EN SÉRIE.
Cadre
Théories et pratiques du design de l’environnement
Thèmes
Recyclage du plastique, design modulable, cycle de l’eau
Atelier
Objets et espaces intégrés
Auteurs
Sandrine Cardu
Cédric Hamel-Bruneau
Amy Yeo
Publication Avril 2020
ÉD IT O.
Dans le monde actuel dans lequel nous vivons, la pratique du design est sujette à de nouvelles modalités et problématiques constituant notre urbanité contemporaine. Cette publication concentre son approche dans l’explication de concept et enjeu sociétal actuel, participant à cette conception du monde de demain et la complexité de celui d’aujourd’hui. Ainsi dans le contexte actuel de changement climatique, de pandémie, d’inégalité sociale et mondiale, il est important de remettre en question nos habitudes de vie et idéologie.
Cette micropublication soulève donc ces enjeux par l’entremise d’idée et pratique propre de l’architecture et du design, ici explorer par nos projets synthèses réalisés dans le cours d’atelier : Objet et espace intégré enseigné par M. Daoust. Chaque essai se positionne face à un ou plusieurs enjeux et définit la posture véhiculée de l’approche de son projet synthèse.
En nous axant sur une pratique écoconstructive, nous avons pu faire émerger certaines notions telles que la flexibilité du design et ses impacts sociaux, les rapports entretenus entre l’humain et le cycle de l’eau et ceux de revalorisation de matériaux contentieux tel le plastique. Ces dernières sont ainsi toutes rattachées à travers du thème du cycle, de la répétition, de la série.
Sommaire. 04 Cycle - Présentation du projet 10 Comment le design modulable se révèle être générateur d’espace et de sociabilité ? - Essai critique no.1 24 Problématique Sandrine - Essai critique no.2 32 Vicinité - Présentation du projet 36 Problématique Cédric - Essai critique no.3 44 Annexe - Bibliographie et références 3
Cycle.
Cycle s’articule autour d’une réflexion modulaire, tentant de valoriser l’espace en friche sous le viaduc Van-Horne situé dans le secteur Rosemont/ Mile-End à Montréal.
À grande échelle, le secteur Bellechasse, composé de multiples infrastructures industrielles, se voit être de plus en plus abandonné ; la complexité urbaine joignant la présence des voies ferrées, l’itinérance et la gentrification ascendante devient de plus en plus difficile pour les habitants du quartier. De plus, l’interstice sous le viaduc, constitué d’une série d’espaces sous-jacents inexploités, délimite une réelle friche urbaine. Cycle vient donc structurer notre volonté d’intervenir, à une plus petite échelle, en s’intégrant précisément au sein de cette zone. Ce projet nous permet alors de couvrir modestement une partie de ce secteur résiduel, ainsi que de réhabiliter ces espaces déjà sujets à de multiples transformations, avec pour objectif une réinsertion sociale, vitale pour le quartier.
Atelier Objets et espaces intégrés
Thème Recyclage et flexibilité dans le design
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Enseignant Éric Daoust Auteures Sandrine Cardu Amy Yeo
Ainsi, nous venons créer une place publique déployée sous plusieurs compositions rendant l’espace mutable ; l’approche conceptuelle du projet repose sur donc idée de cycle, en refus de cette monofonctionnalité peutêtre trop présente, voire ancrée, dans nos habitudes de vie.
La mutabilité se retrouve sous plusieurs formes, premièrement dans la trame en béton (50x50cm) qui vient « restructurer » l’espace en friche et constituer le support de notre objet, mais aussi dans l’objet lui-même. Constitué de deux volumes parallélépipèdes surdimensionnés (barre de 6m + socle), l’assemblage de l’objet, guidé par la trame, nous offre une flexibilité dans la mise en place et une adaptation à l’usage sans limites. Conformément à cette approche, la « barre » s’apparente alors à l’image d’un élément concepteur et formateur d’ambiance et d’espace, qui grâce à son échelle démesurée vient bouleverser nos habitudes, modifier notre vision de l’espace, mais surtout instaurer un dialogue (rassembler et non diviser).
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Dans ce refus de monofonctionnalité, l’utilisation du plastique dans la création de nos modules est devenue rapidement le propos central dans nos réflexions. Un designer à la démarche contemporaine se doit de respecter l’environnement et de prioriser cette notion d’écoconception. Matériaux contentieux depuis des années, recycler le plastique rejoint donc directement cette idée de changement, d’adaptabilité, de Cycle.
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Thèmes Design modulable et modulaire, différences d’échelle, obsolesence d’usage et sociabilité
L’architecture est sûrement le domaine du design où le terme de flexibilité est le plus récurrent pourtant, certaines échelles comme celle de l’objet ont commencé, depuis quelques années, à répondre à ces nouvelles questions d’adaptabilité. De plus, l’évolution des mentalités en matière d’habitat nous amène, de nouveau, à nous poser des questions sur nos habitudes de vie, ainsi qu’à avoir d’autres besoins.
De nos jours, on démontre que ce mode de conception répond à beaucoup de difficultés contemporaines, notamment économiques, ces dernières souvent mises en avant ; il existe cependant beaucoup d’autres avantages que l’on peut prêter au design modulable.
La flexibilité est un sujet traité, entre autres, par Luc Gwiazdzinski qui s’est penché en 2014 sur les enjeux de l’espace adaptable à l’échelle urbaine en mettant en avant la « métropole malléable ». Ainsi que par Nikolaas John Habraken qui en 1965, avec sa fondation de recherche (SAR), a développé des méthodes de conception et de construction de logements adaptables.
Notre intention ici, sera avant tout de différencier le design modulable du design modulaire, qui sont deux notions différentes, en se référant à deux oeuvres architecturales. Mais aussi montrer que les enjeux du design modulable ne demeurent pas seulement sur le point économique, en s’appuyant sur plusieurs études de cas et pratiques contemporaines.
Comment le design modulable se révèle être générateur d’espace et de sociabilité ?
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Projet de réf. Cycle Auteure Amy Yeo
La conception modulable (ou flexible) est une réalité à laquelle sont confrontés beaucoup de designers contemporains. Faisant l’objet de beaucoup de recherches au cours des années 60, c’est une tendance qui s’est malheureusement essoufflée à l’aube du 21e siècle. Si les problématiques environnementales sont au centre des discussions, les projets modulables réapparaissent petit à petit pour y répondre, avant tout dans une démarche écoconstructive.
Malgré une forte corrélation, le design modulaire et le design modulable sont deux termes distincts. Le design modulaire est avant tout un mode constructif. En effet, composé de différents modules préfabriqués, l’ensemble vient s’assembler au fur et à mesure, en fonction du besoin. C’est une technique qui a révolutionné le design ; versatile, elle permet de réinventer un espace simplement, à moindres coûts. Habitat ’67, de Moshe Safdie1, est un exemple d’architecture bâti sur le principe de blocs modulaires emboîtables (cf. im1), le projet est capable de se déployer dans l’espace pour répondre aux besoins d’architecture urbaine à haute densité de l’époque, à prix réduit.
Le design modulable, lui, est un modèle de conception, voire un objectif. Conçu pour lutter contre l’obsolescence d’usage, c’est un design capable de s’adapter, tout au long de sa vie, à la demande, aux changements de programme et aux différents besoins. Plus précisément, c’est un enjeu sociétal qui nous permet la garantie de s’adapter demain. Néanmoins, la conception modulable n’est pas forcément modulaire puisqu’elle n’est pas toujours composée de modules, et inversement.
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Habitat ‘67 (1967), Moshe Safdie, Montréal, Canada im.1
Les recherches de l’architecte et théoricien Nikolaas J. Habraken, sur l’architecture modulable, ont souvent suscité l’intérêt. En s’appuyant sur la dissociation du support et des unités d’habitation (cf. im2), la conception modulaire permet à ces dernières de s’adapter à n’importe qu’elle support. Le support, lui, est structuré de manière à ce que toutes sortes de plans soient possibles en son sein. La coordination entre le modulaire et le modulable nous permet alors de nous adapter sur le long terme. Les travaux du SAR2 ont ainsi porté leurs recherches sur l’adaptabilité du logement avant de réorienter, en 1970, leur analyse à l’échelle de l’urbanisme. À cette époque, beaucoup d’autres théoriciens comme Yona Friedman et sa ville-continent ou architecture mobile (cf. im3), ont eux aussi travaillé la mobilité à l’échelle de la ville. La conception flexible est donc capable de s’adapter aux différentes échelles traitées en design.
Cycle est un projet qui, tout comme les recherches du SAR, vient mêler une conception modulaire et modulable, autant à l’échelle de l’objet avec la barre et son support, qu’à l’échelle de l’urbanisme avec une trame (2000m2) nous permettant d’organiser et transformer l’espace comme souhaité.
2 SAR : (Stichting Architecten Research ou Foundation for Architects’ Research).
Le SAR a été fondé aux Pays-Bas en 1965 pour stimuler l’industrialisation du logement.
im.2 im.3 15
La conception flexible c’est donc concevoir en anticipant les changements sur le long terme. Dans la lignée des recherches d’Habraken sur le support et ses unités, Lucien Kroll vient avec La Mémé3, une maison médicale, créer une trame structurelle très rigide capable de laisser, au contraire, une totale liberté quant à l’occupation de l’espace (cf.im4). Catégorisée de mouvement participatif, La Mémé est un parfait exemple d’architecture « mobile, ouverte, transformable »4 où le design modulable, en plus de permettre au bâtiment de durer à travers le temps, nous permet aussi de venir moduler l’espace différemment en fonction des besoins, en nous axant sur la temporalité, sans bloquer l’usage.
Il est donc très important de penser, lors dès la première phase de conception, à l’usage que l’on aura du projet, mais aussi à ne pas le figer. Lors de la conception de notre objet d’atelier, nous avons décidé de prédéterminer plusieurs usages qui pourraient être étoffés au besoin, tous capable d’être réalisé avec le même objet et ses variations. Notre intention ici, avant tout concentré sous une durabilité d’ordre physique, se décuple aussi sous une durabilité fonctionnelle et sociale, axée principalement sur l’usager, où l’on essaie de répondre aux besoins d’une population de façon homogène et égalitaire.
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3 La Mémé (1970-72), Lucien Kroll, Woluwe-Saint-Labert, Belgique. 4: Simone et Lucien Kroll, une architecture habitée, p.89 im.4
C’est en se penchant sur certains enjeux sociaux et sociétaux que nous pouvons développer la seconde partie de notre problématique. Si l’on s’axe sur l’usager autant que l’usage en lui-même, nous pouvons permettre à chaque individu de prendre part à l’espace individuellement, mais aussi collectivement notamment par le biais de la collaboration. Dans le cas de la cuisine communautaire mobile de Mount Dennis5, des étudiants en architecture collaborent avec un groupe de résidents du quartier :
«Lors de rencontres le vendredi soir, on y cuisinait les uns pour les autres »6
Considéré comme un « espace collectif – plutôt qu’individuel », les trois chariots-bicyclettes constituants la cuisine mobile sont assemblés différemment en fonctions des besoins, créant une relation architecturale et urbaine avec les sites disponibles (rues, parcs, etc.).
Ces nouvelles tendances apparaissent de manière récurrente dans les villes ces dernières années, si bien que les relations entre l’architecture, la société et l’écologie ne cessent de se développer.
Pascal Nicolas-Le Strat, favorisant des interactions égalitaires, axe sa recherche sur le travail en commun, plus précisément sur la conception égalitaire capable de créer une communauté, libre et autonome. Pour lui le commun est « un enjeu et ressource accessibles à tous et appropriables »7.
Nous avons donc décidé, au sein de notre projet de diversifier au maximum les usages (cf. im5), de manière à harmoniser les besoins de chacun. L’espace commun dans lequel s’inscrit Cycle et la simplicité de notre objet lui permet d’être appropriable autant par les jeunes, les sportifs, parents ou personnes âgées. C’est un espace qui se veut équitable, pour pouvoir, sur le long terme créer une communauté, une collectivité, sur une période indéfinie.
5 Blackwell, A. (2011). Agencement d’une architecture moléculaire : construire la cuisine communautaire mobile de Mount Dennis. Inter, (108), 22–23.
6 Idem
7 Nicolas-Le Strat, P. (2014), Agir en commun / agir le commun, Les cahiers du commun, n°.1. im.5
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Un autre aspect que nous pouvons soulever est le caractère éphémère que nous attribuons à ces objets. Dans notre projet, l’espace est conçu pour varier en fonction des saisons et des événements. Dans un article paru en 2014, Luc Gwiazdzinski, nous explique que,
« par son caractère éphémère et cyclique, par sa capacité à métamorphoser tout ou partie de la ville…»8,
l’espace lui-même incite les riverains à l’investir. L’auteur met aussi en avant l’importance de cet « urbanisme temporaire » qui nous permet une facilité d’adaptation tout en coordonnant les activités et calendriers. De plus, la simplicité d’usage du module Cycle rend le dispositif d’autant plus accessible. Ainsi, c’est en offrant aux citoyens tous les outils pour bâtir eux-mêmes leur ville que cette communauté se renforcera notamment en faisant naître une notion d’identité rattachée à l’espace.
L’urbanisme, l’architecture ou le design d’objets conçu pour être modulables peuvent finalement être considérés comme un moteur à sociabilité. Capables de créer de réelles communautés au sein d’un bâtiment, d’un quartier ou même d’une ville, les contacts entre les habitants ne seront par la suite que facilités. En effet, si chaque résident prenant par au projet et s’appropriant l’espace, le fait de la bonne manière, le lieu vu comme un espace sécuritaire, engendrera des dialogues entre les individus, plus enclins à se socialiser, notamment grâce cette ambiance, plus saine.
À l’échelle d’une ville, comme dans notre projet, nous venons créer de réels pôles sociaux qui n’existaient pas avant. En s’appuyant sur l’exemple de l’interstice présent sous le viaduc Van-Horne, l’implantation de notre place publique et son caractère modulable nous permettent de venir réanimer ce quartier, lieu privilégié pour sa facilité de transit plutôt que pour son caractère accueillant et convivial. Cycle s’axe donc sur une approche sociale, capable d’assurer à lui seul les besoins programmatiques et sociaux de toute une population.
8 Gwiazdzinski, L. (2014). Métropole malléable et adaptable : vers un urbanisme temporaire et temporal. 21
im.6
Finalement, outre le facteur économique, le design modulable nous apporte de réels changements dans nos habitudes de vies que ce soit spatialement ou socialement. C’est un modèle et un objectif que les designers contemporains doivent absolument prendre en compte dans leur démarche conceptuelle, car nous sommes les premiers acteurs de ce changement d’habitudes. Si le premier objectif est la création d’espaces mobiles, transformables dans le temps et surtout adaptables, nous avons pû voir que le design modulable est aussi capable de générer de vrais pôles sociaux à plusieurs échelles.
En proposant Cycle, notre souhait est de venir stimuler un lieu désuet, tout en luttant contre cette obsolescence d’usage qui règne aujourd’hui. À une époque, où l’on privilégie le remplacement et la destruction plutôt que la transformation et l’économie de moyens, toutes échelles confondues, il est alors nécessaire de venir changer de regard et surtout d’adopter une nouvelle approche : celle du cycle.
Si nous poursuivons notre réflexion sur le caractère modulable d’un projet et donc par corrélation son aspect éphémère, nous pouvons ainsi nous demander si, a contrario, est-ce que le fait que le projet ne soit pas permanent transforme l’espace en un lieu sans qualité ? Si finalement, le caractère ancré et immuable d’un projet ne le rend-il pas plus notable ?
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Notre valeur à l’usage peut s’interpréter dans un quotidien, dans la perception que l’on entretient avec différents éléments types, de l’environnement à l’objet. Cette perception, parfois négative, peut à la fois être une construction sociale ou une sensibilité personnelle et mener à une dévaluation. Le projet Cycle traite d’un questionnement face à la revalorisation d’un lieu interstitiel, défini tel une friche architecturale. Il explore la dimension dialogique et interactive découlant d’une telle intervention sur le site. C’est donc avec la volonté de développer une proposition détenant une dimension sociale dynamique et porteuse d’une conscientisation face aux enjeux écologiques, que le projet Cycle fut articulé.
Ce projet nous permet d’explorer “la valeur d’usage” par le biais d’une revalorisation du plastique : ainsi l’hypothèse de recherche s’articule autour de ce concept, par une argumentation développant à la fois un rapport à la matérialité qu’un rapport à l’urbanité. Comment la pratique du réemploi, d’une revalorisation d’éléments désuets redéfinitelle la valeur d’usage, la relation à l’objet et au lieu et comment celle-ci s’intègre-t-elle dans le projet ? Les enjeux soulevés dans cette analyse s’intéressent au concept d’écodesign et à son analogie entre design de l’environnement et design du milieu, également aux principes écosophiques et écosystémiques, ceci traduisant la posture que prend le projet d’atelier face à ces enjeux.
Thèmes Design du milieu Écodesign Écosophie Écosystème
Cycle
Projet de réf.
Auteure Sandrine Cardu
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Comment la pratique du réemploi, d’une revalorisation d’éléments désuets redéfinit-elle la valeur d’usage?
La valeur de l’usage et matérialité
L’idéologie d’une valorisation des déchets comme ressource est un propos qui place le projet dans une perspective d’économie circulaire, du cycle de la matière et intègre la notion du réemploi. La notion de cycle se définit ici dans le processus de réalisation et ainsi le place dans une pratique « éco-conceptuelle ». Cet aspect s’intègre dans une vision qui remet en question le fonctionnement, tel qu’on le connait, de notre urbanité contemporaine et du traitement actuel des ressources et matières premières ou secondaire. Ainsi il est approprié de dire que la valeur de l’usage illustré dans ce projet comprend à la fois une dimension écologique mutable (à titre de matière et de sens) et des vertus écologiques sociales (relatives aux interactions).
Cette valorisation de la valeur de l’usage peut s’interpréter dans un premier temps dans le traitement du cycle de vie de la matière. Le propre du réemploi réside dans le développement d’une culture durable en plaçant des éléments perçus comme déchets à l’avant-plan d’une création. Nous pouvons citer comme exemples des projets qui pratiquent le réemploi et l’intègrent dans des vertus sociales, tels que le projet de briques de gravats des ruines du tremblement de terre au Sichuan de Jiakun Architects qui a été utilisé pour la construction du musée Shuijingfang et également le projet Sea Chair de Swine Studio réalisé dans une création in situ d’une transformation de déchets rétrouvés en mer.
Il est alors question d’une pratique se souciant également de concepts environnementaux qui prennent part de ces deux variantes, soit celle du design de l’environnement et celle du design du milieu. En tant que designer de l’environnement, cette attitude qui démystifie ces deux notions semble des plus essentielles pour définir la pratique exercée dans ce projet d’atelier. Comme le concept de design de milieu s’ancre dans une philosophie qui aborde l’environnement comme un « milieu qualitatif et relatif à celui qui l’habite »1 , par ce point, on peut lui associer les concepts d’éco-design et de design social. Bien que le design de l’environnement s’articule généralement, et ceci, en lien avec la philosophie de Buckminster Fuller, sous le « paradigme de l’écologie industrielle »2 et renvoie à quatre points décisifs qui expriment le propre d’un programme écologique ; « valoriser les déchets comme des ressources; boucler les cycles de matière et minimiser les émissions dissipatives; dématérialiser les produits et les activités économiques; décarboniser l’énergie »3 , cette approche s’en différencie par la nuance de son traitement objectif et technique de ce qu’est le design écologique.
La pratique du design du milieu s’exprime dans une réalité plus
actuelle ou du moins, qui relate à l’environnement dans ses aspects sociaux. L’idéologie propre à cette approche, dont le précurseur Victor Papanek avançait les « trois processus en R, soit ; recycler, réparer et réutiliser »4 , allie biodiversité et aspects sociaux et place ainsi cette conception du design en lien avec la notion d’écosystème. C’est ce point qui permet une critique forte de la pratique du designer, par l’entremise du « design comme vecteur »5 de changement, d’habitude de vie, de geste social, et qui imprégnant un projet transforme également sa culture écologique connexe.
L’approche, qui s’énonce dans le projet par l’interaction qu’il entretient avec son environnement et également avec les différents acteurs et consommateurs du projet, s’intègre à la philosophie du design dit « du milieu » par ses prémisses à l’essence même du développement de l’idée, et par une posture critique face à l’utilisation et notre consommation du plastique.
2 Ibid.
3 Ibid.
4 Ibid.
5 Ibid.
im1
1PETIT, Victor, « L’éco-design : design de l’environnement ou design du milieu ? », Sciences du Design 2015/2 (n° 2), p. 31-39.
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La valeur de l’usage et une vision écosophique
Une analogie peut aussi être faite face à l’esthétisme et l’idéologie de l’écosophie. L’esthétique qui, dans le cas du projet et du propos de la valeur de l’usage et de la revalorisation de celle d’une matérialité, renvoie au percept et à la dimension subjective. Ainsi en ralliant l’esthétique aux principes écosophiques que nous propose Felix Guattari, on peut d’autant plus parler d’un rapport à l’imaginaire qui nous mène à une remise en question des concepts prédéterminés ou inculqués par la société, et peut introduire un questionnement ou une façon de repenser « la réalité urbaine »6 . Ce rapport à l’imaginaire, cette volonté de restructure, de redéfinition de la ville urbaine, d’une idéologie quasi utopique, est une réflexion qui doit prendre position dans la pratique du designer contemporain pour ainsi participer à la réappropriation et redéfinition de lieux délaissés. La valeur de l’usage peut alors autant relier le lieu que le rapport aux matières secondaires et permettre une restructuration de cette perception, qui peut être associée au concept écosophique de « resingularisation »7 .
Dans l’écosophie de Felix Guattari on transpose cette relation à l’esthétique notamment dans la singularité que l’on peut donner à un lieu et qui vient à l’encontre de « toute série généralisée »8 . Son rapport au concept « éthico-pragmatique »9 soit l’élément fondamental d’un projet qui s’inscrit dans une philosophie écosophique et ce, dans une dimension holistique, participe donc à cette « réinvention du design »10 . L’écosophie s’ancre alors dans un dialogue entre « nature et culture »11 et place l’objet design en résonnance à ce rapport qui le qualifie. Cette philosophie du design est à son apogée lorsque « la forme, l’enveloppe, la manière de faire ne seront plus des déchets mal dégradables, mais passeront au cœur du projet productif »12
Selon cette ligne de pensée, ce principe d’écosophie dialogue notamment avec le projet Cycle par la relation que celui-ci entretient avec le lieu. Cycle s’articule en plusieurs étapes qui en constituent l’ensemble et déploie, dans ce processus, plusieurs pratiques du réemploi. La complexité des interrelations entre les différents éléments qui prennent place dans l’espace renvoie dans le projet Cycle à l’utopie propre à l’écosophie, et à la problématique qu’elle soulève à laquelle le projet tente de répondre.
6 BORASI, Giovanna, «Actions», publication indépendante, extrait p 21-26
7 ANTONIOLI, Manola, « Design et écosophie, pour un design de la singularité », cairn.info, 2013. En ligne < https://www.cairn.info/revue-multitudes-2013-2-page-171.htm >.
8 Ibid.
9 Ibid.
10 Ibid.
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11 Ibid. 12 Ibid.
La valeur de l’usage s’articule ainsi dans le projet Cycle sous deux différents rapports, l’un, social, et l’autre, à travers son nom Cycle, à un rapport à l’environnement, par la réutilisation des déchets de plastique et notamment par les vertus artisanales du traitement et de la composition de sa matérialité.
Le cycle renvoie au projet dans tous ces processus, de la conceptualisation à la réalisation, en tissant ces enjeux écologiques entre pratique et idéo-éco-conceptuel. Le projet Cycle permet oui, une revalorisation d’usage en s’appuyant sur ces concepts, par son emploi de matières secondaires et dans la redéfinition de son usage et la transformation de son aspect physique qui crée ce nouvel « objet technique »13 .
Cycle est donc en tension avec l’environnement du lieu et en interaction avec « l’action humaine »14 . Ainsi son développement renvoie à une posture et à une position écosophique par son processus et par la dimension sociale qu’il prend et dans la réflexion que propose le projet face son écosystème et à son impact social. On peut alors parler d’un projet d’écologie sociale en reflet à notre imaginaire collectif.
Cependant on peut émettre une critique face à la conception holistique de cette pensée écosophique, car elle peut être rigide, notamment car elle dévalue des pratiques écologiques plus simples. Alors une question s’impose, le design peut-il englober l’ensemble de ces concepts et exprimer ceux-ci dans sa pratique de façon indissociable, sans pour autant que notre pratique ne soit perçue comme drastique?
13 ANTONIOLI, Manola, « Design et écosophie, pour un design de la singularité », cairn.info, 2013. En ligne < https://www.cairn.info/revue-multitudes-2013-2-page-171.htm >.
14 Ibid.
im4 im5 31
Vicinité.
Ressource essentiel prise pour acquis, l’eau, en amérique du nord et dans d’autre pays développés, est devenu si banale que les gens tente même de l’éviter. En effet, rester chez soi lors d’averse, ou jamais vu sans son parapluie et ses botte de caoutchouc, l’humain de la société développée a perdu la conscience de son importance.
Vicinité cherche à amener une réflexion poussant ses spectateurs à remettre en question leurs habitudes de consommation de cette ressource. En mettant de l’avant les qualités visuelle, auditive, olfactive et rafraîchissante de l’eau, cette fontaine permettra une interaction originale avec l’utilisateur.
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Atelier Objets et espaces intégrés
Thème Fontaine Espace publique Cycle de l’eau
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Enseignant Éric Daoust Auteur Cédric Hamel-Bruneau
En s’approvisionnant de l’eau de pluie accumulé sur le viaduc VanHorne maintenant recouvert de verdure, la fontaine permet l’acheminement de ces eaux, vers des bassins d’accumulation sous-terrain. Sa structure, étant une superposition de strates délicates, n’est que recouvert par une enveloppe de jeux d’eau, laissant place à toute sorte de réflexion et réfraction de la lumière. Contrairement à la fontaine traditionnelle, Vicinité permet l’utilisateur de se rendre en son centre, à l’intérieur de la structure. Offrant une espace de contemplation méditative hors du commun.
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Changer le rapport entre l’humain et le cycle de l’eau.
Projet de réf.
Thèmes
Vicinité Auteur
Fontaine
Espace publique
Cycle de l’eau
Cédric Hamel-Bruneau
Dans le contexte actuel où sévissent les problèmes écologiques, les crises sanitaires, les conflits d’inégalités, la pauvreté ainsi que tous les autres aspects mettant en péril notre environnement, nous avons la mission de changer nos habitudes de vie afin de dévier notre trajectoire alignée vers le gouffre. La première étape est de s’informer et d’informer les autres sur les enjeux contemporains. Dans cette optique, la discipline du design a toujours été un médium efficace pour véhiculer des messages importants. Serait-il envisageable de se pencher sur le problème du dérèglement du cycle de l’eau en influençant le rapport qu’ont les gens avec cette ressource vitale, par le biais d’un projet de design qui ne se voit pas intrinsèquement éducatif? Afin de parvenir à influencer la manière dont les gens consomment l’eau et l’importance qu’ils lui attribuent, tout en conservant sa programmation initiale intacte, la conception d’une telle œuvre devra être faite en tenant compte des facteurs permettant d’atteindre le subconscient de son usager. Dans le but d’en apprendre sur cette discipline, le concept d’agentivité ainsi que ses catalyseurs, tels que la sensorialité, seront explorés par l’entremise du projet de la fontaine Vicinité.
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Tout d’abord, tel que mentionné ci-dessus, il arrive souvent que les designers véhiculent certaines idéologies au travers leurs créations. Cependant, il n’est pas rare que ceci soit un effet secondaire non prémédité, soit la conséquence d’une conception provenant des valeurs fondamentales de son créateur. Lorsqu’il est question d’insérer activement un message à son projet, il est grandement bénéfique de se pencher, à priori, sur le concept de l’agentivité. Le grand dictionnaire du Québec définit l’agentivité comme étant un terme provenant de la sociologie, la philosophie et la psychologie, qui exprime la faculté d’un agent à agir et influencer les évènements et les êtres. Tel que mentionné par Magali Sarfatti Larson, en sociologie, la force d’un agent réside dans sa capacité à initier le dialogue autour d’un thème précis par le discours. Lorsque appliqué à la pratique du design, l’agentivité nécessite une approche distincte; il est plutôt question d’un discours basée sur une certaine appropriation sociale. Par la suite, Tatjana Schneider et Jeremy Till écrivent:
«So, what may the notion of agency mean within architectural production if it is to gain a more empowering sense? If we take ‘agency’ in its transformative sense as action that affects social change, the architect becomes not the agent of change, but one among many agents.»
En se détachant de l’égo et en acceptant le fait que nous ne sommes pas l’influenceur, mais bien un agent parmi plusieurs, il devient facilement percevable qu’un projet de design, ayant pour but d’éduquer les gens, ne devrait pas être intrinsèquement éducatif. Dans cette optique, Tatjana Schneider et Jeremy Till soulignent que:
«The aim is not just to bring up examples that have previously fallen beneath the architectural radar, but to contextualize them within a critical framework. By doing so, this ‘history’ breaks away from the recent fashion of post-theorizing and still ending up with pure form. It attempts to move beyond discourse for discourse’s sake, and posits some examples of spatial production that live up to the promise of that elusive term ‘agency.’»
Il semblerait qu’afin d’atteindre la version optimale de l’agentivité, un designer devrait éviter la forme pure accompagnée d’un discours théorique littéral, mais bien inventer de nouveaux espaces qui aiguiseront l’esprit critique de ses usagers. Dans le projet Vicinité, il est largement question du rapport de l’humain à l’eau; à cet égard, un parallèle peut être fait avec le rapport entre la société et la femme mis de l’avant par la firme muf. En effet, sans se définir explicitement comme étant féministe, cette firme londonienne intègre plusieurs principes fondamentaux du féminisme au
coeur de sa pratique, ce qui transparaît dans chacun de ses projets. Par exemple, à défaut de prétendre être des hommes, en collant à l’ordre établi, les femmes de muf ont spécifiquement choisi de s’appeler ainsi car elles étaient conscientes d’être marginalisées et s’opposaient à une déformation de leur réalité. En mettant ainsi en exergue l’acceptation d’être des femmes, leur travail s’imprègne de cette ambition sociale de faire briller la lutte féministe dans un milieu traditionnellement masculin. Au-delà de la fixité de l’objet, muf croit que chaque oeuvre de design est toujours emprunt de minimalement deux histoires. En d’autres termes, la puissance d’agentivité de muf découle principalement de sa capacité d’agir autrement et de donner échos aux voix des autres. Les décisions sous-tendant leur travail sont guidées par leur intuition féminine et l’idée de non-imposition, en laissant libre cours à la fluidité entre le produit et le processus. Bref, Vicinité s’inscrit dans la même optique, en prônant une oeuvre qui harmonise la finesse des catalyseurs de l’agentivité et l’ouverture des possibilités de réflexions pour les utilisateurs.
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En deuxième lieu, dans le cas de Vicinité, il est question d’exploiter le caractère sensuel de l’être humain afin de communiquer avec celuici par le biais de la sensorialité du projet. En effet, l’humain est un être sensuel, c’est-à-dire qu’il est naturellement porté vers le plaisir des sens. Dans cet ordre d’idée, l’exploitation de la sensorialité comme médium de communication est tout à fait logique. Il est d’autant plus cohérent d’utiliser cette notion en se rappelant que l’agentivité du projet sera amplifiée en se détachant de la finalité, qui, dans notre cas, consiste à conscientiser les gens à l’importance du cycle de l’eau. De cette façon, l’attention est portée à conceptualiser une expérience sensorielle qui imprégnera son message dans le subconscient de l’usager. De plus, c’est par notre corps que nous appartenons à la nature, c’est donc par le chemin des sens qu’il devient possible de raviver notre sentiment de responsabilité face à la fragilité de notre environnement. Les propos de Monteil reflètent bien ce principe:
«[M]on ancrage dans le monde ne passe pas par ma volonté, mais d’abord par mon corps, médiateur entre moi et le monde vivant. La nature est devenue pour nous le théâtre où l’homme déploie sa maîtrise. Mais cette conception est une fiction qui anesthésie notre expérience corporelle du monde et qui tend à nous la rendre insensible et invisible – si ce n’est sous la forme d’un problème qui appelle de nouvelles solutions techniques.»
En effet, la construction purement technique, théorique et cartésienne vient inhiber l’expérience sensorielle, réduisant ainsi l’agentivité du projet. En amont, l’éthique de la responsabilité environnementale de chacun germe dans le registre du sensible. Par la suite, elle pousse dans le registre des sentiments, puis finit par fleurir dans celui des significations. Dans cette optique, la fontaine Vicinité a pour but d’engendrer la première étape de ce cycle. Outre sa capacité de véhiculer subliminalement une idéologie, les attributs sensoriels d’un projet sont dorénavant nécessaires afin d’assurer une meilleure qualité de vie urbaine:
«Une meilleure qualité de l’environnement s’impose aujourd’hui plus que jamais. Comme le note Cedric Price, “le bien-être mental, physique et sensoriel est absolument nécessaire.” Il ne s’agit pas de revenir à une conception qui a établi l’environnement comme facteur uniquement climatique ou visuel, tels les paysages urbains anglais (townscape) de ces deux décennies, mais de proposer une idée de l’environnement plus vaste, qui tienne compte des différents phénomènes perceptifs et des capacités sensorielles de l’individu.»
C’est pour ces raisons que Vicinité offre une multitude d’expériences
sensorielles, notamment les jeux de lumières et d’ombres par sa structure de matérialité réfléchissante ou mate, ainsi que par son enveloppe constituée d’eau; les sons générés par l’eau tombant de hauteurs variables et atterrissant sur une alternance d’eau et de flore aquatique; la végétation qui vient ajouter un odorat variant au gré de la météo; l’humidité réconfortante que ressent un usager contemplant la fontaine de l’intérieur (voir image 4).Toutes ces expériences constituent la semence d’un développement de la conscience face au cycle de l’eau chez ses utilisateurs. Par antithèse, cette semence sera arrosée lorsque le bassin d’eau de pluie qui alimente la fontaine sera complètement asséché, poussant les gens à vivre la fragilité du cycle de cette ressource vitale.
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À la lumière de ce cheminement, il est possible de confirmer que la transmission d’une idéologie et d’une influence positive à travers un projet de design, conceptualisé sans programmation précisément éducative, est non seulement envisageable, mais se verra en plus munie d’une forte capacité d’agir sur les événements et les êtres. En effet, mettre l’accent sur la sensorialité, lors de la conceptualisation d’un projet de design, permettra de faciliter le transfert d’idées entre le créateur de l’oeuvre et les usagers. Finalement, il serait souhaitable d’approfondir cette réflexion en se questionnant sur l’influence des sens en milieu scolaire. Serait-il possible d’améliorer le cheminement scolaire en échangeant une partie du curriculum théorique et visuel par des programmes sensoriels favorisant l’absorption de certaines notions ?
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BIBL IO GRA PHIE.
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Images : im0
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Thèmes
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Objet moteur à sociabilité, Cycle [Image vectorielle]. Atelier objets+espaces intégrés, DES663.
Comment le design modulable se révèle être générateur d’espace et de sociabilité ?
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Changer le rapport entre l’humain et le cycle de l’eau.
Textes : images
Vicinité [Rendus]. Atelier objets+espaces intégrés, DES663.
Projet de réf. Vicinité Auteur Cédric Hamel-Bruneau
Textes :
Thèmes Fontaine Espace publique Cycle de l’eau
1. Sarfatti Larson, Magali. Behind the Postmodern Facade: Architectural Change in Late Twentieth Century America, Berkeley, Cal.: University of California Press, 1993, à la p. 5.
2. Schneider, Tatjana et Till, Jeremy. « Beyond Discourse: Notes on Spatial Agency » (2009) 3:1 Footprint, p. 97-112, à la p.97
3. Ibid.
4. Ibid. à la p.102
5. Monteil, P.-O. « Biodiversité, responsabilité, réceptivité. Comment passer de la prise de conscience individuelle à la mobilisation collective ? » (2018) 18:2 VertigO, p. 1-9, à la p. 1
6. Ibid. à la p.3
7. Ibid. à la p.4
8. Price, Cedric. Un poumon pour Midtown Manhattan: Prix du CCA pour la conception des villes, Montréal : Centre Canadien d’Architecture (catalogue de l’exposition), 2001.
9. Zardini, Mirko & Centre canadien d’architecture. Sensations urbaines : Une approche différente à l’urbanisme, Montréal: Canadian Centre for Architecture, 2005, à la p. 19
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en série, avril 2020