De gauche à droite : Jérémie éducateur, Isabelle maîtresse déficiente visuelle, Orry chien guide, Monique famille d’accueil et Stéphanie éducatrice
FAMILLE D’ACCUEIL…
LE TEMPS DE LA REMISE !
MONIQUE EST FAMILLE D’ACCUEIL BÉNÉVOLE DEPUIS 2016 : « L’envie de me sentir utile et mon amour des chiens m’ont amenée à devenir famille d’accueil d’un futur chien guide. J’ai donc accueilli Marley qui a été malheureusement réformé, Orry qui a été remis et aujourd’hui, c’est au tour de Raven. Lors de chaque première rencontre, lorsque les chiots sont âgés d’environ 2 mois, c’est une bouffée de bonheur et d’amour. Mon rôle en tant que famille d’accueil est donc de les socialiser pour qu’ils n’aient peur de rien et qu’ils restent sereins en toute circonstance. Je les emmène donc partout avec moi pour leur faire découvrir un maximum de situations, des situations qu’ils pourraient rencontrer avec leurs futurs maîtres déficients visuels : prendre les transports en commun, faire les courses dans les centres commerciaux ou dans les commerces de proximité, aller au restaurant, rencontrer d’autres animaux ou d’autres congénères. En effet, je ne perds pas de vue la future mission de mes protégés. Et durant les deux ans de formation du chien, les éducateurs nous préparent à la séparation en nous rappelant régulièrement la finalité de notre engagement : « quand le chien sera avec son maître déficient visuel… ». De temps en temps et durant quelques jours, l’élève chien 6
guide est également accueilli en famille relais. Cela permet d’observer le comportement du chien dans un autre milieu et de travailler la séparation. Et lorsqu’il a 1 an, il fait sa rentrée à l’Association auprès de son éducateur. Durant la semaine, il apprend son métier de guide. Et moi, j’ai le plaisir de le retrouver le week-end et les vacances. La séparation est donc progressive. Lorsque le temps de la remise est arrivé, plusieurs émotions se mélangent. La fierté de voir ce que le chien est devenu et ce qu’il est capable d’apporter à son nouveau maître déficient visuel. Du chagrin de devoir le quitter bien entendu, car on s’y attache beaucoup. Mais ce chagrin est adouci par cette fierté d’avoir réussi notre mission de famille d’accueil. Puis à chaque remise, nous rencontrons son maître. Cela est émouvant, car nous mettons enfin un visage et un nom sur ce « maître déficient visuel » qui était abstrait jusqu’à présent. Cette rencontre est une concrétisation de notre action et lui donne tout son sens. Puis, j’ai beaucoup de chance, car la maîtresse de Orry continue à me donner des nouvelles. Il arrive qu’elle me propose de garder Orry lorsqu’elle part en vacances. J’ai donc le bonheur de le revoir. Tout cela me nourrit et me donne l’envie de poursuivre mon engagement ».