Natalia David FOENKINOS, Charlotte, Gallimard. ___________________________________________________________________________
« C’est toute ma vie… »
Charlotte Salomon, peintre affirmée mais très renfermée sur elle-même. Elle peint pendant des heures entières, ses peintures racontent sa vie. Elle s’inspire en illustrant sa famille, des rencontres qu’elle a faites tout au long de sa vie. Peindre est son seul échappatoire, elle peindra en chantant également. Pourquoi mêle-t-elle le chant avec la peinture, peut-être à cause du fait que sa mère faisait du piano, mais aussi sa belle-mère également, chanteuse d’opéra. Elle affronte les horreurs de la montée du nazisme dès 1933 puis celles de la guerre. Charlotte découvrira un lourd secret de famille sur la mort de sa mère, elle va découvrir également la force de ses sentiments intenses envers « Alfred » son premier amour. Dans ce roman, David Foenkinos nous raconte son histoire, et en parallèle sa « rencontre » avec l’œuvre de Charlotte Salomon, et sa quête effrenée des témoins du passé. On découvre ainsi l’enfance et une partie de la vie de Charlotte, la perversité des nazis, l’exclusion progressive des Juifs de la nation allemande, puis les horreurs de la guerre, alors que les soldats allemands embarquaient tous les Juifs dans des camps dans le cadre de la « solution finale ». La vie de Charlotte, sera semée d’embuches, de périples, mais aussi de grands moments de joie. On découvre en arrière-plan la réalité de l’époque, les conditions de vies. Elle subira une fin touchante. Centré sur la vie du personnage principal « Charlotte », ce roman évoque également les destins tragiques de ses ancêtres, qui ont opté pour le suicide… Un lien, une histoire familiale un peu sinistre. Tous différents, sauf Charlotte, qui pourtant avait calculé l’année de sa propre mort, 1953… Ecrit comme un poème, en phrases courtes et simples, ce roman oblige le lecteur à « aller à la ligne pour respirer », comme nous y invite l’auteur, peut-être pour puiser à chaque fois la force de continuer la quête en sa compagnie, en s’élevant au dessus du drame pour rencontrer l’artiste.