Carnet de résidence / La chambre d'eau / Atelier Bivouac

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LES RAISONS DU PAYSAGE

Le site des Tricoteries a un jour échappé à une logique purement agricole : par sa transformation dans les années 1970 en un camping, puis en un lieu d’habitation et enfin en un site accueillant des événements culturels. Cette carte vise à explorer ces nouvelles raisons du paysage, et à transmettre le regard que nous avons porté sur chacun des espaces qui compose le site.

LA GRANDE PRAIRIE

C’est la grande pièce centrale du «domaine». Elle est fauchée une fois l’an pour faire du foin qui servira à nourrir les bêtes. La grande prairie est coupée en deux par une clôture qui zigzague. La hauteur des graminées influe sur la perception de l’espace, faisant disparaitre les jambes de ceux qui s’y promènent lorsque l’herbe est haute.

La grande prairie permet au regard de porter au loin.

La grande prairie contrairement aux prairies de la campagne environnante est piquetée d’arbres, vestiges de choix ornementaux de l’ancien camping.

LE PRÉ-BOIS

Le pré-bois fait partie de la grande prairie. C’est une prairie piquetée d’arbres (des saules principalement), vestiges de l’ancien camping, plantés pour des raison ornementales mais peutêtre aussi pour créer de l’ombre. Le bois est peu dense et le regard file aisément sous leurs frondaisons. Le soleil perce au travers de leurs couronnes et vient trouer l’ombre au sol. Le prébois à quelque chose d’architecturé : de larges piliers noirs soutiennent un grande voûte feuillue.

LE CHABLIS

Un chablis est un écroulement d’arbres les uns sur les autres formant un chaos à travers lequel il est difficile de progresser. Ce chaos protège les jeunes pousses de diverses plantes des gros animaux, le chablis est en quelque sorte une nurserie. Les petits animaux y trouvent refuge, c’est comme un filet dont la maille les laisserait passer mais non leurs prédateurs. C’est un espace que l’homme ne peut entretenir mécaniquement ni exploiter.

L’ ÉTANG DU BAS

L’ étang a été créé durant l’époque du camping. La couche d’argile, présente naturellement dans le sol, qui devait retenir les eaux aurait été percée lors du creusement, altérant l’imperméabilité de l’étang. D’année en année le niveau de l’eau aurait baissé. En ce mois de juillet il n’y a plus d’eau. Sans l’eau, il reste la forme d’arène molle de ce trou qu’un chemin de ronde surplombe. La largeur constante du chemin vient du fait que la forme de l’étang suit parallèlement le tracé de la rivière.

LE PRÉ DES COCHONS

Le pré des cochons est un pré-verger dans lequel se repaissent deux cochons. On peut y accéder par deux portails distincts. On y trouve une buse qui fait office de regard et communique avec l’ancien canal souterrain qui permettait aux eaux du moulin de regagner la rivière quelques dizaines de mètres plus loin.

LA GRANDE PRAIRIE LE PRÉ-BOIS L’ÉTANG DU BAS LE CHABLIS LES LE PRÉ DES COCHONS

LES SANITAIRES

Les ancien sanitaires du camping font aujourd’hui office de grange et d’abris pour les chevaux. L’emplacement du bâtiment est à l’articulation de la grande prairie, du précamping et du pré des chevaux.

Le caractère précaire de la construction fait qu’il doive être entouré de rubalise lors de la tenue du festival. Il s’accompagne d’une zone de stockage du matériel agricole.

LE PRÉ-CAMPING

Comme son nom l’indique il a été choisi par le passé comme lieu pour établir le camping durant le festival. Depuis ce lieu on a peu de vues, d’échappées. Ceci est dû à la fois à la barrière formée par le pré-bois, à la hauteur des haies et la pente qui nous fait lentement glisser vers le ravin des soldats densément arboré.

LA HAIE HABITÉE

C’est une haie qui s’est épaissie avec le temps car personne ne s’est chargé rabattre. Les chevaux y ont dégagé un passage pour se fabriquer un abris. Ce passage ressemble à une cabane rudimentaire qui fait communiquer le pré des chevaux avec le pré-camping. La haie qui au départ avait un rôle de clôture est devenu un passage et un refuge, elle est passée de ligne à épaisseur.

LA SOURCE

Durant la période sèche on remarque la source à la légère dépression entre le champ des chevaux et celui au dessus. C’est un lieu qu’on pourrait ne pas remarquer en été. De hautes plantes croissent en amont et signalent la source. Personne ne les fauche, peut-être par risque de s’embourber.

L’ÉTANG DU HAUT

L’étang du haut n’est pas ancien. Lorsqu’on observe d’anciennes photos aériennes (dans les années 50) on ne le voit pas tandis qu’on perçoit bien le réseau de petits étangs qui parsèment la campagne de l’Avesnois. L’argile présente dans le sol permet la rétention de l’eau en surface. Comme ailleurs, les bêtes par leurs aller-retours pour s’y désaltérer ménagent lentement une «plage» à la pente progressive bien plus ergonomique.

PRÉ-DES CHEVAUX
L’ÉTANG DU HAUT LA SOURCE
SANITAIRES
LE PRÉ-CAMPING LE
LAHAIE HABITÉE
LES

DYNAMIQUES À L’OEUVRE

Cette photo aérienne a été prise entre 1950 et 1965. On y voit les innombrables vergers qui rythmaient le paysage de l’avesnois. Arbres fruitiers de plein vent, plantés avec un écart important entre chaque sujet, permettant la pousse de l’herbe et le pâturage des bêtes. Aujourd’hui le paysage de bocage est caractérisé par une opposition franche entre le «vide» des pâtures et le «plein» des haies. Existait auparavant une strate intermédiaire, ces vergers qui laissaient passer le regard sous la frondaison des arbres, tout en faisant exister un couvert lâche.

INVENTAIRE DE MOTIFS

Il s’agit de recenser (de manière non exhaustive) d’éléments/motifs de paysage sur le site des Tricoteries et au delà. Ces motifs peuvent être des objets, des animaux, des végétaux, des éléments architecturaux, des formes issues de dynamiques naturelles ou humaines. Il peut également s’agir d’actions ou de processus.

A la façon d’un solitaire ou encore d’un jeu de dominos, ces éléments peuvent être mis en relation et produire des suites, des associations, des contradictions, et ainsi parler des systèmes complexes, pluriels, polysémiques que constituent les paysages.

ASSOCIATION > EXEMPLE #1

Gravité

Combustible

Matière première

Fabri cation

Construction

Alimentation

ASSOCIATION > EXEMPLE #2

Entre tien

Interstice

Franchir

Infra structure

Matière première

Ornementer Signaler

TRAVERSER UN PAYSAGE CRÉÉ POUR CONTENIR

Chaque parcelle du bocage fonctionne comme une unité, un monde en soi. La nature même de ces parcelles est de former un clos, de contenir les bêtes, de pouvoir délester le pâtre de la tâche de surveiller le troupeau.

Le bocage est constitué d’une multitude de frontières, dont le caractère infranchissable est constitué par la densité des arbustes qui croit au rythme des tailles successives, par le fait que certaines des espèces soient épineuses, par la présence du fil barbelé qui palie l’imparfaite homogénéité de la haie, ou encore par l’action de plesser, de tisser les jeunes arbres et arbustes entre eux pour augmenter encore la capacité des haies à contenir le bétail.

Les chemins d’exploitation qui desservent les pâtures ne forment pas des boucles. Ces chemins sont souvent des voies sans issue, des culs-de-sac.

Passer de parcelles en parcelles, traverser le bocage sans devoir rebrousser chemin est une expérience compliquée : contourner les pâtures dans lesquelles se trouvent les bêtes, passer là où s’interrompt une haie, dans un interstice, sous les clôtures, entre 2 fils, par un portail.

On rencontre peu d’humains lorsqu’on évolue dans le bocage. C’est le territoire des bêtes, domestiquées ou sauvages, des oiseaux et des agriculteurs. A certaines saisons s’y aventurent les cueilleurs de mûres et de pissenlit. Mais nous, promeneurs, nous demandons si nous sommes les bienvenus, et lorsque dans une parcelle nous apercevons un tracteur, nous la contournons pour ne pas nous faire repérer.

Subsistent encore quelques pierres de passage, dispositif simple, élémentaire, s’appuyant sur la différence de taille et d’agilité entre les broutards et les hommes, capables de se jucher et d’enjamber.

INVENTAIRE DES PORTES ET FENÊTRES

Le site se prolonge parfois au delà de lui même par des fenêtres et portes ménagées dans les limites des Tricoteries. Le bocage de l’Avesnois pénètre alors le site, qui lui-même déborde dans le grand paysage. Dans ces interstices, le site se déclos.

Des fenêtres et portes peuvent encore être ménagées.

J.B.Pontalis rappelle que si les portes sont faites pour être fermées, les fenêtres, elles, sont faites pour être ouvertes.

CARTE DES PORTES ET FENÊTRES

Existantes / Possibles / Absolument non exhaustif.

INVENTAIRE D’ACTIONS HUMAINES TRANSFORMANT LE PAYSAGE

Les paysages du site des Tricoteries, et plus largement ceux du bocage de l’Avesnois portent très fortement la marque de l’intervention humaine : par le pâturage, par la gestion des haies, par la transformation du parcours de l’eau...

Ce ressencement permet de décomposer cette transformation des paysages en actions simples, qui serviront, tel un lexique, à composer l’intervention à venir, en revisitant ces gestes élémentaires.

TO BE CONTINUED >>>>>>>>>>>>>> NOVEMBRE

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