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MOUVEMENT MODERNE: UN PIVOT DANS L'HISTOIRE INTERESSANT POUR DÉFINIR L'ARCHITECTURE ?

Au cours des millénaires, la définition de l'architecture a été un sujet abordé maintes fois. Néanmoins, selon différentes cultures et en fonction des différentes époques, on observe une constante impermanence de cette dernière. S'agit-il d'une question impossible, de ces questions condamnées à être éternellement posées et à rester sans réponse ? Du traité de Vitruve Da architectura datant du premier siècle avant J.C. à la Chartes d'Athène du siècle dernier, plusieurs textes présentant leurs interprétations nous ont offerts comme héritage de la longue histoire commune de l'humanité. Ceci est sans mentionner les bâtis conservés jusqu'à nos jours pour lesquels ces textes proposent des manières d'aborder cet "art de bâtir" ou auxquels ils s'avèrent à donner un sens a posteriori. Il est important de noter que ces textes sont de formes et de fonds amplement variées et surtout révélateur du caractère multidisciplinaire de l'architecture. Flouttant souvent les démarcations entre les différents domaines de connaissances de l'Homme et se présentant comme des textes généralisant qui proposent une manière d'habiter le monde.

Dans cette continuité de définition et redéfinition de l'architecture, le mouvement moderne porte son importance du fait qu'il soit une période charnière. C'est-à-dire d'une part, il représente l'avènement d'une graduelle concrétisation d'idéologies qui font leurs commencements à la Renaissance, mais d'une autre, il est aussi une période où il y a eu un tournant et ces idéologies sont remises en question. Vue dans l'ensemble : tous les mouvements après la Renaissance, en quelques sortes, alimentent le modernisme et tous les mouvements après le critiquent. Il n'y a pas eu un autre mouvement après la renaissance avec des idéologies assez fortes. De ce fait, ce mouvement peut être un élément clé pour arriver à notre but de définir ce qu'est l'architecture. Il nous sert de matière de réflexion relativement restreinte, et en ce, d’élément déclencheur de problématiques traitées autant dans leurs dimensions architecturales que philosophiques.

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PHILOSOPHIE: QUEL LIEN À L'ARCHITECTURE?

Si les historiens et théoriciens de l'architecture relèvent les différentes mutations stylistiques et théoriques aux regard des époques et proposent une optique chronologique, l'architecture étant une notion d'une complexité importante qui nécessite une analyse quasiment herméneutique, leurs discours ne s'est pas pour autant éloigné d'une réflexion générale sur l'évolution culturelle de l'Homme. Comme indiqué dans le préambule, la discipline de la philosophie s'intéresse à l'architecture et vient éclairer une partie de cette réflexion culturelle. Elle relève l'évolution des pensées en soi qui alimenteraient l'architecture.

Comme indiqué auparavant, on prend la philosophie comme la première animatrice de toutes possibilités, qui précède l'architecture et la dicte. En ce sens, il sera question ici d'analyser les fondements philosophiques des théories du mouvement moderne. Pour se faire, on choisit de passer par l'histoire de l'architecture et la théorie de l'architecture pour pouvoir expliciter ces fondements.

QUELLE PHILOSOPHIE ?

Si la philosophie est l'outil utilisé ici pour faire notre analyse, elle reste pour autant très vaste comme discipline à appliquer sur l'architecture. Il reste alors la tâche de rétrécir notre champ et de choisir quelle branche de la philosophie à appliquer. Dans la philosophie, il existe, selon notre compréhension contemporaine, plusieurs branches qui étudient le vaste domaine des pensées. Pour schématiser, la logique, la métaphysique, l’éthique et l’esthétique sont les grandes branches de la philosophie. Tandis que les deux dernières discutent du bien et du beau respectivement, la logique et la métaphysique discutent du vrai. Ce qui nous intéresse ici est la recherche du vrai. On se contente donc des deux premiers.

Tandis que la logique s'occupe du processus de raisonnement afin d'arriver à la vérité, la métaphysique s'occupe de la connaissance du monde en tant que telle, dissociée de toute expériences sensibles. En d'autres mots, elle s'occupe des questions qui dépassent la simple physique. La métaphysique se divise davantage en deux parties : l'ontologie et l'épistémologie. Tandis que la dernière s'occupe des principes d'établissement de la connaissance, l'ontologie s'occupe des questions fondamentales. Elle cherche à connaître l'être indépendamment de toutes déterminations particulières.

Si notre but est de s'interroger sur les fondements philosophiques des théories du mouvement moderne afin de proposer une ou des définition (s) de l'architecture, l'ontologie est la branche qui nous intéresse pour notre démarche, du fait qu'elle s'occupe des questions les plus fondamentales.

En quoi l'ontologie peut nous permettre d'arriver à une ou des définition(s) de l'architecture ?

En adoptant une réflexion ontologique, il est question ici, d'analyser la période du mouvement moderne et de venir à une ou des définition (s) de l'architecture. Bien évidemment, les relations que l'on cherche à tracer entre ontologie et architecture sont loin d’être causales. Tout effort à vouloir aligner directement les faits architecturaux à une notion philosophique demeure déraisonnable ou au mieux, vrais semblable. Mais comme tous les domaines de connaissance, l'architecture n'échappe pas aux avalanches conséquentielles des réflexions philosophiques d'une époque. Il me semble alors intéressant d'aborder l'architecture par cette perspective particulière. Le traitement de ce sujet n'est, de toute évidence, pas une entreprise nouvelle. Tout du moins, ma modeste réinterprétation, et les nouvelles analogies que je tenterais de dresser me poussent à me convaincre que cette exploration est digne d’une poursuite.

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