Zut Strasbourg 55

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Strasbourg Automne — 2023



ZU

T

ALEXIS : DERNIÈRE ÉCHAPPÉE 14 42 PASCAL BASTIEN MAMCS : 31 SHOOTE TRITHÉRAPIE DANS STRAS’ MUSÉALE DOSDA 38 TOQUE CHEZ LES OCHEM 26

CIRCUIT GIRL POWER VÉGÉGOURMETS 112

Strasbourg n°55 — automne 2023

PRUNE DELON : SIRÈNES ET BUBBLE 76 GUM DÉCOIFFER LES ASSIETTES

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ARTBAU : REFUGE BÉTON zut-magazine.com

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Quoi de neuf chicmedias ? 01

01— ZUT Strasbourg, magazine trimestriel lifestyle 100% local #55 02— ZUT Haguenau et alentours / Alsace du Nord, journal trimestriel #15 03— Novo, magazine culturel trimestriel du Grand Est #70, titre co-édité avec Médiapop 04— ZUT Hors-série, Un seul amour et pour toujours #3 - Racing, bleu comme toi 05— Le journal de la Coop #4, Pas à pas, l’invention d’un quartier 06— ZUT Hors-série, L’artisanat dans L’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace #5, La cuisine dans tous ses états 07— 190 ans de la SAAMS, Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg

ZU

Le Journal Haguenau & alentours ALSACE DU NORD

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PATRIMOINE

La Cour de Marie

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CULTURE

La sélection culturelle de Zut

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ESCAPADES

Une parenthèse bien-être, un déjeuner

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T

N o 15 — OCTOBRE 2023

BITCHE | BRUMATH | HATTEN | MEISENTHAL | RINGENDORF | ROESCHWOOG... SÉLECTIONS

Tourisme, moto, vélo, golf, karting

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BEST OF VISUEL

Du beau monde, de belles choses...

08— ZAP, Zone d’Architecture Possible, magazine pour l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg #7 09— PDR, le journal du Port du Rhin #8 10— Z UT Mook, L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace – Morceaux choisis 11— C hronique du temps qui passe, par Nicolas Comment 12— Playlist, 50 pop songs, 50 posters,

02

03 UN SEUL AMOUR ET POUR TOUJOURS N°3

RACING

BLEU COMME TOI Le Bureau 37, rue du Fossé des Treize à Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 chicmedias.com La Vitrine 14, rue Sainte-Hélène à Strasbourg shop.chicmedias.com

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22 €


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05 ZIN GA

É d I t é aU f I l d E s s A i S o N s aV e C l E s h Ab I tA n T · e S d U P o R t d U Rh I n

MA ZUT

Le journal de la Coop.

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GRATUIT

Le Na L f r tI JoU IcIpA t PaR N'A

BY

NUMÉRO 4 — 01.2023

PAS À PAS —— L’INVENTION D’UN QUARTIER

Zone d’architecture possible

École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg

QuI

08

e Om N

aU t 2 02

Numéro — 07 Gratuit / 09.2023

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r PeU iEn ! R De

2-3 Péniche yourself Entretien avec Audrey, résidente d'un bateau ancré près du Quartier Citadelle T'écoutes quoi, toi ? La playlist aquatique de Melissa, nouvelle habitante du quartier Le Parc du Petit Rhin La concertation est lancée !

4–5 Zoom sur une actrice majeure du quartier Claire Merlin, nouvelle directrice des Ports de Strasbourg Dans mon bateau ! Visite du port à fleur d'eau

6-7 Focus sur une entreprise du Port Rencontre avec Thomas Riegert, artisan torréfacteur, directeur de Reck L'automne au PDR ? Les actus du quartier

8 Le P'tit Rhino Le jeu du PDR Un journal participatif ? Focus sur les ateliers

PoStEr Le poster participatif Vos industries fluviales imaginaires : pratiques & poétiques

Huitième PDR, journal qui a déjà fait deux saisons en votre compagnie ! Bonne nouvelle, l'aventure ne s'arrête pas là : c'est reparti pour un tour avec une équipe qui n'a peur de rien ! Nous travaillons sur le territoire, le vivons, l'apprécions, le parcourons… et continuons de le découvrir : ce quartier en mouvement est une source intarissable tant il recèle de surprises, de nouveautés, de projets émergeants, de services, de faune et de ō < Les Ports de Strasbourg ne sont pas étrangers – bien au contraire – à ces trajectoires, escales, échanges et

bouillonnements humain, < + journal plonge la tête la première dans les activités Nous avons vogué sur un ō $ pour découvrir le quartier ō ? < Audrey une habitante d'une péniche, discuté avec la nouvelle directrice des Ports de Strasbourg, Claire Merlin, visité une entreprise forte de café, Reck, en compagnie de son directeur, Thomas Riegert… Aussi, nous avons mené des ateliers avec vous, au bord d'un bassin et sur une berge du Rhin, pour ō sur les inventions possibles (ou moins possibles…) pour rendre la vie meilleure,

< ō < où se situe le second port ō a \ Paris) dont les premières traces datent de l'époque N 7 s'imposait, à vos côtés, vous qui avez fait preuve de grande créativité, par exemple en inventant le « Sac à d'eau » ou en suggérant la fabrication d'un « Moulin à paroles pour ne Rhin dire comme bêtises » ! Bonne lecture !

Toute

l'équipe

de PDR

HORS—SÉRIE

09 hors-série

Strasbourg vu par les étudiants de l’ENSAS

06

11 — 05

La cuisine dans tous ses états

Morceaux choisis — L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace - 2019 à 2022

L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace

Souvenir d’Alsace Charles Fréger

Hors-série

09.06.2023 – 01.04.2024 MUSÉE ALSACIEN

Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg · 190 ans

Prix : 16 €

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Charles Fréger, photographie issue de la série Mariage à Seebach, 2018. Graphisme : Rebeka Aginako

Morceaux choisis

L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace

Prix : 35 €

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07

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Prochaines parutions

Zut team

Contributeurs

Strasbourg n°56

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane

Rédacteurs

décembre 2023

Haguenau & alentours n°16 décembre 2023

Hors-série Racing n°4 décembre 2023

Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Cahier La Culture Emmanuel Dosda

Nathalie Bach, Juliette Boffy, Myriam Commot-Delon, Emmanuel Dosda, Tatiana Geiselmann, Matthieu Jeannette, Fanny Laemmel, Caroline Lévy, Corinne Maix, Emma Schneider, Aurélie Vautrin, Sonia Verguet

Directrice artistique et rédaction en chef Cahier Le Style Myriam Commot-Delon

Relecture

Rédaction en chef Cahier La Table Tatiana Geiselmann

Myriam Commot-Delon Prune Delon

Direction artistique et graphisme Séverine Voegeli

Klara Beck, Pascal Bastien, Ilona Chovancova, Théophile Davy, Alexis Delon / Preview, Teona Goreci, William Henrion / Preview, Christophe Urbain, Sonia Verguet

Secrétaire de rédaction Manon Landreau Chargée de projets & développement Léonor Anstett Commercialisation

Stylistes

Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview Mannequins

Bruno Chibane 06 08 07 99 45

Make-up & coiffure

contact@chicmedias.com ou prenom.nom@chicmedias.com

Tirage : 9000 exemplaires Dépôt légal : octobre 2023 SIRET : 509 169 280 00047 ISSN : 1969-0789

Ce magazine est entièrement conçu, réalisé et imprimé en Alsace

Photographes

Alice, Margaux, Clarence

Anne Walter 06 65 30 27 34

chicmedias 37, rue du Fossé des Treize 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 www.chicmedias.com Sàrl au capital de 47 057 euros

Léonor Anstett

Léonor Anstett 06 87 33 24 20

Émilie Ményé 06 66 22 79 29

Ce magazine trimestriel est édité par

Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa et Zut Team Abonnements abonnement@chicmedias.com

Crédits couverture Direction artistique Théophile Davy & Prune Delon Photo Théophile Davy Mannequin Alice

Chloé Ballard

Robe tube à col fraisé en satin smocké main et minaudière assortie à anse ­perlée, Prune Delon.

Stagiaire graphisme

Production Ana Studio

Hadrien Lehmann


Pendentif opale noire d’Australie, Ligne Fil de Lumière


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12 Édito 14 Alexis Delon 16 Strasbourg vu par — Sarah Maayoufi — Christophe Thiébaut — Marie Levron — Nathalie Charvet — Laurent Leporini 26  La chronique Femmes like you Pérégrinations urbaines avec Caroline Lévy, à la rencontre de celles qui font bouger les lignes. 28  Portfolio Pascal Bastien (1/4) Strasbourg, dans les archives du photographe.

37 La Culture 38  Rencontre Zut, v’la Dosda chez Philippe Ochem Incruste dans le manoir du directeur de Jazzdor. 42  Dossier Aux temps du sida. Œuvres, récits et entrelacs Le musée d'Art moderne et contemporain revient sur une maladie qui a marqué son époque. 48  Danse Léo Walk : Maison d’en face Le danseur multi-facette venu du hip-hop présente sa deuxième création. 50  Théâtre Pauline Leurent et Logan Person Les deux comédiens s'associent pour la saison du TAPS et les Actuelles.

52  Portrait Hicks and Figuri Pierre Walter raffine l’art de l'indépendance musicale en grâce addictive. 54  Actus La culture en bref Opéra, danse, ciné, théâtre, expos... les événements à ne pas rater en ce début de saison culturelle.


10 rue du Dôme - STRASBOURG


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75 Le Style

107 La Table

127 Les Escapades

76  Mode Zoom sur la jeune designer Prune Delon

108  Chronique Real renouveau En cuisine ou à table, Sonia Verguet mise tout sur la spontanéité.

128 Séjour arty Waldkirch et Fribourgen-Brisgau Passage à l’ArtBau Designhotel, expos, emplettes et bonnes adresses.

88  Femme Dressing automnal 96  Homme + Design Assemblage textiloboisé 102 J oaillerie Jacquot Joaillier et Eric Humbert en attrape-cœurs

112 Dossier Végénial Pleins feux sur les légumes, graines et légumineuses. Adresses, recette et producteurs. 122  Actus Brasserie Floderer Alain Weiss arrive aux commandes d’un havre du traditionnalisme culinaire. Les potins des popotes Nouvelles en vrac et ragots tout frais.

134 Séjour sauvage Parc animalier de Sainte-Croix Immersion dans les nouveaux lodges Amarok, face à la meute de loups blancs.


Recrut er u

enant int ma

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Contact : emilie.vaivre@mediaschool.eu 03 88 36 37 81


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Édito

Une bouffée d’air Par Emmanuel Dosda

Je ne vais pas vous parler de mes états d’âme… En fait, si ! Ça craint vraiment, tous ces collègues, ces talents, ces amis, ces proches qui disparaissent si brutalement, si injustement : du graphiste Lionel Shili au photographe Olivier Metzger et jusqu’à tout récemment Alexis Delon. Séchons nos larmes et regardons vers demain. La toute jeune styliste Prune Delon, fille d’Alexis, a signé sa première collection, que vous vous apprêtez à découvrir dans ces pages. C’est audacieux, fou, libre. Pour nous, c’est une bouffée d’air. Ça craint, cette crise qui touche de plein fouet le monde, le milieu de la culture en général et nos jobs. Nous sortons un peu la tête de l’eau : grâce au soutien de l’association France Active Alsace, qui défend des entreprises œuvrant pour un territoire dynamique et durable, Chicmedias, notre maison d’édition, a obtenu un prêt bancaire pour l’aider à poursuivre son aventure éditoriale et développer le digital. Une bouffée d’air. Ça craint quand même, car il ne s’agit pas d’argent magique : il va falloir poursuivre les efforts. Cet été, nombreux ont été les gestes de sympathie envers notre travail. Merci à la presse qui a porté nos voix. Merci à celles et ceux qui nous ont soutenus en adhérant à notre Club, en s’abonnant ou en achetant des espaces publicitaires dans nos titres. Merci pour vos mails, sms, coups de fil. Merci d’être passés nous voir à La Vitrine Chicmedias, notre point de distribution et de vente de publications. Même si le combat continue, vos manifestations d’amitié nous aident à appréhender la suite avec plus de sérénité, comme autant de bouffées d’air frais. Ça craint sérieusement, cette situation inextricable : les tirs, les répliques, le Proche-Orient qui s’embrase, les guerres qui ne cessent, les femmes, les hommes et les enfants qui tombent. Je viens d’assister à Mothers, A Song for Wartime, au Maillon. Dans ce touchant spectacle, Marta Górnicka met en scène 25 mères ukrainiennes, biélorusses et polonaises. Il y est question de résistance, de cris, de transmission. D’espoir, aussi. Des sujets identiques à ceux que traverse l’exposition phare des Musées de Strasbourg sur le sida (à laquelle nous avons dédié un grand dossier dans ce numéro). Alors que le virus circule, blesse et tue encore, certains font corps, chantent en chœur et espèrent. Un exemple. Une bouffée d’air.


la

RENCONTRES - LECTURES - SPECTACLES

RÉVOLUTION au cœur DU 2 AU 5 NOVEMBRE 2023 CITÉ DE LA MUSIQUE ET DE LA DANSE STRASBOURG

détours

bi

bliothèques déales


Dernière échappée

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Cycliste aux mollets d’acier, Alexis Delon était notre partenaire et ami depuis toujours. Avec Myriam, sa binôme de vie, complice artistique, cet esthète athlétique a signé entre autres toutes les couvertures et séries mode de Zut depuis 15 ans, y compris les plus récentes, alors que sa santé déraillait sérieusement. Le talentueux photographe, l’un des piliers du studio Preview et de notre maison d’édition Chicmedias, sprintait avec grâce jusqu’à cette sortie de route, en crabe, le 12 septembre. Ses amis lui ont rendu un dernier hommage en trinquant à sa mémoire sous les feuillages de Pourtalès. Il y eut beaucoup d’émotion et d’yeux humides, mais aussi du vin nature, du fromage alsacien, de la charcuterie italienne et la douceur de l’été indien. « Alexis aurait adoré !» s’exclamait Myriam dans sa robe écarlate : nous saluons son courage ainsi que celui de Prune et Sacha. Alexis, nous n’oublierons jamais toutes ces belles étapes vécues à tes côtés.

À la chapelle de Ronchamp par Myriam Commot-Delon

Alexis au studio par Preview



Strasbourg vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Strasbourg. Les femmes et les hommes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Propos recueillis par Myriam Commot-Delon Photos William Henrion @Preview

Christophe Thiébaut 63 ans

Dirigeant fondateur du cabinet d’expertise-comptable et de commissariat aux comptes Gestion & Stratégies Où ? Place d’Austerlitz, devant La Chambre.

« Créé il y a 13 ans, ce lieu est le bastion culturel de la place. Il est bien connu des Strasbourgeois et au-delà grâce à une programmation ouverte aux divers visages de la photographie contemporaine française et internationale ! »

Actu ?

« L’expo Cathédrale jusqu’au 12 novembre de Jean-Marc Caimi et Valentina Piccinni, une vision immersive et inclusive de Strasbourg, suivie par l’exposition Silhouettes de Charles Fréger, en écho de celle du Musée alsacien, Souvenir d’Alsace, suite à une résidence menée en partenariat. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut à l’obscurité ! »

gestion-strategies.fr la-chambre.org Veste et pull Tagliatore chez Revenge Hom

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Sarah Maayoufi 37 ans Chargée de financement Structures de l’ESS et structures à impact chez France Active Alsace

Où ? Rue Thomann, devant le parvis de l’église protestante Saint-Pierre-le-Jeune. « J’aime le côté “pépite cachée” de cette place. D’apparence sombre, elle regorge de beauté et d’onirisme. Il y a ces ­magnifiques platanes qui semblent tout droit sortis d’un film de Tim Burton, ces fontaines imposantes en grès des Vosges et ces étoiles pavées au sol. »

Actu ?

« L’offre de financement de France Active Alsace évolue cet automne afin

de renforcer l’accompagnement des entrepreneurs engagés. Le territoire a besoin de structures qui répondent aux enjeux écologiques et sociaux ­d’aujourd’hui et de demain. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut à la demi-mesure ! »

franceactive-grandest.org Manteau et pull Liviana Conti chez Revenge Hom

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Marie Levron 46 ans

Gérante de Jacquot Joaillier

Où ? Devant Chez Yvonne, rue du Sanglier.

« À défaut d’avoir connu la grande Yvonne, j’ai le plaisir de connaître sa fille qui a rendu mon arrivée à Strasbourg particulièrement agréable. »

Actu ?

« L’arrivée de la marque FRED avec laquelle nous sommes déjà partenaires dans notre boutique nancéienne, la réalisation de pièces de joaillerie uniques. Certaines sont d’ailleurs dévoilées

dans les pages de Zut ! Et toujours le plaisir de représenter de belles maisons horlogères ou joaillières. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut à la malveillance ! » jacquot-horloger.com Manteau et chemisier Balenciaga, pantalon Iro, le tout chez Ultima

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DU 24 NOVEMBRE 2023 AU 7 JANVIER 2024

Le Sofitel Strasbourg Grande Ile se pare de lumière et de glace pour faire briller le marché de Noël ! Venez découvrir un programme inédit dédié à la capitale de Noël, avec nos 8 chalets gourmands et notre patinoire ! Les temps forts : • Les chalets gourmands aux couleurs de l’Europe • La Patinoire de glace dans notre réputé vignoble urbain • Le bar « VIP lounge by Laurent-Perrier », l’offre champagnes et huîtres • Les afterworks « Ice Kube » dans une ambiance DJ tous les mercredis • Le restaurant « La Cloche à Fromage by Sofitel » et ses raclettes

©lisamarie photographie

... 4 place Saint Pierre-Le-Jeune 67000 Strasbourg 0388154900 - h0568@sofitel.com

Suivez-nous !


Nathalie Charvet 30 ans

Responsable et coordinatrice à la Maison européenne de l’architecture

Où ? Place du Marché au Neudorf.

« Le rendez-vous immanquable du samedi matin pour le marché puis le café sur la place avec des amis. C’est vivant, il y a une vraie vie de quartier. »

Actu ?

« Les Journées de l’architecture, un festival transfrontalier autour de l’architecture contemporaine qui rayonne sur toute la région du Rhin supérieur. C’est près de 150 manifestations qui sont proposées

dans 33 villes réparties sur 3 pays pendant 6 semaines ! »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut au sucre ! » m-ea.eu Manteau et chemisier en soie Ipsae

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making places

* habiter les lieux

*

usm.com

HOME & WORK decoburo 4, Le Schlossberg – 68340 Zellenberg tél 03 89 21 72 00 contact@decoburo.com

Nouveau show-room 13, rue du vieux marché aux vins – 67000 Strasbourg 03 88 68 54 36 contact@decoburo.com


Laurent Leporini 58 ans

Gestionnaire de sinistre chez Fret SNCF

Où ? Ruelle de l’Esprit.

« J’ai choisi la ruelle de l’Esprit parce que j’aime les choses de l’esprit : la poésie, la littérature. Ici c’est une ruelle cachée, discrète, mais vive et vivante, comme l’esprit. »

Actu ?

« Mon actu, elle est perso : ce soir je vais à l’Opéra écouter et voir danser Schubert, et demain à la Laiterie écouter Jay-Jay Johanson. »

ZUT à qui ou à quoi ?

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« Zut aux climatosceptiques ! » Costume et chemise Paul Smith chez Algorithme La Loggia


NOUVEAU PROGRAMME


La chronique

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femmes like you Et si je vous embarquais avec moi dans Strasbourg ? Vous seriez les témoins de mes rencontres, de mes pérégrinations à travers la ville de jour comme de nuit. J’ai envie de sentir son poumon aussi à travers les femmes qui la font vivre, la rendent encore plus belle et plus lumineuse. Des femmes qui ont choisi de faire bouger les lignes, des héroïnes du quotidien qui osent, s’expriment par leur art, dans leur mission ou par le simple fait d’être femme. Un itinéraire garanti 100 % girl power. Par Caroline Lévy / Photos Teona Goreci

Mercredi 18 h – Portail sud de la cathédrale Véronique Herbreteau 1 Mon premier rendez-vous m’attend, installée sur les escaliers au pied du portail sud de la cathédrale, son lieu préféré à Strasbourg. Étincelante et lumineuse, je suis immédiatement séduite par l’audace de sa tenue qui tranche avec le grès des Vosges. Mixer avec autant d’assurance la rayure, le carreau et le léopard annonce d’emblée une rencontre explosive avec Véronique Herbreteau. Son bébé à la main, la guide-conférencière strasbourgeoise affiche fièrement son nouvel ouvrage sur la Petite histoire de Strasbourg, dans lequel elle a beaucoup donné de sa personne : des photos et textes qui retracent le passé de la très vieille dame de plus de 2 000 ans, comme elle s’amuse à décrire la ville où elle est née 53 ans plus tôt. Un livre qui s’adresse davantage aux Strasbourgeois, qu’elle a voulu accessible et abordable. « J’ai surtout voulu raconter l’histoire de Strasbourg de façon fluide et rigoureuse, parce que l’Histoire est une science. » Cette passionnée du beau a été bercée par l’art dès petite, grâce à ses parents qui se sont eux-mêmes rencontrés aux Arts déco ! Depuis la fin des année 90, elle s’épanouit dans sa profession-vocation, confectionnant des expériences touristiques sur mesure pour

des visiteurs qui viennent des quatre coins du monde. De la dentelle. Mais heure de l’apéro oblige, la discussion se poursuit à la Cahute. Un repaire éclectique de bons esprits, où se côtoient étudiants, cultureux, joyeux fêtards et âmes esseulées, le tout tenu par Agnès, sa géniale tenancière. Une bière et un Spritz alsacien accompagnent notre échange aussi décousu qu’amusant pour les deux amoureuses de Strasbourg que nous sommes. On évoque tour à tour la religion, les voyages et évidemment notre ville, ses secrets et ses pépites insolites. Avec la Grande Dame en tête des suffrages : « La cathédrale de Strasbourg rassemble et met tout le monde d’accord. Elle fait consensus, quelles que soient les origines et les opinions politiques. On ne peut qu’être ébloui par tant de beauté », affirme la guide-conférencière, qui a d’ailleurs obtenu la médaille du tourisme en 2019, une première en Alsace pour une guide indépendante. Il se fait tard et nous nous quittons avec la promesse d’un prochain rendez-vous. Je repars avec sa Petite histoire de Strasbourg, dédicacée et personnalisée d’un mot témoin de « l’omega de notre aventure ! À suivre. » Véronique Herbreteau, Petite histoire de Strasbourg, éd. La Geste. Disponible aux librairies Kléber, La Presqu’île et Oberlin.


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Jeudi 17 h – Atelier Maison Magique Amandine Giraudo 2 It’s tea time o’clock ! Et pour l’heure du goûter, notre hôte a mis les petits plats dans les grands. Dans son atelier créatif, où tout rappelle le salon de thé, l’illustratrice Amandine Giraudo nous reçoit pour partager quelques douceurs qui lui serviront pour son futur projet. Pourquoi ne pas allier plaisir et travail, me direz-vous ? C’est justement ce que défend la créatrice, qui depuis sa sortie des Arts déco en 2006 s’est faite un nom : Maison magique. La sienne est féerique et peuplée de jolies choses, précieuses et délicates, alliant la fleur séchée, l’art du lettrage au feutre ou au Posca, les objets pailletés (dont la broche Cathédrale devenue un must-have quand on habite Strasbourg !). Un univers empreint de féminité qui prend souvent la forme de déclaration à sa ville. On se souvient du plan de Strasbourg en collaboration avec Zut lancé en 2019, en clin d’œil à notre rubrique « Strasbourg vu par ». Son autre amour, la pâtisserie et plus généralement la food, qu’elle infuse dans tous ses travaux d’illustration, à l’instar de son tout premier livre Gourmandine et le monde des gâteaux (éd. La Pastèque), paru en 2007. « Le sucre c’est beau et réconfortant ! Ça appelle à l’enfance, à la douceur et à la légèreté. Un terrain extraordinaire pour dessiner. Tout le champ lexical autour de la pâtisserie me fascine aussi », assume la créatrice avant de renchérir : « C’est de l’amour tout simplement. Pour certains c’est l’art ou la musique, ma thérapie à moi, c’est le sucre ! » Et ses origines italiennes et vietnamiennes n’y sont peut-être pas pour rien. Toute sa famille originaire d’Hanoï travaille d’ailleurs dans la restauration dans le sud de la France. Mais passons aux choses sérieuses, la dégustation ! Aujourd’hui ce sera tartelette aux myrtilles de chez Sébastien et deux desserts de la pâtisserie GC. Cahier et stylo en main, Amandine prend les choses très au sérieux car c’est le moment de la notation. Texture, visuel, présentation, plaisir gustatif, tout est finement passé en revue pour établir son classement des meilleures pâtisseries de Strasbourg. Sa sélection se verra ensuite dessinée dans La crème de la crème, un poster illustré qui sera notamment vendu dès la mi-novembre à la boutique du Générateur, où elle expose ses créations toute l’année. « Ce projet c’est d’abord de valoriser ma ville et ses trésors, en faisant un travail aussi bon que beau. J’ai goûté plus d’une soixantaine de pâtisseries, cette sélection est bien sûr subjective et n’est en aucun cas une critique gastronomique », confie la créatrice. Les notes pour ces douceurs du jour sont plutôt très encourageantes, mais se retrouveront-elles en haut de l’affiche ? Verdict très bientôt. @ateliermaisonmagique

1 2


La chronique Vendredi 10 h – Restaurant Les Culottées Alixe Quesnée et Elise Remlé 3 Début de mise en place dans ce nouveau restaurant engagé tenu par le duo culotté Elise et Alixe, qui a d’ailleurs inspiré le nom de leur business. Ces deux entrepreneuses de moins de trente ans en veulent. Leur discours est authentique et sans chichi, à l’image de leur restaurant, ouvert depuis fin août. L’endroit est élégant et épuré, le mobilier confort et tout en nuances. Sur les tables, une petite discrète affichette explique le concept du lieu, alors qu’aucun autre indice ne laisse entendre qu’ici on fait de l’insertion. En cuisine et en salle, Les Culottées embauche des personnes qui ont été éloignées de l’emploi dans leur parcours de vie. Avec le soutien d’entreprises d’insertion en local et de collectivités, le restaurant s’inscrit dans une démarche responsable en plein cœur de la ville et c’est inédit. L’engagement de ces deux complices est né sur les bancs de l’institut Paul-Bocuse (aujourd’hui renommé Lyfe) qui forme à l’hôtellerie et aux arts culinaires. Après des expériences dans des palaces ou au Club Med, où elles sont toutes les deux confrontées aux exigences farfelues de clients, au gaspillage alimentaire et au sexisme, elles décident de renoncer à cet environnement délétère où elles ne se sentent plus à leur place, au profit d’une alternative plus en phase avec leurs convictions. Elise en fait son sujet de mémoire de fin d’études et commence à construire un business plan avec la ferme intention d’ouvrir son propre restaurant à impact positif à Strasbourg, dont elle est originaire. Seulement, le Covid ralentit son ambition, elle multiplie alors les expériences chez Diabolo Poivre mais aussi dans des structures d’insertion, comme les Jardins du Cloître à Marseille. De retour en Alsace, elle embarque Alixe dans ce projet ambitieux mêlant gastronomie et social. « Notre objectif c’est d’inscrire cet engagement social au cœur de Strasbourg, alors que les restaurants d’insertion sont souvent situés dans les quartiers populaires. La notion d’insertion fait peur, il faut éduquer les gens pour qu’elle fasse partie du paysage urbain », affirme Alixe. Le restaurant des Culottées propose une carte minimaliste de produits de saison qui change toutes les six semaines et une carte à partager quelques soirs par semaine. En journée on retrouve aussi des douceurs faites maison. Une nouvelle adresse exigeante dans l’assiette avec la dimension sociale au cœur d’une démarche parfois incomprise. « Ce n’est pas toujours évident pour deux femmes qui ouvrent un commerce comme

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le nôtre. Dans le milieu de l’insertion, on est vu comme une entreprise qui veut faire des bénéfices ; et dans le milieu de l’entreprise comme des bobos qui vivent dans le monde des Bisounours ! » Nous, on a bien compris l’idée et la promesse est parfaitement tenue. @lesculottees_strasbourg

Mardi 18 h 30 – Studio 116 Charlène Hiron 4 Dernier stop de mon itinéraire direction le Studio 116. Ouvert en 2018 par la danseuse hip-hop Mélissa Baden, le studio dédié aux danses urbaines sera le point de rencontre. La nuit tombe gentiment rue Saglio sur cet axe passant de la Meinau. Dans cette école qui n’a rien d’académique, j’assiste à un défilé d’élèves de tout âge. Ce soir dans les quatre salles, on dispensera en même temps street jazz, dancehall et hip-hop dans une joyeuse cacophonie musicale ! Ce n’est pas la fondatrice que je viens voir, mais une des profs de danse du studio, Charlène Hiron, rencontrée un an plus tôt aux Galeries Lafayette pour une performance sur l’acceptation du corps que j’avais initiée. Et de corps il en est évidemment toujours question, dans sa pratique évidemment, mais aussi dans la forme singulière que prennent ses consultations lorsqu’elle revêt sa casquette de psychologue. Une dualité qu’elle fait coexister dans un même espace, safe et qui (la) met en confiance. L’entretien commence peu avant le début de son cours de street jazz dans une salle entièrement habillée de graffiti et je m’installe carnet en main. « C’est drôle, c’est exactement au même endroit que je suis, lorsque je reçois mes patient•e•s », lance d’emblée notre hôte. Nous inverserons donc les rôles le temps de la rencontre, même si l’échange n’a pas vocation à être thérapeutique ! La danseuse née à Orléans a posé ses bagages à Strasbourg pour son master en psychologie clinique, avant de pratiquer en service hospitalier et depuis peu en libéral. Ce besoin de liberté résonne dans chacune de ses phrases et dans les combats qu’elle porte. Militante féministe affirmée, Charlène défend son engagement auprès des patient•e•s qu’elle accompagne, des femmes, des enfants et des personnes issues de la communauté LGBTQIA+ : « Je propose une écoute particulière et leur garantit un lieu safe. Je travaille beaucoup autour des traumatismes liés au corps qui touchent plus les femmes, comme l’IVG, l’accouchement, les violences conjugales, etc. » Sa pratique sort des codes, la thérapeute utilise l’expression corporelle dans ses séances où elle sert d’appui physique pour faire du bien et libérer la parole. « Je préfère parler d’expression par le mouvement plutôt que de danse-thérapie, parce qu’on n’est pas là pour performer », assume Charlène. Son cours va bientôt démarrer et la dizaine d’élèves commence à prendre place dans la salle. Ce studio a aussi vu naître une compagnie de danse dont Charlène est à l’origine. Soror raconte ce lien entre les quatre danseuses réunies par la danse, devenues amies et jamais rivales : « Je ne voulais plus être seule dans mes convictions, Soror est le fruit d’un chemin et la construction du lien entre personnes sexisées. Comme je l’ai vécu petite, la danse peut être un terrain de rivalité entre femmes. Pas ici et pas chez nous ! » Safe’her, par la cie Soror 29 octobre à 20 h à l’Espace K.


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GRAPHISME LE FUTUR

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À SAINTE-MARIE AUX-MINES

R PHOTOGRAPHIE CHRISTOPHE URBAIN

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PARCOURS D’ART CONTEMPORAIN

2 0 → 2 9 O C T 2 0 2 3 10

LIEUX

D’EXPOSITION

HERVÉ BOHNERT CHRISTOPHE MEYER CHRISTOPHE BOGULA PASCAL-HENRI POIROT VALPAREISOT CHRISTOPHE URBAIN GUILLAUME GREFF MICHEL BEDEZ

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ARTISTES

CHRISTIAN PION STÉPHANIE-LUCIE MATHERN GÉRARD COLLIN-THIÉBAUT ANNA VOREUX BENJAMIN JUST NAJI KAMOUCHE GERDA STEINER ET JÖRG LENZLINGER


Strasbourg dans les archives du photographe Pascal Bastien

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Pascal Bastien est photographe depuis le début des années 2000. Photo-reporter et portraitiste pour la presse, il vit à Strasbourg et narre son quotidien dans un travail d’auteur à l’argentique. pascalbastien.com @bastien_pascal

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ZUT : C’est une bonne situation, ça, photographe ? Pascal : Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n’est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? » Eh ben, je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour… Merci à Alexis 3, Johnny 1, Morgane 2, Diane 2 qui vous font partager ma vision de Strasbourg.



La culture

Quelques notes de jazz Gardées par un dragon Des amours souillés Racontés au musée Rouge sang, marche bleue Carte blanche, verte vallée

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Il a fallu prendre notre auto pour nous rendre chez le directeur de Jazzdor : Philippe Ochem habite une rue d’Obernai fortement pourvue en commerces alimentaires. Parmi boulangeries, pâtisseries et charcuteries, il y a une sorte de petit manoir où l’on vénère, non pas le streusel ou le pâté en croûte, mais le jazz, les arts plastiques… et les chats peureux. La Culture

Rencontre

Par Emmanuel Dosda / Photos Christophe Urbain

Zut, v’la Dosda ! Nous ne les verrons pas. Pourtant, partout il y a des traces félines : deux bols de croquettes sur le sol de la cuisine, de profondes griffures sur les murs et fauteuils, un bac rempli de ficelles, bouchons en liège et autres joujoux dans l’entrée… Visiblement, la petite Romy et le Pan-pan, « belle bête de 9 kg », selon les maîtres des lieux, sont drôlement froussards. Des poils de chat ? Heureusement pour mon allergie, il n’y en a pas un seul ! D’ailleurs Philippe nous lance, d’un air satisfait : « Je suis un mec qui aspire beaucoup ! » Si les minets brillent par leur absence, il a fallu

passer devant un effrayant cerbère pour pénétrer dans le manoir Ochem, un menaçant dragon en fer, forgé par les Compagnons du devoir, et accroché sur la grille d’entrée. Tasses d’expresso à la main, sur leur terrasse ensoleillée, côté cour, Philippe et Brigitte Ochem évoquent cette demeure dont ils sont « tout de suite tombés amoureux. Nous sommes dans les loges d’un théâtre de 1898 ! L’histoire de ce lieu est chargée : Orson Welles venait boire des verres ici lorsqu’il était sur le tournage de La Décade prodigieuse (1971) de Chabrol, au château de la Léonardsau, juste à côté. »

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Chez Philippe Ochem


La Culture

Rencontre

Complicité Philippe et Brigitte (jeune retraitée de POLESUD dont elle fut un pilier) ont longtemps travaillé ensemble, au Lazy Bird (l’actuel Café des Anges à la Krutenau), leur club de jazz, de 1982 à 1985, puis à POLE-SUD, de 1989 à 2012, lorsque Philippe se chargeait de la prog’ musicale. Le secret pour ne pas s’embrouiller lorsqu’on bosse en couple ? « Faire attention à ne pas passer ses journées et soirées à parler boulot, simplement. » Et garder cette complicité qui semble les lier solidement. Tous deux partagent un goût prononcé pour les arts du monde entier qui occupent leur intérieur : des masques burkinabés, maliens, ivoiriens ou burundais, un jaguar en bronze béninois, une petite porte dogon ou même des « reliques soviétiques » comme un « diapason à bouche » que Philippe teste pour nous. Des souvenirs de pérégrinations ou des acquisitions…

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Jazz en transit « Je voyage beaucoup. Pour aller à la rencontre de formations que je ne pourrais pas découvrir autrement qu’en me rendant sur place. » La programmation résolument internationale de Jazzdor ne dément pas les propos de son directeur. Cette saison, Quentin Biardeau et Valentin Ceccaldi s’associent à la chanteuse réunionnaise Ann O’aro et au percussionniste burkinabé Marcel Balboné pour afrobeatiser leur jazz (12 décembre), Eve Risser flirte avec la griotte percutante malienne Naïny Diabaté pour son projet complètemandingue Kogoba Basigui (18 janvier) et Satoko Fujii (piano), Taiko Saito (vibraphone, marimba) et Yuko Oshima (batterie) s’apprêtent à jouer à la lueur du soleil levant avec SAN (le chiffre 3 en japonais), le 14 novembre dans le cadre festival Jazzdor, temps fort de la structure.


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Philippe et Brigitte Ochem

10.11 ---> 24.11

Festival Jazzdor Strasbourg Cité de la musique et de la danse, Blue Note Café, Fossé des treize, Planétarium et ailleurs (Reithalle Offenbourg, Maison des arts de Lingolsheim, CC Claude-Vigée de Bischwiller, Briqueterie de Schiltigheim)

jazzdor.com Baldwin en Transit CD édité par le label Jazzdor Series (composé par Stéphane Payen, avec Jamika Ajalon, Tamara Walcott, Mike Ladd, Sylvaine Hélary, Marc Ducret ou encore Dominique Pifarély)

jazzdor.com/fr/ jazzdor-series

Piano & balafon Dans le salon, pas de place pour un canapé. Le piano de Philippe prend tout l’espace. Sous son instrument fétiche, un balafon, cadeau de Brigitte qui lui a fait construire au Mali par un maître du bala, Souleymane Traoré. Bien sûr, Philippe s’y est essayé : « L’histoire du jazz, intimement liée à celle de la musique afro-américaine, ne peut se réduire à un focus resserré : elle est faite de milliers de trajectoires. » Et de citer Baldwin en Transit, projet Jazzdor « au long cours » passionnant qui convoque ethnologues, musicologues, poètes et musiciens autour de la figure de Baldwin, interrogeant sa pensée « à l’aune d’aujourd’hui, des années George Floyd. On avance lentement sur la question du racisme, mais il perdure ! Le jazz permet aussi de s’emparer de ces thématiques, activement. »

Une utopie sauvage Avant de les quitter après pas mal de cafés bien serrés, Philippe et Brigitte nous font « visiter » leurs murs recouverts majoritairement de toiles de François Millon. Au-dessus du lit du couple, une œuvre peinte réalisée il y a longtemps au beau milieu d’une forêt, en Isère. On ne sait pas trop comment, mais Philippe et François sont parvenus à tirer un câble et à électriser le clavier numérique sur lequel Philippe Ochem improvisait des notes tandis que François Millon faisait de même avec des touches colorées. En résulte une peinture musicale en tandem, fruit d’une « utopie sauvage », d’un moment free comme le jazz, un instant en or.


Avec « Aux temps du sida. Œuvres, récits et entrelacs », le musée d’Art moderne et contemporain revient sur une maladie qui a profondément marqué une époque et toute une génération d’artistes, peintres, écrivains, chorégraphes, photographes, cinéastes… Culture

Dossier

Sang sang « Aux temps du sida. Œuvres, récits et entrelacs », au musée d’Art moderne et ­contemporain de Strasbourg Programmation éducative et culturelle au MAMCS et hors les murs (médiathèques, POLE-SUD, université de Strasbourg, TNS, Maison de l’image, La Filature, Le Cosmos…) Catalogue Aux temps du sida. Œuvres, récits et entrelacs (ouvrage organisé sous la forme d’un abécédaire avec des entrées thématiques et biographiques) en vente à la librairie du musée musees.strasbourg.eu 08.11 -> 13.12

Le Cosmos propose un cyclethématique sur le sida et le VIH (construit en complicité avec l’historien du cinéma LGBT et journaliste Didier Roth-Bettoni) cinema-cosmos.eu

Tainted love En 1981, le duo Soft Cell chante un « amour souillé » et ouvre une décennie « teintée » par un virus qui ne cesse de se propager, aujourd’hui encore. Selon Estelle Pietrzyk, directrice du MAMCS et commissaire de l’exposition, cette épidémie « est un sédiment de notre histoire ». Par Emmanuel Dosda

Même s’il s’agit d’une reprise des sixties, Marc Almond, boucles circulaires aux oreilles et bijoux métalliques autour du cou et des poignets, sait pertinemment qu’il entonne là un hymne à l’amour à mort, au « sid’amour » comme le chanta Barbara, un peu plus tard, en 1987. La musique est très présente dans l’exposition du

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pour 1— Andres Serrano, Blood Stream, série « Bodily Fluids », 1987. Collection privée, Paris. Dépôt à la Collection Lambert, Avignon 2— Hervé Guibert, Les mains du masseur, 1986. Maison européenne de la Photographie, Paris © Christine Guibert / Autorisation les Douches la Galerie, Paris

MAMCS : « Sign o’ the Times » accueille le visiteur dans le « Couloir du temps », une « Aids timeline » où sont affichés documents, articles de presse, flyers ou stickers retraçant à rebours cette péripétie tandis que Prince fait ce triste constat : « En France, un homme maigre est mort d’une grosse maladie au petit nom. Par hasard, sa copine est tombée sur une aiguille et bientôt elle a fait de même. » Après ces mots, ces murs tapissés de slogans, nous pénétrons dans les nuits fauves de l’expo-cité, avec ses instants de « joies omniverselles » et ses moments de mauvais sang… Small town boy Parcourir « Aux temps du sida » revient à se perdre dans une mégalopole pleine de lieux de vie, de culture, de distraction, mais aussi des coins sombres et bien cachés (il faut avoir l’esprit curieux pour découvrir certaines pièces) ou des ruelles étroites, des routes sinueuses et des coupe-gorges. Comme dans toutes les grandes villes, il y a une discothèque ressemblant au mythique Palace parisien : une Dance box vibrant aux sons synthétiques de « Tainted Love ». Plus loin, une salle de ciné qui passe en boucle une scène de danse issue de 120 battements par minutes (Robin Campillo, 2017) ou plus contemplative de Tout sur ma mère (Pedro Almodóvar, 1999), une chambre d’hôtel (conçue par Dominique Gonzalez-Foerster en hommage à Felix González-Torres), un théâtre avec des rideaux brodés de perles signés Jean-Luc Verna, une banque pleine de Billets de sang (billets de


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Culture

Dossier

Estelle Pietrzyk – Portrait Jean-François Badias

cent… francs tachés d’hémoglobine de et par Michel Journiac), un cimetière où l’on salue la mémoire des absents ou même une chapelle décorée de pudibonderies LGBT+ des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, ordre de drag-nonnes qui prêchent la bonne parole anti-homophobie. Selon Estelle Pietrzyk, celle-ci s’est construite autour la la notion de « pensée-émotion » que David Wojnarowicz évoque dans son ouvrage Au bord du gouffre quand il s’adresse « à tous les gars et les filles passés et à venir qui donnent au chaos du sens et de la joie ». Séropositive attitude 1996. Les premières trithérapies arrivent enfin. Mais Felix González-Torres, garçon formidable qui injecta une dose maximale d’émotion dans une œuvre conceptuelle, meurt du sida, cette même année. L’hécatombe n’est pas terminée, près de quinze ans après la découverte de la maladie. De nombreux artistes l’évoquent de manière quasi frontale : Fabrice Hybert et sa fresque rhizomique ou Andres Serrano et ses effusions sanguines. Le sujet est dramatique, mais le sens de l’humour et de la fête est bel et bien présent. Tandis que que certains arboraient des badges Sidalida, d’autres, comme Guillaume Dustan, clament haut et fort, perruque vert fluo sur la tête : « Je danse donc je suis ». Rire cathartique, transe libératrice ? « Danser, c’est une façon de tenir, un moyen de résister », écrit Philippe Joanny dans le catalogue de l’exposition. « La nuit est une issue de secours pour sortir de l’enfer dans lequel la vie t’a jeté », poursuit l’auteur de Quatre-vingt-quinze, ouvrage sur la tragédie du sida.

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Un bouleversement de l’ordre mondial L’exposition s’accompagne d’un vaste programme d’activités culturelles et festives ainsi que d’actions de médiation, notamment avec La Permanence (lire plus loin). La commissaire de l’exposition souligne que le sujet sida, « véritable bouleversement de l’ordre mondial », est loin d’être clos. Et de rappeler : « Il a fallu attendre 2017 pour que les personnes mortes des suites du sida puissent avoir accès aux soins funéraires. Ce n’est que depuis 2022 que les homosexuels sont autorisés à donner leur sang. Ce n’est que depuis 2023 que les personnes séropositives ont le droit d’intégrer l’armée. » Pour la commissaire, le VIH « fait partie de nos vies depuis quarante ans » et l’institution muséale ne doit surtout pas seulement être « l’un des conservatoires de la mémoire » de ce fléau, mais aussi « le stimulant outil pour penser le présent avec les artistes, les chercheuses et chercheurs, le public » afin que « l’épidémie devienne enfin l’affaire de toutes et tous et le musée le point de rencontre entre l’art et la vie qu’il ne devrait jamais oublier d’être ».

Vigilance permanente Inédit : dans le cadre de l’exposition sur le sida du MAMCS, une Permanence de sensibilisation et de discussion est mise en place dans la nef du musée. Entretien avec sa coordinatrice, Cécilia Jagou, chargée de projets politiques publiques de santé à la Ville. Par Emmanuel Dosda / Portrait Teona Goreci


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« Ah bon, ça existe encore le sida ? » m’ont lancé, incrédules, bon nombre de personnes auxquelles j’ai évoqué le prochain dossier de Zut. Et pourtant, si aujourd’hui on peut vivre avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la maladie est encore bien présente. Maladie ? Cécilia Jagou parle plutôt de « scandale », reprenant ainsi les mots d’Élisabeth Lebovici, citée par le musée. En effet, dans les années 1980, nous avons vécu « une crise sanitaire, mais aussi de représentation ». Il a fallu jouer du coude et ouvrir grand sa g… pour se faire entendre et soigner, que ce soit notamment avec les méthodes coups de poing d’Act Up, avec la mobilisation de personnes prostitué·e·s, qui promeuvent l’utilisation de préservatifs, et bien d’autres encore. Les victimes de la pandémie étaient montrées du doigt : quelque part, les toxicos ou homos avaient peut-être « mérité cette punition divine ». Certains – politiques ou médecins – souhaitaient, à cette période, isoler des porteurs du virus dans des « sidatoriums »… Cécilia Jagou : « Contrairement aux idées reçues, le virus circule toujours et les femmes sont les plus nombreuses à être atteintes. Selon Santé Publique France, en 2022, 40 millions de personnes étaient atteintes du VIH dans le monde, dont 1,5 millions d’enfants. La chaîne de transmission n’est pas encore brisée, mais les progrès scientifiques et médicaux sont tels que désormais nous pouvons “cohabiter” avec, en suivant un traitement. C’est pourquoi il est important de se faire dépister le plus tôt possible ! Les associations et institutions, centres médico-­sociaux ou hôpitaux continuent à se battre pour les actions de prévention. Aujourd’hui en France, le dépistage du VIH dans les laboratoires de biologie médicale, c’est sans ordonnance, sans rendez-vous et sans avance de frais depuis plus d’un an. Plus de 246 000 personnes en ont bénéficié. Les personnes éloignées du soin peuvent aussi en bénéficier anonymement dans un CeGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) : résultat en 30 minutes max ! » Ils courent, ils courent toujours, le sida et les préjugés Dans la nef du MAMCS, associations (Migrations Santé Alsace, Ithaque, Aides, Act Up…) ou Ville (Service santé et autonomie, Centre de santé sexuelle, Mission lutte contre les discriminations…) assurent La Permanence durant le temps de l’expo. Il s’agit d’« un lieu d’information, de discussion, de ressources et de débats ». L’idée est d’échanger avec les visiteurs qui le souhaitent, de les sensibiliser à ce fléau qui frappe encore, de les pousser à s’informer sur les moyens de se prémunir en cas de « comportement à risque », de contredire les préjugés : sur la transmission – non,

1— Nan Goldin, Joana + Aurèle making out in my living room, NYC, 1999. Dépôt à la Collection Lambert, Avignon. Photo : Collection Lambert en Avignon © Nan Goldin / Centre national des arts plastiques / Fonds national d’art contemporain 2— Luc Chery, Drifting – Suites nocturnes, 1983-1986. Autorisation de l’artiste © Luc Chery


Culture

Dossier

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Cécilia Jagou

La Permanence Lieu d’information, de ­discussion, de débats et de ressources (avec notamment la Direction des solidarités, de la santé et de la jeunesse, Ville et Eurométropole de Strasbourg, Aides Alsace, Ithaque, Act Up Paris, Grey Pride et les ActupienNes, les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence (Couvent de Paris), la Maison urbaine de santé du Neuhof, Migrations Santé Alsace, l’équipe éducative du MAMCS…), dans la nef du musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (entrée gratuite ; inutile de visiter l’expo pour consulter La Permanence) 01 + 02 + 03.12

on n’attrape pas le sida par les larmes, la transpiration ou la salive, mais par voie sanguine et relations sexuelles non protégées – et les profils très hétéroclites des personnes infectées. En 1987, Jean-Marie Le Pen comparait les « sidaïques » (sic) à des « espèces de lépreux » (re-sic) qu’il fallait mettre en cellules d’isolement. À cette époque où l’on parlait de « cancer gay », nombreux – et pas qu’à l’extrême droite – voyaient les malades comme des coupables. Heureusement, des campagnes marquantes ont été mises en place pour contrer les bêtises véhiculées au sujet du sida qui « ne passera pas par moi » (le spot télé signé Beineix). Mais le combat continue. Faire rimer culture et santé Cécilia Jagou et ses collègues à la Ville aiment faire référence à « l’art comme levier qui peut être bénéfique pour le bien-être et la santé, tant physique que mentale ». De nombreux éléments de preuve scientifique ont été rassemblés par l’OMS en 2019. Elle ajoute qu’« au Canada, on encourage certains patients à visiter des institutions culturelles par prescriptions médicales. » La visite de l’expo du MAMCS ne sauvera peut-être pas (directement) des vies, mais elle permettra d’appréhender les enjeux d’un mal qui court toujours, via le travail artistique de General Idea, Keith Haring ou Jean-Michel Othoniel, mais aussi cette Permanence révolutionnaire qui fait rimer culture et santé.

Week-end festif et militant Au musée d’Art moderne et ­contemporain de Strasbourg 25.10

Les Rencontres nationales Culture-Santé À la Cité de la musique et de la danse

my.weezevent.com/ rencontres-nationalesculture-sante

Enjoy the silence Visites dansées, ateliers, spectacles chorégraphiés, lectures croisées ou interventions chantées. Dans le copieux programme éducatif et culturel (dans et hors les murs) accompagnant l’exposition sur le sida, Pelicanto, chœur LGBTQ+ d’Alsace, s’apprête à diffuser des vibratos arc-en-ciel au MAMCS. Par Emmanuel Dosda / Photo Teona Goreci


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Antoine Vieillard et Mathilde Mertz

« Creep de Radiohead ou Frozen de Madonna ? » Le jour où nous rencontrons Mathilde Mertz (cheffe de chœur diplômée de la HEAR) et Antoine Vieillard (responsable de la mise en scène des spectacles), le duo débat du choix des morceaux pour leurs interventions au MAMCS. Une chose est bien actée : il y aura « Enjoy the Silence » de Depeche Mode que les Pélicans reprendront sans doute devant la reproduction XXL du fameux triangle rose d’Act Up, accompagné de ces mots : Silence = Death. Depuis plus de vingt ans, le très engagé et inclusif chœur LGBTQ+ « lutte en musique contre toutes formes de discriminations, d’exclusions et les stéréotypes », notamment quant aux personnes séropositives. Les 46 choristes ont « des profils hétéroclites et des âges divers », assurent Mathilde et Antoine. Ils sont répartis en quatre catégories : les « Chattes Hurlantes » (sopranos), les « Butch Minou » (altos), les « Bernard Minets » (ténors) et les « Matous Couillus » (basses). Chatons ensemble ! Pélicanto rassemble quelque 2 000 spectateurs par an, durant des moments forts (les créations annuelles à Schiltigheim : La Casa del Amor,

L’Amour du Caoutchouc, Annus Horribilis), de petites formes dans le milieu associatif ou des shows particuliers : une déambulation autour de la cathédrale pour la Fête de la musique (« les Pélicans sont très adaptables », insiste Mathilde) ou à l’occasion du Marché Off, « pour injecter un peu de queererie dans Noël », devant un public disparate, pas toujours acquis à ses causes : le vieillissement, la maladie (le sida…), les thérapies de conversion… « Faire de la pédagogie en musique », des paillettes sur le visage et le sourire aux lèvres. « Rendre visible et attrayant. Résister, survivre, s’aimer et chanter », dans des costumes baroquo-fleuris. Pour Antoine, Pélicanto s’inscrit dans la tradition alsacienne des orchestres d’harmonie ou des cabarets satiriques où l’on s’attaque à des sujets sociétaux (la GPA, le changement de genre…) avec humour et potacherie. Et Mathilde de conclure : « C’est un délice de diriger cette chorale qui permet de lier plaisir du chant et militantisme avec des non-professionnels. Nous vibrons et respirons ensemble, en faisant converger nos idéaux ! »

19.11 + 07.01.24 / 12 h

Interventions chantées de Pelicanto

02.12 + 04.02.24 / 16 h 30

Concerts de Pelicanto

pelicanto.eu


Venu du hip-hop, le danseur multi-facette (couturier, mannequin, réalisateur…) développe son style sensible et composite. On a pu le voir sur scène avec Angèle, Christine and the Queens, Laylow ou lors de la cérémonie des Césars en 2020. Il présente cette année sa deuxième création, Maison d’en face, avec sa compagnie La Marche Bleue. Rencontre avec Léo Walk. Par Fanny Laemmel Culture

Danse

Photo Fausto

Break douceur

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Vous dansez depuis toujours… J’ai commencé la danse quand j’avais sept ans. C’était un petit de ma banlieue qui pratiquait le breakdance et on a commencé à s’entrainer ensemble. J’y ai pris plaisir et je suis entré dans un crew avec lequel j’ai parcouru toute la France en faisant des battles. C’était cool ! Comment définir votre style, inclassable ? Faudrait que je lui trouve un nom ! Je ne sais pas encore comment le définir. Ma danse change d’année en année, mais elle est beaucoup dans le ressenti. Elle est faite de douceur et de douleur, c’est très organique. Certains m’associent à la danse contemporaine, d’autres à de la pop dance. Ma base c’est le breakdance et le hip-hop, mais aujourd’hui ce que je fais est quand même très différent. Vous collaborez avec de grandes marques. Est-ce qu’il vous semble vendre votre âme ? Faut bien payer le loyer ! [Rires] Franchement, on vit très difficilement de la danse. Même en remplissant quatre fois le théâtre du Châtelet, à Paris. J’ai beau faire une tournée, il faudrait que je fasse une centaine de dates par an pour en vivre. C’est beaucoup d’investissement pour payer autant de danseurs, les décors... Je vais continuer à collaborer avec de grandes marques, c’est un travail que je trouve intéressant. Là, je suis en train de créer une campagne pour Loewe. J’aime le visuel, je trouve que c’est beau de créer de l’image, c’est comme des peintures. Quel est votre rapport à la musique ? Tout est lié, la musique me fait danser ! Quand j’assiste à des défilés de mode, les gens dans la salle ne bougent pas alors qu’il y a du bon son et je suis souvent le seul qui danse. La musique est constamment présente autour de nous et ça me fait réagir. Quand j’entre dans un Uber et qu’il y a de la musique de merde ça peut me donner envie de vomir. Mais si j’entends une musique trop belle, même dans un supermarché, tout d’un coup je vais me sentir dans une poésie et voir la beauté. La bande-son du spectacle a été créé avec Flavien Berger… J’ai travaillé la musique du spectacle comme la danse : ça avait la même importance. Ça a été un long processus en parallèle de la chorégraphie. Nous avons eu beaucoup d’échanges avec Flavien Berger. Je lui ai parlé de choses qui m’émeuvent. On a sorti un vinyle et un album disponible sur toutes les plateformes. Il est tout

doux et tout planant, ça va faire du bien aux gens ! On y trouve des musiques de la pièce et d’autres, avec des émotions qui manquaient dans l’heure de spectacle. Votre nouvelle création s’inspire du ­quotidien… C’est une pièce créée pendant le confinement, sur le Covid et l’après-Covid, sur les relations humaines, les nuances dans les relations d’amour. Il y a des parties de ma vie, de l’intimité de mes amis, j’expose du vécu. C’est, par exemple, descendre les escaliers et voir son amie qui pleure à quatre heures du matin et qui danse toute seule parce que ça se passe mal avec son homme. Et moi je retranscris ça sur scène. En gros, c’est la vie quoi ! Votre compagnie regroupe huit danseurs d’horizons différents… Sans trop me poser de questions, je me suis embarqué dans un travail, depuis plusieurs années, où je crée avec des danseurs qui ont des langages et des visions très différentes. Parfois certains sont brusqués par des choses que je peux dire alors que dans le breakdance c’est normal. On se retrouve avec une manière commune de danser même si on n’a rien à voir au départ. Quelle importance ont les détails ? C’est ce qu’il y a de plus important pour moi ! Je suis le plus gros chieur, j’ai perdu des amis à cause de ça… J’ai du mal à lâcher parce que je sais exactement ce que je veux et j’ai un peu l’impression de me mettre à poil sous les projecteurs !

27.10 / 20 h 30

Maison d’en face — Léo Walk & La Marche Bleue

La Briqueterie, à Schiltigheim ville-schiltigheim.fr

Music for Maison d’en face, album de Flavien Berger et Sasha Rudy, Pan European recording


Artistes associés au Théâtre Actuel et Public de Strasbourg (TAPS) pour la seconde fois ensemble, Pauline Leurent et Logan Person participent activement aux temps forts de cette nouvelle saison. Culture

Théâtre

Par Nathalie Bach

La belle Le rire de Logan fuse et perfuse cette fin septembre tandis que dans l’escalier, les pas endiablés de Pauline annoncent une arrivée imminente. C’est ici, dans les bureaux du TAPS, que les deux comédiens se réunissent régulièrement et travaillent de concert. Depuis quatre ans pour elle (une année de plus que le contrat habituel à cause de la pandémie), la deuxième année pour lui. « Je suis le plus jeune des artistes associés pour le moment, ce qui rajoute à la pression ! D’autant que je ne m’y attendais pas du tout. » Pauline enchaine : « Au début je flippais à mort ! [Rires] Avec Pascale Jaeggy, nous nous entendions tellement bien, je ne connaissais pas du tout Logan. En binôme, nous sommes amenés à faire des choix ensemble, accueillir, gérer tous les partenariats et plein d’autres choses, c’est important d’être en feeling et vraiment, c’est le cas ! » À l’évidence, ces deux-là partagent le même enthousiasme, la même joie et confirment avoir noué une véritable amitié. Leur responsabilité au sein du théâtre est loin d’être anodine puisqu’ils vont prendre en charge la 26e édition des Actuelles. Les Actuelles : interroger le réel Initié il y a plus de dix ans par le directeur du théâtre Olivier Chapelet, ce moment phare de la saison marque un aparté essentiel et toujours très attendu quand il s’agit de faire découvrir des écritures contemporaines encore inconnues. « Cette rencontre avec les auteurs et autrices au moment des Actuelles est vraiment intense, souligne Pauline. Après une année de travail et de synergie, à mettre toute notre énergie à défendre un texte, arriver à ces cinq soirées dont chacune est unique est un moment incroyable. C’est notre action principale en tant qu’artistes associés. Mais il faut aussi mettre en valeur le travail du comité de lecture avec qui nous sommes en concertation : quinze personnes cette année, qui sont aussi engagées que nous ! C’est d’autant plus intéressant que dans les textes que nous découvrons, les thématiques de la société sont prégnantes, comme par exemple il y a deux ou trois ans, avec le mouvement #metoo. Les Actuelles portent bien leur nom et cherchent des écritures nouvelles qui disent le monde d’aujourd’hui. »

équipe Cela voudrait-il dire que l’on ne peut resignifier le réel que par le prisme de l’actualité ? « Justement, répond Logan, ça n’empêche en rien d’autres sujets. La parole des mythes, par exemple, est souvent présente parce qu’elle nous parvient et nous parviendra toujours. Et puis la question de la forme est sans cesse interrogée, on voit notamment le travail important des auteurices autour de l’écriture inclusive, qui pose de vraies questions à voix haute, et comment les directeurs et directrices de lecture s’en emparent. »

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Scènes de partage Ils le font avec ferveur, comme chaque année, dans cette aventure commune et singulière qui les réunit avec les comédiens et les musiciens, accompagnés des scénographies proposées par les élèves de la HEAR. Des lectures qui entrainent des échanges passionnés avec le public, délicieusement agrémentés par les bouchées de la créatrice culinaire Johanna Kaufmann. « En dehors des Actuelles, nous sommes également présents tous les jeudis soir pour les Après-coups. Notre plus grand plaisir est de s’effacer après les premières questions et de voir comment le public et les artistes se parlent, c’est génial ! » Cela ne les empêche nullement de poursuivre leur parcours d’artistes. Programmé cette saison au TAPS, Logan y présentera une surprenante Iphigénie et Pauline, entre autres collaborations, continue de tourner avec succès le spectacle Touche - Aire de jeu(x) qu’elle a créé avec le collectif POM au TJP de Strasbourg. De plus, ils nous réservent une surprise : pour la saison prochaine, à l’occasion d’une carte blanche proposée par Olivier Chapelet, ils se retrouveront pour la première fois ensemble sur scène. On s’en réjouit d’avance… Les Actuelles 19 → 23.03 TAPS Laiterie

Iphigénie 16 → 20.01 TAPS Laiterie taps.strasbourg.eu « Iphigénie, que j’interprète, c’est quatre ans de maturation. C’est une réécriture et surtout c’est un texte de Jean-René Lemoine. Et puisque c’est un monologue, Iphigénie est sujet et elle a la parole. Elle parle de l’absurdité des guerres, de ce que les hommes justifient par les dieux.. Elle représente aussi le sacrifice universel, de ce que cela raconte et de ce qu’on fait du corps des femmes. La question du genre a toujours été une évidence pour moi. » Comédien strasbourgeois, Logan Person fonde la compagnie Convergences en 2020, Iphigénie est sa première création. Maquilleur, cabarettiste, performer drag, le jeune comédien et metteur en scène marque clairement ses sensibilités dans un champ d’action et de jeu qu’il souhaite plus ample et plus ouvert, notamment sur les corps ou les discours invibilisés. Ici encore, Iphigénie mourra, mais dans cette version contemporaine, c’est elle qui détient les mots de son histoire.


Affranchi de ses groupes et collaborations multiples, en solo avec Hicks and Figuri, Pierre Walter a raffiné l’art de l’indépendance strasbourgeoise en grâce addictive. Par Mathieu Jeannette / Photo Pascal Bastien Culture

Portrait

Talent à l’état 15 h. Pierre Walter vient de rentrer de son service du matin à l’hôpital psychiatrique. Un humble gaillard barbu de 47 ans qui commence l’entretien en racontant une histoire à dormir debout, sa patiente du matin aurait très bien pu l’échafauder. Est-ce la bonne personne ? Est-ce bien ce songwriter profond et inspiré avec lequel on a rendez-vous ? Il déclare avoir débuté la musique avec un groupe de hardcore. « Puis on a créé et financé un label [Vergo] avec mon frère en vendant des t-shirts et la BO d’un film d’horreur sur un silure mangeur de chiens, qui n’a jamais été réalisé… » Ainsi commence sa carrière à la fin de ses années lycée quand il partage avec son frère la passion de la musique, des séries B et ce goût de l’indépendance. Le talent s’inscrit-il dans l’ADN ? La famille Walter apparaît aujourd’hui comme un épicentre de la musique indépendante du Grand Est. Thomas son cousin, alias T, en pop atmosphérique, et son frère Renaud (Renz) avec Guisberg et Fancy Willy Fenton, adepte d’un rock brut en second degré, occupent la scène strasbourgeoise depuis quelques années. Trajectoire(s) d’une identité Affable dans un appartement lumineux du Neudorf décoré de planches de BD colorées, de figurines destroy, de beaucoup de disques et de romans américains, notre aide-soignant se livre sur l’évolution de son travail de compositeur. En 2003, il fonde Spide seul et enregistre deux albums dont Rodent dans la veine rock brut de Guisberg. Puis il créé Loyola avec son cousin à la batterie et Vincent Robert à la basse. Alors groupe phare de la scène alsacienne anti-folk, ils recueillent les louanges de la presse nationale en une poignée de perles folks arides influencées par Neil Young et Herman Dune. En 2014 Médiapop records sort un EP intitulé But the Vision Soon Faded sous le nom de Marxer, soit Franck Marxer et Pierre Walter. Il mentionne aussi quelques collaborations au sein d’Original Folks.

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brut Après un long break et une quête d’identité musicale, Pierre livre à Herzfeld, dont il fut l’un des fondateurs avec Renaud Sachet, une masse impressionnante de démos composées en solitaire devant son quatre-pistes. Hicks and Figuri naissait en 2019 avec un premier album Navaja. Le style est tout autre et bien plus personnel. Une pop dépouillée en guitares et synthés, habitée de ce ton de songwriter élégant évoquant celui de Stuart Staples. Une profondeur d’âme qui prend enfin toute son ampleur au sein de compositions empreintes de mélancolie mystérieuse. « Navaja était un retour à la musique, j’ai composé ces morceaux pour ne pas perdre la main, je n’imaginais pas qu’un album puisse sortir un jour. Ce qui explique cette prod un peu limite, mais Rémy Bux a fait un boulot de magicien au mastering. » Un premier volet, dont certains titres pourraient devenir des classiques de pop crépusculaire. On pense à « America », « Commando » ou « Hikkikomori » dans lesquels la voix se pose, feutrée en fêlure apaisée. Sans artifice Assis devant le télescope de sa compagne, Pierre Walter découpe une tarte aux figues préparée par Laurence en me servant du Schweppes agrumes. Tout en discrétion il poursuit : « Pour le ­deuxième, Sayonara Muchacho, j’ai fait plus gaffe à ma manière de chanter, aux arrangements. Là, j’envisageais un album. Mais ma manière de bosser est toujours la même. J’enregistre mes disques sur un quatre-pistes à cassette. Je suis un peu réfractaire à l’ordi, sans doute parce que je suis un peu une brêle. Le quatre-pistes réduit le champ des possibles, du coup au lieu de traîner six mois sur l’arrangement d’un morceau, j’écris une trentaine de chansons et Olivier Stula en sélectionne quelques-unes pour un disque. J’aime bien faire ma cuisine en totale autonomie. » Le titre de ce second album est un hommage de sa compagne à un moustique rectifié. Chaque morceau fonctionne, des compositions épurées mais redoutables et surtout ce timbre qui


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vous chope aux tripes comme Richard Hawley et vous fait passer votre semaine à écouter l’album en boucle sans pouvoir lutter. Avec Hicks and Figuri, nom emprunté au langage obscur inventé entre une patiente et sa sœur, Pierre a resserré la cible et les moyens pour frapper droit au cœur. Il n’émeut pas par la pleurnicherie mais par la justesse du ton, de sa confession désarmante. Une luxuriance d’émotions pour un minimum de moyens, une guitare un clavier et un quatre-pistes. Un disciple pop d’Erik Satie, triste et aérien. Un spleen ouvert sur les grands espaces un soir d’été. Le mystère du dépouillement d’un tableau de Hopper ou d’une nouvelle de Carver nous menant vers les limbes. Il installe des ambiances sinueuses en clair-obscur puis s’en va sur la pointe des pieds en sabordant le morceau en plein vol. « N’importe quoi mais pas de la folk ! » « Pour le dernier, A Scent of Ruins [2023], je m’emmerdais tellement pendant le confinement que j’ai ressorti un sampler d’un placard. En deux heures j’avais enregistré tous les samples. Comme j’avais déjà les rythmes, l’enregistrement est allé assez vite. » Parmi les bizarreries nocturnes composant cet album aux méandres étranges, une interview de Tom Cruise laisse place à un extrait de film dans lequel Jennifer Jason Leigh se plaint de ne pas être douée avec les garçons. Les textes sont toujours justes et délicats, issus de son quotidien et de l’actualité : « European Son » en réaction à la montée des nationalismes, « Lebanese Blow » en hommage aux victimes de l’explosion du port de Beyrouth et « Before the Sunset » ou la torpeur du confinement. Ce fan des Go-Betweens, des Magnetic Fields, de Grandaddy et des Beach Boys affirme avoir eu la volonté de se démarquer clairement de la folk avec Hicks and Figuri, adoptant une pop, voire trip-hop, en écho et réverb. L’intervention de Léo Heitz-Godot de Récréation au clavier y est pour beaucoup. « N’importe quoi mais pas de la folk ! » Pour citer Nikos Kazantzakis dans Alexis Zorba : « Ce paysage crétois faisait penser à de la bonne prose : bien travaillé, sobre, dépourvu de richesses superflues, puissant et retenu, il allait à l’essentiel avec un minimum de ressources. Il ne faisait pas dans l’esbroufe, refusait le moindre artifice, ne donnait pas dans la rhétorique : il disait ce qu’il avait à dire avec une virile austérité. Mais au milieu de ses lignes on discernait une sensibilité et une tendresse inattendue. »

Avec trois albums en quatre ans et plus de cent cinquante morceaux en réserve, retranscrits sur c­ arnets Canson, Pierre se déclare volontiers flemmard, passant trop de temps devant ses jeux vidéo d’arcade, ses séries B et BD ou dans la lecture de Walter Tevis et de Don Carpenter. C’est ce qu’on appelle le don, incontestablement. Sa voix profonde qui transcende ses compostions fascinantes offre à l’auditeur l’apaisement qu’il souhaite à ses patients. Hicks and Figuri Navaja, Sayonara Muchacho, A Scent of Ruins Herzfeld records hrzfld.com

Les disques de Hicks and Figuri sont en vente à la Vitrine Chicmedias. 14, rue Sainte-Hélène


Culture

Actus

La culture en bref.

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« Reconnecter le corps et l’esprit »

Les opéras de la saison de l’OnR (à Strasbourg, Colmar et Mulhouse)

02.11 -> 28.11

Lakmé (Léo Delibes)

Par Emmanuel Dosda / Photo Klara Beck

03.12 -> 12.01

Le Journal d’Hélène Berr (Bernard Foccroulle)

Alain Perroux, directeur de l’Opéra national du Rhin, a programmé une saison qui esquisse les contours d’un possible monde meilleur à construire collectivement. Danse, musique, théâtre, chant, costumes et décors glorifient à l’unisson émotion et réflexion sur fond de récits mythologiques réinterrogés.

De quel « autre monde » rêvez-vous ? Mon utopie personnelle ? Je rêve de vivre dans un monde sans frontières, qu’elles soient politiques ou esthétiques, de classes ou de genres… Dès ses origines il y a quatre siècles, l’opéra fait cette tentative d’entremêler les disciplines. Historiquement, l’opéra a cette dimension ­utopique, celle de rassembler différents arts en un seul afin de ressusciter la tragédie grecque en se faisant le reflet du monde dans toute sa complexité. Aurions-nous encore besoin d’opéra dans un monde parfait ? Oui, même si nous vivions éloignés des grandes crises qui traversent notre époque ! L’opéra, entre calme et tempête, a un rôle à jouer : c’est un moment de pause dans le quotidien, une oasis permettant la contemplation. C’est important de se laisser remplir, absorber par les émotions qu’il procure. On n’est jamais passif à l’opéra, on ne fait pas que s’échapper grâce à des œuvres qui ne sont pas juste un opium. Olivier Py dit que « le théâtre nous met en état de penser ». L’opéra nous montre les utopies possibles et nous met en mouvement, il réconcilie le corps et l’esprit qui ont été totalement séparés par notre culture judéo-chrétienne.

05.02 -> 10.03

Polifemo (Nicola Porpora) création française Don Giovanni aux enfers (présenté en septembre dans le cadre de Musica) ouvrait la saison en faisant du cut-up opératique se référant à une quarantaine d’œuvres… Simon Steen-Andersen a puisé dans 400 ans d’opéras, de Monteverdi à Prokofiev en passant par Rameau, Verdi, Berlioz ou Wagner. Il ­rassemble 40 opéras et mélange les références : à la techno, la culture télévisuelle, l’opérette… Ce spectacle s’adresse à tous les publics. L’enfer, le paradis, le bien, le mal… Ce thème est-il vraiment d’actualité ? Oui, car il n’y a pas de manichéisme et SteenAndersen se moque de cette conception : même le démon a la spleen car plus personne n’y croit, il est « démonétisé » ! La question lancinante est celle de la vie après la mort, sujet universel et donc actuel. Guercœur d’Albéric Magnard n’évoque-t-il pas le concept de paradis ? C’est LE temps fort de cette saison, qui raconte tout autre chose que le bien opposé au mal. Magnard (1865-1914) est très injustement méconnu. Il était progressiste, féministe – dans Guercœur il n’y a pas de Dieu mais des Déesses –, dreyfusard, laïcard… et c’était une vraie tête brûlée ! Le héros de son opéra quitte le paradis pour retourner sur terre et achever son œuvre utopique. Il faut évoquer Lohengrin de Wagner dans lequel la société frémit en attendant l’homme providentiel entre espoir et mélancolie, Lakmé qui raconte l’amour impossible, dans une Inde fantasmée, d’un couple quittant le monde réel pour s’inventer un monde à eux ou encore l’opéra baroque Polifemo. Dans cette pièce, le berger Acis se métamorphose… en fleuve. Tous ces opéras décrivent des mondes imaginaires et donnent des perspectives vers lesquelles tendre. Ce faisant, ils nous aident à avancer.

18.02 -> 20.04

Les Fantasticks (Harvey Schmidt) 10.03 -> 10.04

Lohengrin (Richard Wagner) 28.04 -> 28.05

Guercœur (Albéric Magnard) dans le cadre du festival Arsmondo Utopie 11.06 -> 30.06

Norma (Vincenzo Bellini)


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Actus

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Jean-Marc Caimi et Valentina Piccinni, Cathédrale, Strasbourg, 2023

Exposition Cathédrale → 12 novembre La Chambre la-chambre.org Par Emmanuel Dosda

À La Chambre, quelques têtes ne nous sont pas inconnues : Geneviève et Robert se roulant une galoche, le photographe Benoît Linder faisant l’ours mal réveillé ou Marie de Kaleidoscoop dans l’ancienne Cave à vins de la Coop. Les images de Jean-Marc Caimi & Valentina Piccinni montrent surtout un Strasbourg des marges, des quartiers périphériques, de l’underground. Cette année, durant une résidence printanière, le duo romain alerte a parcouru la cité, parfois aidé par des « fixeurs », se rendant autour de la « Cathédrale » (titre donné à l’expo) ou du Conseil de l’Europe, mais aussi au Polygone, au Port du Rhin, au Wagon Souk où dans un squat du Neuhof. Des visages (parfois familiers comme celui de Roger Siffer de La Choucrouterie) et des parcelles de ville. Un ensemble de photographies qui « vise à mettre en lumière l’essence humaine qui se cache dans les replis du paysage urbain », selon le tandem italien donnant une vision archi-brute et hyper-panoramique de Strasbourg.


© Herve Veronese

TNS Théâtre National de Strasbourg 03 88 24 88 24 | tns.fr | #tns2324

Radio live − La relève

Amélie Bonnin, Aurélie Charon 7 | 18 nov

HISTOIRES D'OBJETS, AU COEUR D'UNE DEMARCHE PHOTOGRAPHIQUE

2 / 11 / 2023 > 22 / 12 / 2023

RETIRER TOUT CE QUI N’EST PAS GIRAFE E S PA C E C O L L A B O R AT I F D É D I É À L A VA L O R I S AT I O N D E C O L L E C T I O N S P R I V É E S

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Actus

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Exposition DÉVALER 20 → 29 octobre Sainte-Marie-aux-Mines Entrée libre 20 → 22.10 + 27 → 29.10

devaler.fr Par Emmanuel Dosda

Essayez de vous dépêtrer d’un monologue de Michel Bedez sur le Val d’Argent dont il est raide dingue et intarissable ! Impossible, tant il est habité, marabouté par la vallée… Christophe Urbain, autre instigateur de « DÉVALER », parcours d’art contemporain se greffant sur le festival C’est dans la vallée, y possède une habitation, une fermette où il passe tous ses week-ends, voire plus. Ce photographe qui archive le festival de Rodolphe Burger depuis quinze ans a récemment fait des images d’une des mines de la vallée et ses aveuglants « trous de lumière ». Il a également réalisé une brûlante série d’escarbilles, ces petits phœnix de bois incandescent s’évadant vers le ciel lorsqu’on fait un feu de camp. Ces photos, tout comme les idoles païennes chargées de forces occultes vosgiennes de Michel Bedez seront exposées à l’occasion du circuit que le duo a initié. Il s’agit d’une exposition éclatée en une dizaine de lieux de Sainte-Marie, conviant une quinzaine d’artistes originaires et/ou inspirés par le territoire. Nos amis Michel et Christophe ont ainsi invité des plasticiens que nous affectionnons très particulièrement : StéphanieLucie Mathern, Hervé Bohnert, Naji Kamouche, Christophe Meyer ou Gérard Collin-Thiébaut. En complicité avec le festival C’est dans la vallée, 19 → 22.10, qui rend hommage à l’immense Rachid Taha. cestdanslavallee.fr


Anna Haifisch, The Artist, 2021 © Anna Haifisch


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Actus

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Photo Gilles Rondot

Danse Carte blanche à Étienne Rochefort 07 → 09 novembre POLE-SUD pole-sud.fr Par Fanny Laemmel

Popping, krump, hip-hop investiront cet automne la scène de POLE-SUD avec une carte blanche à Étienne Rochefort, artiste associé à POLE-SUD depuis 2020. Le chorégraphe aux inf luences hétéroclites (arts graphiques, cirque, magie, cinéma, musique rock, skateboard…) mettra la danse urbaine à l’honneur, avec des créations de ses interprètes : Oxymore de Maxime Cozic (7 et 8 novembre), un duo détonant et poétique, et Blind de Hendrickx Ntela (9 novembre) mettant en scène cinq krumpers autour de la question de l’aveuglement des citoyens. La première pièce sera précédée de la diffusion du film documentaire Broken Mirrors d’Othmane Saadouni, sur le travail de création en danse à

travers le regard et le vécu de ses jeunes interprètes. En décembre, c’est Focus, la nouvelle pièce d’Étienne Rochefort, qui sera sur la scène de POLE-SUD. Les éléments du spectacle auront été co-construits avec des danseurs amateurs de danses urbaines à partir des singularités et de l’histoire de chacun. Le chorégraphe bouclera ses quatre années d’artiste associé en musique avec un DJ en clôture de la représentation du 9 décembre.


STRASBOURG

FOIRE D’ART CONTEMPORAIN ET DE DESIGN 24-26.11.2023 PARC DES EXPOSITIONS / HALL 2 & 3 ST-ART.COM


Actus

Performances Premières, la suite 10 → 18 novembre Le Maillon maillon.eu Par Aurélie Vautrin

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Huit ans après la dernière édition du festival Premières, le Maillon organise un focus intitulé « Premières, la suite » en reprenant le principe de feu son grand frère : offrir la scène aux futurs talents européens. Une nouvelle version qui pousse le curseur un peu plus loin, l’idée étant de faire également de cet événement un lieu d’échanges entre professionnels et spectateurs… Présenter les œuvres de jeunes artistes, tout en organisant rencontres et débats pour imaginer le futur du spectacle vivant – en termes de critères de production et de

diffusion éco-responsables notamment, le tout dans le contexte de mondialisation culturelle et d ­ ’urgence environnementale que l’on sait. La Taïga court, mi vida en tránsito, Radvila Darius, fils de Vytautas, Sauvez Bâtard et EN VOL : cinq propositions très différentes les unes des autres, dans leurs sujets (l’exil, l’aveuglement d’une société, l’histoire d’une nation, la fin d’un monde…) et leur traitement (performance, installation artistique, vidéo, spectacle musical…), mais toutes radicalement engagées, sauvagement puissantes et furieusement poétiques.

La Taïga court, Antoine Hespel / Collectif La Volga © Jean-Louis Fernandez

Culture


© VINCENT LAPPARTIENT

Concert Ex Machina de l’Orchestre national de jazz ONJ Records → 11 novembre Cité de la musique et de la danse de Strasbourg jazzdor.com onj.org

05 DÉC 20:30 + 06 DÉC 20:30 RÉGINE CHOPINOT « top » ARTISTE ASSOCIÉ 2020 > 2023

« Ex Machina propose une aventure artistique singulière qui établit de nouvelles connexions entre les humains et les machines dans les domaines de la composition et de l’improvisation », affirment Frédéric Maurin (directeur artistique de l’ONJ) et Steve Lehman (saxophoniste et compositeur américain), à l’initiative de ce projet mêlant orchestre bien humain et intelligence artificielle pour se plonger dans l’« expérience d’une immersion sonore inouïe ». L’Orchestre national de jazz, en collaboration avec l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), a conçu un répertoire impressionniste aux couleurs « soleil couchant » faisant rimer ordinateur et synthétiseur, marimba et tuba, percussions et imagination, acoustique, électronique, rythmique, asymétrique et cinématique. Harmonies spectrales et psychoses hitchcockiennes. Réflexion et impulsion.

© GILLES RONDOT

Par Emmanuel Dosda

08 DÉC 20:30 + 09 DÉC 19:00 ÉTIENNE ROCHEFORT Focus

POLE-SUD.FR

+33 (0) 3 88 39 23 40 / 1 rue de Bourgogne 67100 Strasbourg


Culture

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Radio Live - la relève © Hervé Veronese

Théâtre Radio live – La relève 07 → 18 novembre Théâtre national de Strasbourg tns.fr Par Aurélie Vautrin

Dix ans après le projet Radio live, Aurélie Charon et Amélie Bonnin rebranchent leur micro pour Radio live – La relève, nouveau cycle de récits de vies du monde entier, présenté en direct sur scène et en images projetées sur écran géant. Dans le projet original, une cinquantaine de jeunes de plus de trente nationalités parlaient de leurs histoires, de leur vie, de leur désir de changement et de leur engagement. Aujourd’hui, Radio live − La relève renouvelle l’expérience en mêlant également les générations, avec des participants de six à quatre-vintg-cinq ans. Certains étaient déjà présents dans le premier opus, d’autres non, et chaque soir, deux personnes sont invitées sur scène par Aurélie Charon à prendre la parole librement, témoigner, raconter leur parcours, leur évolution – qu’elles viennent du Rwanda, de Syrie, de France, de Bosnie, ou d’ailleurs. Un dialogue complété et nourri en direct par les films d’Amélie Bonnin, réalisés sur le vif pour illustrer leurs lieux de vie, faire intervenir leur entourage. Enfin, à la parole et aux images vient s’ajouter la musique jouée en live sur scène, nouveau facteur d’émotions en tout genre, rires, larmes et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. On en sort rarement indemne.


Atelier La Bîhe, créatrice textile © Gauthier Dietschi

Salon Résonance[s] 10 → 13 novembre Nouveau Parc des Expositions de Strasbourg salon-resonances.com Par Aurélie Vautrin

Après avoir fêté ses dix ans l’année dernière avec plus de 20 000 visiteurs, le salon phare des métiers d’art en France reprend ses quartiers à la mi-novembre au Parc des Expositions. Bijoux, luminaires, déco, sculptures, mobilier, accessoires de mode, arts de la table, arts graphiques… 180 créateurs contemporains triés sur le volet viendront cette année vous présenter leur travail, et pourquoi pas déclencher un coup de cœur à quelques semaines du grand charivari des fêtes de fin d’année. Ici, tout est artisanal, les pièces sont uniques ou presque, les artistes sont reconnus ou des pépites à venir, fine fleur du made in France ou avant-garde européenne. Une chasse au(x) trésor(s) agrémentée d’une programmation variée de conférences, démonstrations, ateliers et autres projections, Résonance[s] ayant à cœur d’être également un lieu de rencontres, de réflexion et d’échange. C’est aussi l’occasion de (re)découvrir les œuvres colorées de l’artiste Claude Como, invitée d’honneur d’exception, sans oublier une exposition collective thématique, « Trés[or] noir », déjà présentée en septembre 2023 à la galerie Decorde à Strasbourg.

Morceaux choisis, L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace ZUT Hors-série 20x26 cm | 276 pages | 35 € ISBN 978-2-490843-22-0 « Le best of fait main, indispensable pour courtcircuiter la grande distribution. » Winston Churchill

chicmedias éditions La Vitrine chicmedias 14, rue Sainte-Hélène — Strasbourg

shop.chicmedias.com


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Concert Les inouïs du Printemps de Bourges

Exposition ST-ART – Foire européenne d’art contemporain et de design

18 octobre

24 → 26 novembre

Espace Django espacedjango.eu

Vernissage le 23.11 Nouveau Parc des Expositions de Strasbourg st-art.com

Par Aurélie Vautrin

Par Fanny Laemmel

Les inouïs du Printemps de Bourges ont depuis longtemps démontré leur appétence à découvrir les pépites du surlendemain en matière de musiques actuelles ! C’est donc avec un intérêt non dissimulé que l’on suit chaque année le tourbus des lauréats à travers cinq villes de France (jusqu’au 14 novembre) – sorte de baptême du feu tout habillé dans le grand bain des grandes tournées. D’autant que cette année, le premier arrêt se fait à l’Espace Django, avec non seulement les deux lauréats 2023 – Brique Argent et Demain Rapides – mais aussi les Strasbourgeois de Cheap House, révélations 2020 dont les impros techno-jazz sans machines sont encore dans toutes les têtes. De quoi piquer au vif notre curiosité…

Focus local pour ST-ART, la foire d’art contemporain strasbourgeoise ! La SAAMS (Société des amis des arts et des musées de Strasbourg) fête ses 190 ans avec une rétrospective du prix Théophile Schüler qui récompense des artistes de moins de 35 ans résidant en Alsace. Sur 140 m 2, une vingtaine d’artistes ayant reçu le prix livreront leur interprétation de La Belle Strasbourgeoise exposée au musée des Beaux-Arts. La dame remixée à l’imposant chapeau souffle, elle, ses 320 bougies. Autre acteur de la région, Apollonia a choisi de présenter l’œuvre de Marco Barotti, MOSS, actuellement visible dans le jardin médiéval du musée de l’Œuvre Notre-Dame. L’installation vivante, composée de mousse végétale et de données numériques sur la qualité de l’air, questionne l’impact humain sur l’environnement. Comme chaque année, ST-ART s’ouvre aussi vers d’autres horizons avec 46 galeries présentes, de France et d’autres pays d’Europe.


La « Grande Salle »,

Un nouvel espace d’arts et de cultures à Strasbourg.

1re saison 2023/24 La part de l’autre

Saison Algérienne 10.01 → 18.03

Semaine de la Francophonie 17.03 → 27.03

Saison Japonaise 10.04 → 07.06

Entrée gratuite Ouverte du lundi au vendredi 14h à 17h ou sur rendez-vous 12 rue des Pontonniers | Strasbourg | 03 88 75 62 55

afstrasbourg.eu


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Will Tremper, Playgirl, 1966

Installation Time after time – Bertrand Gondouin

Festival Augenblick

19 octobre → 19 janvier

07 → 24 novembre

Petit cabinet du Pont de Pierre bertrand-gondouin.fr

festival-augenblick.fr

Par Aurélie Vautrin

Depuis plus de dix ans maintenant, le petit cabinet sur le pont du Faubourg de Pierre abrite des expos en toute genre, pourvu qu’elles soient audacieuses et chic et choc. Il faut dire que le lieu lui-même en aurait, des histoires à raconter : rappelons que, selon la légende, il fut tantôt poste de douane, poste de contrôle, chalet de nécessité, lupanar et pissotière pour hommes. Aujourd’hui, artistes et performeurs y exposent donc leurs œuvres, visibles de l’extérieur à travers la porte désormais vitrée de cet étonnant édifice. Et c’est au tour de Bertrand Gondouin d’y présenter Time after time, une installation photo et vidéo où passé et présent se télescopent, entre souvenirs intimes, mémoires personnelles et nostalgie partagée d’une époque révolue. Le tout en prenant pour ancrage l’intérieur de la piscine de la Victoire telle qu’elle était avant sa rénovation – un lieu chargé d’histoires hétéroclites pour les habitués du lieu. À travers photos et images animées, Bertrand Gondouin cherche non pas à restituer le bâtiment tel qu’il était, mais plutôt le souvenir qu’il nous en reste… Une sorte d’hommage à la piscine dans sa forme d’origine, invitant le passant à remettre en question sa conception de la mémoire et de l’expérience temporelle – ou comment le souvenir de notre passé, en constante évolution, influence notre perception du présent. Un conseil, si vous passez à l’angle du Pont de Pierre et du quai Finkmatt, plongez-y un oeil.

Par Fanny Laemmel

Le festival du cinéma germanophone est de retour pour nous faire découvrir, comme chaque année, une sélection de films d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse. On saute sur l’occasion car une partie sont inédits sur les écrans français. L’invitée d’honneur de cette 19e édition est l’actrice, réalisatrice et scénariste Margarethe von Trotta. Les fans de Fassbinder l’auront croisée dans quatre de ses films. La réalisatrice met à l’honneur les grandes femmes de l’Histoire avec trois biopics à découvrir dans la programmation : Rosa Luxembourg, Hannah Arendt, et son dernier long métrage, Ingeborg Bachmann – Reise in die Wüste. Présenté à la Berlinale, ce dernier retrace la vie de l’autrice et poétesse autrichienne. Le regard féminin au cinéma vous questionne ? Continuez sur cette voie avec le focus « Female Gaze » et ses quatre films de réalisatrices. En parallèle, une sélection de films questionnera le rapport entre musique et cinéma, avec un zoom sur un joyau oublié du cinéma européen : Playgirl (1966) de Will Tremper, « brebis galeuse de la nouvelle vague allemande » qui nous plongera dans un Berlin pré68. Enfin, la programmation qui compte une quarantaine de films proposera plusieurs courts et longs métrages destinés au plus jeunes – en VO bien sûr. Et tout ça dans une quarantaine de cinémas indépendants de la région !


« La honte n’a pas changé de camp, ceux qui dominent continuent d’en être fiers. Mais la solitude, c’est fini. » Le Voyage dans l’Est

Christine Angot | Stanislas Nordey 28 nov | 8 déc CRÉATION AU TNS

TNS Théâtre National de Strasbourg 03 88 24 88 24 | tns.fr | #tns2324

06.10.2023 – 04.02.2024

Aux temps du sida Jean-Michel Othoniel, Le Collier-cicatrice, 1997. Courtesy de l’artiste © Adagp Paris 2023 Graphisme : Rebeka Aginako

Œuvres, récits et entrelacs

MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN

© Matias Alonso Revelli

Christine Angot


Culture

Actus

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Anna Hulačová, Stuck in Bush, 2023 © Bruno Lopes

Exposition Anna, the Jester et les monstroplantes → 14 janvier CEAAC - Centre européen ­ d’actions artistiques contemporaines ceaac.org Par Aurélie Vautrin

Jusqu’alors, on connaissait surtout les monstro­ plantes comme étant les ennemies jurées de Jayce, conquérant de la lumière – celui qui devait retrouver son père pour sauver son temps et l’univers. On vous parle d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître (ou moins bien). Exit le Club Dorothée et le dessin animé des années 80, aujourd’hui, les étranges créatures hybrides, mi-plantes mi-machines, envahissent le Centre européen d’actions artistiques contemporaines pour « Anna, the Jester et les monstroplantes », une double exposition d’Anna Hulačová et Julie Béna. L’une est tchèque, l’autre française, toutes deux vivent et travaillent à Prague (ou pas très loin). La première réalise des sculptures figuratives en combinant matériaux naturels (argile, paille, cire…) et industriels (béton, métal) ; la seconde des performances tragico-burlesques sous forme de films et d’installations aux messages décalés, dans

lesquelles elle incarne un avatar portant collerette et tricorne – le fameux Jester (« bouffon » en français). Organisée pour célébrer les dix ans du programme d’échange Strasbourg ‹› Prague en partenariat avec la MeetFactory et l’Institut français de Prague, cette double expo façon fable écologique dystopique se penche notamment sur l’impact des pratiques agricoles intensives sur l’environnement et la biodiversité.



Culture

Actus

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Photo Abigaïl Auperin

Rencontre + Spectacle Hold-Up 21 20 autrices braquent la littérature érotique + Mujeres Arañas → 04 novembre Cité de la musique et de la danse biblideales.fr Par Aurélie Vautrin

Assistez à un hold-up up en direct, c’est ce que vous propose la Cité de la musique et de la danse au début du mois de novembre ! Mais attention, un braquage pas comme les autres, puisque programmé dans le cadre de « La Révolution au cœur », « détour » organisé par les Bibliothèques idéales – entendez par là quatre jours de rencontres, lectures et spectacles en tout genre. Les coupables du futur hold-up ? Maïa Mazaurette, Alexandra Cismondi, Nicole Mersey Ortega et Laure Giapoconi, toutes membres d’un collectif bien décidé à faire valser les tabous autour de l’érotisme dans la littérature, et surtout à valoriser désir et plaisir dans le féminisme. Car Hold-Up 21, c’est le titre d’un livre paru début octobre aux éditions Anne Carrière, dans lequel vingt autrices unissent leur voix pour évoquer la sexualité féminine, reprendre le pouvoir sur

leurs corps, et libérer la parole version female gaze. Le tout mis en images par Abigaïl Aupérin dans une série d’autofictions photographiques rappelant David Lynch et Guy Bourdin. Après la rencontre avec les autrices et l’artiste, vous pourrez assister au spectacle Mujeres Arañas, dans lequel trois femmes, un homme et un musicien flirtent avec le politiquement incorrect pour rappeler, puisqu’il faut encore le faire, le verbe haut et le poing levé, que nos corps nous appartiennent, plus que jamais et pour toujours. Viva la revolución !


LE MAGAZINE QUI SE PREND POUR UNE REVUE

Novo, unAbonnez-vous magazine éditésur parwww.novomag.fr Chicmedias et Médiapop. Abonnez-vous sur www.chicmedias.com ou www.novomag.fr Vous pouvez également régler par chèque adressé à Médiapop, 12 quai d’Isly 68100 Mulhouse Vous pouvez également régler par chèque adressé à Médiapop, 12 quai d'Isly 68100 Mulhouse ou Chicmedias 37, rue du fossé des Treize 67000 Strasbourg Novo est diffusé gratuitement dans les musées, centres d’art, galeries, théâtres, salles de spectacles, salles de concerts, Novo est diffusé gratuitement dans les musées, centres d'art, galeries, théâtres, salles de spectacles, salles de concerts, cinémas d’art et essai et librairies des principales villes du Grand Est cinémas d'art et essai et librairies des principales villes du Grand Est


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Le style

Édito sucré-salé Duo de regards perçants Vêture revisitée Faire un sans-faute Envoyer un pic en plein cœur

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Alice

Robe tube à col fraisé en satin smocké main, minaudière assortie à anse perlée.


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Perle Melba Zoom sur la collection de la jeune designer Prune Delon. Zut vous dit tout dans le portrait qui suit.

Photographe Théophile Davy Direction artistique Théophile Davy & Prune Delon Directeur lumière Nathan Labat Assistant lumière Gabrielle Nugues-Privat Post-production Emmanuel Van Hecke / Preview Makeup artist & coiffure Chloé Ballard Styliste ongulaire Ambre Dourneau Mannequins Alice, Margaux, Clarence Assistant styliste Isaac Manguele Producteur Théophile Davy Producteur exécutifs Théophile Davy,

Gabrielle Nugues-Privat, Nathan Labat Production Ana Studio


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Margaux

Pull en fourrure de mohair, collants imprimés et mules sanglées peintes à la main.


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Alice

Pull crop-top et sur-bottes en fourrure de mohair, mini-jupe portefeuille en faux cuir clouté.


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← Clarence

Hoodie en taffetas drapé, longue jupe en satin smocké, minaudière à anse perlée, collier visage en PLA peint à la main.

Alice →

Robe tube à col fraisé en satin smocké main, minaudière assortie à anse perlée.


Défendue par Victor Weinsanto qui lui prédit un avenir radieux dans le domaine de la mode, Prune Delon – fille de nos collègues zutistes Myriam et Alexis – a conçu un défilé de fin d’études ayant « forcé le respect » de Victor et toute la profession. Une vingtaine d’années et une fantastique créativité pour un destin que l’on devine formidable. Ensemble, plongeons dans la « pinacothèque imaginaire » de Prune. Style

Portrait

Par Emmanuel Dosda / Photo Théophile Davy

A bigger Elle a seulement 22 ans, mais semble en avoir le double, le triple. Son doux visage est celui d’une enfant, mais sa manière de s’exprimer, dans la vie comme dans ses créations, reflète une grande sagesse. Ultime preuve de maturité de cette jolie tête peroxydée bien sur ses épaules : se laisser le temps d’apprendre, de découvrir le monde de la mode, ses maisons... et ne pas se jeter dans la gueule du buzz. Lors de la dernière Fashion Week, les élèves de sa promo de l’Institut français de la mode (IFM) à Paris étaient conviés, comme chaque année, à présenter leur travail. Une trentaine d’étudiants, six silhouettes par diplômé. Une durée totale d’une heure devant 600 invités triés sur le volet. Parmi eux, un certain Victor Weinsanto que la presse et les stars s’arrachent, de Madonna qui porte ses tenues à « Monsieur Gaultier », son mentor. La signature de ce créateur de 29 ans, qui a ouvert la Paris Fashion Week printemps-été 2023 ? Des vêtements déstructurés portés par des modèles qui n’entrent pas dans les cases étroites et habituelles de la mode. Des imprimés flashy, des motifs faisant des clins d’œil à ses origines alsaciennes, une pincée d’esprit queer, un soupçon d’impertinence, voire d’outrance (il est fasciné par les cagoles) et un grand respect pour ses pères (Gaultier, Mugler…). Aussi, Victor sait s’entourer : dans son cercle d’amitié, on trouve la

splash comédienne Philippine Leroy-Beaulieu (Emily in Paris), le génial créateur Charles de Vilmorin ou, même, les légendairement kitsch Pierre et Gilles. Smock on the water Prune fut sa stagiaire assistante designer l’été dernier. Pourtant, ça n’était pas gagné d’avance… Victor Weinsanto, honnête, se souvient : « Son portfolio n’était pas à la hauteur de ses talents, mais lorsque je l’ai reçue en entretien, j’ai eu un extraordinaire feeling ! Ses cheveux colorés, son look, son attitude… Je l’ai tout de suite a-do-rée ! » Le défilé de fin d’année de Prune selon Victor ? « La définition même du cool en 2023 ! » L’un et l’autre partagent un féroce appétit pour le monde qui les entoure. Victor affirme avoir des influences hétéroclites qui dépassent largement la couture. « Je peux être émerveillé par la démarche de Marina Abramović comme par le jardin versaillais de Le Nôtre pour des détails, des idées de broderies. » De même, Prune, dont Victor salue la « grande justesse » de propos, évoque une « pinacothèque imaginaire » où l’on trouve Louise Bourgeois, Alice Neel, Miriam Cahn, Marlene Dumas ou Claude Monet. Ce goût prononcé pour les arts plastiques et picturaux se retrouve dans son travail de fin d’études. Comme une peintre, elle réalise des grands formats qu’elle scande, digitalise et imprime sur tissu. On admire ses

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Weinsanto lookbook SS24 — Collection A perfect day Photos Kevin Drelon

Victor Weinsanto — Portrait par François Quillacq

plissés très serrés à la main, poussés à l’extrême lorsqu’elle leur donne un effet gaufré, « smocké ». Ainsi, avec ses silhouettes, on passe d’un collant à un pull oversize, du « longiligne à l’explosif ». Prune a imaginé son défilé comme « une fresque narrative » avec des figures de yétis des marais, de Narcisses des temps modernes ou de sirènes à la super dégaine dans une fusion de couleurs, de dégoulinures textiles et autres « collages iconographiques ». Comme Prune a les idées larges mais bien claires, hors de question de lancer sa griffe du jour au lendemain. Il faut se former techniquement, continuer à potasser, persévérer pour saisir les codes du milieu. Elle aurait tant aimé annoncer la nouvelle à son papa qui vient de nous quitter : la jeune femme a obtenu le graal, un stage de six mois dans une maison de renom, Schiaparelli. Elsa Schiaparelli, fondatrice de la marque, est notamment la créatrice du parfum Zut… en hommage à l’iconoclaste cercle littéraire des Zutistes du xixe siècle ! De la haute couture provoc’ qui dit zut aux conventions corsetées. Du cousu main pour Prune. Alexis, tu peux être fier. bafashionshow.ifmparis.fr/etudiant/ prune-delon @prunedln weinsanto.com


Ipsae 35, quai des Bateliers Strasbourg 03 88 52 13 55


Style

Femme

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Par Myriam Commot-Delon

Zut. Le dressing.

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Natures mortes Photos Alexis Delon / Preview Set design Myriam Commot-Delon

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1— Boucles d’oreilles Trombone en perles et or blanc Eric Humbert. eric-humbert.com 2— Cardigan zippé à motif jacquard piedde-poule Closed chez Marbre. marbre-strasbourg.com 3— Sneakers Curb (disponibles en ­plusieurs couleurs, pour femme et homme) Lanvin chez Ultima. ultimamode.com


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Style

Femme 1— Mocassins Noua en cuir de veau à point de feston contrasté Chloé chez Ultima. ultimamode.com

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2 + 3— Sac Pecten en cuir de veau Baranil® tanné à Barr, fait main à Strasbourg, Iner. Robe midi en velours frappé, les deux chez Ipsae. @ipsae_strasbourg

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Le café infusé à froid Boisson à la popularité grandissante, le café est infusé à froid pendant 24 heures. Servi glacé, il est d’une incroyable fraîcheur et offre des arômes délicats, sans aucune amertume ! À déguster sans sucre !

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Qui sommes nous ? Omnino est une micro-brûlerie alsacienne créée en 2017 qui participe à la démarche du « café de spécialité » en France. Omnino s’adresse aux curieux, aux épicuriens et aux consommateurs engagés. Son équipe est animée par des valeurs de minutie, de convivialité, de sincérité et œuvre pour l’émergence d’un art de vivre à la française dans l’univers du café.

Venir nous voir ?

la bouteille Pour déguster en solo, en famille ou entre amis, à la maison ou partout ailleurs, en une fois ou par petite dose.

Omnino c’est cinq adresses entre Strasbourg et Mulhouse.

le bib Pour remplacer ou compléter le cubi de rosé, service pratique par robinet.

CAFÉ-BOUTIQUES L’Escabeau - 17 rue des drapiers, Strasbourg

Belles Rencontres - 6 rue du Renard-Prêchant, Strasbourg Une Belle Étape - 7 rue de l’Arsenal, Mulhouse CAFÉ-OASIS Le Kiosque - Place Saint-Pierre-le-Vieux, Strasbourg CAFÉ-TROQUET Les Arcades, café-troquet - 17 Avenue du Maréchal Foch, Mulhouse

omnino • lesarcadescafetroquet

omnino.fr

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Femme

92 Photo Alexis Delon @Preview

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Style

Femme

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1— Veste en cuir d’agneau, collection AH23 Tagliatore chez Revenge Hom. revenge-hom.com

3— Escarpins Punk à bride cheville Alexander McQueen aux Galeries Lafayette. galerieslafayette.com

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Homme + Design

Sans faute

Par Myriam Commot-Delon

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Assemblages de saison, pour réviser sa grammaire vestimentaire et l’escorter de quelques pièces mobilières. Natures mortes Photos Alexis Delon / Preview Set design Myriam Commot-Delon

Photo Thonet — thonet.de

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1— Blouson en fausse fourrure, DSquared2 chez Ultima Homme. ultimamode.com 2— Lampe de table Akari 9A (1951), design Isamu Noguchi, Vitra chez Galerie Fou du Roi. fouduroi.eu 3— Montre TAG Heuer Carrera, Chronosprint x Porsche. Chronographe automatique, 42 mm, acier et bracelet en cuir de veau TAG Heuer. edouardgenton.com

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← Mais qu’est-ce que Cesca ? On la dirait suspendue. Conçue par Marcel Breuer vers 1928, la S64 (mais son petit nom est Cesca, en l’honneur de Francesca, la fille de Breuer) est produite par Thonet depuis 1930. L’inspiration du maitre ? L’étude de sa première bicyclette, « un produit fini » qui n’avait fondamentalement pas changé depuis sa création. L’idée ? Marcel Breuer voulait faire des meubles transparents, confortables et faciles à déplacer : « J’ai pensé que cela pouvait être possible avec des tubes d’acier. » Quelques tubes métalliques courbés « comme des macaronis » plus tard, escortés de cannage en osier, et la Cesca fut. Chaise Cantilever S64, différentes finitions disponibles, Thonet. À découvrir dans le nouveau showroom decoburo.

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Homme + Design

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1— Manteau à motif pied-de-poule en laine vierge et cachemire. Collection AH23 Tagliatore chez Revenge Hom. revenge-hom.com 2— Table de repas Unique en bois massif de Samanea saman et résine transparente, piétement en acrylique transparent. Pièce originale, numérotée et de conception artisanale Mobilier de France. mobilierdefrance.com

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Homme + Design

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Photo William Henrion / Preview

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1— Lunettes solaires modèle 5517, collection capsule Opportunity à monture composée d’un mélange inédit d’acétate, de mélaniné et de pierres, Clément Lunetier. clementlunetier.com 2 + 3— Blouson en cuir suédé Paul Smith et baskets basses Vintage Sneaks Rick Owens, les deux chez Algorithme La Loggia. algorithmelaloggia.com 4— Miroir peint à la main, design Signe Kejlbo, AYTM chez Home Contemporain. homecontemporainstrasbourg.fr

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Joaillerie

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Par Myriam Commot-Delon

À-pic

L’iconique collection Antifer de Repossi fête cette année ses 10 ans et nous aimante toujours aussi follement avec son design minimaliste au tracé tendu. Gaia Repossi, la directrice artistique de la maison, envisage la joaillerie comme un « art à porter ». Son vade-mecum ? Élaborer des systèmes et des collections permettant un très large éventail de variations, en s’appuyant toujours sur une solide culture artistique et architecturale, et bien évidemment sur le savoirfaire du joaillier de la place Vendôme. C’est le cas d’Antifer, une collection aux références pointues, empilées et alternées, nommée ainsi d’après le cap d’Antifer en Normandie et son paysage sculpté par l’océan, aussi surréaliste qu’acéré. S’y entremêlent une inspiration plus japonisante et une référence à l’emblématique logo du multimarque Dover Street Market de Rei Kawakubo et de son mari Adrian Joffe.

Pour célébrer ses 10 ans, Antifer s’est enrichi de trois nouvelles pièces Antifer Heart venant compléter la bague iconique : deux créoles et un sautoir versatile pouvant se transformer en bague ou s’accrocher à ces dernières. Quand le cœur uni à la pointe, signature d’Antifer, atteint l’acmé de la pureté, insufflant au passage de nouveaux portés. Jacquot Joaillier Horloger 10, rue du Dôme jacquot-horloger.com repossi.com


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Style

Joaillerie

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Photos Alexis Delon / Preview

Cou(p) de cœur

« Jusqu’où porte le cœur ? »*

Eric Humbert 46, rue des Hallebardes erichumbert.com

Accroche-cœurs de la rentrée, ces diamants nous le font battre à tout rompre.

Empruntée au patrimoine culinaire alsacien, Bretzel est l’une des lignes cultes du joaillier Eric Humbert. Après sa variante Baby en or jaune ou blanc, ou sa version salée toute piquetée de brillants, cette dernière interprétation aiguise forcément le désir : après avoir perdu ses douces rondeurs, c’est entièrement pavé de brillants ou avec ces derniers dessinant un losange graphique qu’il nous pique en plein cœur.

*Marine Audet, poétesse québécoise

Famille de cœur

L’historique maison italienne Recarlo, réputée pour son savoir-faire de diamantaire, vient de faire son entrée chez Jacquot Joaillier. Des collections à mille facettes, où l’objet du désir est incontestablement la ligne Anniversary Love, d’un romantisme chavirant, avec sa taille brillant en forme de cœur, et ses diamants naturels et éthiques à l’extrême brillance. Jacquot Joaillier Horloger 10, rue du Dôme jacquot-horloger.com recarlo.com



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La table

Petits pois pas chichiteux Boucles persillées Pâté sans viande et mets carnés Raffinement à la française et tapas sauce Texas Des assiettes végéniales

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Un nouveau souffle pointe à chaque rentrée le bout de son nez, telle la nouvelle coupe de cheveux des années collège – qu’on finit d’ailleurs par garder toute l’année. Plus raisonnables et pérennes que les résolutions irrationnelles du Nouvel An, ça donne quoi alors ces nouvelles bonnes décisions food post-été ? Texte et photos Sonia Verguet La Table

Chronique

Real renouveau

J’ai l’impression que le repos du corps et de l’esprit ressenti en vacances permet de prendre des décisions plus rapidement une fois l’automne arrivé. Une sorte de digestion de ce qu’on ne souhaitait plus mais qu’on n’arrivait pas à changer s’opère alors naturellement et nous fait prendre un nouveau virage illico presto, comme si une vague d’air s’emparait de nous. On est dans le vrai et ça fait sacrément du bien ! On n’achète désormais sa viande plus que chez Natacha Bieber ou ses collègues de la même trempe, fini les barquettes d’emballage dont on ne connaît rien des bestiaux. Passé le cap du robot ou du mortier (so easy !), on prépare soi-même ses pesto, tapenade, aïoli et autres agréments exquis de l’assiette, mille fois meilleurs et jouissifs à fabriquer que les versions toutes faites. Enfin, on retrouve l’envie de recevoir chez soi pour se raconter et entendre l’autre de manière bien plus riche qu’au restaurant. Car si la nourriture peut y être délicieuse, les saveurs, comme je vous le dis presque à chaque édition, ne suffisent pas à rendre un repas bon : chez soi, foule de choses qui ne se mangent pas contribuent à pimper ­l’assiette et ça, ça change tout ! Cet automne, les maîtres-mots sont simplicité et authenticité, pas de chichi en cuisine pour ne pas en faire un sacerdoce. On redonne sa place à la spontanéité : stop au quotidien entièrement programmé qui rend les choses scolaires et ennuyeuses. L’imprévu réveillera votre moi oublié et vous fera, nous fera, mieux nous retrouver autour de la table et enfin vivre pour de vrai ! Sans chichi La spontanéité des repas simples de cet été, préparés sans tours complexes en cuisine, a produit comme un reset sur notre cerveau beaucoup trop prévoyant et organisé : les tomates arrosées vite fait d’huile d’olive, le melon

coupé rapidos en tranches et les cuisses de poulet jetées natures au barbecue nous ont fait saliver comme jamais. Finalement, what else ? Conservons cette économie du travail des aliments, non seulement pour se la couler douce (et pourquoi pas ?), mais aussi pour savourer leurs arômes bruts qui sont tout aussi bons natures que très – trop – travaillés. Pour obtenir le meilleur du goût des aliments, il va de soi que tout résidera dans le choix desdits produits. Leur saisonnalité et leur qualité garantiront un plaisir en bouche immédiat, sans accompagnement, marinade ni sauce à prévoir.

Recette à la cool • Jetez, non plus sur le grill mais dans le four, les légumes entiers ! • Oubliez-les à l’intérieur entre 45 minutes et une heure suivant leur consistance. Dans l’ordre : aubergines, poivrons rouges, patates douces, potiron ou butternut. Pour ces deux derniers, si vous avez un peu d’énergie, coupez-les en tranches épaisses et posez-les arrosées d’un filet d’huile sur la plaque. • Une fois cuits, coupez-­ les en deux pour les garnir d’un fromage type féta. Arrosez de fleur

de sel, d’huile (olive, noisette, sésame grillé, piquante pour manger le même légume différemment ; en automne il y a moins de diversité c’est l’occasion d’être audacieux), d’herbes ou d’épices. • Lancez une truite au four quelques minutes avant la fin de cuisson des légumes. Vous lèverez délicatement les filets comme si vous étiez en bord de mer. Tout ça presque sans avoir bougé le petit doigt, et ça n’en sera que meilleur !

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Adresses où manger pendant que l’autre sirote Petite faim

• Le Bardu (Cosmos) : petites assiettes déclinées de la carte du midi, garanties locales et de saison

10, place d’Austerlitz

3, rue des Francs-Bourgeois

• Café Lové : hot-dog décliné suivant l’humeur (comté, noix, potimarron…)

Grande faim

• La Pépinière : classiques alsaciens (grumbeerekiechle, munster au four) mais aussi lasagnes végé ou salade au poulet

10, place d’Austerlitz (Prévoir) l’imprévu Continuons à jamais d’être OK avec la surprise, elle est le moteur de notre créativité culinaire. Après avoir lâché un « et pourquoi pas ! » pour l’apéro à la maison, là, un mardi soir, avec vos voisins rencontrés devant le local à poubelles, vous vous rendez compte que vous n’avez rien dans votre frigo. Et pourtant tout se passera très bien. Bien mieux qu’une soirée organisée depuis une semaine, à finalement se forcer le jour J, un mal de tête ayant pointé le bout de son nez et votre sacro-sainte bonne éducation ne vous accordant pas le loisir d’annuler. Pour ne jamais être pris au dépourvu et toujours dire oui, allez chercher de bons produits que vous pourrez garder dans votre placard. Le plus dur sera de ne pas y toucher lors de vos soirées en solo devant une série.

Les indispensables de l’apéro-surprise

100 % spontanéité S’adapter à tout comme vous le faisiez pendant les vacances permet une chose des plus essentielles : rester vivant ! Rien de pire que la routine à table et les heures de dîner immuablement les mêmes du lundi au vendredi. S’autoriser des changements de programme – hors weekend – vous fera plus de bien que vous ne le pensez ! Oui, même quand vous vous levez le matin pour aller bosser. Non, la fatigue ne sera pas au rendez-vous, contrairement à la bonne humeur, car votre soirée s’est faite bavarde, heureuse et surprenante. Je ne vous dis pas de vous coucher pompette à 2 h du matin mais d’accepter toutes les invitations ! Elles peuvent être courtes, non alcoolisées et revigorantes, essayez pour voir. Dire toujours oui aux ami•e•s pour boire un coup avant de filer se pieuter à 23 h, on valide à 200 %. N’attendez plus jamais le week-end pour prendre du bon temps. Par la même occasion, dînez comme il se doit.

• Les petits pois façon tajine ou les haricots tarbais cuisinés.

• Cœur de Boutargue ou olives Kalamon.

• La sauce bolognaise ou les légumes à l’aigre-douce.

Épicerie Oh !

Mavrommátis

Natacha Bieber Boucherie

Au-delà des délicieuses gourmandises que vous allez collecter ici et là, ce sont tous les éléments non comestibles qui garantiront un repas inoubliable. Ce sont les anecdotes en lien avec le billet laissé sur la table du « Concert à soi » (expérimenté grâce au festival Musica) qui donnent le ton de l’apéro, le recueil de dessins Cacamaran de Guillaume Chauchat (éd. Gargarismes) laissé aux WC qui augmente l’entrée, la découverte que vous croyez offrir à vos hôtes d’un groupe de musique qu’ils détestent qui épice le plat, votre combat pour le retour du fuseau parce qu’il sèche dans la salle de bains qui fait rire tout le monde au fromage et l’assoupissement de vos ami•e•s dans le canapé qui adoucira le digestif.


Parce que rentrée rime avec végé, pleins feux sur les légumes, graines et légumineuses cet automne. Sélection d’adresses, recette, petites graines bien de chez nous. Zut vous aide à mettre un coup de frein à votre consommation carnée et à balayer les clichés sur la gastronomie veggie.

La Table

Dossier

Végénial

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Les graines du changement Dans l’assiette, elles apportent un taux de protéines qui flirte avec celui des viandes. Aux champs, elles cumulent économie d’irrigation et pouvoir d’enrichissement des sols. Pour les légumineuses, le futur s’annonce prometteur, tout comme pour les quatre agriculteurs de Graines d’Alsace, qui se sont érigés dans la région en pionniers de cette filière d’avenir. Par Corinne Maix / Photos Pascal Bastien

Cédric Steinle

Au bout du chemin de terre, à la sortie de Plobsheim, rien ne distingue la ferme de Cédric Steinle des exploitations agricoles du coin – en tout cas en ce début d’automne. Au printemps en revanche, quand commencent à pousser ses plants de lentilles, pois chiches et quinoa, la différence avec les traditionnels champs de maïs, blé, betterave, orge et colza saute aux yeux. C’est en 2020 que le dynamique trentenaire a commencé à diversifier sa production « pour l’adapter aux changements climatiques ». Fils et petit-fils d’agriculteurs, Cédric Steinle cultive ce bon sens paysan, qui lui dicte de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Une intuition renforcée par l’expérience de saisons difficiles, en raison des aléas climatiques. « La première année, j’ai planté un hectare de lentilles, de pois chiches et de quinoa, mais je ne savais pas du tout où j’allais. » Très vite cependant, il mesure les bienfaits de ces cultures. En fixant l’azote de l’air dans le sol, les légumineuses enrichissent ses terres, qui deviennent plus fertiles, et en pratiquant la rotation des cultures, plus besoin d’engrais chimiques. « Les graines poussent en 90 à 120 jours, sans irrigation, puis il suffit de les récolter à la moissonneuse-batteuse. Autant dire que la première année, j’ai été épaté par cette simplicité. » Ce premier pas prometteur lui vaut d’être repéré par l’Interprofession des fruits et légumes d’Alsace (IFLA) qui l’encourage à augmenter sa production. Plantes à croissance rapide Dopé par sa réussite et d’un naturel fonceur, Cédric Steinle convainc trois agriculteurs d’Eschau, de Plobsheim et de Nordhouse, qu’il connait de longue date, de le suivre dans l’aventure. Ensemble, ils investissent 400 000 € pour lancer leur SAS Graines d’Alsace. « On était fiers de faire bouger les lignes, d’être les pionniers de la filière légumineuses d’Alsace, mais la deuxième récolte a été catastrophique, gâchée par une grosse pluviométrie estivale. » Les conseils techniques de


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l’IFLA pour sélectionner des variétés précoces plus résistantes, avec une concentration élevée en protéines et de belles qualités gustatives, couplés à un soutien logistique pour lancer la commercialisation en circuit court, leur permettent de ne pas se décourager. En 2022, les quatre agriculteurs récoltent 25 tonnes de lentilles, 10 de pois chiches et 13 de quinoa. « Plusieurs articles et reportages sur notre aventure sont venus booster la demande. On ne s’attendait pas à ça ! » Lors de la Foire européenne de Strasbourg, leur stand Graines d’Alsace confirme les attentes du marché. « Les citadins sont très en recherche de produits locaux et d’une alternative à la consommation de viande. Ils sont aussi bien plus calés que nous sur la façon de consommer ces légumineuses », s’amuse Cédric Steinle. De la semence à l’assiette Pour développer la filière, les quatre pionniers ne ménagent pas leurs efforts. Après avoir récolté leurs petites graines dans les champs, ils les envoient en Haute-Marne, pour subir un tri sévère. Huit machines successives les débarrassent des cailloux, de la terre et des brindilles laissés par la moissonneuse, afin d’obtenir des légumes secs prêts à consommer. Une partie est conservée à l’abri de la lumière pour ensemencer la culture suivante. Le reste vient alimenter deux circuits de distribution distincts : d’une part les supermarchés alsaciens, qui proposent à la vente la gamme siglée d’une cigogne, empaquetée dans le Haut-Rhin ; d’autre part les magasins de proximité et les restaurateurs, qui disposent eux de la gamme en sachets kraft, conditionnée artisanalement sur place. Aujourd’hui, la structure agricole fonctionne comme une sorte de coopérative, avec l’élargissement de la production à quatre nouveaux agriculteurs, qui suivent un cahier des charges très strict et revendent la totalité de leur récolte en exclusivité à Graines d’Alsace. « En allant chercher des producteurs à 20 ou 30 kilomètres, on sécurise de potentiels aléas climatiques et on augmente nos volumes, sans transiger sur la qualité. » Résultat cette année : 70 tonnes de légumineuses récoltées. Le rendement restant cependant assez faible, Cédric Steinle et ses trois associés continuent de chercher à valoriser leur production, pour assurer un véritable revenu aux agriculteurs. Leur nouvelle piste de développement : la restauration collective locale. Intégré au Projet alimentaire territorial (PAT) de l’Eurométropole de Strasbourg, Graines d’Alsace devrait ainsi se retrouver l’an prochain dans les assiettes des cantines strasbourgeoises. Alors, si on en prenait de la graine ?

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La table

Dossier

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Notre sélection aux petits oignons On s’est creusé le citron pour vous dénicher en cette rentrée les meilleures adresses où manger végé à Strasbourg. Voici donc notre top 5 légumier où ramener sa fraise pour déjeuner ou diner. Et pour couper la poire en deux, on a même glissé dans notre sélection des restos qui raviront à la fois les fervents défenseurs d’un régime végétal et les mordus de cuisine carnée. Par Corinne Maix, Juliette Boffy et Tatiana Geiselmann Photos Christophe Urbain

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HARMONIE BOWL AND JUICE Ancré au Port du Rhin, sous la verrière de LA VALEUR SÛRE Kaléidoscoop, le tout nouveau café-resL’ANCRAGE CAFÉ 1 LE P’TIT NOUVEAU

taurant de la coopérative PUR COOP (aux manettes d’Origin, La Bouture et Paradise) a fait le pari d’une cuisine 100 % végétale, bio et locale, dans une ambiance mi-industrielle mi-culturelle. Derrière des intitulés comme « sandwich bretzel façon poulet curry », « pad thaï », « bœuf bourguignon » ou « hachis parmentier » se cachent de l’émincé végétal (soja, jacquier), du tofu et beaucoup de légumes, venus tout droit de l’îlot de la Meinau. À la barre, Marceau et Vincent, bien décidés à révolutionner nos papilles avec de la street food végétale. À la dégustation, les veggies applaudissent et les novices s’avouent conquis par cette cuisine pleine de saveurs. Coups de cœur pour les délicieux arancini, les focaccia copieusement garnies et le cookie bretzel. Les plats s’emportent au bureau, se dégustent en terrasse à l’ombre de la grande cheminée de briques, ou posé•e à l’intérieur à commenter la dernière exposition d’art. C.M. 5, rue de la Coopérative @ancrage_cafe

Dans une sélec’ d’adresses végé, obligation de parler d’Harmonie Bowl and Juice, ce petit écrin chaleureux du vegan et du sansgluten, niché rue Saint-Étienne. Installés depuis 2017, Ly Meylee et Quentin – elle naturopathe de métier, lui cuisinier – y proposent une cuisine gourmande et diététique, qui a su faire ses preuves auprès des Strasbourgeois. Misant sur le non-carné, le sans-gluten et le bio, ils parent leurs plats de saveurs asiatiques : le restaurant propose notamment d’excellents nori raw, une entrée composée de feuilles d’algues aux légumes fermentés avec avocat et graines germées. En plat principal : des bowls, aussi nutritifs qu’attirants, dont un réconfortant curry aux légumes de saison, parfait pour l’automne. En dessert, le cake du jour, accompagné d’un kéfir de myrtilles et graines de basilic ou d’un bon verre de vin nature. Petit bonus, l’endroit sera prochainement décliné place Saint-Étienne, option terrasse et petit déj’. J.B. 5, rue Saint-Étienne @harmoniebowlandjuice


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3

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AÏDA 3 NOTRE CHOUCHOU

DAMASQUINO 4 LE PLUS RAFFINÉ

ARUNDO LE JUSQU’AUImpossible de ne pas citer notre meil- L’adresse a changé, mais pas la cuisine. BOUTISTE leur repère de fins gourmets : Aïda, avec ses assiettes de tapas qui claquent sous la langue et réveillent les papilles. En cuisine, le chef Daniel Fierro, originaire d’El Paso, au Texas, twiste ses recettes de touches mexicaines : coriandre, chili, maïs, citron vert et haricots ne sont jamais très loin de ses mains d’orfèvre. S’il est surnommé « Butcher Danni » sur les réseaux, Daniel Fierro ne prépare pas que la viande à la perfection. Parmi la douzaine de tapas à la carte chaque soir, toujours un assortiment de petits plats végé, comme ce demi-brocoli snacké nappé de cheddar fumé et recouvert de filaments de poireaux frits, ou encore ces piments de Padrón boursouflés sur leur lit de purée de haricots rouges. Niveau présentation, on touche au sublime, au point qu’on ose à peine toucher les mini-assiettes disposées sur la table. Mais il serait dommage de ne pas s’en délecter, car les inventions de notre chef américano-strasbourgeois sont une claque gustative, aussi bien côté végé que carné. T.G. 7, place Saint-Nicolas-aux-Ondes @aida_strasbourg

Damasquino, le restaurant ouvert il y a trois ans par le chef Hussam Khodary et sa femme Rwaida, a déménagé en avril dernier dans la bariolée rue du Jeu-des-Enfants. À la carte, une courte mais pointilleuse sélection de spécialités syriennes, dont un assortiment de mezze végé. Nos favoris : la moussaka, sorte de ratatouille moyen-­­ orientale ultra fondante, avec de gros morceaux de tomates, courgettes et aubergines copieusement cuits à l’huile ; le mhammara, un dip de poivrons rouges et noix parsemé de graines de nigelle ; le moutabal, le caviar d’aubergine du Levant ; et bien sûr les « falafel de Proust » du chef. En dessert, on ne fait pas l’impasse sur le halawet al-­jibin, textuellement « douceur au fromage », mais qu’on pourrait traduire par « nuage », tant ce rouleau de semoule et mozza farci à la mascarpone et aux pistaches (oui, sur le papier ça peut paraître étonnant!) est léger en bouche. La meilleure adresse de cuisine moyen-orientale de Strasbourg selon nous, à picorer sur place ou à emporter, dans des bocaux Weck consignés. T.G. 33, rue du Jeu-des-Enfants @damasquino_traiteur

Il fallait oser la reconversion professionnelle et l’ouverture d’un restaurant au début du confinement ! Pari réussi pour Priscilla, qui a su insuffler à sa petite cantine vegan toute son énergie et son envie de choses saines et savoureuses. Au tableau : deux plats du jour et un dessert, préparés sous nos yeux et capables de nous faire oublier nos réflexes de mangeur•euse de viande. Saveurs, couleurs, épices évoquent les influences marocaines, tout comme la générosité des assiettes. Ce jour là : loubia – un mijoté de légumes marocain – et l’incontournable cake banane-­choco-beurre de cacahuètes. C’est frais, le plus possible local et toujours de saison – les beignets de légumes changent par exemple au fil des mois. À déguster sur une grande table esprit stammtisch avec sa banquette de coussins fleuris ou en terrasse dans ce bout de la rue Geiler, bien connue des gourmets. C.M. 19, rue Geiler @arun.do67


L’Art culinaire a une signature Depuis ¼ de siècle le restaurant "Au Cèdre", vous propose de déguster l’authentique gastronomie libanaise dans un cadre rempli de convivialité. Son Art culinaire est l’expression de goûts délicats et de mets raffinés ! On dit qu’il exprime beaucoup de sensualité, ou tout y devient subtil et voluptueux... Magnifique terrasse. Courant septembre 2023, découvrez notre nouvel espace privatisable d’une jauge d’une quinzaine de convives, pour une réelle escapade gourmande entre amis.

Le restaurant libanais de Strasbourg 1 Rue du Saint-Gothard à la Krutenau | 03 88 251 469 | au-cedre.com | |


La Table

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Balance ton spore Autodidacte et passionné, The Chef Tomy cartonne sur les réseaux sociaux en partageant ses (très) nombreuses recettes vegan. Ironie de l’histoire, il est fils de bouchers ! Alors pour se rattraper, c’est une recette de pâté (mais garantie sans viande) qu’il a décidé de nous livrer.

PRÉSENTE

Le Maharaja Une cuisine indienne traditionnelle avec de nombreuses options vegan, comme le dahl de lentilles corail (son plat favori). 15, quai des Bateliers @maharaja.strasbourg

30 recettes pour se régaler sans protéines animales !

Quand on souhaite végétaliser son alimentation, on manque souvent d’idées pour la cuisine de tous les jours. Thomas Loeffler, alias The Chef Tomy, a donc créé le livre qu’il aurait aimé trouver quand il est devenu vegan, avec des recettes salées et sucrées faciles, des alternatives végétales au steack haché, à la fameuse sauce bolognaise ou à la mozza que tout le monde adore. Pancakes coréens, curry de pois chiches, lasagnes, boulettes de lentilles à l’indienne, tarte au citron meringuée… des recettes classiques en version vegan aux plats plus originaux, vous n’avez plus qu’à tester et vous régaler !

Thomas Loeffler a arrêté de manger de la viande en 2019 pour inciter sa mère malade à modifier son alimentation, sans carence. Depuis, il s’est formé et a étudié l’impact de la viande sur le corps et l’impact de l’élevage intensif sur notre planète. Aujourd’hui, il est coach expert en nutrition végétale et crée des programmes d’accompagnement vers une transition végétale.

SAVOUR

PAR + DE

PETITS PLATS VEGAN

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Petits plats

VEGAN AVEC

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Régaler les abonnés En 2022, Thomas rentre en France avec l’envie de se lancer de nouveaux défis : « Personne ne me connaissait ici et pour apporter une certaine légitimité à mes ebooks j’ai décidé de faire des vidéos de mes recettes. » De TikTok à Instagram, le jeune chef débordant de créativité tente des associations et invente des recettes sucrées et salées qui subliment la cuisine végétale. Burger de patate douce, naans indiens, banana bread, pancakes aux courgettes ou curry de légumes... les recettes de Tomy en témoignent, la cuisine vegan est bien loin de se résumer à des salades ennuyeuses et des soupe insipides.

Les adresses fétiches du Chef Tomy

THOMAS LEOFFLER

P H O T O G R A P H I E S D E I L O N A C H O VA N C O VA

ÉE

380 000

GOURMANDS

63 3865 7 978-2-501-17930-0

10€90 Prix TTC France

www.marabout.com

Végéman Des sandwichs et des plats préparés avec du seitan (aliment à base de blé), pour un déj’ sur le pouce à prix ultra raisonnable. 18, rue des Bateliers @vegeman.stras Origin Coup de cœur pour ce coffee-­ shop végétal de la Grand’Rue et son vaste choix de snacks, pâtisseries et desserts vegan. Une merveille. 122, Grand-Rue @origin.coffeeshop.vegetal Le Beyrouth Des mezze libanais froids ou chauds, avec de multiples propositions vegan. À recommander les yeux fermés. 39, route du Polygone restaurant-beyrouth-strasbourg.fr

30 recettes

MARABOUT

À en croire son cursus, rien ne prédestinait Thomas à devenir The Chef Tomy, une référence sur les réseaux en termes de recettes 100 % vegan. Son diplôme d’ingénieur BTP en poche, le voilà qui s’envole vers la Colombie pour y suivre un master en business international. En parallèle de ses études, le jeune passionné de cuisine lance une petite affaire et concocte depuis son appartement des éclairs et autres douceurs vendues via les réseaux. « Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de demandes, pas seulement de la part de personnes vegan mais aussi de celles intolérantes au lactose, au gluten ou allergiques aux fruits à coque. J’ai voulu faire des pâtisseries que tout le monde puisse manger », raconte-t-il. Le boucheà-oreille fait rapidement son œuvre : Thomas se voit sollicité comme traiteur lors de grandes ferias et allie cette activité à l’écriture d’ebooks thématiques autour de l’alimentation végétale. Un comble pour ce fils de bouchers ayant grandi dans une maison où la viande s’invitait à tous les repas. « Lorsque ma mère a eu des soucis de santé, je lui ai lancé le défi de faire abstraction de la viande pendant deux semaines pour voir si une amélioration s’opérait, ça lui a changé la vie. On a fait ce défi ensemble et on n’en a jamais remangé depuis. »

The Chef Tomy

Par Emma Schneider / Photo Ilona Chovancova

pour se régaler sans protéines animales

MARABOUT

Thomas Leoffler, Petits plats vegan avec The Chef Tomy : 30 recettes pour se régaler sans protéines animales, éditions Marabout, 112 pages, 10 € 90

-> Pour découvrir

ses ­recettes en ligne, c’est sur Instagram, TikTok, Youtube et Facebook que ça se passe. Une seule recherche : The Chef Tomy


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Toasts au pâté végétal ·  300 g de champignons de Paris ·  120 g de noix ·  100 ml de lait végétal (ou d’eau) ·  1 c.c. de paprika fumé ·  1 c.c. de poudre d’oignon ·  1 c.c. de thym ·  1 c.c. de poivre ·  1 ou 2 c.c. de levure maltée ·  1 pincée de sel ·  4 tranches de pain de campagne

---> Découpez les champignons et faites-les revenir quelques minutes dans une poêle.

---> Transférez-les dans un mixeur avec

les autres ingrédients et mixez brièvement jusqu’à obtenir la texture désirée (attention à ne pas trop mixer, il est important de garder quelques morceaux).

---> Étalez généreusement le pâté végé-

tal sur le pain de campagne en décorant avec quelques morceaux de cornichon ou les herbes de votre choix.

---> Le pâté se conserve jusqu’à

une ­semaine au frais, dans un ­bocal ­hermétique.

Pour encore plus de gourmandise, remplacez les champignons de Paris par des pleurotes ou des shiitakés de la ferme de ­Francis Lang à Batzendorf (portrait à retrouver dans le Zut Haguenau & Alentours n° 15).


Ça bouge sous la coupole de la Brasserie Floderer. Avec l’arrivée du chef Alain Weiss aux fourneaux, le raffinement s’invite dans les recettes les plus iconiques de ce havre de la cuisine traditionnelle française. Par Tatiana Geiselmann / Photo Pascal Bastien La table

Actus

Belles nappées Les amateurs de bonne cuisine française connaissent déjà l’adresse depuis bien longtemps : la brasserie Floderer (anciennement Flo et encore plus anciennement Kirn) se renouvelle en cette rentrée 2023, avec l’arrivée d’un nouveau chef : Alain Weiss. L’occasion de redécouvrir ce restaurant emblématique de Strasbourg, niché dans l’étroite rue de l’Outre, à deux pas de la place Kléber et juste à côté du Crocodile. Le lieu à lui seul vaut déjà le détour, avec sa déco Belle Époque, sa coupole en verre Art nouveau, ses vitraux colorés, ses longues banquettes de cuir vert capitonnées et ses nappes blanches. Un cadre raffiné mais pas guindé, qui fait écho aux plats qu’on y déguste : tête de veau sauce Gribiche, saumon à l’oseille, filet de bœuf sauce béarnaise, les grands classiques de la gastronomie française, des recettes simples en apparence, mais qui ne sont bonnes que si elles sont parfaitement maîtrisées. Théâtre du bon goût Avec Alain Weiss aux fourneaux, la maîtrise ne fait pas de doute. Après 30 ans de carrière au Luxembourg et après avoir côtoyé l’ancien chef de cuisine du Crocodile, cet Alsacien d’origine est revenu au pays pour cultiver et faire perdurer le « patrimoine culinaire français traditionnel, hérité d’Auguste Escoffier ». Pour y parvenir, « des produits frais et uniquement du fait maison », notamment les sauces, la spécialité du chef qui y est particulièrement attaché. Pour élaborer la carte, il a aussi bénéficié de l’expertise d’un confrère anciennement aux commandes d’une auberge bien connue de la Neustadt, qui a apporté son savoir-faire et ses plats iconiques, comme l’escalope de veau milanaise, le filet de bœuf au poivre et son incroyable purée de pommes de terre, ou encore la terrine lotte et lard.

Les amoureux de fruits de mer se régaleront aussi des splendides plateaux proposés, avec homard, tourteau, langoustine, huitres (creuses, fines de claire et même Gillardeau). Enfin, le service en salle mérite lui aussi les honneurs : préparation minute du tartare de bœuf, découpage de viande et de poisson en direct, flambage... une véritable pièce de théâtre, qui nous replonge avec délectation dans la France du siècle passé. 8, rue de l’Outre floderer-strasbourg.com

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es recettes originales, au bon goût de miel, de beurre fondu, des épices aux nombreuses vertus et une alchimie d’ingrédients nobles : gingembre, citron, dattes, noisettes, baies de goji... Autant d’inspirations issues d’un savoir-faire artisanal pour faire naître des pains d’Amour, d’Orient, de Soleil, des Anges, des Délices...

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La Table

Actus

À L’AGENDA 18.10 ---> 22.10

Pop-up saveur Congo

Le restaurant La Graffateria et Stamtish s’associent pour un événement pop-up du 18 au 22 octobre prochain : une cuisinière d’origine congolaise s’invite durant 5 jours derrière les fourneaux de La Graffateria, pour concocter des planches apéro et des brunchs aux saveurs de l’Afrique. Réservation fortement conseillée ! La Graffateria 17, rue Déserte ---> 18.11

Une expo qui se mange MIAM ! le « festival à penser et à manger », qui questionne notre rapport à la nourriture et à tout ce qui tourne autour de la table, est de retour pour une seconde édition. Le thème cette année : nourrir à l’heure du changement climatique. Une question sur laquelle ont travaillé sept artistes, designers, chercheurs, graphistes et photographes, mais aussi un vigneron, une ­bouchère et un chef. Rendez-vous le 18 novembre à Garage COOP. Garage COOP 2, rue de la Coopérative

Les lundis 18 h 30 ---> 21 h

Distrib’ de paniers étudiants

Après une petite pause estivale, l’association de lutte contre la précarité alimentaire étudiante Cop1 reprend du service. Distribution gratuite de denrées alimentaires, mais aussi de produits d’hygiène tous les lundis entre 18 h 30 et 21 h dans le local du café Les Compotes, au Neudorf. Les Compotes 9, rue de Sélestat @cop1strasbourg

Les RAGOTS potins LES DU MARCHÉ des popotes

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Une fin chez Enfin

Par Tatiana Geiselmann

LIVRES À DÉVORER Il faut faire fi de sa couverture un brin désuète (pour ne pas dire ringarde) et se plonger dans ce nouveau livre de cuisine signé Daniel Zenner. Avec 24 recettes de pâtes, l’insatiable amoureux de la gastronomie alsacienne nous rappelle que notre cuisine terroir ne se limite pas qu’aux spaetzle ou aux knepfle. Une précieuse anthologie des recettes d’antan.

Daniel Zenner, Les pâtes en Alsace, éditions Images & Découvertes, 80 pages, 10 €

Un look plus contemporain pour ce livre de Floriane Dumen, styliste culinaire originaire de Wittenheim et exilée à Paris depuis plus de 10 ans. Cette petite-fille de restaurateurs rend hommage à l’art culinaire alsacien dans un mélange d’illustrations, de photos, de recettes, de portraits et de reportages. On adore la double page tuto pour apprendre à nouer les bretzels et la recette qui l’accompagne.

Floriane Dumen, Hoplà : Manger alsacien, autoédition, 126 pages, 24 €

Après deux ans à diriger les cuisines du restaurant Enfin, à Barr, et après avoir décroché sa première étoile au guide Michelin, le jeune chef Lucas Engel s’envole vers de nouveaux horizons. Charge à la maîtresse des lieux, Carole Eckert, de lui trouver un digne remplaçant, mais vu le talent de celle qui tenait il y a quelques années le Comptoir à manger à Strasbourg, on sait que la relève saura nous épater. Enfin, 2, chemin du Château-d’Andlau, à Barr

À vos paniers L’îlot de la Meinau vient d’ouvrir une toute nouvelle boutique dans le quartier Gare. Une petite échoppe où retrouver les fruits et légumes de la ferme urbaine, mais aussi une sélection de fromages, yaourts, bocaux et légumineuses. Possibilité aussi de récupérer ses courses en drive. Le comptoir de l’îlot 68, rue du Faubourg-National lilotdelameinau.fr

PERSONNALITÉ À SUIVRE Margot Millet, la reine des confitures À même pas 30 ans, Margot Millet a remporté cet été, lors des Confituriades 2023, le titre de championne du monde des confitures. Son pot gagnant : « Bonheur », un mélange abricots, fraises et poivrons ! Cofondatrice de la marque Poline avec son amie Marion, la jeune Alsacienne mitonne des recettes de confitures à base de légumes : aubergine-cannelle, fenouil-gingembre, patate douce-vanille. À tartiner sur du pain grillé ou pour agrémenter des préparations salées ! À retrouver à la chocolaterie Galler 2, rue des Pelletiers Ou sur leur site : poline.co


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Les escapades

À Freiburg, fuguons Au fond des bois, dormons dans du béton Avec les loups, dansons

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Photos Maris Mezulis

Les escapades

Séjour arty

Par Myriam Commot-Delon

BÉTON ARBRÉ ArtBau Designhotel Kastelbergstraße 19 à Waldkirch artbau-designhotel.de @bauart.artbau

→ 1h en voiture depuis Strasbourg


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L’arrière-saison, sous un brouillard qui s’évapore, sied si bien à la Forêt-Noire. De la Renaissance à Joseph Beuys ou Anselm Kiefer, la forêt germanique, symbole de l’identité nationale, n’a jamais cessé de nourrir l’imaginaire artistique allemand. C’est dans ce contexte extrêmement romantique, au cœur même de ce « paysage imaginé » que s’est posé l’ArtBau. Ce qui fait le charme et l’atypicité de ce lieu de repos idéalisé ? Un concept qui mixe design et artisanat, en employant des matériaux issus de la région. D’ailleurs ses propriétaires préfèrent utiliser le terme d’« expérience hôtelière » pour évoquer leur établissement. Et c’est sans compter son emplacement, à Waldkirch, le long d’une rivière située au nord de la ville dans une ancienne zone industrielle. Un point de chute stratégique pour aller découvrir Freiburg, histoire d’y chiner quelques bijoux vintage chez Etcetera (etceterantik.com), s’attabler à l’un des stands du marché couvert (markthalle-­freiburg.de) ou se glisser le soir venu dans une des tavernes locales. Sans oublier de visiter, au sud, l’éco-quartier Vauban, d’anciens bâtiments de caserne rénovés dans les années 90 en logements alternatifs qui font accourir tous les fadas d’architecture et de participation citoyenne.

Jacob Spegel

Point de départ idéal pour explorer le Bade-Wurtemberg et Fribourgen-Brisgau, l’ArtBau Designhotel à Waldkirch est le refuge parfait pour une escapade en Forêt-Noire. De quoi cultiver l’art de la pause dans une architecture minimaliste faisant la part belle à l’artisanat local. Tout ce qu’on aime.


Les escapades

Ici, architecture et nature n’ont aucune envie de faire chambre à part. Étroitement lié à la forêt primitive, ce havre contemporain s’appuie sur un contexte arborescent et contrasté, avec son rooftop et ses vastes vues qui mettent en scène le paysage, mais également sur l’existant : celui du cabinet d’architecture de Thomas Schindler et de leur bâtiment exemplaire inauguré en 1995, jouxtant l’hôtel, et avec lequel ils partagent un lobby design commun. Tout comme leur ancienne façade en tôle ondulée recyclée pour revêtir l’hôtel et qui s’étoffe au long du cheminement aléatoire de plantes grimpantes. À l’intérieur se déploient huit vastes chambres chapeautées de plafonds de béton brut. Dotées chacune d’un salon ouvert et de terrasses, on s’y sent d’emblée chez soi, séduit par le dialogue entre le mouchetage du sol en terrazzo (réalisé avec des cailloux polis du Rhin) et la douce chaleur des boiseries d’orme (issues également des environs) se muant en estrades pour mieux isoler l’espace nuit ou devenir tables et assises de canapés. L’avantage d’apporter autant de soin aux matériaux et d’intégrer le mobilier principal ? Une forte empreinte architecturale, intérieure et extérieure, ne nécessitant guère de rajouts inutiles. Tout y est. À cela s’ajoute le soin tout particulier accordé au linge de lit et aux matelas d’un confort inouï, fabriqués… en Forêt-Noire. Pour ponctuer l’ensemble, des tabourets en bois massif à la rusticité rigoureuse et des luminaires en acier, réalisés par le serrurier voisin. Quant à la palette chromatique, calquée sur le paysage environnant, elle a été judicieusement réveillée d’anciens tapis berbères du Haut Atlas marocain, dans lesquels furent confectionnés des coussins savamment placés dans les différents espaces. Tout comme les plantes vertes venant parfaire cet art de vivre bohème et contemporain aux multiples visages. Cerise sur la gâteau, le café Bauart attenant, ouvert sept jours sur sept, permettant de s’attabler en continu pour déguster quelques assiettées vegan et d’en profiter le week-end pour la pause apéritive. Une adresse confidentielle, cool et bienveillante, à moins d’une heure de Strasbourg, qu’on aurait envie de ne partager qu’avec ses amis proches.

Séjour arty

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Les escapades

Séjour arty

FUGUE La Forêt-Noire en toile de fond, entre biergarten, terrasse et boule de glace, on part à la recherche du beau le long des rigoles et des ruelles pavées.

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À FREIBURG → 1h en voiture depuis Strasbourg

Par Aurélie Vautrin

---> 24.03

Wilhelm Hasemann L’invention de la Forêt-Noire Musée des Augustins à Fribourg freiburg.de Dans l’imagerie de tous, la Forêt-Noire, la fameuse Schwarzwald, est un mélange de paysages idylliques, de grandes fermes à la toiture imposante, de randonnées dans une nature préservée – sans oublier l’image de ce chapeau à gros pompons, le Bollenhut, issu du costume traditionnel de la région. Eh bien, sachez que c’est notamment grâce aux tableaux, illustrations et cartes postales de Wilhelm Hasemann (1850-1913), que ce symbole a conquis le monde et marqué l’image de la Forêt-Noire jusqu’à nos jours. Présentée au musée des Augustins jusqu’en mars 2024, l’expo « Wilhelm Hasemann et l’invention de la Forêt-Noire » propose ainsi toute une série de dessins, de peintures et de photographies qui offrent une immersion totale dans l’œuvre de cet artiste, saxon d’origine, qui fut tellement enthousiasmé par la région et ses habitants qu’il s’installa au cœur de Gutach pour y fonder son atelier, et participa ainsi largement à créer cet imaginaire qui perdure encore aujourd’hui.

---> 23.06

Rico Weber Une idée de la réalité Espace Jean Tinguely - Niki de Saint Phalle à Fribourg mahf.ch Des installations électriques, des façades, des tuyaux, des gouttières, des câbles, des compteurs, des fenêtres, des bornes d’incendie… Le travail photographique de Rico Weber dans les années 70 a profondément marqué ce que l’on appelle désormais la « street photography », et par là même, l’urbex. Car celui qui fut toute sa vie durant (ou presque) le premier assistant de Niki de Saint Phalle est aujourd’hui considéré comme l’un des précurseurs du mouvement. Plasticien et photographe, il arpente alors les villes, les rues et les ruelles, pour voir dans le paysage urbain une réalité parallèle, faite d’assemblages d’objets hétéroclites, de murs défraîchis et de survivances d’un patrimoine industriel dépassé. Un univers à découvrir à l’Espace Jean Tinguely - Niki de Saint Phalle de Fribourg jusqu’en juin prochain, grâce à « Rico Weber – Une idée de la réalité », une grande exposition qui se concentre sur l’œuvre photographique des plus foisonnantes d’un artiste aux multiples facettes.


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Le carnet d’adresses de Theresa Steudel Tombée amoureuse de Fribourg à l’occasion de ses études, Theresa s’y est définitivement installée il y a 6 ans avec son conjoint français. Les deux fins gourmets écument depuis toutes les bonnes adresses de la ville et partagent avec nous leurs coups de cœur.

1

2

→ Pour dormir Le Green City Hotel Vauban, dans le quartier éponyme, parce qu’il est à l’image de Fribourg : écologique et social. Façade en bois envahie de plantes grimpantes, construction à énergie passive, petit déjeuner local et bio, et recours pour plus de la moitié du personnel à des travailleurs handicapés. Le p’tit + le pass de l’hôtel permet de prendre le tram gratuitement. Paula-Modersohn-Platz 5

→ Pour se sustenter Comme en-cas avant le déj’, on s’enfile une Lange Rote, la célèbre saucisse grillée de Fribourg, que proposent pas moins de sept stands du marché de la place de la cathédrale (c’est râpé si on vient le dimanche, il n’y a pas de marché). Lun / sam – 7 h 30 → 13 h 30 Münsterplatz

→ Pour faire ses emplettes Une fois arrivé au centre-ville (10 min en tram), passage obligé à LUST AUF GUT 1, le temple de l’artisanat régional, puis on enchaine deux portes plus loin avec les jouets et vêtements pour enfants de Young and Brave (on en profite pour prendre de l’avance sur les cadeaux de Noël). Avant de quitter l’hypercentre pour aller digger des vinyles sauce allemande chez Flight 13 Records, on fait un tour à SiRiPiRi, pour sa déco au design scandinave – et si on a la place, pour repartir avec un joli meuble vintage. LUST AUF GUT, Gerberau 9A Young and Brave Kinderladen, Gerberau 11 SiRiPiRi, Konviktstraße 53 Flight 13 Records, Stühlingerstraße 15

Pour le second déj, Yepa Yepa, des tacos fabuleux, extra-frais et léger pour le porte-monnaie. Mar / sam 11 h 30 – 21 h Merianstraße 30 Et pour finir en beauté, Kaffee-Kuchen chez Förster Max, ou, si vous voulez vraiment vivre à la mode allemande, une double boule de glace, même par -10 degrés. Tous les jours 12 h → 19 h (dès 10 h le WE) Dreikönigstraße 46 → Pour se (re)poser La terrasse du café Marcel 2, au milieu de la verdure du Stadtgarten. Sur les bancs du Schlossberg, à un jet de funiculaire de là (ou à pied, pour les sportifs), pour une vue à 360 degrés et pour le coucher du soleil. Attablé dans le Biergarten de Feierling, rue Gerbereau, parce qu’il est l’heure de la bière, et qu’ici elles sont brassées sur place et à moins de 5 € !


Les escapades

Séjour sauvage

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DANSE AVEC LES LOUPS Les quatre lodges Amarok ont ouvert en septembre dernier au Parc animalier de Sainte-Croix. À travers leurs larges fenêtres, la vie sauvage s’y joue grandeur nature, pour un spectacle d’exception en compagnie des loups blancs. Le temps d’un séjour, Zut s’est plongé dans la légende. Récit. Par Emma Schneider

Installé au cœur de la forêt, le lodge s’ouvre sur un couloir mystérieusement attirant dans lequel on s’engouffre, curieux et impatient d’en découvrir le secret. Une odeur réconfortante fait écho à l’enfance, aux souvenirs de balades sur des sentiers tapissés d’aiguilles de pins et de soirées au coin du feu que l’on regardait s’éteindre jusqu’à la dernière braise. La pièce à vivre se fond à la nature environnante, mélange gracieux et épuré de matières brutes et de bois massif dont les textures appellent à la caresse. En son centre, des bouleaux disposés en arc de cercle, dans lequel se niche une chambre et le silence intact, qui enchante autant qu’il hante, comme une nuit d’hiver au fond des bois.

→ 1h en voiture depuis Strasbourg

Qui du loup ou de soi contemple l’autre ? À travers d’immenses baies vitrées et aussi loin que porte le regard, la terre semble se hisser sur la pointe des pieds pour embrasser le ciel. En face à face avec la meute, le tableau est grandiose et dans cette intimité flamboyante, l’homme insignifiant n’est que toléré, spectateur discret et stupéfait. Nous voilà à observer les loups, prenant note de leurs faits et gestes. Fier et noble, l’un d’eux s’approche. Ses muscles roulent sous sa fourrure d’hiver quand soudain, les arbres, les buttes, tout disparaît. Il ne reste qu’une chose, une pupille sombre, et des petites taches de couleur qui apparaissent dans le jaune brun de l’iris : ici, une tache bleutée, là, un éclair d’or, brillant comme une paillette. Plus loin, le mâle alpha retrousse les babines, prêt à gronder, la bande forme un cercle autour de lui et lui emboîte le pas aux lueurs du soleil couchant. Reconsidérer notre environnement nous invite à nous reconsi­ dérer nous-mêmes. Quelle chance ! À la nuit tombée, les lodges d’Amarok luisent dans la nuit claire, comme des lanternes éclairées de l’intérieur, évoquant un village féerique, tout droit sorti d’une vieille légende. L’heure est au partage d’un bon repas autour de la tablée en bois massif et de quelques jeux de société entre amis. Ici ni télé, ni wifi, tout se passe par la fenêtre. Une fois couché, alors que la Lune brille, froide et calme au firmament, résonnent impérieusement dans la profondeur des bois des chants nocturnes et en chœur, à la fois étranges et fantastiques.


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En coulisses avec Clément Leroux → Responsable c­ ommunication au Parc animalier de Sainte-Croix

Photos DR

« La création des quatre lodges Amarok découle d’un long travail de réflexion entre Laurent Singer, président du parc et Fabien Brion, architecte de Quartier Libre à Strasbourg. Ce dernier, qui travaille beaucoup dans le domaine de l’environnement, s’est inspiré ici du principe des citadelles de Vauban. Une architecture unique qui permet de conserver l’intimité entre les lodges, tout en maintenant une immersion totale au cœur de la forêt avec trois faces immergées. C’est la première fois que l’on propose des lodges avec une expérience à 180° sur le territoire des loups blancs. Écolabellisés, les lodges Amarok ont été fabriqués par une scierie vosgienne avec du bois local, tandis que les toits végétalisés offrent une isolation performante. À l’intérieur, comme à l’extérieur, les lodges, d’une superficie de 62 m2 chacun, sont intégrés à l’espace naturel. Dès qu’on y entre, tout est dans les arrondis. L’idée est de casser les frontières, de rappeler les courbes de la nature et de les épouser pour ne faire plus qu’un avec l’espace environnant et la meute. Le bois brut est omniprésent et les baies vitrées sur trois façades permettent le maximum d’ouverture sur les animaux. S’ajoute à cela un tas de détails architecturaux, des finitions faites sur mesure et du très haut de gamme. Le territoire de la meute s’étend sur une superficie de plus d’un hectare de forêt, nous y avons délimité des espaces de clairière et créé des buttes. Les loups sont des animaux territoriaux et dès lors que des zones de perchoir sont créées, ils vont venir s’y installer, ce qui permet, depuis les lodges, des temps d’observation importants. »


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