L’exposition « Nouvelle Vague » de Chantal Stoman à La Galerie Paris 1839 en mai. Échanges avec le public après la projection de son film documentaire à Jordan.
JUIN 2025
Fiammetta Horvat à Jordan en juin, pour présenter l’exposition du photographe Frank Horvat au F11.
MAI 2025
Un événement culinaire du French Gourmay en partenariat avec l’Institut Escoffier - Towngas et l’Alliance Française.
AOÛT 2025
Denis Tissier guide un atelier dégustations de spiritueux français à Jordan.
AOÛT 2025
C’est l’été et les ateliers créatifs sont au rendez-vous pour les plus jeunes : ateliers artistiques, créatifs et de cuisine à Jordan.
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CINÉMA 電影
Fil rouge du festival
法國電影節—— 一線相牽
Par Yaël Cohen
6 CINÉMA 電影
130 ans de cinématographie
電影攝影放映技術誕生130週年
Par David Cordina
8 CINÉMA 電影
Gérard Jugnot, parrain du festival du film
香港法國電影節大使 —謝勒尊諾
Par David Cordina
11 ACTUALITÉS 時事實況
L’expérience du Design
體驗設計
Par Elsa Polycarpe
14 ARTS VIVANTS 動態藝術
Queerness en mouvement
舞動酷兒
P ropos recueillis par Elsa Polycarpe
17 ARTS VIVANTS 動態藝術
Tang Shu-wing met en scène Godot
鄧樹榮執導《等待果陀》
P ropos recueillis par David Cordina
20 SOCIÉTÉ 社會專欄
Les cabinets des curiosités
「珍奇櫃」
Par Jacques Pécheur et David Cordina, article partagé avec la revue Le français dans le monde
23 LITTÉRATURE 文學專欄
Rencontre avec Kwong Chi-Kit
鄺志傑專訪
26 LITTÉRATURE 文學專欄
Steampunk Jules Verne : retour vers le futur !
Par Matthieu Motte
29 EDUCATION/LANGUE FRANÇAISE 教學及法語專欄
Une nouvelle offre pour les nouveaux étudiants de l’AF
Un partenariat avec l’École Internationale de Singapour à Hong Kong
Le festival Jules Verne / Un tram aux couleurs françaises
Pour sa 54e édition, le Festival du film français à Hong Kong dévoile une sélection qui explore la richesse et la diversité du cinéma français et francophone. Des récits intimes de liens familiaux côtoient des amours contrariées, où les sentiments se heurtent aux fractures sociales. La musique, fil conducteur, se déploie à travers comédies musicales, souvenirs de jeunesse et chorales porteuses d’espoir. Le programme s’ouvre aussi sur des films sociaux, policiers et d’action, où tensions contemporaines et visions dystopiques interrogent justice, violence et liberté.
Parrain du festival, Gérard Jugnot honore par sa présence le festival, notamment à l’occasion de la première mondiale du long-métrage de Christophe Barratier, Les Enfants de la Résistance et d’un ensemble de films emblématiques de sa carrière. Cette édition sera également marquée par la présence de l’actrice, Garance Marillier venue présenter Coutures, film nous plongeant dans la frénésie de la Fashion Week. Enfin, la rétrospective célèbre les 130 ans du cinéma, des pionniers des frères Lumière, à la redécouverte des avant-gardes d’Alice Guy jusqu’aux audaces de la Nouvelle Vague.
Cette 54 e édition présente des récits où l’entraide et la mémoire familiale redessinent les liens du présent. La Venue de l’avenir de Cédric Klapisch réunit quatre cousins éloignés autour d’une maison héritée en Normandie. Entre secrets de famille et souvenirs figés depuis les années 1940, le film tisse un dialogue subtil entre passé et avenir. Dans Sur les chemins de Taïwan de Maria Nicollier, c’est la solidarité d’une fratrie en exil qui s’affirme face aux épreuves. D’autres récits mettent en lumière des enfants confrontés à la fragilité du monde adulte et des mères éprouvées par les labeurs. On vous croit de Charlotte Devillers et d’Arnaud Dufeys, ou Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer, exposent la douleur d’une enfance bousculée. Love Me Tender d’Anna Cazenave Cambet suit Clémence, mère séparée qui voit son ex-mari engager une bataille judiciaire pour lui retirer la garde de leur fils après qu’elle a révélé ses relations avec des femmes. À travers un regard plus intime sur l’enfance, Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, adaptation du roman d’Amélie Nothomb, s’attache au regard
Les Tourmentés de Lucas Belvaux, 2025
émerveillé d’une petite fille belge vivant au Japon. Derrière ses yeux d’enfant, le film conjugue beauté esthétique, insouciance et profondeur. Le festival poursuit ce dialogue familial avec deux films d’animation au style poétique : Arco d’Ugo Bienvenu et Le Secret des mésanges d’Antoine Lanciaux.
Quand l’amour se heurte au monde
Le festival met aussi en lumière l’amour dans ses formes les plus singulières et contrariées, là où désir et obstacles se mêlent. Dans Les Tourmentés de Lucas Belvaux, Skender, vétéran marqué par le PTSD, reçoit une somme colossale pour survivre à un jeu macabre orchestré par une milliardaire. Plutôt que de se concentrer sur ce défi, il choisit de renouer avec sa femme et son fils, transformant son ancien amour en un véritable moteur de sa vie. L’amour prend un autre visage dans L’Épreuve du feu d’Aurélien Peyre. Hugo emmène Queen, jeune esthéticienne pétillante, passer l’été sur l’île familiale. Leur relation se heurte alors au mépris des jeunes habitués à fréquenter l’île, représentants d’une bourgeoisie peu ouverte aux différences. Le contraste entre ces deux mondes sociaux met à rude épreuve leur amour, révélant à la fois sa fragilité et sa force. Dans un registre plus léger, Avignon de Johann Dionnet explore la peur du jugement et le désir de plaire. Stéphane s’invente une vie pour séduire Fanny, montrant combien l’amour peut pousser à l’ingéniosité et aux illusions. Enfin, A Second Life de Laurent Slama raconte la rencontre d’Élisabeth, jeune femme malentendante, avec Elijah, californien solaire et insouciant. Le contraste de leurs mondes crée un lien fragile et lumineux, qui invite chacun à repenser sa perception de l’autre et de soi-même.
La musique au cœur des histoires
La musique, dans sa diversité, traverse cette édition du festival comme un fil conducteur, tissant des liens entre les œuvres et les émotions. Elle s’invite d'abord dans Deux Pianos d'Arnaud Desplechin, où le retour d'un pianiste en exil à Lyon ravive des souvenirs d’amour et de jeunesse. Dans un registre plus lumineux, la comédie musicale Partir un jour d’Amélie Bonnin,
avec Juliette Armanet, mêle harmonieusement musique et récit. L'histoire d'une cheffe de cuisine confrontée à son passé s'épanouit au rythme des chansons, où chaque note semble redonner vie à des souvenirs enfouis. Le festival proposera également Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, classique intemporel de la comédie musicale française porté par la mélodie inoubliable de Michel Legrand. À l’occasion de la venue de Gérard Jugnot, le festival présentera Les Choristes de Christophe Barratier, doublement récompensé aux César (Musique et son). La chorale tisse ici un lien entre les générations et permet aux enfants de se révéler et de se dépasser malgré les difficultés de l’internat. Du même réalisateur, le festival aura l’honneur de proposer en première mondiale Les Enfants de la Résistance , avec à nouveau Gérard Jugnot à l’affiche.
Fractures sociales et tensions policières
Les films policiers et sociaux occupent une place essentielle dans la sélection, révélant combien ces récits ancrés dans la réalité demeurent universels et intemporels. La Haine de Mathieu Kassovitz, œuvre culte du cinéma français, continue de résonner trente ans après sa sortie, avec son portrait brut de trois jeunes de cité face aux violences policières et aux fractures sociales. Plus contemporain, Dossier 137 de Dominik Moll fait écho à cette mémoire collective en suivant l’enquête d’une agente de l’IGPN autour de violences policières commises lors des manifestations des gilets jaunes, entre quête de vérité et nécessité de justice. Dans 13 jours, 13 nuits de Martin Bourboulon, l’adaptation du récit du commandant Mohammed Bida immerge le spectateur au cœur de l’ambassade française de Kaboul lors de la chute de la capitale afghane aux mains des talibans. Plus proche de la dystopie, Chien 51 de Cédric Jimenez imagine un Paris du futur cloisonné par classes sociales, où une intelligence artificielle dicte l’ordre avec une froide efficacité, porté par Adèle Exarchopoulos et Gilles Lellouche. Enfin, dans sa rétrospective, le festival rend hommage à l’un des modèles du genre avec Le Samouraï de Jean-Pierre Melville, chef-d’œuvre du film noir dans lequel Alain Delon incarne un tueur à gages devenu figure mythique du cinéma.
法國電影節大使謝勒尊諾( Gérard Jugnot ) 將親身出席,特別是參 與 Christophe Barratier 執導的長片《抗戰孩兒》( Les Enfants de la Résistance) 的全球首映,以及謝勒尊諾自己的電影生涯中多部經典作 品的放映會。本屆電影節亦迎來影星 Garance Marillier 親臨盛會,她 將介紹其演出的電影《Coutures 》,帶領我們投入探索時裝週的狂熱 世界。最後,電影節回顧展慶祝電影誕生 130 週年,為觀眾揭示盧米埃 (Lumière)兄弟的先鋒精神、愛麗絲.居伊(Alice Guy)領先時代的前衛作 品以及新浪潮電影的大膽創新。
第54 屆電影節的影片主題聚焦於守望相助與家族記憶如何編織當下的 人際關係。Cédric Klapisch的《塑造未來》(La Venue de l ’avenir)講述四 位疏遠的堂表親在承繼一間諾曼第舊宅時相聚的故事。在家族祕密與 自1940年代起便冰封的記憶之間,一段穿梭過去與未來的動人故事就此 展開。Maria Nicollier的《陌路兄弟》(Sur les chemins de Taïwan)講述各 屬異鄉的兄弟在面對挑戰時如何團結。其他作品則圍繞面對脆弱成人世 界的孩童以及在勞苦中的掙扎的母親而展開故事。Charlotte Devillers與 Arnaud Dufeys的《我們相信你》(On vous croit),以及Romane Bohringer 的《請告訴她我愛她》(Dites-lui que je l ’aime)皆呈現了不幸童年之 痛。Anna Cazenave Cambet的《柔情摯我》(Love Me Tender)講述單親 母親Clémence因與女性交往,而被前夫透過法律訴訟爭奪兒子監護權的 司法戰。Maïlys Vallade與Liane-Cho Han改編自Amélie Nothomb的小說 的作品《愛美麗的奇幻漫遊》(Amélie et la métaphysique des tubes),講 述一位在日本生活的比利時少女的故事,藉此深入探討童年。電影透過 兒童視角觀看世界,展現出美、無憂和深度。此外,兩套充滿詩意的動畫 繼續探索家庭議題,包括Ugo Bienvenu的《我的好友阿高》(Arco)以及
Antoine Lanciaux的《山雀的秘密》(Le Secret des mésanges)。 在愛與現實世界之間
擇與妻兒重修關係,讓昔日的愛成為他活下去的動力。愛情在 Aurélien Peyre的《火的試練》(L’Épreuve du feu)中展現出另一面貌。Hugo帶著熱 情開朗的年輕美容師Queen前往一個家族島嶼上度過夏天。然而,他們 的關係遭到常在島上度假的年輕人所輕蔑——這些人正代表著對差異 缺乏包容的資產階級。兩個社會階層之間的對比使他們的愛情面臨嚴峻 考驗,這同時亦揭示了愛情脆弱和堅定的不同面貌。Johann Dionnet的 《情陷亞維農》(Avignon)則以較輕鬆的手法,探討人們對別人眼光的恐 懼和取悅他人的欲望。Stéphane為了追求Fanny而編造虛構的人生,表達 出愛情可激發人的巧思,卻又令人陷入幻象之中。最後,Laurent Slama的 《巴黎重生》(A Second Life)講述年輕的女聽障人士Elisabeth,與無憂無 慮的加州陽光男孩Elijah邂逅的故事。兩個截然不同的世界互相碰撞,孕 育出光明卻脆弱的關係,令人重新觀照自我和他人。
音樂與故事交織
悠揚樂韻讓今年法國電影節的不同作品一線相牽,與各種情感得以相 連。在 Arnaud Desplechin 的《雙琴記》(Deux Pianos)中,外遊的鋼琴 家重返里昂,絲絲愛情與青春記憶隨著樂聲甦醒。由Amélie Bonnin 執 導,Juliette Armanet 主演的音樂喜劇《突然離去》(Partir un jour)將音 樂和敘事和諧融合。在歌曲節奏之中,一位女主廚面對前塵往事,每個 音符似乎都能喚醒深藏的回憶。由Jacques Demy 執導的法國經典音樂 劇《秋水伊人》(Les Parapluies de Cherbourg)亦將再度重映,動人故事 在 Michel Legrand令人難以忘懷的旋律中展開。為向親臨本屆影展的謝 勒尊諾致敬,法國電影節將放映榮獲凱薩電影獎最佳音樂和音效,由 Christophe Barratier執導的《歌聲伴我心》(Les Choristes)。合唱團的組 成在不同世代之間架起溝通的橋梁,孩子們在寄宿學校的艱難環境中 得以展現和超越自我。同樣由Christophe Barratier 執導的《抗戰孩兒》 (Les Enfants de la Résistance)將在香港法國電影節期間進行全球首映, 該片再次由謝勒尊諾主演。
本屆法國電影節亦關注到各種欲望與障礙交纏、獨特而矛盾的愛。在 Lucas Belvaux 的《受創傷的人》(Les Tourmentés)中,患有創傷後遺症 的退伍軍人 Skender 獲得一筆鉅額酬金,必須在一場由億萬女富翁操縱 的死亡遊戲中存活下來。然而,他並未全心全意面對這項挑戰,而是選 Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, 2025
130 ans de cinématographie
電影攝影放映技術誕生130週年
Texte 文 : David Cordina
Le festival célèbre les 130 ans du cinématographe en revenant aux sources de l’invention. Entre mémoire et modernité, la rétrospective retrace les révolutions esthétiques qui ont façonné le septième art, à travers des documentaires sur le cinéma — dont Je n’avais que le néant de Guillaume Ribot, sur Claude Lanzmann et la genèse de Shoah, ou Lumière, l’aventure continue de Thierry Frémaux, consacré aux archives des frères Lumière — ainsi qu’une rétrospective des premiers films de la pionnière, Alice Guy. Le regard se tourne ensuite vers de grands classiques qui ont marqué l’histoire du cinéma français du XXe siècle.
En 1895, à Paris, les frères Lumière projettent pour la première fois en public quelques vues animées. Cet instant fondateur marque la naissance officielle du cinéma. Cent trente ans plus tard, cette invention française reste un art universel, à la fois témoin du passé et laboratoire de nouvelles formes de création. Cette même année 1895, les frères Lumière inventent le Cinématographe et tournent parmi les tout premiers films de l’histoire. En expérimentant la mise en scène, le travelling, le trucage ou encore le remake, ils posent également les bases de l’art de filmer.
Un siècle plus tard, cet héritage est mis en valeur à travers deux documentaires consacrés aux œuvres des Lumière : Lumière, l’aventure commence (2016) et, en 2025, Lumière, l’aventure continue , présenté lors de la 54 e édition d’un festival de cinéma. Dans ce second opus, son auteur, Thierry Frémaux, directeur du Festival de Cannes et de l’Institut Lumière, propose une sélection de plus de cent films restaurés parmi près de 1 400 « vues Lumière ». Thierry Frémaux poursuit son travail de diffusion par cette sélection de films restaurés qui compose une véritable fresque
des origines du cinéma. Commentées avec esprit et accompagnées par la musique de Gabriel Fauré, ces images inoubliables offrent un regard unique sur la France et sur un monde en plein basculement vers le XXe siècle. L’histoire du cinéma ne se résume pas à l’invention technique de la caméra ou du projecteur. Elle est aussi façonnée par des personnalités pionnières qui, très tôt, ont perçu dans ce médium une possibilité d’expression artistique, narrative et sociale. À ce titre, la figure d’Alice Guy, longtemps restée dans l’ombre, mérite aujourd’hui toute l’attention et la reconnaissance qu’elle suscite.
Alice Guy, une pionnière enfin reconnue
À la fin du XIXe siècle, une autre figure fondatrice contribue de manière décisive au développement du cinéma : Alice Guy. D’abord secrétaire de Léon Gaumont, elle perçoit très tôt que ce médium peut dépasser la simple captation de scènes de la vie quotidienne pour devenir un véritable art du récit. En 1896, elle réalise La Fée aux choux , considéré comme l’une des premières fictions cinématographiques. Par la suite, elle met en scène plusieurs centaines de films, explore des genres variés, expérimente les premiers effets spéciaux et fonde sa propre société de production aux États-Unis. Première femme cinéaste dans un univers largement dominé par les hommes, elle a pourtant vu son rôle minimisé ou occulté par l’histoire officielle, longtemps écrite par ses pairs masculins. Son manque de visibilité illustre la difficulté, pour les pionnières, de faire reconnaître leurs contributions dans un domaine en construction. Aujourd’hui, son œuvre est réévaluée et reconnue comme une contribution essentielle à la naissance du septième art. Une sélection de ces meilleurs courts films sera diffusée lors du festival à la bibliothèque de Jordan. Alice Guy, 13 courts métrages
Alice Guy, 1906
Les premiers pas du cinéma en Chine
Le cinéma arrive très tôt à Hong Kong : en 1897, soit seulement seize mois après son invention en France, un entrepreneur américain présente au public local les premières projections au City Hall, ayant acquis à la fois un Cinématographe, mis au point par les frères Lumière en France et un Kinétoscope fabriqué par leur concurrent américain, la société Edison. Le premier film tourné à Hong Kong, Stealing a Roasted Duck , date de 1909. Mais c’est surtout Chuang Tzu Tests His Wife (1913-14), produit par l’Américain Ben Brodsky et enregistré à Hong Kong, qui est considéré comme le premier véritable film local. La paternité de sa réalisation reste incertaine, mais il marque une étape importante. À la même époque, Lai Man-wai, figure centrale des débuts, fonde avec son frère le premier studio hongkongais, China Sun, et produit en 1924 le premier long métrage local, Rouge.
Dans les années 1930, les frères Shaw, déjà actifs à Shanghai et à Singapour, installent leur société Tianyi à Hong Kong, où ils produisent le premier film cantonais parlant (White Gold Dragon). Leur studio de Kowloon devient alors un centre de production majeur. La même décennie voit affluer de nombreux cinéastes de Shanghai, fuyant la censure nationaliste (qui interdit les films d’arts martiaux en 1931), puis la guerre sinojaponaise et la guerre civile. Ces mouvements enrichissent Hong Kong de nouveaux talents, consolidant les bases de son industrie cinématographique. Mais en 1941, l’invasion japonaise met un coup d’arrêt brutal à cette dynamique. Toute production cesse et pire, les pellicules existantes sont détruites, expliquant pourquoi aucun film hongkongais d’avant-guerre n’a survécu.
Lumière, l ’aventure continue de Thierry Frémaux, 2025 本屆電影節回溯電影之源,向電影攝影放映 技術 130 年的輝煌歷史致敬。電影節的回顧展 重現了成就電影藝術的美學革命,探索電影 歷史和現代發展,放映多部電影紀錄片,包括
Guillaume Ribot 的《我的一切都微不足道》 (Je n ’avais que le néant ),講述克勞.朗治 曼(Claude Lanzmann )的著名電影《浩劫》 (Shoah)的誕生歷程;以及 Thierry Frémaux 的《盧米埃!電影光映旅程繼續》( Lumière, l ’aventure continue),見證盧米埃兄弟的光映 旅程;同時回顧先驅導演愛麗絲.居伊( Alice Guy)的早期作品。接著,電影節將焦點投向二 十世紀法國電影史中的經典作品⋯⋯
Le festival accueille invité de marque : Gérard Jugnot. Acteur, comédien, réalisateur, il est depuis plus de quatre décennies l’un des visages les plus populaires du cinéma hexagonal. Sa carrière, marquée par la comédie mais aussi par des rôles sensibles et des réalisations empreintes d’humanité, en fait une figure emblématique et familière des spectateurs de plusieurs générations. Sa présence comme parrain de la 54e édition du festival incarne parfaitement la volonté de l’événement : rapprocher le cinéma français du public hongkongais et international, à travers des œuvres qui conjuguent rires, émotions et réflexions.
Le creuset du Splendid
Né à Paris en 1951, Gérard Jugnot suit des études d’histoire avant de rejoindre le mythique collectif du Splendid, formé dans les années 1970 par un groupe d’amis comédiens : Josiane Balasko, Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel, Bruno Moynot et Michel Blanc. Ensemble, ils créent un style nouveau de comédie, à la fois populaire et irrévérencieuse, qui rencontre très vite le public. Les pièces Les Bronzés et Le Père Noël est une ordure sont adaptées au cinéma avec un succès considérable, donnant naissance à des films devenus cultes : Les Bronzés (1978), Les Bronzés font du ski (1979) réalisés par Patrice Leconte ou encore Le Père Noël est une ordure (1982). Ces films, diffusés et rediffusés à la télévision, appartiennent au patrimoine culturel français. Elles ont imposé une génération d’acteurs, dont Gérard Jugnot, comme références de l’humour hexagonal. Dans Le Père Noël est une ordure, tout le monde se souvient de son interprétation de Félix, déguisé en Père Noël, naïf et malchanceux, dont la détresse sociale déclenche une série de situations absurdes.. Jugnot apporte à son personnage cynique, une humanité maladroite qui rend ce vaudeville noir encore plus savoureusement cruel.
La disparition de Michel Blanc en 2024 a mis en lumière l’importance historique de ce collectif, qui aura marqué plusieurs décennies de cinéma français. En novembre 2024, quelques semaines après la disparition de Michel Blanc auquel le festival HKFFF a rendu hommage l’année dernière, est paru l’ouvrage collectif, Nous nous sommes tant marrés (Cherche Midi, 2024). Écrit par Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot, ce livre revient sur l’histoire de cette aventure artistique hors norme. Il témoigne de l’esprit de troupe, de la complicité et de la créativité qui ont nourri le Splendid, et dont Jugnot demeure l’un des principaux héritiers.
De la comédie à l’émotion
Si Gérard Jugnot s’impose d’abord par ses rôles comiques, souvent marqués par une bonhomie maladroite et une humanité touchante, il ne tarde pas à élargir sa palette. Dans les années 1980, il enchaîne les succès populaires, mais c’est avec Une époque formidable (1991), réalisé par lui-même, qu’il surprend la critique et le public. Son interprétation d’un chômeur basculant dans la rue révèle une intensité dramatique inattendue, saluée comme l’un de ses plus grands rôles. Ce va-et-vient entre comédie et émotion n’ignorant nulle gravité deviendra une constante. Jugnot choisit des personnages proches du quotidien, souvent confrontés à des situations sociales ou historiques difficiles, qu’il incarne avec justesse et sensibilité. Cette dimension réaliste, toujours teintée d’humour, nourrit son image d’acteur accessible et profondément humain. Ce long-métrage s’impose comme son plus grand succès critique et populaire, et reste encore aujourd’hui une référence du cinéma social français des années 1990.
Un réalisateur attentif aux « petites gens »
Très tôt, Gérard Jugnot est passé derrière la caméra. Son premier long-métrage, Pinot simple flic (1984), où il joue lui-même le rôle principal, ouvre une filmographie marquée par une constante : donner voix aux anonymes et aux oubliés. Un autre jalon majeur est Monsieur Batignole (2002), où il incarne un petit commerçant sous l’Occupation qui cache un enfant juif. Le film, sobre et émouvant, lui vaut une reconnaissance critique durable et de nombreux prix. Cette œuvre témoigne de sa volonté d’aborder de grands drames historiques à travers le regard de personnages ordinaires, une marque de fabrique qu’il revendique.
Il reviendra ensuite à la comédie avec Boudu (2005), remake du classique de Jean Renoir, et Rose et Noir (2009), satire historique située à la Renaissance…
La carrière de réalisateur de Gérard Jugnot est indissociable de sa collaboration avec Philippe Lopes-Curval, scénariste et dialoguiste disparu en 2023. Leur rencontre autour d’Une époque formidable (1991) marque le début d’une complicité qui durera plus de vingt ans. Ensemble, ils coécrivent une demi-douzaine de films, dont plusieurs gros succès du boxoffice français. Lopes-Curval devient pour Jugnot « le complice parfait pour l’écriture », selon ses propres mots. « Philippe sait retranscrire mes folies », confiait-il en 2009 à Bayeux lors de la présentation de leur comédie Rose et Noir. Scénariste et dialoguiste des Choristes , Lopes-Curval a apporté à Jugnot une précision et une justesse dans l’écriture des comédies aigresdouces, où l’humour se mêle à l’observation sociale.
A retrouver dans la sélection du festival : www.hkfrenchfilmfestival.com
Gérard Jugnot, 50 ans du succès
Le Père Noel est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1982), Monsieur Batignole (Gérard Jugnot, 2002), Les Choristes (Christophe Barratier, 2004) et l’avant-première du même réalisateur, Les Enfants de la Résistance (2026)
Les Enfants de la Resistance de Christophe Barratier, 2025
謝勒尊諾在1951年於巴黎出生,原本修讀歷史,之後加入了於1970 年代由一群演員好友組成的傳奇團體「Splendid」, 其成員包括:Josiane Balasko、Christian Clavier、Thierry Lhermitte、Marie-Anne Chazel、Bruno Moynot和米歇爾布 朗(Michel Blanc)。他們一同樹立了大膽通俗、不拘一格的全新戲劇風格,迅速廣受觀眾歡迎。他們的作品如《 Les Bronzés》和《聖誕老人正衰神》(Le Père Noël est une ordure)等改編成電影後大獲成功,成為文化經典,包括由Patrice Leconte 執導的《 Les Bronzés》(1978年)、《豔陽假期》(Les Bronzés font du ski)(1979 年),此外還有《聖誕老人正衰 神》(Le Père Noël est une ordure,1982年)。這些電影多年來在電視上不斷重播,早已成為法國文化遺產,並奠定了一 整代演員,包括謝勒尊諾,作為法式幽默代表人物的地位。他在《聖誕老人正衰神》一劇中演繹的角色 Félix可謂膾炙人 口,天真又倒霉的Félix 裝扮成聖誕老人,身處於社會困境之中,引發連串荒誕情節。尊諾將此不拘世俗禮數的角色演繹 得可愛笨拙而富有人性,為這套黑色喜劇帶來一絲殘酷而迷人的感覺。
米歇爾布朗在 2024 年離世,讓人回顧這個團體在過去數十年對法國電影的深遠影響。香港法國電影節在 2024 年11月向 辭世的米歇爾布朗致敬之後數個星期,一本合著書籍《 Nous nous sommes tant marrés》(Cherche Midi出版社,2024 年)正式出版,其作者包括Josiane Balasko、米歇爾布朗、Marie-Anne Chazel、Christian Clavier、謝勒尊諾、Thierry Lhermitte和Bruno Moynot,記載了Splendid這段非凡的藝術旅程。該書籍見證了Splendid的團隊精神、默契、和創意, 而謝勒尊諾正是當中代表人物。
對小人物充滿關懷的導演 謝勒尊諾很早便踏上導演之路。他在其親自執導的首部長片《傻警出差》(Pinot simple flic,1984年)中自導自演,擔任 主角,開創出為受社會忽略者發聲的電影類型。而在其另一部里程碑電影《逃出法蘭西》(Monsieur Batignole,2002年) 中,他飾演一位在德軍佔領下藏匿猶太兒童的小商人。這套實而不華、真摯動人的電影為他贏得影評人的長期肯定和多 個獎項。作品展現了他希望透過平凡人的視角刻畫重大歷史悲劇的意願,而這也成為他導演生涯的標誌。 之後,他又回到喜劇,重拍了尚雷諾亞(Jean Renoir)的經典作品《莾漢逃婚》(Boudu,2005年),以及以文藝復興時代 為背景的歷史諷刺電影《Rose et Noir 》(2009年)⋯⋯ 謝勒尊諾在其導演生涯中與編劇 Philippe Lopes-Curval(2023 年離世)合作無間,兩人自《混世浮生》(1991年)開始 惺惺相惜,在二十多年間多次合作,聯手創作出多部法國賣座佳作。正如謝勒尊諾所言,Lopes-Curval 成為他的「完 美編劇夥伴」(le complice parfait pour l ’ écriture)。他在2009年於巴約(Bayeux)介紹其喜劇《Rose et Noir》時便坦 言:「Philippe懂得用他的文字,表達我瘋狂的內心。」這位《歌聲伴我心》(Les Choristes)的編劇,以精準細膩的筆觸為 謝勒尊諾創作出多部苦中帶甜的戲劇,兼具幽默與深度的社會觀察。
L’expérience du Design
Texte 文 : Elsa Polycarpe
Le prestigieux salon parisien Maison & Objet revient pour la seconde fois à la Business of Design Week (BODW) à Hong Kong, du 3 au 6 décembre. Voilà une occasion unique de découvrir les innovations et les tendances qui façonnent le paysage du design en Asie et de réfléchir à son impact au quotidien.
En l’espace de trois ans, la BOWD est devenue un événement incontournable pour des milliers de professionnels du design, d’architectes et d’entrepreneurs. En 2023, elle a attiré plus de 200 exposants internationaux et des conférenciers de renom, parmi lesquels – cocorico ! - l’architecte français Philippe Starck. Fautil pour autant être surpris de la présence de l’architecte star quand on sait que la France est pays partenaire de l’événement ?
Plus qu’une simple collaboration, il s’agit d’un effort pour mettre en commun des réseaux et des savoir-faire, en se plaçant à l’avant-garde des nouvelles tendances – éco-responsable, apport des technologies émergentes - tout en accompagnant les jeunes créateurs en leur offrant une fenêtre d’exposition sans précédent.
L’année dernière, Maison & Objet y a exposé pour la première fois des marques françaises emblématiques telles que Roche Bobois et Ligne Roset. Fort de ce succès, le pavillon français pérennisé revient cette année, présentant une centaine de marques locales et internationales. L'événement mettra l'accent sur le design éthique et durable, en collaboration avec des organisations telles qu'EcoDesign. Des marques reconnues pour leur approche responsable, comme Fermob et Muuto, seront également présentes. Ils proposeront des ateliers interactifs et des conférences sur les tendances du design durable.
L’implantation de Maison & Objet à Hong Kong a été rendue possible grâce à la collaboration de plusieurs acteurs locaux, parmi lesquels Tribe 22, un cabinet de conseil en stratégie de vente au détail et en transformation de marque dirigé par MarieHélène Prévot, et Le Cercle, un collectif de créateurs et d'artisans qui organise régulièrement des événements réunissant designers, entrepreneurs et investisseurs.
Le design au service de la société
Pour correctement se préparer à cette semaine du design, revoyons les bases. Qu'est-ce que le terme de « design » recouvre
réellement, au-delà de l'anglicisme galvaudé qu'il semble être ?
Le dictionnaire Le Petit Robert le décrit comme une « esthétique industrielle appliquée à la recherche de formes nouvelles et adaptées à leur fonction », et comme un adjectif qualifiant ce qui est « d'un esthétisme moderne et fonctionnel ». Mais le design est bien plus que cela : c'est un processus de résolution de problèmes, une quête d'innovation centrée sur l'utilisateur, visant à créer des produits, des services et des expériences qui améliorent concrètement son quotidien.
Prenons l’exemple de l’expérience du piéton enfin reconnue par le design urbain de Hong Kong. En 2010, se promener le long du littoral de l’île de Hong Kong relevait davantage du parcours du combattant que de la balade agréable. Il fallait slalomer entre les voitures, contourner des entrepôts, et bien souvent, renoncer face à la multitude d’obstacles rencontrés en chemin. Confronté à une demande croissante pour des espaces piétons accessibles et agréables, le gouvernement hongkongais a réagi en lançant, en 2023, l’initiative Round the Island Tour. Ce projet ambitieux vise à réaménager les berges de l’île afin de permettre à tous les piétons — marcheurs occasionnels, joggeurs, familles ou promeneurs assidus — d’en faire le tour complet, tout en profitant d’une vue constante sur la mer, et ce, sans interruption ni détour. Peu à peu, ces nouveaux espaces gagnés sur le bitume se dotent de mobilier urbain varié : agrès pour l’exercice physique, parcs à chiens, pistes cyclables, parcours ludiques pour enfants, fresques murales, espaces d’exposition… Autant d’équipements qui répondent à une attente citoyenne tout en s’inscrivant dans une logique de santé publique. Car ces aménagements encouragent la marche, l’activité physique, mais aussi les échanges sociaux. Aujourd’hui, cette promenade littorale est devenue un axe de circulation douce prisé : on l’emprunte pour aller d’un point A à un point B, pour se détendre après une journée de travail, pour faire son jogging ou promener son chien. Le Hong Kong Harbour est désormais un lieu incontournable pour les amateurs
de course à pied, et constitue le terrain d’entraînement privilégié de nombreux clubs comme les Midnight Runners ou les Harbour Runners.
Dans l’intimité de nos habitations, le design a une fonction similaire, bien qu’il prenne des formes moins surprenantes. Chaque objet, chaque outil est désormais créé pour améliorer notre confort, faciliter l’accès à un produit ou un tierce objet, favoriser l’autonomie des personnes, et ces objets et ces outils remplissent cette fonction sans sacrifier en chemin leurs ambitions esthétiques. Le beau et l’utile, l’utile et l’agréable, on a tous entendu ces formules autour de nous célébrant les succès d’un objet innovant, cet objet qu’il nous faut absolument. On est tenté de se moquer de ces adages un peu creux, répétés à l’envi sans en saisir l’importance, car oui, on peut joindre l’utile à l’agréable et un meuble peut transformer un espace d’une façon si évidente qu’on oublie que l’objet n’a pas toujours été là, à faire briller l’espace dans lequel il s’inscrit admirablement. À la fin de la BOWD de l’année dernière, le designer britannique Michael Young a fait don d’un fauteuil de sa création (The Sheiffeild pouf) à la bibliothèque de l’Alliance Française. Non seulement ce fauteuil est splendide, mais il s’intègre si naturellement à l’espace qu’il paraît aujourd’hui impensable d’imaginer notre médiathèque sans lui — une image cruelle d’un lieu vidé de son âme, privé de vie. Ce fauteuil est devenu le siège préféré des petits et des grands venus s’y blottir pour lire en paix. Mais surtout, il est désormais le trône attitré des écrivains et personnalités du monde littéraire que nous accueillons. Parmi eux : Kei Lam, Mark O’Neill, Jean-Pierre Cabestan, et Edouard Louis.
Ce don symbolique d’un objet ancré dans une démarche esthétique et fonctionnelle, illustre parfaitement l’esprit qui anime la BOWD. Car au-delà des objets eux-mêmes, c’est toute une vision du design au service du sens et de l'innovation qui s’y déploie. La présence de Maison & Objet à la BOWD de Hong Kong témoigne de l'importance croissante du design comme moteur d'innovation et de croissance économique en Asie. Et, en accord avec la notion même de design, espérons que les objets présentés seront aussi beaux que fonctionnels, alliant esthétique et utilité.
Paroles avait déjà rencontré Alice Rensy, productrice de danse contemporaine en 2016 (n.248) : nous l’avons retrouvée comme cofondatrice du Movement Festival qui se tient tous les deux ans au Eaton Hotel, avec, l’artiste réunionnais, Brandon Gercara, invité en résidence à l’automne pour préparer la 4e édition du festival en juin 2026. Une interview croisée qui dévoile une future performance au croisement d’esthétiques drag, queer et politique.
Alice, peux-tu nous parler des débuts du Movement Festival ?
Le Movement Festival est né en 2018, lorsque Chantal Wong, directrice à l’époque de la programmation culturelle d'Eaton, m'a exposé son projet : défendre les réfugiés, l’environnement et le mouvement à travers le spectacle vivant. Cette idée, bien que vague, était enthousiasmante, l'art vivant étant mis à un niveau d’importance inédit. De cette idée est né le festival, dont je suis aujourd’hui productrice. Chaque édition nous a permis
d’apprendre, de rebondir et de nous améliorer. Actuellement, je rencontre les artistes, j’échange et je négocie. C’est une période riche qui nourrit l’ambiance unique du festival à venir. La quatrième édition ne fera pas exception, avec une ambiance incroyable, simple et très ouverte. Même si le festival suscite de l’attente, il fait face à un problème budgétaire. Les financements gouvernementaux exigent des projets axés sur la réalité virtuelle ou la technologie, une voie que je ne souhaite pas emprunter. Bien que toutes les esthétiques soient les bienvenues dans ce
festival et que la technologie puisse y trouver sa place, le festival repose sur mon travail et mon approche esthétique qui se tourne plus vers le minimalisme.
Comment as-tu rencontré Brandon Gercara et quel est ton rôle auprès de lui ?
J’ai rencontré Brandon par l’intermédiaire d’un commissaire d’art à Paris, Martin Bas. À Pâques, j’ai visité une exposition au Musée des Beaux-Arts où j’ai rencontré Martin Bas. Nous avons sympathisé et il m’a aidé à accéder à des dossiers d’artistes, dont celui de Brandon. Suite à la dernière édition du festival, le consulat général de France nous a apporté un soutien financier pour accueillir un artiste français en résidence. Comme responsable, je l’accompagne, le présente à la scène locale et fais le lien avec Eaton. Je cherche à comprendre son univers pour le transmettre au mieux. Chaque projet est différent, et avec Brandon, plus j’explore, plus c’est riche.
Brandon, quel est ton parcours artistique ?
Je me définis comme un artiste-chercheur décolonial et kwir (traduction réunionnaise de l’anglais queer) engagé pour l’émancipation des personnes LGBTQIA+ à La Réunion. Mon travail commence par la performance et s’étend à divers médias. À l’École des Beaux-Arts de La Réunion, on nous encourage à explorer une idée avec n’importe quel médium, car l’idée et son impact priment sur la maîtrise technique. Je ne sais pas peindre, mais je le fais pour l’esthétique. Je n’ai pas de formation en chant, mais je chante par urgence d’expression et de militantisme. Après mes études, peu de personnes queer chantaient à La Réunion, alors j’ai voulu militer par la musique et rassembler ceux que l’art contemporain excluait. J’ai piraté et détourné des chansons sexistes puis créé des clips pour les réseaux sociaux, visant à établir un nouveau modèle : queer et réunionnais. Après la diffusion de mes chansons, j’ai subi des vagues de cyberharcèlement, de menaces de mort et d’agressions physiques, sans que mes plaintes ne soient prises en compte. J’ai réalisé que le système protégeait les harceleurs et les homophobes. Ces épreuves m'ont poussé à écrire sur l’absence de rassemblement dans la commununauté queer face aux violences subies. C’est en voulant rassembler que j’ai organisé la première Pride de La Réunion en 2021. Depuis, elle a lieu chaque année. Pour moi, il faut agir sans attendre pour que les personnes LGBTQIA+ s’émancipent.
Quel projet présenteras-tu lors du festival en juin ?
Pour le Movement Festival, je performerai Lip Sync de la Pensée : je m’inspire de l’art du drag en synchronisant mes lèvres sur des écrits féministes : ceux d’Asma Lamrabet du courant féminisme islamique, de Françoise Vergès du féminisme décolonial et d’Elsa Dorlin, féministe intersectionnelle. Je les incarne physiquement et vocalement en me transformant grâce à des changements de costumes. J’ai créé cette pièce pour rendre accessibles les outils d’émancipation féministes à ceux qui ne lisent pas, comme dans mon milieu, non pas par manque de curiosité, mais par priorités. Lire et s’émanciper sont un luxe. En transformant ces textes en spectacle, je démocratise et vulgarise le langage académique. Comme dans le drag, je réactive des figures féministes dans de nouveaux espaces. Inspiré par Judith Butler, je montre que le genre est une construction sociale qu’on peut performer et questionner. J’ai appris ces textes par cœur pour me permettre de répondre, d’argumenter et d’offrir au public des outils au public. Mon projet est d'explorer les pensées féministes, queer et les discours militants à Hong Kong. Je souhaite étudier les références locales, enregistrer des voix sur le féminisme et la
queerness, afin de créer une performance ou un enregistrement qui reflète cette scène locale, ses enjeux et ses discours.
Qu'est-ce que t'apporte la fiction pour ta création ?
La fiction répare les imaginaires blessés et permet d'embellir, voire d'influencer la réalité. La première Pride est née ainsi : d’abord une fiction puis une réalité. À Hong Kong, j’utiliserai la fiction pour préserver ma liberté d’expression, que j’exerce pleinement en France en critiquant ouvertement la politique coloniale. La distance géographique devient un atout : évoquer d’autres pays permet au public de se projeter et révéler les points communs entre des contextes d’apparence opposés guide subtilement sa réflexion. En abordant un sujet indirectement, je contourne les questions épineuses et déjoue la censure.
En montrant mon travail hors de La Réunion, j’espère aider d’autres communautés LGBTQIA+, car les discriminations sont universelles. Mon travail peut résonner avec chacun, où qu’il vive. La domination existe partout, d’où l’importance de partager les techniques d'émancipation. En Martinique, j’ai rencontré des artistes avec lesquels nous avons échangé des pistes de résistance et j’ai expliqué comment nous avions organisé une Pride à La Réunion. Mon travail vise à créer un réseau de résistance et à partager des moyens d'émancipation : créer un espace sécurisé, se mettre en contact et discuter.
Figure majeure du théâtre hongkongais, Tang Shu-wing aborde pour la première fois l’univers de Samuel Beckett avec En attendant Godot, présenté en décembre prochain au théâtre Shouson du Hong Kong Arts Centre. Il en dirige la traduction, la mise en scène et la production. Nourri de philosophie orientale, le metteur en scène mêle ici dépouillement, spiritualité et réflexion sur l’absurde contemporain. Dans cet entretien, il revient sur sa découverte de Beckett, la résonance de l’attente dans notre monde inquiet, ainsi que sur les choix artistiques de sa future mise en scène.
Pourquoi le choix de Beckett ?
C’est la première fois que je mets en scène Beckett. J’ai toujours été intéressé par les questions liées à l’humanité, notamment la philosophie et la spiritualité. Beckett est rarement joué à Hong Kong, car nous sommes davantage exposés à des pièces bien construites (dans un sens traditionnel). L’absurde reste un domaine de niche. J’ai vu En attendant Godot pour la première fois au début des années 1980, dans une production en cantonais montée par une troupe locale. J’avais trouvé cela très intéressant, mais difficile à saisir dans son sens profond. L’œuvre n’a vraiment pris place dans ma liste de projets qu’après avoir vu une mise en scène de Godot réalisée par Beckett lui-même pour la télévision française, quelques mois avant sa mort. Ce spectacle était formidable, indescriptible. Roman Polanski, dans le rôle de Lucky, était fabuleux. Mais je savais déjà qu’en monter une version serait une tâche redoutable.
En 2019, je suis monté jusqu’au camp de base de l’Everest, et j’ai soudain réalisé que je voulais créer quelque chose autour des grandes questions de l’humanité. Deux œuvres me sont venues à l’esprit : la Bhagavad-Gita et En attendant Godot. J’ai monté la première en 2023. Je pense que 2025 est le bon moment pour la seconde, car je dispose désormais d’une équipe solide d’acteurs et de créateurs.
L'absurde développé dans cette œuvre résonne-t-il toujours de la même façon dans le climat politique mondial actuel ?
L’absurdité d’aujourd’hui est encore plus intense qu’à l’époque de Beckett. On nous enseigne souvent que la vie a un but et qu’il faut l’atteindre grâce à notre savoir et à nos compétences. Mais au final, nous en arrivons à toutes sortes de déformations.
Nous devenons égoïstes, pris dans les rivalités de pouvoir et les compétitions économiques à l’échelle mondiale. Nous faisons partie intégrante de cette immense machine.
Albert Camus disait que si nous pouvons expliquer le monde — peu importe que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons —, nous restons conscients de ce que nous faisons. Mais si nous ne pouvons plus expliquer, nous sommes perdus. C’est tellement vrai ! L’explication conduit à la définition. Or la définition est exclusive, car elle découle de points de vue personnels. Elle divise facilement le monde entre le noir et le blanc, avec des partisans de tous bords qui s’affrontent pour défendre leur identité. Rien n’a vraiment changé : la difficulté à communiquer par les mots, l’effondrement de la foi spirituelle, l’illusion du temps, les cycles inévitables des ascensions et des chutes humaines. L’homme demeure fondamentalement seul.
Comme les deux vagabonds de Godot, nous attendons encore. La technologie n’y change pas grand-chose. Notre nature insatiable croît plus vite que jamais dans l’histoire. L’intelligence
Tang Shu-wing
artificielle représente la plus grande menace que l’humanité ait connue. Les politiciens, les entrepreneurs et les scientifiques ne parlent que de ses avantages, et rarement de ses dangers. Savonsnous que la technologie du quotidien n’est qu’une infime partie de la technologie militaire ? Plus la première devient conviviale et sophistiquée, plus la seconde se révèle terrifiante dès que la guerre éclate. N’est-ce pas déjà là quelque chose d’absurde ?
De grands discours se tiennent chaque jour sur la table, mais sous la table, un autre monde agit en silence, à notre insu. Mais tout cela est-il si pessimiste ? Pas forcément. Je me rends compte que le drame de Godot se rapproche beaucoup de la philosophie orientale, notamment du bouddhisme. Il est vrai que la nature de toute chose est vide, que rien n’est permanent. Au-delà du monde matériel existe un monde transcendant. La sagesse de la vie réside dans notre capacité à voyager entre ces deux mondes, afin de comprendre quelles expériences nous devons vivre et lesquelles nous devons laisser passer. Si nous parvenons à nous détacher de tout tout en continuant à faire fonctionner les choses dans le monde matériel, nous pourrions bien trouver une issue. Comme le disait Beckett : « Je ne suis en route vers nulle part, je suis simplement en route. » C’est une forme de sagesse qui s’applique aussi aux relations humaines. Et comme le rappelait Camus : « Ne marche pas devant moi, je ne te suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche à côté de moi et sois simplement mon ami… » Si nous prenons conscience que nous sommes tous, à des degrés divers, des Vladimir et des Estragon en quête d’une issue spirituelle — et qu’il nous arrive aussi d’endosser les rôles de Pozzo ou de Lucky dans notre vie quotidienne —, alors nous pourrons peutêtre rire de l’emprise du monde ordinaire : tout n’est qu’un jeu, comme le tournait en dérision, avec tant de lucidité, Eugène Ionesco. L’Enfant, à la fin, pourrait bien représenter notre Terre de Rêve éternelle, tapie au plus profond de notre inconscient collectif. Si l’on considère En attendant Godot comme un poème, tout devient plus léger — mais si léger que cette légèreté même produit un impact immense sur notre esprit, sans que nous en soyons conscients. Là encore, un paradoxe.
Les didascalies chez Beckett sont très précises : est-ce pour vous « un corset ou un carcan ? » Quels choix artistiques privilégiez-vous pour cette mise en scène ?
Le texte et les didascalies de la pièce sont immuables, même si une certaine souplesse est apparue récemment concernant ces dernières. Une fois que l’on choisit de monter Beckett, il faut se préparer à être lié à lui. C’est comme une partition de musique classique : les notes existent depuis des siècles, mais c’est le chef d’orchestre qui décide de la manière dont elles seront interprétées. Les metteurs en scène fonctionnent de la même façon : ils cherchent à inscrire leur empreinte dans un Beckett fidèle à l’esprit de l’œuvre. Nous sommes là pour transmettre la poésie du matériau.
La simplicité est ma ligne directrice dans ce travail. Le texte est traduit en cantonais contemporain afin de le rendre plus accessible au public d’aujourd’hui, avec des surtitres en mandarin et en anglais. La tonalité visuelle du plateau est monochrome, pour souligner le passage du temps — un choix qui, avec un jeu de lumières précis, peut créer des images saisissantes. J’explore la dimension comique de la pièce, comme l’indique son sous-titre : tragicomédie. Les comédiens des années 1950, maîtres de l’art du burlesque, servent de référence, même si j’injecte une énergie nouvelle à travers ma propre équipe d’acteurs.
Il y a dans le texte de nombreuses pauses et des indications scéniques très précises, inscrites entre les lignes. Mais combien de temps doivent durer ces pauses ? Comment traduire ces indications à travers le jeu des acteurs ? Quelle forme aura l’arbre ? Est-ce seulement un élément visuel ou bien quelque chose qui porte la vie ? Ces questions, c’est à mon équipe et à moi d’y répondre. Il n’existe pas de vérité universelle dans la mise en scène de cette œuvre, mais plutôt une approche esthétique partagée au sein d’une équipe donnée, pour en transmettre au mieux la poésie. Cette mise en scène sera sans doute l’un des projets les plus exigeants de toute ma carrière. Je l’aborde avec une joie et un enthousiasme intacts.
Texte 文 : Jacques Pécheur et David Cordina, article partagé avec la revue Le français dans le monde
À l’article curieux, on lit dans le Dictionnaire Universel de 1690 d’Antoine Furetière « … se dit en bonne part de celui qui a le désir d’apprendre, de voir les bonnes choses, les merveilles de l’art et de la nature. … “Curieux”, se dit aussi de celui qui amasse des choses rares, singulières, excellentes, ou qu'il regarde comme telles ; car tous les curieux ne sont pas connaisseurs… »
Dans les rues pentues de Montmartre, impossible de ne pas faire le détour par le 86 rue des Martyrs, à l’enseigne L’objet qui parle Dans cette toute petite boutique parisienne, on trouve des objets qui ont traversé les époques. Des poupées, des jouets, des boîtes à bijoux des années 1950, 1960... Mais aussi des objets religieux, des petites statuettes poétiques… Bref, un joyeux capharnaüm qui tient à lui tout seul du cabinet de curiosités. On trouve en effet de tout, au choix, dans cette armoire en métal, ce casier de typographe ou ce meuble d'apothicaire : une collection de tire-bouchons, décapsuleurs et autres ustensiles en tous genres, de petites pièces collectées dans la nature (écorces, bois, nids, pierres, etc.), des herbiers, de belles bouteilles, de vieilles boîtes à musique, des cartes postales, des collections de coquillages, ou encore des minéraux, des plantes séchées, des couvre-chefs, et aussi des statuettes, des masques de théâtre, des flacons de parfum…tout un bric-à-brac parfois ordonné, parfois rassemblé par hasard ou par volonté, en tout cas analyse Madame Paradis, cliente de la boutique « quelque chose qui nous ressemble. Tous ces objets me parlent, me rappellent quelque
chose. » Ce que confirme aussi une autre habituée, Lucile : « Ces objets sont comme des porte-bonheur qui me rappellent des moments agréables. Il suffit que je les regarde pour me sentir mieux. »
Tous ces objets ainsi rassemblés constituent ce qu’on appelait autrefois un cabinet de curiosités. Une expression qui fait un retour singulier sur Instagram ou TikTok… Il suffit de taper le hashtag #cabinetdecuriosités pour voir défiler tout un univers d’objets singuliers joliment disposés qu’on visite virtuellement comme on arpenterait une brocante ou un vide-grenier. Disposés, classés, l’ordre d’Internet n’a aujourd’hui plus rien à voir avec l’ordre qui prévalait au moment où ils sont apparus, à la Renaissance, dans les Cabinets de curiosités tels qu’on peut les voir dans la peinture hollandaise ou italienne. Aujourd’hui, tout est permis, mais l’agencement reste important pour essayer « de raconter une histoire, comme des souvenirs d’enfance », indique le designer Thomas Csano.
Des objets qui racontent notre histoire
Raconter une histoire… même les classes d’arts plastiques au collège se sont emparées du phénomène. La preuve par le Collège Laboissière à Villeneuve de Berg. Sujet proposé à la classe de 4ème, arts plastiques : « Mon petit musée personnel », avec la consigne : « Représentez une pièce qui serait votre petit musée personnel avec des peintures, dessins, affiches, sculptures, objets disposés dans des cadres ou sur des socles qui vous plaisent ou vous correspondent. » Ou par cette invitation faite à cette classe de 5ème de l’académie de Nantes : « Choisis tes objets d'art parmi tes jouets, cailloux, bijoux, coquillages et autres pierres précieuses pour les exposer dans un espace de ton choix.»
Ainsi chacun peut se créer son petit univers à soi avec sa part de rêverie et même de transfert émotionnel comme l’analyse Alberto Eiguer, psychiatre auteur de L’Inconscient de la maison (Dunod) : « Les objets (…) peuvent se charger d’affects pour nous aider à surmonter des difficultés. Nous avons tous besoin de choses un peu bizarres qui nous renvoient à notre histoire. Cela
peut être des petits objets en provenance d’aïeux, que l’on expose pour se souvenir d’une transmission familiale (la collection de petites boîtes à bijoux ramenées de ses voyages par ma mère), ou encore des reliques conservées d’un ex dont on n’a pas encore fait le deuil (cette collection de figurines mécaniques toutes en déséquilibre et que l’on garde parce qu’elles représentent la relation. En chargeant ainsi ces bibelots de notre mémoire, cela permet de ne plus y penser au quotidien. »
Mais que penser alors de cet avertissement de Jean de La Bruyère qui consacre le chapitre « De la mode » dans ses Caractères (1688) aux amateurs de curiosités : « Que deviendront ces modes quand le temps même aura disparu ? La vertu seule, si peu à la mode, va au-delà des temps. »
漫遊蒙馬特的斜坡街道時,一定不可錯過位於86 rue des Martyrs,一間 名為「L’objet qui parle」的古玩店。在這家巴黎小店內,滿載了不同年代 的珍奇物品——1950、1960 年代的洋娃娃、玩具、首飾盒⋯⋯還有宗教 物品和精美的小雕像等⋯⋯千奇百趣,盡在於此,小小的店鋪就如同一 個「珍奇櫃」(cabinet de curiosités)一樣。
透過物件講述自己的故事 現在,就連初中美術課也追上這股「講故事」潮流。位於貝爾新城 (Villeneuve de Berg)的Laboissière 初中便是當中一分子。在初中三年 級(即法國的classe de 4e)的美術課中,學生要按照「我的小小個人博物 館」此一主題,「創作一個小小個人博物館,裡面可藏有圖畫、素描、海 報、雕塑等;各種物件可放在架子或基座上,只要是您喜歡或與您相關 的東西即可。」 南特學院的初中二年級(即法國的classe de 5e)班上,學 生們也獲邀請「從您的玩具、石頭、珠寶、貝殼和其他寶石中挑選出藝術 珍品,將其擺放在您所選的空間中展出。」
就這樣,每個學生都可創造出屬於自己的小世界,並將夢想和情感投入 其中。《L’Inconscient de la maison》(Dunod出版社)一書的作者,精神 科醫生 Alberto Eiguer指出:「物件可以承載情感,幫助我們克服困難。 我們每個人都需要擁有一些稍微奇怪的東西,讓我們可回顧自己的歷 史。這些小物件可以是來自祖先,讓我們可展示出家族中的回憶(比如 是我的母親自旅行中帶回來的一系列小首飾盒);或是來自心中尚未放 下的前度戀人(例如是這些象徵著過去一段愛情的機械小玩偶)。透過 將回憶注入在這些小玩意之中,可幫助我們在日常生活中不再時常想起 那些事情。」
不過,尚.德.拉布呂耶爾(Jean de La Bruyère
)在其所著的《人物論》 (Caractères,1688年)中的《潮流》(De la mode)章節中,卻提醒珍奇 事物的愛好者道:「隨著時間流逝,這些潮流將會變成怎樣?雖然遵從 的人不多,但唯獨美德可超越時間。」
Des objets
qui racontent notre histoire
Connaissez-vous ce lieu atypique qui a ouvert ses portes en 2024 ? Ce musée original présente sur 130m2 d’exposition, la plus forte densité d’objets symboliques au monde, avec plus de 2000 items qui transportent le public des temps préhistoriques aux époques modernes, soulevant des enjeux sociaux et environnementaux contemporains. Ce concept unique de musée embarque les visiteurs (physiquement à Hong Kong ou virtuellement en visites 3D) dans un voyage incroyable à travers l’histoire de la planète en alliant éducation et divertissement et en proposant une expérience émouvante basée sur l’Humanité et le Respect. Son fondateur, Christian Pilard, vit à Hong Kong depuis 30 ans. Passionné par l'environnement et la cause de la paix dans le monde, il a décidé de créer ce musée hors du commun. Le Petit Musée du Monde est ouvert aux enfants et aux adultes avec l’ambition de préparer un monde meilleur et recueille moults trésors : fossiles, objets de la préhistoire, fragments de vaisseaux spatiaux, bracelet d’esclave du XIXe siècle, une enveloppe transportée par l’aérospatiale pour qui travaillait Antoine de Saint-Exupéry dont l’œuvre influence les valeurs du lieu. Nous ne sommes pas loin aussi de l’univers de Jules Verne chez qui la science ouvre les portes de l’imaginaire.
Toute l’intention cachée derrière cet incroyable cabinet des curiosités qu’est ce petit musée, c’est que les visiteurs comprennent mieux l’histoire du monde afin de pouvoir envisager un avenir commun pacifique et responsable.
Entretien réalisé par Pierre Séry, pour l'Est Républicain
Deux ouvrages de l’artiste bédéiste hongkongais, Kwong Chi-Kit, L'Épiphanie de l'architecte et Indigo sont parues en France aux éditions Paquet, bandes-dessinées que vous pouvez retrouver à la bibliothèque de Jordan. En février 2024, parmi d’autres artistes et représentants du HK Comix Base, l’artiste avait été invité par l’Alliance Française de Hong Kong pour une table ronde où il nous avait parlé de son travail et de sa participation au festival international de la bande-dessinée d’Angoulême. Nous le retrouvons ici dans un entretien réalisé par Pierre Séry, pour l’Est Républicain que Paroles remercie pour nous laisser le droit de reprendre l’article.
L’auteur en dédicace pour son éditeur français, les éditions Paquet.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours en tant qu'auteur de bandes dessinées ? Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce média ?
Kwong Chi-Kit : Depuis mon enfance, j’ai toujours adoré la bande dessinée. Mon frère, Kwong Chi Ho, et moi étions fascinés par Ma Wing Shing, une légende locale. En apprenant j’ail avait étudié au studio De Monte avant de devenir célèbre, nous avons décidé de suivre des cours là-bas après l’école. J'ai ensuite été formé par un autre artiste, Mak Tin Kit, et j’ai publié mes premières histoires courtes dans un magazine pour adolescents.
Cependant, à mes 18 ans, j’ai reçu une offre pour étudier à l’étranger, aux États-Unis. J’ai alors pris une voie totalement différente. Pour faire court, je suis devenu enseignant dans une université et je n’ai rien fait en rapport avec les bandes dessinées pendant 20 ans, jusqu'en 2019, où j’ai croisé à nouveau M. Mak. Il m’a demandé de collaborer avec lui sur le titre The Sagas of Kunlun Mountain . Très bien accueilli par les fans locaux, cette parution m’a permis de relancer ma carrière de dessinateur.
M. Mak m’a ensuite encouragé à postuler au premier Hong Kong Support Program, un programme financé par le gouvernement de Hong Kong. Par chance, j’ai été accepté et j’ai remporté deux prix. La première édition s’est vendue en cinq jours, et j’ai dû imprimer une deuxième édition dans la foulée. Cela m’a redonné confiance, et j’ai postulé à nouveau pour le même financement l’année suivante. Cette fois, j’ai remporté le « gold award », et tous les exemplaires se sont vendus en un mois.
La vie a bouclé la boucle d’une certaine manière : M. Ma Wing Shing, mon héros des bandes dessinées, a vu mon travail et m’a recommandé à un investisseur pour un titre de wuxia sur lequel je travaille actuellement. (Note wuxia : genre littéraire chinois et les œuvres de fiction ayant pour thème les aventures de « Chevalier errant » qui se déroulent généralement durant l’ancienne Chine.)
Quelles sont vos principales influences, en termes de thèmes et de style graphique ?
Mes inspirations viennent d'artistes comme Ma Wing Shing, Tezuka Osamu, Otomo Katsuhiro, Urasawa Naoki, et Paul Pope. Je suis également influencé par des cinéastes comme Johnnie To, Akira Kurosawa, et Federico Fellini.
Est-ce que votre séjour aux Etats-Unis a influencé votre travail ?
Oui, absolument. Ces dix années passées aux États-Unis, où j’ai étudié les beaux-arts, ont élargi ma vision artistique et m’ont ouvert à toutes sortes de disciplines créatives. Cela a joué un rôle essentiel dans la définition de mon identité artistique. J’ai grandi à Hong Kong et j’ai eu la chance d'avoir accès à une grande variété de bandes dessinées locales et de mangas/animations japonais. Cela a eu une influence considérable sur mon style artistique. Ensuite, j’ai poursuivi mes études aux États-Unis lorsque j’étais adolescent. À cette époque, j’ai découvert le style américain et j’en suis tombé amoureux instantanément. En conséquence, mon style est devenu un mélange de ces trois influences. Sur mes deux derniers titres, on est d’un côté dans un monde fantastique ancien sur la construction de cités et dans l’autre, au cœur des Etats Unis dans une histoire reprenant la théorie du complot des reptiliens.
Vos titres Indigo et L’Épiphanie de l’architecte ont des styles graphiques très différents. Vous travaillez, par ailleurs, en ce moment sur un wuxia. Comment expliquez-vous cette variété de thèmes ?
J’ai effectivement de nombreux centres d’intérêt et un désir profond de les exprimer. C’est probablement dû à mon éducation à Hong Kong, qui est un véritable carrefour culturel. Pour moi, il est tout à fait naturel de pouvoir changer de registre ou de motif à tout moment, selon mes envies.
Vous avez travaillé sur ces deux titres avec votre frère. Comment vous répartissez-vous le travail ?
C’est un processus assez naturel. Nous parlions pendant des heures au téléphone pour développer l’histoire. Une fois que nous parvenions à un consensus mutuel, je passais à la création des visuels de mon côté. Nous nous retrouvions pour en discuter chaque fois que je me retrouvais bloqué sur un aspect visuel... C’est donc un processus plutôt détendu, très « cool ».
Comment décririez-vous votre processus de création ?
J’ai une boîte à chaussures remplie de bouts de papier avec des pensées et des idées écrites au hasard. Je les revisite périodiquement, et c'est souvent mon point de départ. Ensuite, je développe les personnages en les esquissant et en les modifiant constamment. En général, la personnalité du personnage émerge peu à peu. À travers l’apparence du personnage, je commence à imaginer ce qui pourrait lui arriver en partant de cette idée initiale. C’est donc un processus assez organique, fait d’allersretours. À un certain moment, j’accumule suffisamment d’éléments pour une histoire, et c’est là que je commence à connecter les points pour donner une cohérence à l’ensemble.
Comment décririez-vous l'industrie de la bande dessinée à Hong Kong aujourd'hui ?
L’industrie traverse une phase de réajustement. Dans les années 90, Hong Kong était le troisième marché mondial, avec des artistes considérés comme des rock stars. Mais ces quinze dernières années, le secteur a décliné. Aujourd'hui, les artistes cherchent de nouvelles manières de revitaliser le marché. Les principaux obstacles sont la disparition des médias imprimés traditionnels, la concurrence des autres formes de divertissement, et le manque de professionnels en post-production. Tous ces sujets sont vraiment problématiques et les auteurs de BD doivent trouver des solutions pour y pallier.
Comment vivez-vous votre parution française ? Avez-vous un message pour vos lecteurs français ?
C’est un véritable honneur, sans aucun doute. Voir mes œuvres publiées dans différentes langues est l’un de mes rêves depuis le début de ma carrière, et bien sûr, la France, en tant que l’un des lieux sacrés de l’art de la bande dessinée, rend cela encore plus significatif. Ce rêve se réalise presque trop vite pour moi ; je ne m'attendais pas à ce que cela arrive si tôt. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire mes œuvres que j’en ai eu à les créer !
L'Épiphanie de l'architecte et Indigo, aux éditions Paquet, 2025
Steampunk Jules Verne : retour vers le futur !
Texte 文 : Matthieu Motte
Imaginez Jules Verne empruntant la machine à explorer le temps de son comparse H.G. Wells pour débarquer à Paris en 2026, lui qui avait promis à son père de ne plus voyager qu’en rêve... Le voilà un beau matin de novembre, « mobilis in mobile », dans les brumes parisiennes qui emplissent les rames du métro de la ligne 11, sis station Arts et Métiers, dans la carcasse métallique de son propre Nautilus.
Ce n’est pas la mélopée d’un harmonium qu’il entend mais peut-être l’énième bronca d’un peuple qui se soulève... Un écrivain génial projeté dans l’avenir qui évolue dans un passé révolu mais futuriste, issu de sa folle imagination : et si l’œuvre de Jules Verne était la définition même du Steampunk ?
Steampunk, l’héritage immergé de Vingt mille lieues sous les mers
Sous-genre de la science-fiction et de la fantasy se déroulant dans un univers inspiré par l'ère industrielle du XIXe siècle (souvent victorienne ou Belle Époque), le Steampunk - terme inventé dans les années 80 du XXe siècle - trouve son essence dans les technologies avancées, propulsées à la vapeur ou à la fusion nucléaire, qui animent des machines complexes, des robots ou des dirigeables. Épique et dystopique, avec des univers visuels à couper le souffle, il ouvre un champ des possibles exaltant, foisonnant d'uchronies et de multivers qui réveillent avec force les imaginations les plus engourdies. Si ce courant esthétique et littéraire, qui mêle technologie rétrofuturiste et élégance victorienne, trouve ses racines dans les rêves mécaniques du XIXe siècle, c’est sans conteste à l’affabulateur visionnaire Jules Verne qu’il doit ses linéaments les plus emblématiques. L’écrivain nantais, par ses « voyages extraordinaires » (du nom de la collection iconique de l'éditeur Hetzel dont les couvertures aux deux pachydermes a marqué des générations) où la science se pare de poésie et de mysticisme a inspiré pléthore d’artistes et de créateurs dans son sillage. Ainsi, la station de métro parisienne Arts et Métiers, dans le troisième arrondissement de la capitale en est l’exemple le plus rutilant : ses parois cuivreuses et rivetées, ses hublots lumineux et ses engrenages apparents évoquent avec une fidélité troublante l’intérieur du Nautilus, le sous-marin mythique de Vingt mille lieues sous les mers. Ce clin d’œil architectural, conçu par l’artiste François Schuiten en 1994, transforme une simple rame de métro carrossée et cuprifère en une plongée dans l’univers vernien, où les avancées technologiques deviennent des œuvres d’art à part entière : une porte d’entrée vers le Steampunk en plein Paris ! Vingt mille lieues sous les mers dessine les contours d’un monde où la technologie, poussée à son paroxysme, se marie à une élégance rembrunie et mystérieuse, essence même du steampunk. Ainsi le Nautilus, avec ses salons lambrissés de bois précieux, ses instruments de navigation en laiton et ses éclairages électriques incarne avant l’heure cette fusion entre l’opulence bourgeoise et la puissance industrielle. Les premiers sous-marins militaires, comme le Gymnote français en 1888 furent conçus en s’inspirant directement des plans du Nautilus. De même, les costumes des plongeurs en scaphandre autonome, avec leurs casques rivetés et leurs tuyaux d’aération, doivent leur silhouette iconique aux descriptions minutieuses du roman. Ce qui détonne, c’est la manière dont l’écrivain a su anticiper non seulement les machines; comme si le futur s’invitait dans le passé, mais aussi la philosophie du steampunk : un mélange de fascination pour le progrès et de nostalgie pour un artisanat disparu. Un paradoxe qui fait office de passerelle, une DeLorean volante surgissant dans un western spaghetti.
Voyage au centre du Steampunk
Autre caractéristique en guise d’inspiration, les engins de Verne ne sont jamais froids ; au contraire ils respirent, ils se meuvent presque organiques, en autonomie, comme le Nautilus avec ses « poumons » de ballasts qui semblent annoncer les hybridations entre l’être humain et la machine dont la science fiction moderne se repaît quand la bioéthique s'en inquiète. Chaque rouage, chaque soupape de ses romans d’anticipation semble toutefois murmurer aux artistes et lecteurs contemporains : la technologie peut être une œuvre d’art, pour peu qu’on ose lui donner une âme. L’esthétique, identifiable entre mille, puise aussi son essence dans l’alliance iconoclaste de la rigueur scientifique
et de l’aventure abracadabrantesque, et c’est peut-être dans Voyage au centre de la Terre que Jules Verne en a posé les jalons les plus flagrants. Ce roman où le professeur Otto Lidenbrock, son neveu Axel et le guide islandais Hans Bjelke s’enfoncent dans les entrailles de la Terre à bord d’un radeau improvisé, éclairés par des lampes à hydrogène et guidés par une boussole tremblotante, préfigure les chromos rétro-futuristes où il ne sera plus impossible de retrouver raccord une montre à gousset dans un vaisseau spatial. Toujours aussi visionnaire Verne ! Les premières combinaisons de spéléologie, équipées de harnais et de systèmes de ventilation, furent ainsi imaginées en s’appuyant sur les descriptions des équipements du professeur Lidenbrock. De même, les décors des premiers films de science-fiction, comme Le Voyage dans la Lune de Méliès (1902), empruntèrent leurs paysages minéraux et leurs machines hybrides aux visions verniennes des grottes luminescentes et des mers souterraines. L'écrivain, en combinant géologie et science en général avec une plume poétique quasi prophétique, a conféré au steampunk un terrain de jeu intarissable: celui d’un monde où la technologie, aussi rudimentaire soit-elle, ouvre les portes d’un imaginaire qui devient tangible, palpable. Jules Verne a offert au genre bien plus qu’un décor : une philosophie où l’être humain, la machine et le romanesque sont en symbiose; comme si les lignes de force d’un tableau de Caillebotte étaient traversées par un métro du futur... Station Arts et Métiers, deux minutes quantiques d'arrêt.
Une nouvelle offre pour les nouveaux étudiants de l’AF
法國文化協會為新學員呈獻
全新優惠
Ce mois de septembre, l’Alliance Française de Hong Kong lance une offre exclusive d’adhésion annuelle destinée aux adultes débutants, spécialement pensée pour celles et ceux qui commencent l’apprentissage du français
Les étudiants peuvent désormais parcourir l’intégralité des quatre sous-niveaux du curriculum A1 pour seulement 7 000 HKD — soit moins de la moitié du tarif habituel fixé à 14 000 HKD. Cette initiative illustre la volonté de l’AFHK de rendre la langue française plus accessible et inclusive pour un public élargi.
Concrètement, les grands débutants ont désormais deux possibilités : financer leur progression pas à pas en s’inscrivant à chaque sous-niveau séparément (A101, A102, A103 et A104 — quatre au total dans le parcours A1), ou bien opter pour l’abonnement global couvrant les quatre modules d’un seul bloc. Mais pourquoi une telle offre ?
D’abord, parce que l’Alliance Française est avant tout une institution culturelle et éducative à but non lucratif : faciliter l’entrée dans l’apprentissage du français langue étrangère fait partie de ses missions fondamentales. Ensuite, forte d’une expertise unique sur le territoire hongkongais, elle mise logiquement sur la fidélisation de ses apprenants dans la durée. Dans cette optique, l’AFHK propose d’ailleurs une remise supplémentaire de 1 500 HKD pour toute inscription au niveau A201.
Dans un contexte où l’économie locale hésite encore entre reprise et ralentissement, l’AFHK tend la main aux curieux désireux de découvrir une autre culture et une autre manière de voir le monde. Elle invite chacun à franchir la porte du vaste univers de la francophonie. Comme le rappelle justement Michaëlle Jean, ancienne Secrétaire Générale de l’Organisation internationale de la Francophonie : « Défendre la francophonie, c’est défendre le multilinguisme. » Dans un contexte où l’économie locale hésite encore entre reprise et ralentissement, l’AFHK tend la main aux curieux désireux de découvrir une autre culture et une autre manière de voir le monde. Elle invite chacun à franchir la porte du vaste univers de la francophonie. Comme le rappelle justement Michaëlle Jean, ancienne Secrétaire Générale de l’Organisation internationale de la Francophonie : « Défendre la francophonie, c’est défendre le multilinguisme. » Et dans un monde marqué par les crispations, les guerres et les fractures, n’est-il pas essentiel de cultiver l’ouverture, de multiplier les perspectives et de favoriser
le dialogue entre les cultures en apprenant d’autres langues ?
Les équipes de l’Alliance Française de Hong Kong vous accueillent donc pour un apprentissage vivant, convivial et partagé : car on apprend toujours mieux ensemble !
Un partenariat avec l’École Internationale de Singapour à
Hong Kong
法國文化協會與香港新加坡國際學校攜手合作
Peut-on amener des apprenants adolescents au niveau A2+ avec seulement 2h40 de cours par semaine en moins de deux ans ? C’est le défi que l’Alliance Française de Hong Kong a accepté en signant un partenariat avec la Singapore International School en juin dernier. L’AFHK met à disposition son expertise et ses services auprès de cette prestigieuse école internationale, dans le but d’accompagner la première promotion d’élèves francophones vers une réussite exemplaire à l’IGCSE French (0520) en mai 2027.
Pour les équipes de l’AFHK, cette collaboration est une occasion unique de se confronter à des problématiques qui dépassent le cadre de leur action habituelle. De la conception d’un curriculum adapté aux besoins des jeunes apprenants à la sélection des contenus pédagogiques tout au long des différentes phases de l’apprentissage du français, les enseignants de l’AFHK ont mis en commun leurs savoir-faire et compétences pour garantir la réussite de ce projet.
Comment articuler le travail synchrone et asynchrone de manière optimale ? Quelle place donner aux devoirs et à l’évaluation (formative, sommative) tout au long du parcours d’apprentissage ? Quand faut-il programmer les projets de groupe pour permettre un retour sur les acquis et s’adapter au rythme de l’enfant ? Fautil favoriser l’enseignement des bases ou une préparation plus spécifique à l’examen final ? Autant de champs de réflexion qui ont engendré des échanges pédagogiques riches et variés entre collègues.
Cette initiative ouvre également de nouvelles pistes de développement pour l’AF, avec la possibilité de reproduire ce modèle à l’avenir et de le proposer sous forme clé en main à d’autres écoles internationales sur le territoire. Ou comment relever un défi peut conduire à l’ouverture de nouveaux horizons…
Depuis plusieurs décennies, l’Alliance Française est centre officiel de passation des diplômes et certifications de langue française : le DELF/DALF tout public sur six niveaux (de A1 à C2), le DELF Junior pour les adolescents (quatre niveaux, de A1 à B2) , et le DELF prim (trois niveaux de A1.1, A1, A2) pour les élèves des écoles primaires. Elle organise également les tests de connaissance du français, les TCF, tests souvent nécessaires pour une demande d’immgration au Canada, par exemple (TCF
Canada). Elle organise depuis peu également, le DFP diplôme de français professionnel délivré par la Chambre de commerce et d’Industrie de la ville de Paris.
Plus d’informations sur le site : www.afhongkong.org - page Examens
Pour commémorer le 120e anniversaire de la mort de Jules Verne, le Consulat Général de France à Hong Kong et Macao et l’Alliance Française de Hong Kong organisent le Festival Jules Verne du 15 octobre au 5 décembre 2025.
Cet événement propose des activités littéraires, éducatives et culturelles pour rendre hommage à l’œuvre d’un monument de la littérature française du XIXe siècle : exposition à la Bibliothèque Centrale de la ville, conférences à la librairie Parenthèses, spectacle d’improvisation, après-midi jeux de plateaux, et ateliers créatifs à la bibliothèque de Jordan sont au programme.
Il faut toujours avoir en tête que Jules Verne est l’écrivain français le plus traduit au monde. Il a été l'un des premiers à voir ses œuvres traduites en chinois, notamment Vingt mille lieues sous les mers et Le Tour du monde en quatre-vingts jours. Passionné par les publications scientifiques et les récits de voyage, il a su allier science et littérature, inspirant de nombreux auteurs et réalisateurs contemporains, notamment pour un genre dont il a été un précurseur : la science-fiction.
Afin de développer une francophonie de goûts et d’intérêt et découvrir l’oeuvre de l’écrivain, les services culturels du consulat de France et l’AFHK mettent à disposition des fiches d’activités adaptées aux niveaux A1, A2 et B1 pour les adolescents, ainsi que des activités organisées par tranche d’âge pour les enfants (3-6 ans, 6-7 ans, 7-10 ans). Ces fiches sont accompagnées de ressources pour les enseignants, facilitant leur utilisation en classe.
Cette initiative, réalisée par des enseignants de l’AFHK sous la supervision de Benoit Manas et Delphine Marti, vise à faire découvrir l’univers fascinant de Jules Verne et à encourager l’apprentissage du français à travers la découverte de sa littérature.
Pour trouver ces ressources gratuites, visiter le site de la francophonie à Hong Kong. www.francophoniehk.com
必須一提的是凡爾納為全球翻譯量最高的法國作家。他的作品是最 早被譯成中文的法國文學之一,其中包括《海底兩萬里》(Vingt mille lieues sous les mers)和《八十日環遊世界》(Le Tour du monde en quatre-vingts jours)。他熱愛閱讀科學刊物和遊記,能巧妙地將科學 與文學融合起來,其作品啟發了許多當代作家和導演,堪稱是科幻小說 的先驅者。
L’Alliance Française de Hong Kong et Tramplus, société sœur de Hong Kong Tramways, ont dévoilé hier, au dépôt de Whitty Street, le design lauréat de la toute première Tram Design Competition. Cette initiative inédite célèbre la créativité française et le dialogue culturel franco-hongkongais, en transformant l’un des symboles urbains les plus emblématiques de la ville en une œuvre d’art mobile inspirée par la France.
Placée sous le thème « Découverte de la Beauté Française », la compétition a invité des élèves du secondaire à explorer l’esthétique et les valeurs de la culture française à travers le prisme de l’art et du design contemporain. Le projet gagnant, signé Li Pui Hiu (Elly) de St. Mark’s School, a été révélé lors d’une cérémonie conviviale en présence de Mme Christile Drulhe, Consule générale de France à Hong Kong et Macao, entourée de son équipe et des représentants de l’AFHK, de Tramplus et de St. Mark’s School.
« Je tiens à saluer l’esprit extrêmement positif qui se dégage de ce projet. Grâce à sa dimension éducative, il a permis aux lycéens d’aiguiser leur curiosité pour la culture française — sa langue, sa mode, son art, son patrimoine et son innovation — et j’en suis ravie », a déclaré Mme Christile Drulhe.
De son côté, M. Jean-Sébastien Attié, directeur exécutif de l’AFHK, a précisé : « Nous avons reçu près de cinquante propositions d’élèves, chacune offrant une interprétation singulière de la culture française à travers le regard de la jeunesse hongkongaise. Ces jeunes créateurs sont désormais de véritables ambassadeurs du dialogue culturel. »
Le tram orné du design d’Elly a circulé sur l’île de Hong Kong tout au long du mois de septembre, invitant les passants à contempler la beauté française en mouvement. Pour Paul Tirvaudey, directeur général de Hong Kong Tramways, « cette initiative met à l’honneur la diversité, les jeunes talents et la créativité locale. Les trams ne sont pas seulement un moyen de transport : ce sont des conteurs urbains, et désormais, des vecteurs de découverte culturelle. »
Ce projet illustre plus de soixante-dix ans d’engagement de l’Alliance Française de Hong Kong dans la promotion du français et du dialogue interculturel, tout en soulignant l’investissement constant de Tramplus dans la vie artistique et communautaire de la ville.
La bibliothèque de Jordan organise depuis l’année dernière des ateliers Art de vivre aux thématiques différentes que celles des dégustations de vins, de pâtisserie ou d’atelier cuisine. Cette fois-ci, l’art de vivre questionne notre rapport à la nature, aux plantes et au paysagisme… étonnant dans une ville comme Hong Kong ? Rencontre avec Charlène Marrié qui avec sa sœur, Sophie, ont su associer art de vivre végétal et créations d'entreprises.
A 28 ans, et en partenariat avec sa sœur, Charlène codirige l’entreprise de paysagisme, My Rooftop is Green, a cofondé Botani Bloom et vient d'ouvrir leur agence de marketing nommée Two Waves.
Comment t'es-tu lancé dans l’aventure entrepreneuriale ?
J'ai grandi à Hong Kong et j’ai été scolarisée au Lycée français. J’ai toujours baigné dans un environnement entrepreneurial. Après mes études de cinéma aux Etats-Unis, j’ai décidé de rentrer à Hong Kong, où ma sœur Sophie venait de racheter une petite entreprise de paysagisme : My Rooftop is Green. Elle sortait d’une école de commerce et, comme beaucoup à cette époque, cherchait un emploi. La pandémie de Covid-19 a bouleversé ses plans… et les miens aussi. Quand je l’ai rejointe, on a commencé à explorer cet univers qu’on ne connaissait pas. On est allées visiter des pépinières, on s’est formées en ligne. Sophie a suivi un cours de paysagisme à l’Université de Hong Kong pour acquérir les bases et mieux connaître les plantes et leurs environnements. Aujourd’hui, notre entreprise propose des plans de design végétal pour les particuliers, les bureaux et les restaurants, ainsi que l’installation et l’entretien des plantes. Cela fait maintenant cinq ans que je travaille chez My Rooftop is Green. Depuis, nous avons fait grandir la structure, embauché une équipe et des jardiniers…
Avec le temps, nos clients ont commencé à nous demander des plantes en pot ou des idées de cadeaux. Alors, l’année dernière, on a lancé Botani Bloom, notre boutique en ligne. Au début, on proposait des pots en céramique accompagnés d’une petite plante, puis on s’est mises à distribuer une marque française : Collines de Provence, qui fait des parfums et cosmétiques naturels. En observant que la majorité des commandes étaient faites pour être offertes, on a élargi notre gamme avec des foulards en soie aux motifs botaniques et français.
Comment vos cultures franco-hongkongaises vous aident professionnellement ?
Je réalise aujourd’hui à quel point grandir dans un environnement multiculturel m’a aidée sur le plan professionnel. Le fait d’avoir accès à deux communautés différentes est un atout : d’un côté, la communauté française et la communauté locale, à laquelle nous avons accès grâce à notre maîtrise du chinois. On peut ainsi approcher les clients locaux en valorisant notre culture française et notre expertise en design européen. Comme nous comprenons les deux cultures, nous savons comment nous ajuster à chaque client, en fonction de son contexte.
Quelles lignes éthiques suivent vos entreprises ?
My Rooftop is Green et Botani Bloom ont été entrepris avec une conviction commune : réintroduire la nature dans nos espaces de vie. Le paysagisme, dans notre vision, est une démarche écologique : chaque plante ajoutée améliore non seulement l’environnement, mais aussi le bien-être de celles et ceux qui vivent dans ces lieux. Nous passons la majorité de nos journées devant des écrans, souvent dans des bureaux sans lumière naturelle ni verdure. C’est pourquoi il nous semblait essentiel de reverdir ces espaces, même modestement. Notre démarche se veut aussi locale et responsable. Nous n’importons pas de plantes par avion. Nous avons une pépinière en Chine, et toutes nos plantes sont acheminées par camion jusqu’à Hong Kong. Cela nous permet de réduire notre empreinte carbone. Nous recyclons et compostons les déchets au maximum sur tous nos chantiers.
Quant à l’engagement social, notre équipe est composée à 80% de femmes, y compris sur les postes les plus physiques. Voir
des femmes jardinières soulever des charges lourdes, gérer des chantiers, c’est quelque chose qui nous rend particulièrement fières. Nous croyons à un management horizontal. Avec Sophie, nous sommes présentes sur le terrain, nous mettons la main à la pâte, et cela crée une vraie solidarité avec nos équipes.
Quel est votre nouveau projet, Two Waves ?
Ce qui nous a permis de faire grandir nos deux projets, c’est la création de contenu sur les réseaux sociaux. Les gens trouvaient nos contenus originaux, inspirants. Petit à petit, des entreprises nous ont sollicitées pour les aider à en créer. C’est là qu’on a lancé notre agence, Two Waves, en septembre 2025. Ce projet me permet de me reconnecter avec mon parcours en cinéma et production : je peux m’exprimer de façon créative et mettre à profit mon expertise en communication narrative et visuelle.
Hong Kong est-il le lieu idéal pour entreprendre ?
Ici, les démarches administratives sont rapides, accessibles et bien encadrées. Il existe une véritable culture entrepreneuriale, avec une forte communauté d'entrepreneurs, beaucoup d'entraide et un environnement stimulant. Tout cela donne envie de se lancer, et rend l’idée de créer sa propre structure particulièrement motivante. Mais il faut bien distinguer deux choses : créer une entreprise, et en vivre. Lancer une société est une chose, mais faire en sorte qu'elle soit rentable, qu'elle génère un revenu stable, en est une autre. Ce n’est pas parce que les formalités sont simples que le succès est garanti. À la fin, c’est toujours la loi du marché qui décide. Aujourd’hui, en étant moi-même entrepreneure, je mesure les défis. Le stress, les doutes, les responsabilités – surtout à partir du moment où on a des employés, des clients importants et des projets complexes.
Quels sont vos projets à l’avenir ?
My Rooftop is Green continue de se développer, nous avons la chance de collaborer avec des clients fidèles. C’est une entreprise davantage orientée B2B, un peu dans les coulisses mais avec une belle stabilité. Du côté de Botani Bloom, nous sommes en phase de création et d’expansion de notre gamme de produits. L’idée est de continuer à concevoir et proposer des objets qui reflètent notre sens du design. Nous travaillons aussi à démarcher davantage de boutiques physiques pour exposer et vendre nos créations, et j’espère pouvoir bientôt explorer le marché chinois. Quant à Two Waves, nous sommes encore en phase de prospection et nous avons hâte d’aider d’autres entreprises à créer du contenu de qualité. C’est un nouveau défi très excitant.
現年 28 歲的 Charlène,與 Sophie 兩姐妹合作經營景觀設計公司 My Rooftop is Green,並共同創立 Botani Bloom,而最近又開設了市場營銷 代理公司Two Waves。
您的創業旅程如何開始? 我在香港長大,曾就讀法國國際學校,一直都處於創業家的環境之中。 我在美國修讀完電影之後,便決定回到香港。當時 Sophie 剛接手了一 間小型景觀設計公司——My Rooftop is Green。她自商學院畢業,像許 多人一樣,正打算找工作。不過,新冠疫情卻打亂了她的計劃⋯⋯還有我 的計劃。於是我就加入她的行列,並與她一起探索這片未知的新領域。 我們參觀苗圃、在網上進修,Sophie更在香港大學修讀景觀設計課程, 藉此學習基礎知識並進一步了解植物和其環境。現在,我們的公司為住 宅、辦公室和餐廳提供植物設計服務,並負責植物的安放和維護。我在 My Rooftop is Green作已經有五年了,我們也正在逐步發展,聘請了一支 團隊和園藝師⋯⋯
My Rooftop is Green仍在發展之中,我有幸可與許多忠實客戶合作。這家 公司的業務模式偏向企業對企業,雖然不顯眼,但卻相當穩健。Botani Bloom 則仍在發展中,且我們正在擴充產品線。我們想要繼續構思並 推出可體現我們設計美學的產品。我們亦會探訪更多實體店鋪,以推 銷我們的產品。我希望在不久將來可將業務拓展至中國市場。至於 Two Waves則仍處於摸索階段,我們期待可協助其他公司創作優質內容。這 項新挑戰相當令人雀躍興奮。
AGENDA 記事錄
Musique : Clockenflap
Le festival se tient du 5 au 7 décembre, avec du côté français, la présence de L’impératrice. Ce concert sera une première à Hong Kong pour le groupe formé en 2012, qui s’est forgé une réputation en mélangeant pop, électro et nu-disco.
Exposition : Treasures of the Mughal Court from the Victoria and Albert Museum
Jusqu’à la fin février au HK Palace Museum. L'exposition présente plus de 100 objets du Victoria and Albert Museum, célébrant l'âge d'or de l'Empire moghol (env. 1560-1660) et les règnes d'Akbar, Jahangir et Shah Jahan. Plus d’infos : www.hkpm.org.hk
Cinéma : Le festival HKFFF
Le meilleur du cinéma francophone entre le 19 novembre et 11 décembre. Programmation contemporaine de l’année 2025, Rétrospective 130 ans cinéma, Hommage au parrain du festival, Gérard Jugnot. Toute la programmation des films et des rencontres est à retrouver ici : www.hkfrenchfilmfestival.com
Débat d’idées
Le dernier volet de la Nuit des idées, 2025, sous la thématique “Enpowerment” et organisée par les services culturels du Consulat général de France aura lieu le 29 novembre à Soho House Hong Kong - à propos des droits des communautés LGTBQI+ en présence du chercheur français, Arnaud Alessandrin.
Design : BODW 2025
La Business of Design Week se déroule la première semaine de décembre au Convention center. En plus des objets exposés, vous pourrez assister à de multiples conférences, forums et séminaires par des professionnels. Après la France en 2024, c’est l’Italie qui est à l’honneur pour cette édition 2025.
Art contemporain : Stay Connected
A Tai Kwun Contemporary, l’exposition Stay Connected: Art and China Since 2008 se tient jusqu’au mois de janvier 2026. L'exposition met en lumière des œuvres d'art du XXIe siècle explorant l'évolution des réalités sociales en Chine et leur impact sur le monde. A ne pas rater.