de niveau universitaire. Troisièmement, nous visitons la ville, notamment les hôpitaux, les épiceries, les friperies, les institutions bancaires, les centres d’Emploi Ontario, etc. D’au­ tres endroits peuvent s’y ajouter selon les champs d’intérêt du groupe. Nous offrons également de l’accompagnement pour l’obtention d’un numéro d’assurance sociale, d’un forfait de téléphone cellu­ laire et d’autres besoins de ce type.

À QUOI AIMERIEZ­VOUS QUE LA POPU­ LATION UNIVERSITAIRE RESSEMBLE AU COURS DES PROCHAINES ANNÉES? Nous voulons continuer le recrutement à l’international en plus de diversifier la population étudiante d’origine cana­ dienne. Nous aimerions particulièrement recruter des étudiants en provenance du Nord­Ouest et de l’Est ontarien de même que des Maritimes. En terminant, j’aimerais remercier Samantha Losier pour sa contribu­ tion lors de la rédaction de cet arti­ cle. Comme vous avez pu le constater, le projet de l’Université de Hearst d’accueillir des étudiants étrangers était ambitieux, mais il se révèle un succès en raison de sa capacité d’adaptation et de sa volonté d’être toujours à l’écoute des besoins de sa clientèle. 

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fleurir en soi

DEAF LEARN NOW : CRÉER DES EXPÉRIENCES D’APPRENTISSAGE DÉDIÉES AUX PERSONNES SOURDES ET MALENTENDANTES Pa r Ma t t Fo ra n / / D i re c t e u r , A c a d e m i c Up g ra d i n g P ro g ra m s e t A m i n e h O l a d / / R e s p o n s a b l e e n s t r a t é g i e n u m é r i q u e , D e a f L e a r n No w Deaf Learn Now est le tout premier pro­ gramme d’alphabétisation en ligne des­ tiné aux adultes sourds et malentendants. Il est offert gratuitement aux résidents adultes de l’Ontario et suscite l’intérêt de plusieurs communautés de sourds dans le monde. Offert par le School of Work and College Preparation du collège George Brown, ce programme relève du ministère de la Formation et des Collèges et Universités (MFCU) de l’Ontario et est financé par celui­ci. Chaque année, entre 75 et 150 adultes sourds ou malentendants suivent des cours en ligne grâce à Deaf Learn Now, qui acquiert un fort potentiel de croissance à l’échelle mondiale. Le pro­ gramme est entièrement dédié aux per­ sonnes sourdes, de la conception de cours jusqu’au cadre de l’expérience. Des considérations inhérentes à l’expéri­ ence de l’apprenant sourd sont intégrées à chacune des parties de la plateforme d’apprentissage, de la conception des cours et de l’expérience utilisateur globale, afin de répondre aux attentes culturelles et aux normes d’accessibilité. Pour l’équipe, repenser l’expérience utili­ sateur « du point de vue des personnes sourdes et malentendantes » signifie ne pas adapter les solutions existantes pour répondre « en quelque sorte » à « cer­ tains » besoins des apprenants sourds ou malentendants, mais plutôt partir de rien et développer une expérience d’ap­ prentissage suscitant l’intérêt et évo­ luant dans le temps avec l’implication de personnes sourdes; une expérience qui sera également testée et utilisée par des personnes sourdes. L’objectif de ce programme est d’établir une nouvelle norme d’accessibilité, quelque chose de novateur du point de vue des personnes sourdes et malentendantes. Cette néce­ ssité d’aller au­delà de l’accessibilité technique pour adopter une nouvelle

approche plus globale et centrée sur l’indi­ vidu en tant que tel est décrite ci­dessous : › Perceptible : Le contenu est offert en fonction des sens des apprenants, principalement la vue et l’ouïe pour le contenu en ligne. › Exploitable : Les utilisateurs peuvent interagir avec le contenu grâce à des outils standards comme la souris, le clavier et le téléphone intelligent. › Compréhensible : Le contenu est mis à disposition sur une plate­ forme, il est clair et ne présente au­ cune ambigüité. › Solide : Le contenu est accessible par l’entremise d’une panoplie de technologies et de compétences. La priorité de Deaf Learn Now reste la réussite de l’apprenant. Le parcours de ce dernier commence par des évalu­ ations linguistiques et diagnostiques. L’équipe discute également avec lui de son parcours scolaire, de ses objectifs et de ses désirs en matière d’échéancier. Une fois que l’équipe a en main les résul­ tats des évaluations, elle aiguille l’appre­ nant vers le cours qui lui correspond le mieux afin qu’il puisse développer ses compétences en conséquence. S’il est orienté vers un groupe trop facile ou trop difficile, il peut se décourager et ne pas progresser comme il le devrait. Les formateurs de Deaf Learn Now font de leur mieux pour rester en contact au maximum avec leurs apprenants, leur faire vivre des expériences d’appren­ tissage passionnantes et les mettre en relation avec des ressources extérieures si nécessaire. Deaf Learn Now considère tout cela comme un investissement pour la réussite de la transition de ses apprenants.

À la fin de chaque cours en ligne, les apprenants ont la possibilité de faire part de leurs commentaires à l’équipe : ce qu’ils ont aimé, si c’était trop facile ou au contraire trop difficile, etc. Deaf Learn Now reste également en contact avec eux sur une base régulière au moyen de vidéoconférences organisées avec son personnel d’accueil, qui est dévoué à la réussite des apprenants. Après et pen­ dant les cours en apprentissage mixte, les instructeurs reçoivent un retour très formateur sur le rythme du cours et les différents défis et autres préoccupations que peuvent avoir les apprenants. En 2018­2019, Deaf Learn Now a com­ plètement repensé sa plateforme, créant un environnement d’apprentissage dédié aux sourds basé sur le jeu (ludification). Le programme a également beaucoup investi dans la création de nouveaux cours et le réaménagement d’anciens cours afin de proposer davantage d’options et des parcours d’apprentissage simplifiés. De plus, certains nouveaux apprenants de Deaf Learn Now bénéficient d’un sou­ tien personnalisé pour pouvoir accéder à leur premier cours en ligne et le réu­ ssir. Le programme offre donc des cours mixtes en personne dans des agen­ ces du Programme d’alphabétisation et de formation de base pour personnes sourdes en Ontario pour ses cours cer­ tifiés sur le Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) ainsi que ses cours sur Facts About Canada, sur le curriculum vitae et sur les techniques d’entretien. L’équipe de Deaf Learn Now est très optimiste quant à l’avenir et pense bien continuer à soutenir les opportunités d’apprentissage pour ses apprenants. Elle est aussi extrêmement reconnais­ sante du soutien offert par le MFCU au programme. 



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Financement offert par le gouvernement du Canada dans le cadre de la Subvention canadienne pour l’emploi. Prestation des programmes assurée par le gouvernement de l’Ontario. Les opinions exprimées dans cette publication ne réflètent pas nécessairement celles du ministère.


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