ZUT Journal Haguenau et alentours N°17

ALSACE DU NORD

NIEDERBRONN | LEMBACH | LICHTENBERG | SAVERNE | HOCHFELDEN...

12 ARTISANAT Focus sur deux métiers d’art

26 À TABLE Chocolat nouvelle génération

30 SÉLECTIONS Beauté, mode, sport, habitat, services

ZUT TEAM

Directeur de la publication & de la rédaction

Bruno Chibane

Cheffe d’édition Léonor Anstett

Secrétaire de rédaction Manon Landreau

Direction artistique Séverine Voegeli

Graphisme Hadrien Lehmann

Commercialisation et développement

Léonor Anstett, Bruno Chibane, Anne Walter

Administration & gestion Gwenaëlle Lecointe

30 Sélections Zut

Beauté

La Loge Mode

Syuzi Couture

Sport

Bloc Session

Optique

Rien que la vue

Jardin

Fleurs Roller Transport

Keolis Eschenlauer

Habitat

Denni

Gieck Services

PFG

CONTRIBUTEURS

Rédacteurs.rices Cécile Becker, Myriam Delon, Tatiana Geiselmann, Raphaël Heyer, Manon Landreau, Caroline Lévy, Déborah Liss, JiBé Mathieu, Corinne Maix, Emma Schneider, Lisa Zimmermann Photographes Pascal Bastien, Teona Goreci, Grégory Massat, Bartosch Salmanski, Alice Schiestel, Nathan Sigaud Oncins

Avec le retour des beaux jours, l’appel de la nature se fait de nouveau entendre. Ça tombe bien, la région regorge de chemins à emprunter. À travers monts et vaux, notre route nous mènera d’abord en direction des châteaux forts qui sillonnent le paysage, du nord au sud de la région, mais surtout en Alsace Verte, territoire phare de ces sentinelles de pierre. Des ruines dont les vestiges nous ouvrent les portes de l’Histoire et conduisent l’imaginaire vers de fantastiques récits.

D’un village à l’autre, nous partirons ensuite à la rencontre de deux artisans, coutelier d’art et vitrailliste, qui ont choisi d’installer leur atelier et faire rayonner leurs compétences en Alsace du Nord. Fiers représentants d’un savoir-faire ancestral, ils assurent la pérennité de leur métier d’art respectif, parfois en repoussent les limites, mais toujours le marquent de leur empreinte et de leur sensibilité.

Notre itinéraire passera par les nouveaux écolodges de La Source à Wolxheim, pour un séjour haut de gamme en harmonie avec la nature environnante, mais aussi par l’hôtel-restaurant La Garenne de Saverne, pour un grand bol de fraîcheur et d’authenticité. L’horizon s’élargit avant un passage de l’autre côté du Rhin, où nos pas nous conduiront à l’ArtBau Designhotel de Waldkirch, expérience architecturale à part entière au cœur de la Forêt-Noire.

De quoi rassasier les envies d’ailleurs et de grand air avant de prendre la route du retour, à la rencontre de notre sélection de commerçants, entreprises et artisans qui dynamisent le quotidien, de Haguenau à Val-de-Moder, en passant par Hochfelden et Gundershoffen.

Manon Landreau

COUVERTURE

Photo OTi AlsaceVerte Château du Fleckenstein, un soir d’été.

à

Sur la route des châteaux forts

Illustration du Fleckenstein, issue du livre Châteaux forts d’Alsace, I.D. l’Édition © Christophe Carmona

L’Alsace a vu son paysage façonné par les génies bâtisseurs du Moyen Âge, jusqu’à devenir la première terre de châteaux forts en France. Chaussures de randonnée aux pieds, c’est en Alsace Verte que l’on part à la découverte de la région alsacienne la plus riche en forteresses. Un itinéraire à travers sentiers et chemins comme un voyage dans le temps, rendu possible par les passionnés qui continuent de faire vivre ces lieux chargés d’histoire.

Sur les près de deux cents châteaux érigés au Moyen Âge par des seigneurs alsaciens, plus d’une centaine, la plupart perchés sur les sommets et contreforts vosgiens, subsistent toujours à l’état de ruines ou vestiges. Si le très central Haut-Koenigsbourg, presque à cheval entre Bas- et Haut-Rhin, dresse comme un symbole sa silhouette d’unique forteresse entièrement restaurée – au tournant du xx e siècle –, il n’est pas la seule incarnation de ces figures de proue du patrimoine et du paysage alsaciens.

La plus spectaculaire et vertigineuse d’entre elles domine le débouché d’une vallée des Vosges du Nord : le Fleckenstein est l’étendard de la région d’Alsace la plus dense en châteaux forts. Entre les vallées de la Sauer, du Steinbach et du Falkensteinbach, pas moins d’une quinzaine de ruines peuplent, en l’espace d’une vingtaine de kilomètres, les paysages grandioses de la bien-nommée Alsace Verte. « Tout grand paysage est une invitation à le posséder par la marche », écrit justement Julien Gracq. Destinations d’escapade ou étapes de randonnée, ces châteaux sont autant d’appels à ouvrir les portes du temps, de l’imaginaire, et à découvrir des univers fabuleux.

Château phare : le Fleckenstein

La ruine la plus visitée d’Alsace, à Lembach, est aussi l’une des plus animées grâce à l’implication de Betty Favreau et son équipe, à la barre d’un château riche en émotions, découvertes et expériences inoubliables, que la flamme olympique éclairera le 26 juin.

« Oh leck ! J’en crois pas mes yeux ! » s’exclame Émilie, quinze ans, en découvrant le château des Fleckenstein, alors que son petit frère Baptiste reste bouche bée face au spectacle auquel Catherine, leur maman, les convie : la rencontre avec le « Fleck’ » est toujours mémorable ; y revenir procure le même saisissement, la même sidération devant ce qui surgit d’abord comme un prodige de la nature.

Vaisseau amiral

Gigantesque barre de grès étirée sur une centaine de mètres de long, dressée jusqu’à trente mètres de haut, épaisse d’une dizaine de mètres tout au plus, on croirait un formidable navire éperonnant le vide depuis qu’un titan l’a abandonné dans cet océan de forêts il y a deux cents millions d’années. Forcément, le site impose le respect. Ce n’est donc pas un hasard si, de ce vaisseau amiral surgi de la nuit des temps, de puissants seigneurs du Moyen Âge ont fait simultanément le socle et le cœur d’une citadelle pas moins prodigieuse que son milieu naturel.

Citadelle certes, contrôlant un important carrefour d’axes de circulation entre Wissembourg, le Pays de Bitche et le Palatinat, mais aussi, dès le xii e siècle, résidence principale des sires de Fleckenstein durant plus de cinq cents ans. Cette habile et robuste dynastie, à la tête d’une seigneurie stratégique, parvint au fil des générations à étendre son domaine jusqu’à trentecinq villes et villages de la région et finit par acquérir le titre de baronnie d’Empire. Vitrine de leur audace, de leur puissance et de leur prestige, le château des Fleckenstein fut longtemps considéré comme l’un des sommets de l’architecture castrale, forteresse au système défensif inexpugnable, joyau de hardiesse et d’élancement couronnant la démesure du rocher en une étroite enfilade de tours et palais prolongeant l’à-pic naturel vers des sphères où seul retentit le cri de l’aigle ou du faucon pèlerin.

Photo B. Salmanski

Étreinte rocheuse

Ce qu’en découvrent aujourd’hui Baptiste, Émilie et les générations de visiteurs qui le parcourent n’est que l’ombre de la majesté d’autrefois. Victime de la politique de la terre brûlée pratiquée par les troupes de Louis XIV pour achever l’annexion de l’Alsace à la France à la fin du xvii e siècle, le château fut explosé à la poudre noire, les bâtiments sommitaux écrasant dans leur chute ceux qui se massaient contre la falaise en contrebas ou au pied du rocher.

Les vestiges restent néanmoins impressionnants, notamment ces murs enchemisant le rocher sur toute sa hauteur pour en accroître la verticalité ou les tours flanquant la falaise au niveau de l’accès au cœur du château. Le cœur du château, justement, est le rocher lui-même : celui-ci a été évidé pour y aménager escaliers, passage secret, salles et chambres à tous les étages, le tout constituant la substructure des bâtiments qui couvraient la plateforme, la plupart disparus. La légende raconte que le forage du puits jusqu’aux abysses représente, claire comme de l’eau de roche, une victoire sur le diable. Cette ingénieuse et colossale « architecture du rocher », caractéristique du « Fleck’ », est d’ailleurs la marque de fabrique de la plupart des châteaux de la région.

Le château des enfants

Si le château s’offre à la visite libre ou guidée, conclue par l’époustouflant panorama de la plateforme, le Fleckenstein est aussi le château dont les enfants raffolent. Le P’tit Fleck, espace de découverte de la nature par les sens et le jeu, que l’on rejoint depuis le parking par le sentier des Charbonniers, est spécialement conçu pour les plus petits : on se suspend tête à l’envers comme une chauve-souris, on bâtit la margelle d’un puits avec un treuil, on glisse dans le terrier du blaireau, on suit les traces des animaux de la forêt…

Pour les plus grands, un parcours de taille les attend des abords du château jusqu’en son cœur : libérer le baron et sauver la seigneurie de Fleckenstein en relevant pas moins de vingt-cinq défis, dont, nouveauté cette année, la quête d’un grimoire volé renfermant la formule permettant de changer le fer en or. Il faudra se plonger dans le mystérieux Monde des Légendes afin d’accéder au château jusqu’à relever l’ultime épreuve. Le Café des Quatre Châteaux tombera à point nommé pour restaurer les aventuriers de ce parcours nommé Château des Défis®.

CHÂTEAU DE FLECKENSTEIN À LEMBACH FLECKENSTEIN.FR

S’y rendre

Ligne Fluo 317

Gare SNCF de Wissembourg – Fleckenstein

SUR RÉSERVATION LA VEILLE 09 72 67 67 67 / RESAFLUO67.FR

En famille

—Château et P’tit Fleck

ouvert tous les jours de 10 h à 17 h 30 (18 h en juillet-août)

Entrée payante (3 € / 5 € / forfaits groupes)

—Château des Défis®

ouvert tous les jours de 10 h à 18 h (18 h 30 en juillet-août)

Entrée payante (9 € / 11 € / pass famille 37 € / forfaits groupes)

Table avec vue

À la croisée des sentiers de randonnée, le restaurant Gimbelhof s’impose comme une halte obligatoire pour se régaler d’une cuisine régionale et de saison en jouissant d’une vue imprenable sur le château de Fleckenstein. L’aire de jeux médiévale située non loin de la grande terrasse saura aussi faire le bonheur des petits chevaliers en herbe.

RESTAURANT GIMBELHOF

À LEMBACH 03 88 94 43 58

GIMBELHOF.COM

Photo B. Salmanski

Par monts et châteaux : En Alsace Verte et au-delà

« Délaisse les grandes routes, prends les sentiers. » Ce mot de Pythagore vaut programme pour la découverte des édifices disséminés en Alsace Verte, au gré des sentiers du Circuit des quatre châteaux, mais aussi tout au long du Chemin des châteaux forts d’Alsace, qui sillonne la région du nord au sud sur 450 kilomètres.

Le Circuit des quatre châteaux

À une vingtaine de minutes de marche du château de Fleckenstein, le Loewenstein et le Hohenbourg occupent les extrémités d’un même sommet. Si le Loewenstein, ruiné dès la fin du Moyen Âge, conserve de maigres vestiges, son site offre un panorama saisissant que l’on retrouve avec un peu plus de hauteur au Hohenbourg voisin, château le plus élevé des Vosges du Nord (553 m). On découvre notamment au loin la silhouette altière du Fleckenstein veillant sur l’immense forêt. Le Hohenbourg présente encore une tour d’habitation du xiii e siècle et d’étonnants éléments Renaissance, à l’image de la très belle porte sculptée arborant motifs végétaux et portrait de bouffon, ou encore de l’énorme dispositif d’entrée équipé de chambres d’artillerie appelé barbacane, l’une des plus remarquables d’Alsace.

Du Hohenbourg, le sentier invite à s’engager sur le territoire allemand et à découvrir, dans le silence grandiose des monts du Palatinat, le Wegelnburg, qui faisait partie intégrante du système de fortification de ce secteur avec le Fleckenstein en pièce-maîtresse – le circuit des quatre châteaux en matérialise le lien.

Le Chemin des châteaux forts

En chemin, on aura repéré, placé à intervalles réguliers, un pictogramme rouge et blanc symbolisant un donjon crénelé, s’ajoutant aux traditionnelles balises du Club Vosgien : il s’agit précisément du Chemin des châteaux forts d’Alsace qui arrive de Wissembourg et court ensuite par monts et par vaux jusqu’aux portes de la Suisse. En Alsace Verte, il serpente ainsi par nos quatre châteaux, s’échappe ensuite du « Fleck’ » pour gagner les vénérables Froensbourg, Wasigenstein, Petit-Arnsberg, Lutzelhardt, Windeck (aussi appelé Wineck), Schoeneck, Vieux- et Nouveau-Windstein, Wittschloessel, Hohenfels, Grand-Arnsbourg et Wasenbourg avant de s’aventurer vers Lichtenberg et le Pays de Hanau. Jusqu’au Sundgau, pas moins de 80 châteaux sont ainsi reliés en 26 étapes de 17 km en moyenne.

Que l’on s’y engage pour quelques heures ou pour un périple d’une ou deux semaines – certains l’empruntent sur toute sa longueur comme un pèlerinage –, le chemin est conçu pour répondre à toutes les envies.

Préparer le voyage

L’association Châteaux forts d’Alsace propose sur son site de précieuses ressources et une carte interactive pour localiser et visualiser chacun des édifices à visiter dans la région. Complément indispensable, le topoguide de l’association, réalisé avec le Club Vosgien, détaille chaque étape du Chemin des châteaux forts d’Alsace et du Circuit des quatre châteaux.

CHATEAUXFORTSALSACE.COM

Le Chemin des Châteaux forts d’Alsace, topoguide édité chez I.D. L’Édition, 2017, 184 p., 18 € (à commander auprès de l’association)

Halte à Obersteinbach

– Pour une pause fromagère, dirigez-vous vers la Ferme chevrière du Steinbach pour déguster une glace au lait de chèvre, vous rassasier d’une « assiette du randonneur » et vous approvisionner en produits locaux (traite des chèvres à 18 h).

FERME DU STEINBACH

6, RUE ROHRMATT 03 88 09 57 42

FERMEDUSTEINBACH.FR

– Ne manquez pas, au centre du village, de visiter la Maison des châteaux forts pour plonger dans l’ambiance médiévale au gré des vestiges exposés et mieux comprendre les particularités architecturales des châteaux forts d’Alsace du Nord à travers de nombreuses photographies.

MAISON DES CHÂTEAUX FORTS

DES VOSGES DU NORD

42, RUE PRINCIPALE

03 88 09 50 59

– À deux pas, la table de l’hôtel-restaurant Anthon invite à profiter de la cuisine créative et exigeante du chef Georges Flaig, des plats d’inspiration locale revisités d’une touche de modernité, le tout fait maison. L’hôtel propose également des chambres confortables ainsi qu’un sauna au feu de bois. De quoi profiter d’un repos mérité et repartir sur les chemins du bon pied le lendemain.

HÔTEL- RESTAURANT ANTHON

40, RUE PRINCIPALE

03 88 09 55 01

RESTAURANT-ANTHON.FR

Le Hohenbourg, chateau le plus élevé des Vosges du Nord © OTi AlsaceVerte

Châteaux vivants : le Schoeneck, le Nouveau-Windstein et la Wasenbourg

Trois châteaux de l’Alsace Verte connaissent un sort enviable qui vaut le voyage. Si le Schoeneck, le Nouveau-Windstein et la Wasenbourg n’abritent plus guère de seigneurs, de gentes demoiselles ou de chevaliers-brigands, ils sont aujourd’hui le repaire d’anges gardiens à la mission bien particulière : sauvegarder et valoriser les vestiges de ces nobles vigies séculaires. Ce sont les « veilleurs » des châteaux forts, lancés depuis une vingtaine d’années dans un inlassable travail d’entretien et de restauration.

D’un rempart branlant menacé de s’effondrer par une fissure épaisse comme une main d’homme, ils photographient l’état, déposent à terre chaque pierre minutieusement numérotée, appliquent une couche de mortier sur l’assise puis relèvent le bloc qu’ils scellent à l’endroit exact où ils l’avaient retiré. À l’issue du chantier, le mur respire une nouvelle jeunesse. Ce n’est qu’un exemple de l’un des nombreux travaux de Sisyphe que mènent ces passionnés tout dévoués à leur château de cœur. Artisans, tailleurs de pierre, maçons, férus d’histoire, simples amoureux de ces forteresses déchues… Les profils sont divers et variés, de tous âges et pas forcément locaux, unis par la même volonté de maintenir vivant un patrimoine incomparable.

Les pionniers du Schoeneck

Le Schoeneck – « beau coin » – a eu le privilège d’être l’un des premiers châteaux alsaciens à bénéficier des bons soins de ces veilleurs. Cela fait déjà un quart de siècle que les membres de l’association Cun Ulmer Grün s’activent à révéler et relever la grandeur de ce vaste château bâti sur un éperon rocheux avec lequel il semble ne faire qu’un. Érigé au xiii e siècle, il a la particularité d’avoir été entièrement et efficacement adapté à l’artillerie au cours du xvi e siècle, comme en témoignent les tours imposantes avec leurs magnifiques canonnières dont certaines ressemblent davantage à des bouches en cœur qu’à des bouches à feu.

« L’enjeu n’est pas de reconstruire le château tel qu’il était avant sa destruction mais bien de consolider la ruine en l’état et de pérenniser les vestiges. Le mobilier que l’on peut dégager lors de fouilles, qui est ensuite déposé à la Maison de l’Archéologie à Niederbronn, permet aussi d’améliorer notre connaissance de l’histoire du Schoeneck », explique Marc Schampion, secrétaire de l’association. Ouverte à toutes les bonnes volontés, celle-ci déploie donc son action essentiellement les week-ends où il est évidemment possible d’échanger avec les membres lorsqu’ils prennent une pause bienvenue dans leur labeur herculéen.

L’élégance du Nouveau-Windstein

Non loin du Schoeneck, à 6 km à vol d’oiseau, l’élégante ruine du Nouveau-Windstein bénéficie elle aussi du dynamisme de son association de veilleurs, actifs dès 2003 et constitués en association en 2016. Bâti au xiv e siècle en remplacement du VieuxWindstein voisin – repaire de brigands détruit en 1332 –, le Nouveau-Windstein, divisé en parties basse et haute, conserve un magnifique donjon à la façade intérieure percée de fenêtres gothiques, le palais et les portes d’entrée ogivales flanquées d’un bastion triangulaire et d’une tour ronde du xv e siècle Sous le donjon, on retrouve

l’« architecture de rocher » caractéristique de la région, avec une salle souterraine creusée dans le roc, munie de trois colonnes.

Sous l’impulsion des veilleurs, le site a fait l’objet d’importants travaux d’équipement touristique en 2015, permettant de sécuriser la visite grâce à une coursive donnant accès au second étage du palais. Arpenter le Nouveau-Windstein s’accompagne de la découverte de son aîné, le très romantique Vieux-Windstein, dont les vestiges, étirés sur 160 mètres dans un chaos rocheux, s’imbriquent étroitement aux gigantesques monolithes de grès qui en forment l’appui et dans lequel les bâtisseurs ont creusé couloirs, escaliers, salles, cachots et puits profond de 41 mètres. De quoi ressentir quelques frissons.

La fière allure de la Wasenbourg

Perché sur une extrémité du Reisberg dominant Niederbronn-lesBains et face au Grand Wintersberg, point culminant (581 m) des Vosges du Nord, se dresse le château de la Wasenbourg. L’édifice occupe l’emplacement d’un temple gallo-romain dont subsistent des traces au pied du Wachtfelsen, « rocher du guet » marquant la pointe orientale du site. Une fortification est attestée au viii e siècle mais la ruine actuelle est celle d’un manoir résidentiel bâti par les Lichtenberg au xiv e siècle et restauré en 1535 après sa mise à sac au cours de la Guerre des Paysans. L’enceinte extérieure a presque totalement disparu mais le palais garde fière allure, protégé par un énorme mur-bouclier haut de 18 mètres et de 4 mètres d’épaisseur, dans lequel ont été aménagés d’étroits escalier, salle de garde et accès à la plateforme sommitale. Cette configuration illustre la mutation du système défensif de la fin du Moyen Âge, qui élimine le donjon au profit d’une puissante défense frontale derrière laquelle s’abrite l’habitat.

Le bon état de conservation de l’ensemble doit beaucoup aux Amis de la Wasenbourg qui s’emploient depuis 2006 à sauvegarder, réhabiliter et promouvoir le château et ses abords, bien que l’association se heurte à certaines lourdeurs administratives de l’État, propriétaire du site. Depuis une dizaine d’années, ces associations sont fédérées, avec celles d’une vingtaine d’autres châteaux, au sein de l’association Châteaux forts d’Alsace, instigatrice du fameux chemin du même nom, qui est à l’Alsace ce que le chemin de Stevenson est aux Cévennes : une colonne vertébrale de l’enchantement.

Tous aux châteaux !

� 01.05

Temps fort de ce printemps 2024, la journée « Tous aux châteaux » du 1er mai est l’occasion idéale d’y rencontrer ces passionnés. Au Schoeneck, les veilleurs proposeront une exposition photos et des visites guidées de 10 h à 17 h. Au Nouveau-Windstein, les visites guidées se tiendront à 11 h, 14 h 30 et 16 h (5 € / adulte, 3 € / enfant). Enfin, à la Wasenbourg, les bénévoles dévoileront histoire, merveilles et secrets de ce haut lieu antique de 9 h 30 à 18 h. Plutôt que l’embarras du choix, pourquoi ne pas choisir les trois ?

Infos et réservation Associations

Schoeneck

06 79 97 39 33 marc.schampion@gmail.com

06 30 65 94 18 beckergilles67@gmail.com

Nouveau-Windstein veilleurs-nouveau-windstein@orange.fr

Wasenbourg

03 88 90 21 66 ou 06 72 75 88 07 wasenbourg.picart@orange.fr

Cun Ulmer Grün – Château du Schoeneck chateauschoeneck.fr

Les Veilleurs du Nouveau-Windstein veilleurs-nouveau-windstein.fr

Les Amis de la Wasenbourg wasenbourg.com

Châteaux rhénans chateaux-rhenans.eu

MAISON DE L’ARCHÉOLOGIE

44, AVENUE FOCH À NIEDERBRONN 03 88 80 36 37

À l’assaut du Lichtenberg

Au sud de l’Alsace Verte, dans le pays de Hanau, le château du Lichtenberg est une clé de voûte de la Basse-Alsace et une institution culturelle de premier plan.

L’ancrage dans le paysage du berceau de la lignée des Lichtenberg raconte la puissance et le prestige de celle-ci, qui compta nombre d’évêques de Strasbourg, mais aussi l’importance stratégique du site : il n’est pas rare d’apercevoir depuis la terrasse supérieure du château la silhouette de la cathédrale poindre au matin d’un horizon ouvert à 360°.

Sur cette « montagne lumineuse », le château exprime les mutations de l’art militaire du xiiie siècle à 1870, lorsqu’il capitula face à l’artillerie wurtembergeoise. Il est aussi l’un des rares exemples en Alsace de la tentative de créer une ville au pied même de la citadelle ; le village actuel en est la trace. Dans les années 1990, l’aménagement d’un auditorium, d’une cafétéria, de salles d’exposition, de loges et d’un espace de répétition a définitivement scellé la mutation du château en véritable institution culturelle.

Au rythme des expos et des spectacles

Le Lichtenberg est aujourd’hui un lieu de vie assidument fréquenté par toutes les générations. Cette année, le parcours de visite a été enrichi de nouvelles installations ludiques et interactives. Une nouvelle exposition temporaire, intitulée « Immersion au fil des 4 saisons », invite à découvrir de manière inédite la relation intime du château avec son environnement floral et faunistique, contrepoint de la plongée dans le temps promise par l’exposition permanente « Le château de Lichtenberg, un chantier perpétuel ». La première partie de la saison 2024 sera marquée par la grande fête médiévale des 4 et 5 mai, le festival Châteaux et légendes le 9 juin et les toujours très attendues représentations théâtrales de la Troupe de Lichtenberg du 5 au 21 juillet.

GRANDE FÊTE MÉDIÉVALE

� 4 ET 5 MAI

FESTIVAL CHÂTEAUX ET LÉGENDES

� 9 JUIN

REPRÉSENTATIONS THÉÂTRALES DE LA TROUPE DE LICHTENBERG

� 5 AU 21 JUILLET

CHÂTEAU DE LICHTENBERG

RUE DES COCHERS À LICHTENBERG

CHATEAUDELICHTENBERG.ALSACE

TOURISME.HANAU - LAPETITEPIERRE.ALSACE

Photo E. Wilhelmy

Matière à façonner

En Alsace du Nord, la créativité trouve un terreau fertile. Du Parc des Vosges du Nord à Bouxwiller, rencontre avec deux artisans – l’une vitrailliste, l’autre coutelier –qui s’affairent à marquer les métiers d’art de leur empreinte, s’affranchissant parfois des règles pour prouver que les savoir-faire ancestraux sont loin d’être figés.

« On imagine encore souvent les femmes à l’atelier et les hommes sur les chantiers. »

ÉLODIE SCHNEIDER

« Pourquoi faire des objets symétriques quand on ne l’est pas ? »

MICHAEL LORAZO

Michael Lorazo -> forgeron et coutelier d’art à struth

Pour faire simple, on nous a expliqué que les lames damassées, c’est un peu comme de la pâte feuilletée : du métal sur du métal, remis sur du métal, reposé encore sur du métal. L’image nous avait permis de comprendre cet enchevêtrement fascinant de matière et de couleurs qui symbolise la quintessence du métier de coutelier d’art. Ébénisterie, marqueterie, forge, façonnage, assemblage : être coutelier, c’est concentrer les ouvrages. Et ça, Michael Lorazo l’a bien compris.

Menuisier de formation, l’artisan nourrit quelques certitudes : « Le couteau a une place spéciale. La première chose dont on a besoin pour vivre, c’est d’un objet tranchant. On peut vivre sans téléphone mais pas sans son couteau. » Il postule en 2018 à la Frémaa pour bénéficier du Dispositif de transmission de savoir-faire rares et d’excellence. Son dossier validé, il réalise son apprentissage au côté de Thierry Stumpf, coutelier à Rosheim, avant de démarrer à son compte.

Ce qui l’étonne le plus ? La force de la matière. « J’ai découvert en forgeant que la matière avait toute sa place. On peut lui donner la direction à prendre mais c’est elle qui décide. » Partir d’une barre d’acier, donner sa forme à la lame, durcir la trempe puis l’assouplir, façonner l’ensemble, intégrer la lame dans le mécanisme… Il y a des règles que Michael Lorazo suit à la lettre et il y a celles auxquelles il déroge. Sa patte est reconnaissable : il travaille l’asymétrie : « La main n’est pas symétrique ; pourquoi faire des objets symétriques quand on ne l’est pas ? » Que ce soit au coeur de sa série L’authentique, couteaux artistiques, L’original, des couteaux sur mesure ou L’œuvre, travail dédié notamment au glaive, la forme se fait précise mais étonnante. Il ne manquait plus qu’un atelier pour compléter sa production, c’est désormais chose faite, à Struth dans le Parc naturel régional des Vosges du Nord où il travaille également les minéraux, le bois fossilisée, l’opale sans oublier le grès. (C.B.)

ATELIER LORAZO 23C, RUE PRINCIPALE À STRUTH LORAZO.FR @LORAZO_COUTELIER

Photo Teona Goreci

Photo Pascal Bastien

Élodie Schneider

-> vitrailliste à griesbach-le-bastberg

En cette veille du 8 mars, rendez-vous était pris avec Élodie Schneider, quelques heures avant la remise des trophées Madame Artisanat à la Chambre des Métiers d’Alsace. C’est donc à Strasbourg que l’on fait connaissance avec la lauréate du trophée « Madame Engagée », déjà titrée Meilleur Ouvrière de France depuis l’été dernier, la seule du Grand-Est. Élodie, technicienne du verre, a grandi dans le berceau de l’art verrier en Alsace, à Wingen-sur-Moder, et fait aujourd’hui (re)vivre le patrimoine, en essayant de dépoussiérer ce métier d’art et d’artisanat.

Notre rencontre se fera dans une église strasbourgeoise, pour toucher de près la beauté et la singularité des vitraux du site. Et c’est finalement chez NooToos, lieu hybride accolé à l’église protestante Saint-Pierrele-Vieux, mêlant arts, culture et spiritualité, que nous découvrons l’œuvre abstraite de Françoise MosserCardon. On apprend qu’à l’époque, l’activité de maître verrier ne pouvait être occupée par une femme, raison pour laquelle cette artiste, née en 1925, dessinera les vitraux mais ne les réalisera pas. Heureusement, les métiers de l’artisanat se sont féminisés, mais le chemin reste long et les stéréotypes ont la dent dure.

« On imagine encore souvent les femmes à l’atelier et les hommes sur les chantiers. Quand on ne nous considère pas comme des petites choses fragiles et qu’on nous laisse

galérer, c’est cool ! » s’amuse l’artisane. La jeune lauréate de 30 ans a récemment installé son atelier près de Bouxwiller après un long périple à vélo sur les routes de France, à sillonner et investir plusieurs ateliers de vitrailliste. Une liberté qui la mènera jusqu’à Cologne en Allemagne, à restaurer les vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Élodie compte faire évoluer les techniques de son savoir-faire, en collaborant pourquoi pas avec des fablabs, et faire connaître son matériau chouchou.

« J’aime le côté à la fois fragile et brut du verre. En le travaillant avec le soufflage, sa texture devient mielleuse, voire visqueuse. Un peu comme une danse, c’est très beau. » (C.L.)

LES AVENTURES VERRIÈRES

46, RUE PRINCIPALE À GRIESBACH - LE- BASTBERG

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7 rue des Violettes — 67270 HOCHFELDEN — 06 27 92 76 24

Photo Grégory Massat

Escapades

Ce printemps, on prend de la hauteur et on repousse les frontières pour célébrer l’arrivée des beaux jours. De l’autre côté du Rhin, la Forêt-Noire se révèle libérée de son manteau de brume, les étoiles sont à portée de main à Wolxheim et la nature se fait le décor bucolique d’un déjeuner et d’une nuit à Saverne.

Région de Fribourg, Waldkirch. Photo DR

Béton arbré

Point de départ idéal pour explorer le BadeWurtemberg et Fribourg-en-Brisgau, l’ArtBau Designhotel à Waldkirch est le refuge parfait pour une escapade en Forêt-Noire. De quoi cultiver l’art de la pause dans une architecture minimaliste faisant la part belle à l’artisanat local. Tout ce qu’on aime.

Architectes : Constantin Schindler et Sophia Brauner

L’

a rrière-saison, sous un brouillard qui s’évapore, sied si bien à la Forêt-Noire. De la Renaissance à Joseph Beuys ou Anselm Kiefer, la forêt germanique, symbole de l’identité nationale, n’a jamais cessé de nourrir l’imaginaire artistique allemand. C’est dans ce contexte extrêmement romantique, au cœur même de ce « paysage imaginé » que s’est posé l’ArtBau. Ce qui fait le charme et l’atypicité de ce lieu de repos idéalisé ? Un concept qui mixe design et artisanat, en employant des matériaux issus de la région. D’ailleurs ses propriétaires préfèrent utiliser le terme d’« expérience hôtelière » pour évoquer leur établissement. Et c’est sans compter son emplacement, à Waldkirch, le long d’une rivière située au nord de la ville dans une ancienne zone industrielle. Un point de chute stratégique pour aller découvrir Freiburg, histoire d’y chiner quelques bijoux vintage chez Etcetera (etceterantik.com), s’attabler à l’un des stands du marché couvert (markthalle-freiburg.de) ou se glisser le soir venu dans une des tavernes locales. Sans oublier de visiter, au sud, l’éco-quartier Vauban, d’anciens bâtiments de caserne rénovés dans les années 90 en logements alternatifs qui font accourir tous les fadas d’architecture et de participation citoyenne.

Architecture et nature font chambre commune Étroitement lié à la forêt primitive, ce havre contemporain s’appuie sur un contexte arborescent et contrasté, avec son rooftop et ses vastes vues qui mettent en scène le paysage, mais également sur l’existant : celui du cabinet d’architecture de Thomas Schindler et de leur bâtiment exemplaire inauguré en 1995, jouxtant l’hôtel, et avec lequel ils partagent un lobby design commun. Tout comme leur ancienne façade en tôle ondulée recyclée pour revêtir l’hôtel et qui s’étoffe au long du cheminement aléatoire de plantes grimpantes.

À l’intérieur se déploient huit vastes chambres chapeautées de plafonds de béton brut. Dotées chacune d’un salon ouvert et de terrasses, on s’y sent d’emblée chez soi, séduit par le dialogue entre le mouchetage du sol en terrazzo (réalisé avec des cailloux polis du Rhin) et la douce chaleur des boiseries d’orme (issues également des environs) se muant en estrades pour mieux isoler l’espace nuit ou devenir tables et assises de canapés. L’avantage d’apporter autant de soin aux matériaux et d’intégrer le mobilier principal ? Une forte empreinte architecturale, intérieure et extérieure, ne nécessitant guère de rajouts inutiles. Tout y est. À cela s’ajoute le soin tout particulier accordé au linge de lit et aux matelas d’un confort inouï, fabriqués… en Forêt-Noire. Pour ponctuer l’ensemble, des tabourets en bois massif à la rusticité rigoureuse et des luminaires en acier, réalisés par le serrurier voisin. Quant à la palette chromatique, calquée sur le paysage environnant, elle a été judicieusement réveillée d’anciens tapis berbères du Haut Atlas marocain, dans lesquels furent confectionnés des coussins savamment placés dans les différents espaces. Tout comme les plantes vertes venant parfaire cet art de vivre bohème et contemporain aux multiples visages.

Cerise sur la gâteau, le café Bauart attenant, ouvert sept jours sur sept, permettant de s’attabler en continu pour déguster quelques assiettées vegan et d’en profiter le weekend pour la pause apéritive. Une adresse confidentielle, cool et bienveillante qu’on aurait envie de ne partager qu’avec ses amis proches. ARTBAU DESIGNHOTEL

KASTELBERGSTRASSE 19 À WALDKIRCH

ARTBAU - DESIGNHOTEL.DE

@BAUART.ARTBAU

Parce que « la vie c’est comme une boîte de chocolats », l’équipe du Parc naturel régional des Vosges du Nord vous propose une visite thématisée qui change tous les jours du 29 avril au 03 mai ! Entre histoire et patrimoine, chantier de rénovation, missions du Parc, découverte des bureaux, ce ne sont pas les thèmes qui manquent. Oui mais sur quelle partie de ce beau programme allez-vous tomber ?

C’est là qu’est le mystère… Pensez à réserver cette visite VIP pour pouvoir être « Tous au château » de La Petite Pierre !

SUR INSCRIPTION - PLACES LIMITEES - GRATUIT

inscriptions@infosparcvosgesnord.fr - 03 88 01 49 59 parc-vosges-nord.fr/agenda - Rubrique visites guidées

Le bonheur coule de source

Dans le parc des Bains de Sulzbad, les trois écolodges de La Source font la promesse d’une parenthèse de bien-être et de reconnexion à la nature.

Imaginé par Bleu Minuit, la start-up d’hôtellerie écolo-chic qui a ouvert L’Arche en 2020 à Obersteinbach, le concept a tout pour plaire.

Dans le vignoble de la Couronne d’Or, le village de Wolxheim abrite un lieu de bains thermal connu depuis la nuit des temps. Louis XIV et Montaigne auraient goûté aux vertus de cette eau de source naturellement salée, qui jaillit à 18 degrés. Une température qui rappelle la proximité des Vosges et de ses eaux vivifiantes. Parmi ses nombreux bienfaits, l’eau du parc des Bains Sulzbad apaise les douleurs articulaires, les traumatismes du sport, les allergies de la peau, et améliore la circulation.

Direction le domaine La Source où, au bout d’une allée boisée, un petit pont révèle le bâtiment des bains. À droite, nichés au fond du parc de quatre hectares et au bord de la Bruche, trois élégants chalets en bois se tournent le dos pour préserver la tranquillité et l’intimité de chacun. Ici, il y a plus de chances d’être réveillé par le cri d’une oie que par la musique des voisins.

Séjour sur mesure au cœur de la nature

Après avoir testé le concept Bleu Minuit au sein du Parc naturel des Vosges du Nord, Hélène Trautmann et Stéphane Reverre reprennent ici les ingrédients du succès de leurs écolodges : un coin de nature à découvrir ou redécouvrir pas trop loin de chez soi, un hébergement hôtelier haut de gamme et pourtant insolite et un accompagnement sur mesure pour organiser son escapade romantique ou offrir un joli cadeau.

Ces écolodges de 27 m2, construits essentiellement en bois et en matériaux biosourcés par le constructeur de maisons passives Avenir et Bois d’Ittenheim, ont été montés sur place. Leur conception offre une ouverture maximale sur la nature, avec de larges baies vitrées et un généreux deck en bois pour profiter du soleil. À l’intérieur, on retrouve cette atmosphère design et cosy, signature de Bleu Minuit. Tout a été sélectionné avec le sens du détail : le lit en bois Kipli, la jolie table basse fabriquée dans une menuiserie de Schnersheim, les fauteuils de l’artisane tapissière

Un coin de nature à découvrir pas trop loin de chez soi et un hébergement hôtelier haut de gamme insolite pour une escapade romantique.

Caroline Courroy… Bien sûr, le clou du spectacle, c’est la verrière zénithale qui donne un accès direct au ciel et promet un voyage dans les étoiles, une fois la nuit tombée. Aux petits soins pour ses hôtes, Bleu Minuit met un point d’honneur à préparer chaque séjour sur mesure. Dès 8 h 30, le panier du petit-déjeuner est déposé à la porte du lodge, en provenance directe de l’excellente pâtisserie Klugesherz du village. Quelques pas dans le parc suffisent pour rejoindre ensuite les bains thermaux. Le programme se compose à la carte, entre massage individuel ou en duo, enveloppement ou séance détox dans le vaporium à l’eucalyptus… La séance s’achève par un bain en piscine d’eau de source ou alangui dans un transat pour profiter de la vue sur les grands arbres. Selon les envies, certains apprécieront de prolonger ce moment de détente par une sieste dans leur cocon douillet ; les autres préféreront louer un vélo électrique pour parcourir les vignobles alentour, pour la beauté des paysages et une dégustation de vins d’Alsace, à moins d’opter pour une agréable randonnée à la cascade du Nideck ou une balade plus spirituelle au mont Sainte-Odile.

Bocaux gastronomique et échappée stellaire De retour à La Source à l’heure de l’apéritif, c’est l’heure où le domaine n’appartient plus qu’aux quelques privilégiés qui dorment ici. Avec la complicité de Bleu Minuit, une bouteille peut prolonger la magie du moment, avant la réservation dans l’un des restaurants sélectionnés dans les environs ou la dégustation en chambre de bocaux gastronomiques. C’est qu’il ne faudrait pas perdre une seconde du spectacle qui se prépare. Doucement la nuit tombe, la nature reprend ses droits, et quelques animaux se laissent apercevoir furtivement… Depuis la terrasse, ou délicieusement installé sur son lit, muni d’une lunette astronomique et d’une application qui guide l’observation, le moment est venu de repérer les constellations : Sélène, Altaïr et Sirius se révèlent enfin, à l’abri de toute pollution lumineuse.

Récompensée par le Trophée du Tourisme d’Alsace Destination Tourisme fin 2023 et guidée par cette envie de développer une offre touristique nouvelle, capable de révéler des territoires cachés, tout en respectant des critères de développement durable, Hélène Trautmann a encore quelques beaux projets en tête. Elle prospecte d’ailleurs la merveilleuse nature du Sundgau, si injustement méconnu, tout en peaufinant l’ouverture, cet été, de son troisième « village » Bleu Minuit à Thézillieu dans l’Ain, pour nous mettre encore des étoiles plein les yeux. ÉCOLODGE

Cocon boisé

Sur les hauteurs de Saverne, l’hôtel-restaurant La Garenne offre une halte pleine de ressources. Si vous découvrez les lieux à l’heure du déjeuner, attendez-vous à une irrésistible envie d’appuyer sur pause, tant cette bulle au charme bucolique propose une carte alléchante et des attraits soignés.

L’endroit se mérite comme un sommet, même si la plupart des visiteurs amorceront leur ascension en voiture. Pratique pour se garer, la cour joliment pavée donne du cachet à la bâtisse bourgeoise tout entière. Reprise il y a cinq ans par un couple d’épicuriens passionnés associé au chef Sébastien Schmitt (pour qui les lieux n’ont aucun secret puisqu’il fut naguère aux commandes du Clos de la Garenne en ces mêmes lieux), la maison, si imposante qu’elle paraisse de l’extérieur, offre par contraste un air de chalet intime aussitôt le seuil franchi. Peut-être parce qu’ici, jamais l’œil

n’embrasse l’intérieur d’un seul tenant. Tout est niche, belle salle ou salon douillet. Et la nature convoquée en décor n’est jamais loin, par les baies vitrées ou ce desk formé d’un tronc de chêne scié dans la longueur, des tables en fond de wagon magnifiées par un ébéniste inspiré. « Nous avons travaillé les matériaux bruts. » Bois massif, verre, pierre et béton ciré, La Garenne respire l’authenticité.

Îlot de fraîcheur

À l’intérieur, qu’il s’agisse de déjeuner vite fait ou de se poser pour le dîner, le choix des ambiances oscille entre une salle centrale et sa cheminée réconfortante, l’extension inondée de lumière ou des tables plus intimes disposées autour du bar. L’ensemble offre partout un confort et une déco soignés. À moins qu’à la faveur du printemps, vous n’optiez pour la terrasse prolongée par un ponton qui surplombe Saverne et laisse filer le regard vers l’horizon jusqu’aux sommets arrondis de la Forêt-Noire. L’environnement est calme et verduré. « En été, la proximité de la forêt nous ramène de la fraîcheur », assure Christian Matt, aubergiste heureux en son havre.

Mais passons à table. La carte de Sébastien Schmitt, est étonnante de fraicheur, elle aussi, et ses assiettes aussi belles que savoureuses. Que l’on soit viandard (côte de bœuf de Langatte ou tripes de taureau à la mode de Caen, pressé de cochon ou jambon Bellota…) ou porté sur les flots (merlu, maquereau ou cabillaud aux cuissons parfaites, noix de Saint-Jacques fondantes ou huitre excentrique servie à la pièce sur la carte des Bissele, ces mini portions d’entrée ou d’apéro). « On ne cherche pas d’étoile », assure-t-on, la main sur le cœur, malgré le standing de l’hôtel. « On propose une cuisine… cuisinée », une lapalissade qui se fait rare. Un truc dans l’esprit bistrot, « mais bistrot-plus ». Un mantra qui se confirme à la lecture de la carte des vins pléthorique, essentiellement composée de jus natures. Plusieurs centaines de références pour une mine de pépites, des vins d’auteur impossibles à dénicher si vous ne tutoyez pas le vigneron. « C’est un acte de foi, reconnaît Christian Matt. Les connaisseurs commencent à venir pour ça. » On les comprend !

Nid cosy

D’autant mieux que les opportunités de se mettre en appétit ou de s’offrir une balade digestive ne manquent pas alentour. « Nous sommes entourés par les départs de balade du Club Vosgien. » De quoi se lancer dans la traversée de l’Alsace du nord au sud à pied, à cheval ou à VTT. À moins d’opter, pour se reposer d’une escapade dans le Haut-Barr, pour l’une des 12 chambres de l’hôtel, toutes neuves dans un style contemporain et chaleureux où espace et confort sont la clé. Belle literie, salles de bain spacieuses en mode bois, verre et béton ciré… Les plus fourbus s’offriront même un crochet par l’espace bienêtre, dans une construction à l’arrière de la maison qui confine au nid. Massage solo ou duo, soins du visage et du corps, sauna… Avec la gamme de produits alsaciens EvadéSens composée d’actifs naturels exempts de paraben et autres cochonneries de synthèse. Et si d’aventure vous souhaitez visiter Saverne, notez que le trio de La Garenne a aussi donné libre cours à sa vision du bistrot populaire en centre-ville, en modernisant La Cave Profonde, véritable institution. De quoi être doublement assuré de passer un bon moment.

Le Mont Saint-Michel en Alsace…

--> À quelques minutes de Saverne

Durée 3 h 30

Le + Pouvoir impressionner famille et amis en leur racontant avoir « vu le Mont St-Michel alsacien »

Infos pratiques

--> À Wingersheim dans le Pays de la Zorn A

la question « à qui appartient le Mont Saint-Michel », saurat-on un jour qui des bretons ou des normands a raison ? Ne cherchez plus : en réalité, c’est en Alsace qu’il se situe ! Et plus précisément dans la partie sud du Parc naturel régional des Vosges du Nord, à quelques minutes de Saverne.

Bien plus qu’un simple prétexte à sourire, ce Mont a tout d’une escapade pour en prendre plein les yeux. Un sentier qui grimpe mais une randonnée accessible à toute la famille, et surtout, à la clé, un panorama dont on se délecte, notamment, depuis la plateforme (appelée « Rond des Sorcières ») située au sommet du promontoire rocheux, à 438 mètres d’altitude. Sur l’itinéraire, un arrêt s’impose également à la grotte des fées ou des sorcières, plus connue sous le nom de « Hexenhöhle », ou encore à la Chapelle Saint-Michel… Autant d’étapes et de découvertes à faire au long de votre ascension de ce lieu énergétique important !

--> Le départ se fait à la Croix de Langenthal, à Saint-Jean-Saverne. Un parking est disponible au grand carrefour (route forestière du Mont Saint-Michel). Tapez « Croix de Langenthal » sur Google Maps. Distance de la randonnée : 8,5 km.

Vous en voulez encore + ? Pourquoi ne pas faire un arrêt à Saverne à l’aller ou au retour, pour prendre le temps de profiter de cette jolie ville souvent présentée comme une « bonne surprise ». Un passage à l’office de tourisme ou sur son site, pourra vous donner d’autres idées de visites ou de randonnées. www.tourisme-saverne.fr

Se détendre au cœur des houblonnières

Durée 1 h 30

Le + La possibilité de visiter le sentier à bord d’une remorque de tracteur, et avec les commentaires d’un habitant qui vous révèlera tous les secrets de cette culture.

Infos pratiques

est autour de Wingersheim, capitale du houblon alsacien, que se dressent vers le ciel une multitude de poutres tenues les unes aux autres par des filaments, le long desquels grimpe une curieuse liane : c’est le houblon ! Parfois appelé « or vert », il a pour vocation principale d’être intégré au processus de fabrication de la bière pour l’aromatiser. Le houblon est aussi utilisé pour ses vertus médicinales dans l’industrie pharmaceutique. Les houblonnières d’Alsace représentent à elles seules, 96% de la production française.

Le sentier des Houblonnières est accessible toute l’année, cependant, il est d’autant plus intéressant de s’y promener au moment où la plante pousse et se déploie, c’est-à-dire de mai à septembre. La floraison débute quant à elle vers la fin juillet.

Arrivé à son apogée, vers la fin août, le houblon est récolté puis séché pour en extraire la lupuline (poudre jaune présente dans la fleur de houblon). C’est cette dernière qui viendra parfumer et apporter l’amertume subtile tant plébiscitée par les amateurs de bière.

--> Départ du sentier place des Acacias à Wingersheim.

Balisage : trait jaune Sentier de 4,5 km.

Une balade en + ? Partez à la rencontre des micro-brasseurs de la commune et rendez-vous à la Villa Météor, dernière brasserie familiale indépendante de France ! Pour toute la famille, de nombreuses randonnées et balades ludiques sont à découvrir à l’Office de Tourisme du Kochersberg ou sur www.lebeaujardin.alsace.

Extrait du guide gratuit « 20 escapades en toute liberté au nord de l’Alsace » visithaguenau.alsace

Extrait du guide gratuit « 20 escapades en toute liberté au nord de l’Alsace » visithaguenau.alsace

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Velouté d’asperges, croûtons et crème à l’ail des ours

Dans son livre pop et graphique Hopla, Floriane Dumen célèbre les savoir-faire culinaires de l’Alsace. Impossible donc de faire l’impasse sur une recette mettant à l’honneur les asperges blanches. Voici une recette qui sent bon le printemps !

« J’ai toujours été une chauvine alsacienne. » Voilà comment Floriane Dumen commence d’emblée par se présenter. Bien qu’exilée à Paris depuis une dizaine d’années, la trentenaire originaire de Wittenheim garde toujours dans son placard une bouteille de Melfor et un pot de raifort Alélor. « Je viens d’une famille qui cuisine beaucoup, mes grands-parents avaient un restaurant à Mulhouse et ma mère passe ses journées aux fourneaux. » Au fil de ses retours réguliers sur sa terre natale, la styliste culinaire ressent l’envie de travailler sur un projet personnel, un livre d’hommage à la cuisine alsacienne « mais aussi à tout ce qui gravite autour » : les artisans potiers, vignerons, aubergistes, choucroutiers.

Hopla, livre hybride illustré, auto-édité en 2022, regroupe à la fois des recettes de famille et des reportages de terrain. Il sera publié aux éditions First en version augmentée l’année suivante avec une trentaine de recettes récupérées auprès d’amis, en plus des 35 recettes familiales de la mouture initiale, mais aussi des rencontres d’artisans « qui travaillent dans une démarche responsable », pour comprendre les secrets de fabrication d’un munster ou d’une eau-de-vie de quetsches. Un joli pavé de 240 pages qui reprend et pousse à l’extrême les codes du folklore alsacien, un objet graphique et culinaire à mi-chemin entre livre de recettes, dictionnaire bilingue à l’intention des alsacophytes, catalogue d’illustrations et souvenirs d’enfance. Une belle déclaration d’amour à l’art de la table alsacienne.

Les asperges blanches sont cultivées entre avril et juin, ramassées à la main sur toute la région pour un maximum de fraîcheur. Plus coriaces que leurs cousines vertes, il faudra peler leur première couche fibreuse et les précuire à l’eau ou à la vapeur pour les attendrir.

Pour 4 personnes

Préparation 30 minutes

Cuisson 35 minutes

Ingrédients

Pour le velouté

1 botte d’asperges blanches d’Alsace

2 pommes de terre à chair tendre

2 échalotes

50 g de beurre

20 cl de lait

· 10 cl de crème entière fluide

50 cl de bouillon de légumes

½ c. à café de noix de muscade

Sel, poivre

Crème à l’ail des ours

1 bouquet d’ail des ours

10 cl d’huile d’olive

2 c. à soupe de poudre d’amandes

Croûtons

3 tranches de pain de campagne

50 g de beurre

Recette

1. Pelez les pommes de terre et coupez-les en quatre. Pelez et émincez grossièrement les échalotes. Coupez les extrémités des asperges et pelez la première couche fibreuse à l’aide d’un économe.

2. Faites fondre le beurre dans une cocotte et ajoutez les échalotes. Faites dorer 3 minutes puis ajoutez les pommes de terre. Versez le bouillon de légumes et portez à ébullition. Laissez cuire 15 minutes. Baissez le feu, ajoutez les asperges, le lait et la crème. Poursuivez la cuisson 10 à 15 minutes jusqu’à ce que les asperges soient bien tendres. Salez, poivrez et ajoutez la noix de muscade.

3. Plongez le mixeur dans la cocotte et mixez finement. Pour obtenir une texture veloutée sans filaments, je recommande de passer la soupe au tamis.

4. Retirez les tiges de l’ail des ours. Mixez les feuilles avec l’huile d’olive et la poudre d’amandes. Salez et poivrez.

5. Coupez les tranches de pain en petits cubes et faites-les griller dans une poêle avec le beurre.

6. Dressez le velouté avec quelques croûtons et 1 cuillerée de crème à l’ail des ours..

Hopla : manger alsacien, Floriane Dumen, Éditions First, 248 pages, 28,95

À TABLE

Les produits

Génération cacao

Dans leur nouvel espace Chocowaouh Café, au sein de la boutique Daniel Stoffel de Haguenau, Camille et Louis Castérot invitent les visiteurs à déguster un « Instant chocolat » composé de quelquesunes des pièces emblématiques de la maison. L’occasion de revenir sur ce qui fait la force de la chocolaterie fondée il y a 60 ans par leur grand-père, Daniel Stoffel.

« Nous avons créé le premier Chocowaouh Café l’été dernier », explique Camille Castérot Il en existe désormais un dans chacune de nos trois boutiques : ici, à Haguenau, mais aussi à Ribeauvillé ainsi que dans le magasin de Shopping Promenade. Les clients adorent ! » Au point que certains viennent uniquement pour une dégustation, comme ils iraient chez leur pâtissier préféré. D’ailleurs, des pâtisseries maison, les Chocowaouh Cafés en proposent aussi. Et c’est peu dire que la chocolaterie en voit passer du monde. Comme des générations : « Nous sommes fiers d’avoir parmi nos clients des grands-parents qui viennent avec leurs petits-enfants, voire leurs arrière-petits-enfants. L’enjeu pour nous est de contenter tout le monde, les clients historiques comme les jeunes, assure Louis. Nous avons toujours veillé à ce qu’il y ait dans nos boutiques une gamme pour tous les goûts, mais aussi pour tous les budgets. » Soit au total, plusieurs milliers de références. Des incontournables moulages aux bonbons chocolat, en passant par les tablettes, mais aussi les paquets cadeaux, les gammes Alsace, Tradition et Pure Origine, les œuvres d’art chocolaté es en édition limitée jusqu’aux cabossés, moches mais aussi délicieux que les autres, à un prix simplement plus léger.

Chocolaterie éthique et créative

Si la maison est d’abord reconnue pour ses moulages artisanaux, peints à la main, sans colorants ni conservateurs, elle l’est aussi pour l’excellence et la traç abilité de ses produits. « Tous nos moulages sont réalisés avec du chocolat équitable, sourcé sur des plantations adoptant une démarche éthique, sur le plan humain comme sur celui de la culture du cacao. » Depuis peu, la chocolaterie Daniel Stoffel s’est même lancée un défi de taille : le Tree to Bar, autrement dit « du cacaoyer à la tablette ». Une démarche rendue possible grâce à l’acquisition d’une plantation au Cameroun, gérée par Lyly, jeune Camerounaise venue poursuivre ses études d’ingénieur en Alsace et dont la dirigeante de la chocolaterie est devenue la marraine. Lyly et son frère Xavier veillent désormais sur cette plantation alsaco-camerounaise très prometteuse.

Louis et Camille Castérot

Entrée de la boutique Daniel Stoffel à Haguenau

La tradition n’excluant pas l’innovation, la maison Daniel Stoffel a aussi développé une gamme de chocolat végétal au lait d’amande pour les personnes intolérantes au lactose ainsi qu’une gamme light, sans sucre. « Nos chocolatiers sont très créatifs. Nous utilisons par exemple de l’amarante qui nécessite très peu d’eau pour pousser. Cela permet d’avoir un impact environnemental moindre sans que ce soit au détriment du goût », assure Louis qui, avec sa sœur Camille, a hérité d’une histoire familiale désormais connue de tous : celle de Daniel Stoffel, maître chocolatier qui a créé à l’âge de 25 ans une chocolaterie dans sa cave, comme une start-up dédiée à la gourmandise. S’en suivra une expansion à travers toute la France auprès d’un réseau de revendeurs, un déploiement des ventes dans l’hémisphère sud pour se jouer des saisons, l’ouverture de la boutique historique en centre-ville de Haguenau, l’arrivée des enfants, Martine et Laurent, dans les années 1980, puis le déménagement route de Bitche, jusqu’à l’ouverture du magasin de Ribeauvillé en 2010 et celui de Shopping Promenade en 2021.

Un terrain de jeu infini

Entre les dégustations en magasin, les ateliers thématiques autour des associations de goûts (chocolat-bière, chocolat-vin…) ou ceux de création pour petits et grands, la marque propose aussi des offres à destination des entreprises et des associations. Avec Action Chocolat, un système de ventes groupées, ces dernières peuvent financer une partie de leurs projets en proposant la gamme des chocolats Daniel Stoffel à leur réseau. « C’est un terrain de jeu infini ! » reconnaît la troisième génération à faire son entrée dans la chocolaterie. Arrivé en mars 2020, Louis, 26 ans, est aujourd’hui responsable des opérations, un poste qu’il qualifie volontiers de transverse. Sa sœur aînée, Camille, entrée dans l’entreprise en septembre en tant que responsable commerciale, a d’abord œuvré en Asie, puis en Irlande. Ensemble, ils soutiennent désormais au quotidien leur maman, Martine, qui dirige seule la bonne marche de l’entreprise depuis la disparition de son frère. « Entre nous, la collaboration se passe très bien. Maman est très à l’écoute , elle nous implique dans les sujets stratégiques tout en nous laissant

beaucoup de liberté. Même notre grand-père est encore très présent. Rien ne lui échappe ! »

Frère et sœur le reconnaissent, disposer d’une entreprise à projet, attractive et gourmande, est une force. « Les gens qui nous rejoignent sont pleins de talents. Nous avons la chance de pouvoir les attirer. D’autant que nous savons pouvoir compter sur l’expérience des anciens qui assurent la transmission avec bienveillance. » Un point de vue partagé par Martine Stoffel-Castérot : « Nous formons une entreprise très familiale avec nos équipes, dont certains sont là depuis 30 ou 40 ans. » Alors, si tous reconnaissent qu’il faut avancer pour exister, Martine, Camille et Louis unissent leur voix pour affirmer que cela se fera « dans le respect de ce qui a été fondé ».

CHOCOLATERIE DANIEL STOFFEL

50, ROUTE DE BITCHE À HAGUENAU

SHOPPING PROMENADE

6, BOULEVARD DES ENSEIGNES

À REICHSTETT

ROUTE DE GUÉMAR À RIBEAUVILLÉ

DANIEL-STOFFEL.FR

SI PROCHE SI PURE

Au coeur des Vosges du Nord

Au cœur du Parc Naturel des Vosges du Nord classé Réserve Mondiale de Biosphère par l’UNESCO

Exceptionnellement pure avec une minéralisation de 50mg/L

Convient à un régime pauvre en sel avec un taux de sodium très bas de 1,1mg/L

Recommandée par le Ministère de la Santé pour la préparation des biberons

Source 100% alsacienne et familiale

À TABLE

Les produits

Ivres de vanille

À Hochfelden, Florian Eschenbrenner partage avec La Vanille de Lucie sa passion pour l’épice gourmande qu’il fait venir de Madagascar et commercialise avec Mylène, son épouse. Des gousses soigneusement sélectionnées qu’ils s’évertuent à rendre accessibles au prix le plus juste.

« On est plusieurs là-dedans ! » fait remarquer Florian, tapotant du bout des doigts son front d’un air amusé. Un front d’où semble émerger une idée à la minute. Cadre dans l’hôtellerie-restauration « plutôt côté chiffres », formé à l’école hôtelière, ayant travaillé à Paris avec le médiatique chef Frédéric Anton, Florian Eschenbrenner s’est lancé, après sa microbrasserie éponyme créée en 2021, dans le commerce de la vanille. « L’histoire a commencé en 2008, lorsque je travaillais dans un restaurant étoilé parisien. Un jour, je parle à des collègues malgaches de mon intérêt pour cette épice sans deviner vers quoi cela va m’entraîner ! » Car au début, ce sont surtout les amis qui profitent des petites quantités importées pour le plaisir. Des gousses à la fois souples et dodues, au parfum aussi enivrant que l’épice d’Arrakis. Le nombre de clients allant croissant, le trentenaire d’Hochfelden structure son réseau d’approvisionnement – « de producteurs à la vanille parfaitement traçable » –, se met en règle au niveau administratif et lance en septembre 2023 sa petite entreprise parfumée. « Avec mon épouse, Mylène, nous l’avons appelée La Vanille de Lucie. C’est le prénom de notre fille. L’idée nous est venue le jour où elle a touché des gousses. Ses mains sentaient la vanille et c’est parti de là. »

Entrepreneur dans l’âme

« On est jeunes. On en profite pour avoir des idées un peu folles ! » ajoutet-il. Il faut dire qu’en matière de création d’entreprise, Florian n’en est pas à son coup d’essai. En 2021 déjà, il lançait depuis son garage la brasserie Eschenbrenner. Un succès fulgurant ! « La brasserie, c’est un prolongement de moi-même. Je suis né à Uberach où se trouve la brasserie du même nom. Je vis à Hochfelden, la patrie de Meteor… J’ai donc commencé par faire une bière au thé, une autre au grué de cacao… Mes amis m’apportent un produit ou j’utilise les plantes du jardin. » Une soixantaine de recettes et près de 7 000 litres par an plus tard, un seul constat s’impose : « C’est énorme ! Je vais un peu lever le pied… » Mais dans le langage très codé de ce serial-entrepreneur, lever le pied signifie en réalité : démarrer une nouvelle activité. « La vanille et le poivre ont toujours été mes épices préférées, réaffirme Florian. J’ai d’ailleurs brassé une bière noire au whisky alsacien de la distillerie Hepp… et à la vanille. »

Florian Eschenbrenner

Depuis l’automne, La Vanille de Lucie est donc désormais un site de vente en ligne de vanille Bourbon de qualité premium. « Notre vanille provient exclusivement de Madagascar qui concentre 80 % de la production », poursuit Florian. Lui qui tient à écouler ses gousses à prix contenu. « Nous margeons juste ce qu’il faut pour faire tourner l’entreprise. On est trois fois en-dessous du marché. Nous avons des offres très attractives pour les professionnels, notamment les restaurateurs. » Qui pour certains, redécouvrent de ce fait la vraie vanille. « Avant, ils utilisaient de la poudre ou de la pâte, plus économiques, mais pas comparables en termes de goût. » Si le site enregistre désormais chaque jour des commandes en provenance de toute la France, et même d’Europe, côté logistique, le travail est d’ampleur : le couple reconditionne les commandes par lots de 10, 20, 30 gousses ou au poids. De quoi toucher les clients de la brasserie bien sûr, mais aussi les associations qui invitent leurs membres et leur proches à commander, ce qui, moyennant une rétribution sur les ventes, leur permet de financer leurs activités… « Cela représente 70 % de notre chiffre d’affaires. »

Des déclinaisons à volonté

Ce qui tient particulièrement à cœur à ce Hochfeldois passionné, c’est de développer les usages que ses clients font des petits grains parfumés. « La plupart se contentent d’en mettre dans la crème ou de faire du rhum arrangé. Pourtant, les possibilités sont énormes. Dès que je trouve le temps, je sors mon tablier pour élaborer des recettes, pas uniquement sucrées. La vanille s’accommode très bien avec le poisson, par exemple. Ou avec la tomate. Je travaille actuellement avec un traiteur pour une recette d’omble chevalier. J’aimerais aussi que des blogueurs s’en emparent… la vanille est d’une richesse insoupçonnée. » Un produit que Florian juge d’autant plus intéressant qu’il se conserve très bien : « Dans un endroit sec, à l’abri de la lumière et à température ambiante, vous pouvez le garder deux ans. C’est une plante qui se dessèche naturellement. » À court terme, Florian et Mylène projettent de se rendre à Madagascar, à la rencontre des producteurs. « J’aimerais toucher des gousses de vanille vertes, voir leur texture… et rencontrer des gens qui vivent avec une tonne de vanille chez eux ! » En attendant, cette année encore, Florian tiendra un stand à la braderie de Hochfelden. On y trouvera de nouvelles recettes de bière, de la vanille planifolia aux notes subtiles de cacao… « Mais tout le village est déjà fourni. Je leur amènerai donc un petit plus : du poivre de Madagascar. » Le poivre, une autre de ses passions qu’il commence tout juste à partager à la boutique.

LA VANILLE DE LUCIE

7, RUE DES VIOLETTES À HOCHFELDEN 06 27 92 76 24

LA-VANILLE- DE-

LE GAVEUR DU KOCHERSBERG FERME NONNENMACHER

Eleveur & Gaveur - Foie Gras d’Alsace

Spécialités de Canard - Fabrication Maison

LES ASPERGES DE WOELLENHEIM

Nos asperges, réputées dans la région, sont cultivées, cueillies, transformées directement chez nous, à la ferme.

Vente à la ferme

Lundi / samedi 8h30 / 12h + 13h / 19h sauf lundi 18h30 et samedi 17h

Vente à la ferme - Asperges d’Alsace 14 route de Hochfelden à Woellenheim 03 88 69 90 77 gaveur-kochersberg.fr

Fromages frais •

Épice de proximité

Chaque premier samedi du mois, Florian et son épouse accueillent les clients de la brasserie et les amoureux de la vanille pour un moment de partage autour de l’épice. L’occasion d’échanger avec le couple de passionnés et se procurer des petits lots de cinq gousses conditionnées en petits tubes de verre ou de dix gousses sous vide.

Retrouvez également La Vanille de Lucie dans plusieurs points de vente partenaires dont la liste continue de grandir :

La Ferme Steinmetz Céline, à Kriegsheim

La Ferme Urban, à Schwindratzheim

Le Chaudron des Gourmets, à Bouxwiller

Fischbach & Cie, à Hochfelden

Face au miroir

À Haguenau, niché dans un bâtiment au charme haussmannien à la décoration soignée, La Loge est un salon de coiffure privé dont l’adresse se chuchote dans le creux de l’oreille. Et pour cause, on aimerait la garder pour soi.

Loin du tumulte des salons bondés où les clients se succèdent dans une effervescence qui ne laisse que peu de place à la détente, Paula Bringout riche d’une expérience de dix-huit ans dans le domaine de la coiffure, privilégie un accueil privatif afin d’offrir à chaque client·e un service de qualité lors d’un moment unique, avec tout le confort et l’équipement d’un salon classique. Dans un cadre raffiné qui donne pignon sur rue, les parquets anciens s’associent à une belle hauteur sous plafond. Les tons clairs invitent à la détente et sont sublimés de quelques pièces maîtresses, à l’image de l’élégant lustre et du miroir sur pied d’un mètre cinquante de diamètre qui s’impose au milieu du salon. Coup de cœur pour les jolies sculptures en métal d’O’tour du Bois à Hoerdt, placées çà et là. Pour un confort optimal, le bac à shampoing est équipé d’un fauteuil massant. « Je veux proposer un concept intimiste, prendre le temps avec ma cliente. L’aspect cocon met en confiance et est plus propice aux confidences », sourit la coiffeuse.

Dégradé et pause café

Que l’on souhaite rafraîchir ses longueurs, redonner du peps à un châtain terne ou à un blond fané ou opérer un changement radical, Paula écoute, conseille et exécute dans les règles de l’art la demande de chaque

cliente. « Je peux également accueillir une maman et sa fille par exemple, ou deux copines, explique-t-elle. Tandis que la couleur de l’une pose, je m’occupe de la seconde, c’est une ambiance cosy. » Autour d’un café, d’un rafraîchissement et de quelques gourmandises, on se laisse volontiers aller aux mains de la coiffeuse experte, qui travaille notamment avec les produits de la marque Noir Stockholm, à base d’algues et d’huile de pépins de raisin, sans paraben et sans silicone. Le must ? Paula partage le bâtiment avec l’institut de beauté Les Soins d’Angélique, l’occasion de faire d’une pierre deux coups et de s’offrir une après-midi complète dédiée au bien-être. LA

Paula Bringout

Qualité et durabilité par conviction

Sur notre site, dans une ancienne zone industrielle le long de la rivière, tout est soigneusement sélectionné. Des matériaux et équipements haut de gamme aux matelas fabriqués en Forêt-Noire, des coussins marocains cousus sur place aux draps les plus fins… Nos hôtes trouvent leur base pour l’aventure, la détente ou les activités professionnelles en Forêt-Noire et dans la région de Fribourg, une région qui se caractérise par une gastronomie unique, une nature magnifique et une longue histoire.

«Notre passion pour le design et les matériaux a été le moteur de la construction de cet hôtel, en collaboration avec les artisans locaux».

Kastelbergstraße 19

79183 Waldkirch

07681 / 4990460

artbau-designhotel.de

Architectes : Constantin Schindler et Sophia Brauner

Au fil des aiguilles Mode

Avec l’essor du rétro et de la customisation, la broderie sur textile émerge sur le marché des tendances mode. Dans son atelier-boutique Sy uzi Couture à Haguenau, Suzanna Mesropian métamorphose vêtements, accessoires ou encore linge de maison en objets uniques et personnalisés.

Que l’on souhaite orner un t-shirt basique d’un mot doux, habiller une tenue d’un dessin rigolo ou simplement customiser un cadeau, la broderie s’impose comme moyen d’expression et crée la singularité. Il faut dire qu’en matière d’inspiration, les possibilités sont infinies. « Du sac à main au coussin d’intérieur en passant par la petite veste en jean.. chez Syuzi Couture, on peut amener son propre objet à personnaliser ou choisir dans le catalogue parmi 72 000 références d’articles sans marques », explique Suzanna qui ne travaille qu’avec des fournisseurs français. Une cliente passe le pas de porte, un doudou à la main, elle voudrait y apposer un prénom. Suzanna l’invite à sélectionner la police d’écriture de son choix, la couleur du fil, l’emplacement de la broderie et l’ajout ou non de motif. Le tour est joué. « La broderie, c’est ce petit plus qui fait toute la différence et rend un cadeau basique unique en son genre », affirme-t-elle. À l’image d’une boutique, Syuzi Couture expose des pièces telles que des sweats à capuche, des polos, des t-shirts de différents coloris. « C’est une sélection d’articles sans marques proposés dans le catalogue, je les expose afin que les clients puissent se faire une idée de la qualité du produit et de la multiplicité des supports qui peuvent être personnalisés », explique Suzanna. De quoi ravir les particuliers comme les entreprises souhaitant promouvoir leur marque à travers un logo.

L’upcycling comme alternative positive

Dans son atelier en arrière-boutique, la jeune femme s’attelle également au flocage et à l’upcycling, une pratique consistant à créer une pièce singulière à partir de matières déjà existantes. « Je chine des vêtements dans des fripes, auprès des particuliers ou au cours des soldes, que je transforme ensuite en y ajoutant des tissus authentiques de luxe qui proviennent de sacs, de foulards, de chemises... Je m’amuse », sourit Suzanna qui s’est formée aux métiers de la mode et au stylisme. En boutique, un rayon est dédié aux pièces uniques créées par la jeune femme, à l’image d’un élégant trench beige customisé de tissus découpés dans un sac Gucci. Une alternative à la fast-fashion, une nouvelle manière de s’habiller en alliant écologie et originalité, via un processus de revalorisation de vêtements inutilisés.

Suzanna Mesropian

Une ligne naturelle, bio, qui ne contient ni eau ni parfum, à base d’Aloe Vera, enrichie en huiles essentielles et en CBD.

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Sport

Gonflés à bloc

Longtemps classée parmi les sports extrêmes, l’escalade est devenue une discipline ludique et accessible qui séduit des pratiquants de tout âge. À Haguenau, la salle de grimpe

Bloc Session propose de s’initier à la pratique dans une ambiance conviviale et bon enfant.

En ouvrant Bloc Session à Haguenau en 2022, Camille Apffel et Kevin Andrieu, mordus de grimpe depuis huit ans ont opéré une reconversion complète, troquant leurs professions respectives pour se consacrer à transmettre leur passion. Dans un espace chaleureux, le couple propose 550 m2 de surface grimpable dédiée à l’escalade de blocs. Contrairement à l’escalade de voie, cette pratique ne nécessite ni baudrier, ni cordes :

« On n’a pas besoin de maîtriser les systèmes d’assurage, explique Kevin. Les murs ne dépassent pas 4,5 mètres de haut, les règles de sécurité sont simples et les chutes amorties par des crash pads, de gros tapis de sol moelleux. » De quoi proposer une activité aussi ludique que sportive, accessible à tous les publics.

Grimpette pour tous

Que l’on soit jeune ou senior, seul ou en groupe, sportif ou un peu raide, svelte ou non, Les blocparks s’adressent à tous les profils et ont de nombreux bienfaits sur le corps et l’esprit. En associant tonicité, force et souplesse, la grimpe fait appel à la plupart des muscles du corps et sculpte la silhouette, tout en stimulant l’équilibre, la coordination, les fonctions cérébrales, tout et en réduisant le stress. Pour s’initier, s’entraîner, s’amuser, se rencontrer, il n’y a qu’à enfiler sa tenue de sport et ses chaussons d’escalade (personnels ou en location sur place) et à se lancer sur les murs de grimpe constellés de prises, d’inclinaisons en dalle et de dévers saillants. Déclinés en sept niveaux de difficulté définis par un code couleur, des parcours variés font le bonheur des débutants comme

des grimpeurs expérimentés. « La salle est accessible dès quatre ans, on dédie même un créneau aux deux ans et demi/trois ans le dimanche matin, dans une zone sécurisée où les prises sont très rapprochées et adaptées aux tout-petits », sourit Camille. Le couple propose également des séances découverte, des cours particuliers et des stages pour les enfants pendant les vacances.

Le plus convivial des sports individuels

Comme bien souvent, la salle grouille tout autant de grimpeurs accrochés aux parois que de petits groupes installés nez en l’air, sur les tapis. « C’est un sport pratiqué dans l’entraide et sans jugement. Les personnes qui sont à l’aise avec les différentes méthodes de grimpe conseillent et encouragent souvent les novices, explique Camille . L’ambiance est à la cool. » Entre deux grimpettes, on s’offre un moment de lâcher-prise autour d’un verre ou d’un repas dans l’espace de petite restauration installé au pied des parois. Pizzas, tartes flambées, gourmandises sucrées et rafraîchissements, la carte est 100 % locale. L’occasion d’échanger et de prolonger un moment convivial entre grimpeurs dans une salle conçue comme un lieu de vie.

Kevin Andrieu et Camille Apffel

Un seul amour et pour toujours #4

Racing : Il était une foi 204 pages – 22€

Un seul amour et pour toujours #3

Racing : Bleu comme toi

Sortie : hiver 2022 204 pages – 22€

Heures fastes, heures sombres, chemins de croix, renaissances : le Racing Club de Strasbourg, c’est une histoire qui s’écrit, se chante, se raconte, au-delà du seul ballon rond.

Une histoire de foi : celle des amoureux et amoureuses, forces vives et sportives, supporters et supportrices d’un club plus que centenaire, incarnation de l’âme, de la passion et de la ferveur populaire d’une ville et d’une région charnières dans l’Europe de l’humanisme et de la paix.

Un seul amour et pour toujours #2

Racing : une passion sans limites

Un seul amour et pour toujours #1 11 couvertures au choix

Sortie : été 2020 436 pages - 37€ (au lieu de 47€)

Optique

Nouveau regard

Véritable accessoire de mode, les lunettes se déclinent de mille façons : des rétros aux emblématiques « oversize », en passant par les papillonnantes 50s, les collections de la boutique Rien que la vue à Haguenau fusionnent exclusivité, technicité et esthétisme avec brio.

Dans leur boutique indépendante Rien que la vue installée à Haguenau, les opticiens Lilya et Gilles Bertin et Sylvain Boitiere allient expérience, écoute et conseils personnalisés pour dissiper le flou parmi une large sélection de lunettes et s’assurer que chaque client reparte avec monture à son nez. Dans les rayons, les classiques Calvin Klein, Ray Ban, Nike ou Liu Jo mais aussi des créations de marques coup-de-cœur comme la ligne autrichienne de fabrication artisanale Johann Von Goisern, qui mêle tonalités vives et pétulantes à une habile maîtrise de l’acétate, la matière phare de la maison. « On essaye de satisfaire tout le monde par les couleurs qu’on peut proposer, l’originalité des formes mais aussi la qualité des produits et les tarifs, explique Gilles. Certains pensent qu’indépendant égale haut de gamme, donc cher, mais en faisant notre propre sélection de fournisseurs, on pense à tous les budgets. »

Des opticiens engagés

En magasin et dans une démarche écoresponsable, tous les verres de fabrication sont de conception française, les sprays de nettoyant à lunettes sont rechargeables et les sacs réutilisables. Mention spéciale pour la marque bretonne Armor Lux spécialisée dans le recyclage de filets de pêche usagés qu’elle transforme en granules de nylon pour réaliser des montures inédites, résistantes et esthétiques. « Chez Rien que la vue, on propose systématiquement de rénover gratuitement les anciennes montures, qu’elles proviennent de chez nous ou non, pour leur donner une seconde vie », sourient Lilya et Gilles qui organisent également des ateliers de réparation gratuits dans le café associatif Safe Haven à Haguenau. Le petit plus ? Pour les sportifs, la boutique propose des lunettes de vue adaptées à la discipline pratiquée, de la natation au VTT, en passant par les sports de balle ou le tir.

RIEN QUE LA VUE 5, MARCHÉ-AUX- GRAINS À HAGUENAU 03 67 31 07 95 RIENQUELAVUE.COM

Lilya et Gilles Bertin

Les mains dans la terre

À Pfaffenhoffen, la boutique de fleurs et horticulture Roller est un petit paradis pour les amoureux du jardin : 2 000 m2 de serres abritent les plantes et légumes que Michel Schnepp bichonne depuis 40 ans, au plus grand bonheur de ses clients.

Dès notre entrée dans la serre, nous tombons nez à nez avec d’innombrables pousses de géraniums que Michel Schnepp, le gérant, s’empresse de nous présenter en indiquant qu’ils seront prêts d’ici début mai. En plus de ceux disponibles à la vente, il en conserve d’autres rien qu’à lui, des plants de plus de 15 ans d’âge qu’il a hérité de sa grand-mère, tout comme son amour du jardinage, apparu dès l’enfance. « Tout me réussissait quand le mercredi j’étais avec elle dans le jardin. C’est elle qui m’a transmis cette passion », sourit-il. Passé par un apprentissage puis employé chez les anciens propriétaires de la boutique, les frère et sœur Roller, il en reprend la gérance en 1994 et perpétue depuis le savoir-faire traditionnel de ses anciens patrons.

Patience et abnégation

Chez Roller, tout est fait à la main, des plantations à l’arrosage en passant par le repiquage. Un travail de longue haleine qui fait la fierté de l’horticulteur :

« Quand je vois que ça pousse, c’est vraiment un plaisir, même s’il faut travailler des heures. » La qualité est son mot d’ordre, au point où il a parfois du mal à s’arrêter :

« Le soir quand je suis lancé et que je ne suis pas dérangé, j’ai ce plaisir de continuer jusque tard. Le lendemain matin, six heures, rebelote. Parfois, quatre heures de sommeil me suffisent. » Seul son chien peut, d’un regard implorant, le stopper dans son élan et le convaincre d’aller dormir ou de faire une pause randonnée. Car pour cet amoureux de la nature, impossible de résister à l’« appel de la forêt », c’est au contact du vivant qu’il s’épanouit et cultive sa patience.

Au rythme des saisons

Avec une telle passion, pas étonnant que Michel tienne à faire de sa production une alliée de l’environnement. Dans ses serres, on ne trouve qu’une cinquantaine de variétés de fleurs et de légumes, produites en petites séries qui suivent les saisons.

De quoi accorder à chacune toute l’attention qu’elle mérite. Les fleurs typiques d’Alsace sont privilégiées, à l’image des géraniums (seule variété à être produite en plus grande quantité), des myosotis et des primevères qui font fièrement part de leur origine avec leur pot en plastique recyclé portant l’inscription « Je suis alsacienne ».

Michel s’adapte aussi à la demande en testant de nouvelles variétés dans son propre jardin, transformé en laboratoire pour l’occasion, avant de les proposer à ses clients. La boutique de fleurs tenue par Sylvie propose également d’autres plantes en achat-revente. Pour les curieux, l’horticulteur garde aussi un autre trésor : il conserve précieusement certaines variétés de fleurs qui n’existent plus dans la nature et qu’on ne peut plus reproduire.

La persévérance comme devise Malgré l’augmentation des charges et la baisse du pouvoir d’achat, la passion du métier reste et l’artisan n’a pas dit son dernier mot, puisque dès les premiers rayons de soleil printaniers, les villages aux alentours viennent se fournir chez Fleurs Roller pour décorer leurs allées et les clients affluent pour remettre la main à la terre. Et chaque fois qu’ils passent la porte de la serre, c’est le même émerveillement qui les saisit devant la beauté des plantes dont Michel a pris tant soin, en attendant qu’elles trouvent leur place dans un jardin d’adoption.

FLEURS ROLLER

18, RUE DE HAGUENAU À VAL- DE- MODER 03 88 07 71 40

FLEURISTE- HORTICULTURE- PFAFFENHOFFEN.FR

Michel Schnepp

Fournisseur de mobilités

Née à Soufflenheim, l’entreprise familiale Eschenlauer a bien grandi depuis l’achat de son premier autocar. Du transport scolaire aux voyages à l’étranger en passant par le tourisme local, c’est maintenant en direction des Jeux olympiques que l’expert en déplacement des personnes regarde.

Un nom enraciné dans sa commune. On ne saurait mieux caractériser celui de la famille Eschenlauer, viscéralement attachée à Soufflenheim depuis le milieu du xviiie siècle. Déjà dans le transport voyageurs mais aussi de marchandises, puisque Jean Eschenlauer, fils du charpentier Georgus Eschenlauer, premier du nom à s’installer dans la ville des potiers, acheminait alors les voyageurs alsaciens en partance pour l’Amérique jusqu’au Havre. En matière de transport, les générations Eschenlauer ont tout connu, ou presque. Du transport hippomobile au xix e siècle jusqu’aux autocars modernes d’aujourd’hui. En passant par l’achat d’un premier camion en 1932, puis d’un premier autocar en 1935 pour remplacer les diligences. C’est aussi le début des excursions en France, en Allemagne, au Luxembourg et en Belgique, auxquelles la guerre mettra momentanément un coup d’arrêt.

Esprit de famille

Car rien n’arrête l’élan entrepreneurial de la famille, c’est un nouveau Jean, homonyme de son ancêtre, qui créera avec son père la société Ignace et Jean Eschenlauer en 1956. Les années 1960 voient alors l’arrivée des premiers autocars Mercedes, auxquels l’entreprise de Soufflenheim est restée fidèle. L’entreprise de transport se développe tant et si bien qu’elle sera contrainte de quitter le centre-ville de Soufflenheim pour s’installer en 1973 dans la zone industrielle, où elle érige un garage poids-lourds parmi les plus modernes de France.

Outre un savoir-faire dans la mobilité qui n’est plus à démontrer, la véritable force d’Eschenlauer réside surtout dans sa taille humaine. Cent véhicules et une centaine de collaborateurs. « Le nom est resté, par attachement à ce passé ancré dans la région , explique Raphaël Chatellier, directeur de l’entreprise. Nous restons une entreprise locale, très axée sur le bien-être de nos équipes. Certains de nos conducteurs sont là depuis des décennies et le sens de l’humain est primordial pour attirer de nouveaux collaborateurs. »

Des directions variées Rachetée par le groupe Striebig en 2005, acteur local majeur du transport de personnes en Alsace, Eschenlauer entrera dans le giron du groupe Keolis, premier acteur mondial des transports, en 2016. De sorte que l’entreprise toujours basée à Soufflenheim exerce aujourd’hui son activité dans des directions très variées. Premier axe : le transport scolaire dans tout le nord de l’Alsace, qui représente à lui seul près de 80 % de l’activité. À cela s’ajoute le transport de personnes au sein de la communauté d’agglomération de Haguenau ainsi que le transport périscolaire dans l’Eurométropole de Strasbourg. Eschenlauer assure aussi comme à son origine le transport de frontaliers vers les usines en Allemagne, ainsi qu’une activité TER pour le compte de la SNCF Voyageurs, des rotations pour de gros clients privés en France comme en Allemagne ou bien encore le déplacement de personnes à mobilité réduite. Sans compter l’activité de tourisme, pour le compte d’un client organisant des séjours linguistiques en Angleterre à destination des collégiens et des lycéens.

Du tourisme à la journée au transport à la demande

Comme avant-guerre, le tourisme local redevient un axe de développement à fort potentiel pour Eschenlauer. Que ce soit au profit des entreprises, des associations ou des groupes de particuliers de toute nature. « Nous sommes à même d’emmener des gens n’importe où à la journée, qu’il s’agisse d’une excursion en Forêt-Noire ou à Europapark, une balade du Club Vosgien ou une escapade au bord du Titisee… » S’il arrive déjà à Eschenlauer d’assurer le transport de supporters jusqu’aux lieux des rencontres sportives, l’entreprise de Soufflenheim a également été sollicitée dans le cadre des JO 2024… dans la région parisienne !

Et demain ? « Nous allons poursuivre notre développement en explorant notamment d’autres types de mobilités. » Du transport par autocar à la navette, voire au transport à la demande… « L’important est de garder suffisamment de réactivité pour répondre aux demandes de nos clients tout en cultivant cet esprit famille qui nous caractérise. »

KEOLIS -STRIEBIG.COM/KEOLIS - ESCHENLAUER

Keolis en chiffres

Leader du transport de personnes en mobilité partagée, Keolis est présent dans 13 pays sur 4 continents.

Le groupe emploi 68 000 collaborateurs à travers le monde.

Raphaël Chatellier, directeur

Décors au carré Habitat

Espace d’exposition, solutions personnalisées, savoir-faire étendu… En 25 ans, l’entreprise Denni de Gundershoffen s’est imposée comme une référence dans la pose de carrelage et la conception de salles de bain sur mesure.

Cette année, Denni fête ses 25 ans. Depuis l’atelier artisanal amorcé dans la cave familiale, puis l’installation à Gundershoffen en 2009, l’entreprise de carrelage et salle de bain n’a eu de cesse de cultiver ardemment ses valeurs familiales, comme le confirme Anais Denni, la propre fille du fondateur : « L’esprit de famille, on le retrouve même dans les équipes. Le noyau dur est très fidèle, à l’instar de Hervé, carreleur-mosaïste qui totalise plus de 22 ans de présence, ou d’Aurélien, aujourd’hui chef de chantier. Il a démarré chez nous en tant qu’apprenti. » Une transmission de savoir-faire vécue comme un devoir chez Denni, qui s’est toujours attachée à former la jeune génération : « Aujourd’hui, nous avons quatre apprentis dans l’entreprise, dont une jeune femme, Manuela, qui prépare son brevet professionnel. »

Des projets clés en main Entreprise née dans le carrelage, Denni réalise aujourd’hui la moitié de son chiffre d’affaires en concevant des salles de bain, un domaine dans lequel rien n’arrête sa créativité, en rénovation comme en neuf. « Nous prenons en charge le carrelage mais aussi l’électricité, le sanitaire, le chauffage… grâce à des équipes métiers que nous avons en interne. » L’entreprise compte ainsi 22 salariés, dont une dizaine de carreleurs, des peintres, des plaquistes… mais aussi des équipes spécialement formées à la manipulation et à la découpe des pièces. Pour le reste, tout est quasiment fait sur mesure, au gré des besoins et des envies. Miroirs rétro-éclairés, petites niches pratiques et décoratives, meubles de rangement escamotables ou solutions de rénovation qui facilitent le quotidien des personnes à mobilité réduite : « Nous avons la capacité de tout intégrer. » De sorte qu’une fois le chantier terminé, il est possible d’entrer dans la salle de bain pour prendre une douche sans rien ajouter, si ce n’est du shampoing et du savon. « Si nécessaire, nous fournissons même les serviettes », confirme Anaïs Denni.

À l’affût des tendances

Grâce à son savoir-faire éprouvé, Denni intervient sur tous les aspects de la maison. D’autant mieux qu’au-delà du sol et des murs, la céramique s’invite aujourd’hui partout, jusque dans le mobilier. Pour preuve, cette table monumentale faite sur mesure ou ces plans de travail. « Il n’y a vraiment que le plafond que nous n’habillons pas ! » Pour s’enquérir des dernières tendances et collections, Eric Denni se rend fréquemment en Italie. La mode du moment ? Les carreaux XXL, grands, mais alors vraiment grands. « Au sol comme au mur, cela permet de limiter les joints et créer un effet waouh ! » Et si vous êtes en panne d’inspiration, un passage dans leur show-room vous mettra vite dans l’embarras… du choix. « Nous avons toujours plusieurs mises en ambiance pour visualiser la pièce. Il n’est pas rare qu’un client dise en les voyant : je veux celle-là ! » À l’occasion des 25 ans de l’entreprise, la salle d’exposition de plus de 400 m2 sera d’ailleurs totalement rénovée, avec des offres promotionnelles tout au long du mois de juin.

Eric Denni

LA

Habitat

Cent ans de savoirfaire

Gieck, c’est l’histoire d’une entreprise plus que centenaire à Haguenau. De génération en génération, la maison familiale de métallerie continue de prouver son expertise sur l’acier et se modernise en ajoutant de nouveaux matériaux à son offre.

rattaché à la ville. Je tenais à ce que nous restions sur la commune », argumente Edgard Gieck, la trentaine athlétique, à la tête de l’entreprise depuis 2019. Le jeune homme succède ainsi à son père, Edgard, deuxième du nom. « C’est une tradition familiale, chez nous, le premier garçon se prénomme Edgard », une coutume bien ancrée qui remonte au grand-père de l’actuel dirigeant. « Mon arrière-grand-père, lui, s’appelait Auguste. Il a fondé notre ferronnerie d’art en centre-ville de Haguenau en 1909. »

De l’acier aux menuiseries PVC

Si l’acier reste le cœur de métier de Gieck, l’entreprise a su au fil des générations se réinventer sans diluer son ADN. « Mon grand-père a été précurseur dans les châssis en aluminium », rappelle l’actuel dirigeant qui a tenu à imprimer sa marque en proposant des menuiseries PVC à ses clients. « Il faut vivre avec son époque. Une partie de nos clients sont des architectes ou des promoteurs qui apprécient que nous leur proposions une prestation d’ensemble. Le PVC nous a ouvert un segment sans pour autant refermer ceux dans lesquels nous étions déjà reconnus. » Une mue bénéfique qui a permis à l’entreprise de tripler son chiffre d’affaires tout en maintenant son savoir-faire dans l’acier. Garde-corps, portes et portails, clôtures, escaliers biscornus, mais aussi devantures et vitrines de boutiques réalisées sur mesure sont ainsi devenus une signature de la maison.

L’excellence dans l’ADN

Dès l’entrée, ils sont là, tous les quatre. Se jouant des années, leurs portraits peints dans un style très graphique ornent les murs de leurs nouveaux locaux de plus de 1 000 m2 . Cent-quinze ans, quatre générations et trois Edgard plus tard, l’atelier de métallerie Gieck est en effet resté fidèle à Haguenau jusque dans le choix de son nouveau siège sorti de terre il y a trois ans. « Notre nom est

Même si les nouveaux locaux n’incluent plus de forge comme par le passé, couper, assembler et souder restent la marque de fabrique des artisans de la maison, qui emploie treize personnes. « Nous sommes capables de travailler de façon traditionnelle mais aussi de livrer des réalisations plus modernes, notamment grâce à la découpe laser », détaille ainsi le dirigeant qui se défend d’avoir embrassé ce métier par obligation. « Mes parents qui ont tous deux travaillé dans l’entreprise m’ont toujours laissé le choix. Bien sûr, je suis d’une génération où l’on se rêvait footballeur, mais j’ai appris à aimer ce métier. Aujourd’hui, je suis pleinement conscient de la responsabilité que cela implique. » Au point qu’Edgard, membre de l’Union des métalliers du Bas-Rhin, ne considère pas Gieck comme une simple marque, si respectée soit-elle dans toute la région et même au-delà, au gré des partenariats de confiance noués sur le long terme avec ses clients : « Mes parents ont donné leur vie à cette entreprise. Après eux, j’engage mon nom à chaque fois qu’une de nos équipes réalise une pose. Cela m’oblige à mettre la barre très haut chaque jour. Avec nous, les gens savent qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise. »

GIECK

8, RUE DE L’ARTISANAT À HAGUENAU

03 88 73 32 44

GIECK.FR

Edgard Gieck

Hommage à la vie

Pour l’agence funéraire PFG de Haguenau, funérailles est synonyme d’accompagnement. Aux côtés des proches à chaque étape des obsèques, Hélène Grisnaux et son équipe s’engagent pour des cérémonies à l’image de chaque vie qu’elles célèbrent.

Le soleil perce les nuages, pile au moment où l’on s’apprête à pousser la porte de l’agence PFG située route de Strasbourg, à Haguenau. Ses rayons font miroiter la laque écarlate du cercueil exposé derrière la vitrine. « Il ne laisse personne indifférent », reconnait Hélène Grisnaux, conseillère funéraire responsable de l’agence. « Certains passants nous disent être choqués par cette couleur si éloignée de nos standards du deuil, mais globalement, le message est plutôt bien accueilli. » Des cercueils aux couleurs vives, l’enseigne PFG en a près de 200 à son catalogue : des teintes pailletées, vernies ou mates à faire rougir d’envie n’importe quel cuisiniste ! Il s’agit même de l’une des marques distinctives de cette enseigne spécialisée de pompes funèbres qui compte 600 magasins réunis en réseau à travers toute la France. « Dans notre esprit, une cérémonie ne doit pas nécessairement être triste. Nous préférons célébrer la vie du défunt dans ce qu’elle avait de singulier. »

Volontés essentielles et instructions de départ Une démarche qui tranche, alors que la plupart des personnes franchissant le seuil de l’enseigne le font dans un moment difficile. « Ils arrivent parfois abattus, voire en colère… Nous sommes là pour les écouter, les conseiller, et les accompagner le jour des obsèques », détaille Hélène Grisnaux, formée précisément à prendre en charge toutes les contraintes liées à une disparition. Mais l’essentiel des choix relève de la famille. Ils comprennent les « volontés essentielles », à savoir le choix entre une inhumation ou une crémation, celui du recours à une cérémonie religieuse ou civile, voire pas de cérémonie du tout, mais aussi le type de sépulture, qu’il s’agisse d’une tombe, d’un colombarium pour entreposer les cendres ou d’un jardin du souvenir, en cas de dispersion de ces dernières. Des choix qui se trouvent facilités lorsque le défunt a pris le temps de souscrire un contrat obsèques avec le décès. Qu’il s’agisse d’un contrat en capital

qui soulagera la famille, en tout ou partie, des dépenses liées au décès tout en se prononçant sur les trois volontés essentielles, ou d’un contrat prenant en charge un plus large éventail de prestations : choix du cercueil, annonce dans la presse, sélection des fleurs, voire de la musique d’accompagnement… « Certains défunts laissent beaucoup d’instructions, ce qui peut être un soulagement pour les familles que le contrat obsèques protège, tout en donnant la garantie au souscripteur que ses dernières volontés seront respectées », assure Hélène Grisnaux.

« Pour faire ce métier, il faut aimer les gens » Le jour de la cérémonie, la conseillère funéraire et son équipe, des porteurs au maître de cérémonie, veillent au bon déroulement de chaque étape. « Même après, les familles peuvent toujours m’appeler, assure la conseillère. Pour faire ce métier, il faut aimer les gens. » Et faire preuve d’imagination : « Aujourd’hui, l’inhumation après la cérémonie à l’église n’est plus la norme indépassable. » La proportion de crémations a pris le pas sur les inhumations et les cérémonies civiles se diversifient, permettant le cas échéant d’organiser des moments de recueillement en accord avec la personnalité du défunt. Qu’il s’agisse du choix de la musique, de photos projetées, de la signature des proches sur le cercueil qui pourra être en carton, voire de l’introduction dans la salle des funérailles d’une pièce emblématique de la vie du défunt, comme une moto, un casque ou un blouson, le leitmotiv est toujours le même : « Nous essayons d’accompagner les familles comme nous aimerions être accompagnés. » PFG

Hélène Grisnaux

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