Ensemble pour réussir! L'AFB change des vies

ENSEMBLE POUR RÉUSSIR!

L’AFB change des vies

Coalition ontarienne de formation des adultes

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www.coalition.ca

435, rue Donald, Bureau 301, Ottawa (Ontario) K1K 4X5

COLLABORATEURS

Louise Lalonde

Guy Levesque

Donald Lurette

Michel Robillard

Renaud Saint-Cyr

RÉDACTION

Marie-Pier Garneau, Convergence

RÉVISION ET TRADUCTION

Claire Mazuhelli

CONCEPTION GRAPHIQUE

Chantal Carrière

Financement offert par le gouvernement du Canada dans le cadre de la Subvention canadienne pour l’emploi. Prestation des programmes assurée par le gouvernement de l’Ontario.

Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles du ministère.

Cette œuvre est mise à disposition sous licence Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International. Pour voir une copie de cette licence, visitez http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ ou écrivez à Creative Commons, PO Box 1866, Mountain View, CA 94042, USA.

Tous droits réservés. © COFA, 2023

« L’identité, même ici et maintenant, est fondée sur des croyances relatives au passé, à l’héritage et aux ancêtres, et sur l’appartenance à un peuple, à un lieu, à un ensemble de croyances et à un mode de vie. Parmi les nombreuses façons dont cette appartenance est signifiée, la langue parlée par une personne et la façon dont elle la parle sont parmi les plus puissantes, car c’est par la langue que les personnes et les lieux sont nommés, que le patrimoine et le mode de vie sont préservés, et que les gens se sentent à l’aise et en sécurité. »

Joseph, J.E. (2016)

OÙ VIVENT LES FRANCOPHONES?

La plupart des Franco-Ontariens habitent dans l’Est de la province, soit à Ottawa ou dans les environs. Entre autres régions où leur présence est notable, il y a le Nord-Est (Sudbury et North Bay) et le centre de l’Ontario.

Source : Commissariat aux langues officielles (2017), Infographie : le fait français en Ontario, dernière modification : 18 septembre 2020, https://www.clo-ocol.gc.ca/fr/statistiques/infographiques/presencefrancophone-ontario

INTRODUCTION

Alphabétisation et littératie?

Le débat se poursuit quant à l’usage d’un terme commun au domaine de l’apprentissage chez les adultes. Certains préfèrent le terme alphabétisation, parce qu’une partie de leur clientèle recherche ce type de formation qui permet d’apprendre les bases de la lecture et de l’écriture. D’autres utilisent le terme littératie, parce qu’il englobe l’apprentissage d’un plus large éventail de compétences.

La littératie « est la capacité à utiliser ses compétences en communication, en numératie et en techniques numériques. La littératie s’étend sur un continuum d’apprentissage qui permet aux personnes d’atteindre leurs buts, de résoudre des problèmes, de prendre des décisions, de participer pleinement à notre société diversifiée et technologique, et de contribuer à l’économie axée sur l’innovation ».

Gouvernement de l’Ontario (2016)

Au niveau provincial, l’Ontario met en œuvre sa première politique en alphabétisation. Sur le terrain, plusieurs groupes d’alphabétisation s’organisent. Avec des études de milieu en main, ils déploient leurs premières offres de services.

Dix ans plus tard, la Coalition ontarienne de formation des adultes (COFA) voit le jour en créant du même souffle un solide réseau de centres de formation à travers la province. Le regroupement de spécialistes en alphabétisation et formation de base (AFB) que représente la COFA offre des services de formation qui servent de tremplin aux adultes francophones de l’Ontario, que ce soit vers le retour aux études ou vers l’emploi.

Grâce aux données probantes fournies, notamment, par le ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences, le Conference Board du Canada et celles provenant du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, la COFA est en mesure de prendre des décisions éclairées. Ces dernières assurent la pertinence des priorités d’action, déterminent les orientations stratégiques à prendre en matière d’alphabétisation et soutiennent la réussite.

Depuis maintenant 25 ans, toujours dans le but d’optimiser les ressources sur le terrain et d’accroître l’accès à la formation pour les adultes francophones de l’Ontario, la COFA a développé des partenariats avec des organismes publics et privés. Elle voit au développement du continuum de l’éducation et de la formation en coordonnant des initiatives qui visent l’intégration des services offerts par les partenaires de ce continuum, afin de mener l’adulte vers l’employabilité. Ce travail est d’ailleurs possible grâce aux Partenariats régionaux en éducation et formation des adultes francophones de l’Ontario (PEFA). Les partenaires du secteur de l’AFB, soit les collèges, les conseils scolaires et les centres de formation, sont la pierre angulaire de l’offre de services francophones en alphabétisation chez les adultes de l’Ontario.

En 1988, le Canada met sur pied le Secrétariat national à l’alphabétisation reconnaissant ainsi que l’analphabétisme est un enjeu social majeur.

Statistiques de la littératie au Canada

Selon l’Enquête internationale Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes de 2012 (PEICA).

Distribution des niveaux selon le groupe linguistique francophone pour le Canada

Littératie :

Niveaux 0-1 : 18 %

Niveau 2 : 34 %

Niveau 3 : 37 %

Niveaux 4-5 : 11 %

Numératie

:

Niveaux 0- 1 : 21 %

Niveau 2 : 36 %

Niveau 3 : 32 %

Niveaux 4-5 : 11 %

Résolution de problème :

Inférieur au niveau 1 : 22 %

Niveau 1 : 39 %

Niveau 2 : 31 %

Niveau 3 : 8 %

Source : Les compétences en littératie des francophones de l’Ontario : état des lieux et enjeux émergents, Julien Bérard-Chagnon, Division de la statistique sociale et autochtone, Statistique Canada, Avril 2015

La littératie, la numératie et la résolution de problèmes sont trois compétences essentielles au traitement de l’information. À ce titre, elles sont très liées les unes aux autres. Par exemple, plus de 75 % des répondants ayant obtenu un score de littératie correspondant aux niveaux 0 ou 1 ont également obtenu de tels scores lors du test de numératie. Inversement, plus de neuf répondants sur dix qui se classaient dans les niveaux 4 ou 5 de littératie se situaient aux niveaux 3, 4 ou 5 en numératie (Bérard-Chagnon, avril 2015).

Il est important de noter que la compétence Résolution de problèmes dans des environnements technologiques se rend jusqu’au niveau 3 seulement et qu’elle est « le croisement entre ce qui est parfois décrit comme les compétences en informatique (c’est -à-dire, la capacité d’utiliser des outils et des applications informatiques) et les compétences cognitives nécessaires pour résoudre des problèmes ». (Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, FAQ, en ligne, https://www.peicacda.ca/611/FAQ.html)

Historiquement, il a été constaté que les francophones du Canada en milieu minoritaire affichaient un retard en matière d’alphabétisation et de scolarisation, les limitant dans leur capacité à s’investir pleinement dans la société (RESDAC, 2008). Ce retard a eu pour effet d’influencer le niveau d’alphabétisation de ces communautés en plus d’avoir un impact sur des enjeux sociaux, économiques, culturels et identitaires. La transmission de la culture et de l’identité francophones en situation minoritaire devient à risque (Bérard-Chagnon, J., 2015, p.21).

Il faut savoir que le développement de l’alphabétisation et des compétences essentielles (DACE) dans les communautés de langues officielles en situation minoritaire francophone est grandement influencé par la dispersion géographique, la disparité économique, le niveau de scolarité, le vieillissement de la population et l’immigration (Bouffard, P. et Caron, M.,2021).

Enquête internationale Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA)

Le PEICA, initiative de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), fournit une enquête hautement détaillée qui porte sur les compétences essentielles que sont la littératie, la numératie et la résolution de problèmes chez les adultes âgés de 16 à 65 ans, dans plus de 40 pays dont le Canada. Ces compétences servent de base au développement d’autres aptitudes qui sont nécessaires pour la vie à la maison, à l’école, au travail et dans la collectivité.

Une publication avec des données récentes est prévue pour l’année 2023-2024.

« Les faibles niveaux d’alphabétisme des citoyens d’une nation sont un fait social et non seulement un fait individuel : il existe des conditions sociohistoriques, politiques et économiques qui ont une influence directe sur le niveau d’alphabétisme d’une population. »

Wagner, S. (2002)

Statistiques de la littératie en Ontario français

Distribution des niveaux selon le groupe linguistique francophone en Ontario

Littératie :

Niveaux 0-1 : 13 %

Niveau 2 : 36 %

Niveau 3 : 39 %

Niveaux 4-5 : 12 %

Numératie :

Niveaux 0-1 : 21 %

Niveau 2 : 35 %

Niveau 3 : 33 %

Niveau 4-5 : 11 %

Résolution de problème

dans un environnement technologique : Inférieur au niveau 1 : 21 %

Niveau 1 : 38 %

Niveau 2 : 34 %

Niveau 3 : 7 %

Source : Bérard-Chagnon, J., avril 2015

« Les données du PEICA ont révélé que les Ontariens dont le français est la première langue officielle parlée ont obtenu des scores similaires à ceux de leurs homologues anglophones en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques. Ce résultat s’inscrit donc dans la foulée de la hausse soutenue des performances de la population franco-ontarienne aux tests de compétence observée depuis le début des années 1990 et atteste par le fait même du chemin parcouru depuis l’époque où s’amorçaient les travaux de la Commission Laurendeau-Dunton. La hausse marquée des niveaux de scolarité des Franco-Ontariens au cours des dernières décennies a été le principal catalyseur du rattrapage qui s’est opéré en matière de compétence en littératie. Malgré ce rattrapage, nous avons cerné plusieurs enjeux auxquels fait toujours face la population franco-ontarienne à l’égard des compétences en littératie. »

(Bérard-Chagnon,J.,2015,p.21)

Le programme AFB en Ontario voit à rehausser les niveaux de littératie de 1 à 3 inclusivement. Toutefois, il faut savoir qu’une personne n’appartient pas à un seul niveau, car son niveau variera selon la matière visée. Les personnes ayant de plus faibles niveaux, soit les niveaux de 0 à 2 dans toutes les matières, sont celles qui nous préoccupent le plus, car elles sont susceptibles d’avoir plus de difficultés à évoluer dans une société moderne et complexe comme la nôtre.

03

Fournisseurs de services en AFB en Ontario : les membres du réseau de la COFA 25 43

sites de formation à travers la province organismes membres

Région : Est Ontarien

Alexandria - Carrefour de formation pour adultes inc.

Cornwall - Centre moi j’apprends

Hawkesbury - Centre moi j’apprends

Kingston - La route du savoir

Ottawa - Centre moi j’apprends

Ottawa - La Cité

Rockland - Centre moi j’apprends

Région : Centrale

Barrie - Le service de formation aux adultes - La Clé

Barrie - Collège Boréal

Brampton - Le Collège du Savoir

Chapleau - FormationPlus

Cochrane — Centre de formation

Cochrane-Iroquois Falls

Penetanguishene - Le service de formation aux adultes - La Clé

Toronto - Alpha-Toronto

Toronto - Collège Boréal

Région : Sud de l’Ontario

Hamilton - Collège Boréal

London - Collège Boréal

Welland - Collège Boréal

Welland - ABC Communautaire

Windsor - Collège Boréal

Région : Nord de l’Ontario

Chapleau - FormationPlus

Cochrane - Centre de formation

Cochrane-Iroquois Falls

Elliot Lake - Centre d’apprentissage d’Elliot Lake

Geraldton - Centre de formation pour adultes de Greenstone

Hearst - Centre de formation de Hearst

Hearst - Collège Boréal

Kapuskasing - Centre d’éducation alternative

Kapuskasing - Collège Boréal

Kirkland Lake - Centre de formation des adultes inc.

Manitouwadge - Centre de formation

Manitouwadge Learning Centre

Mattice - Centre de formation de Hearst

New Liskeard - Centre d’éducation des adultes

New Liskeard - Collège Boréal

North Bay - Collège Boréal

North Bay - Le centre de formation du Nipissing

Sault Ste. Marie - Centre d’éducation et de formation pour adultes

St-Charles - Alpha en Partage de Sudbury Est

Sturgeon Falls - Collège Boréal

Sturgeon Falls - Le centre de formation du Nipissing

Sudbury - Le Centre de santé communautaire du Grand Sudbury

Sudbury - Collège Boréal

Thunder Bay - Novocentre

Timmins - Centre de formation pour adultes francophones

Timmins - Collège Boréal

Timmins - La CLEF

Le rôle névralgique que joue la COFA dans le développement social en Ontario

La Coalition ontarienne de formation des adultes (COFA) est un organisme sans but lucratif qui a pour rôle de promouvoir l’accès à l’éducation et à la formation en langue française auprès des adultes francophones de l’Ontario. En tant qu’organisme de soutien, la Coalition est un pilier de la communauté francophone en Ontario dans la coordination

régionale des fournisseurs de services et des agences partenaires francophones et bilingues dans l’univers de l’alphabétisation et de la formation de base menant vers l’emploi. Les membres de la COFA sont responsables de la prestation de programmes et services d’alphabétisation et de formation de base à travers la province.

Rôles et responsabilités

Représenter, guider et appuyer ses membres.

Fournir des services par l’entremise du programme de Formation à distance (F@D).

Créer, avec ses membres, un contexte qui favorise la construction identitaire des francophones, qui diminue leur insécurité linguistique et qui contribue à élargir l’espace francophone en Ontario.

Faire valoir l’importance de la formation des adultes en français en Ontario.

Contribuer au développement des savoirs en formation des adultes.

« Alors que tant de groupes d’alphabétisation au niveau provincial et national ont connu des difficultés, la COFA est certainement un exemple de ce qu’il faut faire pour survivre et prospérer. »

Brigid Hayes, Traduction libre

Programme de Formation à distance (F@D)

Depuis son lancement en juin 2012, le Programme F@D a formé à lui seul plus de 3 000 personnes apprenantes francophones de l’Ontario.

De plus en plus d’employeurs de différents secteurs ont recours aux services de formation qu’offrent la F@D et les membres de la COFA, que ce soit en présentiel dans les centres membres ou à distance, afin de former leurs employés dans diverses matières. Ce programme compte également parmi sa clientèle un grand nombre de nouveaux arrivants.

Ce programme représente d’ailleurs l’expertise développée dans la francophonie ontarienne. Les retombées de la formation à distance vont au-delà de l’Ontario, puisque les centres de formation horsOntario se réfèrent énormément aux outils et programmes conçus dans la province. Le Programme F@D contribue à la francophonie canadienne par son projet de Plateforme canadienne de formation à distance ou encore par les services offerts au Conseil scolaire acadien provincial. Il contribue ainsi à faire rayonner le réseau de la COFA, tout en soutenant la réussite des personnes apprenantes francophones à travers le pays.

« Les francophones n’ont pas les mêmes chances et occasions de développement social et économique que leurs compatriotes de la majorité. Seule l’appropriation de modèles d’alphabétisation et de développement des compétences par les francophones en situation minoritaire peut les aider à développer leur niveau de compétences sociales, économiques et culturelles, toutes des compétences essentielles à la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire au Canada.

»

RESDAC (2018)

Le programme d’AFB en Ontario

Le gouvernement ontarien offre gratuitement, par l’intermédiaire de différents fournisseurs de services sous la bannière d’Emploi Ontario, plusieurs options de formation pour les personnes adultes de la province âgées d’au moins 19 ans.

Ces formations visent à :

Obtenir des crédits d’études secondaires en vue d’acquérir un diplôme d’études secondaires de l’Ontario.

Développer des compétences pour [se] préparer à effectuer une formation en apprentissage et métiers, à poursuivre ses études au collège ou à l’université ou pour trouver un emploi.

Améliorer des compétences essentielles pour [les] aider à [se] sentir plus confiantes et plus indépendantes.

Parmi les programmes de formation, celui de l’Alphabétisation et formation de base (AFB) sert aux personnes apprenantes dont le but consiste à effectuer une transition réussie vers un emploi, des études postsecondaires ou encore à terminer leurs études secondaires et ainsi augmenter leur autonomie.

Quelques principes de base

L’andragogie ou la pédagogie des adultes

Deux éléments fondamentaux sont à prendre en considération lorsqu’il est question de formation dédiée aux adultes.

PRINCIPE DE L’EXPÉRIENCE : pour favoriser l’apprentissage des adultes, il faut tenir compte de leur expérience et contexte de vie (Pudelko, B., 2017);

PRINCIPE DE L’AUTODIRECTION : lorsque les adultes assument la responsabilité de leur apprentissage, cette dernière est favorisée.

L’apprentissage tout au long de la vie

L’apprentissage tout au long de la vie (ATLV) « couvre les activités d’apprentissage pour les personnes de tous âges, dans tous les contextes de la vie et par le biais d’une variété de modalités qui, ensemble, répondent à un éventail de besoins et de demandes en matière d’apprentissage » (Institut de l’UNESCO, p.17). Cette notion considère qu’il existe une multitude d’espaces d’apprentissage et que les personnes apprenantes bénéficient d’une variété de moyens et de voies pour y accéder. Le parcours de vie des individus de plus en plus diversifié ouvre la porte à des apprentissages formels, non formels ou informels, et ce, dans toutes les sphères de la vie. On reconnaît également « l’apport de l’apprentissage non formel et informel [...] comme un moyen d’entraver l’assimilation, de récupérer les décrocheurs et de faciliter l’intégration de nouveaux arrivants » (RESDAC, p.18, 2018). Les approches favorisant l’apprentissage informel et non formel sont parfois davantage préconisées et valorisées que celles offertes dans un cadre scolaire, car elles sont plus accessibles aux personnes apprenantes.

Source : Gouvernement de l’Ontario

Types d’apprentissage selon l’intention de la personne apprenante et le contexte d’apprentissage.

Formel

APPRENTISSAGE INTENTIONNEL

• Réglementé et accrédité par l’État;

• Présence de mécanismes d’assurance de qualité;

• Objectifs d’apprentissage structurés;

• Mène à une certification.

Non formel

APPRENTISSAGE INTENTIONNEL

• En termes d’objectifs, de temps et de ressources, l’apprentissage est intégré à des activités structurées;

• N’est pas nécessairement pris en charge par un établissement d’enseignement ou de formation;

• Peut se vivre dans un milieu de travail, un milieu familial ou auprès d’organismes communautaires.

Sources : Hart, S.A. (2013); Werquin, P. (2010); Beauchamp St-Onge, E. (2021)

Informel

APPRENTISSAGE NON INTENTIONNEL

• Ni structuré, ni organisé, ni évalué;

• Activités de la vie quotidienne, en milieu de travail, liées à la famille, dans la vie citoyenne et communautaire ou dans les loisirs, et ce, dans un échange de savoirs interactifs.

Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (2021)

« Les défis posés à l’humanité par la crise climatique et les mutations technologiques et démographiques, sans parler de la pandémie de COVID-19 et des inégalités qu’elle a exacerbées, exigent que les sociétés se conçoivent comme des sociétés apprenantes et les individus comme des apprenants tout au long de leur vie. »

Un programme encadré

Curriculum en littératie des adultes en Ontario (CLAO)

« Le CLAO établit un lien entre le programme AFB et les exigences des employeurs, des fournisseurs de services éducatifs et de formation et des autres partenaires communautaires et contribue à réaliser la promesse d’Emploi Ontario de bâtir une main-d’œuvre hautement qualifiée et éduquée en Ontario. »

Gouvernement de l’Ontario (2016)

« Le Cadre du CLAO repose sur une approche par compétences qui visent l’exécution de tâches dites “authentiques” ». Ces tâches sont utilisées pour développer et évaluer les compétences ciblées dans des contextes d’application aussi réels que possible. Ce système de développement des compétences prévoit l’utilisation de documents et des situations tirés de la réalité quotidienne des adultes pour développer et évaluer la capacité à mobiliser les compétences nécessaires dans l’exécution des tâches (formulaire, un horaire de travail, ou une note de service pour effectuer une tâche qui nécessite l’usage efficace de ces types de document). (Ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario. Cadre du curriculum en littératie des adultes de l’Ontario : Tâches supplémentaire; mars 2011)

Or, il est important de noter que dans les milieux où travaillent les francophones vivant en contexte linguistique minoritaire en Ontario, on retrouve le plus souvent des documents rédigés en anglais. À l’occasion on retrouve des documents bilingues ou des documents disponibles dans les deux langues. » (Ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario, mars 2011)

Le programme de l’AFB est construit sur les assises avancées par le CLAO qui propose six (6) grandes compétences. « Cette approche vise à étendre l’enseignement de la littératie au-delà de l’acquisition d’habiletés précises et se concentre plutôt sur l’interaction entre les savoirs, savoir-faire et savoir-être correspondant aux besoins, aux buts et aux intérêts des personnes apprenantes ». (Ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario, 2015)

Ces compétences sont liées à des tâches authentiques qui visent un objectif précis permettant le transfert d’un apprentissage à un autre. Elles se déclinent ainsi :

1.

Rechercher et utiliser de l’information

3.

Comprendre et utiliser des nombres

5.

Gérer l’apprentissage

2.

Communiquer des idées et de l’information

4.

Utiliser de la technologie numérique

6.

S’engager avec les autres

En plus de définir les grandes compétences desquelles découle le programme de l’AFB, le CLAO est également le document de référence pour le classement des personnes apprenantes, puisqu’il divise la complexité d’exécution de tâches en trois (3) niveaux. Ce sont les niveaux où se trouvent les personnes avec de plus faibles niveaux de littératie et les clients du programme d’AFB. Afin de fonctionner dans une société moderne comme la nôtre, il est plus avantageux de se retrouver dans les niveaux 3 et plus de littératie.

Définitions

problèmes

Littératie

« Le terme littératie se rapporte à la lecture de textes écrits et ne concerne ni la compréhension ou la production orale, ni la production de textes écrits. » (Desrosiers, H., p.25, 2015) P. ex. lire le mode d’emploi sur l’étiquette d’un produit de nettoyage, calculer la monnaie à rendre sur un achat, ouvrir une session avec un compte d’utilisateur sur un ordinateur.

NIVEAU 1

• Lire des textes relativement courts.

• Situer une information qui est identique ou similaire à celle donnée dans la question.

Numératie

NIVEAU 2

• Effectuer des mises en correspondance entre le texte et l’information.

• Paraphraser ou effectuer des inférences de niveau peu élevé.

NIVEAU 3

• Comprendre des textes longs et denses et des structures rhétoriques pour effectuer convenablement les tâches.

• Cerner, interpréter ou évaluer une ou plusieurs informations.

« Évaluer la manière dont les concepts mathématiques sont appliqués dans le monde réel, et non pas de déterminer si une personne peut résoudre un ensemble d’équations de façon isolée. » (Statistique Canada, 2013) P. ex. suivre le mode de préparation d’une recette, calculer sa part de l’addition au restaurant, y compris le pourboire, envoyer et recevoir des courriels.

NIVEAU 1

• Appliquer des procédés simples (compter, trier, effectuer des opérations arithmétiques simples…).

NIVEAU 2

• Appliquer plus d’un procédé (calcul avec des nombres entiers ou avec décimales; l’interprétation de données et de statistiques...).

Résolution de problèmes

NIVEAU 3

• Comprendre des informations mathématiques qui peuvent être moins explicites.

« L’utilisation des technologies numériques, des outils de communication et des réseaux pour acquérir et évaluer des informations, communiquer avec les autres et accomplir des tâches pratiques. » (OCDE, 2014) P. ex. interpréter un plan de projet pour déterminer s’il faut apporter des modifications aux échéanciers ou aux activités, comparer les coûts et les services de plusieurs fournisseurs pour choisir un forfait de téléphone cellulaire...

NIVEAU 1

• Appliquer des procédés mathématiques de base dans des contextes concrets et familiers.

NIVEAU 2

• Définir l’objectif du problème.

• Raisonner par inférence.

NIVEAU 3

• Utiliser des outils pour s’approcher de la solution.

• Réagir à des résultats inattendus ou à des impasses.

et exemples des exigences des niveaux 1, 2 et 3 en littératie, en numératie et en résolution de

Cadre des compétences essentielles

Le cadre du CLAO a été conçu initialement en se basant sur le cadre des compétences essentielles que le fédéral a développé. Ces compétences sont :

• lecture de textes

• utilisation de documents

• calcul

• rédaction

• communication orale

• travail d’équipe

• capacité de raisonnement

• informatique

Il est admis que les personnes possédant un faible niveau de « compétences fondamentales sont à risque de perdre leur emploi et d’avoir de la difficulté à réintégrer le marché du travail » (COFA, 2021). De plus, les exigences découlant des progrès technologiques tendent à favoriser les personnes possédant des compétences socio-émotionnelles plus élevées leur permettant de s’adapter à la réalité du quotidien en transformation et de s’épanouir (Palameta, B., et al., p.1, 2021).

Cadre des Compétences pour réussir

Depuis 2021, le gouvernement canadien utilise un modèle mis à jour des Compétences pour réussir. « Les compétences mises de l’avant sont nécessaires, tant pour le marché du travail moderne que pour la vie au quotidien. Le modèle proposé répond également à la demande croissante des employeurs en matière de compétences socio-émotionnelles dans tous les secteurs d’activités. » (Société de recherche sociale appliquée, p.1, 2022)

L’appellation Compétences pour réussir a permis d’ouvrir un dialogue dans les milieux de travail encore frileux de parler en termes de besoin en alphabétisation (Shohet, L. et Coutant, I., p.22, 2019).

Depuis l’automne 2023, le ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences (MTIFDC), qui soutient le programme d’AFB par l’intermédiaire d’Emploi Ontario, fait appel à son réseau de fournisseurs de services à travers la province afin qu’il mette à jour et développe de nouvelles ressources en fonction du cadre des Compétences pour réussir

Les 9 Compétences pour réussir ciblées par le gouvernement fédéral

Source : Emploi et Développement social Canada (2021)

Pour les nouvelles embauches,

67% 52%

Source : COFA (2021)

des employeurs recherchent des compétences générales (ex. l’adaptation, la résilience, la créativité...)

des employeurs recherchent des compétences techniques

L’appellation Compétences pour réussir a permis d’ouvrir un dialogue dans les milieux de travail encore frileux de parler en termes de besoin en alphabétisation.

Shohet, L. et Coutant, I. (2019)

Un programme structuré

Les formations de l’AFB s’adressent aux personnes se situant en-dessous du niveau 3 en littératie, numératie et littératie informatique. Les fournisseurs de services sont au cœur de la coordination des services tout en n’étant qu’une étape dans le parcours des personnes apprenantes les menant ultimement à l’emploi. Tous les centres de formation ainsi que le programme de Formation à distance (F@D) de la COFA offrent quatre principaux services.

2 3 4

Information et aiguillage

Lorsqu’un adulte communique avec un agent du Programme AFB, cette personne obtient des renseignements sur le type de formation et les cours offerts. L’agent veille à bien capter les besoins de cette dernière afin de l’aiguiller vers le type de formation et les cours qui lui conviendraient le mieux.

Évaluation Formation Suivi après la formation

Avant d’entamer toute formation, l’adulte souhaitant poursuivre une formation doit réaliser une évaluation diagnostique pour faire le bilan de ses acquis. Le personnel formateur du Programme AFB se sert des résultats de cette évaluation afin de créer, de concert avec l’adulte, le plan d’apprentissage individualisé (p. ex. voie de transition, objectifs, cours, évaluations, suivis, support et soutien, etc.). C’est à cette étape que l’adulte devient une personne apprenante.

S’ensuit la formation qui prend différentes formes : en présentiel dans un centre de formation, en mode virtuel ou en formation mixte (en présentiel et en virtuel) et qui porte sur différentes compétences (l’acquisition de savoirs, savoir-être et savoir-faire), selon le plan d’apprentissage. La formation est adaptée à la voie de transition de la personne apprenante. Tout au long de son parcours d’apprentissage, la personne apprenante a le soutien complet de l’équipe de formation.

Les fournisseurs de services du programme AFB effectuent des suivis auprès de leurs clientèles aux 3, 6 et 12 mois une fois la formation terminée. Ainsi, ils peuvent mesurer les incidences des formations sur les objectifs définis par leurs clientèles et leur offrir du soutien additionnel.

« Les fournisseurs de services sont au cœur de la coordination des services tout en n’étant qu’une étape dans le parcours des personnes apprenantes les menant ultimement à l’emploi. »

Une approche client positive

Les formations du Programme AFB mettent de l’avant une approche andragogique axée sur les tâches et sur la transition. Elles tiennent compte du fait que l’adulte apprend d’une façon qui diffère de l’enseignement aux paliers élémentaire et secondaire. La formation prend comme point de départ les acquis de la personne apprenante. Elle lui permet ainsi d’améliorer ses compétences de sorte à atteindre ses objectifs rapidement. Elle lui permet de parvenir au niveau de compétences 3, niveau considéré nécessaire pour composer avec les exigences de la vie quotidienne et du travail dans une société complexe et évoluée.

Les personnes apprenantes se situant en-dessous du niveau 3 constituent une clientèle particulière. Ces personnes font face à de nombreux défis quand elles participent à des formations à distance, notamment des difficultés en lecture, un faible niveau de littératie numérique et des difficultés à utiliser les plateformes d’apprentissage. Ces facteurs ont une incidence directe sur le taux de rétention, ce qui oblige les personnes intervenant dans le domaine à innover constamment.

Approche d’accompagnement holistique (wrap-around)

Les fournisseurs de services ont recours à une approche holistique. Le contact en centre de formation se fait en personne avec la personne apprenante et sur une base quotidienne dans des programmes d’apprentissage en mode hybride. Des liens plus étroits se forment alors et il est courant de voir le personnel des centres offrir de l’appui à la recherche d’emploi. En outre, les personnes apprenantes reviennent fréquemment une fois leur formation terminée pour les informer des suites de leur formation, pour célébrer les succès ou obtenir du soutien additionnel.

Les membres du réseau de la COFA offrent déjà divers services liés à cette approche bien connue du milieu des organismes venant en aide aux nouveaux arrivants. Dans les centres de formation, cela comprend les éléments suivants :

• Une aide à la formation qui se traduit par des frais pour le transport, le gardiennage, etc.

• Un accompagnement soutenu pour rassurer la personne apprenante qui peut avoir à composer avec :

• un manque d’estime de soi;

• des enjeux de santé mentale (p. ex. personnes ayant vécu des traumatismes, réfugiées ou personnes ayant subi de l’abus sous diverses formes);

• des troubles d’apprentissage.

• De l’aiguillage vers d’autres ressources d’appui plus spécialisées.

• De l’aide à la recherche d’emploi (rédaction de cv, aiguillage vers un employeur, etc.).

Un réseau professionnel

Les membres du personnel travaillant dans les centres de formation qui offrent des services aux personnes apprenantes sont formés pour intervenir auprès de la clientèle adulte. C’est grâce à ses effectifs que le réseau offre un service de qualité et innovant qui permet d’améliorer la vie des personnes adultes apprenantes.

La COFA voit au développement professionnel des membres du réseau afin qu’ils soient bien équipés en matière de compétences et de ressources pour soutenir les adultes en formation.

Type de clientèle

« Le vocabulaire et la technologie ont changé, mais la nature des besoins, soit de résoudre des problèmes, reste la même. [...] Ce n’est pas les besoins des gens qui ont changé, mais la vie tout autour. »

Toukaleh, M. (2018)

« Le Programme d’alphabétisation et de formation de base de l’Ontario s’adresse aux Ontariennes et Ontariens de plus de 19 ans vivant en milieu urbain ou rural de quatre groupes culturels et linguistiques : autochtones, francophones, personnes sourdes et anglophones. » La COFA est responsable du groupe culturel francophone. Les personnes apprenantes sont classées dans deux catégories distinctes selon leur situation d’apprentissage. La première permet d’offrir des

services aux personnes sans emploi ou recevant du soutien au revenu. La seconde vise les personnes avec emploi, « mais qui ont besoin d’approfondir leurs compétences en littératie et leur formation de base pour maintenir à niveau ou accroître leurs compétences professionnelles » (Gouvernement de l’Ontario, 2016). Il est important de noter que la formation en milieu de travail est encline à augmenter dans les années à venir.

Une grande proportion de la clientèle de nos membres ainsi que de notre programme de Formation à distance est :

4 500

Moyenne du nombre de clients servis par le réseau de la COFA chaque année*

*Ce chiffre peut varier selon les contextes économique et social.

24 et 54 ans

âgée entre plus vieillissante en milieu rural

PERSONNE FRANCOPHONE

La reconnaissance des francophones de l’Ontario repose principalement sur la définition inclusive de la population francophone développée par le gouvernement ontarien en 2009. Ainsi, sont considérées comme francophones toutes les personnes « dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais mais qui ont une bonne connaissance du français comme langue officielle et qui utilisent le français à la maison, ce qui comprend un grand nombre de nouveaux arrivants en Ontario ». Cette définition reconnaît aussi les « personnes de langue maternelle française qui comprennent le français, mais ne peuvent plus soutenir une conversation dans cette langue ». Indépendamment de leur histoire linguistique, les personnes apprenantes aspirent à travailler, à devenir plus autonomes, à améliorer leurs conditions de travail ou encore à aider leur famille et leur communauté à s’épanouir. Ces francophones sont d’ici et de plus en plus d’ailleurs.

Sources : Gouvernement de l’Ontario, 2009; Bérard-Chagnon, J., p. 21, 2015; Ministère des Affaires francophones, p.13, 2022

Un excellent taux de pénétration du marché

Les francophones de l’Ontario représentent 4,7 % du poids démographique de la province et selon les statistiques du MTIFDC, les francophones représentent 7,3 % des personnes utilisant les programmes AFB.

4,7 %

7,3 %

poids démographique de l’Ontario personnes utilisant les programmes AFB

Ce que rapporte l’AFB à l’Ontario

Fromagerie

nous

fait appel au Centre Moi j’apprends. Celui-ci nous a aidés à dresser le bilan des compétences de nos employés et à développer un plan de formation pour bien les préparer à utiliser nos nouveaux équipements. L’aide et le soutien prodigués par le Centre Moi j’apprends pour nous accompagner à développer des formations en français adaptées à nos besoins et nos employés ont été essentiels à la réussite du démarrage de notre nouvelle usine, à la reprise de nos activités et à la création de nombreux emplois. »

Fromagerie St-Albert, Est-Ontarien (Perfectio, 2019)

La formation professionnelle a des retombées positives

• Le rendement sur le capital investi dans la formation professionnelle peut atteindre 23 % et une augmentation du maintien en poste de 8 %. (Emploi et Développement social Canada, Compétences pour réussir : L’évolution des compétences essentielles, présentation Power Point – document de travail)

• Une augmentation moyenne de 1 % des compétences en alphabétisation de la main- d’œuvre « pourrait contribuer à une augmentation de 3 % du PIB et à une augmentation de 5 % de la productivité ». (Murphy, S.T. et Lane, J., p.4, 2018)

formation en cours

mène à une amélioration des compétences

L’alphabétisation et la formation de base sont non seulement importantes pour développer des capacités pour travailler et pour apprendre, mais elles touchent directement leur (les adultes) qualité de vie (Murphy, S.T. et Lane, J., p.17, 2018). Il est démontré que les liens entre pauvreté et alphabétisation sont directs. Cela influence donc les chances d’obtenir un emploi ou de réduire la durée de la période de chômage. Des « preuves récentes démontrent clairement que l’alphabétisation a une nette influence positive non seulement sur les compétences, mais aussi sur le rendement au travail, les possibilités en matière d’emploi, le niveau du revenu et la rétention à long terme » (Collège Frontière, p.7, 2019)

« À la suite de l’incendie qui a détruit la

St-Albert,

avons

La

d’emploi

Les avantages de la littératie sont nombreux :

Avantages économiques

• Réduire les risques d’être au chômage

• Accroître la participation au marché du travail (réduire la pénurie de main-d’œuvre)

• Obtenir des revenus plus élevés

• Mettre en œuvre les changements structurels et technologiques nécessaires pour hausser la productivité et assurer la compétitivité des entreprises

• Hausser la productivité au travail

• Permettre le retour aux études (par exemple, programme Accès carrières Études (ACE), DÉSO...)

Avantages sociaux (communautaires)

• Faciliter l’intégration des nouveaux arrivants à la communauté d’accueil

• Participer à des activités bénévoles ou associatives d’engagement social, citoyen et politique

• Améliorer l’estime de soi, la résilience et la confiance

• Encourager l’engagement civique

Avantages santé

• Vivre plus longtemps et en meilleure santé

• Prendre une part active dans la prise en charge de sa santé et de son entourage

Collège Frontière (2019)

« Des preuves récentes démontrent clairement que l’alphabétisation a une nette influence positive non seulement sur les compétences, mais aussi sur le rendement au travail, les possibilités en matière d’emploi, le niveau du revenu et la rétention à long terme. »

Sources : Bérard-Chagnon, J., p.17, 2015; Conseil canadien sur l’apprentissage, p. 17, 2007; Collège Frontière, p. 4, 2019; COFA, 2021; Community Literacy of Ontario (2018)

Particularités du contexte minoritaire

Dispositif d’apprentissage monolingue

En général, dans les milieux académiques, l’offre de formation s’appuie, dans une large mesure, sur une logique centrée davantage sur le dispositif plutôt qu’une logique émanant des besoins des adultes vivant dans des contextes parfois multilingues et complexes. Le milieu minoritaire n’échappe pas à cette tendance. Dans ce sens, les services de formation et de développement des compétences des adultes visent à développer des activités d’apprentissage qui supposent l’usage d’une seule langue, favorisant ainsi des dispositifs monolingues moins complexes. Cela dit, il serait important de porter une attention particulière aux contextes linguistiques minoritaires (et des littératies multiples qui en émanent) si l’on veut mieux comprendre les limites des approches monolingues. Qui plus est, la plupart des cadres de compétences et curriculum en éducation des adultes postulent au départ l’existence d’une expérience linguistique uniforme (quelle que soit la langue utilisée), ce qui est rarement le cas chez les francophones du Canada qui vivent en situation minoritaire. Les milieux minoritaires ne sont pas homogènes et la nature de l’usage d’une deuxième langue varie d’une communauté à l’autre et d’un milieu de travail à l’autre. Il devient alors extrêmement complexe de produire un éventail représentatif de tâches d’apprentissage authentiques et uniformes pour l’ensemble des milieux.

Défi de l’autoidentification de ses besoins comme francophone

Certains décrivent le choix de la langue de formation pour les francophones minoritaires comme étant un comportement typique du « complexe du minoritaire », qui se retrouve constamment dans un rapport de force complexe entre l’affirmation de son identité culturelle et l’intégration stratégique à la culture dominante. Une bonne partie de l’explication provient du fait que ces adultes vivent dans des contextes où se côtoient deux langues (parfois plus) : leur langue première (le français) et la langue d’usage dans différents contextes professionnels et personnels (l’anglais). Dans ces conditions, ils ont développé des habitudes (muscles des compétences) liées aux tâches qu’ils effectuent généralement en milieu anglo-dominant (p. ex. tâches du milieu de travail, tâches liées aux affaires publiques comme des sondages sur les compétences, etc.), et ils vont choisir d’exécuter ces tâches dans la langue d’usage. On parlera alors de littératies multiples développées en réponse à l’évolution des besoins de son milieu de vie. Cette réalité sociologique influence fortement la perception de ses propres besoins et l’utilisation stratégique de la langue pour répondre à ses besoins.

Source : Les grandes enquêtes internationales sur les compétences des adultes : Des enjeux andragogiques pour les milieux linguistiques minoritaires; apprendre du passé, préparer l’avenir. Lurette, D., juillet 2013

C’est pour ces raisons parmi tant d’autres, qu’une simple traduction de ressources de l’anglais au français ou encore un montage andragogique qui ne tient pas compte du besoin et du contexte de l’adulte apprenant ne suffisent pas.

Nos assises

Réalité des francophones en milieu minoritaire

La démographie franco-ontarienne est grandement influencée par le vieillissement de la population qui, en moyenne, est plus âgée que l’ensemble de la population de la province. L’immigration récente joue un rôle important dans le changement de visage de la francophonie ontarienne.

Historiquement, la population franco-ontarienne qui évolue en situation linguistique minoritaire a du rattrapage à faire en matière de scolarisation en comparaison avec son homologue anglophone (Bérard-Chagnon, J., p. 15, 2015). Il est à noter que les travailleuses et travailleurs qui détiennent des formations en français travaillent souvent dans des milieux majoritairement anglophones. Cependant, le fait de travailler en anglais exige des modifications et des compromis, puisqu’il ne s’agit pas seulement de traduire des documents de l’anglais au français pour assurer un milieu de travail accessible aux francophones. Une adaptation est souvent nécessaire pour tenir compte du niveau de langue comprise et acquise en milieu de travail ainsi que de certains contextes liés aux particularités provinciales et territoriales, voire régionales.

Charte canadienne des droits et libertés

L’article 23 de la Charte confirme, entre autres, les droits en matière d’éducation pour les enfants des communautés francophones en situation minoritaire à travers le Canada.

Loi sur les langues oficielles

Grâce à la Loi sur les langues officielles, le gouvernement fédéral a l’intention de permettre aux communautés francophones en situation minoritaire de « s’épanouir et de profiter des mêmes avantages que le reste de la population ». (Commissariat aux langues officielles, 2022)

Loi sur les services en français

Par la Loi sur les services en français, le gouvernement de l’Ontario s’assure qu’une offre formelle de services en français est disponible dans les vingt-six (26) régions désignées de la province, dont celle de l’éducation offerte aux adultes.

Politique d’aménagement linguistique de l’Ontario pour l’éducation postsecondaire et la formation en langue française

C’est en Ontario que l’on retrouve la plus grande communauté francophone du Canada hors Québec (Gouvernement de l’Ontario, 2021). Malgré leur proportion, les Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens peinent toujours à accéder à certains services en français. Pour améliorer la situation, la Politique d’aménagement linguistique (2004) de l’Ontario pour l’éducation postsecondaire et la formation en langue française « a été élaborée afin d’améliorer la capacité des institutions partenaires d’enseignement postsecondaire et de formation de langue française et bilingues de répondre, en contexte minoritaire, aux besoins spécifiques de la communauté francophone plurielle de l’Ontario » (Ministère de la Formation et des Collèges et Universités, p. 10, 2011).

« Les gouvernements doivent reconnaître que l’alphabétisation est non seulement une priorité politique, mais aussi un droit humain fondamental. »

Collège Frontière (2019)

L’accès à des services, à l’éducation et à la formation en français en Ontario repose sur des lois et des politiques fédérales et provinciales, dont celles-ci :

La clientèle diversifiée et les approches adaptées

Au départ, la clientèle de l’AFB était principalement composée de personnes analphabètes. Aujourd’hui, notre clientèle s’est diversifiée : personnes analphabètes fonctionnelles, nouveaux arrivants, réfugiés, personnes à la recherche d’emploi, personnes en formation en milieu de travail, jeunes décrocheurs, etc. Ce changement du paysage-client nécessite de revoir nos approches à la formation afin qu’elles soient adaptées à la diversité des besoins de ces nouvelles clientèles. Sans compter que le virage numérique nous force à revoir nos approches de livraison ainsi que nos contenus de formation. Pour ce faire, des fonds additionnels ainsi que du temps de développement et de formation destinés aux praticiennes et aux praticiens sont nécessaires.

Continuum de l’éducation en langue française

Le secteur francophone de l’alphabétisation et de la formation de base en Ontario est un écosystème unique, créé en grande partie par le développement du continuum de l’éducation des adultes et desservi par trois types de fournisseurs de services, soit les centres communautaires, les conseils scolaires et les collèges. Cependant, ce continuum n’inclut pas pour le moment de façon distincte le secteur de la formation et de l’AFB en particulier. L’AFB s’inscrit dans le postsecondaire qu’on associe principalement aux institutions. De ce fait, les centres communautaires sont laissés pour compte. Or, ces centres offrent une souplesse dans la conception de formation adaptée aux besoins des adultes faisant face à de nombreux obstacles à l’apprentissage, ce que les institutions ne peuvent offrir. Ces centres sont en mesure de composer avec les adultes de niveau 1 de littératie qui ne font pas l’objet des formations offertes par les collèges ou les conseils scolaires. Cet état de fait a une incidence sur la place qu’on accorde à l’AFB dans les instances décisionnelles des divers ministères et programmes touchés par nos services, affecte la hauteur du financement qui nous est alloué et le référencement de clients.

« On répond aux pénuries de besoins de maind’œuvre, on répond ponctuellement aux défis du marché de l’emploi, on joue les pompiers, mais le vrai défi, c’est de construire une nouvelle humanité pour le futur, ou, pour le Canada, de construire le citoyen du XXIe siècle. »

Daniel Baril, Perfectio, Printemps 2023

Le financement des centres de formation en AFB

Bien qu’en Ontario le secteur de l’AFB soit soutenu financièrement par le gouvernement provincial, le financement demeure insuffisant puisque les centres doivent composer avec :

• la réalité complexe de former une clientèle francophone en milieu majoritairement anglophone

• le recrutement et la rétention de personnel qualifié et francophone

• les défis d’avoir à adapter la pratique aux nouvelles exigences du virage numérique accéléré et du cadre des Compétences pour réussir

• les nouveaux types de clientèles qui nécessitent des contenus de formation et des approches de livraison adaptés

• le temps nécessaire au développement de partenariats dans leur communauté De plus, le fait que le secteur communautaire soit entièrement responsable des services et du soutien offerts aux personnes de Niveau 1 ou inférieur pose des défis de taille aux centres qui doivent redoubler d’ardeur pour assurer une sensibilisation et une accessibilité aux programmes offerts (Shohet, L. et Coutant, I., 2019).

Coordination de services

Lorsqu’il est question de personnes ayant de faibles niveaux de compétences en littératie, la première étape de la coordination de services en formation et en éducation pour les francophones devrait passer par le programme d’alphabétisation et de formation de base. Cette première étape, dès l’entrée dans un programme d’employabilité, est essentielle à la réussite de leur parcours d’apprentissage, de leur accès à l’emploi et de leur maintien en emploi, ainsi qu’à leur épanouissement économique, social et communautaire. Or, les programmes d’employabilité en Ontario travaillent peu avec les programmes d’AFB lors de l’évaluation d’une personne à son arrivée dans l’un de leurs programmes.

Développement de partenariats

Bon nombre de nos clients viennent directement à nous, mais force est de constater que la population ne connaît pas nos services. C’est la raison pour laquelle nous comptons sur les aiguillages de clients d’autres programmes d’Emploi Ontario et d’Ontario au travail ainsi que ceux provenant de partenariats avec des organismes de la communauté (aide juridique, services de santé, conseils scolaires, municipalités, immigration…). Le développement de ces partenariats nécessite du temps pour faire connaître l’AFB et sensibiliser de nouveaux partenaires aux avantages de former leur personnel ou de diriger leurs clients vers nos services afin de rehausser leurs niveaux d’alphabétisation. Qui dit temps, dit argent.

Transformation d’Emploi Ontario

Pour le moment, l’AFB ne fait pas partie de la transformation d’Emploi Ontario, qui consiste à embaucher des gestionnaires de système de services à titre d’intermédiaires entre le gouvernement provincial et les fournisseurs de services en employabilité sur le terrain. Cependant, sans toutefois être sous la gestion des nouveaux gestionnaires de système, qui pour le moment concentrent leurs efforts auprès des centres d’emploi, l’AFB doit faire partie intégrale du processus d’évaluation initiale de la personne, dès son entrée dans un programme d’employabilité.

Ressources humaines

Rétention et embauche de ressources francophones qualifiées

Il est difficile de trouver des ressources francophones qualifiées (personnel de gestion et de formation), particulièrement dans les régions éloignées des grands centres.

La relève

Les gestionnaires de centres travaillent depuis de nombreuses années à trouver des solutions durables et anticipables pour assurer la rétention du personnel et voir à la relève. Pour la plupart, ces gestionnaires sont des militantes et des militants de la première heure, et doutent de l’adhésion de la nouvelle génération de gestionnaires à travailler dans les mêmes conditions. La relève des centres est une question préoccupante pour le réseau.

Vision pour l’avenir - Passons à l’action

Une évaluation en AFB dès l’entrée d’une personne dans un programme d’EO

• Afin d’assurer que la personne se trouve un emploi rémunéré adéquatement et qu’elle le maintienne,

• Afin d’assurer une coordination de services fluide entre les programmes d’EO et le programme d’AFB pour lequel l’aiguillage de la clientèle est essentiel,

• Afin que le contribuable épargne des frais associés au retour d’une personne dans les programmes d’EO après moins d’un an en emploi,

• Et afin que les gestionnaires de système de services (GSS) atteignent les résultats attendus,

• Une personne ayant possiblement un faible niveau de littératie est évaluée en AFB dès son entrée dans un programme d’Emploi Ontario (EO),

• Le questionnaire d’évaluation commun intègre les améliorations suggérées par la COFA afin de tenir compte des besoins possibles en AFB de la personne.

Un financement adéquat

• Pour soutenir le développement d’une offre adaptée aux besoins du marché, des compétences du 21e siècle et de la diversité des clientèles,

• Pour tenir compte de la réalité complexe de former une clientèle francophone en milieu majoritairement anglophone, du temps et des coûts que cela encourt,

• Pour assurer des conditions de travail pour les intervenantes et les intervenants du domaine qui soient concurrentielles avec des offres similaires sur le marché et selon la localité, et qui tiennent compte de l’inflation et de la rareté des ressources,

• Pour renforcer le réseau de la COFA afin qu’il soit en mesure d’offrir des programmes et services efficaces et efficients dans les cinq (5) régions de l’Ontario (Nord, Est, Sud-Ouest, Centre-Est et Centre-Ouest),

• Pour que la COFA soit un des piliers essentiels pour soutenir la coordination régionale de ces services,

• Pour que la COFA poursuive ses activités de recherche et développement en matière de données probantes/ statistiques du milieu quant au ciblage de nouveaux segments de la clientèle et à la réflexion et à l’analyse au moyen de symposiums ou forums municipaux, régionaux ou provinciaux,

• Un financement adéquat est attribué à la COFA et à ses membres.

• Avec la collaboration des parties prenantes du continuum de l’éducation en langue française initié par les ministères de l’Éducation et des Collèges et Universités reconnu dans la Politique d’aménagement linguistique (PAL) en Ontario,

• En collaboration avec le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC) et

le secteur de l’éducation à l’échelle pancanadienne,

• L’AFB s’inscrit dans la composante postsecondaire au sein des continuum de l’éducation provincial et national, occupant une place distincte. Par surcroît, l’apprentissage tout au long de la vie y est reconnu dans son mode formel, non formel et informel.

Continuum de l’éducation et apprentissage tout au long de la vie

Ensemble pour réussir! L’AFB change des vies

RÉFÉRENCES

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