SERPENTINE GALLERY PAVILLON DU SOLEIL ROUGE 2010
JEAN NOUVEL

L‘architecte Jean Nouvel, né en 1945, est l’un des architectes contemporains français les plus connus et récompensés dans le monde. Alors qu’il souhaitait embrasser une carrière de peintre, les parents de Jean Nouvel, enseignants, le poussent vers des études d’architecture. Il s’inscrit d’abord à l’Ecole des BeauxArts de Bordeaux en 1964, avant d’être reçu premier au concours d’entrée de celle de Paris. Pendant ses études, en 1970, il fonde sa première agence et fait ses classes chez Claude Parent. Un an plus tard, alors qu’il n’est officiellement diplômé qu’en 1972, il est nommé architecte de la Biennale de Paris. Après plusieurs réalisations, il est
connu du grand public grâce à la façade particulière de l’Institut du Monde Arabe à Paris en 1987. Jean Nouvel enchaîne ensuite les commandes, en France et dans le monde entier, ainsi que de nombreux projets prestigieux comme la Tour Signal à La Défense en 2008. Il est aussi consulté par le président Nicolas Sarkozy sur le projet d’urbanisme « Le Grand Paris ». Le prix Pritzker, qu’il reçoit en 2008, couronne une carrière déjà bien remplie. En 2011, il a construit le Théâtre de l’Archipel à Perpignan.
Situé en Angleterre, à Londres, Dans Hyde Park, une haute spécificité de l’espace urbain anglais. Les parcs à l’anglaise. Un espace naturalistes, avec de grandes pelouses régulièrement tondue accueillantes pour tous. Tout cela presque plat, avec des arbres, des buissons plutôt dispersés de façon aléatoire comme si personne n’y avait pensé, comme s’ils avaient toujours été là. Ce pavillon rouge de la galerie d’art Serpentine, posé sur la pelouse verte des jardins de Kensington est un édifice temporaire, ouvert au public du 5 juillet au 20 octobre. herbes et feuilles sont vertes, les fleurs s’invitent, les Londoniens y traînent, boivent des coups, à l’ombre ils jouent, ils
L’été les couleurs s’installent, se densifient. Les verts bien sûr mais aussi les fleurs éclatent. Le pavillon d’été est éclatant. Il fête l’été. Il pousse le contraste à l’extrême. Il est complémentaire. Complémentaire du parc, du pavillon de brique de la Serpentine. Il est rouge. Il est saisonnier.
Le bâtiment à charpente métallique se compose de trois parties : un volume cubique à l’enveloppe de verre, un espace longiligne à la toiture et aux façades escamotables en fonction de la météo, ainsi qu’une paroi oblique autoportante d’une hauteur de 12 mètres, dont les panneaux en poly-
carbonate filtrent et colorisent les rayons du soleil. Le pavillon d’été de la Serpentine Gallery, fréquenté chaque été par plus de 250.000 personnes, se veut un lieu de détente mais aussi de débat. Le sujet de discussion de cette année se rapporte aux cartes géographiques comme outils de compréhension du monde d’aujourd’hui.
Le pavillon laisse également une place à l’art, avec la présentation d’une installation du Français Christian Boltanski intitulée «Les archives du cœur». Les visiteurs sont invités à enregistrer leurs battements cardiaques dans une cabine spécialement conçue à cet effet. Les enregistrements seront ensuite conservés à Ejima, une île du Japon, inhabitée.
Rouge, c’est la chaleur de l’été. C’est la couleur complémentaire du vert.
Rouge, c’est vif, c’est-à-dire vivant, perçant.
Rouge, c’est provocant, interdit, voyant.
Rouge, c’est anglais, comme une rose rouge, comme les objets londoniens que l’on doit repérer : un bus à étage ou une vieille cabine téléphonique, comme ces lieux transitoires vers lesquels on doit aller.
Le rouge ne dure pas, la chaleur va disparaître avec l’été, le vif s’épuise vers l’inerte, la mort, la rose perd ses pétales et si le rouge c’est le soleil,
c’est le soleil aux heures fugaces et enflammées de l’aube et du crépuscule, quand il apparaît et quand il disparaît. Le rouge est la couleur de la passion, cet état amoureux qui jamais ne s’éternise, fragile. C’est pourquoi on le cultive, on l’attise comme une flamme, on le protège, on le prolonge.
Le pavillon d’été de la Serpentine, cette année 2010, met le rouge pour célébrer l’été et son astre éblouissant et brûlant : le soleil.
La raison d’être du pavillon est d’accueillir l’été et le soleil, pour mieux jouer avec lui
Le thème choisi par l’architecte suisse est l’hortus conclusus. Zumthor a dessiné un lieu consacré à la contemplation, en réalisant une structure évocatrice qui invite les visiteurs à la réflexion et les prépare tout au long du parcours à la découverte du jardin intérieur, spécialement créé par le designer hollandais Piet Oudolf. Les solutions architecturales adoptées et les matériaux choisis
mettent la dimension spirituelle du lieu en relief. Comme dans les projets précédents, tels que les Thermes de Vals, l’architecte travaille avec une composition précise et simple. La lumière pénètre dans les structures à travers des fentes mesurées et contrôlées, en contribuant à exalter les aspects sensoriels des matériaux et spirituels de l’architecture.
Les deux pavillons se ressemblent de par leurs originalités. Les deux architectes créent un espace afin d’aider son public à prendre le temps de se détendre, d’observer, de profiter, et d’être loin du bruit et de la circulation de la ville.
Le pavillon de Zumthor est de forme longiligne, avec des matériaux sobres, c’est une pièce contemplative, un jardin dans un jardin.
Le pavillon de Jean Nouvel est entièrement rouge et se contraste bien avec le vert du jardin. Pour moi, il est plus impactant visuellement et original de par sa couleur, son espace ouvert me semble attrayant.
« L’architecture est toujours une réponse donnée à une question qui n’est pas posée »
jean nouvel