Perfectio - Ensemble pour réussir (printemps 2023)

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votre référence en formation des adultes

ENSEMBLE pour réussir

PRINTEMPS 2023
ÉDITION SPÉCIALE

Financement offert en partie par le gouvernement du Canada dans le cadre de la Subvention canadienne pour l’emploi. Prestation des programmes assurée par le gouvernement de l’Ontario.

Financement offert en partie par le gouvernement de l’Ontario dans le cadre du Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO) du ministère des Affaires francophones. Les opinions exprimées dans cette publication ne réflètent pas nécessairement celles du ministère.

INFO@COALITION.CA 1 877 464-0504 | 613 842-5369 WWW.COALITION.CA 435 , RUE DONALD , BUREAU 301 , OTTAWA (ONTARIO) K 1 K 4 X 5 Cette œuvre est mise à disposition sous licence Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International. Pour voir une copie de cette licence, visitez http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ ou écrivez à Creative Commons, PO Box 1866, Mountain View, CA 94042, USA.

MERCI!

Table des matières

4 Mot de la rédactrice en chef

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L’histoire de la COFA à travers ses directions

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La COFA vue du terrain

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Nos meilleurs voeux à la COFA

24 L’évolution de la F@D, étape par étape

26

La COFA dans la francophonie

30

L’apprentissage tout au long de la vie

33 Les membres de la COFA

44

L’équipe de la COFA se dévoile...

RÉDACTRICE EN CHEF :

Gabrielle Lopez

CORRECTION D'ÉPREUVES :

Lydienne Guidoin

COORDINATION ET RÉDACTION : Laurence Buenerd

GRAPHISME : Chantal Carrière

RÉVISION LINGUISTIQUE : Lauraine Teodoro

IMPRESSION : Bradda Printing Services inc.

Dans cette revue, le générique masculin est employé dans le simple but d’alléger le texte. Cette publication respecte l’orthographe traditionnelle. Les opinions exprimées dans cette publication n'engagent que les auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de la Coalition ontarienne de formation des adultes (COFA).

46 Remerciements

Mot de la rédactrice en chef

Déjà 25 ans d’existence! Cette édition témoigne du chemin parcouru, des embûches, des luttes et des succès qui ont ponctué ces vingt cinq années d’existence.

Notre

Parce que c’est tous ensemble, centres communautaires, conseils scolaires et collèges, que nous avons consolidé et fortifié le secteur de l’alphabétisation et de la formation de base (AFB) en Ontario.

C’est ensemble que nous avons articulé et optimisé le continuum de l’éducation et de la formation au sein de la francophonie ontarienne afin que le principe de l’apprentissage tout au long de la vie soit actif tant dans l’apprentissage formel, non formel qu’informel.

C’est ensemble, grâce aux personnes apprenantes et aux formatrices et formateurs, que nous avons affiné nos façons de faire afin de répondre plus efficacement aux besoins de nos clientèles.

C’est ensemble, avec l’appui de nos bailleurs de fonds, partenaires et homologues anglophones, que nous avons

renforcé nos capacités organisationnelles et élargi notre champ d’action.

C’est ensemble, grâce à l’intelligence collective de nos équipes, de tous les acteurs du secteur de l’AFB et de la francophonie, que nous poursuivrons notre travail et que nous maintiendrons notre rôle de leader afin de continuer à répondre de façon pertinente et efficace aux besoins des adultes francophones de l’Ontario.

Et c’est ensemble que nous assurerons l’épanouissement des adultes francophones et la vitalité économique, sociale et culturelle de nos communautés.

Merci aux pionniers et artisans du secteur de l’AFB, aux bailleurs de fonds et à tous nos partenaires!

4 introduction
slogan pour ce vingt cinquième : Ensemble pour réussir!
Photo de Gabrielle : Mélanie Provencher

L’histoire de la cofa à travers ses directions

L’HISTOIRE DE LA COFA à travers ses directions

Suzanne Benoit a été la toute première directrice de la Coalition ontarienne de formation des adultes (COFA), lorsque celle-ci ne portait pas encore ce nom.

MAIS COMMENÇONS PAR LE COMMENCEMENT…

Au début des années 1980, l’analphabétisme se résume à une idée simple et sans nuances : c’est l’incapacité à déchiffrer un texte dans sa propre langue ou à en écrire un. Lorsque la chaîne de journaux Southam News publie en 1986 les résultats d’une enquête sur les niveaux d’alphabétisme des populations des pays dans lesquels elle possède des médias, soit les É-U, le Canada et plusieurs pays européens, elle lâche une bombe.

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« L’équipe fait beaucoup plus avec ce qui lui est donné que ce qui lui est demandé. »
Gabrielle Lopez
« La COFA a été une expérience extraordinaire parce que je commençais quelque chose à partir de rien ».
Suzanne Benoit
« On change des vies! »
Michel Robillard

Son enquête a évalué les compétences en lecture/écriture dans des tâches de la vie quotidienne. Les résultats pour le Canada : 24 % de personnes sont considérées comme « analphabètes », avec 19 % d’anglophones et 28 % de francophones.

Parmi ces groupes, quelques-uns commencent à offrir des services en français. Suzanne fait partie de ces groupes de la première heure, et quitte son poste d’enseignante pour prendre la direction du centre d’alphabétisation « Moi j’apprends » à Rockland, dans le Comté de Russell. Elle se souvient que ce n’était pas évident : pas de matériel d’alphabétisation, pas de directives ni de politiques claires. Mais les centres s’organisent, recrutent des personnes apprenantes, développent du matériel et des stratégies, et commencent leur travail sur le terrain.

Le Canada reconnaît aussitôt que l’analphabétisme est un enjeu social majeur. En 1988, le Secrétariat national à l’alphabétisation est créé. Au niveau provincial, l’Ontario met en œuvre sa première politique en alphabétisation. Cette même année 1988, plusieurs groupes d’alphabétisation s’organisent sur le terrain, avec des études de milieu et une première offre de services.

Ces groupes pleins de bonne volonté, et de volontaires, se sentent toutefois isolés, si bien qu’ils conviennent de former un regroupement. C’est ainsi que le Regroupement des groupes d’alphabétisation populaire de l’Ontario (RGAPO) voit le jour. Il s’est donné le mandat d’offrir de la formation et de l’appui à ses membres et il va œuvrer pendant une dizaine d’années. La tâche n’est pas facile, car les réalités et les besoins sur le terrain sont très différents d’un centre à l’autre. Il y a toutefois une bonne entraide entre les différents groupes à l’échelle de la province.

Après une dizaine d’années, ce même Ministère décide qu’il serait plus efficace de créer un regroupement de l’ensemble des organisations offrant de la formation aux adultes, incluant les conseils scolaires, les collèges et les universités. Il n’aurait ainsi qu’un unique interlocuteur. Le RGFAPO refuse de faire ce virage, voulant rester fidèle à sa mission auprès des groupes communautaires. Cette réticence va motiver la décision du Ministère de former une nouvelle organisation en 1998, la Coalition francophone pour l’alphabétisation et la formation de base (CFAFB), qui comprend tous les acteurs œuvrant en formation des adultes. Cette nouvelle organisation ouvre un bureau à Toronto, puis elle se déplace à Ottawa en 1999. Suzanne en prend la tête après avoir quitté son emploi à la direction du centre d’alphabétisation « Moi j’apprends » du Comté de Russell.

Suzanne se souvient que là encore, tout restait à faire : « On créait une organisation provinciale, avec des membres déjà établis, mais à partir de rien ». Tout a commencé très vite, sans bureaux, sans ordinateurs. Elle se souvient avoir écrit ses premières demandes de subvention à la main, pour ensuite les faire saisir et les envoyer au Ministère de la formation, des collèges et des universités.

6 L’histoire de la cofa à travers ses directions
Le Canada reconnaît aussitôt que l’analphabétisme est un enjeu social majeur.
Les premiers bureaux de la COFA à Ottawa Suzanne Benoit, Directrice de la COFA de 1999 à 2012

Sa première grande bataille à la tête de cette nouvelle Coalition est de réunir des organismes très différents et qui ne se parlent pas : conseils scolaires, collèges, centres d’alphabétisation et de formation de base. Suzanne se souvient avoir consacré beaucoup d’énergie à cette tâche. Dans les communautés, les groupes de formation communautaires se sentent menacés par la présence des campus collégiaux, qui bénéficient d’un meilleur financement, d’un meilleur encadrement et de meilleures ressources. Appuyée par son CA, elle va développer des stratégies pour que tout le monde se parle, trouve sa place et s’entraide, au bénéfice des communautés.

C’est d’ailleurs une des choses dont elle se souvient avec une grande fierté : les contacts qu’elle a aidé à créer entre les différentes organisations, les échanges et la convivialité qui ont fait avancer le tout nouveau réseau des membres et partenaires de la Coalition. C’est un des buts qu’elle a poursuivis tout au long de ses 12 années de présence à la tête de la Coalition, de 1999 à 2012. Pour elle, l’entraide et la bonne entente qui régnaient expliquent en grande partie les réussites de son organisme.

La CFAFBO devient la Coalition ontarienne de formation des adultes (COFA)

En 1998, le ministère de la Formation, des Collèges et Universités de l’Ontario, qui est en charge du financement de l’alphabétisation de la province, demande au Regroupement des groupes francophones d’alphabétisation populaire de l’Ontario (RGFAPO) d’intégrer les collèges et les universités qui offrent de l’éducation aux adultes.

Face au refus du RGFAPO, le ministère met en place un nouveau regroupement, la Coalition francophone pour l’alphabétisation et la formation de base en Ontario (CFAFBO) qui voit le jour en 1999. D’abord basée à Toronto, la Coalition déménage à Ottawa et ouvre de nouveaux bureaux. Suzanne Benoît prend la tête du nouvel organisme après avoir démissionné de son poste de directrice du Centre Moi J’apprends dans le comté de Russell, à l’est d’Ottawa.

En 2006, à l’occasion d’un premier exercice de planification stratégique, la Coalition francophone pour l’alphabétisation et la formation de base décide de changer de nom pour la Coalition ontarienne de formation des adultes (COFA), avec le slogan « Votre partenaire en formation », puisque la nécessité d’assurer un continuum de services dans les communautés est déjà une évidence à l’époque.

7 L’histoire de la cofa à travers ses directions
C’est d’ailleurs une des choses dont elle se souvient avec une grande fierté : les contacts qu’elle a aidé à créer entre les différentes organisations, les échanges et la convivialité qui ont fait avancer le tout nouveau réseau des membres et partenaires de la Coalition.
Rencontre Littéracie des pères, mars 2010 UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2006

PROFESSIONNALISER

LE MILIEU

L’un des nombreux défis que la COFA a rencontrés dès le début de son histoire, se souvient Suzanne, concernait le roulement du personnel dans les centres d’alphabétisation communautaires de la province. Les faibles moyens financiers des centres compliquaient le recrutement d’une direction générale et de formateurs et formatrices compétents. Ces emplois étaient souvent à temps partiel et mal rémunérés, ce qui les rendait peu attrayants. La COFA a dès le début appuyé les centres avec du matériel de formation pour qu’ils puissent professionnaliser leurs employés.

Suzanne se rappelle que les formateurs et formatrices faisaient de leur mieux dans les groupes communautaires, en conservant leur philosophie populaire : les personnes apprenantes arrivaient avec un certain bagage et les centres s’efforçaient de les emmener un peu plus loin dans leurs démarches d’apprentissage. En tant qu’enseignante, elle regrettait qu’il n’existe aucun programme pour guider ces formateurs et formatrices, rarement formés à enseigner. Très souvent, ils tenaient pour acquis que la personne apprenante avait de bonnes bases, démarraient leur formation pour ensuite réaliser qu’ils devaient reprendre certaines notions, et procédaient par essais-erreurs avec les personnes apprenantes. Beaucoup d’entre elles se décourageaient au cours de ce processus. Il n’y avait pas encore de vraie évaluation des personnes qui se présentaient dans les centres.

« Le Centre Moi j’apprends, explique Suzanne, avait adapté le programme de formation des adultes du Québec, mais c’était un exemple assez unique ». Chacun bricolait ses propres outils de formation. Par exemple, le Nouveau-Brunswick avait créé un système de cahiers qui assurait une progression des

apprentissages. La personne qui se présentait était évaluée avec des outils rudimentaires et débutait sa formation plus ou moins loin dans le cahier en fonction de son niveau. Cet outil garantissait au moins la logique et le suivi dans le processus, estime Suzanne.

Selon elle, beaucoup d’énergie a été consacrée à ces deux activités : d’un côté, rassembler tous les acteurs, d’un autre, professionnaliser ceux qui en avaient besoin.

LE CADRE DU CLAO

C’est dans ce contexte de professionnalisation que le Cadre du Curriculum en littératie des adultes de l’Ontario (CLAO) est arrivé. Lancé par la province en 2011, il a permis de structurer toute la démarche de formation des adultes. Élaboré par des anglophones, des francophones, des personnes autochtones, des personnes malentendantes et des andragogues réunis pendant des mois, il établissait des liens clairs entre le développement de compétences en littératie et les tâches réellement effectuées dans la vie quotidienne, que ce soit dans le contexte du travail, de l’apprentissage ou des relations sociales. À partir de ces tâches, des activités et sous-activités ont été déterminées, par exemple : écrire un mot à son conjoint ou son enfant. « L’arrivée du CLAO a été pour moi merveilleuse! » affirme Suzanne dans un grand rire.

La COFA a dès le début appuyé les centres avec du matériel de formation pour qu’ils puissent professionnaliser leurs employés.
L’arrivée du CLAO a été pour moi merveilleuse!

L’ALPHABÉTISATION

FAMILIALE

Un autre de ses premiers gros dossiers a été l’alphabétisation familiale. Au cours de sa carrière d’enseignante, elle avait eu tout le loisir de constater personnellement que les enfants qui commençaient leur vie d’écoliers avaient des bagages très inégaux. Parmi ceux ayant les bagages les plus minces, beaucoup n’arrivaient pas à surmonter ce handicap pendant leur scolarité. Pour elle, les familles sont en grande partie responsables du volume de ce bagage et l’alphabétisation familiale est une des façons de bien outiller les enfants pour qu’ils réussissent leur parcours scolaire et professionnel. C’est le Secrétariat national à l’alphabétisation, au niveau fédéral, qui a pris l’initiative de financer des activités d’alphabétisation familiale à travers le Canada. La COFA a immédiatement commencé à écrire des demandes de subvention pour développer des programmes et appuyer les centres.

Suzanne se souvient en particulier d’un projet réalisé par la Coalition pour développer des outils pour les familles, spécifiquement pour les pères, parce qu’à l’époque, l’aide aux devoirs était souvent la responsabilité des mères. Elle regrette encore que le financement se soit interrompu juste au moment où les programmes commençaient à être mis en œuvre sur le terrain. Le nouveau gouvernement fédéral souhaitait rediriger les efforts vers l’employabilité. Et elle se réjouit que depuis 2021, le gouvernement fédéral ait recommencé à financer des initiatives d’alphabétisation familiale.

Publication du rapport Famille et littératie en 2010

Commandé par la COFA, ce rapport écrit par David Sherwood fait un bilan des résultats des programmes de littératie familiale en français offerts en Ontario entre 2007 et 2009. Il s’inscrit dans la lignée d’une série d’études et de rapports qui ont, depuis la mise en place en 1995 de ces premiers types de programmes en Ontario, analysé leurs modalités et bénéfices. Il poursuit l’analyse des enjeux associés à la livraison de ces programmes sous l’angle des ressources administratives et financières qu’ils exigent, en tenant compte des particularités du milieu francophone.

Basé sur l’analyse de questionnaires remplis par près de 400 parents participants, ce rapport met en évidence les changements bénéfiques enregistrés :

• Augmentation des activités de lecture, avec une fréquence passant de 35 % à 43 %;

• Utilisation accrue du français à la maison;

• Inscription d’un parent dans d’autres programmes de formation;

• Augmentation des activités parents-enfants;

• Amélioration de la confiance en soi;

• Aide à briser l’isolement.

9 L’histoire de la cofa à travers ses directions
Et elle se réjouit que depuis 2021, le gouvernement fédéral ait recommencé à financer des initiatives d’alphabétisation familiale.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2010

Les 10 ans du Programme F@D

En septembre 2021, Le Programme F@D a fêté ses 10 ans d’existence.

« F@D » pour « Formation à distance », ce programme de formation est destiné aux adultes francophones de l’Ontario avec une offre entièrement gratuite de cours en ligne dans deux formats : en direct ou en apprentissage autonome.

Ce programme a vu le jour en 2011 à la suite d’une demande du ministère de la Formation, et des Collèges et Universités de l’Ontario (aujourd’hui nommé le ministère des Collèges et Universités).

Le premier cours offert a débuté en octobre 2011. À ses débuts, le programme ne comptait que trois employés et quelques cours. En 2021, au moment de fêter ses 10 ans, le programme comptait deux commis à la saisie de données, cinq formateurs, une formatrice principale, un technicien, une graphiste et une gestionnaire de programme. Quant à l’offre de cours, elle était de plus de 15 cours en direct et de 35 cours autonomes en français, mathématiques, informatiques et compétences génériques. Aujourd’hui, le programme F@D offre plus de 20 formations, 50 microformations et rejoint une clientèle diversifiée aux quatre coins de la province.

LA FORMATION À DISTANCE

C’est un des autres grands dossiers arrivés sur le bureau de Suzanne, peu de temps avant qu’elle ne passe le flambeau à Michel Robillard. « En offrant de la formation à distance, la COFA devenait un fournisseur de services, remarque Suzanne, ce qu’elle n’avait jamais été auparavant. Cela représentait une orientation tout à fait différente ». En 2011, ce champ d’activité était très peu développé, très peu interactif, la plupart des activités étant limitées à de la lecture de textes en ligne, suivie de questionnaires.

Comme les personnes apprenantes avaient des niveaux très variés et que la lecture de texte n’était pas à la portée de tous, la COFA a eu, dans un premier temps, le besoin de développer de nouveaux outils. Il fallait donc obligatoirement que les formations soient interactives. « Pour résumer, il y a eu une courbe d’apprentissage assez importante » explique Suzanne avec un sourire en coin.

10 L’histoire de la cofa à travers ses directions
En offrant de la formation à distance, la COFA devenait un fournisseur de services, remarque Suzanne, ce qu’elle n’avait jamais été auparavant. Cela représentait une orientation tout à fait différente.
Célinie Russell, coordonnatrice de programme, 2013 UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2021

La première année de conception des programmes de Formation à distance a été difficile, car le personnel embauché devait d’abord se former sur les principes de la formation à distance. Par chance, les groupes d’alphabétisation anglophones avaient un mandat comparable, ce qui a permis beaucoup d’échanges et de collaboration sur la question, avec des adaptations et des traductions de part et d’autre.

Il y avait cependant une importante pression du Ministère pour livrer des résultats concrets et, en même temps, il y avait une forte réticence des groupes communautaires et institutionnels vis-à-vis de la formation à distance. Elle était perçue comme une concurrence directe aux activités des centres. À cela s’ajoutait la peur que les personnes apprenantes préfèrent rester à la maison pendant leur processus d’apprentissage. Il a fallu être très convaincants pour vendre l’idée des modèles hybrides. De la même façon, si certaines personnes apprenantes ont tout de suite apprécié la flexibilité de la F@D, beaucoup se sont aussi senties intimidées par ses aspects technologiques. La COFA a dû travailler très fort sur tous les fronts pour vendre cette idée, se rappelle Suzanne.

Lorsque Michel Robillard est entré en poste en 2012, le projet en était encore à ses balbutiements. Mais comme il le dit luimême, la F@D est rapidement devenue son dada. Il devait cependant commencer par convaincre les membres de son conseil d’administration et tous les centres d’embarquer dans l’aventure. En y repensant, Michel s’étonne encore du chemin parcouru : aujourd’hui, il existe un véritable écosystème francophone en AFB, avec des formations en personne et à distance qui sont intégrées. La F@D est devenue un outil commun utilisé par tous les centres, elle a perdu son côté menaçant pour devenir un outil technologique largement utilisé par les centres, qui bonifie le travail des formateurs et formatrices.

Michel mentionne que chaque année, le système d’AFB ontarien (anglophones, francophones, autochtones, personnes malentendantes) forme de 40 000 à 45 000 personnes. Environ 10 % d’entre elles sont des francophones, alors qu’elles ne représentent qu’un peu plus de 4 % de la population ontarienne. Pour lui, c’est un taux de pénétration très élevé qui montre que la COFA est performante, et qu’elle répond à un besoin. « C’est sa performance et la crédibilité qui en découle qui ont augmenté la visibilité de la COFA » explique-t-il. L’écosystème francophone et son niveau d’intégration y sont pour quelque chose…

Avec ces bons résultats, la subvention reçue pour la formation à distance a été sauvegardée et même augmentée au cours des années suivantes. Michel mentionne aussi qu’une plateforme canadienne de formation à distance est actuellement en train d’être implantée par la COFA et ses partenaires dans sept provinces et deux territoires, directement inspirée de celle de la COFA.

Le Prix du Conseil de la fédération pour la F@D en 2022

En 2022, le programme de Formation à distance (F@D) de la COFA a reçu le Prix d’alphabétisation du Conseil de la fédération, avec cinq autres membres de l’équipe d’Apprentissage en ligne de l’Ontario. Ce prix est décerné dans les 10 provinces et 3 territoires afin de souligner des réalisations exceptionnelles, des pratiques novatrices et l’excellence en alphabétisation. Nul besoin de préciser que l’équipe du programme de la F@D en a été extrêmement fière.

Le Prix d’alphabétisation du Conseil de la fédération a été créé en 2004 par les premiers ministres du Canada. Il est décerné chaque année à des éducateurs, des bénévoles, des personnes apprenantes, des membres d’organismes communautaires ou d’entreprises dans de nombreux domaines liés à l’alphabétisation, que ce soit pour les familles, les personnes autochtones, le secteur de la santé, les milieux de travail ou les collectivités. Il récompense ceux et celles qui consacrent beaucoup de temps aux personnes apprenantes en leur offrant des connaissances ou de l’expertise.

11 L’histoire de la cofa à travers ses directions
La F@D est devenue un outil commun utilisé par tous les centres, elle a perdu son côté menaçant pour devenir un outil technologique largement utilisé par les centres, qui bonifie le travail des formateurs et formatrices.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2022

UN DEUXIÈME SOUFFLE

Mais tout n’était pas rose lorsqu’il a repris les commandes du navire des mains de Suzanne. Il se souvient avoir dû composer avec une mer agitée. Les grands défis étaient principalement financiers en 2012. Comme beaucoup d’organismes œuvrant en AFB, la Coalition venait d’être informée qu’elle perdait sa subvention de fonctionnement annuelle de 279 000 $, accordée par le défunt Bureau de l’alphabétisation et des compétences essentielles (BACE), sur un budget total d’environ 800 000 $. Au même moment, le ministère provincial de la Formation des collèges et universités semblait hésitant à maintenir le financement dédié à la formation à distance, en raison de premiers résultats mitigés. Il faut dire que le démarrage du projet avait nécessité la mise en place d’une toute nouvelle infrastructure, le développement d’une expertise et de nouveaux programmes. Cette deuxième subvention tournait autour de 400 000 $. Soit presque la totalité du financement annuel de l’organisation. Il y avait donc péril en la demeure.

Il a été décidé, après discussions avec le conseil d’administration, que 50 % du temps du nouveau directeur général serait consacré à convaincre les bailleurs de fonds de l’importance de l’AFB et de ses impacts sur les personnes, sur les centres et sur la francophonie ontarienne. Pour Michel, le principal enjeu était de positionner la COFA, comme une organisation professionnelle et ouverte à des approches novatrices, dont la formation à distance faisait partie, pour qu’elle soit financée à la hauteur de ses besoins.

Si en arrivant en poste, Michel était sensibilisé aux problématiques d’acquisition de compétences essentielles, il a été surpris par l’ampleur du programme d’AFB en Ontario. Il se rappelle de son tout premier CA et de s’être senti tout petit dans ses souliers. Il dit avoir énormément appris de ceux qui

sont devenus ses mentors au cours de ses huit années de mandat. Cela l’a aidé à développer une plus grande empathie vis-à-vis des personnes qui fréquentaient les centres d’AFB, à mieux comprendre les besoins.

Au niveau personnel, Michel estime que c’est l’emploi le plus significatif qu’il ait eu. Il a réalisé très vite l’impact énorme de l’AFB dans la vie des personnes. « On change des vies! » s’exclame-t-il.

Une des premières choses qu’il a mise en place, c’est un plan stratégique, accessible et simple, avec des objectifs clairs : financement adéquat du Réseau, professionnalisation et développement de la Formation à distance. Il a travaillé à rallier tous les centres autour de ce plan et de ses objectifs.

Il dit avoir énormément appris de ceux qui sont devenus ses mentors au cours de ses huit années de mandat.
Cela l’a aidé à développer une plus grande empathie vis-à-vis des personnes qui fréquentaient les centres d’AFB, à mieux comprendre les besoins.
Tout n’était pas rose lorsqu’il a repris les commandes du navire des mains de Suzanne. Il se souvient avoir dû composer avec une mer agitée.

Et pour la COFA, il a suggéré un objectif interne supplémentaire qui changerait chaque année, par exemple : revoir l’ensemble des systèmes informatiques, revoir les politiques du personnel, salaires et conditions de travail, s’assurer d’avoir l’équipement et les compétences nécessaires pour la F@D, etc.

Bien sûr, il y a eu quelques tempêtes, avec des changements de gouvernements ayant des visions très différentes sur la question de l’AFB, avec la mise sur pause du Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC), la seule organisation nationale jouant un rôle essentiel dans l’environnement de l’AFB au Canada, avec sa vision et ses propositions novatrices.

Le rapport Cathexis de 2016

Commandé par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle de l’Ontario, ce rapport est intitulé « Évaluation du Programme d’alphabétisation et de formation de base (AFB) » : rapport final. Il est plus connu sous le nom de la firme qui l’a produit. Ce rapport présente l’évaluation des programmes d’AFB de l’Ontario en termes de pertinence, d’efficacité et d’efficience sur la période d’avril 2012 à mars 2016. Il conclut que les fournisseurs de services en AFB atteignent d’excellents résultats à moindre coût.

Parmi ses conclusions, on peut lire : « Étant donné ces limites sur le plan du financement, il est impressionnant que les fournisseurs de services d’AFB parviennent à offrir de tels services adaptés. »

Mais il estime que ces coups de vent ne sont rien à côté de la tempête parfaite qu’a représentée la COVID. Elle a marqué, pour la COFA comme pour tous les acteurs de l’AFB, un tournant important. Et il est fier que la COFA ait réussi à continuer d’offrir des services malgré les circonstances et les embûches, même s’il avait à ce moment-là passé les commandes à Gabrielle Lopez, la troisième directrice générale de l’organisation.

« Si l’on considère que les coûts par heure de l’AFB ne sont pas beaucoup plus élevés que ceux des études collégiales en Ontario, et que l’AFB offre des services personnalisés aux personnes apprenantes qui ont souvent à composer avec des obstacles complexes, on peut estimer que les coûts sont raisonnables. »

« Les facteurs habilitants perçus d’une prestation de services efficace et efficience comprennent le personnel engagé et qualifié, les relations avec d’autres organismes et les contributions en nature de la part de particuliers et d’organismes. »

« Les obstacles perçus comprennent notamment le financement insuffisant et les processus de gestion du rendement du ministère. »

« Il est à noter que les facteurs habilitants perçus sont externes au ministère, alors que les obstacles perçus sont internes à celui-ci. Cette situation soulève l’éventualité troublante que, mise à part l’exception importante de fournir le financement qui rend l’AFB possible, le ministère puisse à l’heure actuelle davantage diminuer l’efficience et l’efficacité du Programme AFB que les augmenter. »

13 L’histoire de la cofa à travers ses directions
Mais il estime que ces coups de vent ne sont rien à côté de la tempête parfaite qu’a représentée la COVID.
Gabrielle Lopez et Michel Robillard UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2016

LA TEMPÊTE COVID

Gabrielle Lopez, qui a pris ses fonctions de nouvelle directrice générale fin 2019, remarque que la COVID ne fait pas partie des événements catastrophiques qui sont suivis d’un retour à la normale. La pandémie a eu des incidences profondes sans possibilités de retour en arrière. Il a fallu revoir les façons de travailler, développer de nouveaux processus pour que l’équipe de la COFA puisse fonctionner en mode virtuel, de nouveaux processus administratifs aussi, de nouvelles façons de communiquer avec une présence accrue sur les réseaux sociaux; il a aussi fallu soutenir les centres pour qu’ils puissent continuer à offrir leurs services de formation, mais par la force des choses, à distance. Il a donc été nécessaire de repenser les rôles de chacun pour pouvoir continuer à soutenir adéquatement les personnes apprenantes. « Ce n’est pas rien », affirme Gabrielle.

LA FORCE DE L’ÉQUIPE

Avec le temps, le terrain de jeu de la COFA s’est beaucoup complexifié : il y a des projets locaux, provinciaux, nationaux, il y a des partenaires francophones et anglophones, il y a des demandes qui arrivent du terrain et des ministères. Gabrielle énumère ce que ça signifie concrètement : « on gère des projets de formation provinciaux, on offre du soutien aux praticiens (gestionnaires, formateurs et formatrices, commis, etc.), on crée, on adapte ou on traduit des ressources, on fait de la représentation de l’AFB auprès des bailleurs de fonds et des détenteurs d’intérêts, on gère un réseau provincial de membres, on gère un réseau pancanadien avec la plateforme PCFAD et l’on offre du développement professionnel pour ce nouveau réseau. »

Elle conclut : « C’est un gros bateau à manœuvrer, on est tout le temps au bout de nos capacités et l’équipe fait beaucoup plus avec ce qui lui est donné que ce qui lui est demandé. »

Michel voit la réussite de la COFA comme le résultat d’un effort collectif. « Tu n’es jamais meilleur que ton équipe » commente-t-il en se remémorant ses années de directeur. Il considère que l’une des forces de cette équipe est sa diversité, et il se réjouit que Gabrielle puisse aussi en profiter : « la voie du futur, c’est la voie de la diversité. » Pour lui, la capacité à offrir de bons services aux personnes apprenantes repose aussi sur la capacité d’embrasser toute la diversité de ces personnes. La diversité d’une équipe garantit une bonne compréhension des enjeux, une bonne représentativité et une capacité de réflexion élargie, potentiellement innovante. Pour lui, c’est une des clés du succès, présent et à venir.

Suzanne aussi mentionne l’importance du collectif : ce qui la rend la plus fière, c’est d’avoir réussi à harmoniser le réseau, à favoriser les contacts entre les différentes organisations, à favoriser les échanges et la convivialité qui l’ont fait avancer lorsqu’il était à peine né. Et pour elle, les réussites de la COFA sont en bonne partie dues à l’entraide et à la bonne entente au sein de la Coalition.

14 L’histoire de la cofa à travers ses directions
La diversité d’une équipe garantit une bonne compréhension des enjeux, une bonne représentativité et une capacité de réflexion élargie, potentiellement innovante.
Une partie de l’équipe de la COFA Photo : Mélanie Provencher

Lancement de la PCFAD en 2021

Le 25 janvier 2021, la COFA et ses partenaires lancent la plateforme canadienne de formation à distance (PCFAD). Le lancement se déroulera de manière virtuelle sur YouTube avec les partenaires d’un bout à l’autre du Canada. Cette nouvelle plateforme est destinée aux adultes francophones ayant un faible niveau de compétences dans différents domaines. Les formations offertes portent entre autres sur l’amélioration des compétences essentielles et génériques en littératie, en numératie, en littératie informatique, en communication et en gestion de conflits. Elles visent à aider les personnes qui les suivent à se préparer à l’emploi et aux besoins du marché du travail local.

Gabrielle Lopez, directrice générale de la COFA, déclare au moment du lancement que : « La PCFAD vient réduire le fossé numérique en compétences essentielles et génériques dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM). » Grâce à ses cinq partenaires, le Collège Mathieu (Saskatchewan), Pluri-elles (Manitoba), The Learning Centre Literacy Association (Alberta), le Collège de l’île (Île-du-Prince-Édouard) et l’Équipe d’alphabétisation de la Nouvelle-Écosse (Nouvelle-Écosse), les personnes apprenantes de ces provinces vont pouvoir accéder à des formations personnalisées, ludiques et complémentaires aux programmes offerts en présentiel. Beaucoup plus d’adultes francophones pourront ainsi profiter d’un enseignement à distance à travers le Canada. Le projet a été financé par le Gouvernement du Canada, par l’entremise du BACE et d’Emploi et Développement social Canada.

Interrogés, les anciens partenaires de terrain de Suzanne abondent dans son sens. Pour Louise Lalonde, qui a repris la direction du « Centre Moi J’apprends », il y a toujours eu des affinités communes et une étroite collaboration entre « Moi j’apprends » et la COFA, entre elle et Suzanne, comme pour la création du programme « Partenaires pour l’éducation et la formation des adultes (PÉFA) », ou encore avec la campagne de sensibilisation provinciale « Avec la formation des adultes, c’est possible ». Elle assure que « Travailler avec le personnel de la COFA, c’est merveilleux! Il n’y a pas de meilleur partenaire : la COFA est toujours à l’écoute, elle est toujours là, avec des personnes dédiées, compétentes, qui ont à cœur la réussite des personnes apprenantes ».

Pour Mona Audet, directrice de l’organisme Pluri-elles Manitoba et présidente du CA du RESDAC (dont la COFA est membre), l’appui apporté par la COFA dans les années 2000 a complètement changé la situation pour son organisation. « Il y a eu ce projet énorme dans le temps de Suzanne Benoit « Apprendre pour la vie », un projet qui nous a donné l’habileté d’évaluer notre clientèle et qui a aussi donné une certaine confiance à nos formateurs et formatrices ». Elle se souvient qu’il y avait une grande complicité entre les formateurs ontariens et manitobains et des échanges qui ont duré dans le temps. Plus récemment, la COFA a soutenu Pluri-elles pour que l’organisme réussisse son passage vers la formation en ligne. « Tout ça, c’est grâce au partenariat avec la COFA, parce qu’on n’en serait pas là sans son appui. Leur équipe nous a formés sur la formation en ligne », s’amuse-t-elle. La COFA a aussi partagé des modèles de tests de français, de mathématiques ou de bureautique avec son organisme.

Gabrielle est consciente de cette force et aspire à continuer les efforts de rapprochements avec les membres, entre la coordination régionale des services et les fournisseurs de services. Elle aimerait même pousser les liens encore plus loin, créer de nouvelles relations, notamment pour faciliter l’aiguillage par les différentes agences, programmes d’employabilité et associations qui soutiennent les nouveaux arrivants. « Cela permettrait aussi de rejoindre des clientèles qui sont habituellement hors de portée », explique-t-elle.

DE LA CONTINUITÉ EN TOUTE CHOSE

Suzanne l’a mentionné : la COFA n’a eu que trois directions différentes depuis sa naissance en 1999, une rareté dans le paysage des organismes communautaires. C’est ce qui pourrait expliquer l’exceptionnelle linéarité de son parcours.

C’est aussi ce que pense Michel Robillard, avec le sentiment d’avoir reçu un bâton de relais de Suzanne en 2012 : il reprenait ce bâton pour poursuivre les efforts avec une même vision. « Aucune direction n’a tenté de réinventer la COFA » estime-t-il. Pour lui, tout s’est fait dans la continuité. Il a le sentiment d’avoir pris la tête d’une petite structure parfaitement bien organisée, de l’avoir emmenée plus loin puis d’avoir à son tour passé le bâton à Gabrielle Lopez en 2019, mais en continuant à soutenir l’organisation, en jouant régulièrement le rôle de conseiller.

« J’ai toujours beaucoup d’attachement pour la COFA », reconnaît celui qui poursuit aussi son mentorat avec différents membres de l’équipe.

15 L’histoire de la cofa à travers ses directions
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2021

L’AVENIR

Tous les trois se disent optimistes et confiants pour l’avenir de la COFA.

Michel se réjouit de ce que la gestion serrée, avec un respect des échéanciers et des budgets, apporte une bonne crédibilité de l’organisation auprès des bailleurs de fonds. « Les bailleurs de fonds n’aiment rien autant que les organisations qui livrent en respectant les budgets et les objectifs fixés », dit-il avec un grand sourire. Il pense que c’est ce que fait l’actuelle directrice générale, et croit qu’elle continuera à le faire.

Suzanne confie que la COFA est une interlocutrice précieuse pour les ministères, les membres et les partenaires, et elle veut croire qu’elle le restera.

Gabrielle de son côté, reconnaît que lors de sa prise de poste, les choses allaient plutôt bien : Michel avait développé le volet de la formation à distance, il l’avait bien campé et réussi dans le même temps à faire rayonner la COFA. Grâce à quoi, elle savait pouvoir compter en arrivant sur un financement récurrent, une bonne crédibilité, de bons partenaires, et en général, sur un réseau en relative bonne santé.

Elle a de nombreux souhaits pour l’avenir de la COFA. Elle aimerait bien sûr contribuer à bâtir un réseau de plus en plus performant, un réseau apprenant, avec des ressources et des moyens adéquats, un réseau dans lequel tous les membres auraient accès à des outils, à du soutien, à de la formation,

La saga du Fonds de traduction

un réseau dans lequel chacun puisse donner le meilleur de lui-même. Mais ce qu’elle aimerait par-dessus tout, c’est un réseau qui offre de l’espace pour la réflexion et pour la formation.

« On a peu de temps pour ça actuellement », regrette-t-elle. Elle croit que les rencontres renforcent la solidarité et facilitent la création de liens. Alors, trouver un rythme de travail plus sain, trouver du temps pour réfléchir individuellement et collectivement, permettrait sans nul doute de nourrir à la fois le réseau et l’équipe de la COFA, une équipe « formidable et hyperperformante » et composée de « gens de cœur, qui ont le souci du travail bien fait » complète Gabrielle. Elle y travaille!

Michel Robillard se souvient que dès sa première AGA en tant que directeur général de la COFA en 2012, il entendait les centres regretter le peu de ressources existant en français. Cet enjeu a été régulièrement soulevé au fil des années, aussi bien par les membres de la COFA que par les membres de son Conseil d’administration. Plusieurs demandes ont été faites au ministère des Collèges et des Universités pour remédier à la situation. La COFA réclamait un financement récurrent qui lui permette de traduire et d’adapter le matériel développé par les homologues anglophones de la province. L’argumentation pour ces demandes reposait sur la Loi sur les services en français. Après de longues tractations et une intervention décisive du Commissariat aux services en français de l’Ontario, une entente a finalement été trouvée en 2019 avec le ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences (MTFDC) 1 .

La COFA reçoit maintenant un budget supplémentaire de 50 000 $ destiné uniquement à la traduction et l’adaptation de nombreuses ressources en anglais, qu’elles soient en format papier ou en ligne. Ces ressources, accessibles dans la section du Fonds de traduction du site Web de la COFA, sont à la disposition de tous : formateurs et formatrices, gestionnaires du réseau de la COFA ou encore simples francophones intéressés par ces ressources en français. Parmi les documents traduits : des avis du ministère, des trousses d’information, des rapports, des webinaires issus de la série Pop Up Webinars, du matériel pédagogique et de nombreuses autres fiches d’information.

16 L’histoire de la cofa à travers ses directions
Elle aimerait bien sûr contribuer à bâtir un réseau de plus en plus performant, un réseau apprenant, avec des ressources et des moyens adéquats, un réseau dans lequel tous les membres auraient accès à des outils, à du soutien, à de la formation.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2019 1 Aujourd’hui le ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences (MTIFDC).

LA COFA vue du terrain

Lorsqu’il a pris la tête de la COFA en 2012, Michel Robillard se souvient qu’un des principaux enjeux auquel il avait été tout de suite confronté était le financement de la COFA. C’est dans ce but qu’avec l’approbation du conseil d’administration, il a consacré 50 % de ses activités à sensibiliser les bailleurs de fonds sur l’importance de l’AFB, sur ses impacts réels sur les personnes et sur toutes les communautés francophones à travers la province.

« On avait besoin d’un regroupement provincial pour parler en notre nom de façon collective, pour parler à l’unisson avec le même message. L’arrivée de la COFA a ravi tout le monde et en peu de temps, on a senti un vent de changement ».
Louise Lalonde
Photo : Mélanie Provencher

Le Cadre du Curriculum en littératie des adultes de l’Ontario

Dès 2007, le Plan d’action de l’Ontario stipulait que, pour donner suite à son plan « Un Ontario du savoir », l’Ontario collaborerait avec le secteur collégial et les organismes œuvrant en AFB pour concevoir et offrir un curriculum d’alphabétisation des adultes. La première phase de conception du Cadre du curriculum en littératie des adultes de l’Ontario s’est déroulée en 2008-2009 et le curriculum a été finalisé en 2010-2011. De nombreux acteurs de l’AFB ont participé à son élaboration par l’entremise d’une série de projets, et par leurs réponses à la question : « Que devraient apprendre les personnes apprenantes dans les programmes d’alphabétisation? ». Document particulièrement critique pour les formatrices et les formateurs sur le terrain, il établit des liens clairs entre le développement de compétences en littératie et les tâches réellement effectuées en contexte de travail, d’apprentissage ou d’échanges. Un consensus a été atteint par les divers intervenants et intervenantes sur l’ensemble des compétences qui composeraient le cadre :

• Rechercher et utiliser de l’information

• Communiquer des idées et de l’information

• Comprendre et utiliser des nombres

• Utiliser la technologie numérique

• Gérer l’apprentissage

• S’engager avec les autres

Le Cadre du CLAO a été modernisé en 2021 et porte maintenant le nom de Cadre des compétences pour réussir.

Renaud Saint-Cyr, membre du CA de la COFA depuis la première heure et président de ce même CA depuis 13 ans, assure que l’un des principaux rôles de la COFA, un rôle qu’elle joue très bien, est celui de porte-parole des centres d’AFB et des personnes apprenantes. Louise Lalonde, ancienne directrice du Centre Moi J’apprends et toujours très impliquée dans le milieu, se souvient de la naissance des centres d’alphabétisation dans la province, qui cherchaient à s’organiser pour améliorer leur efficience sur le terrain. Selon elle, chaque centre faisait valoir ses préoccupations financières auprès du Ministère. « On avait besoin d’un regroupement provincial pour parler en notre nom de façon collective, pour parler à l’unisson avec le même message. L’arrivée de la COFA a ravi tout le monde et en peu de temps, on a senti un vent de changement » assure-t-elle.

L’un des premiers impacts qu’a eu la COFA au niveau des centres, mentionne Louise, s’est fait sentir au niveau des financements. Elle rappelle qu’au tout début de l’alphabétisation populaire, les activités d’AFB se déroulaient quasiment autour d’une table de cuisine, avec beaucoup de bénévolat. Les besoins de financement étaient à cette époque limités. Avec le temps, les centres et leurs missions ont pris de l’ampleur et ont eu besoin de financements plus importants, pour la location de locaux, pour les salaires, pour le développement de matériel, etc. C’est là que la COFA a pu exercer son rôle de porte-parole en réclamant plus de financement. Mais en se positionnant aussi comme une organisation experte dans son domaine : « Dès le début, rappelle Louise, le ministère a commencé à solliciter la COFA pour certains dossiers. Les autres regroupements culturels sollicitaient aussi son appui pour diverses initiatives, elle a été bienvenue pour tout le monde. Je crois qu’aujourd’hui, on ne pourrait pas se passer de la COFA, conclut-elle ».

18 la cofa vue du terrain
Je crois qu’aujourd’hui, on ne pourrait pas se passer de la COFA.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2011 Lancement du rapport Apprendre pour la vie, 2010

À L’ÉCOUTE DE SES MEMBRES

Pour toutes les personnes interrogées, la COFA a toujours été à l’écoute de ses membres. Suzanne Benoit, première directrice générale de la COFA, a consacré beaucoup d’énergie à écouter et rassembler les membres dès le début de son mandat. La diversité d’organismes impliqués dans l’AFB créait des tensions, beaucoup d’inquiétudes, les groupes communautaires se sentant concurrencés sur le terrain de l’AFB par les collèges qui bénéficiaient de plus de ressources. Elle tire une grande fierté d’avoir réussi à créer un climat propice aux échanges et à l’entraide.

Ça a été pour Suzanne une constante préoccupation tout au long de son mandat et si l’on en croit Louise Lalonde, une vraie réussite : « Travailler avec le personnel de la COFA, c’était merveilleux s’exclame-t-elle. Il n’y a pas de meilleur partenaire, l’équipe est toujours à l’écoute, toujours là, avec des personnes dédiées, compétentes, qui avaient et qui ont toujours à cœur la réussite des personnes apprenantes ». Louise mentionne aussi que la COFA a appuyé les membres à un autre niveau. « La majorité des membres de la COFA sont des centres communautaires, explique-t-elle. Ils n’ont pas toujours beaucoup de personnel. La COFA, sous l’impulsion de Michel Robillard, son 2e directeur, a réussi à rehausser la crédibilité de l’alphabétisation communautaire. On était déjà sortis des cuisines, mais dans un sens on pensait y être encore. Michel a uniformisé la crédibilité de tous les membres, qu’il s’agisse d’un collège ou d’un centre communautaire. »

Peter Hominuk, qui a longtemps travaillé au service des Franco-ontariens en Huronie et qui est aujourd’hui directeur général de l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO), rappelle que la COFA appuie au quotidien le travail de terrain de ses membres. « En offrant des services et des ressources, elle rend le travail d’approche plus efficace, crée des approches communes, libère du temps pour les centres d’AFB sur le terrain, qui sont peu financés et qui souffrent d’un manque chronique de moyens humains et de temps, souligne-t-il ».

Le rapport Apprendre pour la vie

Publié conjointement par la COFA et Pluri-elles (Manitoba) en septembre 2010, le rapport « Apprendre pour la vie » présentait les résultats d’une recherche-action sur l’impact de l’alphabétisation sur les personnes apprenantes et leur entourage, effectuée de 2007 à 2010 auprès d’adultes francophones des deux provinces. Cette recherche-action établissait que le transfert de compétences essentielles acquises au cours d’une formation en AFB par les personnes apprenantes s’appliquait dans leur vie personnelle, familiale, sociale et communautaire, ainsi que dans toutes les sphères de l’employabilité. Plus de 600 personnes apprenantes, ainsi que des personnes de leur entourage et des

formatrices et formateurs francophones de l’Ontario et du Manitoba y avaient participé. Les résultats présentés se voulaient utiles aux responsables de programmes d’AFB, aux directions et au personnel des centres de formation des adultes ainsi qu’aux partenaires gouvernementaux, institutionnels et communautaires.

Mona Audet, directrice générale de Pluri-elles, se souvient que le projet avait duré toute une année et qu’il a largement contribué à mettre l’organisme manitobain « sur la mappe ». Pour elle, le projet a été un grand succès, qui a donné une certaine confiance aux formateurs et formatrices, et à son équipe, l’habileté d’évaluer la clientèle de son centre.

Il n’y a pas de meilleur partenaire, l’équipe est toujours à l’écoute, toujours là, avec des personnes dédiées, compétentes, qui avaient et qui ont toujours à cœur la réussite des personnes apprenantes.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2010

Les compétences en littératie des francophones de l’Ontario

En avril 2015, le rapport « Les compétences en littératie des francophones de l’Ontario : état des lieux et enjeux émergents » est publié. Écrit par Julien Bérard-Chagnon, de la Division de la statistique sociale et autochtone à Statistique Canada, il a été commandé par la COFA et le RESDAC et financé par Emploi Ontario. Ce rapport visait essentiellement à étudier la situation des francophones de l’Ontario à l’égard des compétences en littératie et à mettre en lumière un certain nombre d’enjeux auxquels ils étaient susceptibles d’être confrontés au cours des années suivantes. Ses principaux objectifs étaient :

• d’examiner les niveaux de compétence en littératie des francophones de l’Ontario et les comparer à ceux de leurs homologues anglophones et ceux des autres groupes francophones;

• de déterminer les principaux facteurs influant sur les niveaux de compétence en littératie des francophones de l’Ontario, particulièrement ceux qui affichent un niveau de compétence moindre;

• de déterminer les principaux enjeux et les défis auxquels les francophones de l’Ontario étaient susceptibles d’être confrontés en matière de compétence en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques.

Les enquêtes précédentes avaient fait état d’une amélioration des performances des Franco-Ontariens en littératie, même si elles restaient inférieures à celles de leurs homologues anglophones et, d’autre part, du clivage qui existe entre les deux groupes linguistiques en matière d’usage et de pratique d’activités liées à l’écrit. Le rapport a fait ressortir les données de l’enquête internationale PEICA 2014-2015, qui avaient révélé que les Ontariens dont le français est la première langue officielle parlée avaient obtenu des scores similaires à ceux de leurs homologues anglophones en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques. Ce résultat pouvait s’expliquer par la hausse marquée des niveaux de scolarité des Franco-Ontariens au cours des dernières décennies.

Suite à la page 23

UN PARTENAIRE EXEMPLAIRE

Hors de la province, d’autres organismes semblent du même avis. Mona Audet, directrice générale de Pluri-elles au Manitoba, se souvient à titre personnel de la grande complicité qu’elle partageait avec Suzanne Benoit, ainsi qu’un sens du terrain très fort, très axé sur les besoins des personnes, qu’elles soient formatrices ou apprenantes. Elle se souvient en particulier d’un gros projet mené conjointement par la COFA et Pluri-elles, qui a donné lieu au rapport « Apprendre pour la vie », publié en 2010. Il rendait compte d’une recherche-action sur l’impact de l’alphabétisation sur les personnes apprenantes et leur entourage, effectuée de 2007 à 2010 auprès d’adultes francophones des deux provinces. Le projet visait à mieux comprendre les besoins des personnes apprenantes et à mieux les servir, explique-t-elle. « On se sert des résultats encore aujourd’hui. Ce projet a mis Pluri-elles « sur la mappe ». Le projet a été un grand succès, qui nous a donné l’habileté d’évaluer nos personnes apprenantes et qui a aussi donné confiance à nos formateurs et formatrices ». Elle évoque d’ailleurs la même complicité entre ceux-ci et leurs homologues ontariens, avec des échanges qui ont duré dans le temps.

« La COFA était toujours prête à participer à différents projets pour aider les autres communautés. Pour aider à approfondir nos recherches, notre travail, et le travail fait auprès des personnes apprenantes ». Elle ajoute un autre exemple, beaucoup plus récent, d’appui de la COFA à son organisme : « Quand la COVID est arrivée, on a eu la chance de pouvoir bénéficier de la formation à distance. Maintenant nous avons un laboratoire, nous offrons de la formation en ligne, tout ça grâce au partenariat avec la COFA, parce qu’on n’en serait pas là sans son appui. On a pu se former sur la formation en ligne, par le biais de la F@D ». La COFA a aussi partagé des modèles d’examens avec l’organisme manitobain.

Mona est encore très enthousiaste pour ce nouvel outil : « Un des grands avantages de la F@D, c’est qu’elle permet à beaucoup de personnes de revoir leurs bases en français, en mathématiques, en outils bureautiques. On peut à notre tour offrir de la formation en ligne à tous ceux qui préfèrent étudier chez eux plutôt que de se déplacer ». Pour elle, la COFA est une excellente partenaire, qui n’hésite pas à appuyer les autres organisations à travers le pays.

20 la cofa vue du terrain
La COFA était toujours prête à participer à différents projets pour aider les autres communautés.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2015

DES ACTIONS CENTRÉES SUR

LA PERSONNE APPRENANTE

S’il a évoqué l’importance du rôle de porte-parole de la COFA, Michel Robillard précise que pour lui, la Coalition est avant tout au service de ses membres et plus largement, au service des personnes apprenantes de la province. Il dit avoir été surpris par l’ampleur du programme d’AFB en Ontario lorsqu’il a pris son poste à la COFA en 2012. Et il est reconnaissant envers tous ceux, membres du CA mais aussi formatrices et formateurs, gestionnaires de centres, qui l’ont aidé à développer une plus grande empathie vis-à-vis des personnes qui fréquentent les centres d’AFB, à mieux comprendre leurs besoins. La COFA place les personnes apprenantes au centre de tous ses efforts, estime-t-il. En visitant des centres, en participant à des remises de diplômes, il a réalisé très vite l’impact énorme de l’AFB dans la vie des personnes, et à quel point ce poste à la COFA allait devenir significatif pour lui.

Renaud Saint-Cyr abonde dans son sens. Il rappelle avec humour que ce ne sont pas les conditions de travail, les bénéfices ou les régimes de pension qui retiennent les intervenants et intervenantes du milieu; « ce qui nous anime, lorsqu’on travaille dans ce milieu, c’est de contribuer à une somme de succès individuels et d’en être témoins », affirmet-il. Une opinion partagée par Peter Hominuk, l’actuel directeur général de l’Assemblée de la Francophonie de

l’Ontario (AFO) : « C’est beau de voir les personnes apprenantes cheminer, devenir autonomes, accomplir leurs rêves ».

Entre les premiers centres communautaires, qui faisaient une large place au bénévolat et à l’alphabétisation populaire, et le continuum de services offerts dans un grand nombre de centres aujourd’hui, l’évolution est impressionnante. Louise évoque ses premières années au Centre Moi j’apprends de Rockland, dans le comté de Russell. Trois personnes y travaillaient, surtout en soirée, quatre soirs par semaine. À cette époque, leurs personnes apprenantes étaient presque toutes des hommes : le ministère des Ressources naturelles venait d’imposer un examen écrit pour les permis de chasse et certains chasseurs avaient une grande peur d’échouer cet examen. À ce premier noyau se sont greffés les travailleurs saisonniers de la municipalité de Rockland qui voulaient améliorer leurs possibilités d’emploi. « On a commencé avec trois personnes apprenantes, pour aller jusqu’à 600 après l’ouverture progressive de plusieurs centres sur le grand territoire de l’est ontarien ». Une couverture qui s’est développée sur 35 ans. D’un centre à l’autre, les besoins se sont aussi diversifiés. « Les profils sont devenus différents, commente Louise, pas tant sous l’angle rural/urbain, mais beaucoup plus à un niveau individuel ».

Le forum annuel 2020 de la COFA

En 2020, pour la première fois de son histoire, la COFA a tenu son forum annuel en ligne en raison de la pandémie de COVID-19.

L’évènement, organisé les 4 et 5 novembre 2020, a permis à chacun de réfléchir sur son rôle de leader et sa capacité à favoriser l’adaptation et la résilience de ses équipes.

Il a aussi plus classiquement été l’occasion de discuter d’une grande variété de sujets, lesquels touchaient aussi bien le marketing, la diversité culturelle que les outils numériques et les interactions en mode virtuel. Enfin, il a permis de constater combien l’approche humaine a été essentielle à la réduction des impacts négatifs de la pandémie. Plusieurs ateliers étaient présentés aux participantes et participants, sur la gestion de conflits ou la gestion du stress, mais aussi sur la présence en ligne pour outiller les centres sur cet aspect de leurs communications. Puisque tout était en ligne, les enregistrements ont pu être par la suite rendus accessibles sur le site Web de la COFA.

Ce qui nous anime, lorsqu’on travaille dans ce milieu, c’est de contribuer à une somme de succès individuels et d’en être témoins.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2020

DIVERSITÉ DES PERSONNES, DES SITUATIONS ET DES BESOINS

Selon Renaud Saint-Cyr, les personnes qui utilisent les services des centres d’AFB torontois ont des raisons variées de le faire : en raison d’une perte d’emploi, par exemple. « D’après le gouvernement de l’Ontario, dit-il, en tout temps, il y a des milliers et des milliers d’Ontariens qui ont perdu leur emploi ou n’ont pas été capables de rentrer sur le marché de l’emploi de façon convenable ». Il mentionne aussi les personnes qui se donnent une 2e chance de revenir aux études, « tous les décrocheurs du secondaire qui ont décroché pour maintes et maintes raisons » et qui veulent un emploi plus intéressant, « et peut-être la possibilité d’avancer dans la vie ». L’AFB est aussi une lueur d’espoir « pour les nouveaux arrivants, ceux qui pour maintes raisons n’ont pas les qualifications pour entrer avec succès sur le marché de l’emploi ». Et Renaud assure qu’à Toronto, ceux-ci sont nombreux.

Si les profils varient, les problématiques aussi : « il y a les personnes qui éprouvent des difficultés de santé mentale, celles qui ont eu des problèmes avec la loi à un moment dans leur vie, l’extrême pauvreté... » Renaud ajoute que cette dernière difficulté existe un peu partout, et pas seulement dans les grandes villes. Il y a aussi des problèmes de violence, de violence domestique, de traumatismes...

Les centres d’AFB peuvent difficilement répondre seuls à la diversité des besoins qui accompagnent la demande de formation de base. Idéalement, ils devraient être un des chaînons dans la chaîne des services sociaux communautaires, pense Renaud : « Il faut que la personne qui pousse la porte d’un centre d’AFB soit évaluée et orientée, pour identifier les besoins les plus importants et vérifier si plusieurs peuvent être comblés en même temps ». Il donne l’exemple d’AlphaToronto, l’organisme dont il est le directeur général : « On travaille avec des programmes en santé mentale ou des programmes en emploi, avec les services sociaux, avec un grand nombre de services pour répondre à différents besoins pour appuyer la personne. Ça peut être le besoin de trouver un hébergement pour une victime de violence conjugale ».

Pour lui, sans ce travail de coordination, il est presque impossible de bien répondre aux besoins. Les personnes qui se présentent à Alpha-Toronto ont souvent un objectif et dans beaucoup de cas, c’est celui d’un retour aux études. « Ce qu’on offre effectivement, c’est une voie rapide pour identifier le besoin, identifier l’objectif postsecondaire et l’emploi éventuel. Cela passe par un accès à la formation minimum nécessaire pour être accepté au niveau postsecondaire ».

Renaud évoque avec un réel enthousiasme l’entente de conciliation de services de son centre avec le Collège Boréal pour la région de Toronto. Le centre réalise la partie orientation de la personne apprenante et son apprentissage en AFB, et le Collège Boréal prend en charge tous les cours de la formation ACE qui sont des prérequis pour ensuite accéder aux programmes postsecondaires. « Il n’y a pas de duplication des efforts, pas de concurrence », Renaud se dit très fier de cette entente qui a permis aux deux organismes de travailler ensemble pendant de nombreuses années. « On a besoin partout de cette coordination de services, de travailler main dans la main, estime Renaud. Notre raison d’être c’est de

Nos meilleurs vœux à la COFA!

Joyeux 25e anniversaire à la COFA, notre partenaire et collaboratrice de longue date!

AlphaPlus tient à profiter de l’occasion pour vous rendre hommage et vous exprimer sa reconnaissance pour votre immense contribution au secteur de l’alphabétisation des adultes en Ontario.

Au cours des 25 dernières années, la COFA a joué le rôle de visionnaire, de chef de file et de modèle pour les autres groupes de prestation. Vous avez toujours une longueur d’avance et savez résoudre les problèmes de façon proactive et repenser ce qui doit changer. Vous puisez dans les forces et la richesse de votre équipe diversifiée et vous emmenez vos membres

avec vous grâce au soutien, à la formation et aux informations que vous leur fournissez.

Un des aspects de votre travail que nous admirons particulièrement est votre engagement à comprendre en profondeur les besoins de vos membres, ainsi que les complexités et les nuances pour les francophones qui apprennent à lire, à écrire et à calculer dans un contexte dominé par l’anglais et la technologie. Votre approche ancre vos actions dans les connaissances et vous permet de vous tourner vers l’avenir.

Au fil des ans, vous avez ouvert des portes pour AlphaPlus, en tant qu’organisme partenaire de services aux francophones. Vous nous avez aidés à rejoindre un plus grand nombre de formateurs et formatrices francophones en alphabétisation qui avaient besoin de soutien pour intégrer la technologie dans leurs pratiques. Cela a été d’une importance vitale au cours

22 la cofa vue du terrain

s’assurer que les personnes apprenantes se rendent d’un point A à un point B sans aucune perturbation pour qu’elles puissent ensuite se trouver un emploi et le conserver ».

Il conclut en estimant que l’AFB devrait prendre plus de place dans la société canadienne : « L’AFB doit être prise beaucoup plus au sérieux qu’elle ne l’est en ce moment », mais il reste optimiste, parce que pour lui, la façon dont l’alphabétisation et formation de base est financée en Ontario « est déjà incroyable ». Il rappelle que tous les partis politiques au pouvoir ont toujours appuyé l’alphabétisation, sous un angle ou sous un autre. Un optimisme partagé par Michel Robillard, qui estime que la COFA a gagné une grande crédibilité au fil des ans, une crédibilité qui va lui permettre de continuer à défendre l’importance de l’AFB et de ses impacts sur la vie des personnes et des communautés franco-ontariennes.

francophones de l’Ontario (Suite de la page 20)

Cependant, plusieurs facteurs exerçaient également une influence sur les niveaux de compétence en littératie, comme le vieillissement ou l’immigration. Par exemple, malgré un niveau élevé de scolarité, les immigrants francophones faisaient face à des obstacles qui influant sur leur niveau de compétence en littératie, notamment leur niveau de maîtrise du français et de l’anglais.

La participation à des activités qui favorisent le développement et le maintien des compétences en littératie constituait un autre enjeu pour la population franco-ontarienne. En effet, les données du PEICA révélaient que le clivage qui sépare les francophones de l’Ontario de leurs homologues anglophones en matière de pratique de la lecture à la maison était encore présent. Par ailleurs, un nombre non négligeable de Franco-Ontariens n’avaient pas suivi d’activité de formation récente. Enfin, un certain nombre de travailleurs franco-ontariens étaient en situation de surqualification ou de surcompétence, avec des conditions moins avantageuses sur le marché du travail et une utilisation moindre de l’écrit au travail. Le rapport concluait qu’il existe une complexité des dynamiques linguistiques en situation minoritaire et que même si la plupart des Franco-Ontariens se disaient plus à l’aise de converser en français, 85,7 % d’entre eux avaient choisi l’anglais pour passer des examens. Cela soulevait la question de la prédominance des pratiques en français des Franco-Ontariens et de l’évolution de leur identité culturelle vers une identité de plus en plus bilingue, voire surtout anglophone. La littératie représentait donc un important défi en 2015 pour l’épanouissement des communautés francophones en situation minoritaire, un constat qui reste vrai aujourd’hui.

des dernières années, alors que la COVID-19 forçait les centres à adopter la technologie, et que celle-ci a pris une plus grande place dans la vie quotidienne des personnes apprenantes.

En tant que partenaire, nous avons pu voir comment vous tirez parti de vos forces et de votre position pour bâtir quelque chose d’unique. Vous recueillez les leçons tirées de votre double rôle de soutien au réseau et de l’apprentissage à distance, ainsi que de votre travail auprès des francophones de partout au Canada, de façons uniques qui profitent non seulement aux membres de la COFA et aux personnes apprenantes, mais aussi à l’ensemble du secteur de l’alphabétisation des adultes en Ontario.

Nous sommes enthousiasmés de la vision que vous élaborez pour répondre aux besoins futurs. Votre approche du cadre révisé de Compétences pour réussir en est un exemple. En effet, il n’existe pas de cours 101 pour les compétences générales comme la résolution de problèmes, mais les approches de collaboration et de coapprentissage que vous proposez aideront les formateurs et formatrices à moderniser et à repenser leurs méthodologies en classe. Ces approches ont des applications

dans l’enseignement de la technologie et l’apprentissage mixte. Nous serons donc heureux de regarder vos plans prendre forme, et nous chercherons des domaines d’harmonisation possible.

Au cours des prochaines années, AlphaPlus a bien hâte de poursuivre son partenariat et sa collaboration avec la COFA. Nous continuerons de nous tourner vers votre vision, vos solutions novatrices, et l’information et les occasions que vous créez afin de nous en inspirer dans notre travail et de les partager avec d’autres groupes.

Encore une fois, de notre équipe à la vôtre, félicitations et joyeux anniversaire!

Guylaine Vinet, spécialiste du développement organisationnel Éducation et technologie

23 la cofa vue du terrain
Les centres d’AFB peuvent difficilement répondre seuls à la diversité des besoins qui accompagnent la demande de formation de base.
Les compétences en littératie des
UNE
D’HISTOIRE
TRANCHE
: 2015

L’ÉVOLUTION DE LA F@D,

2013-2014

Dès sa deuxième année d’opération, la F@D a dépassé ses objectifs, a doublé son offre de service et développé son expertise en créant de nouveaux contenus et utilisant de nouveaux logiciels pour permettre aux personnes apprenantes de suivre les cours de façon autonome.

C’est en 2014 que commence le travail sur le programme « Du français en quelques clics », qui sera d’abord offert en format synchrone. Deux cours en numératie sont également créés : « Introduction à l’informatique » et « Google ».

2012-2013

2014-2015

Pour la première fois, la F@D atteint ses cibles!

La création des trois niveaux du programme « Du français en quelques clics » est maintenant terminée et des démarches sont entreprises pour offrir ce programme en format asynchrone sur la plateforme « LearnUpon ».

2011-2012

La F@D a consacré cette année-là ses efforts à développer davantage une approche marketing auprès des centres et à consolider ses ressources. Avec une équipe renforcée de plusieurs nouveaux membres (une formatrice, un agent de projet, 3 étudiantes à temps partiel et 3 stagiaires), plus de cours ont pu être développés. À la fin de la période, la F@D comptait 29 cours à son catalogue et la participation de 261 personnes apprenantes.

261

En 2011, la formation à distance était très peu développée et basée essentiellement sur des textes suivis de questionnaires à choix multiples. Comme toutes les personnes apprenantes ne sont pas à l’aise avec la lecture, il fallait développer du matériel plus interactif. Les premiers employés se sont d’abord formés sur les principes de la formation à distance avant de commencer à développer des programmes.

Dans le même temps, le Ministère était impatient de voir des résultats. Cette première année d’activité a conduit à :

• La création d’une identité visuelle, du site web;

• La création, l’adaptation, la traduction et l’acquisition de cours en lien avec le cadre du curriculum en littératie des adultes de l’Ontario (CLAO);

• La conception des éléments publicitaires pour attirer des usagers;

• La conception d’une base de données, de politiques et de procédures.

Cette première année, 92 personnes apprenantes ont suivi au moins un cours et 15 d’entre elles ont reçu des services d’orientation.

2015-2016

En 2016, le site Web de la F@D est amélioré avec une nouvelle signature graphique et l’amélioration de l’accessibilité : le langage simple est utilisé et il ne faut que trois petits clics pour accéder au contenu. De plus, les personnes apprenantes peuvent accéder depuis leur compte à tout ce qui est relatif à leur formation : plans d’apprentissage, évaluations diagnostiques, horaires de cours, accès aux cours, sondages, etc.

Résultat

: les taux de rétention augmentent!
personnes apprenantes

F@D, ÉTAPE PAR ÉTAPE

2018-2019

Un tutoriel vidéo est créé sur les programmes de formation mixte en AFB. En octobre et novembre 2018, des forums régionaux démarrent à Timmins, Sudbury et Ottawa.

Contact Nord et l’équipe de la F@D entament les premières étapes de remplacement de la plateforme d’apprentissage Saba Centra pour Adobe Connect.

2019-2020

L’outil de dépannage technologique est lancé sous forme de Foire aux questions à laquelle les apprenants peuvent se référer avant et pendant la formation pour trouver des solutions à leurs problèmes informatiques.

Deux cours de mathématiques de niveau 2 sont créés en format autonome.

2017-2018

Les outils se multiplient :

• Un microprogramme de formation sur les réseaux sociaux est développé (Facebook, Twitter et LinkedIn);

• Un microprogramme de cinq cours en numératie de niveau 1 et en format autonome voit le jour;

• Le cours « Parle parle, jase jase » est créé pour améliorer les compétences en communication orale;

• Une formation sur Google Hangouts est ajoutée au microprogramme Google;

• Le microprogramme « Introduction à l’informatique », qui comprend quatre cours (Introduction à l’informatique, Sécurité informatique, Recherche et Web et Découvrir mon ordinateur Windows) en format autonome est offert;

• Un travail de mise à jour sur le programme du DFQC est entamé afin de le rendre plus accessible aux personnes apprenantes de niveau 1;

• Un nouveau format de catalogue de cours est disponible.

L’équipe procède à une refonte de la base de données interne des dossiers des personnes apprenantes afin de simplifier le travail des formateurs.

2021-2022

Encore une fois, le catalogue de cours offert est étoffé : deux cours de mathématiques de niveaux 2 et 3 sont créés en format autonome, ainsi que deux cours d’introduction à la suite Microsoft Office (Word, Excel et PowerPoint).

2020-2021

Mars 2020, la COVID-19 envoie tout le monde à la maison :

Toute l’équipe est en télétravail. Le service n’est cependant pas interrompu et l’équipe se rend disponible pour aider les centres. Le programme « Du français en quelques clics » est adapté pour une version destinée à la petite enfance.

Plusieurs mises à jour sont effectuées sur les cours synchrones, notamment ceux qui touchent la technologie et la gestion des conflits. De nouveaux cours sont créés : deux cours de mathématiques en format autonome de niveau 2 et un cours « compétences de base pour le travail ». La base de données interne contenant tous les dossiers des personnes apprenantes est à nouveau refondue pour améliorer la vitesse de suivis des personnes apprenantes et regrouper toutes leurs données sur les formations suivies en format synchrone et asynchrone.

?

LA COFA dans la francophonie

Depuis ses débuts en 1998, la COFA joue un rôle important dans la francophonie ontarienne, et ce d’autant plus qu’elle est devenue, avec sa plateforme de formation à distance, un fournisseur de services accessible à travers toute la province.

Pour ce qui est des accents, ceux-ci peuvent être différents selon les régions de la province, du Canada ou même du monde, tout comme les expressions. « Il faut être fiers de qui on est, estime-t-il, et je remarque quand même qu’en général, les personnes sont de plus en plus à l’aise de l’utiliser ». D’autant plus que ces dernières années, les nouveaux arrivants francophones ont apporté une évolution et une diversité jamais vues auparavant : « Les francophones viennent de partout maintenant », se réjouit-il.

La question linguistique reste un élément central pour toutes les organisations francophones de la province, alors que les francophones de l’Ontario représentent un peu moins de 4 % de la population totale de la province. Pour Peter Hominuk, Directeur général de l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO), la question de la maîtrise de la langue reste elle aussi très présente : « Chaque francophone de la province vit de l’insécurité linguistique à un niveau ou un autre », assure-t-il. Il raconte avoir rencontré, lorsqu’il travaillait à la Clé de la Baie, des francophones qui disaient ne pas parler en français à leurs enfants de peur de leur faire entendre leur « mauvais français ». Ils remettaient aux institutions scolaires le soin de leur apprendre ce qu’ils estimaient être un français acceptable. « L’insécurité est intériorisée en Ontario français, les Franco-Ontariens sont durs avec euxmêmes », commente Peter. Lui-même trouve vraiment triste que des personnes s’empêchent de parler français par peur de mal le parler. « Être francophone en Ontario, ça a longtemps signifié être minoritaire, être isolé de la population générale. Dans les petites communautés, la langue a évolué différemment. La langue française en Ontario est souvent plus proche de l’ancien français, elle a eu moins la chance d’évoluer ».

LE DROIT À L’ÉDUCATION EN FRANÇAIS

Daniel Baril est Directeur général de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA). Il est aussi Membre du secteur de l’éducation de la Commission canadienne pour l’UNESCO, où il préside le groupe de travail sur l’éducation et l’apprentissage des adultes. Pour lui, le droit à l’éducation en français dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) est fondamental et il faut se battre au quotidien pour le maintenir en vie parce qu’il représente une question de survie pour toutes les communautés francophones minoritaires.

Par conséquent, le rôle que joue la COFA pour les francophones en situation linguistique minoritaire est essentiel. Les recherches qu’elle mène bénéficient à toute la francophonie canadienne, Québec compris. Ses interactions avec les autres organismes francophones à travers le pays permettent une compréhension globale plus nuancée des conditions à réunir pour la survie des communautés francophones. « Même pour

« Chaque francophone de la province vit de l’insécurité linguistique à un niveau ou un autre ».
Peter Hominuk

le Québec, insiste-t-il, qui est une minorité dans une Amérique anglophone et où l’internet est avant tout en anglais, comme toutes les grandes plateformes de services numériques ».

Il est essentiel de défendre simultanément le droit à l’éducation, le droit des adultes à l’éducation, et le droit des adultes à l’éducation en français. Et selon lui, la COFA le fait en étant à la fois un porte-étendard et en livrant des services. Il voit la combinaison de ces deux champs d’action de la COFA, celui des services et celui du plaidoyer pour l’éducation en français, comme des éléments qui se nourrissent mutuellement. Il donne l’exemple de la F@D, sa plateforme d’éducation en ligne : son utilisation lui permet d’augmenter sa compréhension des enjeux éducatifs du moment et de l’usage du numérique, une compréhension qui vient nourrir l’ingénierie de la plateforme et des accès.

Peter Hominuk partage cet avis : les centres d’AFB sont les premiers outils pour faire front, pour aider à préserver la langue dans les communautés. Ce qui est qualifié d’alphabétisation n’est pas seulement lié à l’amélioration de la lecture et de l’écriture, ça concerne aussi et surtout la compréhension. Il donne l’exemple des documents officiels, comme ceux de Revenu Canada, qui ont un vocabulaire bien spécifique. « Souvent, constate-t-il, les francophones qui ont un certain âge, qui ont fait toutes leurs études en anglais, vont parler français, mais vont être plus à l’aise avec des écrits en anglais ». Les centres d’AFB contribuent à remédier à cette appréhension par rapport aux écrits en français.

Pour lui, la COFA contribue à préserver la langue dans les communautés en offrant des services et des ressources à ses membres, en créant des approches communes, en créant du matériel qui libère du temps pour les centres d’AFB sur le terrain, alors que ceux-ci sont peu financés et souffrent d’un manque chronique de moyens humains et de temps.

Pour Denis Desgagné, Directeur général du Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC), la COFA a développé une expertise qui bénéficie à l’ensemble des organismes francophones canadiens en AFB. « Elle est un des joueurs importants dans la francophonie canadienne, assure-t-il. Nous avons en commun le développement de programmes, la nouvelle plateforme F@D interprovinciale en étant un élément central. » Cette nouvelle plateforme , à l’image de la F@D ontarienne, permet selon lui à la COFA de prendre un rôle de leadership à l’échelle nationale.

Le Forum international sur l’éducation non formelle et l’alphabétisation du Niger

Les Nations Unies avaient, dans les premières années du XXIe siècle, décrété la période 2003-2012 Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation. Au Niger, dans les années 2000, moins de 1 % du budget annuellement alloué à l’Éducation de base était consacré à l’AFB. C’est dans sa capitale, Niamey, que s’est tenu du 8 au 11 janvier 2007 le Forum international sur l’éducation non formelle et l’alphabétisation (FORIENF). Suzanne Benoit, alors directrice générale de la COFA, y participait aux côtés de plusieurs Canadiens et Canadiennes francophones représentant leurs réseaux et organismes d’AFB. Ce forum réunissait plus d’une centaine de spécialistes œuvrant en AFB, en provenance du Canada, du Mali, du Burkina Faso, du Sénégal, de la Guinée, du Maroc et de plusieurs pays européens. Durant le Forum, il a beaucoup été question d’enjeux stratégiques, de politiques, de financement et de pratiques novatrices, pour ce qui était appelé à l’époque « l’éducation non formelle ». Si les enjeux n’étaient pas les mêmes pour tous, puisque que les pays de l’Afrique de l’Ouest représentés au Forum comptaient autour de 80 % de vrais analphabètes n’ayant jamais été scolarisés, tous les spécialistes présents s’entendaient pour reconnaître que l’AFB est un espace de démocratisation et d’épanouissement des personnes apprenantes.

27 la cofa dans la francophonie
Il est essentiel de défendre simultanément le droit à l’éducation, le droit des adultes à l’éducation, et le droit des adultes à l’éducation en français.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2007 Niger, 2007

LA COFA COMME MODÈLE

Denis Desgagné estime que ce qui se fait en Ontario est un exemple du travail qui devrait être réalisé partout au Canada : la COFA et ses membres ont beaucoup développé la réflexion sur les services, la professionnalisation du travail des formateurs et formatrices, la question du développement de microcrédits, etc. Il avoue que c’est une réflexion qui stimule énormément la propre réflexion du RESDAC. Même si d’autres provinces ont des pôles d’expertise, et il cite le Manitoba avec l’alphabétisation familiale, il affirme que lorsqu’il regarde l’ensemble des membres et des besoins, lorsqu’il regarde l’avenir, « c’est vers l’Ontario [qu’il se] tourne ».

Par ailleurs, il contemple ce que l’ensemble de la province a à offrir au reste de la francophonie canadienne. L’Ontario s’est doté d’un référentiel pour l’éducation des adultes, son cadre du CLAO, qui reste un modèle pour l’ensemble du réseau pancanadien. Et il souligne que la COFA est un réseau riche, qui regroupe des organisations très différentes : des collèges, des centres d’AFB, des composantes du gouvernement provincial. Il croit que si les membres du RESDAC avaient la possibilité de développer leurs services sur le modèle de l’Ontario, leurs impacts seraient beaucoup plus importants sur les niveaux d’alphabétisme à travers le Canada. « La COFA est très bien organisée, très bien structurée, elle a les bons outils en place et elle répond aux besoins des personnes apprenantes franco-ontariennes ».

UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2005

L’Ontario apprend, le rapport Wynne

Les apprenants adultes sont souvent parmi les plus motivés, et ils sont prêts à faire d’énormes sacrifices pour poursuivre leur apprentissage.

En 2004, l’Examen de l’éducation des adultes est lancé à la demande des ministères de l’Éducation et de la Formation et des Collèges et Universités (aujourd’hui le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle). Cet examen donne lieu à un rapport intitulé « L’Ontario apprend : Le renforcement de notre système d’éducation des adultes », publié en 2005.

Dans son message d’introduction, Kathleen Wynne, qui est en 2005 l’adjointe parlementaire au ministre de l’Éducation de l’Ontario, écrit que : « Le fait est que les programmes d’éducation des adultes permettent aux apprenants d’atteindre leurs objectifs sur le plan scolaire, professionnel et personnel. […] Les apprenants adultes sont souvent parmi les plus motivés, et ils sont prêts à faire d’énormes sacrifices pour poursuivre leur apprentissage. Nous nous devons d’appuyer leurs efforts, de célébrer leurs réalisations et de reconnaître leur importance pour la vitalité de la province ».

Le rapport propose un cadre stratégique et recommande 14 mesures pour soutenir et améliorer l’éducation des adultes en Ontario. Ces mesures tournent autour de la nécessité de poursuivre l’élaboration de la définition et du cadre stratégique proposé pour l’éducation des adultes et de sa mise en œuvre. Le rapport mentionne déjà le potentiel des technologies de l’information pour « améliorer l’accès (aux formations) [...] et permettre l’autoformation à la maison ».

28 la cofa dans la francophonie
La COFA est très bien organisée, très bien structurée, elle a les bons outils en place et elle répond aux besoins des personnes apprenantes franco-ontariennes.

LA COFA COMME MOTEUR

Pour Mona Audet, directrice générale de Pluri-elles (Manitoba) et présidente du conseil d’administration du RESDAC, la COFA joue également un rôle de moteur grâce à son expertise. Elle se souvient qu’à la suite de la demande du gouvernement de créer des Tables de concertation sur l’AFB, la COFA a immédiatement initié une Table en Ontario, avec des partenaires des secteurs formels, informels et non formels. Pour elle, la COFA réagit toujours au quart de tour, parce qu’elle possède à la fois les ressources et l’expertise pour le faire.

Denis Desgagné reconnaît aussi à la Coalition sa vision. Il dit être impressionné par ses capacités à se projeter dans le futur. Il évoque son programme de professionnalisation, et des démarches pilotes de badges numériques et de microcrédits, qu’il souhaite vivement devenir des exemples pour le développement du réseau canadien.

Daniel Baril, lui, souligne que son leadership ne se limite pas à l’Ontario. Son expertise et son rayonnement s’étendent à l’échelle du Canada : « Comme nous n’avons pas d’infrastructures très solides à l’échelle du Canada, lorsqu’un organisme provincial a les compétences et la « drive » pour occuper cet espace, c’est majeur et bénéfique pour tout le monde. »

Le Prix de l’innovation en littératie

Le Prix de l’innovation en littératie de la Great-West, la London Life et la Canada-Vie honore l’innovation dans la création et la prestation (ou dans la conception, la mise en œuvre et la prestation) de programmes de littératie pour adultes ou de programmes de littératie familiale centrés sur les adultes, menés par une organisation communautaire du Canada. Il souligne la contribution positive de ces programmes à l’amélioration de la vie tant des personnes participantes que de la communauté.

La COFA a reçu une mention honorable pour son rôle innovateur en tant qu’organisme communautaire canadien dans le domaine de l’alphabétisation et de la formation de base.

Le Plan ontarien pour l’éducation permanente et la formation professionnelle

En 2017, dans le cadre du Plan ontarien pour l’éducation permanente et la formation professionnelle, le gouvernement a annoncé un investissement de 185 millions de dollars sur quatre ans dans les programmes de compétences essentielles pour les adultes. Cet investissement visait à améliorer les occasions d’apprentissage à double reconnaissance de crédit pour les adultes, à financer des programmes pilotes de formation technique et de formation professionnelle en milieu de travail, et à appuyer les programmes de formation relais de l’Ontario pour les travailleurs immigrants formés à l’étranger. Il incluait une augmentation de 25 millions de dollars du financement de base du Programme AFB pour 2018-2019.

Le Plan ontarien pour l’éducation permanente et la formation professionnelle comportait trois volets :

1. investissement et apport d’améliorations au système d’éducation des adultes et d’acquisition des compétences essentielles;

2. application des nouvelles mesures de soutien du RAFEO pour les élèves expérimentés souhaitant faire des études postsecondaires;

3. actualisation des programmes d’emploi clés de l’Ontario fournissant du soutien aux chômeurs et aux travailleurs déplacés ou titularisés ayant besoin de suivre un programme de recyclage ou de perfectionnement des compétences.

Le plan devait contribuer à l’atteinte de l’objectif du Ministère d’amener 1 500 nouvelles personnes apprenantes au programme et de soutenir plus de 80 000 d’entre elles sur quatre ans grâce aux investissements dans la formation axée sur les compétences essentielles pour les adultes.

Comme nous n’avons pas d’infrastructures très solides à l’échelle du Canada, lorsqu’un organisme provincial a les compétences et la « drive » pour occuper cet espace, c’est majeur et bénéfique pour tout le monde.
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2017 UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2015

L’APPRENTISSAGE TOUT AU LONG DE LA VIE, un outil de survie

Selon Daniel, le concept d’apprentissage tout au long de la vie est stable depuis quelques années. Sa principale caractéristique est l’élargissement de la vision de l’éducation et des politiques en éducation, ainsi qu’une vision beaucoup plus holistique des lieux et occasions d’apprentissage, qu’il s’agisse d’établissements scolaires, du monde communautaire, de la formation par les pairs ou de l’autoapprentissage en ligne, soit l’éducation formelle, informelle et non formelle.

Ce concept est stable, mais régulièrement enrichi par le plaidoyer et la recherche sur l’éducation des adultes. Par contre, affirme Daniel, là où le bât blesse, c’est au niveau de la mise en œuvre de ce concept. Au Canada comme dans la plupart des pays, la vision de l’éducation est d’abord et avant tout scolaire et presque strictement centrée sur la formation

initiale des jeunes et des enfants, puis, pour les nouvelles générations, sur les parcours secondaires et postsecondaires.

Cette vision limitée pose un problème, et montre que si l’idée d’apprentissage tout au long de la vie est présente dans les discours et les politiques, elle n’est pas encore mise en œuvre de manière structurée et globale. Selon lui, la COVID-19 a mis en évidence cette vision limitée, avec des gouvernements qui se sont surtout occupés d’apporter de l’aide aux structures scolaires, mais ne se sont pas tellement préoccupés des besoins des adultes. Ces derniers ont pourtant dû entièrement réorganiser leurs vies professionnelles et familiales, et apprendre à une vitesse accélérée à se servir de plusieurs nouveaux outils en ligne. Eux n’ont pas fait l’objet de politiques gouvernementales.

DEUX NOUVEAUX CONCEPTS POUR L’ATLV

Récemment, le concept d’apprentissage tout au long de la vie s’est enrichi de deux nouvelles idées. L’UNESCO, mais aussi le secteur des technologies en éducation, qui s’intéresse de près aux nouvelles approches et en particulier aux approches numériques, évoquent maintenant deux concepts systémiques liés à l’apprentissage : celui d’écosystème, et celui de parcours flexible.

Un écosystème d’apprentissage serait composé de lieux, d’occasions ou de possibilités d’apprentissage pour chaque personne jusqu’à la fin de ses jours.

Si l’idée d’apprentissage tout au long de la vie est présente dans les discours et les politiques, elle n’est pas encore mise en œuvre de manière structurée et globale.
30 la cofa dans la francophonie
Daniel Baril est le directeur général de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA) basé à Montréal, ainsi que le président du conseil d’administration de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL).
À l’occasion des 25 ans de la COFA, nous lui avons demandé de nous parler du concept et de l’intégration de l’apprentissage tout au long de la vie au Canada.

L’apprentissage ne serait plus une succession d’éléments distincts, mais plutôt des éléments et des lieux en interaction dans un ensemble organique.

Un parcours flexible d’apprentissage serait un parcours non linéaire de tous les types d’apprentissage et non une série d’épisodes d’apprentissage qui se suivent.

En repensant l’éducation à travers ces deux concepts systémiques, croit Daniel, on repense toute la richesse, la diversité des lieux, et les réalités des personnes en apprentissage. Ces deux concepts enrichissent celui de l’apprentissage tout au long de la vie tout en complexifiant sa mise en œuvre.

Il constate cependant une évolution sur le terrain : certains éléments d’application ou de pratiques se développent, comme les référentiels nationaux de qualification, qui visent à créer de grands référentiels à l’échelle des pays, en amenant les différents lieux d’apprentissage à associer leurs curriculums pour permettre à une personne de faire reconnaître tous ses acquis. Ces acquis peuvent être scolaires ou autres, comme des badges, des microattestations, etc., et qui devraient lui permettre de se bâtir un porte-folio électronique. Ces systèmes pourraient englober la totalité des possibilités d’apprentissages et favoriser la continuité des parcours d’apprentissage.

Ces deux concepts d’écosystème et de parcours flexibles d’apprentissage ont été officiellement intégrés dans la définition de l’ACTV au cours de la dernière conférence internationale de l’UNESCO en 2022 1. Mais, prévient Daniel, on est encore loin de la création et la mise en place de politiques de nouvelle génération en phase avec ces écosystèmes d’apprentissages et l’idée de parcours flexibles.

UNE DIMENSION SUPPLÉMENTAIRE EN LIEN AVEC LES CRISES MONDIALES

Pour Daniel, le passage dans le XXIe siècle a apporté de nouveaux défis à l’éducation. Il rappelle que dans les années 70, un grand effort a été fait en ce qui concerne la scolarisation des populations. Aujourd’hui, ce qui le frappe est l’étendue extrême des exigences de compétences attendues et imposées à une personne. La scolarité de base n’est plus maintenant qu’une base minimale, à laquelle doivent s’ajouter de nombreuses compétences :

• La gestion des finances personnelles

• La gestion de sa santé et de sa santé mentale

• Des compétences numériques, etc.

La pandémie a télescopé ces enjeux parce que chaque personne a dû acquérir certaines compétences à grande vitesse, notamment pour pouvoir accompagner sa famille dans la crise. De plus, il note qu’en général, les attentes vis-à-vis chaque personne sont de plus en plus élevées.

À cette nécessité de développer des compétences tout au long de la vie en lien avec la vie professionnelle et sociale, s’ajoute une couche dramatique : celle de toutes les crises du XXIe siècle, crise climatique, crises migratoires, économiques, sociales, etc. Daniel évoque l’idée des quatre grands piliers de l’apprentissage (apprendre, apprendre à faire, apprendre à être, apprendre à vivre ensemble) développés par l’ONU au milieu des années 90. Aujourd’hui s’est ajouté un 5e pilier, celui d’apprendre à devenir.

Ce dernier pilier exprime selon lui l’immense défi éducatif de notre époque, caractérisée par une multitude de crises vécues par la population mondiale : crise des démocraties, guerres, guerre de l’information, fausses informations, etc. et elles sont causées par ce que nous sommes. « En apprenant à devenir, l’humanité doit apprendre à se changer, à devenir une autre humanité, explique-t-il ». Et cette dimension supplémentaire de l’ATLV n’est plus une fin en soi, mais la réponse à une nécessité, « à la nécessité d’évoluer pour pouvoir survivre en tant qu’humanité », conclut Daniel. Rien de moins.

1 La 7e conférence internationale de l’UNESCO sur l’éducation des adultes s’est tenue en juin 2022 à Marrakech, au Maroc : https://www.uil.unesco.org/fr/septieme-conference-internationale-education-adultes

31 la cofa dans la francophonie
Un parcours flexible d’apprentissage serait un parcours non linéaire de tous les types d’apprentissage et non une série d’épisodes d’apprentissage qui se suivent.

LE CANADA ET L’APPRENTISSAGE TOUT AU LONG DE LA VIE

Pour Daniel Baril, les concepts de l’apprentissage tout au long de la vie ont bien été compris et intégrés, mais c’est leur mise en application, au niveau des politiques et des services, qui pose un problème.

Selon lui, le Canada a le défaut de ses qualités : la constitution canadienne garantit un système décentralisé et une juridiction de l’éducation confiée aux provinces. Cette décentralisation l’empêche d’avoir une vision d’ensemble des enjeux et défis éducatifs : chaque province a son organisation, ses organismes, les anglophones et les francophones ayant des organismes différents, etc. Il n’existe pas d’organisation pancanadienne intersectorielle, de point de convergence à l’échelle fédérale qui permettrait d’avoir une vision à 360 degrés de l’ATLV au Canada. Par conséquent, regrette-t-il, l’absence de pôle rassembleur, de vision panoramique, n’aide pas à comprendre les enjeux du Canada. Les visions de l’ATLV restent fragmentées, chaque province ayant la responsabilité d’imaginer et de mettre en place la sienne.

À son niveau, dans sa pratique, Daniel regrette aussi l’absence d’interlocuteurs. S’il souhaite échanger à propos de l’éducation des adultes avec les autorités gouvernementales, il doit discuter avec chaque province, avec le Conseil des ministres de l’Éducation, et au niveau fédéral, avec Affaires mondiales Canada (pour ce qui relève de l’UNESCO) et Emploi et Développement social Canada. Cette fragmentation explique l’absence de leadership à l’échelle canadienne et gouvernementale.

CONSTRUIRE UN POINT DE VUE CANADIEN

Depuis les 25 dernières années, il a participé à de nombreuses discussions à l’échelle canadienne sur les façons de créer un espace de concertation et de discussion en vue de construire un point de vue canadien sur l’apprentissage tout au long de la vie, sans résultats. Tout récemment, l’ICÉA a pu réunir différentes organisations et différents représentants gouvernementaux, en vue de la conférence de l’UNESCO de juin 2022, mais cette structure a disparu avec la fin de la conférence.

À l’échelle des politiques, estime Daniel, le Canada est en phase avec les grandes tendances, avec des politiques très ciblées sur la littératie ou la formation de la main-d’œuvre, pour, par exemple, combler des besoins spécifiques liés à la pénurie de main-d’œuvre, ou pour améliorer les compétences numériques. Cependant, aucune province, et encore moins le Canada n’ont de vraie politique de l’éducation des adultes, sans même parler de politique d’apprentissage tout au long de la vie.

Il remarque tout de même que des services se mettent en place dans certaines provinces, comme en Saskatchewan, qui a regroupé ses services dans une agence avec une centralisation des ressources en ligne.

Au cours de ces mêmes 25 dernières années, Daniel a pu constater que les politiques en lien avec l’apprentissage tout au long de la vie se réduisaient le plus souvent à la formation de la main-d’œuvre, ou même à certains objectifs de la formation

de la main-d’œuvre. Ce qui est étonnant, s’insurge Daniel, c’est que les gouvernements provinciaux s’attendent à ce que leurs populations soient autonomes et compétentes dans un éventail de domaines : ils veulent des consommateurs avertis, sensibles à la réduction de leurs impacts sur l’environnement, possédant des compétences de vivre ensemble, capables d’utiliser les médias sociaux de façon pertinente, etc. « Mais le problème généralisé, affirme-t-il, c’est qu’ils ne livrent pas la marchandise. Ils ont des exigences vis-à-vis de leurs populations, mais les laissent livrées à elles-mêmes ».

PEU DE SOUTIEN ET PEU D’OUTILS

La pandémie est un exemple frappant de ce que les parents d’enfants scolarisés ont dû prendre sur leurs épaules, se désole Daniel : ils sont passés de l’aide aux devoirs à des emplois de suppléants d’enseignement. Par ailleurs, Zoom, Teams et Google Meet ont dû être appris à vitesse accélérée et sont maintenant devenus des outils de tous les jours. Daniel évoque un « trou noir » pour les 24 derniers mois. Il estime que personne ne reconnaît que les compétences des adultes ont atténué l’impact de la pandémie, ni la volonté et les efforts de ceux qui n’avaient pas ces compétences pour aller les chercher. Or, selon lui, c’est un exemple de contribution directe de l’apprentissage tout au long de la vie. Cette absence de soutien, c’est pour lui comme si une entreprise ne se préoccupait pas de développer les compétences de ses salariés, tout en se fixant des objectifs de nouveaux marchés et de nouveaux services.

La principale lacune est, à son avis, le manque de vision des gouvernements : « On répond aux pénuries de besoins de main-d’œuvre, on répond ponctuellement aux défis du marché de l’emploi, on joue les pompiers, mais le vrai défi, c’est de construire une nouvelle humanité pour le futur, ou, pour le Canada, de construire le citoyen du XXIe siècle. Il y a un énorme manque à ce niveau-là », affirme Daniel.

Pour lui, le concept d’apprentissage tout au long de la vie risque de rester un slogan un peu creux, qui laisse imaginer que tout est en place pour qu’il prenne vie, alors que les États ne sont pas encore arrivés dans le XXIe siècle en matière d’éducation : « On est encore dans un système de type taylorien, digne du XIXe siècle, s’insurge-t-il. Il y a là un défi colossal pour les provinces ».

Il s’efforce cependant d’être optimiste et rappelle que tous les outils existent, ils ont été conceptualisés, et les systèmes et les solutions qu’il faudrait mettre en place existent eux aussi. « Maintenant, affirme-t-il, il ne reste qu’à repenser complètement la notion même d’éducation : il n’est pas ici question d’éducation scolaire des jeunes en formation initiale, mais bien l’ensemble des ressources disponibles pour acquérir les connaissances et les compétences exigées, aujourd’hui, pour vivre dans une société moderne. »

32 la cofa dans la francophonie

Les membres de la COFA

L’ABC COMMUNAUTAIRE

L’ABC Communautaire est un centre d’éducation pour adultes francophones de la région du Niagara offrant des possibilités d’apprentissage en salle de classe, en ligne ou en milieu de travail. Il met à la disposition de la communauté des formations qui favoriseront le développement personnel pour améliorer entre autres, la communication, le travail d’équipe, la gestion du stress, le sens de l’organisation ou l’autonomie.

Depuis ses débuts en 1987, l’ABC Communautaire est engagé socialement, établit de nouveaux partenariats, réalise des évaluations de projets, tout en continuant de créer un modèle unique en éducation des adultes misant sur l’amélioration des compétences des francophones à la recherche d’un emploi. En 2023, les partenariats se sont élargis tout comme les formations offertes. Le Centre dessert une clientèle variée avec des besoins souvent très spécifiques.

Les cours de français et d’informatique demeurent les plus populaires, mais l’ABC Communautaire offre aussi plusieurs formations de base en informatique, en mathématiques, en français en ce qui concerne la communication, en lecture, en compréhension, en écriture, et pour le développement de l’autonomie, en plus des cours en ligne offerts en partenariat avec la F@D.

ABC Communautaire

50, rue Dorothy, Welland, ON L3B 3V7 905 788-3711

www.abccommunautaire.ca

DIRECTRICE

Linda Johnston linda@abc.communautaire.ca

FORMATRICES

Nathalie Carrière nathalie@abccommunautaire.ca

Claire Guignard claire@abccommunautaire.ca

ALPHA-TORONTO

Alpha-Toronto est né en 1988, fondé par deux personnalités de la communauté francophone torontoise très actives sur le plan culturel et artistique. Le Centre répondait au besoin de la grande communauté francophone de Toronto de se doter d’un lieu qui offre du rattrapage scolaire et du recyclage, dans l’objectif d’un retour aux études ou d’une meilleure employabilité.

Au cours des années 2000, Alpha-Toronto a conclu des ententes avec le Collège Boréal pour offrir le programme de Formation de base de l’Ontario (FBO) et le certificat ACE, reconnu par les collèges de l’Ontario comme étant l’équivalence de la 12e année, avec plusieurs cours préparatoires aux études collégiales. La clientèle d’Alpha-Toronto est majoritairement composée de personnes qui viennent suivre le programme d’AFB en vue de leur intégration au Collège Boréal, où elles pourront ensuite obtenir un Accès Carrière Études (ACE) et continuer leurs études si elles le désirent. Les personnes apprenantes qui fréquentent le Centre visent l’employabilité à court ou à long terme, une formation continue ou l’autonomie. L’équipe est fière de leur offrir un encadrement et un suivi personnalisé et motivant, ainsi qu’une atmosphère positive d’encouragement afin que chacun et chacune puisse atteindre ses objectifs.

Alpha-Toronto 302-90, rue Richmond E., Toronto, ON M5C 1P1 416 542-1574

www.alpha-toronto.ca

DIRECTEUR

Renaud Saint-Cyr alphatoronto@bellnet.ca

33 les membres de la cofa

ALPHA EN PARTAGE DE SUDBURY EST

Le Centre Alpha en Partage est né pour répondre aux besoins des adultes de la communauté qui cherchaient à réaliser leurs objectifs d’éducation et d’emploi. Nos personnes apprenantes sont principalement orientées vers nos services par le Programme Ontario au travail. Nos cours les plus populaires sont l’anglais et l’informatique, mais nous l’équipe est particulièrement fière d’avoir établi une programmation supplémentaire en santé et sécurité. Nous offrons certaines certifications qui sont des prérequis pour l’emploi.

Alpha en Partage de Sudbury Est

22, rue Ste-Anne, bureau 205, St-Charles, ON P0M 2W0 705 867-2220

www.alphaenpartage.ca

DIRECTRICE

Katy Marier katymarier@msn.com

COORDONNATRICE DE PROGRAMME

Roxanne Lemieux alphaenpartage@outlook.com

CARREFOUR DE FORMATION POUR ADULTES

En 1988, le Carrefour de formation pour adultes est né du besoin d’aider les membres de la communauté qui avaient besoin d’améliorer leurs niveaux d’AFB. Le Centre a aujourd’hui une clientèle dont l’âge moyen est de 45 ans et plus, mais il offre aussi du soutien aux personnes qui veulent obtenir leur diplôme d’études secondaires. Les cours les plus populaires sont ceux en lien avec la suite Microsoft Office, ainsi que les cours sur la sécurité Internet, sur Facebook et sur l’utilisation d’un IPad. Le Centre est fier d’avoir mis en place un cours sur l’horticulture pour les personnes souhaitant travailler dans un centre de jardinage, avec une formatrice qui est elle-même horticultrice. Celle-ci, à la fin du cours, a encouragé ses personnes apprenantes à venir se pratiquer sur ses terres. Le cours a connu un grand succès et sera renouvelé en 2023, avec le partenariat d’un centre de jardinage.

Carrefour de formation pour adultes

431 rue Main, unité E, C.P. 419, Alexandria, ON K0C 1A0 613 525-4194

www.carrefourformation.com

DIRECTRICE

Linda Hamelin l.hamelin@carrefourformation.com

LE CENTRE D’APPRENTISSAGE ELLIOT LAKE

Le Centre d’apprentissage Elliot Lake est l’un des trois centres du Conseil de Littératie de la Rive-Nord, un organisme à but non lucratif qui se consacre à l’appui des communautés pour l’atteinte de leurs objectifs d’apprentissage. Ce Centre d’apprentissage est en fonctionnement depuis 1996 dans la région d’Elliot Lake et ses environs. Elliot Lake a toujours eu une importante communauté francophone et le Centre sert surtout les personnes âgées de la communauté dans l’amélioration de leurs compétences en lecture et en écriture en français. L’équipe du Centre d’apprentissage Elliot Lake se réjouit d’avoir mis en œuvre dernièrement un programme de français pour débutants, grâce à plusieurs dons privés. Ce programme était réclamé par la communauté depuis plusieurs années et a pu finalement être mis en place.

Centre d’apprentissage d’Elliot Lake

10, promenade Paris, unité 10, Elliot Lake, ON P5A 2L9 705 578-3200

www.nclc.ca

DIRECTRICE

Amanda Paufler apaufler@nclc.ca

FORMATRICES

Ginette Tassé gtasse@nclc.ca

Diane Savard dsavard@nclc.ca

34 les membres de la cofa
Photo : Centre de formation Cochrane-Iroquois Falls

CENTRE DE FORMATION COCHRANE-IROQUOIS FALLS

Le Centre de formation Cochrane-Iroquois Falls est né en 1993, pour répondre aux besoins de formation de la communauté francophone de la région.

Sa clientèle est composée de personnes qui viennent améliorer leurs compétences en littératie, en technologie, en secourisme, pour obtenir un meilleur emploi, ou pour obtenir leur diplôme d’études secondaires de l’Ontario.

Le cours le plus populaire est celui qui porte sur le secourisme, parce qu’il faut mettre ses connaissances à jour régulièrement. L’équipe du Centre est en train de développer une offre en partenariat avec le ministère dont elle est vraiment fière : une fois par mois, les personnes apprenantes qui se lancent dans l’entrepreneuriat pourront suivre un plan détaillé de leur projet axé sur un marché et qui touchera le budget, le montage d’une page Facebook, d’un site Web, et les outils Hootsuit et Canva pour le marketing.

Centre de formation Cochrane-Iroquois Falls

B-129, Sixth Avenue, Cochrane, ON P0L 1C0 705 272-3513

www.votrecentre.ca

DIRECTRICE GÉNÉRALE

Renelle Bélisle r.belisle@votrecentre.ca

FORMATRICE

Samantha Mills s.mills@votrecentre.ca

LE CENTRE DE FORMATION DE HEARST

Le Centre de formation de Hearst est un organisme à but non lucratif qui vise à former et alphabétiser les adultes francophones de la région de Hearst. Il offre des services de formation gratuits en littératie, numératie et informatique, avec des formations adaptées aux besoins de chacun.

Le Centre est fréquenté par près de 80 personnes apprenantes chaque année. Sa clientèle est majoritairement composée de personnes de 45 ans et plus, qui fréquentent le Centre pour améliorer leurs compétences en technologie numérique. Les cours axés sur l’utilisation de tablettes, de téléphones intelligents et d’ordinateurs sont ceux qui ont le plus de succès.

Centre de formation de Hearst

62B, 9e rue, case postale 2948, Hearst, ON P0L 1N0 705 362-4448

et 252, rue King, app. 2, Mattice, ON P0L 1T0 705 362-4448

www.formationhearst.ca

DIRECTRICE

Marie-Claude Rodrigue mc.rodrigue@formationhearst.ca

FORMATRICES

Mélanie Collin m.collin@formationhearst.ca

Christiane Lemieux c.lemieux@formationhearst.ca

CENTRE DE FORMATION DES ADULTES DE KIRKLAND LAKE

Le Centre de formation des adultes (CFA) est un organisme à but non lucratif qui a pour mission d’aider les membres de sa communauté à améliorer leurs compétences pour pouvoir s’épanouir pleinement dans leur langue, accéder à un emploi et jouer un rôle actif au sein de leur communauté. Le CFA propose des formations d’AFB (lecture, écriture, mathématiques et informatique), pour permettre aux personnes apprenantes qui fréquentent le centre d’améliorer leur français, de s’outiller pour obtenir leur Diplôme d’études secondaires, de mettre à jour leurs compétences informatiques, de trouver un emploi, de changer de métier ou encore d’obtenir une promotion au travail. Les apprentissages se font au rythme des personnes apprenantes et sont adaptés à leurs besoins.

Centre de Formation des Adultes de Kirkland Lake

4, avenue Al Wende, 2e étage, Kirkland Lake, ON P2N 3J1 705 567-3229

www.cfakirklandlake.wixsite.com

DIRECTRICE

Linda Garant Dufour cfakirklandlake@gmail.com

35 les membres de la cofa
Photo : Centre de formation de Hearst

CENTRE DE FORMATION ET DE PERFECTIONNEMENT DU GRAND SUDBURY

Centre de formation et de perfectionnement du grand Sudbury est né pour répondre au besoin de formations AFB en français. À la suite du fusionnement des plus petites communautés environnantes, le Centre sert aujourd’hui la région du Grand Sudbury, avec une clientèle principalement composée de nouveaux arrivants francophones. Son court le plus populaire est l’informatique de base. L’équipe est fière d’avoir rejoint au printemps 2022 le Centre de santé communautaire du Grand Sudbury. Ce centre offre des soins primaires en français, gère le Réseau des sans-abris de Sudbury et accueille toute l’année la communauté francophone de Sudbury. Le centre de formation peut maintenant offrir ses services à un plus grand nombre de clients.

Centre de formation et de perfectionnement du grand Sudbury

19, chemin Frood, Sudbury, ON P3C 4Y9 705 688-0005

www.formationsudbury.ca

COORDONNATEUR

Serge Ducharme sducharme@santesudbury.ca

FORMATRICES

Suzette Gauthier sgauthier@santesudbury.ca

Anne-Marie Sylvain asylvain@santesudbury.ca

Josée Blake jblake@santesudbury.ca

CENTRE DE FORMATION MANITOUWADGE

Le Centre de formation Manitouwadge offre des services d’AFB, des cours de mise à niveau pour terminer la 12e année (DÉSO) ou obtenir un diplôme d’équivalence général (DEG), des cours pour l’accès à l’emploi (compétences en informatique, rédaction de curriculum vitae, développement de la langue, etc.), des cours de développement personnel (établir un budget, remplir des formulaires, etc.) et la possibilité de terminer un cursus d’éducation postsecondaire dans un établissement d’enseignement choisit par la personne apprenante.

Centre de formation Manitouwadge

3, Huron Walk, Hallmark Square Unité 11, Case postale 467, Manitouwadge, ON P0T 2C0 807 826-4362

DIRECTEUR

Ken MacEachern

manitouwadgelearningcentre@gmail.com

CENTRE DE FORMATION POUR ADULTES DE GREENSTONE (CFAG)

Le Centre de Formation pour Adultes de Greenstone (CFAG) a été créé en août 1986. Il répondait ainsi à la demande de cours de français et de bureautique. Aujourd’hui, les cours les plus populaires du Centre sont ceux qui sont en lien avec l’informatique et la bureautique, en particulier ceux qui portent sur l’utilisation d’ordinateurs, de tablettes et de cellulaires. L’équipe est particulièrement fière de son tout nouveau site Web et des formations accessibles par Zoom.

Centre de Formation pour Adultes de Greenstone (CFAG) 401, rue Main, case postale 1268 Geraldton, ON 0T 1M0 807 854-0398

www.cfag.ca

DIRECTRICE

France Martineau cfag@bellnet.ca

CENTRE D’ÉDUCATION ET DE FORMATION POUR ADULTES (CÉFA)

Le Centre d’éducation et de formation pour adultes (CÉFA) est né en 1991 à Sault Ste. Marie. Depuis ses débuts, il offre de la formation gratuite à la communauté francophone pour l’atteinte d’objectifs personnels et professionnels. Le CÉFA est un lieu de formation et de développement culturel, social et économique. Aujourd’hui, il offre toujours des formations aux francophones et aux francophiles, avec du perfectionnement linguistique ou de l’apprentissage du français langue seconde, de la préparation au GED et divers ateliers. Le CÉFA propose aussi des formations sur mesure aux employeurs mandatés, ou qui désirent offrir des services en français. Les cours offerts sont : Informatique, Préparation du test GED, Français langue seconde, Communication et compétences interpersonnelles, et une nouveauté, un programme de 15 semaines destiné aux personnes qui rêvent de créer leur entreprise : PIE (Entrepreneuriat). Les cours sont offerts en classe, ou en ligne avec la F@D.

Centre d’éducation et de formation pour adultes (CÉFA)

145, rue McNabb, Sault Ste. Marie, ON P6B 1Y2 705 946-1565

info@cefassm.com

www.cefassm.com

DIRECTRICE

Susie Lauzon directeur@cefassm.com

FORMATRICE

Sophie Kozak formatrice3@cefassm.com

36 les membres de la cofa

CENTRE DE FORMATION POUR ADULTES FRANCOPHONES DE TIMMINS

Le Centre ALPHA est né officiellement en mars 1988, mais il était déjà en fonction depuis deux ans. Il répondait à un besoin dans la communauté francophone qui ne disposait d’aucune ressource en AFB, alors qu’elle constitue un groupe linguistique important. En activité deux soirs par semaine dans les locaux de l’ACFO, les services se sont ensuite développés et ont attiré une clientèle de plus en plus importante.

Le Centre avait besoin de plus d’espace et d’un bureau bien à lui, il a donc déménagé dans de nouveaux locaux à l’angle des rues Maple et Sixième, une adresse qu’il a conservée pendant 13 ans. En juin 2001, le Centre ALPHA, devenu le Centre de formation pour adultes francophones à Timmins (CFAF) a formé un partenariat avec le Collège Boréal. Il a conservé la même mission, offrir une formation de base aux adultes francophones de Timmins, être un meneur dans le milieu de l’AFB dans sa communauté et offrir des services de qualité répondant aux besoins de sa clientèle.

Le Centre peut toujours compter sur de nombreux bénévoles pour appuyer sa mission. Aujourd’hui, il offre non seulement des apprentissages dans divers domaines, mais il aide aussi les personnes apprenantes à développer leur confiance et leur estime de soi, par exemple, en les guidant dans la compréhension des outils numériques et bureautiques. Le Centre de formation pour adultes francophones à Timmins (CFAF) rejoint et soutient la communauté à travers chaque personne reçue dans ses locaux.

Centre de formation pour adultes francophones de Timmins

45 Spruce St S., Timmins, ON P4N 2M5

705 267-3222

www.cfaftimmins.com

DIRECTRICE

Mélanie Lecerf mlecerf@apprendrecfaf.ca

CENTRE MOI J’APPRENDS

En mai 1987, le Centre culturel La Sainte-Famille de Rockland soumet une demande de fonds au ministère des Affaires civiques et culturelles pour mettre sur pied un programme d’alphabétisation communautaire destiné à desservir la population adulte francophone du comté de Russell. C’est la naissance de ce qui deviendra, en 1991, le Centre d’alphabétisation Moi, j’apprends.

En 2006, un deuxième site est ouvert à Ottawa et l’année d’après, il devient « Le Centre Moi j’apprends Inc. » En 2011, un troisième site s’ajoute à Cornwall, puis en 2014, c’est au tour de Hawkesbury de réclamer un centre d’AFB. Aujourd’hui, avec ses quatre sites, « Moi j’apprends » propose une large gamme de cours et programmes, du français, des mathématiques, des cours d’informatique/bureautique, du développement personnel, de la préparation au diplôme d’études secondaires, de la préparation à l’emploi, des cours spécialisés pour certains types d’emploi et du français langue seconde. Leurs cours les plus populaires tournent autour des compétences en informatique/bureautique, mais les cours de français de base le sont aussi, avec une demande des nouvelles et nouveaux arrivants pour des cours sur les spécificités du français franco-ontarien. Les équipes des quatre centres sont très fières de leurs partenariats qui leur permettent de développer plus de services pour leurs personnes apprenantes.

Centre Moi j’apprends de Rockland (siège social)

1468, rue Laurier, pièce 100, Rockland, ON K4K 1C7

Rockland : 613 446-5312

Ottawa : 613 748-3879

Cornwall : 613 936-2227

Hawkesbury : 613 632-7979

info@moijapprends.ca

www.moijapprends.ca

DIRECTRICE GÉNÉRALE

Sylvie Leclair sleclair@moijapprends.ca

37 les membres de la cofa
Photo : Centre de formation pour adultes de Greenstone (CFAG) Photo : Centre Moi j’apprends

LE CENTRE FORMATION PLUS DE CHAPLEAU

Le Centre Formation Plus de Chapleau existe depuis 31 ans! Il est né dans le but de répondre à différents besoins exprimés par la communauté AFB, compétences sociales, économiques et culturelles. Le centre offre des programmes et des services individualisés en favorisant l’autodirection et l’autogestion pour développer la capacité des personnes apprenantes à gérer leur propre apprentissage. La clientèle du centre s’échelonne de 20 à 80 ans, et le cours le plus populaire est le cours de lecture qui a donné naissance à un club de lecture. Plusieurs autres cours sont aussi populaires : le cours de manipulation des aliments, les premiers soins, les compétences technologiques, la couture et la peinture. C’est la diversité de l’offre qui rend l’équipe du Centre Formation Plus particulièrement fière.

Le Centre Formation Plus de Chapleau

69, rue Birch Est, case postale 714 Chapleau, ON P0M 1K0 705 864-2763

www.quatrain.org/fplus

DIRECTEUR

Luc Tessier formationplus@vianet.ca

FORMATRICES

Andréa Synnett asynnett.fplus@gmail.com

LA ROUTE DU SAVOIR

Le centre de formation pour adultes La Route du Savoir est né en avril 1992. Sa mission est d’augmenter la qualité de vie personnelle et professionnelle des personnes qui franchissent les portes du centre. Le Centre développe et offre des formations sur des sujets variés permettant d’accroître l’autonomie des personnes apprenantes. Les formations de base sont offertes aux personnes désirant parfaire leurs connaissances notamment de la langue française, des mathématiques et de l’informatique. La clientèle du Centre est variée, mais elle a en commun de vouloir améliorer ses conditions d’emploi actuel ou futur. Certaines personnes viennent chercher de l’aide pour améliorer leur français ou les connaissances informatiques, d’autres viennent chercher une équivalence du diplôme d’études secondaires, d’autres encore, veulent améliorer leur autonomie sociale. Les cours de mise à niveau du français sont de loin les plus populaires, tant à l’oral qu’à l’écrit, et dans une moindre mesure, les cours de compétences numériques. L’équipe est particulièrement fière de son nouvel atelier sur les finances personnelles (budget, cartes de crédit, etc.) et de son atelier sur la mémoire.

La Route du Savoir 711, avenue Dalton, bureau 187, Kingston, ON K7M 8N6 613 544-7447

www.laroutedusavoir.org

DIRECTRICE

Chantal Hudon chantalhudon@laroutedusavoir.org

38 les membres de la cofa
Photo : Le Centre Formation Plus de Chapleau Photo : La Route du Savoir

LE CENTRE DE FORMATION DU NIPISSING

Le centre de formation du Nipissing offre de la formation en AFB à North Bay depuis 1989, et dans son centre satellite permanent de Sturgeon Falls, depuis 1992. Les premières démarches pour la mise sur pied d’un programme d’alphabétisation avaient été entamées par un comité de l’ACFO-Nipissing en 1987 et un sondage réalisé en 1990 révélait que dans le Nipissing, 39,5 % des adultes francophones étaient des « analphabètes fonctionnels », et 8 % de vrais analphabètes.

Aujourd’hui, l’équipe du Centre de formation du Nipissing donne des ateliers d’AFB à une clientèle très variée. Les formations visent à permettre aux adultes de la communauté francophone de prendre leur place dans la vie sociale, culturelle et économique. Mais aussi de favoriser leur développement personnel, faciliter leur intégration sur le marché du travail et en général, améliorer leur qualité de vie.

La popularité des formations offertes dépend des régions desservies : dans la région du Nipissing Ouest, la clientèle a une préférence pour les formations en lien avec les technologies numériques comme la suite Microsoft, ou avec l’utilisation des tablettes et téléphones intelligents. Dans la région de North Bay, la formation la plus populaire est le perfectionnement du français oral, en partie parce que le centre a noué des partenariats avec des organismes de la communauté qui veulent offrir de la formation aux employés servant la communauté francophone, comme le réseau des soins palliatifs du Moyen Nord et Intégration communautaire de North Bay.

L’équipe est particulièrement fière de la réouverture des bureaux du CFN et de sa boutique de livres, Le Café-Boutique ÉduPlaisir de Sturgeon Falls. La COVID-19 avait forcé leur fermeture en 2020, mais depuis plus d’un an, les formations ont repris en présentiel et le Café-Boutique ÉduPlaisir fait au quotidien la promotion de la francophonie en offrant l’amour de la lecture et contribue à ce que la culture francophone reste vivante en Ontario.

Le centre de formation du Nipissing

630, rue Cassells, North Bay, ON P1B 4A2 705 472-6673

et 219, rue King, Sturgeon Falls, ON P2B 1S1 705 707-1007

www.formationnipissing.ca

DIRECTRICE

Guylaine Pagé-Hammond guylaineph@formationnipissing.ca

FORMATRICES

Yousri Chakroun yousrich@formationnipissing.ca

Monique Savage moniquesavage@formationnipissing.ca

LE COLLÈGE DU SAVOIR (LE CENTRE D’ÉDUCATION ALTERNATIVE POUR ADULTES À BRAMPTON)

Le Collège du Savoir existe depuis 1992 à Brampton. Il est né du besoin de bâtir une communauté francophone alphabétisée et culturellement en santé. Sa mission est de faire reconnaître et protéger les droits des analphabètes en sensibilisant la population au problème de l’analphabétisme des Franco-Ontariens, et de faire reconnaître l’éducation et l’alphabétisation populaire comme des droits démocratiques universels.

La clientèle du centre est principalement composée de francophones, d’adultes peu ou pas alphabétisés de 19 ans et plus. C’est la raison pour laquelle le programme GED est le cours le plus populaire, car la plupart des personnes qui le suivent sont nouvellement arrivées de pays en voie de développement ou de zones de guerre.

L’équipe est très fière du programme « Je ressens, donc je suis », un programme de support en santé mentale développé au début de la pandémie en 2020. Ce programme permet aux personnes apprenantes de s’exprimer lors des ateliers et de trouver de l’aide en santé mentale si elles en ont besoin. L’équipe a réalisé que ce programme aidait beaucoup à réduire les taux d’absentéisme et d’abandon.

Le Collège du Savoir

2 boul. County Court, bureau 335, Brampton, ON L6W 3W8 905 457-7884

info@lecollegedusavoir.com

www.lecollegedusavoir.com

DIRECTEUR GÉNÉRAL

Saint-Éloi Tshilumba sainteloi@lecollegedusavoir.com

39 les membres de la cofa
Photo : Le Collège du Savoir

NOVOCENTRE

Novocentre est un centre d’AFB du nord-ouest de l’Ontario qui offre des services de formation continue et répond aux besoins de formation et de préparation à l’emploi sur son territoire. Il offre un appui aux personnes désirant améliorer les compétences nécessaires à leur développement personnel, à la poursuite de leurs études et à l’atteinte de leurs objectifs d’emploi. Le Centre offre les programmes suivants : cours de français langue seconde (FLS), programmes de formation de base (AFB), préparation aux épreuves DELF-DALF, Centre TEF Canada. Sa clientèle est principalement composée de professionnels qui veulent atteindre un meilleur niveau de Français. Novocentre est aussi un centre agréé pour l’administration du Test d’évaluation du Français (TEF), qui est nécessaire dans le cadre de la demande de résidence permanente et de citoyenneté canadienne.

Novocentre

234, rue Van Norman, Thunder Bay, ON P7A 4B8 807 684-1960

www.novocentre.com

DIRECTEUR

Denis Malette dg@novocentre.com

FORMATEURS ET FORMATRICES

Mourad Beldjoud m_beldjoud@yahoo.ca

Rachelle Mayer rmayer@csdcab.on.ca

Renée Garceau reneegarceau@icloud.com

Colette Pellerin cpellerin@tbaytel.net

Aristide Mokale mokalekal@novocentre.com

Jean-Yves Bernard j.yvs.bernard@novocentre.com

Cédrick Jeanpierre cedrick.jeanpierre@yahoo.com

Lina Mayer tech@novocentre.com

Audrey Debruyne audreydebruyne@yahoo.fr

Madeleine Bernard madeleine_bernard@novocentre.com

LE SERVICE DE FORMATION AUX ADULTES - LA CLÉ

En 1996, le Centre d’activités françaises, l’ACFO-Huronie et la Radio-Huronie CFRH FM Communautaire ont formé La Clé d’la Baie en Huronie (« La Clé »), une association culturelle francophone qui met ses ressources et son administration en commun pour augmenter l’efficacité des organismes à offrir leurs services en français dans le comté de Simcoe. En 2006, le Centre multiservices francophone du comté de Simcoe s’est joint avec un mandat de services sociaux et de santé. Depuis sa création, La Clé s’occupe de la promotion, du développement et des besoins de la communauté francophone du comté de Simcoe. Elle offre une gamme complète de services pour contribuer activement à l’épanouissement, à la réussite et à la reconnaissance de la communauté francophone du comté de Simcoe.

Le bureau de Barrie a ouvert en 2010, et celui de Penetanguishene, trois ans plus tard. La clientèle des deux centres est composée majoritairement de professionnels, de personnes qui ont des emplois, mais qui aimeraient peut-être en changer ou améliorer leurs perspectives, ou encore aider leurs enfants à faire leurs devoirs. Beaucoup sont des francophones qui ont un peu perdu l’usage du français en étant mariés avec un ou une anglophone et qui souhaitent remettre leur français à niveau dans un but professionnel. L’équipe est ravie des nouveaux partenariats communautaires et groupes de discussion mis en place pour faire la promotion des activités d’AFB offertes par la Clé.

Le service de formation aux adultes – La Clé 2, promenade Marsellus, bureau 5, Barrie, ON L4N 0Y4 705 725-9755

www.lacle.ca

DIRECTEUR

Carl Monette directioncommunautaire@lacle.ca

FORMATRICE

Marie-Elise Perron meperron@lacle.ca

Le service de formation aux adultes – La Clé 63, rue Main, C.P. 5099, Penetanguishene, ON L9M 2G3 705 549-3116

FORMATRICE

Esther Tremblay afbpenetang@lacle.ca

40 les membres de la cofa
Photo : Le service de formation aux adultes - La Clé

CENTRE D’ÉDUCATION

ALTERNATIVE

POUR LE CSC DU DISTRICT DES GRANDES-RIVIÈRES

Le Centre d’éducation alternative pour le CSC du district des Grandes-Rivières offre des formations en AFB mais aussi des cours crédités pour le diplôme de 12e année, ce qui permet aux personnes apprenantes qui terminent leur formation AFB de poursuivre leurs études secondaires sous un même toit. Une des fiertés de l’équipe est de voir les progrès et succès des personnes apprenantes qui étaient arrivées souvent hésitantes et craintives.

Centre d’éducation alternative pour le CSC du district des Grandes-Rivières

73, rue Queen, Kapuskasing, ON P5N 1H4 705 337-6035

www.cscdgr.education

COORDONNATEUR DES PROGRAMMES

Daniel Girouard daniel.girouard@cscdgr.education

FORMATRICES

Lise Chabot lise.chabot@cscdgr.education

Nancy Ethier nancy.ethier@cscdgr.education

LE CENTRE D’ÉDUCATION DES ADULTES DE NEW LISKEARD

Le Centre d’éducation des adultes (CÉA) de New Liskeard est une école secondaire alternative du Conseil scolaire catholique du district des Grandes-Rivières et un centre d’alphabétisation et de formation de base (AFB) qui offre de nombreuses possibilités de formation en français dans un milieu d’apprentissage stimulant, axé sur l’entraide, la communication et la réussite personnelle. Le Centre offre des cours à crédits menant au DÉSO (Diplôme d’études secondaires de l’Ontario) et des ateliers de formation qui répondent aux six grandes compétences du cadre du CLAO (curriculum en littératie des adultes de l’Ontario), en classe ou en ligne.

Le Centre d’éducation des adultes a ouvert ses portes en 1992 à Cobalt, en Ontario, afin de fournir un lieu de formation aux personnes qui avaient été affectées par la fermeture de mines de la région. Il a été le premier à offrir un programme d’apprentissage géré par ordinateur : Pathfinder. Entre 2002 et 2007, ce programme d’apprentissage est remplacé par le logiciel Nautikos. Environ 200 adultes suivent des formations, des ateliers et des cours pour parfaire leurs connaissances en littératie, numératie et informatique. En 2023, le CÉA est un carrefour pour les personnes apprenantes francophones et un lieu de formation incontournable pour la communauté francophone. Le Centre continue à offrir des cours, en présentiel ou en ligne, aux personnes qui souhaitent obtenir leur diplôme d’études secondaires de l’Ontario et des formations en AFB.

La clientèle principale est composée d’adultes francophones qui souhaitent améliorer leurs compétences dans le but d’obtenir un emploi, un diplôme d’études secondaires de l’Ontario, faire du bénévolat ou encore, être plus autonomes. Les cours les plus populaires auprès de la population mature sont ceux qui sont en lien avec l’informatique, mais le centre sert des clientèles très variées, attirées aussi par les cours de français. Le service de dépannage technologique est un des grands succès du Centre. Mais ce dont l’équipe est très fière, c’est de ses séries « Les experts ». Des experts provenant de divers domaines sont régulièrement invités à présenter leurs services et programmes, tout en donnant un atelier rempli de conseils pour les personnes apprenantes. Ils abordent des sujets liés au bien-être physique ou mental, à la préparation à la mort, à la gestion des finances, à la transition vers les études postsecondaires ou la retraite, etc. Cette initiative, très axée sur la collectivité, permet la création de partenariats.

Le Centre d’éducation des adultes de New Liskeard 21, rue Armstrong Sud, Case postale 4030, New Liskeard, ON P0J 1P0 705 647-7304

www.cscdgr.education

DIRECTRICE

Peggy Morin peggy.morin@cscdgr.education

FORMATRICES

Nadine Jutras nadine.jutras@cscdgr.education

Lise Léveillé lise.leveille@cscdgr.education

Stéphanie Ethier stephanie.ethier@cscdgr.education

Gabriel Morin gabriel.morin@cscdgr.education

Myriane Gauthier myriane.guahtier@cscdgr.education

41 les membres de la cofa
Photo : Le Centre d’éducation des adultes de New Liskeard

L A CLEF

La CLEF est le conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières à Timmins. Timmins compte trois centres d’AFB, dans le communautaire, le collégial et le conseil scolaire. Tous desservent une clientèle différente.

La CLEF sert surtout les personnes apprenantes qui veulent obtenir leur diplôme d’études secondaires, mais aussi des personnes qui souhaitent améliorer leurs compétences pour trouver un emploi et développer leur autonomie.

Le cours le plus populaire est récent, il date de 2022. Il s’agit d’un atelier destiné à faciliter l’intégration du marché du travail, plus spécifiquement pour faire de la suppléance dans les écoles de la région. Selon l’équipe, c’est un atelier qui fait fureur, avec une liste d’attente à chaque session.

La CLEF

896-D, promenade Riverside, Timmins, ON P4N 3W2 705 267-1421, poste 254

www.cscdgr.education

DIRECTRICE

Natalie Poitras natalie.poitras@cscdgr.education

FORMATRICE

Mona Chartrand mona.chartrand@cscdgr.education

COLLÈGE BORÉAL

CENTRE DE PERFECTIONNEMENT DES ADULTES

Le Collège Boréal compte douze centres de perfectionnement des adultes en Ontario. Le Collège Boréal a été créé en 1995 pour répondre aux besoins des communautés francophones du nord de l’Ontario, et faciliter leur accès à un collège francophone. Le Centre d’alphabétisation pour les adultes n’a commencé ses activités qu’en 2002, sur les campus du nord de l’Ontario, et plus tard, en 2004, sur les campus du sud-ouest. Le centre de perfectionnement des adultes permet d’obtenir une équivalence à la 12e année, de suivre certains cours pour pouvoir s’inscrire au collège et perfectionner certaines compétences. Sur les douze centres, sept sont situés sur les campus du Collège Boréal, les autres sont dans des centres d’accès qui offrent aussi des services en lien avec l’immigration et l’employabilité. La clientèle principale du campus Sudbury est composée surtout de personnes qui viennent chercher les cours qui leur manquent pour continuer des études postsecondaires ou qui viennent suivre la partie théorique de leur apprentissage (pour les programmes d’apprentissage en milieu de travail des métiers spécialisés). Certaines personnes viennent aussi pour suivre le programme ACE, qui conduit à un certificat accepté comme l’équivalent de la 12e année par les collèges et les bureaux de l’apprentissage aux fins d’admission, et qui est aussi de plus en plus reconnu par un nombre croissant d’employeurs en Ontario.

Il existe aussi un autre type de clientèle, celle des ateliers personnalisés pour certains organismes, par exemple des ateliers de communication en français pour des employés de Revenus Canada.

Les cours les plus populaires sont les cours de français, les ateliers sur-mesure pour les entreprises et les cafés-causeries en français pour pratiquer le français. L’informatique/bureautique est aussi très très populaire, notamment chez les étudiants internationaux qui viennent faire des mises à niveau avant le début de leurs cours postsecondaires. L’équipe de Sudbury est particulièrement fière de son partenariat avec la F@D pour développer deux ressources pour le Volet apprentissage (financement mixte provincial/fédéral).

Collège Boréal – Centre de perfectionnement des adultes –Siège social de Sudbury

21, boulevard Lasalle, Sudbury, ON P3A 6B1 705 560-6673, poste 3140 www.collegeboreal.ca

DIRECTRICE DU CENTRE D’ALPHABÉTISATION

AU COLLÈGE BORÉAL

Amélie Ouellet amelie.ouellet@collegeboreal.ca

42 les membres de la cofa
Photo : La Clef

COLLÈGE LA CITÉ FORMATION DE BASE DE L’ONTARIO

Le programme Formation de base de l’Ontario (FBO) de La Cité est un programme qui offre un enseignement de niveau secondaire aux adultes et les prépare à poursuivre des études collégiales ou à intégrer le marché du travail. Le programme FBO permet des mises à niveau ou l’acquisition de « prérequis » pour entrer dans un programme d’études postsecondaires.

Le programme offre des cours de français, mathématiques, biologie, chimie, physique, informatique, autogestion, en plus de stratégies de réussite. Ces cours permettent l’entrée dans des programmes d’études collégiales ou encore l’obtention du certificat ACE, reconnu par les collèges de l’Ontario comme étant l’équivalence de la 12e année, ainsi que par de nombreux employeurs. La clientèle est constituée d’étudiants qui se préparent pour des études postsecondaires, le plus souvent en santé et en sciences. Les cours les plus populaires sont ceux qui touchent à la biologie, avec beaucoup de personnes occupant des postes d’entrée dans le domaine de la santé et qui viennent chercher des outils pour retourner aux études et améliorer leurs conditions de travail. Ce sont surtout des cours de soir. Dernièrement, l’équipe du Programme a été très heureuse du succès remporté par une formation offerte gratuitement, celle de Préposé(e) aux services de soutien personnel, une formation axée sur les soins aux personnes souffrant de maladies diverses en institution ou à domicile.

Collège La Cité - Formation de base de l’Ontario

801, promenade de l’Aviation, Ottawa ON K1K 4R3

613-742-2483, poste 2769

fbo@collegelacite.ca

www.collegelacite.ca/programmes/fbo.htm

GESTIONNAIRE DES PROGRAMMES D’INTÉGRATION SCOLAIRE

Amélie Gagnon amegagno@lacitec.on.ca

La revue Contact-Alpha devient Perfectio

Dans l’éditorial du premier Perfectio, publié à l’hiver 2018, la rédactrice en chef Rachel Anne Normand écrit : « De plus en plus, j’entends mes homologues lancer l’idée que le mot alphabétisation est désuet, que les personnes apprenantes viennent chercher bien plus que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Aujourd’hui, on parle plutôt de littératie, de numératie, de littératie numérique et de compétences essentielles et génériques que d’alphabétisation. Comme le titre d’une revue est un prisme à travers lequel chaque partie prenante perçoit le contenu et la portée de celle-ci, je me suis mise à réfléchir aux mots « Contact-Alpha ». Ces mots ont-ils toujours la même portée? Reflètent-ils la progression de la pensée du réseau et l’évolution des besoins? Lorsque j’ai abordé le Directeur général de la COFA pour lui parler de mes réflexions, j’ai tout de suite vu qu’il partageait la même conclusion que moi. Afin d’évoluer avec notre réseau, le Contact-Alpha devait évoluer à son tour. Nous sommes donc fiers de vous présenter la toute première édition, soit l’édition spéciale, de la revue nouvellement intitulée : Perfectio. En remontant à la racine étymologique du mot « perfectionnement », on trouve perfectio, un terme qui englobe parfaitement la mission de notre réseau et la vision de cette revue, votre référence en formation des adultes ».

De plus en plus, j’entends mes homologues lancer l’idée que le mot alphabétisation est désuet, que les personnes apprenantes viennent chercher bien plus que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Aujourd’hui, on parle plutôt de littératie, de numératie, de littératie numérique et de compétences essentielles et génériques que d’alphabétisation.

43 les membres de la cofa
UNE TRANCHE D’HISTOIRE : 2018 Photo : Collège Boréal

L’ÉQUIPE DE LA COFA

GABRIELLE LOPEZ

Directrice générale

Gabrielle travaille à la COFA depuis 2018. Avant ça, elle a travaillé dans une multitude de domaines : artistiques, culturels, événementiels, en gestion de projet. Elle a assuré l’intérim de la direction du RESDAC, puis est entrée naturellement à la COFA. Après un an, elle a repris des rênes de la COFA, en juin 2019. Ce qu’elle aime le plus de son travail, c’est le développement de l’équipe et du réseau.

NATHALIE BRUNET-DESCHAMPS

Adjointe aux finances et aux opérations

Nathalie célèbrera sa vingtième année de présence à la COFA cette année! En vingt ans, elle a accumulé tout un bagage d’expertise et de mémoire de l’organisation. Depuis septembre 2022, elle a endossé son nouveau rôle, un poste dans lequel elle croit qu’elle peut « encore s’épanouir, apprendre et faire une différence ». Avant ça, elle a travaillé à la Cité collégiale pendant plus de 10 ans, et dans une organisation de Prescott-Russell offrant des services spécialisés aux personnes ayant une déficience intellectuelle. À la COFA, elle sait qu’elle peut offrir son expertise dans plusieurs dossiers, son dynamisme et sa force de propulsion. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, c’est les chiffres! Et plus modestement, la gestion des factures et des paiements.

MICHEL ROBILLARD

Coordonnateur du projet PCFAD

Michel Robillard travaille à la COFA depuis 2012. Avant ça, il a occupé le poste de directeur des stratégies d’apprentissages au sein de la Défense nationale, alors il était sensibilisé aux problématiques d’acquisition de compétences de base. Ce qu’il apprécie le plus de son travail, c’est de savoir qu’il fait une différence réelle dans la vie de toutes les personnes apprenantes qui ont recours aux services de la F@D.

CÉLINE ROMANIN

Gestionnaire de projets

Céline travaille à la COFA depuis 2020. Avant ça, elle a occupé différents postes dans le milieu de la francophonie canadienne. À la COFA, elle croit qu’elle apporte sa capacité à jongler avec la coordination et la gestion de plusieurs dossiers simultanément. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, c’est de suivre des projets concrets qui ont des impacts sur le terrain. Elle aime aussi beaucoup collaborer, créer des liens ou des partenariats dynamiques au sein de l’équipe ou avec des partenaires externes.

SYLVIE GAUTHIER

Gestionnaire de programme

Sylvie travaille à la COFA depuis 2013. Elle a d’abord été formatrice au Programme F@D, puis formatrice principale. Avec toutes ses années d’expérience en tant que formatrice, elle croit qu’elle apporte son expertise à la COFA : la formation en présentiel et en ligne : « Je comprends très bien les deux modes de livraison et leurs défis » explique-t-elle. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, c’est l’absence de routine et son travail en équipe, qu’elle apprécie tout particulièrement : « Je suis entourée d’une équipe formidable, ce qui facilite grandement mon travail ».

LYDIENNE GUIDOIN

Formatrice principale

Lydienne travaille à la COFA depuis 2018. Avant ça, elle était formatrice principale au centre de Service de formation aux adultes de la Clé, et elle donnait des cours de français langue seconde pour les programmes externes du service de formation. À la COFA, elle croit qu’elle apporte ses compétences en gestion des priorités, en organisation, en gestion d’équipe, en gestion de projets, mais aussi sa vaste expérience de travail avec des personnes apprenantes peu scolarisées. Ce qu’elle apprécie le plus à la COFA, c’est l’ambiance et le fait d’avoir tout le temps de nouveaux projets qui lui permettent d’utiliser ses différentes compétences ou d’en développer de nouvelles.

YASSINE BENGHAZI

Gestionnaire des finances et des opérations

Yassine travaille à la COFA depuis 2021. Avant ça, il a travaillé en finances dans le secteur bancaire et l’enseignement supérieur. Et il a aussi enseigné, dans le milieu collégial francophone, les solutions technologiques applicables à la gestion d’entreprise. À la COFA, il croit qu’il a apporté son expérience et ses connaissances multidisciplinaires : finances, informatique et enseignement. Dans son poste actuel, il s’est adapté rapidement en assurant une transition fluide. Ce qu’il apprécie le plus de son travail, c’est l’équipe! Tous les membres collaborent et s’entraident pour réaliser les objectifs de la COFA.

FATOU SALL

Commise aux inscriptions

Fatou travaille à la COFA depuis octobre 2022. À la COFA, elle croit qu’elle apporte ses capacités à s’adapter et travailler sous pression. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, ce sont ses interactions avec la clientèle.

SE DÉVOILE...

YASSMINE KHAYAT

Adjointe administrative

Yassmine travaille à la COFA depuis 2018. Avant d’intégrer l’équipe de la COFA, elle a travaillé comme adjointe du président-directeur général d’une entreprise de Télécommunications dans son pays d’origine, le Liban. À la COFA, elle croit qu’une de ses contributions essentielles est son souci du travail bien fait. Ce qu’elle aime le plus de son travail, c’est l’ambiance.

MARIE-EVE SÉGUIN

Coordonnatrice des communications

Marie-Eve travaille à la COFA depuis 2018. Avant de travailler à la COFA, elle a travaillé dans une imprimerie, lancé son propre studio de photographie et aussi travaillé pour une firme de markéting. Avec son côté rassembleur et créatif, Marie-Eve sait bien rassembler toute l’équipe! Ce qu’elle apprécie le plus de son travail est la variété : « Aucun jour n’est pareil ».

CHANTAL CARRIÈRE

Coordonnatrice des communications par intérim

Chantal travaille à la COFA depuis 2022. Avant de travailler à la COFA, elle a surtout occupé des postes de designer graphique. Étant aussi illustratrice, elle a donné des cours d’art et illustré un livre pour enfant. À la COFA, elle croit que sa capacité à empiler plusieurs casquettes sur sa tête, et à s’adapter, contribue à 100 % au succès des projets auxquels elle participe. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, c’est la diversité des tâches et des défis quotidiens qui l’obligent à trouver des solutions créatives : « On ne s’ennuie jamais ici! »

BÉNITA-CARMÈNE KINGABIYE

Commise à la saisie de données Bénita-Carmène travaille à la COFA depuis 2019. Avant son arrivée, elle réalisait un stage professionnel dans une ONG dans son pays, le Burundi, comme assistante financière. À la COFA, elle croit qu’elle contribue à l’amélioration du service de la clientèle diversifiée. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, c’est de gérer au quotidien les dossiers des personnes apprenantes.

GUY LEVESQUE

Coordonnateur de projets

Guy travaille à la COFA depuis 2017. Avant ça, il a occupé différents emplois au sein du gouvernement de l’Ontario, en éducation postsecondaire et en formation. En 2017, c’est le moment où le projet FONCE.CA a pris naissance, à partir de sa vision pour la coordination de services.

YASSINE MALLAH

Analyste et technicien en soutien à l’infrastructure à la IT

Yassine travaille à la COFA depuis 2022. Avant d’intégrer l’équipe de la COFA, il a travaillé comme développeur Web, administrateur de système, réseau et soutien à la clientèle, pour de petites et de grandes entreprises, ainsi que pour le gouvernement. À la COFA, il croit qu’il apporte une polyvalence qui lui permet de s’adapter à tous les projets en cours et de pouvoir aider quand ses compétences sont sollicitées. Ce qu’il aime le plus de son travail, c’est l’aspect humain, alors il est heureux de faire partie « d’une équipe dynamique avec une très bonne ambiance ».

NANCY RIVARD

Formatrice

Nancy travaille à la COFA depuis 2022. Avant ça, elle a travaillé dans le domaine de l’AFB plus de 10 ans. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, c’est, dit-elle, de voir les personnes apprenantes réussir leur formation : « C’est tellement valorisant de pouvoir contribuer à l’amélioration des compétences et des connaissances des gens; nous avons le pouvoir de changer des vies! ». À la COFA, elle croit qu’elle apporte son expertise de formatrice en présentiel. Elle peut ainsi assurer un suivi empathique pendant ses formations à distance et contribuer à la réussite de ses personnes apprenantes.

FRANCESCA RODELLA

Formatrice

Francesca travaille à la COFA depuis 2022. Avant d’intégrer l’équipe de la COFA, elle travaillait comme enseignante de français et italien langue seconde au primaire et au collège à la formation continue. Ce qu’elle apprécie le plus de son travail, c’est le fait d’apprendre et de transmettre des connaissances. À la COFA, elle croit qu’elle apporte sa rigueur et son souci du détail, avec une touche de créativité.

DHOUHA BAKLOUTI

Formatrice

Dhouha travaille à la COFA depuis 2021. Avant ça, elle a travaillé comme enseignante à La Cité collégiale en marketing. En 1998, elle travaillait à la reconversion d’un programme universitaire en marketing en méthodes quantitatives appliquées aux statistiques et mathématiques, programme qu’elle a suivi jusqu’à sa thèse de doctorat. À la COFA, elle croit qu’elle contribue à la bonne ambiance avec son tempérament et son implication relationnelle avec ses collègues.

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C’EST TOUS ENSEMBLE QUE NOUS RÉUSSIRONS!

Remerciements

Un merci particulier à celles et ceux qui ont accepté de répondre à nos questions, que ce soit en se déplaçant jusqu’à nos bureaux ou par vidéoconférence :

MONA AUDET

directrice générale de Pluri-Elles (Manitoba) Inc. et présidente du conseil d’administration du RESDAC;

DANIEL BARIL

directeur général de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA) et président du conseil d’administration de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL);

SUZANNE BENOIT

ancienne directrice générale de la COFA;

DENIS DESGAGNÉ

directeur général du Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC);

PETER HOMINUK

Directeur général de l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO);

LOUISE LALONDE

jeune retraitée, ancienne directrice du centre « Moi j’apprends » d’Ottawa;

MICHEL ROBILLARD

ancien directeur général de la COFA et actuel coordonnateur de projet de la Plateforme canadienne de formation à distance (PCFAD);

RENAUD SAINT-CYR

directeur général d’Alpha-Toronto et président du conseil d’administration de la COFA.

Sans leurs témoignages et leurs commentaires, il aurait été impossible d’écrire ce numéro.

Un merci tout spécial à Alan Cherwinski, directeur général et Guylaine Vinet, spécialiste du développement organisationnel – Éducation et technologie, nos partenaires d’AlphaPlus, qui ont pris le temps de nous écrire un texte spécialement pour cette occasion.

Merci également au Ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences (MTIFDC) pour son soutien continu ainsi qu’aux gouvernements du Canada et du Québec qui contribuent au financement de plusieurs de nos projets. Merci bien sûr, à tous nos partenaires qui nous aident à rejoindre les adultes faiblement alphabétisés, à élargir notre offre de services et à offrir une complémentarité de services en guise de soutien à l’apprentissage.

Et enfin, un merci plein d’émotion aux personnes apprenantes pour leur courage et leur volonté à surmonter leurs obstacles à l’apprentissage.

UN MOT du Centre FORA

En octobre 1991, la COFA s’installait à Ottawa et à la tête de ce nouvel organisme : Suzanne Benoit. Certains d’entre nous se souviennent bien d’elle!

Dans ses fonctions à la direction intérimaire, puis à la direction générale, Suzanne, épaulée d’une équipe hors pair, a investi bon nombre d’heures à la mise sur pied de cet organisme. Ensemble, les membres de cette belle équipe ont consacré beaucoup d’énergie à appuyer la formation des adultes, grâce à leur dévouement et à leur engagement.

Dès ses débuts, la COFA s’est toujours assurée que les personnes apprenantes demeuraient au cœur de sa vision et de sa mission. De plus, cet organisme s’est toujours engagé à fournir l’appui nécessaire aux formateurs et formatrices francophones de la province. Les liens qu’elle entretient avec chaque centre de formation francophone en province sont éprouvés, car la réputation et la crédibilité des membres de l’équipe de la COFA sont solides.

Depuis ses débuts, la COFA a réalisé bon nombre de projets. Au fil des années, elle a évolué exponentiellement. Elle a su s’adapter aux besoins de sa clientèle, ainsi qu’aux changements technologiques et dans le monde du travail. En outre, elle est demeurée flexible, toujours à l’affut des nouvelles tendances et surtout, des souhaits de ses membres. Tout un défi! Toute une réussite!

À notre avis, la COFA demeure une partenaire incontournable et nécessaire au sein du réseau francophone. D’ailleurs, le Centre FORA a souvent eu l’occasion de participer à la production de ressources andragogiques en collaboration avec cet organisme. La complicité entre la COFA et le Centre FORA fait sans aucun doute l’envie de plusieurs. De plus, nos deux organismes assurent ensemble la présence d’une voix francophone appréciable à la table de l’AFB de l’Ontario et auprès des bailleurs de fonds. Bref, l’amitié entre nos deux organismes de soutien assure aux centres de formation, aux formateurs et formatrices et aux personnes apprenantes en AFB la garantie d’un appui sans faille.

Chère COFA, acceptez nos plus sincères félicitations à l’occasion de votre 25e anniversaire ! Puissiez-vous continuer votre beau travail longtemps !

Longue vie à la Coalition ontarienne de formation des adultes!

Centre franco-ontarien de ressources en alphabétisation (Centre FORA)

Les liens qu’elle entretient avec chaque centre de formation francophone en province sont éprouvés, car la réputation et la crédibilité des membres de l’équipe de la COFA sont solides.
Jacqueline Gauthier, directrice générale du Centre FORA, porte un toast lors du Gala du 25e anniversaire de la COFA en mai 2023.
ERRATUM : Veuillez prendre note qu’une erreur s’est produite lors de la publication de cette édition du Perfectio. Ce mot du Centre FORA a été omis par inadvertance de la publication. Vous le retrouverez en encart dans l’édition papier. Il a aussi été ajouté à l’édition numérique de ce numéro que vous retrouverez sur notre site web au www.coalition.ca/perfectio/. Toutes nos excuses au Centre FORA
PHOTO : CLAUDE BRAZEAU

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