Ebook 209

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Cela faisait déjà plusieurs minutes que Job attendait son train. Il était six heures passées, on apercevait à peine le soleil et le froid commençait à lui ronger la peau. Il y avait peu de monde en ce dimanche matin dans la gare de Saint-Malo, seulement quelques hommes, quelques femmes, ainsi qu'un couple qui se regardait amoureusement. Tout cet amour faisait remonter en lui des souvenirs en compagnie de Maryse, son ancienne compagne. Elle avait laissé tomber Job pour un autre homme, Léon, bel homme, bien bâti et d'un charme incomparable. Maryse l'a quitté aussi car il buvait beaucoup, il disait que l'alcool le rendait plus sociable. Un soir de printemps, Job les avaient surpris enlacés entre deux bottes de foin à la ferme où il était engagé en tant que garçon de ferme. Quelques semaines plus tard, un drame se produisit, un tonneau s'enflamma et la ferme brûla. Les propriétaires, monsieur et madame Le Jeune, se virent obligés de renvoyer Job par manque de moyen pour rénover la ferme. Job se senti abandonné, il n'avait plus d'argent, plus de foyer, plus de compagne. Jusqu'au début de l'hiver, il trouva refuge chez un ami, Jean, il couchait dans une minuscule et inconfortable pièce sous l'escalier, ne pouvant plus supporter cela, il remercia son ami et décida donc de rentrer dans sa commune de naissance, Bannalec. Job écrivit plusieurs missives à ses parents pour leur expliquer sa situation, ce sont des gens très bon et généreux, ils envoyèrent à Job les francs dont il avait besoin pour payer le train. Il se disait qu’en allant à Bannalec il pourrait y trouver du réconfort auprès de sa famille, du travail et peut être y rencontrer sa future épouse.

Les cloches de l'église Notre Dame de Grève sonnèrent la septième heure de la journée. Job fut soulagé lorsque son train entra en gare quelques minutes plus tard. Le vert émeraude du train rajoutait de la couleur dans ce tableau sombre et fade qu'est la ville de Saint Malo en ce mois de janvier. Quelques heures plus tard, il s'était endormi sur son siège en velours rouge, accablé par la fatigue et la bouteille d’alcool qu'il avait bu. Aux alentours de midi, il arriva à la gare de Quimper, et avec les quelques francs qu'il lui restait, il paya une diligence en direction de la maison de ses parents à Bannalec. Sur le chemin, il reconnut chaque endroit parfaitement, il les connaissait bien, il passait par là tous les jours il y a déjà plusieurs années ; la maison de Mr Kerig,


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