Hors-série Zut — L'Industrie Magnifique

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La classe de Segpa du collège Fustel de Coulanges, à Strasbourg, participe à L’Industrie Magnifique ! En collaboration avec Le Vaisseau, les élèves recréent les célèbres ailes de la machine volante de Léonard de Vinci. Derrière ce choix, tout un cheminement. Reportage.

En haut : les élèves de la classe Segpa invités au Hager Forum. En bas : découverte des ailes dans l'atelier du Vaisseau.

Le bel envol Par Lisa Laroche Photos Henri Vogt

Ce vendredi matin, tout le monde s’active dans l’atelier du collège Fustel de Coulanges. La vue imprenable sur la Cathédrale donne à l’endroit une aura particulière. Les élèves sont ici en pleine fabrication de portesclés d’acier représentant les ailes de Vinci, d’autres réparent et remettent à neuf un vélo. Le professeur, Thomas Loiseau, nous explique que ces élèves ont besoin d’être constamment stimulés pour progresser. L’Industrie Magnifique représentait donc un challenge, perçu comme une précieuse opportunité par tous les élèves. Le directeur de la classe de Segpa, Patrick Aublin, a été contacté pour participer au projet au début de l’année 2018. Il a accepté de faire partie de l’aventure pour plusieurs raisons : « J’étais partant parce les mots art et industrie se retrouvaient côte à côte. L’esthétique et la production industrielle sont deux pôles de notre formation. » Pour lui, L’Industrie Magnifique représente un tremplin et appelle plusieurs parallèles : « Les initiales A et I, de Art et Industrie, correspondent dans l’Éducation nationale à Adaptation et Inclusion. Mon rôle est d’inclure ces élèves en difficulté. Elles font aussi écho à Intelligence Artificielle, une technologie qui attend mes élèves dans le futur. » Plusieurs strates viennent se superposer p our former le sens 122

ZUT

L’Industrie Magnifique

global de cette œuvre collective et lui donner une force pédagogique et émotionnelle. Le choix s’est porté sur les ailes de la machine volante de Vinci car une œuvre similaire avait été réalisée dans le cadre d’un concours par une classe du collège en 2003, aujourd’hui exposée dans le hall de l’école. « Derrière cette nouvelle expérience autour des ailes, il y a l’idée de persévérance chère à une classe de ce type : quand on n’arrive pas à réaliser quelque chose, il faut trouver une façon différente de réussir, recommencer. Il y a l’idée d’un parcours. » Le directeur semble très attaché à la symbolique : à ce que l’œuvre représente pour ses élèves, et ce qu’elle montre d’eux. En plus, celles-ci correspondent aux deux ailes distinctes du bâtiment : l’ancienne et la neuve inaugurée en 2009. En attendant le début de l’événement, l’œuvre, faite de bois et de cordes pour l’heure inachevée, est entreposée au milieu de l’atelier du Vaisseau. Le centre de découverte des sciences et des techniques a encadré le projet placé sous la responsabilité de Régine Jehl, responsable technique, et de Sabine Ieschia, la directrice. Si les élèves n’ont pas directement réalisé l’œuvre, ils ont conçu ses plans et sa maquette. Ce jour-là, fiers et curieux du procédé de fabrication, ils questionnent l’équipe de Vaisseau et s’approprient l’œuvre en glissant leurs mains sur la matière. Vers l’infini et au-delà Son nom : Envol pour l’avenir. Un titre fort. Il représente le saut hors du nid pour ces jeunes qui partiront en apprentissage l’année prochaine. Cécile Delattre, conseillère départementale en charge des affaires culturelles, a organisé le projet, et explique : « J’accompagne les élèves. Je me suis


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