Notre a priori,
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À travers ces deux logiques se dessinent deux poumons économiques. Ils suggèrent une forme d’interdépendance, majoritairement financière. La première logique est celle d’une Leeds attractive. La couronne externe formée par les suburbs et le City Center ; deux pôles qui relient la plupart des capitaux (fig.6a). C’est là que se concentre une population vieillissante de classes moyennes à aisées et majoritairement blanches. Entre ces deux territoires, un flux cyclique de déplacement du capital généré par les salariés et entrepreneur du City Center est réinvesti dans les suburbs, mais aussi dans la consommation de bien à travers les malls et l’économie du shopping du centre-ville. Cette migration de richesses qui se matérialise donc par un déplacement de personnes s’appuie sur le vaste réseau de mobilité, mais insuffisant ; Leeds demeurant la première ville embouteillée du Royaume-Uni. La seconde logique économique s’exerce dans l’Inner city (fig.6b). La banlieue adjacente au centre-ville concentre la précarité. Elle hérite des activités industrielles de Leeds, mais aussi de son déclin avec des habitations vacantes et des friches. Ces activités attirent des populations moins qualifiées et des classes sociales moins aisées. La zone pâtit de la forte interaction entre suburbs et City Center et voit son territoire morcelé par les voies à grandes vitesses, cloisonnant le tissu urbain. Cette couronne semble donc accumuler les difficultés, mais pas seulement. Grâce au campus universitaire, cette zone précaire acquiert un autre type d’usagers liés à la formation et l’apprentissage. En perpétuel renouvellement, des étudiants d’autres villes et de l’étranger, ils participent à la renommée de la ville sur le plan international. Partageant avec la population ouvrière un faible pouvoir d’achat, ces nouveaux arrivants alimentent une économie bien plus locale. Bien que ces deux logiques s’avèrent fonctionner quasi indépendamment, elles semblent à la fois cause et conséquence de l’autre. Ce paradoxe nous questionne, ainsi que ces répercussions sur le territoire leedsien et ses enjeux pour demain. Parmi les acteurs de la ville, comment les étudiants puis diplômés, constituent-ils un des rouages de ce développement à deux vitesses ?