N°4 - Basique

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Numéro 4 - Mardi 27 novembre 2018

BASIQUE

Le monde en toute simplicité

Quel avenir pour le gouvernement israélien ? 6, 7 et 8

En France, le problème des immeubles à risques

Des féministes torturées en Arabie Saoudite

Le combat des femmes yézidies face à Daech

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EDITO On croyait que le mouvement #MeToo avait commencé à faire bouger les choses. Que les violences faites aux femmes allaient enfin entraîner les sanctions qu'elles méritent. Et pourtant. Pourtant d'après la justice irlandaise, il est encore possible en 2018, d'acquitter un violeur en raison de la tenue que portait sa victime. En réalité, il ne s'agissait d'ailleurs que d'un simple "string" sous ses vêtements. Et de façon immonde et totalement scandaleuse, l'avocate de l'accusé déclare que ''le choix de culotte de la jeune fille est une preuve irréfutable qu'elle cherchait ce soir-là un partenaire sexuel''. Défendre son client est une chose, insulter la liberté des femmes en est une autre. Deux possibilités s'imposent alors : soit cette avocate est prête à tout pour remporter ce procès, quitte à perdre tout honneur, soit sa "logique" est moyenâgeuse. Pire encore, le tribunal acquiesce à cet argument et en libérant le prévenu, condamne une victime de 17 ans à porter, toute sa vie durant, le fardeau de son viol. Alors même que la justice devrait être le premier rempart entre les femmes et leurs agresseurs, elle manque lâchement à son devoir. A partir du 25 novembre se tiendront une série de journées internationales contre les violences faites aux femmes. En cette période, nous sommes donc forcés de rappeler que non, porter un ''string'' n'a jamais été et ne sera jamais synonyme de consentement. HECKMANN Manon

Rédacteur en chef : HECKMANN Manon ; manon.heckmann@iscpalyon.net Rédaction : BCHINI Antoine, BOUQUEROD Clémence, CHEVALLIER Fabien, DUMUR Mathilde, JOLY Méric, LOPEZ Paulino, PELLOUX Juliette, ROSSIER Yann, THIEBAUD Octavien Crédits photos UNE : Brookings, Sipa Press, Léa Mandana, AFP Contact rédaction : Twitter @BasiqueMagazine ; basique.magazine@gmail.com Adresse : 47 rue du Sergent Michel Berthet 69009 LYON

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SOMMAIRE 4 5 6

POLITIQUE L’ex-Premier ministre macédonien obtient l’asile en Hongrie

FRANCE Interview de JeanClaude Le Driant sur les logements en péril

LE GROS DOSSIER Suite à la démission d’Avigdor Lieberman, quel avenir pour le gouvernement israélien ?

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TOP et FLOP La Maison Blanche rétablit l’accréditation d’un journaliste / En Irlande, un violeur acquitté

HUMANITAIRE En Arabie Saoudite, des féministes torturées

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L’ex-Premier ministre macédonien Zoran Zaev s’est exilé en Hongrie © AFP / Page 4

Jim Acosta, le journaliste ré-accrédité par la Maison Blanche © Business Insider / Page 9

CULTURE Les Filles du Soleil : le combat des Yézidies

TWITTOSPHERE Le #AskHerToStand lancé pour l’égalité hommefemme / Youtube négocie avec le Parlement européen

L'association 50:50 Parliament milite pour encourager la présence de femmes dans la politique ©5050Parliament.co / Page 12

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POLITIQUE

Asile politique hongrois pour l’ancien Premier ministre macédonien

Nikola Gruevski, ancien Premier ministre de la Macédoine © News 24

MACEDOINE

Après avoir fui son pays pour la Hongrie le 13 novembre, Nikola Gruevski a enfin obtenu le statut de réfugié politique. Le 20 novembre, le quotidien hongrois Magyar Időkqui confirme l’information, qui suscitait des interrogations sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. Nikola Gruevski devait se présenter à la police avant le 8 novembre pour commencer à purger sa peine. Mais, après avoir repoussé l’échéance au maximum, le 11 novembre, il s’enfuyait de Macédoine, passant par l'Albanie, le Monténégro et la Serbie, avant de trouver refuge en Hongrie, dans un hôtel de Budapest. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui par le gouvernement

macédonien le 12 novembre. Une demande d’asile controversée Après avoir exfiltré l’ancien Premier ministre grâce à une voiture diplomatique hongroise (information confirmée par l’Albanie le jeudi 15 novembre), le gouvernement de Hongrie a finalement décidé d’offrir à Nikola Gruevski le statut de réfugié politique. Selon Magyar Idők, toujours, l’Office hongrois de l’immigration aurait examiné avec attention l’affaire, déclarant contre toute attente avoir accepté la demande d’asile de l’ex-politicien, demandée

Mais qui est Nikola Gruevski ?

le 12 novembre. D’après des sources internes, l’Office estime que le ministre n’est pas en sécurité dans son pays, et qu’il est bel et bien persécuté par les siens, notamment à cause de son passé politique et de ses opinions. A contrario, le gouvernement macédonien affirme qu' ''aucune persécution politique n’avait été exercée'' à son encontre. La décision de l’Office est remise en cause sur les réseaux sociaux, où bon nombre pensent que Nikola Gruevski est privilégié grâce à sa proximité avec Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. BOUQUEROD Clémence

Après avoir été ministre du Commerce et de la Finance, Nikola Gruevski a été président du gouvernement macédonien quatre fois consécutives, entre 2006 et 2016. En parallèle, il était également le président du parti ‘’VMRO-DPMNE,’’ l’Organisation Révolutionnaire Macédonienne Intérieure (le parti de centre-droit macédonien). En 2014, la population commence à douter de lui, à la suite de documents publiés par les services secrets. Il est accusé d’abord de corruption, puis d’avoir mis sous écoute la population. D’autres enquêtes ont prouvé qu’il avait financé illégalement son parti, à hauteur de 4,6 millions d’euros, et acheté une Mercedes de 600 000 euros avec des fonds publics. Le 17 novembre 2015, 20 000 protestataires se sont mobilisés pour obtenir sa démission, et après la manifestation, environ 150 ont campé devant le siège du gouvernement, à Skopje. Il a finalement démissionné le 18 janvier 2016 et a été condamné à 2 ans de prison pour abus de pouvoir.

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La géographie de la pauvreté selon Jean-Claude Le Driant

FRANCE

Le 5 novembre dernier à Marseille, la rue d’Aubagne a connu une tragédie évitable. L’immeuble 63 et 65 se sont effondrés à 9 heures du matin, causant la mort de 8 personnes. Les habitants accusent la mairie de ne pas avoir pris au sérieux les problèmes de logement. Et qu’en est-il des logements en péril en France ? Le professeur à l’école d’urbanisme de Paris, Jean-Claude Driant, répond à nos questions. P.L : En France, a-t-on une idée précise du nombre de logements à risques qui pourraient s’effondrer ? Non, on a pas ce type de mesure, mais il faut aussi distinguer habitations insalubres et habitations qui menacent de s’effondrer. L’insalubrité est un logement qui est dangereux pour la santé de ses occupants, comme de la peinture au plomb, de la moisissure etc. Les logements en péril sont des immeubles qui menacent de s’effondrer. A Marseille, il y avait de l’insalubrité et du péril. Si on veut qu’il n’y ait plus d’insalubrité ou de logements en péril, il suffit de ne pas les regarder. Selon vous, certaines municipalités préfèrent négliger les plaintes afin ne pas avoir à dépenser de l’argent pour des rénovations ? Oui c’est le cas pour les logements publics. De plus, si le propriétaire privé n’as pas l’argent pour faire les rénovations, c’est la municipalité qui couvre les frais. C’est une des raisons mais cela peut être aussi pour des raisons électorales. Un élu ne voudra pas embêter les propriétaires qui sont des électeurs potentiels.

Jean-Claude Le Driant, professeur à l’école d’urbanisme de Paris © Les Échos

Les logements en péril sontils plus présents dans des zones à risques (inondations, tremblements de terre…) ?

Quelles solutions peut-on apporter pour éviter que l’accident de Marseille ne se reproduise ?

Il y a des liens avec des événements naturels, mais les immeubles en péril ne sont pas le fait de la géographie des risques naturels, mais de la géographie de la pauvreté. Ce n’est pas un hasard si l’effondrement de Marseille s’est produit dans un quartier populaire. D’une part, on a des propriétaires pauvres, de l’autre on a des locataires pauvres qui sont captifs des ‘‘marchands de sommeil’’. Ils se fichent de louer des logements immondes, ils savent qu’ils ont des clients qui dépendent d’eux et qui ont besoin de ces logements.

A l’échelle locale, il faut sanctionner durement les maires qui ne respectent pas les règles pour éviter que cet accident ne se reproduise. Les villes et les communes doivent gérer ces problèmes de logement, et le faire sérieusement. Depuis l’accident de Marseille, c’est incroyable de voir le nombre de logements évacués alors que la mairie avait connaissance de tous ces problèmes. Ils ont préféré attendre un accident avant d’agir. C’est une question de volonté politique.

LOPEZ Paulino

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LE DOSSIER DE LA SEMAINE

Israël sans Défense : notre revue de presse Le mercredi 14 novembre, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a annoncé sa démission suite à l’accord d’un cessez-le-feu avec les Palestiniens dans la bande de Gaza. Un événement dramatique qui fait véritablement office de crise politique selon de nombreux médias. un cessez-le-feu dans la bande de Gaza mais il a mis le feu aux poudres au sein du Parlement. Libération rappelle la fragilité du chef du gouvernement, qui n’était déjà plus très en vogue dans l’opinion publique. Le Premier ministre s’est sans doute tiré une balle dans le pied en prenant cette décision. En démissionnant, Avigdor Lieberman a emmené avec lui cinq autres députés de son parti Israel Beytenou. Un fait qui a réduit la majorité du gouvernement israélien à 61 petits sièges au Parlement. Le début de la fin ? C’est en tout cas ce qu’a retenu Libération.

Avigdor Lieberman a provoqué un véritable fracas au Parlement israélien. © The Times Of Israël

Une ‘‘tempête politique’’, c’est le terme choisi par les journalistes du Figaro pour qualifier la démission du ministre de la Défense israélienne. Selon le journal, Avigdor Lieberman a annoncé sa démission car il estime que le chef du gouvernement, Benyamin Netanyahou, a fait preuve de “faiblesse face aux terroristes”. L’ancien ministre de la Défense faisant référence au Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle actuellement la bande de Gaza. Avigdor Lieberman était très favorable à la poursuite des offensives sur l’enclave palestinienne. Une décision que n’a pas prise le Premier ministre israélien, qui lui a penché vers une désescalade. Le Figaro voit bien plus qu’une simple

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démission dans l’annonce d’Avigdor Lieberman. Le journal relève notamment qu'il n’a pas été tendre avec la droite israélienne, qu’il a qualifiée de déchirée. Pire encore, il a dénoncé la fragilité de la majorité dont dispose Benyamin Netanyahou à la Knesset, le Parlement de l’État d’Israël. Mais ce qui a particulièrement retenu l’attention du Figaro, c’est bel et bien la bombe qu’a déclarée l’ancien ministre de la Défense : ''Israël a été complice du financement des terroristes''. Le feu aux Parlement

poudres

au

Le journal Libération, quant à lui, souligne l’ironie de la décision de Benyamin Netanyahou. Le Premier ministre israélien a ordonné

‘‘Un coup de matraque’’ Un ‘‘séisme politique’’. Comme leurs confrères, Le Monde n’a pas pris de pincettes pour qualifier la situation actuelle du gouvernement d’Israël. Le journal a insisté sur le ‘‘coup de matraque’’ porté par Avigdor Lieberman sur le chef du gouvernement. L’ancien ministre a lancé ses propres offensives sur Benyamin Netanyahou, l’accusant d’avoir ‘‘acheté du calme à court terme au prix de notre sécurité à long terme’’. L’ensemble des médias sont unanimes sur un point : cette nouvelle est une catastrophe pour la politique israélienne et révèle véritablement les troubles qui peuvent régner au sein de la majorité.

JOLY Méric


Le gouvernement israélien sur un fil après la démission d’Avigdor Lieberman

Le gouvernement de Benyamin Netanyahou est plus que jamais fragilisé © DR

Avec la démission d’Avigdor Lieberman, les déboires judiciaires du Premier ministre Benyamin Netanyahou et le cessez-le-feu précaire à la frontière de Gaza, le gouvernement israélien est proche de la rupture. Mais, pour le moment, des élections anticipées ne sont pas à l’ordre du jour.

En démissionnant, Avigdor Lieberman (ex-ministre de la Défense) avait alors appelé à des élections législatives anticipées (initialement prévues en novembre 2019). Et même si le gouvernement a récemment rejeté sa demande, d’après les spécialistes, ça ne saurait tarder : ''Le Premier ministre ne pourra pas aller au bout de son mandat. La pression sur ses accusations de corruption s’intensifie, et le cessez-le-feu à Gaza ne devrait pas durer éternellement'', estime David Khalfa, spécialiste du MoyenOrient. De son côté, face à toutes ces pressions et une popularité en baisse, Benyamin Netanyahou tente de laisser passer l’orage. Ce dernier ne compte pas abandonner facilement : ''Il a l’ambition de battre le record de longévité au pouvoir, d’après David Khalfa. Il estime être le seul à pouvoir incarner ce leadership,

nécessaire à la survie du pays dans un environnement hostile comme celui d'aujourd’hui.'' À l’international, cette crise politique et ce caractère jusqu’au-boutiste de Netanyahou n’auront pas d’impact majeur : ''C’est lui qui dirige l'orchestre, même s'il compte moins de musiciens. explique Piotr Smolar, correspondant à Jérusalem pour Le Monde. La seule incertitude concerne le calendrier américain. On ne sait pas si Trump présentera un jour son plan de paix entre Israéliens et Palestiniens, une promesse électorale qu'il avait faite.'' Quid de la droite nationaliste en Israël Ce n’est pas seulement Avigdor Lieberman qui se retire du gouvernement, mais aussi son parti : le Israel Beytenou ('' Israël notre maison'').

C’est un parti politique laïc considéré de droite nationaliste, voire d’extrême-droite. Son retrait va inévitablement engendrer des conséquences. ''Le leader du parti, Lieberman, va reprendre le rôle d’harceleur qu’il occupait avant d’être ministre de la Défense. Il va bien-sûr prononcer de fortes déclarations afin de ne pas se faire oublier en vue des prochaines élections'', selon Piotr Smolar. Et cela n’aura pas trop tardé. La semaine dernière, Avigdor Lieberman a accusé la coalition israélienne d’avoir sabordé un projet de loi visant à condamner à mort les terroristes palestiniens. ''Il n’a jamais été pris au sérieux lorsqu’il proposait des réformes populistes. Ce projet n’a aucune chance d’aboutir'', assure David Khalfa.

CHEVALLIER Fabien

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LE DOSSIER DE LA SEMAINE Un cessez- le-feu, mais pour combien de temps? Malgré le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas annoncé mardi 13 novembre, la situation à la frontière reste toujours très précaire. Pour l’instant, il est dans l’intérêt commun de maintenir le calme et retrouver une stabilité essentielle, autant pour la Palestine que pour Israël.

À long terme, la situation risque de dégénérer. Le cessez-le-feu est perçu comme une forme de victoire par le Hamas, qui voit là un geste d’infériorité côté israélien. Une position qui peut vite devenir source de nouvelles confrontations à la frontière.

Comprendre le conflit actuel à la frontière de la bande de Gaza

La situation dans le bande de Gaza en mars 2011 © Plateforme - Palestine

La bande de Gaza est un territoire palestinien de 362 km2, entouré par Israël (à l’est et au nord), l’Égypte (au sud) et la mer (à l’ouest). Depuis 2006, Gaza est dirigé par le Hamas, mouvement politique islamiste. Les relations entre le Hamas et ses pays limitrophes, en particulier Israël, sont alors devenues très tendues. Et pour cause, le parti islamiste prône une idéologie radicale :

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la destruction de l’État israélien et la création d’un État islamique palestinien. Depuis sa montée au pouvoir, le Hamas traduit sa politique radicale envers Israël par de nombreux tirs de roquettes sur le territoire israélien. Des attaques qui sont à chaque fois repoussées par la puissance militaire israélienne.

Le 12 novembre dernier, de nombreux affrontements ont eu lieu à la frontière de la bande de Gaza. Par la suite, un cessezle-feu a été conclu entre le Hamas (parti politique palestinien) et Israël, par l’intermédiaire de l’Égypte.

“Les Israéliens ripostent au Palestiniens, qui ripostent à leur tour” Les tensions entre le Hamas et ses pays limitrophes ont amené l’Égypte et surtout Israël à exercer un important blocus à la frontière de Gaza. Les Gazaouis ne peuvent plus accéder à une grande partie des terres agricoles, et l’oppression israélienne est omniprésente. L’accès aux frontières de Gaza par la mer est interdite aux bateaux. Les Israéliens ont également restreint la zone de pêche des Gazaouis. Cet isolement a plongé Gaza dans une crise économique catastrophique. Malgré cette situation, le Hamas continue de mener sa politique radicale contre les Israéliens. “Historiquement, le Hamas veut détruire Israël et maintenir son emprise sur la bande de Gaza, explique David Khalfa. C’est un conflit sans fin. Les Israéliens ripostent aux Palestiniens, qui ripostent à leur tour et ainsi de suite'', ajoute le spécialiste. Des tensions qui, bien trop souvent, laissent place à des confrontations mortelles. Les cessez-le-feu ne semblent être que les prémices d’un nouvel affrontement, dans un conflit qui s’éternise vers une paix impossible.

ROSSIER Yann


TOP et FLOP Top : Quand la justice recadre l’exécutif à la Maison Blanche C’est une victoire pour la liberté de la presse. Jim Acosta, journaliste à CNN va pouvoir retrouver son accréditation à la Maison Blanche. Le juge fédéral de Washington D.C Timothy Kelly a ordonné de restaurer l’accréditation du correspondant en chef à la présidence. Lundi 19 novembre, l’exécutif s’est plié à la justice, et a rendu à Jim Acosta son badge d’accès. Il l’avait perdu après un échange tendu avec le président Trump lors d’une conférence de presse le 7 novembre, sur la question des migrants. À la suite de cet évènement, la présidence était même allée jusqu’à accuser le journaliste d’agression sur la stagiaire qui avait tenté de lui reprendre le micro. De son côté CNN avait assigné en justice

Jim Acosta avait été déchu de son droit d’accès à la Maison Blanche après un échange houleux avec Donald Trump © Mandel Ngan /AFP

la Maison Blanche, affirmant qu’il s’agissait d’une violation du Premier amendement de la Constitution américaine, qui protège entre autres la liberté d’expression et de la presse.

Désormais, ‘‘la question est définitivement réglée’’ d’après la chaîne d’information qui a décidé de renoncer à son action en justice.

Flop : Un Irlandais accusé de viol acquitté à cause des sous-vêtements de la victime

Une jeune fille violée, son agresseur présumé acquitté car “elle portait un string” © lapresse.ca

Un Irlandais de 27 ans était jugé début novembre pour le viol d’une jeune fille de 17 ans. La victime affirmait avoir eu un rapport sexuel forcé, tandis que l’homme niait cette version. Alors que les circonstances des évènements restaient floues, l’avocate de l’accusé a livré un plaidoyer qui a choqué les

esprits. Elle a abordé le sujet des vêtements de la plaignante, déclarant : ‘‘Vous devez regarder la façon dont elle s’était habillée. Elle portait un string en dentelle’’, ce qui selon elle ‘‘ présente la jeune fille comme consentante’’. Cet argument a rendu la victime responsable, et le violeur présumé a alors été

acquitté à l’unanimité. À la suite de cette décision, une députée irlandaise a pris la parole pour dénoncer cette normalisation de la culpabilisation des victimes. ‘‘Les femmes […] commencent à s’inquiéter alors que la routine qui consiste à blâmer les victimes se poursuit dans les palais de justice irlandais et que les faiseurs de loi de ce Parlement continuent à ne rien faire’’. Rapidement, des photos de sous-vêtements ont été postées sur les réseaux sociaux avec le #ThisIsNotConsent (Ceci n’est pas un consentement). Des Irlandaises sont sorties manifester dans les rues afin de faire comprendre qu’un ‘‘non est un non, et que les vêtements ne sont pas un consentement’’.

DUMUR Mathilde

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HUMANITAIRE Des militantes féministes torturées en Arabie Saoudite L’Arabie Saoudite se serait livrée à une série de tortures par électrocution et flagellation sur plusieurs féministes incarcérées au mois de mai. Après les bavures de l’affaire Khashoggi, cette révélation ne fait pas les affaires de l’Arabie Saoudite qui essayait, encore il y a peu, de moderniser son image.

Aziza Al-Youssef fait partie des militantes qui ont été torturées lors de leur détention © CTVNews

Après l’affaire Khashoggi, l’Arabie Saoudite n’arrange pas son image du côté des droits de l’Homme. L’ONG Amnesty International révélait la semaine dernière que neuf militantes féministes, arrêtées en mai à Riyad, avaient subi des tortures. Ces femmes, qui militaient pour le droit de conduire et la fin du système patriarcal, ont été électrocutées et flagellées, à tel point que certaines auraient été ‘’incapables de marcher ou de se tenir debout’’, selon Amnesty International. En outre, une des détenues aurait même tenté de se suicider à plusieurs reprises. Certaines auraient également subi des abus sexuels. Une des militantes a confié avoir été “sexuellement harcelée” par trois interrogateurs masqués, et plusieurs avouent avoir été “embrassées de force”.

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C’est la première fois que de tels actes ont lieu dans le royaume saoudien. Trois d’entre elles ont été libérées mais les six autres demeurent emprisonnées. L’Arabie Saoudite a démenti les tortures subies par ces militantes. "Le système judiciaire du royaume d'Arabie Saoudite n'autorise pas l'usage de la torture", a déclaré un haut responsable saoudien. Dans un communiqué de presse, le royaume a également déclaré que ''ces récents rapports d'Amnesty international et Human Rights Watch sont sans fondement''. Les relations entre l'Arabie Saoudite et certains pays occidentaux se dégradent Ces révélations ne font pas le jeu de l’Arabie Saoudite, dont l’image se ternit de plus en

plus. Après l’affaire Khashoggi, les pratiques douteuses des dirigeants remettent en question son respect des droits de la femme et, plus largement, des droits de l’Homme. Ces violations des droits vont même jusqu’à entacher les relations que le pays entretient avec ses voisins occidentaux. L’Allemagne, et plus récemment le Danemark ainsi que la Finlande et la Norvège, ont décidé de cesser les ventes d’armes vers l’Arabie Saoudite. Selon Michael Page, directeur adjoint de Human Rights Watch "Les dirigeants mondiaux devraient exhorter MBS à mettre fin à la campagne contre les opposants saoudiens [militantes féministes]." A l'inverse, les Etats-Unis ont, malgré ces bavures, réaffirmé leur soutien indéféctible au régime saoudien.

THIEBAUD Octavien


CULTURE

''Les filles du soleil'', le combat des femmes soldates yézidies ''Les filles du soleil'', d’Eva Husson,retrace un récit de guerre à partir de faits réels. Ce film témoigne de ce que subissent les femmes kurdes face à Daesh. Les Yézidis, une communauté kurdophone, sont l’une des principales cibles des djihadistes de l’État islamique en Irak.

Les soldates représentent un tier des combattants des Unités de la protection Kurde qui combattent Daesh © Asma Waguih

Le film retrace le parcours de Bahar, commandante du bataillon Les filles du soleil. Kidnappée par des soldats de l’État islamique lors d’un séjour pour voir sa famille dans le Kurdistan irakien, elle réussit à s’évader pour s’engager dans les forces combattantes. Son peuple, les Yézidis, est l’une des principales cibles de Daesh. Le 3 août 2014, ils ont été victimes d’une offensive de l’Etat islamique. Près de 6000 femmes yézidies ont été capturées et certaines sont toujours portées disparues. Nadia Murad est une rescapée de ces combats. Elle s’est récemment fait connaître en recevant le prix Nobel de la paix 2018 pour son combat contre les violences sexuelles, utilisées comme armes de guerre. Elle a elle-même subi le calvaire de l’esclavage sexuel. Par chance, elle est parvenue

à s’échapper et à se réfugier en Allemagne. Aujourd’hui, elle partage son histoire au monde entier. La revanche yézidies

des

femmes

En outre, près de 600 Yézidies seulement résistent à Daesh, qui compte de son côté plus de 190 000 djihadistes. Malgré tout, les “filles du soleil”, nées après le génocide de 2014, ont un avantage : les djihadistes auraient peur d’être tués par une femme, car cela les empêcherait d’aller au paradis. Certaines ont ainsi décidé de prendre les armes pour lutter contre les violences perpétrées par Daesh, après que nombre d’entre elles ont été massacrées ou réduites au rang d’esclaves sexuelles. Les femmes du Soleil combattent pour reprendre leur territoire et leurs droits.

Mais c’est également une manière d’honorer les morts et celles qui ont été persécutées et torturées par les djihadistes.

Le film est sorti dans les salles le 21 novembre 2018. Il est l’un des trois films réalisés par une femme en compétition long métrage au Festival de Cannes. Il a d'ailleurs été nommé dans sept catégories différentes. Le tournage a duré 39 jours, et s’est déroulé en Géorgie et en France.

PELLOUX Juliette

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LA TWITTOSPHERE LA TWITTOSPHERE Cent ans après les suffragettes, les femmes sont à l’honneur à la Chambre des Communes

Le 21 novembre 1918 passait au Parlement britannique une loi autorisant les femmes à se présenter aux élections et à participer à la vie politique du Royaume Uni. Cette loi a été promulguée après le long mouvement de révolte des suffragettes partout en Angleterre. Cent ans après l’élection de Nancy Astor, première députée, moins de 500 femmes ont été élues. Pour changer ça, l’association 50:50 Parliament et les députés invitent 350 femmes tirées au sort à la Chambre pour leur présenter le fonctionnement et leur donner envie de s’investir dans la vie politique. L’association espère atteindre un jour les 50% de femmes élues. Aujourd’hui, elles représentent seulement 32% des membres du Parlement.

« Aujourd’hui j’ai eu l’honneur d’accueillir mes électrices @susiemaguire et @ DontLetYourTea à la Chambres des Communes en tant que participantes à la campagne de @5050Parliament, qui encourage plus de femmes à présenter leur candidature aux élections #AskHerToStand »

#SauvezVotreInternet, la loi sur les copyrights qui divise

L’article 13 qui est en discussion au Parlement européen est une menace pour Google et sa plateforme YouTube. Cet article prévoit de durcir les sanctions envers les infractions des copyrights sur Internet, en bloquant totalement leur contenu et en tenant les plateformes pour responsables. Ce sont les ayants droits qui soutiennent le plus cette initiative. Ils ont notamment pour objectif la protection des propriétés intellectuelles des artistes. Ces derniers souhaitent également éviter les dérives et les utilisations à outrance. Mais tel qu’il est écrit, l’Article 13 menacerait de suppression ou de blocage, d’après Google, le travail de plus de 35 millions de créateurs en Europe sur YouTube. Une pétition lancée contre ce projet de loi a déjà récolté près de 3 millions de signatures.

BCHINI Antoine

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L’aventure continue sur Twitter : @BasiqueMagazine


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