Paroles 270

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Alliance Française de Hong Kong | Mai / Juin 2025 No. 270

Picasso en conversation

Kamel Daoud à Hong Kong Kamel Daoud

MAI / JUIN 2025 NO. 270

Retour sur...

NOVEMBRE 2024 HKFFF

L’édition 2024 du Hong Kong French Film Festival avec les invités : les réalisateurs, Antoine Chevrollier, Franck Dubosc, David Teboul et les actrices Camille Razat et Mélanie Robert

FÉVRIER 2025

REMISE DU LABEL D’EXCELLENCE

Cérémonie d’attribution du label à G.T. (Ellen Yeung) College

MARS 2025

MUSIQUE ET DANSE BAROQUE AU HKPM

Événement associé à l’exposition sur Versailles et la Cité interdite à Palace Museum de Hong Kong. Atelier culturel et démonstration musicale de la part de Concerto da Camera

MARS 2025

JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

Une rencontre à la médiathèque de Jordan : Girlboss talk, une table-ronde avec

MARS 2025

LE FESTIVAL DE LA FRANCOPHONIE

Parmi la sélection, focus sur deux expositions de deux artistes invitées et dont les œuvres ont été exposées à la Bibliothèque Centrale de la Ville. Ici, une rencontre avec Kei Lam.

3 A CTUALITÉ 時事實況

Chantal Stoman, Nouvelle Vaque, 1998.

PUBLIÉ PAR

l'Alliance Française de Hong Kong

Picasso en conversation au M+. Justement : discutons de l’artiste

在M+博物館,與畢加索對話 來吧,談談畢加索

P ar Elsa Polycarpe

6 A CTUALITÉ 時事實況

Kamel Daoud à Hong Kong

Kamel Daoud 到訪香港

P ar Elsa Polycarpe, David Cordina & Jean-Baptiste Larramendy

9 A CTUALITÉ 時事實況

Souvenirs

命 懸一線

Par D avid Cordina

12 A CTUALITÉ 時事實況

Cinéma : des fenêtres sur le monde

透 過電影看世界

P ar Pablo López Sodore et David Cordina

15 A CTUALITÉ 時事實況

Chantal Stoman ou l’invisible des villes

Chantal Stoman 與城市的隱藏面貌

P ropos recueillis par David Cordina

18 A CTUALITÉ 時事實況

De Versailles à M+

從 凡爾賽到 M+

P ar David Cordina

20 LI TTÉRATURE 文學專欄

Kei Lam, identités et projets pluriels

Kei Lam 多元身份與創作計劃

Par Elsa Polycarpe

23 LI TTÉRATURE 文學專欄

Avant l’aube, marcher vers la mer 《天 亮前往海邊走》

P ar David Cordina

25 LI TTÉRATURE 文學專欄

Romain Gary : la promesse de l’Autre

P ar Matthieu Motte

27 L ANGUE FRANÇAISE 法語

Vers une organisation apprenante 香 港法國文化協會 與時俱進

P ar Jean-Baptiste Larramendy

29 ED UCATION 教學專欄

Un label d’excellence francophone 卓越法語認證

Par Florian Petit

32 A RT DE VIVRE 生活藝術

Spiritueux et compagnie : le French Gourmay, 2025 美酒 佳餚 2025年度法國五月美食薈

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Jean-Sébastien Attié

RÉDACTEUR EN CHEF

David Cordina

ADMINISTRATION ET RÉDACTION

123 Hennessy Road, Wanchai, HK

Tél : 25 27 78 25

e-mail : dcordina@afhongkong.org website : afhongkong.org

MAQUETTE Nian Design

Picasso en conversation au M+.

Justement : discutons de l’artiste

在 M+ 博物館,與畢加索對話——來吧,談談畢加索

Texte 文 : Elsa Polycarpe

Depuis le 22 avril dernier, le M+ accueille l’exposition tant attendue Picasso for Asia : A Conversation, pour laquelle le Musée national Picasso-Paris a prêté une soixantaine de chefs-d’œuvre du peintre, figure emblématique de l’art moderne. Dans la très belle galerie Ouest du bâtiment conçu par Herzog et de Meuron, les visiteurs évoluent entre les toiles, dessins et sculptures de Pablo Picasso (1881–1973) et plus d’une centaine d’œuvres d'artistes asiatiques issues des collections du M+. Présentée en collaboration avec le festival artistique du French May, l’exposition propose un dialogue entre le peintre catalan et des artistes asiatiques contemporains tels que Madokoro Saori, Isamu Noguchi, Nalini Malani, Luis Chan et Simon Fujiwara.

Luis Chan, Joy of Life , 1969 | Courtesy of Luis Trust Acquisition in progress |
Luis Trust Image courtesy of Hanart TZ Gallery

本年4月22日起,M+博物館迎來萬眾矚目的「畢 加索──與亞洲對話」展覽,國立巴黎畢卡索 美術館特別借出約六十件這位現代藝術界代表 人物的作品以供展出。參觀者可在由 Herzog & de Meuron設計的西展廳之內,一一欣賞畢加索 (Pablo Picasso,1881至1973年)的畫作和雕塑, 同時細味超過一百件 M+ 珍藏的亞洲藝術家作 品。本展覽與法國五月藝術節攜手合作舉辦, 將畢加索與當代亞洲藝術家之間的交流展現眼 前,同場展出芥川紗織、野口勇、納里尼.馬拉尼 (Nalini Malani)、陳福善和 Simon Fujiwara 等 的作品。

與傳統的回顧展或按年代陳列展截然不同,是次展覽以嶄新角度探 索畢加索對亞洲藝術的影響,以及他的作品為亞洲藝術家帶來的靈 感,儘管畢卡索只曾以亞洲為主題創作過一件作品:《朝鮮大屠殺》 (Massacre en Corée,1951年)。展覽目錄的封面採用日本藝術家森村泰 昌創作的《畢加索扮相的自拍照》,指示出全展覽的基調——以謙卑態 度,探索畢加索如何讓亞洲創作者如此著迷。策展團隊從四個層面剖析 這位藝術家:首先是他如何塑造自己的天才形象,特別是透過其具有自 我神話色彩的作品。之後是他如何永遠處於對抗藝術傳統與陳規的叛 逆立場。此外,本展覽為參觀者介紹畢加索的藝術生涯,並探索其從藝 術學生成為二十世紀傑出現代藝術家的歷程。

對比起近年在法國和美國舉行的多個畢加索作品展覽,本展覽並未引 起爭議,而媒體對展覽亦未有激烈評論。通常當美術館展出畢加索的作 品時,便會面臨各方對他如何對待其女性伴侶的諸多批評。不過,這次 在香港的展覽,除了《南華早報》的徐曉瑜撰文指出有關藝術管理層對 畢加索的厭女傾向處理過於委婉外,在整體上都得到正面評價,而參觀 者亦反應熱烈。這正正亦反映了現今美術館、藝術界及政治界對這位加 泰隆尼亞藝術家的態度。藝術史學家和公眾對畢加索人格的此一方面早 已頗為了解——方斯華絲.吉洛(Françoise Gilot)於1964 年出版的《與 畢加索的生活》(Vivre avec Picasso),以及阿里安娜.哈芬登(Ariana Huffington )於1989 年出版的《畢加索:創造者與毀滅者》( Picasso, créateur et destructeur)便揭示了畢加索的私生活。然而到了2025年,畢 加索的人氣依然不減。他的經典作品展覽持續吸引大批參觀者,並讓拍 賣行再創新紀錄,縱然美術館對其人格的描繪仍嫌不足。

畢加索將自己比喻為人身牛頭怪,凶猛而野性,支配著身邊的女性。而 是次展覽的其中一幅展品便是《盲眼牛頭怪於星夜由瑪麗.泰蕾絲和鴿 子引路》(Minotaure aveugle guidé par Marie- érèse au pigeon dans une nuit étoilée)。畢加索美術館前策展人 Emilie Bouvard 表示,我們 不應再將他生命中的女性稱為「繆思」靈感女神。事實上,在這些女性 中,有些人最終自殺,有些則精神崩潰。畢加索的第一位伴侶Fernande Olivier因為他的嫉妒而被迫放棄模特兒事業。之後,畢加索與Eva Gouel 有過短暫的關係,然後他又與 Olga Khokhlova 結婚,這位舞者亦為了 畢加索而犧牲自己的舞蹈事業。不過,他們的婚姻最終在不忠與抑鬱之 中失敗告終。隨後,畢加索再與當時尚未成年的Marie-Thérèse Walter 交往,並讓她受到性侵犯。與此同時,畢加索亦與攝影師 Dora Maar 有了情感關係,畢加索操控著她,最終導致她精神崩潰。方斯華絲.吉 洛( Françoise Gilot )是少數敢反抗畢加索的女性,但她亦表示其與 畢加索的日常生活充滿了欺凌和對女性的歧視。畢加索的第二任妻子

, 《帶牛頭的靜物》1958 年 巴黎國立畢加索藝術館

Jacqueline Roque 對他有著過度的崇拜,並最後自殺離世。

於是,一條爭論已久的問題再次出現:我們是否應該將藝術家的個人品 格與作品分開看待?就畢加索而言,其藝術和生活顯然無法分開,他的 畫作本身就是理據——尤其是女性身體在他筆下常常悲鳴、扭曲、脫位 甚至被肢解。在這方面,展覽策展人鄭道鍊便顯得比較大膽,他在多個 展品的介紹中指出畢加索對其伴侶暴躁、粗暴、且支配慾強,並講述畢 加索與伴侶間失衡的戀愛關係。本展覽亦揭示了畢加索對模特兒造成 的傷痛,從而質疑他是否真是一位「傑出藝術家」。即使是以藝術為名, 以男權支配女性和濫用權力均對他人有著毀滅性的負面影響。

接下來,我們便得面對一條棘手問題:到底是否要停止展出畢加索的 作品?這可真是見仁見智。各大博物館大概也不會採取如此極端的做 法。而在目前,也沒有人要求這樣做。然而重要的是我們應該正視其畫 作背後的陰暗面。對 Emilie Bouvard而言,畢加索除了大男人主義外, 亦對事物和他人擁有激烈的佔有欲,並隨附著突發的痛苦情緒。他的 作品勇敢地探問自我的原始層面與伴隨的暴力,同時也讓身邊的人感 到心力交瘁。

從行為層面探索畢加索,其實是以另一角度,精準深入地認識這位藝術 家。隨著人們日益重視女性遭受暴力的問題,畢加索勤奮多產的藝術家 形象,難免會因為有人指控他對 為其帶來靈感的女性施加操控 和暴力,而受到損害。僅是聚焦 於畢加索的才華和政治立場,已 經不足以說明其作品豐富複雜 的意義,以及當中的深層問題。 以偏頗而過時的單一視角審視 畢加索,便會忽視了當代的社 會議題,並背離藝術的其中一 個初衷——即質問大眾、引發省 思。M+ 是次的展覽並沒有妖魔 化,也沒有錯誤地以現今眼光批 評屬於另一時代的人物,而是透 過建設性的批判,重新塑造畢加 索的人性形象。

Pablo Picasso, portrait wikicommons
Pablo Picasso, Still Life with Bull’s Head, 1958, Musée national Picasso-Paris, 巴勃羅.畢加索

Kamel Daoud à Hong Kong

Kamel Daoud 到訪香港

Texte 文 : Elsa Polycarpe, David Cordina & Jean-Baptiste Larramendy

Répondant à l’invitation de l’Alliance Française et de la Banque Transatlantique, Kamel Daoud vient à Hong Kong en juin prochain pour une série de conférences et de rencontres. Le dernier prix Goncourt 2024 pour son roman Houris paru chez Gallimard interviendra à la librairie Parenthèses et à d’autres événements organisés par l’Alliance Française de Hong Kong (le programme final sera communiqué sur son site). En plus de sa riche actualité littéraire et journalistique, les échanges avec Kamel Daoud pourront porter sur l’exposition, Picasso / Asie : une conversation, qui se tient actuellement au musée M+, en écho aux réflexions développées dans son essai Le peintre dévorant la femme. Cette tournée offre l’occasion de rencontrer un écrivain majeur du monde francophone, dont la pensée libre et le style interrogent les fractures de notre époque.

Portrait crédit
Wikicommons
Claude Truong-Ngoc

Écrivain engagé et chroniqueur régulier pour le magazine d’actualité générales, Le Point, Kamel Daoud occupe une place singulière dans le paysage littéraire francophone. Né en 1970 à Mostaganem, sur la côte ouest de l’Algérie, il est devenu au fil des années l’un des observateurs les plus lucides et les plus critiques de son pays, de l’Islam contemporain et de ses relations complexes entre la France et le monde. Si son nom a franchi les frontières grâce à son premier roman Meursault, contre-enquête , c’est aussi par son engagement sans concessions dans le débat d’idées qu’il s’est imposé comme une voix à part.

Une écriture oranaise : le rapport à Camus

Le lien entre Kamel Daoud et Albert Camus est central dans la réception critique de son œuvre, structure sa propre trajectoire intellectuelle. Le roman qui a révélé Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête (2013), est une réécriture inversée de L’étranger (1942). Camus raconte l’assassinat d’un arabe par Meursault sans jamais nommer la victime. Daoud reprend cette absence comme point de départ : son personnage, Haroun, est le frère de la victime. Il lui rend un nom, une histoire, une voix. C’est donc un dialogue littéraire, mais aussi un geste politique : rendre leur humanité aux colonisés, faire parler les morts. C’est un acte de mémoire autant qu’un roman. Daoud ne détruit pas Camus — il le relit, le réinterprète, le pousse dans ses angles morts. Il ne dit pas « Camus avait tort », il dit : « voici ce que Camus ne pouvait pas dire, depuis sa position. »

Albert Camus a été critiqué pour sa position ambiguë sur la guerre d’Algérie, son refus de prendre parti clairement pour l’indépendance. Daoud, lui, porte cette ambiguïté comme un héritage à dénouer, mais aussi comme un miroir : lui-même est parfois critiqué, depuis l’Algérie, pour son regard jugé trop occidental ou trop francophile. En ce sens, la relation Daoud–Camus rejoue la complexité postcoloniale : héritage et rejet, admiration et critique, appropriation et autonomie.

Un Goncourt en exil

En novembre dernier, pour la première fois, un auteur algérien a remporté le prix littéraire français le plus prestigieux, le Goncourt, avec un récit brûlant de la guerre civile des années 1990 dans son pays. Le roman Houris explore courageusement la décennie noire en Algérie à travers le personnage d’Aube, une jeune femme rescapée d’un massacre terroriste, mutilée et privée de sa voix. À travers son monologue adressé à l’enfant qu’elle porte, appelé « Houris », Daoud donne une voix aux femmes victimes de violences patriarcales et religieuses, dénonçant le silence imposé autour de cette période sanglante, silence qui interdit la sortie du livre en Algérie. Dans son pays de naissance, Kamel Daoud est un personnage qui divise. Ses ennemis le considèrent comme un traître qui a vendu son âme à la France, tandis que d'autres le reconnaissent comme un génie littéraire dont le pays devrait être fier. En 2020, l'auteur est d’ailleurs contraint de s'installer à Paris, « exilé par la force des choses » selon ses propres mots. Il prend la nationalité française et s’engage dans la lutte pour la liberté d’expression dans la presse et la littérature.

Lors de la conférence de presse qui a suivi la remise du prix, Kamel Daoud lui-même a déclaré que ce n'est qu'en venant en France qu'il a pu écrire Houris, un geste littéraire et politique né des émois de l’exil.

Le rapport à Picasso

En 2017, Kamel Daoud est invité à passer une nuit au musée Picasso à Paris. De cette expérience naît un récit singulier, à la croisée de la fiction, de l’essai et de la méditation esthétique : Le Peintre dévorant la femme. Il y imagine un face-à-face entre deux univers antagonistes : celui d’un artiste – Pablo Picasso – et celui d’un djihadiste, Abdellah, personnage fictif chargé de détruire les œuvres du peintre. Dans cette déambulation nocturne, Abdellah est confronté aux représentations du corps, de la nudité, du désir, de l’amour et de la liberté. Chaque toile devient pour lui une épreuve, une remise en cause de ses certitudes, de sa vision du monde et de l’Autre. À travers ce dispositif, Daoud construit une allégorie puissante sur la violence idéologique et son rapport à l’image, à la chair et au féminin.

Le texte s’appuie sur les propres expériences de l’auteur, né dans une culture musulmane, ayant lui-même, jeune, flirté avec l’intégrisme religieux et ensuite été malgré lui, témoin de l’horreur de la décennie noire. Il y mêle sa connaissance intime des récits et des tabous islamiques à l’émotion suscitée par l’art. Ce croisement nourrit une réflexion centrale : l’art peut-il guérir un homme de la haine ? Peut-il lui redonner le goût de la vie terrestre plutôt que celui d’un paradis fantasmé ? Le titre, Le Peintre dévorant la femme , fait écho au thème de l’exposition qui a inspiré l’essai, mais aussi à cette double tension entre art et érotisme, tous deux objets de censure dans les idéologies fondamentalistes. Cette méditation est nourrie de références concrètes : la destruction par les djihadistes d’une partie de la mosquée Djingareyber à Tombouctou, du musée de Mossoul ou encore du site antique de Palmyre par l'État islamique. Des actes de vandalisme sacralisé, qui marquent la volonté d’effacer la mémoire et la culture.

Dans sa critique du fondamentalisme, Daoud s’attarde sur un autre paradoxe : celui d’une idéologie qui prétend combattre la tentation en dissimulant les corps des femmes, tout en promettant aux martyrs les fameuses « houris », vierges célestes, dans l’au-delà. D’où cette formule incisive : « faire mourir le désir ou mourir pour pouvoir le combler ». Il dénonce ainsi l’hypocrisie de ceux qui tuent au nom d’une morale sexuelle qu’ils transgressent en rêve.

Le Peintre dévorant la femme est une œuvre dense, à la fois brûlante et sensible, qui interroge notre époque dans ses zones les plus conflictuelles. C’est aussi un plaidoyer pour le pouvoir transgressif de l’art, capable de fissurer les certitudes les plus rigides, d’ouvrir une brèche dans les dogmes, et d’arracher les hommes à la pulsion de mort.

Plus d’informations sur la tournée de Kamel Daoud sur le site de l’AF : www.afhongkong.org

Kamel Daoud 應法國文化協會及合作夥伴邀 請,於本年六月來港參加一系列講座和交流 活動。Kamel Daoud 憑藉他由 Gallimard 出 版 的小說《 Houris 》而獲得 2024 年度龔固 爾文學獎,他將於 Parenthèses 書店和在香 港法國文化協會舉辦的其他活動中亮相 (請密切留意法協網站以了解最新安排)。

在各項交流活動之中,Kamel Daoud 除了 會分享他在文學和新聞工作上的最新動 態,亦有機會就目前在M+博物館舉行的 「畢加索──與亞洲對話」展覽發表意見,因 為該展覽與其《吞吃女人的畫家》(Le peintre dévorant la femme)散文集中的反思有所呼應。

廣大公眾可藉著上述活動與這位法文世界的重 要作家見面,他以自由思想和獨特風格,探討 當今的不同議題。

Kamel Daoud是一位積極發聲的作家和時事雜誌《 Le Point 》的定期 專欄作者,在法語文學界有著獨一無二的地位。他於1970 年出生於阿 爾及利亞西部的穆斯塔加奈姆(Mostaganem),多年來漸漸成為阿爾 及利亞、當代伊斯蘭世界以及其與法國和國際關係的重要觀察者,對 相關議題具有非凡的洞察力,並能作出尖銳批判。他以其首本小說《 異鄉人-翻案調查》(Meursault, contre-enquête)在國際舞台獲得知 名度,並以毫不妥協的態度參與思辨,因而成為一位獨當一面的作家。

Daoud,與奧蘭和卡繆

Kamel Daoud 與卡繆之間的關係是很多人對其作品的評論重點,這關 係在他自身的知識旅程中逐漸構成。Daoud 的小說《異鄉人-翻案調 查》( 2013 年)實際上是《異鄉人》(L’étranger,1942 年)的逆向重新 創作。卡繆在《異鄉人》中描寫到Meursault 殺害了一名阿拉伯人,卻從 未提起受害人的名字。而Daoud 則以此留白作為起點,創作了Haroun 這個角色,他是受害者的兄弟,有著自己的名字、故事和想法。這是一 場文學對話,也是一個政治動作,為被殖民者賦予人性,讓逝者說話。 在此,作者以小說喚起讀者的記憶。Daoud沒有破壞卡繆的作品,而是 將其重新詮釋,探索原著未有提及的死角。他不是要說「卡繆錯了」, 而是說:「這是卡繆當時基於自己的處境,而無法說出的話。」

卡繆曾因其對阿爾及利亞戰爭的模糊立場而備受批評,他拒絕明確支 持該國爭取獨立。Daoud 將卡繆的模糊立場視為一個需要解答的歷史 問題,而這亦是一面他觀照自我的鏡子——在阿爾及利亞,他自己也時 而被批評立場過於西化,或太過親法國。在此,Daoud與卡繆之間展現 了複雜的後殖民關係,在傳承與拒絕、崇拜與批評、佔有與自主之間爭 持。

流放在外的龔固爾文學獎得主

去年十一月,法國文壇的最高榮譽——龔固爾文學獎首次由一位阿爾 及利亞作家奪得,他以小說《 Houris 》描寫了1990 年代慘烈的阿爾及 利亞內戰。該作品透過 Aube 這一角色,勇敢地探索阿爾及利亞的「黑

色十年」,這位在一場屠殺中倖存下來的年輕女性,被恐怖分子殘虐, 並失去了聲音。她以內心獨白,向腹中孩子「Houris」說話。Daoud 以 此為那些受父權和宗教暴力折磨的女性發聲,揭示了對這段血腥時期 被壓抑的聲音,而這亦令該書在阿爾及利亞被禁止出版。

阿爾及利亞人對Kamel Daoud 的意見兩極。Daoud 的敵人覺得他是叛 國者,將靈魂賣給法國,而其他人則認為他是文學天才,值得阿爾及 利亞人自豪。在 2020 年,Daoud 被迫流亡巴黎,他自言是「受情勢所迫 而流亡」。Daoud 獲得了法國國籍,並投入在新聞和文學界爭取言論自 由。

在頒獎典禮後的記者招待會上,Daoud 坦言正是來到法國後,他才能 寫下《 Houris》一書。作為流亡者的情緒,為他帶來靈感,寫下了與政 治有關的文學作品。

Daoud 與畢卡索

在 2017年,Kamel Daoud 獲邀在巴黎的畢卡索美術館裡渡過一個晚 上。這次經歷啟發他糅合了小說、散文和美學元素,創作出《吞吃女人 的畫家》散文集。作品展現了兩個對立的世界,分別是畢卡索的藝術 世界,以及一位虛構聖戰分子的世界,後者肩負重要任務,要摧毀畢 卡索的作品。在這趟夜行之中,Abdellah面對著的是以不同方式呈現 的身體、裸體、欲望、愛和自由。每一幅畫對他而言都是一場考驗,挑 戰著他對世界和他人的固有看法。Daoud 藉此強烈諷喻意識形態的暴 力及其與圖像、肉體和女性的關係。

Daoud 透過文字描述其自身經歷,他於穆斯林文化中成長,年輕時曾 與宗教原教旨主義接觸,並在無意中見證了「黑色十年」的暴行。作品 中包含了他對伊斯蘭故事和禁忌的親身見識,以及他被藝術所掀動的 情感;而兩者交匯,引起了一些重要的反思——藝術可否治愈仇恨? 藝術能否讓人重新愛上人間的生活,而非幻想中的天堂?《吞吃女人 的畫家》此標題呼應了美術館當時的展覽主題,同時彰顯了藝術和色 情之間的雙重張力,而這兩者都在原教旨主義意識形態中遭到審查。 這部沉思錄參照了不少實際事件,例如聖戰分子對 Tombouctou 的 Djingareyber 清真寺、摩蘇爾博物館的破壞,或伊斯蘭國對帕米拉古 跡的毀壞行為。這些所謂神聖的破壞行為,實際上是想要抹殺人類的 記憶和文化。

Daoud 透過批評原教旨主義,探索了另一個矛盾理念——某個意識形 態宣稱要透過遮蔽女性身體來對抗誘惑,卻又承諾賜予殉道者天國中 的處女,即「houris」。他進而提出了一針見血的說法:「消滅欲望,或 是為滿足欲望而赴死。」並由此譴責那些以性道德為名行殺戮之事的 偽善者,這些人在其夢想中完全違反自己所提倡的道德。

《吞吃女人的畫家》是一本尖銳辛辣的作品,深入探討當代世界最具 爭議性的話題。作者同時認同藝術有著化解固執成見的力量,可衝破 僵化的教條,感化世人不去殺戮或殉道。

請瀏覽法國文化協會網站,以了解 Kamel Daoud 到訪香港的詳情:afhongkong.org

Souvenirs

Texte 文 : David Cordina

Programmé dans le cadre du French May 2025 et produit par l’Alliance Française de Hong Kong, Souvenirs est une création originale signée par le duo d’artistes, Claire et Antho, (Claire Théaut et Anthony Figueiredo). Ce spectacle qui mêle danse contemporaine, théâtre physique, théâtre d’ombres en direct et séquences vidéo, offre un univers visuel original et une mise en scène sensible où les deux artistes explorent avec poésie les méandres de la mémoire.

Affiche créée par Marie Dewitte

Le propos : la force des rêves Sur scène, deux personnages se débattent avec les souvenirs qui les hantent, les alourdissent ou parfois les apaisent. Prisonniers d’un passé qui ressurgit sous forme d’images mentales, de gestes ressassés et de présences fantomatiques, ils cherchent une issue par le souffle d’une légèreté retrouvée. Comment avancer sans renier ce qui les a construits ? Comment vivre avec ce poids d’émotions et d’absences, avec ces traces invisibles de la mémoire qui continuent de les façonner ? Un homme seul sur un banc, perdu dans ses pensées, se souvient. Il se souvient d’elle. De leur rencontre. De ce moment précis où leurs chemins se sont croisés, chacun tenant dans ses mains une valise, métaphore de la mémoire, pleine de silences, d’histoires, de blessures et de rêves. Antho, c’est le poids de son enfance, ces ombres qui le poursuivent sans relâche, ces souvenirs qui ne cessent de surgir à la moindre faille. Claire, quant à elle, porte en elle une sensibilité intense, presque brûlante, envers les autres et le monde qui l’entoure. Une sensibilité qui l’empêche parfois de s’abandonner pleinement au présent. Les deux personnages vont s’apprivoiser. Il saura entendre ce qu’elle ne dit pas, elle saura lui prendre la main au moment où il en aura le plus besoin. Ensemble, ils acceptent de ne pas tout oublier, de faire avec ce bagage, et surtout, de continuer à danser, à rire, à aimer. Leurs souvenirs deviennent un fil conducteur, une matière vivante à travers laquelle ils dansent un avenir commun. Et dans cette traversée, ils se promettent de ne jamais renoncer à leurs rêves.

La force du visuel

Entre chorégraphies, jeux d’ombres en temps réel et séquences vidéos projetées, Souvenirs offre un langage scénique singulier, à la croisée des disciplines. Ce n’est ni tout à fait du théâtre, ni uniquement de la danse : c’est un espace mouvant, un voyage intime et pourtant profondément universel. Il s’adresse à chacun, à sa manière d’habiter ses souvenirs, de les apaiser ou de leur résister. Pour le duo, cette création marque leur toute première venue à Hong Kong. Une perspective qui les enthousiasme : « Nous sommes très heureux de venir y jouer, écrivent-ils, peu après avoir été filmés lors d’une répétition à Paris en présence de Karena Lam pour la vidéo promotionnelle du Festival du French May. Le spectacle ne change pas en fonction de la ville : il a son histoire propre, mais les émotions qu’il véhicule sont universelles. Chaque pays, chaque public peut s’y reconnaître. Nous avons hâte de voir quelles scènes toucheront le plus le public hongkongais, comment il réagira, ce qui résonnera pour lui. »

La scénographie se construit comme un dialogue entre le corps et l’image, entre le visible et l’invisible. Le travail de lumière, les ombres animées en direct, les objets symboliques, les séquences vidéos projetées : tout concourt à faire de la scène un espace de mémoire en mouvement. On y perçoit des fragments de vie, des éclats de tendresse ou de douleur, toujours traversés par la beauté d’un geste.

Et avant même de voir le spectacle sur scène, le public peut déjà plonger dans leur univers. Claire et Antho partagent généreusement, sur les réseaux sociaux, des extraits de répétitions, des performances filmées, des expérimentations scéniques et visuels. Leur compte Instagram constitue une extension poétique de leur travail, un espace de rencontre avec leur processus créatif, accessible et vivant.

Le cinéma comme source d’inspiration

La création de Souvenirs est nourrie par des références cinématographiques et musicales assumées. Claire et Antho revendiquent un goût pour les narrations sensibles et les langages visuels inventifs. Parmi leurs inspirations, le film Eternal

Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry occupe une place particulière. Ils en retiennent la façon magistrale dont les souvenirs sont mis en scène : mouvants, imprévisibles, parfois déchirants. Le film interroge la possibilité de tout effacer, et la beauté fragile de ce qui persiste malgré nous. Le tout servi également par la créativité visuelle de Gondry, cette capacité à faire du rêve une matière cinématographique.

Autre référence marquante : Billy Elliot de Stephen Daldry. Un film où la danse devient un acte de résistance, un moyen d’expression, de survie et d’évasion. Claire et Antho s’y retrouvent dans l’émotion, dans l’humanité des personnages, et dans cette conviction que les rêves peuvent transformer les vies. Ce sont ces influences mêlées – le réalisme poétique, la légèreté, la sincérité des corps en mouvement – qui irriguent leur propre langage scénique.

Enfin, la musique joue un rôle essentiel dans leur écriture : « elle prolonge les émotions, disent-ils, accompagne les métamorphoses des personnages, traduit des états d’âme. Parfois, une simple mélodie suffit à faire surgir tout un pan de vie, à ouvrir une porte entre passé et présent ».

Leur travail rayonne aussi en dehors des théâtres, à travers médias, réseaux, conférences ou ateliers. Artistes pluridisciplinaires et touche-à-tout, ils maîtrisent les codes contemporains de la création numérique : formats courts, contenus immersifs, vidéos sensibles ou pédagogiques. On les retrouve aussi bien sur des plateaux de télévision européens que dans des conférences TED, où ils présentent leur démarche artistique, leur approche et leur engagement dans la création. C’est cette ouverture, cette curiosité, ce désir de partage qui guide leur démarche. Souvenirs sera une rencontre, une invitation à se reconnecter à sa mémoire, à ce que nous portons en nous, à ce qui nous lie, nous transforme et nous élève.

A retrouver en ligne : Instagram : @claire_et_antho www.claireetanthoperspective.com

在 2025 年法國五月藝術節期間,香港法國文化 協會隆重呈獻《命懸一線》(Souvenirs),本原 創作品由雙人藝術家組合 Claire et Antho 精心 創作。這場精彩演出集合當代舞蹈、形體劇場、 實時皮影戲和影片於一身,呈現出獨特的視覺 效果和細膩的舞台表演形式,兩位藝術家以詩 意方式,深入探討微妙交織的記憶。

Cinéma : des fenêtres sur le monde

透過電影看世界

Texte 文 : Pablo López Sodore et David Cordina

« Viens voir les comédiens, voir les musiciens, voir les magiciens, qui arrivent… » une invitation à partir du 20 mai 2025, de la sélection cinéma du French May qui ouvre à nouveau ses portes pour offrir une sélection exceptionnelle de dix films. Cinéphiles aguerris, curieux avides de découvrir les dernières pépites du cinéma français, passionnés de musique ou simples amateurs en quête de récits et d’aventures : tout le monde trouve son bonheur dans cette nouvelle édition. En effet, l’Alliance Française de Hong Kong a conçu deux cycles thématiques, assortis de deux projections exceptionnelles sans oublier la venue d'une invitée très spéciale.

C’est dans la continuité de la sélection de 2024 que trois films contemporains sont présentés sous l'étiquette Biopic Cineart. Ainsi, d’importantes figures du monde de la culture française sont mises à l’honneur dans les domaines de la musique avec Charles Aznavour dans Monsieur Aznavour (Grand Corps Malade et Mehdi Idir), la peinture et la sculpture de Niki de Saint Phalle dans Niki (Céline Sallette) et le théâtre avec Sarah Bernhardt dans Sarah Bernhardt, la divine (Guillaume Nicloux). Les performances de Tahar Rahim, Charlotte Le Bon et Sandrine Kiberlain percent les écrans ! Dans un deuxième temps, c’est l’échange entre la France et les pays asiatiques qui est mis en avant lors d’un deuxième chapitre intitulé « Croisement France-Asie ». Par les films, nous pouvons voyager sur le plan géographique mais surtout mentalement. À travers le mélange des cultures et des langues, le réalisateur francojaponais Koya Kamura (Hiver à Sokcho) et le belge Guillaume Senez (Une part manquante) mènent dans leur film respectif, une réflexion sur l’identité, les liens familiaux et la mémoire. De son côté, dans La Voyageuse , où la prestigieuse Isabelle Huppert incarne une professeure de français, le réalisateur coréen Hong Sang-soo s'intéresse à comprendre comment la rencontre culturelle franco-coréenne crée du lien social et fournit moyens de subsistance matérielle et immatérielle. En plus de ces deux cycles, deux temps forts de la sélection sont à mentionner : la projection en couleur et en 4K Ultra HD de la prestation historique de la soprano Maria Callas lors de ses débuts à l’Opéra de Paris, le 19 décembre 1958, avec le long métrage Callas - Paris, 1958 (Tom Volf). Le pianiste compositeur

Michel Reis sera présent durant cette projection pour présenter l’importance dans l’histoire de la musique classique de la prestation de la cancatrice.

De surcroît, pour la première fois à Hong Kong, le film français révélation 2024 : Vingt dieux sera proposé. Plusieurs fois primé à Cannes par le prix de la Jeunesse et aux Césars pour la meilleure première œuvre et le prix du meilleur jeune espoir féminin, ce film signe les débuts de la réalisatrice Louise Courvoisier et du jeune acteur Clément Faveau. Plus qu’un récit initiatique, Vingt dieux se présente comme un hommage vibrant à une jeunesse désorientée et à un monde rural en mutation. Les comédiens amateurs permettent à la cinéaste de capter toute l’authenticité de ce milieu : l’acteur de Totone élève de la volaille et l’interprète de Claire était en plein BTS agricole au moment du casting du film.

Finalement, le point d’orgue de cette édition sera sans aucun doute la présence de notre invitée spéciale : l’artiste, réalisatrice et photographe, Chantal Stoman (voir p.15). En résidence à Hong Kong pour le tournage de son nouveau projet, elle présente deux de ses derniers documentaires qui ont en commun l’exploration urbaine et l’amour du cinéma. L.A L.A End , présente un portrait très personnel d’Hollywood et dans Ōmecittà , l’artiste explore les liens forts entre la petite ville japonaise d’Ōme et le septième art. Une exposition rétrospective de ses différents projets photographiques se tiendra à la Galerie Paris 1839 pour une immersion profonde dans l’univers artistique de Chantal Stoman où l’image part à la recherche de la mémoire et de la part d’invisible des villes.

Monsieur Aznavour

「來看看吧,演員、音樂人、魔術師,大家都來 了……」法國五月精選十部精彩電影,自2025 年

5月20日起,誠邀大家進場觀賞。無論是資深影 迷、渴望探索最新法國電影的好奇者、音樂發 燒友或單純追求故事和歷險的觀眾,大家都能

在本屆法國五月的精選電影中找到心頭好。香 港法國文化協會為此設立了兩個主題單元,並 舉辦兩場放映會,而且更邀得一位非常特別的 嘉賓與大家見面。

本屆將延續 2024 年的做法,以「Biopic Cineart 」(傳記電影藝術) 為題推出三套當代電影,向法國文化界的重要人物致敬,包括音樂 界的 Charles Aznavour 電影《 Monsieur Aznavour》,由Grand Corps Malade 與 Mehdi Idir 執導;繪畫及雕塑界的妮基.聖法爾 (Niki de Saint Phalle)——電影《 Niki 》,由Céline Sallette 執導; 以及戲劇界的莎拉.伯恩哈特( Sarah Bernhardt )——電影《莎拉· 伯恩哈特》( Sarah Bernhardt, la divine),由 Guillaume Nicloux 執 導。Tahar Rahim、Charlotte Le Bon 和 Sandrine Kiberlain 的精彩演 出叫人眼前一亮! 第二個單元的主題為「Croisement France-Asie」(法亞相會),探討 法國與亞洲國家之間的交流。我們將透過電影周遊列國,踏上一場心 靈旅程。在此,文化與語言互相交融,日裔法國導演 Koya Kamura 以 《束草的冬天》(Hiver à Sokcho),及比利時導演Guillaume Senez 以 《缺失的一部分》(Une part manquante),各自透過電影反思身份、 家庭關係和回憶等議題。而韓國導演洪常秀的電影《旅人的需要》 (La Voyageuse)則探討法國與韓國的文化交流如何締結社會聯繫,以 及如何為人在物質和精神層面提供生活所需,著名演員伊莎貝雨蓓 (Isabelle Huppert)在戲中會飾演一位法語教師。

除了上述兩個電影單元外,還有兩場精彩放映會。我們將以彩色 4K Ultra HD 畫質放映由 Tom Volf 執導的《歌劇天后卡拉絲》(CallasParis, 1958),重現傳奇女高音瑪麗亞.卡拉絲(Maria Callas)於1958 年 12 月19日首度登上巴黎歌劇院舞台的經典演出。屆時,鋼琴家及作曲 家 Michel Reis 將親臨放映會現場,講解此演出於古典音樂史上的重要 地位。

此外,2024 年的法國電影突破之作——《OM 芝》(Vingt dieux) 亦會 首次在香港放映。此影片分別於康城影展榮獲青年獎,並於凱薩電 影獎中獲得最佳首部作品和最佳新晉女演員等殊榮,是導演 Louise Courvoisier和年輕演員Clément Faveau的首部電影作品。《OM 芝》 講述了迷失的年輕時代以及鄉郊地區的變遷。導演起用非職業演員, 成功捕捉該群體的真實一面。飾演 Totone 的演員是家禽飼養員,而飾 演Claire 的演員在拍攝期間則正就讀農業高級技師文憑課程。

本屆活動期間,我們的特別嘉賓——藝術家、導演兼攝影師 Chantal Stoman 將會到訪(詳見第15頁)。她目前正駐留於香港為最新計劃進 行拍攝,而她最近兩部紀錄片亦會在香港放映,全均以城市探索及對 電影的熱愛為主題。《洛城末日》(L.A L.A End)以個人角度細說荷里 活,而《昔日光影》(Ōmecittà) 則探索日本小城青梅市與電影藝術的深 厚關係。Chantal Stoman亦會於 Galerie Paris 1839 藝廊舉辦攝影作品 回顧展,讓參觀者深入感受其藝術世界,透過影像追尋城市的記憶與 隱藏面貌。

Maria Callas, 1958
Niki
Vingt Dieux

Chantal Stoman ou l’invisible des villes

Chantal Stoman 與城市的隱藏面貌

Propos recueillis par David Cordina. Portrait crédit Gil Lefauconnier

La photographe et cinéaste française, Chantal Stoman, vient en résidence à Hong Kong pour concevoir un nouveau projet visuel. Une partie de son travail photographique sera exposé à La Galerie Paris 1839 en mai prochain et deux de ses documentaires seront présentés dans la section Cinéma du French May 2025. Entretien.

Tokyo Trip, 2006

Après avoir consacré une partie de sa carrière à la photographie de mode, Chantal Stoman réalise dorénavant des projets photographiques et des longs métrages documentaires dans des villes choisies où elle sait, par une observation approfondie des rapports entre l’Homme, la mémoire, et la ville, explorer les thèmes qui lui sont chers : l'intimité humaine qui se cache au cœur des grandes villes, les lieux qui racontent dans leurs profondeurs une histoire et qui font l’Histoire, la présence visible ou invisible d’une histoire cachée. Progressivement dans ses projets, les villes deviennent l’élément central : son regard se porte sur les lieux qui se donnent à voir et à vivre dans l’épaisseur du temps. Trace et Histoire se retrouvent dans ses images. Les villes de mémoire la fascinent, notamment celles où le cinéma construit un patrimoine immatériel. Hong Kong a déjà été en partie photographiée pour son projet Lost Highway, où, la nuit, depuis les autoroutes urbaines qui sillonnent les grandes capitales, ses photos saisissent à travers les fenêtres et les balcons, des instants furtifs d’humanité. Quelle nouveauté percevra son regard cette fois-ci ?

Dans les années 2010, vous aviez déjà photographié Hong Kong pour votre projet Lost Highway. Comment la ville d'aujourd'hui inspire votre photographie ?

Chantal Stoman : Hong Kong m’a fasciné dès mon premier voyage en 2003. Ce coin de terre où la modernité s’entrelace avec la tradition voit l’agitation et la poésie cohabiter en harmonie. L’île, au paysage densément urbanisé, semble tout droit sortie d’un rêve urbain. Ses gratte-ciel qui percent le ciel et ses rues où la vie bouillonne témoignent d’une densité humaine impressionnante, et pourtant, au cœur de cette frénésie, une beauté discrète se déploie. J’ai adoré contempler sur les eaux de la baie Victoria, les bateaux qui glissent silencieusement, comme des témoins du temps qui passe. Chaque traversée de ces embarcations est une danse poétique, un contrepoint aux bruits incessants de la ville. La mer devient un espace de calme, une fenêtre ouverte sur un autre rythme, plus lent, plus tranquille. Hong Kong offre cette fusion étonnante entre le tumulte des hommes et la sérénité de la nature, où l'horizon, habité par les navires, devient un poème visuel, une invitation à suspendre le temps, même pour un instant. De retour dans la ville en 2011 pour le projet Lost Highway, j’ai voulu capter l’essence même de Hong Kong à travers le prisme de la nuit. En observant les fenêtres éclairées des innombrables appartements des immeubles de cette ville dense, j’ai voulu révéler un paysage humain et urbain unique. Chaque fenêtre devenait une petite scène, un univers intime, parfois suspendu dans le temps, parfois caché derrière les rideaux du quotidien. Ce contraste entre l’intimité des espaces privés et l’immensité collective de la ville, nourrit une réflexion profonde sur la solitude et la connexion humaine dans cette jungle de béton. À travers mon objectif, j’ai tenté de traduire la poésie d'une ville où les silhouettes, presque anonymes, s’entrelacent avec les lumières artificielles. Hong Kong est un labyrinthe visuel où l’on devine, derrière chaque éclat lumineux, des vies, des histoires, des secrets. Au-delà de ma relation romantique avec cette ville, Hong Kong et les Hongkongais, c’est une autre vision de la Chine. Une Chine en quête de démocratie et de liberté.

Dans votre perspective artistique, Hong Kong est-elle une ville facile à photographier ?

J'ai une attirance constante pour tout ce qui m'est étranger. Et en cela, Hong Kong est une ville très inspirante en termes de photographie. Le contraste entre le traditionnel et le moderne, entre l'Orient et l'Occident, crée une dynamique visuelle fascinante. Cette rencontre de l'ancien et du nouveau, de la nature et de l’urbanisme, génère un choc esthétique mais aussi

un dialogue qui nourrit mon travail. Chaque coin de rue, chaque détour, révèle une nouvelle dimension de la ville, entre effervescence et calme, entre chaos et sérénité. Hong Kong, avec sa densité et sa richesse visuelle, devient ainsi un terrain de jeu pour saisir l’instant précis où tout se rencontre, s’entrechoque, se fond dans une harmonie singulière. Mais ce qui m'intéresse davantage dans le projet que je souhaite développer, c’est d’aller chercher quelque chose qui n’est pas forcément visible. Ce n’est pas simplement la surface de la ville qui m’inspire, mais plutôt ce qui se cache en dessous, les couches invisibles qui composent l’âme de Hong Kong. Je veux observer et capter une part de la culture et de la pensée d’une population profondément attachée à ses traditions, mais qui se trouve à l’instant même où elle voit le monde changer. J’aimerais saisir ces instants où l’ancien et le nouveau se heurtent ou se fondent de manière subtile, où les gestes quotidiens, les rituels anciens, persistent encore dans un monde en constante évolution. Je veux m’immiscer là où la mémoire collective perdure.

Comment abordez-vous Hong Kong et son cinéma ?

L’identité cinématographique de la ville est aussi complexe et fascinante que la ville elle-même. À travers ses films et ses réalisateurs, la ville a été le théâtre de récits où se mêlent action, poésie, politique, et une exploration intime de la société hongkongaise. Wong Kar-wai est sans doute l’un des réalisateurs les plus emblématiques de Hong Kong. John Woo est un autre nom incontournable. Les films hongkongais, en particulier ceux des années 80 et 90, racontent une ville en constante transformation. De la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997 à la mondialisation qui redéfinit la culture locale, ces films parlent surtout de la tension entre l’orient et l’occident, entre le passé colonial et le futur incertain, et de la dualité entre la modernité et les racines traditionnelles de la société.

Parmi d'autres voyages et résidences, vous avez séjourné à Rome à la Villa Médicis. Quelles attentes artistiques attendez-vous d'une résidence ? Quel rythme faut-il adopter ?

Ce qui est le plus précieux dans une résidence d’artiste comme celles que j’ai pu faire à Rome, ou à Phnom Penh, c’est le temps. Ce que j'espère de cette résidence, c'est une immersion dans l'âme de Hong Kong, un temps suspendu pour observer et comprendre cette ville fascinante. Mon objectif est de saisir non seulement ses paysages urbains et ses scènes quotidiennes, mais aussi les dynamiques invisibles qui façonnent ses habitants et leur manière de vivre. J'espère être témoin de la beauté fugace des moments ordinaires. Ce mois à Hong Kong sera l’occasion de plonger dans l’intimité de la ville, de découvrir des espaces inédits et de me laisser surprendre. Je sais combien les rencontres sont essentielles dans la réflexion autour d’un nouveau projet. Ce séjour sera une occasion de me nourrir des contrastes de la ville : l’effervescence des rues et le chant des oiseaux dans les parcs, les vieux quartiers traditionnels et les nouvelles constructions futuristes. Ce projet est une quête visuelle et humaine, une recherche de cette essence de Hong Kong qui se cache. Chaque coin de rue a une histoire dans une ville où la profondeur de la culture se trouve dans des détails subtils. Lentement, mais avec curiosité, je me plongerai dans le rythme de la ville dans ses cafés, ses restaurants, ses transports en commun, ses parcs qui ne cesseront de me surprendre.

Sélection cinéma du French May 2025 : Ōmecita et L.A L.A End Exposition - Nouvelle vague à La Galerie Paris 1839, à partir du 21 mai : lagalerie.hk (Central) www.chantalstoman.com

法國攝影師兼導演 Chantal Stoman 親臨香港 構思全新影像創作計劃。她的部分攝影作品於 本年五月在 La Galerie Paris 1839 藝廊展出,而 她的兩部紀錄片亦會作為法國五月藝術節的精 選電影放映。以下為我們與她的專訪內容。

曾從事時尚攝影的 Chantal Stoman,目前專注於攝影創作和拍攝紀 錄片。她會選定一些城市,透過深入觀察居民、記憶與城市之間的關 係,探索她關注的議題,包括大城市中的人情味、具有歷史意義的地 點,以及當中不為人知的故事。城市逐漸成為 Chantal Stoman 創作中 的核心元素,她的目光聚焦於那些經歷時間洗練、饒富特色的城市和 市民生活之上。其影像凝聚了城市的歷史與歲月痕跡。承載著記憶的 城市令她深深著迷,尤其是那些以電影創造出非物質文化遺產的城 市。Chantal Stoman已曾在其《 Lost Highway》計劃中拍攝過香港,她 在夜晚穿梭於大都會縱橫交錯的公路上,以鏡頭透過窗戶和陽台捕捉 人們的生活片刻。

這次她的鏡頭又會拍攝到什麼新的景象?

在 2010 年代,您曾為《 Lost Highway 》計劃而拍攝香港。如今的 香港,又如何啟發您的創作?

Chantal Stoman:我於 2003 年初次到訪香港時,便被它深深吸引著 了。香港同時展現了現代和傳統氣息,繁鬧和詩意在此和諧並存。香 港高度城市化,而且密度也高,就像是一個夢中之城。高聳入雲的摩天 大樓、充滿生活氣息的大街小巷、極高的人口密度……然而一切亂中有 序,流露出一種別樣美感。我喜歡觀看維多利亞港的風景,船隻靜靜

滑過水面,彷彿見證著時間的流逝。小船渡海,如詩如舞,與喧囂的城 市相映成趣。大海成為一片謐靜空間,為城市打開了一扇窗,讓人得以 感受平靜的慢節奏。生活塵囂與寧靜自然在香港巧妙融合,水平線之 上,船影交織的影像寫下翩翩詩句,讓人不禁神馳迷醉,哪怕只是短 暫片刻。在 2011年,我再次來到香港為《 Lost Highway》計劃拍攝,希 望透過夜晚的視角捕捉香港的精髓。看著這個人口稠密的城市的萬家 燈火,我就想要揭示香港獨有的城市和人文風貌。每一扇窗都彷彿是 一個舞台、一個私密的空間,有時就靜止在時間之中,又或藏於日常的 簾幕之後。私密的個人空間與繁鬧的大城市形成鮮明對比,讓人深刻 反思在這座「石屎森林」之中的寂寞和人際關係。我嘗試透過鏡頭呈 現香港的美,無數無名身影在燈光之中相互交纏。香港是一個影像迷 宮,每道光背後都藏著生活、故事和秘密。在我對這個城市的浪漫情 感以外,香港和香港人也代表了中國的另一面——尋覓民主與自由的 一面。

從您的藝術觀點來看,香港是一個容易拍攝的城市嗎? 我總是被陌生的事物所吸引。因此,香港對我的攝影創作帶來很多靈 感。傳統與現代、東方與西方之間的衝突與融合,構成了精彩萬分的 畫面。新與舊的事物、自然與都市互相交融,帶來了美學衝擊和交流, 給予我很多創作養分。街上的每個角落都為我揭示了香港的新一面, 讓我可在喧囂與靜謐、混亂與安逸之間流轉。香港的密度很高,而且 飽含豐富影像,對攝影者而言是一個遊樂場,可拍攝出萬物眾生交會 碰撞,和諧共融的美麗瞬間。然而,最能引起我創作興趣的是那些看不 見的事物。比起城市的外在景色,其內在意涵更能啟發我,它構成了多 層次的香港精髓。我希望觀察並捕捉香港人的文化與思維,他們非常 重視傳統文化,而同時見證著世界變遷。我希望拍下新舊碰撞的微妙 時刻,展現在不斷變化的世界中依然留存的日常行為和傳統習慣。我 想深入探索香港人的集體記憶。

您對香港和香港電影有何看法? 香港電影與香港本身一樣都複雜精深、精彩迷人。香港的電影和導演 們以這個城市為舞台,展現出許多糅合動作、美學、政治和社會元素的 故事。王家衛無疑是最能代表香港的導演之一。還有吳宇森,他的電 影也不可錯過。香港電影,尤其是八九十年代的電影,講述了這座不斷 變化的城市的故事。由九七回歸到全球化重新定義本地文化,香港電 影訴說了東西方之間的張力——作為殖民地的過去與不確定的未來, 兩者互相爭持;還有社會現代化與傳統之間的矛盾。

您去過很多地方旅行和工作,您也曾到過羅馬的麥第奇別墅 ( Villa Mé dicis)創作。在藝術上而言,您對停駐在某一地方創作, 有何期待?應該採取怎樣的節奏?

停駐在某地進行藝術創作,無論是羅馬或金邊,最重要的就是時間。 在香港的話,我希望能夠真正投入在香港的靈魂之中,凝住時間,去 觀察和理解這個迷人的城市。我的目標不只是拍攝城市風貌和日常場 景,而是要同時捕捉那種不可見的動感,正是這種活力塑造了香港人 的個性和生活方式。我希望見證平凡時刻中轉瞬即逝的美感。我會把 握這個月在香港的時間,深入接觸香港,探索新的地方,尋找新的驚 喜。在新項目的構思過程中,交流非常重要。我會在這段時間了解香港 的矛盾特色,例如是繁鬧的街道和公園的鳥語,懷舊的老區和未來感 十足的新建築。我的創作計劃是一場影像與人文的探索旅程,尋找那 深藏不露的香港精髓。香港的文化深度顯見於微妙細節中,城中每個 街角都有自己的故事。我會懷著好奇心,慢慢投入香港的節奏,走進咖 啡館、餐廳、公共交通和公園,它們將不斷帶給我驚喜。

L.A L.A End , 2023

De Versailles à M+

從凡爾賽到 M+

Quatre grandes institutions muséales hongkongaises accueillent des expositions exceptionnelles mettant à l'honneur l’art français du XVIIe au XXIe siècle. Des chefsd’œuvre du XIXe, aux expériences nouvelles et rehaussées par des dispositifs numériques novateurs, du dialogue artistiques entre cultures européennes et asiatiques, les sujets sont nombreux et suscitent intérêt, curiosité, réflexions et même débats. Tour d’horizon des dernières expositions du HKPM, HKDI, HKMOA et enfin M+ (par ailleurs, une bonne occasion de réviser les acronymes de la culture locale).

Le château de Versailles et la Cité interdite de Beijing au Palace Museum

Depuis décembre 2024, Versailles est de nouveau à l’honneur avec une exposition croisée sur les échanges aux XVIIe et XVIIIe siècles entre la Cité Interdite de Pékin et le château de Louis XIV. Bien que séparées par une vaste distance, les cours impériale de Pékin et royale de Versailles étaient animées d’une vive curiosité l'une envers l'autre. Dirigées par plusieurs souverains éclairés et facilitées par des missionnaires français, la Chine et la France ont entrepris des échanges artistiques marquants, que cette exposition met en lumière. L’exposition présente près de 150 trésors du Palace Museum de Pékin, de Hong Kong et du Palais de Versailles. Ces objets racontent l’histoire des liens particuliers tissés entre la Chine et la France, témoignant d’une admiration et d’un respect mutuels. Organisée conjointement par le Palace Museum de Hong Kong, celui de Pékin et le Palais de Versailles, elle bénéficie d’une présentation exceptionnelle d’objets issus de ces collections prestigieuses. Pour enrichir l’expérience, le département éducatif du musée a proposé en mars dernier la projection du documentaire Synergy à la française , réalisé par Karen Yeung et Karen Kwok (présenté précédemment par l’AFHK en novembre 2024). Cette projection a été suivie d’une prestation musicale de l’ensemble Concerto da Camera et d’une présentation historique menée par David Cordina de l’Alliance Française de Hong Kong pour illustrer l’importance du contexte baroque de l’époque, marquée par l'essor politique et artistique du jeune roi Louis XIV. Près de 200 personnes étaient présentes, ce qui témoigne une nouvelle fois du goût prononcé des Hongkongais pour le Grand Siècle français.

L'Impressionnisme sous toutes ses formes, à découvrir en VR En 1874, Paris accueille la première exposition de ce qui deviendra l’école de l'Impressionnisme, un événement majeur dans l’histoire

de l’art occidental. Les spectateurs hongkongais peuvent revivre cette expérience historique grâce à un dispositif immersif de réalité virtuelle (VR). Ce soir avec les Impressionnistes, Paris 1874 – une expérience VR se tient au Hong Kong Design Institute (HKDI) de janvier à mai 2025. Soutenue par le Musée d’Orsay, cette exposition innovante garantit une découverte artistique et historique qui repose sur trois piliers : connaissance, émotion et expérience corporelle. Un personnage fictif, Rose, guide les visiteurs à travers des lieux emblématiques tels que le studio de Nadar ou l’atelier de Monet. La technologie VR permet une immersion totale, où le public interagit avec l’art et l’histoire. L’environnement sonore vient enrichir l’expérience, tandis que les interactions du public sont analysées afin d’améliorer les futurs dispositifs immersifs. Les concepteurs (GEDEON Experiences, le Musée d'Orsay, et l’agence Excurio) soulignent que l’introduction de la VR dans l’espace d’exposition évolue rapidement, rendant les récits plus dynamiques et personnalisés. Cette exposition française constitue une parfaite alliance entre technologie et narration, tout en honorant l’héritage pictural des artistes impressionnistes. Par ailleurs, elle ouvre la voie à de nouvelles formes d'engagement culturel.

Cézanne et Renoir en dialogue au HKMOA

Depuis janvier 2025, le Hong Kong Museum of Art (HKMOA) présente Cézanne and Renoir : Looking at the World , une exposition exceptionnelle rassemblant 52 œuvres emblématiques issues des collections du Musée de l’Orangerie et du Musée d'Orsay. Il s'agit de la première grande exposition à Hong Kong consacrée à Paul Cézanne et Pierre-Auguste Renoir. L'exposition met en lumière les intersections de leurs carrières et leur influence sur l’art moderne à venir. Renoir, par son usage subtil de la lumière et des ombres, a joué un rôle clé dans le développement de l’Impressionnisme. De son côté, Cézanne a jeté les bases de nouveaux courants artistiques du XXe siècle. Parmi les œuvres exposées, le public retrouve Pommes et biscuits, Nature morte avec soupière et Paysage avec toit rouge (Le Pin à l’Estaque) de Cézanne, ainsi que Claude Renoir en costume de clown, Nu dans un paysage et Bouquet dans une loge de théâtre de Renoir. Deux œuvres de Pablo Picasso, Grande Nature morte et Grand Nu avec draperie , illustrent l’impact des deux peintres sur la génération suivante d’artistes. Des conférences et des ateliers sont prévus pour enrichir et compléter l’expérience des visiteurs. De plus, comme à son habitude, deux œuvres contemporaines ont été commandées par les curateurs de l’exposition : les artistes hongkongais Trevor Yeung et Lai Kwan-ting proposent au sein de l’exposition deux œuvres illustrant leurs réceptions de l’œuvre des deux peintres français.

Picasso de retour à Hong Kong : au M+ avec le French May 2025

Comme annoncé dans un précédent article, le M+ propose pour l’édition 2025 du French May une nouvelle grande rétrospective sur le peintre espagnol Pablo Picasso. Depuis 2012, c’est la deuxième grande rétrospective hongkongaise de l’artiste qui a vécu la majeure partie de sa vie en France. Cette exposition met en avant le dialogue ou du moins la réception de l'artiste par des artistes asiatiques, explorant les influences et les interactions entre les cultures européenne et asiatique. Retrouvez l’article p.4 pour plus d’informations sur l’événement pictural majeur de l’édition 2025 du French May.

香港四大美術及博物館推出多場展覽,頌揚十 七至二十一世紀的法國藝術。諸如十九世紀的 傑作及創新數碼技術體驗,讓歐亞文化在美 術領域上交流對話。豐富多元的展覽主題,引 起參觀者的興趣、好奇心、反思,甚至帶來連 場討論。謹此為大家介紹香港故宮文化博物館 (HKPM)、香港知專設計學院(HKDI)、香港 藝術館(HKMOA)和M+的最新展覽(同時藉 此機會熟悉香港各大文化機構的縮寫……)。

凡爾賽宮與北京故宮博物院

自2024 年12月起,凡爾賽宮再度成為焦點。一場精彩展覽,為參觀者呈 現十七至十八世紀期間,北京紫禁城與路易十四的凡爾賽宮之間的相 互交流。儘管雙方分隔萬里,北京宮廷與凡爾賽王室對彼此卻是充滿 了好奇心。在開明君主的主導和法國傳教士的推動下,中法兩國展開 了重要的藝術交流。是次展覽匯聚約150 件來自北京故宮博物院、香港 故宮文化博物館和凡爾賽宮的珍貴藏品,展現出中法兩國在歷史上的 獨特聯繫,印證雙方互相敬仰尊重的情誼。這場展覽由北京故宮博物 院、香港故宮文化博物館和凡爾賽宮聯合策劃,盛大展出三大機構的 珍貴藏品。

為了為參觀者帶來更豐富的體驗,博物館的教育部門在 2025 年3月更 特別放映由楊嘉倫和郭靜君執導的紀錄片《法式古樂》(Synergy à la française),該片曾於 2024 年11月由香港法國文化協會放映。在此放映 會後,雅樂合奏團更於現場接續表演,並由香港法國文化協會的 David Cordina 講解相關歷史,以說明重要的巴羅克風格時代背景,當時年輕 的法國國王路易十四無論對政治和藝術領域都有莫大貢獻。該放映會 共有約200 名觀眾欣賞,顯示了香港市民對法國大世紀(Grand Siècle) 文化的濃厚興趣。

以虛擬實境展現印象派的不同面貌 1874 年,巴黎迎來了史上第一場印象派展覽,這亦成為西方藝術史上 的重要里程碑。如今,香港的公眾可透過虛擬實境(VR )技術,親身 回顧這場藝術史上的盛事。在 2025 年1月至 5月期間,「巴黎1874.印象 派之夜:一場沉浸式探索虛擬之旅」展覽在香港知專設計學院隆重舉 行。這場創新展覽獲奧賽博物館(Musée d’Orsay)支持,讓參觀者可 踏上一場置身投入的美術和歷史探索旅程,其三大焦點分別為知識、 情感與身體感受。一位原創角色 Rose 將帶領參觀者遊覽一些經典場 景,例如是納達爾和莫內的工作室。虛擬實境科技讓參觀者得以完全 融入其中,並與美術和歷史元素互動。會場的聲音環境讓參觀者的體

Un soir avec les Impressionnistes

驗更為豐富,而展覽方亦會分析參觀者的互動行為,以改善將來的其 他沉浸式體驗。展覽設計者(GEDEON Experiences、Excurio 和奧賽 博物館)表示,將虛擬實境引入展覽空間的技術正迅速發展,這能使 展覽的敘事方式更加生動和個人化。這場來自法國的展覽完美結合了 科技和敘事,向印象派藝術家的繪畫成就深深致敬,同時亦為文化活 動開拓了嶄新的進行形式。

香港藝術館舉辦塞尚與雷諾阿展覽

自2025 年1月起,香港藝術館推出「塞尚和雷諾阿的世界」展覽,呈獻 橘園美術館及奧賽博物館珍藏的52 幅經典畫作。這是香港首次舉辦保 羅.塞尚(Paul Cézanne)與皮耶 - 奧古斯特.雷諾瓦(Pierre-Auguste Renoir)的大型專門展,聚焦探索兩位畫家的藝術交匯點和他們對現 代藝術的影響。雷諾阿擅於在畫中巧妙運用光影效果,在印象派的 發展中扮演了關鍵角色。塞尚則為二十世紀的藝術新潮流奠定基礎。 精彩展品包括塞尚的《 Pommes et biscuits》(蘋果與餅)、《 Nature morte avec soupière》(靜物——蓋罐)、《 Paysage avec toit rouge (Le Pin à l'Estaque)》(紅屋頂與風景),以及雷諾阿的《Claude Renoir en costume de clown 》(穿小丑裝的克洛德.雷諾瓦)、《 Nu dans un paysage》(風景中的裸女)、和《 Bouquet dans une loge de théâtre》 (戲院裡包廂的花束)。同場展出巴勃羅.畢加索(Pablo Picasso)的 《Grande Nature morte》(靜物)和《Grand Nu avec draperie》(裸 女與布),以體現兩位畫家對新一代藝術家的影響。大會亦安排了多 場講座和工作坊,以為參觀者帶來更豐富完整的體驗。此外,一如以 往,策展團隊特別委託當代藝術家創作相關作品,兩位香港藝術家楊 沛鏗和賴筠婷分別為是次展覽創作了兩幅作品,以此向兩位法國畫家 致敬。

2025年法國五月藝術節,畢加索與M+相約,重臨香港 正如我們先前的文章所述,M+ 將於 2025 年法國五月藝術節期間舉辦 巴勃羅 畢加索的全新大型回顧展。這是自2012 年以來,香港第二次舉 辦畢加索的大型回顧展覽,這位西班牙畫家在法國渡過了人生中的大 部分時光。本展覽揭示畢加索對亞洲藝術界的影響,並探索歐洲和亞 洲之間的文化互動。請參閱本刊第 4頁,以進一步了解這場 2025 年法國 五月藝術節的重要畫家展覽。

Kei Lam, identités et projets pluriels

Kei Lam ——多元身份與創作計劃

Texte 文 : Elsa Polycarpe

Kei Lam vient de publier son troisième livre : Défends-toi toi-même. La scénariste et illustratrice de bande dessinée, travaillant à la fois pour la presse, l'édition et la publicité, « partout il y a du dessin finalement », nous partage le processus d’écriture de ce nouvel ouvrage en visite à Hong Kong. Française et native de l’île, Kei Lam est venue y faire la promotion de son dernier livre, invitée dans le cadre du mois de la francophonie 2025.

Kei Lam a pris conscience de la gravité du racisme et de l’augmentation des agressions pendant le Covid. Ce sujet, qu’elle a inconsciemment voulu éviter jusqu’à présent, s’est finalement imposé à elle pendant cette période qui a exacerbé le sentiment anti-asiatique. Pourtant, cela fait plusieurs années que Kei reçoit des aveux de racisme par ses lecteurs franco-asiatiques, et qu’elle leur avoue être démunie face à ces agressions. Elle décide alors de s’y confronter en participant aux ateliers d’Anne Van Hyfte, thérapeute spécialisée et formatrice en autodéfense mentale, émotionnelle et verbale. Pratiquée depuis les années 70 par les mouvements féministes américains, l’autodéfense a pour objectif de donner aux femmes les moyens – physiques, émotionnels, mentaux – de se défendre. C’est à travers ces ateliers que Kei entrouvre la porte du monde militant et féministe. Elle décide alors de co-écrire ce troisième roman graphique pour donner des clés de défense à ses lecteurs et retracer son parcoursnotamment le fait que maintenant, elle sait dire « non ».

Les ateliers d’autodéfense émotionnelle

Pour Kei, l’autodéfense émotionnelle est un sport : elle se pratique au quotidien, demande de l’entraînement et d’être assidue pour enrayer la sidération, apprendre à réagir aux violences quotidiennes et systémiques et finalement devenir autonome. A travers cet apprentissage, Kei parvient à tordre le bras au cliché de la femme polie et discrète qui garde son calme en toutes circonstances. Chassant les souvenirs de l’enfant sage qu’elle était, elle apprend à crier et à se défendre quand on lui fait du mal. Pour l’autrice, le meilleur remède à la sidération reste l’action : rencontrer des spécialistes, travailler en groupe, s’investir pour éviter d’être passif et de subir. En lisant Défendstoi toi-même , titre qui résonne comme un mantra qu’on se répète le soir face au miroir, le lecteur est immergé dans les ateliers d'autodéfense d’Anne Van Hyfte : on apprend comment reprendre la situation en main après qu’elle nous ait échappé, on assiste à la prise de confiance de Kei Lam et au travail collectif d’entraide et de discussion des participants. Si Kei se définit comme féministe depuis sa rencontre avec Anne, elle avoue avoir toujours été entourée de femmes qu’elle trouve inspirantes, militantes, cultivées, féministes, écologistes et anticapitalistes depuis ses débuts dans sa carrière d’artiste. L’autrice a toujours été au contact de personnes qui l'ont aidée et soutenue dans son travail, d’« alliées » comme elle les appelle. Dans son livre, elle nous fait part de cette sororité qui lui permet d’avancer personnellement, dans une société qui manque parfois cruellement d’entraide. La collaboration, Kei, la recherche aussi dans son métier. De son passé d’ingénieure, elle a gardé l’habitude de l’analyse et de la consultation. Avant d’écrire, elle passe un long moment à faire des recherches, à rencontrer des spécialistes et techniciens des sujets qu’elle souhaite aborder. Pour son deuxième livre Les Saveurs du béton, où il est question de la banlieue parisienne, l’autrice a mûri le projet pendant trois années en interrogeant des cinéastes, des architectes, en absorbant des livres d’urbanisme et des films sur les grands ensembles des années 1970. Malgré ces rencontres, la période de création et d’écriture rime souvent avec

solitude. Pour Kei, c’est la phase finale des projets qui est l’une des plus enrichissantes : promouvoir l'œuvre, renouer avec la presse, les médias et le public, parcourir les festivals, les salons du livres, dédicacer les ouvrages en librairie, dans les écoles et découvrir ce que les lecteurs pensent du livre.

Identité et multiples projets

Pendant ces phases différentes du processus de création jusqu’à l’aboutissement, la frontière entre la vie personnelle et professionnelle se brouille. Malgré les bienfaits évidents sur la santé mentale de Kei, les ateliers d’autodéfense émotionnelle n’ont pas réussi à combler cette ombre au tableau. Lorsqu’on l’interroge sur sa gestion de l'équilibre entre ces deux aspects de sa vie, Kei répond du tac-au-tac « Je gère mal ! ». Celle qui a grandi avec un papa artiste peintre rejette l’idée de « l’artiste avec un grand A », qui passe son temps à réfléchir, à écrire des poèmes et à lire des livres. L’autrice rappelle que son métier demande de la souplesse et de la polyvalence, principalement du fait que cette activité reste précaire. Cela oblige à avoir plusieurs activités en même temps et à être très organisée afin de pouvoir gérer les projets comme une entrepreneure, de A à Z et de réussir à vivre en tant qu’artiste. Selon elle, la réussite est subjective et personnelle. Rapidement, Kei a associé la réussite au fait d’être droite dans ses bottes, d’être alignée avec ses valeurs et de défendre et diffuser ses idées dans son travail. Son papa passionné de dessin, a ainsi réussi en tant qu’artiste puisqu’il dessine tous les jours. Comparé à lui, Kei avoue ne pas adorer le dessin. Ce qui la passionne, c’est d’avoir des projets, des idées et de les faire naître.

Kei Lam a beaucoup écrit à propos de son identité. Même si elle fige ses doutes et observations à ce sujet sur le papier, l’autrice voit son identité comme une entité mouvante, qui varie et s’adapte selon les situations, les périodes de la vie et les rencontres. Dans ce troisième ouvrage, celle qui se sent parfois plus française ou plus hongkongaise que d'autres, parfois citoyenne du monde, parle de l’importance de ne pas se laisser enfermer dans des cases et s’autoriser à cultiver une identité riche, plurielle et fluide. Après sa tournée hongkongaise, Kei se lance à l’assaut d’un nouveau projet, dans le cinéma cette fois. En tant que scénariste et réalisatrice, l’artiste devrait commencer le tournage d’une fiction début juin « si tout se passe bien ! ». Celle qui aime raconter les histoires souhaitait voir ce que cela rendait « lorsqu’on ajoute de la musique, de la lumière, des comédiennes et un travail d’équipe à une narration. »

Kei Lam © Gilles Delbos

littérature 文學

Avant l’aube, marcher vers la mer

《天亮前往海邊走》

Texte 文 : David Cordina

Pour celles et ceux qui fréquentent régulièrement le centre de Jordan de l’Alliance Française, le prénom d’Évangéline - et maintenant, son nom de plume, Man 文 Hoi 海 Lam 林 - ne vous est peut-être pas inconnu. Vous l’avez croisée lors d’un événement littéraire, ou bien, à l’accueil de la bibliothèque quand elle y travaillait, il y a quelques années. Aujourd’hui, cette autrice hongkongaise publie son premier livre aux éditions Post Script Cultural Collaboration à Hong Kong.《天亮前往海邊走》pour lequel, nous pourrions proposer cette traduction française : Avant l’aube, marcher vers la mer.

L’ouvrage, écrit en chinois traditionnel, n’a pas encore fait l’objet d’une traduction, ni en français ni en anglais. Pourtant, en parcourant les articles critiques, les notes de lecture de la maison d’éditions, les commentaires laudatifs des journalistes, écrivains ou encore universitaires, on devine une richesse littéraire difficile à cerner — mais immédiatement intrigante. C’est précisément cette promesse singulière qui nous a donné envie de la rencontrer, pour comprendre l’origine de ce premier livre, soutenu par un programme du gouvernement de Hong Kong dédié à la jeune création.

Avec Man Hoi Lam, l’entretien navigue librement entre le français, l’anglais et le cantonais. Elle a séjourné à Lyon dans le cadre d’un échange universitaire, et sa maîtrise des langues reflète son aisance à passer d’un monde à l’autre, d’une culture à l’autre, tout comme son écriture. Dès que l’on tient son livre entre les mains, on perçoit le soin apporté à l’objet : qualité du papier, choix typographiques, mise en page élégante, choix réfléchi de plusieurs sources d’illustrations. Un livre pensé comme une œuvre à part entière.

Les photographies sous-marines Waves collection de Martin Cheung - IG @martinpinhole - éditions PSCollabHK

D’après les premières lectures et les retours des médias, il s’agirait d’un recueil d’essais à dimension écologique. Une étiquette déroutante, tant le mot écologique semble, du moins par le filtre de la littérature française, peu habituel de prime abord dans les genres littéraires. Ce livre, dans sa genèse, prit d’abord la forme d’une chronique hebdomadaire, publiée en feuilleton dans un journal du week-end (Sunday Ming Pao). La rédaction avait offert à Man Hoi Lam une carte blanche : elle en fit une écriture des rivages, une cartographie intime de l’archipel hongkongais avec multiples lieux, promenades ou voyages à travers les zones littorales du territoire. Chaque texte est à la fois observation scientifique, méditation ethnographique, et introspection. Une écologie du regard, pourrait-on dire. Le mot écologique devient ici le fil conducteur d’une attention au vivant, au fragile, au mouvant.

De notre conversation, nous comprenons que marcher, c’est parfois tirer à soi le fil discret du temps, pour en extraire quelques éclats — bribes de lumière arrachées à l’ombre — et les projeter sur les lignes côtières de la ville. Écrire, c’est peut-être cela aussi : dans le jeu des reflets, dans la persistance des ombres, observer comment d’infimes existences se déploient, s’agrippent au flux, s’éloignent ou reviennent. En direction de la mer, des eaux, des zones intertidales, les îles de Hong Kong poursuivent leur chant premier, celui de l’évolution. Là où la lumière ne s’est pas encore posée, il est possible que les plaies douloureuses et récentes de l’Histoire soient encore bercées par la tendresse intacte des vagues...

Plus qu’un inventaire de paysages ou un carnet de promenades, ce recueil apporte un travail de mémoire sensible : l’autrice effleure, avec pudeur, les métamorphoses de sa ville natale, en les filtrant à travers ses souvenirs d’enfance et les tourments historiques qui traversent Hong Kong. Chaque promenade devient une tentative de retisser le lien entre les lieux et les récits, entre la nature et l’intime, entre l’histoire collective et l’expérience personnelle. Relus, réécrits, mûris, ces textes se sont peu à peu détachés du contexte journalistique pour se transformer en une forme littéraire plus dense, plus libre. À chaque mot, un grain de sable, une étoile de mer, un crabe échoué. Chaque fragment de texte devient un point dans une constellation intime avec une précision poétique.

Avant l’aube, marcher vers la mer est ainsi le fruit d’une traversée de territoires géographiques, certes, mais aussi de paysages intérieurs, de souvenirs flottants, de sensations fugitives. Le rivage est une promesse de voyage et l’ancre de l’inspiration. Et l’on se prend à espérer qu’une traduction permettra bientôt aux lecteurs anglophones et francophones de découvrir à leur tour cette écriture du seuil, discrète et puissante.

天亮前往海邊走, 2024, éditions PSCollabHK

對於經常出入香港法國文化協會佐敦中心的 朋友而言,Évangéline 這個名字或許並不陌 生,其實她也有一個筆名——文海林。您可能 曾在文學活動上見過她,又或者在她幾年前 於圖書館工作的時候,在接待處與她相遇過。

如今,這位香港作家推出了她的第一本書籍, 由香港後話文字工作室出版,書名為《天亮 前往海邊走》,若翻譯成法文,意思大概是: 「Avant l ’aube, marcher vers la mer。」

該書以繁體中文寫成,尚未被翻譯成法文或英文。不過,由各大評論、 出版社的導讀文章,以及記者、其他作家和學者的好評之中,已可猜想 到此作品有著豐富的文學性——雖然難以界定其類別,但卻令人即時 被吸引。基於該作品的獨特性,我們決定訪問作者,以深入了解其創作 緣起。此外,該書亦獲得香港政府一項青年創作計劃的資助。

我們與文海林的訪談以法、英、粵三語進行,並在三者之間自由轉換。

文海林在大學時代曾到里昂交流,其優秀的語言能力反映出她能輕鬆 地遊走在不同文化世界之間,就如其寫作一樣。只要拿起她的書,便 可以感受到當中的細緻心思,無論是紙質、版面設計、排版和插圖都 精挑細選,一絲不苟。就算只是書籍的實體本身,便宛然是一件特別 作品。

根據首批讀者和媒體所述,這是一本涉獵到生態環境議題的散文 集。這樣的標籤難免讓人感到困惑,因為在法文世界中,「生態環境」 (écologique)一詞實在不常見於文學分類之中。本書的內容來自作 者在《明報》星期日生活中每週刊出的定期專欄。當時《明報》給予 了文海林自由發揮的空間,於是她便以海邊為主題寫作,細緻地描繪 她在香港沿海漫游的旅程。每篇文章都結合了科學觀察、對人類文 化的沉思與自我反省,可以說是一種「觀看的生態學」。「生態環境」 (écologique)一詞的意思大概便是如此,代表著作者對經歷變遷的 生物和脆弱環境的關懷。

從與文海林的對話中,我們體會到有一種散步——是隨著時間飄然流 逝,巧妙自陰影中摘取片片光芒,並將其散落到香港的海岸線之上。而 且有一種寫作——就在光影交錯之間,觀察微小的生命如何存續於潮 汐起落,以及其如何離去、如何歸來。隨著作者的步伐,我們迎著大 海、在不同水域與潮間帶漫步,細聽香港諸島頌唱的生態之歌。在黎 明曙光尚未降臨之際,就讓波浪輕柔撫慰歷史中的新傷舊痕……

這本散文集不但記錄了作者漫步時的風景和旅程,也微妙地書寫出她 對香港的細膩回憶和蛻變所感,中間往復交織著她的兒時逸事和香港 的動蕩歷史。在每一趟漫步中,文海林都嘗試重新締結地點與故事、 大自然與內心,以及集體歷史和個人經驗之間的連繫。這些文章經過 反復閱讀和修改,逐漸跳脫報紙上的專欄框,化為更豐富自由的文學 作品。當中的一字一句,細沙、海星、螃蟹……都構成內心夜空中的星 宿,散發著精準的詩意光芒。

《天亮前往海邊走》描畫出一片地理風景,也繪寫了內心之中滿載回 憶和瞬間感受的美妙景致。向著海邊出發,可以期待的是一場精彩旅 程,讓我們的心靈得到啟發。 我們不禁期盼未來能有翻譯版本面世, 讓英文與法文讀者也能閱讀此書中恰如其分卻觸動人心的精彩文字。

caresse à rebours le génie de la réinvention, il réussit le tour de force de faire oublier son style en s’immisçant dans le flux de conscience d’un gosse. Jamais vu, jamais fait. La schizophrénie est élevée au rang de virtuosité. Gary, héros de guerre et compagnon de la libération, devient Momo « proxynète » en devenir dans les bas-fonds interlopes du Belleville des années 1980.

Le roman oscille entre l’émotion et le rire jusqu’à arracher des larmes à la plus marmoréenne des sensibilités, tel un Orphée du 20e arrondissement. Gary expliquait son rapport à l'enfance : « Maintenant, je crois que le jour où je m’éloignerai complètement de mon enfance, je ne pourrai plus écrire, je ne serai plus un romancier. Je crois que la fonction créatrice est très profondément liée à l'enfance. Tuer l'enfant dans l'adulte, c'est vraiment tuer tout rapport avec la créativité. »

La promesse de l’aube, cet autre élixir de jouvence porté à l’écran avec Pierre Niney, est l’hommage à la mère, Mina. Lyrique à souhait lumineux, fou d’espoir, oraculaire… équivoque aussi, ce roman est à la fois la promesse que la vie fait au narrateur à travers une mère dévouée et la promesse silencieuse qu'il lui fait en retour d'accomplir tout ce qu'elle espère de lui : devenir écrivain (Victor Hugo ou rien), pilote, héros de guerre. C’est peut-être l’origine des mystifications géniales, de la promesse de l’autre, du serment de devenir un autre idéalisé. Cette femme d’origine russe, ancienne actrice puis modiste, éprise de la France et férue d’humanités, accable de preuves d'amour un fils dont la gloire à venir s’érigera à l’aune de son cœur démesuré. Il sera un homme d’honneur. Lorsque Romain rentre indemne d’une confrontation avec des gamins qui l’ont injuriée, Nina le gifle et hurle : « Si on insulte ta mère, je veux qu’on te ramène sur un brancard. » Il se conformera en tous points à ces projections, chérissant inconditionnellement sa mère et la France.

Miroir mon beau miroir, la mystification Gary / Ajar

Marcel Proust postulait : « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c'est la littérature ». Ajar ? Gary? Kacew ? Qu’importe l’athanor pourvu qu’on ait la quintessence, qu’importe qu’il s’agisse de braise ou d’étincelles, tout Gary est dans son œuvre incandescente qui ne cesse de reluire :

« La vérité est que j’ai été très profondément atteint par la plus vieille tentation protéenne de l’homme : celle de la multiplicité. Une fringale de vie, sous toutes ses formes et dans toutes ses possibilités que chaque saveur goûtée ne faisait que creuser davantage. Mes pulsions, toujours simultanées et contradictoires, m’ont poussé sans cesse dans tous les sens, et je ne m’en suis tiré, je crois, du point de vue de l’équilibre psychique, que grâce à la sexualité et au roman, prodigieux moyen d’incarnations toujours nouvelles. Je me suis toujours été un autre ».

Pour Gary, le mythe, la légende et la mascarade font partie intégrante de sa vérité, traçant les contours d'une vie habitable et d'un espace personnel possible. Qui tenterait de démystifier un écrivain dont le propos même était de considérer le mythe comme une condition essentielle à la création, voire à la survie ? Le mythe et l'identité personnelle étaient indispensables, consubstantiels. Jouer avec les rôles et les identités était pour lui une manière poétique de se maintenir debout. Écrire devient un mouvement, un élan, une virevolte où la narration du moi s’exécute à sauts et à gambades pour mieux peindre le passage de

l’être comme chez Montaigne. Point une position fixe, pas une identité figée et immobile mais en mouvement, toujours dans la galerie des glaces et des masques. Gary invoque l’art saltatoire pour conjurer l’insoutenable légèreté de l’être ; il évoque Atlas qui portait le monde sur ses épaules comme possible double titanesque de l’écrivain : « S’il n’était pas écrasé par ce poids, c’est parce qu’il était danseur ».

Comme le dit enfin l’écrivain : « on est tous des additionnés ». Et cette addition est une réincarnation. Car se sentir un, unique, pur, sans mélange, sans conflit interne peut s’avérer être une vraie souffrance. Voilà la leçon : celui dans le nom signifiait « brûle » en russe et le pseudo « braise » n’en finit plus de renaître de ses cendres.

La vie devant soi , 1975.

Vers une organisation apprenante

香港法國文化協會——與時俱進

Texte 文 : Jean-Baptiste Larramendy

Dans un monde en transformation constante, la résilience des entreprises est jugée à leur capacité à s’adapter aux changements. Depuis le début du XIXe siècle, le monde de l’éducation a été bouleversé par plusieurs révolutions successives (internet dans la salle de classe, le smartphone, l’émergence des réseaux sociaux, et plus récemment le choc lié à l’apparition de l’intelligence artificielle, IA). Les professionnels en poste à travers le monde n’ont d’autre choix que de s'accrocher au wagon en marche, faute de rapidement se retrouver sur la touche, hors-jeu.

Etre enseignant de langues, on ne le dira jamais assez, c’est avant tout être à l’écoute de ces changements, c’est être engagé dans un processus de formation continue qui demande de rester ouvert et curieux des nouveaux outils qui apparaissent, et des approches pédagogiques qui (re)viennent sur le devant de la scène. Être enseignant, c’est demeurer un éternel apprenant dans l’âme, et embrasser le changement - quand bien même il n’y a rien de

plus effrayant que la fin des certitudes et la remise en question permanente des habitudes.

Des rendez-vous de formation

Depuis janvier 2025, l’Alliance Française de Hong Kong (AFHK) s’est lancée dans l’organisation de rencontres pédagogiques, en

La cinquième discipline , Peter Senge, 1990

interne, à destination de ses enseignants de FLE. Jusque-là, rien d’exceptionnel car il est normal qu’une structure éducative comme l’Alliance mette en place des moments de formation tout au long de l’année. Ce qui se démarque cette année, dans ces plans de formation, c’est le format choisi, les thèmes, et leur fréquence.

A Hong Kong, nous avons l’habitude d’organiser un grand moment de formation continue à la fin du mois de juin, ouvert à tous les professeurs de FLE du territoire. Cette année, cet événement aura lieu et portera sur des sujets comme l’introduction de l’IA dans nos pratiques de classe, la pédagogie différenciée, l’utilisation de marionnettes avec un public enfant, etc. − autant de sujets qu’on aura plaisir à approfondir durant ces journées dédiées à l'exploration de nouvelles techniques de classe et l’acquisition d’utiles compétences. Bien que ces formations couvrent des thèmes variés, elles sont pensées pour répondre aux besoins d’un panel d'enseignants de FLE travaillant dans des structures allant de la maternelle au contexte universitaire. Leur taille et leur format ne permettent pas toujours de répondre à des questions plus simples mais très précises dans le contexte local : − « et d’abord, c’est quoi l’IGCSE French 0520 ? »

Des rencontres pédagogiques pour l’équipe

Le nouveau cycle de rencontres pédagogiques pour le personnel enseignant de l’AF s’inscrit dans cette logique, plus humble, de proposer des moments d’échange sur des sujets qui concernent directement notre équipe enseignante.

Dans un premier temps, nous avons envoyé un formulaire à nos professeurs pour sonder leurs envies et autres besoins, puis nous avons travaillé sur la programmation, tout au long de la session d’hiver, de ces rencontres pédagogiques. Le but était également de varier les lieux de formation (Jordan, Wan Chai), les jours et les horaires, afin de ne pas frustrer les personnes indisponibles sur certains créneaux − selon les participants, on adaptait l’événement pour correspondre à leurs disponibilités. A deux reprises, nous avons répété des formations sur un autre centre, et à un autre horaire, à la demande de nos enseignants.

Entre janvier et mars 2025, nous avons organisé 8 événements uniques, 28 enseignants ont participé à l’un de ces événements, soit près de la moitié de notre équipe. Chacun a pu choisir les thèmes qui l’intéressaient en fonction de ses besoins. La formation continue des enseignants est un sujet à la fois institutionnel (l’Alliance Française planifie des moments de formation) et individuel (l’enseignant cherche les savoirs et autres savoir-faire dont il a besoin). Il est important que nous rendions possible l’accès à certains savoirs autrefois cloisonnés. Ensuite, auprès d’un large public, comme les apprenants de français langue étrangère, il est important de partager les valeurs de l’apprentissage tout au long de la vie.

現今世界瞬息萬變,各大企業必須靈活變通,方 能因時制宜。自十九世紀以來,教育界已經歷多 次變革,無論是互聯網、智能手機、社交網絡, 以及最近的人工智能,都為業界帶來衝擊。全 球教育界從業員必須與時俱進,否則只會被時 代淘汰。

作為語言教師,最重要的是順應潮流,持續進修,保持好奇心,對新的 教學工具和方法抱持開放態度。時代不斷演變,我們既有的認知和習 慣亦受到質疑,這實在令人畏懼,但身為教師,卻必須自強不息,擁抱 變革。

培訓與交流

自2025 年1月起,香港法國文化協會為其法文教師舉辦各場內部教學 研討會。法國文化協會作為大型教育機構,一直有在全年定期為教師 安排培訓,不過今年的培訓活動在形式、主題及次數上皆有所突破。

香港法國文化協會通常會在每年六月底舉辦大型的持續進修培訓活 動,以供全港法文教師參加。今年的活動主題包括將人工智能引入 課堂、多元教學,以及在兒童課堂中運用木偶等。我們會在不同主題 的培訓活動中,讓參加者深入探索這些全新教學技術並學習實用技 能。各種各類的培訓主題,皆旨在回應從事幼兒至大學教育的法文教 師的教學需求。然而,受限於活動規模和形式,這些培訓往往未能回 應貼近香港教育現況的具體問題,例如:「GCSE French 0520 究竟是 什麼?」

法協團隊教學交流

全新一輪法國文化協會教師教學研討會的理念是以更務實的方式,讓 團隊就直接相關而實際的主題互相交流。

首先,我們向教師發出問卷,以了解他們的需求,然後我們根據這些資 料,在整個冬季安排這些教學研討會的內容。此外,為了顧及各位教 師的日程,我們特別在不同教學中心(佐敦和灣仔)、不同日期與時段 安排活動,以便教師可抽空參與。我們亦根據教師的需求,兩度在不 同中心和不同時間重辦相同的培訓活動。

在 2025 年1月至 3月期間,我們共舉辦了8 場特別活動,吸引了28 位教師 參與,約佔整體教師人數的一半。每位教師皆可依自身需求選擇感興 趣的主題參加。

教師的持續進修是法國文化協會的機構內部培訓活動,而教師亦能根 據個人需求而追尋相關的知識與技能。我們必須打破壁壘,讓知識得 以傳播,並向廣大的法文外語學習者傳遞「終身學習」的價值理念。

Une séance de formation lors du BELC 2024

Un label d’excellence francophone

卓越法語認證

Texte 文 : Florian Petit

Le Label « School for Excellence in French », est un label d’excellence destiné exclusivement aux institutions de Hong Kong proposant des cours de français. Cogéré par l’Alliance Française de Hong Kong et le Consulat de France, il a pour but, comme son nom l’indique, de mettre en avant les écoles qui dispensent un enseignement de qualité en français. Le projet n’est pas nouveau : déjà été porté en 2021, avant d’être brutalement coupé dans son élan par l’arrivée du Covid, il a fallu attendre septembre 2024 pour le voir renaître de ses cendres.

Les raisons d’un label local

Tout d’abord, du fait de la situation du français à Hong Kong : aucune école ne remplit aujourd’hui les critères des autres labels existants, en particulier du label FrancEducation qui demande l’enseignement en français de disciplines non linguistiques (comme l’histoire ou les mathématiques, par exemple). Pourtant l’enseignement du français à Hong Kong reste de qualité et doit être valorisé et reconnu pour inciter davantage d’apprenants à se tourner vers cette langue. Il fallait donc proposer un label adapté

aux contraintes de Hong Kong, en adéquation avec la situation du français dans la ville qui reste une langue étrangère parmi d’autres.

La deuxième raison tient à la visibilité. Un label répond au besoin de distinction. Dans un environnement éducatif hautement concurrentiel, les écoles doivent se démarquer pour attirer les élèves. Le français, dans ce contexte, devient un élément fort de communication des écoles pour mettre en avant leurs programmes : pour les parents, c’est un gage de

Cérémonie d’attribution du label à G.T. (Ellen Yeung) College en février 2025

而最後一個原因,則是此計劃能為法國領事館、法國文化協會和學校 提供一個教育合作的平台。目前香港已有多項為法語外語教學教師和 本地機構而設的定期活動,例如是培訓工作坊,電影節、校園法語日、 法國文化工作坊、法語世界嘉賓和藝術家來訪等。然而,這些活動仍 未得到充分重視,亦未能形成有效體系。如果沒有認證的話,參與教 師的貢獻便往往會被忽視,而學校能獲得的效益亦相當有限。在更備 受認可、更易理解和更有價值的計劃下推行這些活動,應能讓所有參 與方獲益。

此外,認證計劃顯然亦有其他目標,包括加深我們與學校之間的聯 繫、讓法國文化協會接觸到新的學員、讓我們更了解在香港教授法文 的學校、鼓勵學生選擇法語為香港 DSE中學文憑的選修語言、加強獲 認證學校教師的凝聚力,以及為法語網絡注入活力,以促進法語在香 港的發展。

認證類型和適用對象

任何教授法語課程的機構均可申請認證,包括本地及國際學校(幼稚 園、小學及中學)、語言學校、甚至大學的法語系及語言中心。認證分 為兩個級別——第一級適用於擁有30至100 名法文學員的學校,學校需 要每年參與法語相關活動,例如是香港法語教師協會(AFLE)主辦的 法語聽寫比賽或法語使用者足球賽。第二級(進階)則授予擁有大量 法語學員和多位法語教師的學校,他們需要積極參與各類法語文化活

動,例如是遊學團、接待法語嘉賓、放映法語電影等。

評定標準與級別時所考慮的因素包括:教師經驗、法語資源、每週法 文課時數、對法國領事館及法國文化協會活動的參與度、在教學中融 入文化活動,以及對法語鑑定文憑的推廣。

獲認證的機構除了可獲官方頒發的認證標牌外,亦可享有多項法國文 化協會活動和鑑定文憑的優惠,以及教師培訓、優先參與法語圈同樂 節的嘉賓活動,享用Institut français 的教育資源,以及參與法國留學 專題講座。

申請方法

學校參與是本計劃的關鍵一步,有關機構必須先填寫法國領事館網站 上提供的申請表。其申請文件將須接受審核,而法國文化協會與法國 領事館代表亦會到機構作實地考察。申請一經通過,有關機構即可獲 得有效期為三年的認證,其後可申請續期。

今年已經有兩間學校成功獲取認證,優才(楊殷有娣)書院獲得了第 一級認證,而聖瑪加利女書院則獲得第二級認證。另外,亦有其他學 校已提交申請。我們期望能在短時間內建立充滿熱情和活力的學校網 絡,讓法國領事館、法國文化協會及各學校得以建立長久的互信關係, 進而提升法語的地位和大眾對其的關注度,並藉此有效支援教師們的 工作。

Cérémonie d’attribution du label à G.T. (Ellen Yeung) College en février 2025

Pour mai 2025, les organisateurs du French Gourmay, à savoir Business France et ses partenaires, invitent tous les gourmets de Hong Kong et Macao à entreprendre une triple exploration des liqueurs et spiritueux français. Des chefs de restaurants gastronomiques, de cuisine sophistiquée ou décontractée, ont conçu des menus spéciaux pour émerveiller les papilles de leurs clients. Les bars prendront également le devant de la scène avec des cocktails innovants, mêlant les spiritueux français aux saveurs locales pour créer des expériences uniques. Le public pourra également profiter des promotions French GourMay proposées par plusieurs commerces détaillants et participer à des ateliers pour découvrir les spiritueux, que ce soit comme ingrédients en cuisine, composants pour les cocktails ou, plus simplement, en tant que digestif servi après un repas. Deux événements majeurs s’organisent : les marchés French GourMay, organisés en collaboration avec le Chinachem Group, animeront respectivement le Marché Central et le Nina Mall au début du mois de mai et au début de juin. Ce sera l’occasion de s’imprégner des saveurs françaises avec des stands gourmets, des démonstrations de cuisine et des dégustations d’alcools et de spiritueux !

Cuisiner avec de l'alcool : une longue tradition française

Si vous ouvrez un livre de cuisine traditionnelle française, vous y trouverez probablement plus de recettes avec une touche d’alcool que sans. De l’assaisonnement des terrines et pâtés à l’enrichissement des ragoûts mijotés et des casseroles copieuses, en passant par le flambage des desserts, des spiritueux comme l’Armagnac apportent une profondeur substantielle de saveur aux plats. Et dans la plupart des cas, il suffit d’une petite touche pour obtenir de grands résultats !

Apéritif : l'heure joyeuse française

L’apéritif est un rituel (et une pratique culturelle) avant le repas qui ne concerne pas seulement les boissons ; c’est une occasion de se rassembler entre amis, de se détendre et de se préparer pour le repas à venir. En France, les choix d’apéritifs varient selon les régions — par exemple, le Pastis est un favori dans le sud, notamment à Marseille, tandis que le Calvados est préféré en Normandie ou le Cognac en Charentes. De nos jours, les cocktails sont également un choix populaire, la diversité des spiritueux français permettant une innovation audacieuse. Des spiritueux emblématiques associés à des régions particulières, comme le rhum de Martinique et de Guadeloupe, sont désormais bien établis dans les bars à cocktails à travers le monde.

Terminer un bon repas avec un digestif

Mais les Français savent que la façon dont vous terminez un repas est tout aussi importante que celle dont vous le commencez. C’est là qu'intervient le digestif. Ces petites boissons après le dîner, bien que sérieuses, aident à apaiser l’estomac et marquent la fin parfaite d'un excellent repas. Les digestifs courants incluent souvent des vins fortifiés, des eaux-de-vie comme le Cognac, ou diverses liqueurs comme le Fernet ou la Chartreuse.

Ne manquez pas ce voyage enivrant et illuminant. Levez votre verre au mois de mai – où les spiritueux français enflammeront (avec modération) les nuits de Hong Kong et Macao.

今年的第十六屆法國五月美食薈( Le F rench GourMay)以「Spirit up!」為主題,此美食與葡 萄酒慶典將揭示法國飲食文化與生活藝術中不 可或缺的一環——烈酒。這些法國美酒是集合 優秀地理條件、匠心工藝與專業技術的結晶。 從閃爍琥珀光澤的干邑(Cognac)到風味細膩 的卡爾瓦多斯蘋果白蘭地(Calvados),每一口 佳釀都引領我們穿越時間,探索源遠流長的法 國傳統工藝。

於 2025 年 5月舉行的法國五月美食薈由法國商務投資署( Business France)與各大合作夥伴攜手舉辦,誠邀香港與澳門的美食愛好者踏 上一場法國利口酒和烈酒的三重探索旅程。多位主理精緻或休閒餐飲 的餐廳主廚設計了多款特別菜單,務求為客戶的味蕾帶來驚喜。此外, 酒吧亦是活動焦點,他們糅合法國烈酒和本地風味,調製出多款創新 鷄尾酒,帶來獨一無二的美酒體驗。來賓們可盡享多間零售商提供的 法國五月美食薈特別優惠,現場亦設有不同工作坊,讓參加者進一步 認識法國烈酒的多種用途,包括作為烹飪食材、用以調配雞尾酒,或作 為餐後酒飲用。

本屆大會將與華懋集團合作,分別於五月初和六月初,在中環街市和如 心廣場舉辦兩場法國五月美食薈市集。來賓們將可遊覽各個美食攤位、 欣賞廚藝示範,以及品嘗美酒和烈酒,沉醉於地道的法國風味之中!

AGENDA 記事錄

Mai : Danse contemporaine

La pièce Corps extrêmes par Rachid Ouramdane / Compagnie de Chaillot est décrite par Le Monde comme « une méditation sur le risque, le vertige et la peur » qui explore le désir humain de pesanteur à travers un mélange exaltant de danse, d'acrobatie et de sports extrêmes. En 2023, The New York Times a nommé Corps extrêmes comme l'une des meilleures performances de l'année. En mars 2025, il a été désigné Meilleur Spectacle de Danse Internationale par la plateforme des arts de la scène Recomana.

frenchmay.com

Juin : French May Jazz

Le grand trompettiste suisse Erik Truffaz sera à HK City Hall pour un concert le samedi 7 juin, nommé Rollin’ & Clap ! où il vient illustrer son évolution continue et sa volonté d'expérimenter de nouvelles formes tout en respectant les traditions du jazz qui l'ont façonné Son dernier album ne se contente pas d'être une exploration des thèmes de films du XXe, mais témoignent également de sa contribution continue au jazz et à la musique de film. Il interprétera des pièces emblématiques avec une touche jazz nouvelle, ainsi qu'une gamme de morceaux impressionnants qui soulignent le style unique de Truffaz à la trompette.

frenchmay.com

Juin : Fête de la musique 2025

Make Music Hong Kong! revient pour sa 8e année consécutive. Depuis 1982, la Fête de la Musique en France célèbre le solstice d'été de l'hémisphère nord, le 21 juin. Make Music Hong Kong! rejoint 750 villes dans 120 pays pour célébrer cette occasion. Cet événement musical gratuit est ouvert aux musiciens amateurs et professionnels de Hong Kong et d’Europe avec plusieurs scènes sur l'île de Hong Kong et à Kowloon. Les concerts se tiennent au Wanch, au Fringe, à l’hôtel Eaton et au club Trilogy, les 20 et 21 juin 2025. La musique sera célébrée pour tous !

makemusichk.com

Juin : Photographie, le rêve hongkongais de Frank Horvat

La galerie Boogie Woogie organise une exposition sur le grand photographe allemand, Frank Horvat, qui, dans les années 60, a photographié Hong Kong. Fasciné de découvrir une ville dense agencée verticalement, remplie de personnes, de logements, d'objets et de symboles, où l'espace vide était inimaginable, Horvat a trouvé un cadre idéal pour ses clichés. Fiammetta Horvat, fille du célèbre photographe et administratrice du Frank Horvat Studio, partagera de nombreuses histoires nostalgiques, architecturales, culturelles et même sensorielles sur Hong Kong à travers le regard de son père. boogiewoogiephotography.com

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