INitiatives Bordeaux - N°1 - Oct/Nov/Déc 2019

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OCT / NOV / DÉC 2019

n°1

GRATUIT

itiatives IN Bordeaux

LE MAGAZINE QUI S’ENGAGE AVEC VOUS

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Luxe

LA PUISSANCE DISCRÈTE DU LUXE BORDELAIS _DAVID BOLZAN

JOUE L’AUDACE AVEC SUCCÈS _PAROLES CROISÉES

JEAN-MARC DUMONTET : L’ENTREPRENEUR PASSIONNÉ DE CULTURE ET DE... BORDEAUX



Lalique Boutique 19 Cours de l’Intendance – 33000 Bordeaux Lundi au samedi 10h30 – 19h et dimanche du 24/11 au 22/12 10h – 18h


© Adobe Stock

« Impliquez-vous » tous les samedis à 7h40 100.1 Bordeaux

Ecoutez, on est bien ensemble

francebleu.fr


n°1

GRATUIT

OCT / NOV / DÉC 2019

itiatives IN Bordeaux

LE MAGAZINE QUI S’ENGAGE AVEC VOUS

ÉDITO

IN itiatives BORDEAUX

Vous tenez entre vos mains le numéro 1

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Luxe

LA PUISSANCE DISCRÈTE DU LUXE BORDELAIS _PAROLES CROISÉES

JEAN-MARC DUMONTET : L’ENTREPRENEUR PASSIONNÉ DE CULTURE ET DE... BORDEAUX _DAVID BOLZAN

JOUE L’AUDACE AVEC SUCCÈS

Couverture : © Jérémy Denon Édité à 15 000 exemplaires.

Retrouvez-nous sur www.initiativesbordeaux.fr et sur nos réseaux sociaux

OÙ NOUS TROUVER ? Chez nos annonceurs et partenaires : • Restaurants étoilés • Hôtels de Standing • Salons Air France / Aéroports • Salons de coiffure • Instituts de beauté • Agences immobilières • Professions libérales • Bars et restaurants • Commerces de bouche • Epiceries fines • Clubs de sports (golf, tennis, ...)

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ui, oui vous ne rêvez pas, c’est bien le numéro 1 d’INiatives Bordeaux que vous tenez entre les mains ! Vous avez plébiscité notre Hors-série consacré aux femmes au mois de mars 2019 et cela nous a confortés dans l’idée que nous devions continuer cette nouvelle aventure. Parce que Bordeaux regorge de talents, d’entrepreneurs qui tous les jours prennent des risques (un peu comme nous…) pour développer leur activité, partager leur passion. Notre base line : « le magazine qui s’engage avec vous ». Dans un monde parfois un peu gris (comme le temps en ce moment), nous avons besoin de montrer que l’on peut rêver, tenter et repousser les limites établies. Que ce soit en politique, dans la culture, au sein d’une association ou dans une entreprise. Toutes les initiatives sont bonnes à prendre et à diffuser pour donner du courage à ceux qui sont un peu « tanqués» et pour célébrer ceux qui réussissent. À vos côtés, nous prenons aussi un risque, celui d’entendre certains nous glisser dans un sourire « ah oui ? Un magazine papier gratuit… », tout en pensant « encore un qui ne passera pas l’hiver… ». Oui nous prenons ce risque parce qu’après le succès de nos titres Déco In Bordeaux et Sport In, nous pensons que nous avons une carte à jouer avec des partenaires fidèles. Qui croient en nous, en notre énergie et qui maintenant nous font confiance. Dans ce premier numéro, nous avons choisi de consacrer un dossier sur la puissance discrète du luxe made in Bordeaux en dévoilant tous ceux qui participent à faire de cette ville une capitale du bon goût et du savoir-faire. Nous avons aussi interrogé un entrepreneur bordelais, Jean-Marc Dumontet, sur sa réussite parisienne, et sa vision de la culture. Enfin, nous mettons en avant une initiative verte qui permet aux consommateurs de devenir coopérateurs et acteurs. Alors n’hésitez pas nous dire ce que vous pensez de notre dernier né. Nous avons besoin de vos avis pour notre numéro 2 !

IN

• CE et sièges de grandes entreprises

MAGAZINES

Wilfried Barbot Directeur de la publication

Ce numéro 1 de INitiatives Bordeaux est édité par IN Magazines – SAS au capital de 10 000€ - RCS Bordeaux 831 530 779 - 10 quai de la Monnaie, 33800 Bordeaux - contact@inmagazines-bordeaux.fr - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Wilfried Barbot – REDACTION redaction@inmagazines-bordeaux.fr – Journalistes : Francis Bianconi/Yann Buanec/Nathalie Giraudeau/Anne-Flore Gaspar-Lolliot - CREATION GRAPHIQUE : Cassandre Faure/IN Magazines - REALISATION : IN Magazines/Cassandre Faure - CREDITS PHOTOS : Jérémy Denon/Cassandre Faure - PUBLICITE pour IN Magazines : publicite@inmagazines-bordeaux.fr - REMERCIEMENTS : Newsroom365/Philippe Garcia/Florence Rico Fayad/CCI Bordeaux Gironde/Sarah Levy/Agence Les Parisiennes/Emilie Ployart/Carmen Milcent/Anne Quimbre/Caroline Defives/Cédrik Nadé/ Gabriel Valdisseri - Avec l’aimable participation de Jean-Marc Dumontet/Fabien Robert/Marc Minkowski/Philippe Barre/Jofo/Sylvie Cazes/David Bolzan - FABRICATION : Imprimé en France par Imp’act Imprimerie - DEPÔT LEGAL : à parution - Octobre 2019 Reproduction interdite en tout ou partie, sans l’autorisation de l’éditeur. Les articles et annonces publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellés des annonces, fournis par les annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Ce magazine est protégé par la loi du 11 mars 1957 sur la propriété artistique. /Marques et modèles déposées/ Ne pas jeter sur la voie publique.

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sommaire

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_ ENTREPRENDRE

Iris & Octave, l'enseigne qui réinvente la distribution de l'optique

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_ PAROLES CROISÉES : LE PORTRAIT JEAN-MARC DUMONTET

L'entrepreneur passionné de culture et de Bordeaux

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_ THEMA : LE PORTRAIT

David Bolzan joue l'audace avec succès

_EDITO............................................... 5 _LE DESSIN DE VISANT....................... 7 _CITY IN SITU....................................8 _ENTREPRENDRE :

M-Wheel............. 17

_THEMA : Ils réveillent le luxe à Bordeaux........................................ 29 Bernard Magrez, Le Grand Hôtel, Hermès, Alice Tourbier, Sotheby's Bordeaux, Vodka Nadé, David Lucas _GREEN WAY

_PAROLES CROISÉES :

Bordeaux est-elle à la hauteur de ses ambitions culturelles ?................... 24 La puissance discrète du luxe bordelais................................. 26 _THEMA :

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Supercoop : le supermaché appartient à ses clients.................. 48 Yves Simone................................... 51 _AGENDA CULTUREL......................... 54


LE DESSIN DE VISANT

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Dassault en jeu vidéo

Economie Girondine : du mieux sauf pour le commerce de détail! 2019 enregistre un regain d’activité malgré des difficultés dans le commerce de détail. C’est le BTP qui affiche les meilleures performances, tout comme la confiance en l’avenir de leur entreprise et de l’économie nationale qui progresse pour la 1ère fois depuis 12 mois.

© Dassault Aviation

Sources Baromètre de l’économie girondine de la CCI Bordeaux Gironde

Dassault Aviation, qui dispose de 4 sites en Nouvelle-Aquitaine et emploie 3.000 salariés vient de lancer son jeu vidéo. L’avionneur, dont le Rafale est assemblé à l’usine de Mérignac, a développé « Aboard the Rafale », un jeu immersif en 3D, en partenariat avec l’agence modedemploi. Cette appli, à télécharger gratuitement, s’utilise avec un casque de réalité virtuelle Oculus Rift. Ensuite, à vous les commandes, c’est vous le pilote !

«Xira» passe la main J

ean-Pierre Xiradakis, patron de l’emblématique restaurant La Tupina passe la main à son chef Franck Audu. Depuis 1968, ce restaurant mythique a accueilli à sa table de nombreuses stars et personnalités, venues déguster l’authentique gastronomie du SudOuest. Mais attention, il ne sera pas loin : « bien sûr que l’on continuera à me voir à la Tupina! »

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La base sous-marine sous les projecteurs D

© Charles Duprat

ès le printemps prochain, la Base sous-marine accueillera ses Bassins de Lumières, consacrés à des expositions numériques immersives. Ce nouvel espace artistique se classe parmi les plus grandes installations multimedia au monde. Les 4 bassins mettront en scène l’exposition « d’or et de couleurs » de Gustav Klimt, mais aussi Paul Klee, dans un format court « Peindre la musique ».

Pas de bonnet d’âne pour le campus du Lac Le Campus du Lac (Centre de Formation de la CCI Bordeaux Gironde) affiche 94% de réussite aux examens de ses Bac+3 dont 97% pour le diplôme Responsable de Développement Commercial. En regroupant l’ensemble de ses programmes (IPC, IDAE, ECOD, BEST, ICFA et ACIFOP), le Campus forme 1500 jeunes par an.

Sommet Afrique-France, ça se passe à Bordeaux ! D u 4 au 6 juin 2020, Bordeaux accueillera la 28ème édition du Sommet Afrique-France au Parc des Expositions. A cette occasion, 54 chefs d’États Africains et de nombreux acteurs économiques, politiques et culturels seront amenés à débattre sur « les villes et territoires durables ».

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La Croix de Guyenne, un vignoble aéroportuaire

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Best of Wine Tourism : un bon cru 22 châteaux et sites d’exception ont reçu un Best of Wine Tourism 2020, lors de la conférence annuelle du réseau Great Wine Capitals. Ces trophées récompensent la qualité de l’architecture, les prestations, l’innovation et les services proposés. Niché en plein cœur du Fronsac, le Château de la Dauphine a été sacré « International Best of Wine Tourism 2020 ».

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’Aéroport de Bordeaux est le seul aéroport au monde à avoir un vignoble dans son enceinte. Entretenues très traditionnellement tout au long de l’année par Olivier Bernard (Domaine de Chevalier) et de façon manuelle, les deux parcelles de vigne sont plantées à l’instar des plus grands crus du bordelais (densité de plantation la plus élevée, 10 000 pieds par hectare) à 40 % de cabernet sauvignon et à 60 % de merlot. D’une surface de 15 ares, ce vignoble est baptisé « La Croix de Guyenne ». Clin d’œil aux pistes sécantes et à la région. Son terroir est constitué de sable noir et de fines graves blanches reposant sur un sous-sol de graves argileuses qui assure une alimentation hydrique d’une grande qualité. De quoi symboliser ce qui fait la notoriété de la région. Chaque année, les vendanges sont l’occasion, pour la CCI Bordeaux Gironde, de mettre à l’honneur des chefs d’entreprise possédant toutes les qualités d’un grand cru et de donner au millésime une note « entrepreneuriale ».

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Bientôt, une usine de ballons dirigeables en Gironde S

pécialisé dans la fabrication de ballons dirigeables, Flying Whales va prochainement s’implanter en Gironde. La société produira des aéronefs « grands formats » de 120 m de long sur 50 m de large, capables de transporter des charges de 60 tonnes. A termes, elle devrait créer 200 emplois de « haut vol ». Le premier dirigeable pourrait voir le jour fin 2021, pour des missions d’extraction de bois en zones montagneuses.

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La recette gagnante d’Exp’Hôtel avec le chef Etchebest 1

00% passion, 100% découverte et 100% excellence c’est la promesse de Congrès Exposition de Bordeaux et de Philippe Etchebest pour cette de cette nouvelle édition d’Exp’Hôtel qui se déroulera du 24 au 26 novembre 2019 au parc des expositions de Bordeaux-Lac. Près de 350 Exposants seront là pour accueillir, durant ces trois jours, les professionnels de l’hôtellerie, de la restauration et des métiers de bouche de Nouvelle Aquitaine. Ce sera également le temps pour révéler les talents, apprentis ou confirmés, avec 14 concours. Partage et excellence au menu.

Ay Caramba ! La 30e édition du Festival International du Film d’histoire, présidé par Alain Rousset, se tiendra à Pessac du 18 au 25 novembre prochains. Cette année, les spectateurs vibreront au rythme de l’Amérique latine. Au programme, débats, cafés historiques, mais également une compétition dense avec 11 avant-premières de fiction, 8 documentaires inédits et 11 documentaires de l'année écoulée ainsi que 10 documentaires d’histoire du cinéma. Ce festival réserve également un programme pédagogique riche, pour les jeunes Pessacais et Pessacaises bien sûr, mais aussi en Nouvelle Aquitaine puisque 51 séances seront décentralisées dans 28 cinémas de la région.

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ÉVÉNEMENT

Publi-rédactionnel

Des événements pour toutes

les entreprises !

© Christophe Bricot

Le Jumping International de Bordeaux est l’une des dernières étapes européennes de la coupe du monde de saut d’obstacles. C’est surtout un événement qui dépasse le sport. Explications avec Sabine Zaegel, directrice du Jumping international de Bordeaux. 12 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


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es chefs d’entreprise découvrent souvent le Jumping en étant invités. Mais ils nous appellent l’année suivante pour organiser l’événement de leur entreprise » s’enthousiasme Sabine Zaegel. « C’est tout l’environnement qui séduit : la relation entre l’homme et l’animal, des compétitions spectaculaires, faciles à comprendre et une diversité de formules de réception ».

Un réceptif adapté à tous les besoins En chiffres 57 000 visiteurs Diffusion TV dans 70 pays

250 exposants spécialisés

62 000 fans et followers (Facebook,

Pendant 4 jours, en plein cœur de l’hiver bordelais, dans cet écrin entièrement dédié au sport équestre mais aussi à l’univers du cheval, il est possible d’organiser des événements pour tous les budgets, professionnels comme grand public. Cette agilité de l’organisation est l’une des forces de la proposition événementielle du Jumping International de Bordeaux. « Vous pouvez en effet recevoir une centaine d’invités pour un cocktail prestige, organiser un dîner d’une dizaine de personnes ou simplement réserver des places au plus près des chevaux et des cavaliers en bord de piste. Nous pouvons dimensionner nos offres pour les entreprises de 4 à 100 convives » précise la directrice de l’événement.

Soyez visible et participez à l’édition 2020 !

Instragram, Twitter confondus)

Le Jumping International de Bordeaux est maintenant bien ancré dans le calendrier local. C’est un endroit où l’on aime se retrouver et aussi être vu. La réussite business de ce rendez-vous est liée à la présence d’un pôle économique fort autour de l’équipement équestre en Nouvelle-Aquitaine ainsi que d’un centre de formation dédié aux métiers du cheval à Blanquefort (métropole bordelaise). Aujourd’hui, une véritable communauté « Jumping » se retrouve pour l’événement. « Pour assister à des compétitions de haut niveau dans le sport équestre : le saut d’obstacles, l’attelage mais aussi le cross-indoor ; pour visiter le salon du Cheval et bien évidemment pour « réseauter » » précise Sabine Zaegel. Une communauté prête, bien évidemment à accueillir de nouveaux membres.

6>9 fév.

parc des expositions

prenez place au cŒur d’un événement business unique ! OFFREZ À VOS INVITÉS UN MOMENT D’EXCEPTION : salons et loges au village partenaires,table au restaurant panoramique... ASSOCIEZ VOTRE IMAGE À UN MOMENT DE GRANDE ENVERGURE : épreuves à vos couleurs, spot publicitaire, logo Jump’in TV... Et bien d’autres formats disponibles.

Réservez votre espace sur JUMPING-BORDEAUX.COM Contact : Laure TOSI l.tosi@bordeaux-expo.com


ENTREPRENDRE

Iris & Octave, l'enseigne qui personnalise vos désirs et besoins À UNE ÉPOQUE LES LUNETTES ÉTAIENT PERÇUES COMME DES INSTRUMENTS DE TORTURE, INCONFORTABLES ET INESTHÉTIQUES, IRIS ET OCTAVE LES FONT ENTRER DANS L'ÈRE DU SUR-MESURE ET DE LA MODE.

© Cassandre Faure

Un modèle disruptif pour l’optique et l’audition Qui n'a jamais rêvé de porter des lunettes seyant parfaitement à son visage, ses envies, sa personnalité ? C'est l'initiative haut de gamme de la nouvelle enseigne bordelaise qui propose toutes sortes de montures. Pour satisfaire la curiosité de ses clients, l'opticien propose des ateliers ludiques et créatifs. Cette

manière différente de présenter le savoir-faire d’une boutique, qui prolonge la simple expérience d’achat, se révèle particulièrement efficace auprès du jeune public et des parents. Retour sur une combinaison gagnante. IRIS & OCTAVE est la première marque à défendre une approche personnalisée avec une application dédiée, des réponses adaptées : bouchons pour le surf, masques de plongée à la vue, appareils auditifs les plus fins, sur mesure.

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Fabriquer sa propre monture, transformer sa planche de skate en monture ou prendre une douche (sonore), l'enseigne bordelaise, propose aux citoyens d'accomplir eux-même leur objet, dans la bonne humeur et dans un esprit de coopération. À l'angle de la place Tourny où passent, à longueur de journée, des milliers d’automobilistes, les adeptes de la transformation ont trouvé leur repère. Bien loin du magasin d'optique et audition traditionnel, un espace sur trois niveaux collaboratifs aux allures d'officines, avec des œuvres d’art sur les murs et un atelier éducatif pour les enfants. Ici, chacun peut réparer, transformer et imaginer son objet à volonté grâce aux conseils de techniciens, salariés ou bénévoles.

On crée, on achète ou on fabrique Sylvain Figerou est le concepteur de ce lieu ; « Ce qui m’intéresse, ici, c’est l’humain, on leur apprend à fabriquer et personnaliser leur monture.» Contre une participation symbolique, les néophytes adhérents peuvent profiter de l’expérience, de passionnés et avec de l'outillage mis à leur disposition créer, réparer leur monture ou autres objets de leurs propres mains. Des ateliers en libre accès, un fablab dernier cri avec une découpe laser, une imprimante 3 D, une machine à commande numérique et une polisseuse. L'enseigne Iris et Octave souhaite ouvrir ce concept sur mesure au plus grand nombre pour y accueillir des élèves, des étudiants et toutes personnes avides de rencontres et d'expériences.

Au-delà d'avoir accompli quelque chose, rien n'est plus magique pour le client de découvrir l'envers du décor. Cette sensation de transparence est un atout unique qui rassure le consommateur.

© Cassandre Faure

Spécialistes, adhérents et clients se côtoient au quotidien, sans savoir vraiment d’où vient chacun. « Tu peux aussi être une ressource pour d’autres », décrit Sylvain. Le défi de cette structure est de «Récréer un espace-temps où le vivre-ensemble a un lieu.»



ENTREPRENDRE

M-WHEEL, la trottinette électrique

pour les entreprises ET SI ON EN FINISSAIT AVEC LES FLOTTES DE VÉHICULES POLUANTS DANS LES ENTREPRISES ? LES MOBILITÉS ALTERNATIVES À LA VOITURE FONT DÉSORMAIS PARTIES DE LA PRÉOCUPATION DES SOCIÉTÉS. DEUX BORDELAIS INNOVENT EN PROPOSANT DES SOLUTIONS « CLÉ EN MAIN »

M-Wheel, jeune société créée par Joël et Fabrice MONTOUT, est la première société bordelaise à proposer la location de trottinettes électriques aux entreprises. Trois services sont proposés : le leasing all inclusive pour les entreprises (casque, maintenance et assurance inclus), la location de trottinette individuelle pour les salariés et la sensibilisation à la sécurité « trottinette électrique ». Premiers tests effectués avec succès dans le cadre de la Semaine Européenne de la Mobilité. Ciblant en priorité les 25 000 entreprises françaises de plus de 100 salariés, « la trottinette M-Wheel est confiante en son avenir » selon les fondateurs Joël et Fabrice Montout, qui s’étaient fait remarquer en 2018 lors d’une conférence sur la mobilité bas carbone. L'Ademe avait été séduite. Les deux frères se sont ensuite tournés vers la CCI Bordeaux Gironde qui les a accompagnés tout au long de leur parcours pour leur donner toutes les chances de concrétiser leur projet. En 2018, 16 000 porteurs de projets avaient sollicité l’aide de la CCI.

Des trottinettes confortables toujours disponibles Avec son poids plume de (25 kg), sa vitesse volontairement bridée à 25 km/h et ses 35 km d’autonomie, la trottinette M-Wheel possède tous les

atouts pour séduire les salariés. « Les amortisseurs à l’avant et à l’arrière la rendent particulièrement confortable » expliquent-ils « Et pas besoin de courir après sa trottinette, contrairement au free-floating, la trottinette reste dans l’entreprise ou avec le salarié ». La maintenance des engins avec Vélogik est l'assurance, pour les utilisateurs, d'un matériel toujours performant

25 à 70 euros par mois selon la formule Le modèle économique repose en priorité sur des abonnements de type leasing de 24 à 36 mois. Les entreprises peuvent choisir de se constituer une flotte interne de trottinettes, assurance et maintenance incluses, ou proposer à leurs salariés des trottinettes à usage personnel. L’assurance et la maintenance sont alors à la charge de l’utilisateur. Des services adaptés aux besoins des salariés… et des patrons. Les entreprises ayant des salariés qui viennent en train peuvent prendre l’option dernier relais en gare. La prise en charge et la dépose se font depuis le même lieu. Autre service : la location à la journée depuis une entreprise partenaire. M-WHELL – https://www.mwheel-mobilite.fr

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ENTREPRENDRE

ZOOM SUR…

JOËL ET FABRICE MONTOUT Originaire de la Guadeloupe, Joël MONTOUT est salarié d’EDF comme conseiller pour les professionnels quand « l’idée de M-Wheel » s’impose à lui. Fan de nouvelles technologies et grâce à son statut de sportif de niveau national, il a développé une application sportive permettant aux salariés de reprendre une activité physique ou d’avoir accès à des activités bien-être. Fort de cette expérience, il prend un congé pour créer son entreprise et embarque son jeune frère dans l’aventure. Les premiers contrats tombent : le groupe Sud Ouest et d’autres sont bien engagés devenant ainsi un acteur référencé et incontournable au sein de la métropole bordelaise en matière d’accompagnement et d’utilisation des nouvelles mobilités. Une campagne de crowfunding a été lancée. La CCI Bordeaux Gironde a accompagné les deux frères dans la création de leur entreprise..

SoluCCIo création

Publi-rédactionnel

Créer son entreprise ne s’invente pas… Entre l’idée et sa concrétisation, le parcours est parfois semé d’embûches. Faire appel à un expert, c’est l’assurance de se donner toutes les clés pour réussir son projet et faire en sorte qu’il devienne réalité. Un coup de pouce à ne pas négliger. Reste à trouver le bon interlocuteur.

SoluCCIo Création pour devenir entrepreneur C’est clair, vous avez décidé de vous lancer dans l’aventure de la création d’entreprise et de passer de l’idée à sa concrétisation. Prévisions financières, étude de marché, statut juridique, aides et subventions… Autant de questions auxquelles les conseillers de la CCI Bordeaux Gironde vous apporteront

des réponses concrètes. Premier réseau d’appui, la CCI sera votre allié pour démarrer votre activité dans les meilleures conditions à travers un suivi personnalisé : un élément clé, facteur de succès et de pérennité. Grâce à son offre SoluCCIo Création, la CCI Bordeaux Gironde apporte une expertise et des solutions à mettre au service de votre réussite : entretien conseil pour valider son projet ou son étude de marché, accompagnement pour monter son dossier de financement, se former pour créer ou encore bénéficier d’une aide pour réaliser son business plan. L’offre SoluCCIo Création sera votre meilleur alliée pour entreprendre. Bordeaux.cci.fr

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PAROLES CROISÉES

JEAN-MARC DUMONTET

L’entrepreneur passionné de culture

et de Bordeaux IL EST DE CES BORDELAIS QUI COMPTENT AUJOURD’HUI DANS LES CERCLES DU POUVOIR. JEAN-MARC DUMONTET EST UN ENTREPRENEUR, UN HOMME D’AFFAIRES, UN PRODUCTEUR DE THÉÂTRE. IL FAIT PARTIE DU PREMIER CERCLE D’EMMANUEL MACRON. C’EST AVANT TOUT UN HOMME D’INITIATIVES, DE PRISE DE RISQUE ET DE PASSION. ENTRETIEN SUR LA CULTURE EN FRANCE ET SON PARCOURS PROFESSIONNEL, AVEC AU PASSAGE QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LA POLITIQUE BORDELAISE. © Helene Pambrun

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C’EST DEPUIS TEL-AVIV QUE JEAN-MARC DUMONTET NOUS A ACCORDÉ CET ENTRETIEN TÉLÉPHONIQUE, IL ORGANISE EN EFFET DEPUIS 3 ANS MAINTENANT AVEC STEVE SUISSA LE FESTIVAL HORIZONS-THÉÂTRE FRANÇAIS EN ISRAËL. INitiatives. Comment passe-t-on d’entrepreneur dans la communication à Bordeaux à producteur reconnu à Paris ? JMD. Je n’étais effectivement pas prédestiné à ce parcours. J’ai fait une maîtrise de droit, je suis diplômé de Sciences Po, j’ai été journaliste, j’aurais pu être notaire. Mais je suis tombé un jour au début des années 90 sur un pin’s. Je suis allé à Taiwan, et à l’époque on allait beaucoup moins facilement dans cette partie du monde qu’aujourd’hui. J’ai créé une entreprise qui a donc produit et commercialisé des pin’s. J’ai appris mon métier d’entrepreneur très tôt avec pas mal d’entreprises qui ont réussi dans la communication et les relations presse notamment. Pour moi, il n’y avait pas de « limites » à ce que je pouvais entreprendre. INitiatives. Qu’est-ce qui vous a mené à produire des spectacles ? JMD. J’ai eu un véritable coup de cœur pour un spectacle donné par une troupe du Lot-et-Garonne, celle de Roger Louret : la Java des Mémoires. J’ai eu envie de les porter, de les faire connaître. Mais je n’étais pas dans l’esprit d’un mécène. J’ai voulu entreprendre avec eux. Alors je loue le théâtre du Trianon à Bordeaux. Pendant plus d’un mois, les représentations cartonnent, chaque soir. On décide donc de partir pour la capitale où l’on joue plusieurs mois.

Mon expérience de chef d’entreprise, je la mets au service de la production artistique

Une « exigence de qualité » Mon expérience de chef d’entreprise, je la mets au service de la production artistique. Pour moi, le point commun entre la conduite d’une entreprise et de celle d’un spectacle c’est l’exigence de qualité. Nous sommes dans une économie de l’offre. Et c’est la qualité, l’exigence artistique qui fait tout. Par exemple, en ce moment, au festival Horizons à TelAviv nous jouons Terre de Soleil avec Thierry Lher21 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


mitte, l’adaptation du texte de Simon Wiesenthal. On a beaucoup travaillé sur ce spectacle. INitiatives. Vous considérez le spectacle comme un produit ? JMD. C’est inutilement provocateur de dire les choses comme cela. C’est dévalorisant pour le spectacle. C’est réducteur pour ma démarche avec les artistes. En revanche la rentabilité ne peut pas être occultée. Nous produisons des spectacles privés. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai aussi acheté des théâtres pour être producteur et distributeur. Pour reprendre un terme d’entrepreneur, je maîtrise ainsi toute la chaîne de valeur. INitiatives. Vous êtes le producteur de Canteloup, c’est une rencontre « bordelaise » ?

candidat Macron devenu Président de la République, j’ai peu fait sur la culture. Vous savez, ça existe les engagements désintéressés. J’aime beaucoup la politique, j’ai été sur la liste de Chaban en 1989. Donc ce sont des raccourcis. La culture malheureusement n’est pas un marqueur politique ni au niveau national ni au niveau local. Le Pass Culture je l’espère permettra d’apporter un peu plus d’égalité sur l’accès à la culture. Ce sera un élément important de ce quinquennat.

Municipales à Bordeaux : mon cœur va au candidat LREM INitiatives. Rumeur aussi sur votre envie de « Bordeaux », de candidature pour les municipales ? JMD. Ça a bruissé un peu effectivement. Je ne pouvais pas me désintéresser de ce sujet. Mais vous savez j’ai quitté Bordeaux il y a 10 ans pour mener mes projets professionnels et familiaux. Ce n’était pas opportun.

JMD. Absolument pas, je ne le connaissais pas avant de le voir pour la première fois. En fait, il était intervenu pour une convention d’entreprise que j’organisais avec mon agence d’événementiel. Je lui ai dit ce jour-là : « je veux travailler avec vous ». Je lui ai demandé de m’écrire un texte par jour pour qu’il progresse. Il l’a fait. Au bout de deux ans, on avait tellement bossé qu’on avait un spectacle prêt ! On est partis à la recherche d’une salle à Paris. On a été rejetés par le Point Virgule, que je dirige aujourd’hui. On a fini par trouver mais ce n’était pas adapté. C’est là que j’ai décidé d’acheter des théâtres pour mener à bien les projets artistiques que je produisais (Ndlr : 6 théâtres parisiens aujourd’hui).

JMD. J’ai commencé dans l’entourage de Chaban ; 30 ans après, la question d’une réflexion se posait. À l’époque, Alain Juppé n’était pas encore parti. Je n’y suis pas allé parce que les choses ne sont pas aussi simples que cela. C’est un investissement à 100%. Donc si j’avais dû y aller… j’y serais.

Jean-Marc Dumontet, un animal politique !

INitiatives. Et donc maintenant vous soutenez un candidat ?

INitiatives. Et soudain Paris bruisse de votre envie de Ministère de la Culture

JMD. Je suis proche de Macron donc mon cœur va vers le candidat LREM, Thomas Cazenave. Cette ville a besoin d’un nouveau souffle, ce nouveau souffle passe par une personnalité. Mais bon, aujourd’hui, je ne suis plus influent sur Bordeaux.

JMD. La presse est moutonnière parfois. Il suffit qu’une hypothèse soit émise par l’un pour que les autres la reprennent. INitiatives. Vous êtes quand même dans le premier cercle du couple présidentiel ? JMD. C’est un fait mais, dans mon rôle auprès du

INitiatives. Vous êtes en train de dire que vous avez sérieusement étudié la possibilité d’être candidat ?

INitiatives. Et vous avez de nombreuses connaissances dans l’équipe actuelle de la mairie… JMD. Bien sûr, j’ai plein d’amis dans le camp d’en face (sourire). 22

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PAROLES CROISÉES


© Helene Pambrun

La politique culturelle en France et à Bordeaux Jean-Marc Dumontet: « On peut voir les choses de façon larmoyante ou s’inscrire dans de nouvelles dynamiques. Aujourd’hui, nous vendons 750 000 billets pour l’ensemble de nos spectacles. Le public réagit très fortement aux offres qui lui sont faites. Pourtant, les priorités de l’État et des collectivités locales ne sont plus sur la Culture. Donc c’est bien que des acteurs privés prennent le relais ou que les acteurs publics de la Culture comme les musées s’inscrivent dans une démarche de valorisation de leurs espaces avec une approche marketing. À l’époque de Mitterrand, il était facile d’augmenter le budget de la Culture (1% du budget de l’Etat pour la Culture sous l’impulsion de Jack Lang, Ndlr) puisqu’on partait de pas grand-chose. On pourrait dire la même chose pour l’époque Chaban à Bordeaux. Oui en ce temps-là, il y avait Sigma, une star pour diriger l’orchestre, le Mai Musical. On est tous d’accord pour dire que c’était une époque bénie pour la culture. Maintenant, à Bordeaux, n’était-ce pas un peu élitiste, pour un petit nombre de personnes ? Et puis, c’était sans doute au détriment d’autres choses. Enfin, personnellement, je n’avance pas en regardant dans le rétroviseur. Donc je préfère voir les nouvelles dynamiques pour les années à venir.»

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PAROLES CROISÉES

BORDEAUX EST-ELLE À LA HAUTEUR DE SES AMBITIONS CULTURELLES ? Fabien Robert - 1er adjoint au maire chargé de la culture, de l’administration générale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Maire adjoint du quartier Nansouty Saint-Genès. Il y a quelques années il manquait un certain nombre d’équipements, mais aujourd’hui la ville a rattrapé son retard. L’Aréna, la rénovation de la salle des fêtes du grand parc et ses 25 000 spectateurs par an, l’extension du Muséum d’histoire naturelle, la nouvelle bibliothèque à Caudéran, sans oublier les projets de rénovation de la Rock School Barbey, l’école

du cirque ou les futurs bassins de lumières à la base sous-marine, on peut dire que notre ville est à la hauteur de ses ambitions culturelles; même si je suis conscient qu’il reste encore beaucoup de choses à faire. Bordeaux a toujours été une ville d’art et de culture. Une grande cité de la musique où se côtoie le classique, avec l’opéra national et la musique rock; ou l'électro qui se développe aujourd’hui dans les jardins et les boîtes.

Marc Minkowski Directeur général de l’opéra national de Bordeaux

Avec très peu de moyens et beaucoup de sueur, nous mettons en oeuvre une programmation pour essayer de redorer le blason de cette prestigieuse maison et on y arrive à peu près. Il y a aussi le splendide Auditorium qui fait partie de notre équipement. Ce qui motive, c’est ce public présent en nombre et qui nous soutient. Car près de 200 000 spectateurs viennent assister à nos représentations chaque année, experts comme néophytes. Sans oublier le jeune public, pour lequel nous avons une attention particulière. Notre public est éclectique et exigeant; nous devons satisfaire tout ce monde.

A l’exemple des Américains, nous aspirons à développer encore les partenariats privés, car nous avons besoin de l’implication de tous. Il faut comprendre qu’il n’y a quasiment aucune autre ville de France qui a autant d’équipements, aussi variés et beaux. Nous pouvons être fiers d’avoir une salle incontournable de l’histoire des théâtres de France, de l’histoire de l’opéra en général et on devrait tous les jours s’en émerveiller. © Benjamin Chelly

A Bordeaux, il y a une floraison de bâtiments extraordinaires à vocation culturelle. Et je pense qu’il est important de faire toujours plus pour eux en communiquant, plus encore, sur cette richesse incroyable. Avec Paris à deux heures, il faut aller plus loin ! On espère plus d’engagement de la part des politiques par rapport à l’Opéra. On a quand même un des plus beaux théâtres-opéras du monde mais que les gens ne connaissent pas suffisamment en dehors de Bordeaux ou de la France.

On a de la chance, car il est bien entretenu. Cet incroyable ensemble architectural inspire les plus grands artistes, comme le metteur en scène Olivier Py, le chanteur d’opéra Sir Bryn Terfel, la star du lyrique Renée Fleming ou le ténor Jonas Kaufmann. Incontestablement, Bordeaux attire. Avec 400 salariés, dont 180 artistes, notre maison de spectacle vivant, est la deuxième après l’Opéra de Paris, avant la Comédie Française. L’Opéra s’inscrit dans un paysage culturel très riche et d’autres lieux ont un potentiel incroyable : la Base sous-marine, l’Arena polyvalente, le Théâtre Femina, sans oublier les grands espaces à Darwin dont la grande halle à l’entrée m’inspire.

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© Nicolas Tucat

JOFO - Artiste

Philippe Barre Fondateur de Darwin Depuis que Alain Juppé est arrivé en 1995, il y eu incontestablement un véritable réveil de Bordeaux dans la sphère publique locale, nationale et internationale. Mais cette métamorphose bordelaise a été au détriment des « interstices » de la ville, là où le coeur culturel de Bordeaux s’exprimait. Si le contrat social y a gagné grâce à une urbanité rassemblée (les quartiers sensibles reconnectés à la ville centre), la diversité culturelle a été, elle, mise à mal. De plus, après 15 ans de métamorphose et de succès d’estime, Bordeaux est tombée depuis dans une frénésie d’effets d’annonce, se voulant « millionnaire »: frénésie immobilière (Ginko, BAF, Brazza, Euratlantique…), frénésie des « grands projets » (Stade, Aréna, Cité du Vin, Méca…), frénésie des grands événements qui à force saturent Bordeaux jusqu’à l’éloigner de sa nature modérée, harmonieuse qui la caractérisée et qui offrait un art de vivre à la bordelaise. Alors que nous devrions soigner nos « interstices », l’intimité de nos quartiers, la singularité et la diversité de nos vies, nous gesticulons telle la grenouille qui se veut plus grosse que le boeuf. Faire culture c’est faire ensemble, collectivement, tout en laissant germer les herbes folles qui font la richesse des territoires. Le marketing territorial doit laisser la culture tranquillement s’épanouir.

Si je replonge dans le Bordeaux rock et sombre des années 80, force est de constater que la ville a subi une mutation sidérante. Chaban n’aurait plus de repère (en dehors du CAPC, affaibli mais toujours debout et le stade Lescure qui porte aujourd’hui son nom). Alain Juppé, ses complices et opposants ont réveillé la belle endormie comme on dit, en construisant à tour de bras des équipements culturels en veux-tu en voilà pour combler un retard évident ! Des gestes forts d’architectes stars pour des bordelais sidérés par tant d’audaces esthétiques et des impôts qui vont avec… Le plus beau stade de foot de France pour nos Girondins, une Arena avec un vrai bon son pour les stars de variétés et de rap, une carafe de décantation monumentale dédiée aux vins d’ici et d’ailleurs, une arche géante désaxée et intimidante, la Méca (symbole de la toute puissance de la machine culturelle de la région), un musée de la mer et de la marine, un muséum des sciences naturelles, un entrepôt géant, véritable spot pour la Fabrique Pola en bord de Garonne, j’en passe… Les infrastructures sont donc là : le

décor est splendide pour faire joujou dans des conditions de rêve. Artiste, prends-toi en main et vis le vertige de la page blonde, tu feras face à ta destinée car personne ne le fera pour toi. Les gardiens du temple culturel veillent mais ne te voient pas… C’est ainsi. Ta peinture ne sera exposée ni au CAPC, ni au FRAC, ni à la Base sous-marine. Ta chanson ne résonnera ni à l’Arena, ni à Barbey. Ta pièce ne sera jouée ni au Grand Théâtre, ni au TNBA… C’est comme ça et c’est peu de le dire ! Mais on a les équipements pour un rayonnement extra extra !

© Serge Chapuis

Sylvie Cazes - Présidente de la Fondation pour la culture et les civilisations du vin. Incontestablement on assiste à une métamorphose de Bordeaux. Chaque jour la ville s’enrichit de nouvelles institutions sur des thèmes différents, certains de formes très classiques et d’autres de formes très modernes, très contemporaines comme la cité du vin, le musée de la marine ou le futur bassin de lumières. C’est ce qui fait cette richesse et je trouve que ça confirme le développement que Bordeaux a connu cette dernière décennie, accompagné d’une population de gens différents qui s’installent et œuvrent à cette ouverture dont la ville a tant besoin.

25 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


THEMA THEMA

La puissance discrète du luxe LA PUISSANCE DISCRÈTE bordelaisDU LUXE BORDELAIS


THEMA GRANDS VINS, PATRIMOINE HISTORIQUE, CLASSEMENT UNESCO, CROISIÈRES DE QUALITÉ, HÔTELS 5 ÉTOILES ET CHEFS ÉTOILÉS… BORDEAUX S’AFFIRME DE PLUS EN PLUS COMME UNE DESTINATION DE CHOIX POUR UNE CLIENTÈLE INTERNATIONALE HAUT-DE-GAMME. ICI, PAS DE BLING BLING. LE POIDS ÉCONOMIQUE RÉEL EST DIFFICILEMENT QUANTIFIABLE, MAIS LE LUXE BORDELAIS MONTE TRÈS FORT EN PUISSANCE.

Q

ue représente vraiment le luxe bordelais en termes économiques ? Quel chiffre d’affaire ? Combien d’entreprises ? Combien d’emplois ? Combien de nuitées hôtelières ? A vrai dire, nul ne le sait vraiment, car nul ne sait non plus où il commence ! Mais nul ne peut douter de son essor sur les terres girondines, même s’il s’y épanouit avec le charme discret que d’aucuns prêtent à la bourgeoisie. « En matière de luxe, il n’y a pas de quantification précise possible. Mais il y a des éléments perceptibles : bien évidemment les qualités intrinsèques de Bordeaux attirent de plus en plus une clientèle haut-de gamme internationale » confirme Stephan Delaux, adjoint au maire de Bordeaux en charge du tourisme.

« Les grands crus, les châteaux, la richesse et la qualité du patrimoine, l’environnement culturel et naturel séduisent incontestablement des touristes exigeants, américains ou asiatiques mais pas seulement. Les escales de croisières, avec

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THEMA LE LUXE BORDELAIS des paquebots de petite capacité, de 250 à 600 passagers, s’adressent à un public avec un pouvoir d’achat beaucoup plus important que les immenses hôtels flottants de Méditerranée » analyse celui qui est aussi président de l’Office de Tourisme de Bordeaux. Les croisières fluviales au départ du Port de la Lune fonctionnent aussi très bien avec un public de riches américains et l’on a vu arriver ces dernières années quelques méga-yachts, comme le « A », qui appartiennent à de grandes fortunes. « Ils font vivre le commerce de luxe à Bordeaux » confirme Stefan Delaux. Le développement de l’hôtellerie et de la restauration sur ce segment répond à cette clientèle, aussi bien dans le Bordeaux historique, que dans les châteaux de Saint-Emilion, du Médoc ou des Graves. Intercontinental, Hôtel de Sèze, Boutik Hôtel, Yndô ou autres hôtels de charme s’appuient sur de plus en plus de chefs renommés et étoilés comme Pierre Gagnaire, Gordon Ramsay, Philippe Etchebest et d’autres encore à Cordeillan-Bages, au Prince Noir, au Saint-James ou au Pavillon des boulevards… Au firmament de la gastronomie, on peut aussi goûter

le caviar de Gironde. Bordeaux s’est même hissée au 3e rang des villes les plus gastronomiques de France au classement de Atabula ! « Nous sommes sur une dynamique positive qui avance au rythme de la renommée bordelaise, reconnue depuis quelques années comme l’une des destinations touristiques les plus attractives au monde » se réjouit Stefan Delaux. La ville est ainsi passée de 2 millions de touristes au début des années 2000 à plus de 6 millions désormais, avec une part importante de cette fameuse clientèle hautde-gamme. Le classement de la ville au Patrimoine mondial de l’Unesco y joue évidemment son rôle. Ici, pas de bling bling tapageur ou excentrique, mais plutôt l’élégance et la discrétion : la vraie nature du luxe bordelais. Celui-ci s’exporte aussi, notamment sous forme de grands vins. Les plus renommés appartiennent aujourd’hui clairement au domaine du luxe international, quand chaque bouteille peut valoir plusieurs centaines d’euros, ou un hectare de vignes plusieurs millions. Oui, ici le luxe atteint bien des sommets !

Suite Prestige - Intercontinental Bordeaux © Eric Cuvillier

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ILS RÉVEILLENT RÉVEILLENT LE LE ILS LUXE À À BORDEAUX BORDEAUX LUXE

Bernard Magrez, le grand maître du luxe bordelais Avec sa quarantaine de grands crus classés dans le monde, dont quatre bordelais, son Institut Culturel, sa Grande Maison aux 7 étoiles et son mécénat artistique de très haut vol, nul ne peut contester à Bernard Magrez son statut de grand maître du luxe bordelais. Il n’était à 13 ans qu’un modeste apprenti du côté de Luchon, aux côtés d’un certain François Pinault. Il ne doit qu’à son travail, son sens des affaires, son talent et ses valeurs, le formidable succès qui le place aujourd’hui en tête d’affiche du luxe bordelais. Grands crus Il est le seul à posséder quatre grands crus classés à Bordeaux. Le Château Pape Clément, pessac-léognan, est son premier fleuron, noté jusqu’à 100/100 par Robert Parker. Il est aussi propriétaire de La Tour Carnet (grand cru classé 1855 en haut-médoc), Fombrauge (grand cru classé de saint-émi-

lion) et Haut-Peyraguey (grand cru classé de sauternes), et d’une quarantaine d’autres grands crus dans le monde. Culture Passionné d’art à la recherche permanente de l’excellence, collectionneur et mécène, avec l’Institut Culturel Bernard Magrez, il offre aux artistes et au public l’écrin de son hôtel Labottière, avec ses expositions d’art contemporain, peinture et sculpture, ses concerts et ses « Nuits du savoir ». La musique trouve place à Fombrauge et la littérature à La Tour Carnet. Sans oublier son soutien aux jeunes grands talents, avec notamment son mécénat « Stradivarius ». Gastronomie et hospitalité A Bordeaux, il donne encore la gastronomie et l’hospitalité, avec les deux étoiles Michelin de Pierre Gagnaire et les cinq étoiles hôtelières de La Grande Maison.

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THEMA LE LUXE BORDELAIS

© Jérémy Denon

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PORTRAIT

David Bolzan joue

l’audace avec succès UN ÉCRIN DE CRISTAL POUR UN BIJOU BORDELAIS. AU CŒUR DES VIGNES DE SAUTERNES, À BOMMES, LE CHÂTEAU LAFAURIE-PEYRAGUEY RELÈVE AVEC BRIO UN BEAU DÉFI : CELUI DE MARIER SAUTERNES ET LALIQUE. TOUT EN DEVENANT DÉSORMAIS UNE ADRESSE INCONTOURNABLE DU TOURISME DE LUXE. MAIS QUI SE CACHE DERRIÈRE CET HEUREUX MARIAGE ? Réussir une alliance de luxes Le château Lafaurie-Peyraguey appartient depuis 2014 à Silvio Denz. L’homme d’affaires suisse, grand collectionneur de bouteilles de Grand Cru, possède plusieurs vignobles dans la région. Il est aussi PDG de la cristallerie Lalique. Son nom est donc associé aux parfums, aux vins et au cristal. Pour révéler tout le potentiel de ce château, il a misé sur un professionnel local : David Bolzan. Il faut dire qu’à 49 ans, David Bolzan allie expérience et audace pour ce genre de défi. Natif de la région de Sauternes, son parcours lui permet de

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THEMA LE LUXE BORDELAIS jeter des passerelles entre des univers différents. Alors qu’il dirigeait la maison Cordier Mestrezat, il a déjà expérimenté l’association du vin avec de grandes marques de luxe. Notamment dans le cadre d’une collaboration entre McLaren et Cordier Mestrezat Grands Crus pour la présentation de la McLaren 650 S, en 2014. Un premier « apprentissage du luxe » selon lui.

L’or du Sauternes, le cristal de Lalique Car la réussite de David Bolzan, c’est bien d’avoir réussi à propulser Lafaurie-Peyraguey dans une nouvelle ère : celle de l’œnotourisme de luxe. Sauternes et Lalique y allient leurs qualités. « Il y a l’écrin, il y a la place, et il y a le statut », relève-t-il. Pour David Bolzan, le vin produit par le château, un Premier Cru Classé dans le classement de 1855, méritait d’être valorisé et redécouvert dans un environnement complètement inattendu. La rénovation a été pensée dans les moindres détails, et l’accord parfait réalisé avec le cristal Lalique. Le lieu est devenu « Relais et Châteaux très rapidement après son ouverture », glisse David Bolzan. Mais alors, serait-il artisan de ce succès ? Le Bordelais préfère mentionner le savoir-faire des professionnels dont il s’entoure, comme le chef Jérôme Schilling qui imagine de nouveaux accords mets et vins. Ou encore ses chefs sommeliers qui réinventent la place du Sauternes…. Notamment avec le SweetZ, un Sauternes jeune qui se déguste en cocktail.

© Jérémy Denon

C’est d’ailleurs une belle illustration de cette audace qui semble caractériser David Bolzan : un mariage de l’excellence et de la nouveauté. À l’image de cette extraordinaire barrique entièrement en cristal, dessinée pour le château dans laquelle a été versé le millésime 2013 du Château Lafaurie-Peyraguey. « C’est une prouesse technique qui a demandé deux ans de travail », raconte David Bolzan, qui évoque à la fois « le respect de la tradition », le « symbole » du projet… et l’important investissement des artisans. Avant d’ajouter : « il faut réussir à surprendre les gens. Quand on est créatif, on a un coup d’avance ». Stratégie gagnante ! 32 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


© AgiSimoes


THEMA LE LUXE BORDELAIS

Le Grand Hôtel, miroir du Grand Théâtre INTERCONTINENTAL BORDEAUX DANS UNE VILLE FIÈRE D’UN ÉTONNANT PATRIMOINE PRÉSERVÉ, UNIQUE ET INTEMPOREL, BORDEAUX CONNUE DANS LE MONDE ENTIER POUR SES VINS, ATTIRE ! ELLE INSPIRE LES CRÉATEURS, LES CINÉASTES, ET FASCINE PAR SON ARCHITECTURE ET SA SUPERBE. Luxe et patrimoine, un duo gagnant.

Thomas Bourdois - Directeur Intercontinental Bordeaux © Julien Faure

Le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2007 et la création d’un cinq-étoiles au cœur de la ville dans la même année, accentue son rayonnement mondial. Pour se maintenir sur le podium des villes préférées des touristes, la capitale girondine doit se renouveler sans cesse, innover, répondre à des visiteurs de plus en plus nombreux, exigeants et à l’arrivée d’une nouvelle clientèle fortunée. Plis du costume impeccables, silhouette svelte, le regard perçant où pointe une lueur malicieuse et une ébauche de sourire, rien n’échappe à la vigilance de Thomas Bourdois, le directeur général de l’InterContinental Grand Hôtel de Bordeaux. Une référence dans l’hôtellerie de Luxe. Après l’InterContinental de Paris et du Carlton à Cannes, il dirige désormais le cinq-étoile de la métropole bordelaise avec ses 130 chambres dont 44 suites signées du célèbre architecte d’intérieur Jacques Garcia. Une vitrine du patrimoine bordelais au cœur du Triangle d’Or, face au Grand Théâtre-Opéra.


© E. Cuvillier

En chiffres 6450* c’est le montant maximum en euros que vous coûtera

Une adresse qui séduit à la fois par son ambiance que par l’excellence des services proposés. On est bien là, dans un hôtel de luxe avec le restaurant étoilé de Gordon Ramsay « Le Pressoir d’Argent », la brasserie « Le Bordeaux Gordon Ramsay » ou encore le bar-terrasse panoramique à 360° sur la cité qui s’impose plus que jamais comme le roof-top le plus couru de la ville.

Le meilleur hôtel de France

une nuit dans la suite royale

2007 c’est l’année d’ouverture

Pour Thomas Bourdois, tous ces équipements sont un atout de plus pour enrichir l’excellence : « Nous cherchons à personnaliser encore plus notre service, à apporter un véritable sur-mesure. Notre but est de faire vivre une expérience à notre clientèle, être les meilleurs et offrir ce qu’il y a de mieux.»

499 l’effectif du personnel

*tarif variable suivant les saisons

L’impressionnante verrière de l’Orangerie, lieu prisé des bordelais et de la jolie faune internationale, est une bulle piquée de luxe qui met à l’honneur la

gastronomie française dans ses salons cocons où déguster les pâtisseries maisons du nouveau chef Aleksandre Oliver. Plus surprenant encore, au dernier étage, c’est le SPA Guerlain avec 1000m2 dédiés au bien-être, son sauna, hammam, bassin de relaxation et sa terrasse extérieure offrant une vue imprenable sur tout Bordeaux; sans oublier son centre de remise en forme. Pas étonnant que ce célèbre cinq étoiles soit élu cette année et pour la deuxième fois consécutive, meilleur hôtel de France par le World Travel Awards. Un Grand Hôtel en constant renouvellement, avec l’extension d’une douzaine de chambres et un lifting annoncé pour l’année prochaine. En attendant, place à la féerie de Noël, avec les nombreuses guirlandes qui illumineront une fois de plus la façade du prestigieux hôtel sur le thème de la « Vie en Rose ». Une façon de sublimer l’Art de recevoir à la Française.

35 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


THEMA LE LUXE BORDELAIS

Hermès dit OUI à

Saint-Vincent-de-Paul !

© Alfredo Piola

Quand un géant du luxe rencontre la plus petite commune de Gironde, les fiançailles sont forcément singulières… En 2020, l’ouverture de l’atelier de maroquinerie Hermès scellera l’engagement du Groupe avec le petit bourg de Saint-Vincent-de-Paul (33) 36 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


LA BOUTIQUE LALIQUE DESTINATION POUR LE TOURISME DE LUXE

C

’est ici, au cœur du petit village de Saint-Vincent-de-Paul (33), à 20km de Bordeaux, que le groupe Hermès International a décidé de poser ses précieux bagages. Déjà bien implanté dans la région, à Montbron (Charente), Nontron (Dordogne) et Saint-Junien (Haute-Vienne), la maison parisienne a finalement succombé au charme de Saint-Vincent-de-Paul pour implanter son futur atelier de maroquinerie. Un choix stratégique pour la marque des mythiques sacs Kelly, qui connaît un développement soutenu de son activité avec un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros en 2018, en constante progression.

Savoir-faire 100% français

©Mathieu Anglada

Pour accompagner cette croissance, Hermès se devait d’accroître sa capacité de production. Entre simplicité et discrétion, la marque, fondée en 1837 par Thierry Hermès, a toujours privilégié le savoir-faire artisanal, 100% français. Ses articles en cuir sont ainsi confectionnés au plus près des territoires et des hommes. Avec une volonté : s’intégrer dans le tissu économique local et soutenir l’emploi en région. Implantée sur un site de 5 hectares, la future maroquinerie de Guyenne ne déroge pas à la règle. L’atelier devrait accueillir 280 artisans selliers-maroquiniers, spécialement formés au savoir-faire traditionnel et à l’excellence de la maison Hermès. Le groupe emploie aujourd’hui 14 000 personnes dans le monde, dont plus de 8 800 en France*. Portée par le succès, la prestigieuse maison vient d’inaugurer un pôle de formation à Fitilieu (Isère) et a annoncé l’ouverture d’un nouvel atelier à Louviers (Eure) à l’horizon 2021 et d'une nouvelle maroquinerie sur les communes de Cliron et Tournes (Ardennes) pour 2022.

© Alfredo Piola

À Bordeaux, c’est au cœur du Triangle d’or, à l’angle du passage Sarget, que Lalique a choisi d’ouvrir sa nouvelle boutique. Le choix n’est pas anodin : il fait suite au projet mené au château Lafaurie-Peyraguey, très orienté luxe. « C’est la première boutique Lalique en France qui propose aussi un espace vinothèque, réservé à la dégustation et à la vente », précise Nicolas Ihli-Enriquez, son directeur. Le mobilier et la décoration rappellent par touches ceux du château. Mais surtout, la boutique met en avant les créations et pièces iconiques de la célèbre maison. Les collections se dévoilent avec une approche « lifestyle ». La formule plaît aussi bien aux amateurs de luxe bordelais qu’aux touristes de passage. Pour Nicolas Ihli-Enriquez, la boutique Lalique est même devenue « une destination incontournable » pour les voyageurs étrangers dont les paquebots sont en escale à Bordeaux.

* Chiffres au 31 décembre 2018

37 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


THEMA LE LUXE BORDELAIS

ALICE TOURBIER

Aux sources

du haut de gamme

bordelais

ALICE TOURBIER DIRIGE LE SEUL PALACE GIRONDIN, LES SOURCES DE CAUDALIE. QUELLE EST DONC LA RECETTE QUI PERMET À CET ÉTABLISSEMENT DE RENCONTRER UN GRAND SUCCÈS ?

E

t si c’était elle, l’incarnation du luxe bordelais ? Alice Tourbier, la propriétaire des Sources de Caudalie, dirige un établissement où se côtoient les plus belles facettes du luxe : gastronomie, hôtellerie, art et vin. Atout France ne s’y est pas trompé, en attribuant le label « palace » à l’établissement en 2016. Une distinction unique en Gironde et partagée avec seulement 31 hôtels en France. L’autoproclamé « palace des vignes », qui a ouvert ses portes il y a 21 ans avec 29 chambres, propose aujourd’hui 61 chambres, deux restaurants dont un 2 étoiles, un bar à vin, un spa vinothérapie et une maison d’hôtes de onze chambres. « Nous offrons une parenthèse de bien-être et de bonheur », explique Alice Tourbier.

© RVallerio


Complémentarité avec Smith Haut Lafitte et Caudalie Comment Alice Tourbier a-t-elle fait de son établissement un lieu unique en Gironde ? Sans doute en proposant un lieu qui respire le calme et l’authenticité. Situé à Martillac, à 20km au sud de Bordeaux, l’établissement est entouré des vignes du château Smith Haut Lafitte. C’est peut-être là que réside la seconde clé du succès : la complémentarité avec les autres affaires de la famille. Les parents d’Alice, Florence et Daniel Cathiard, dirigent la propriété viticole et sa sœur Mathilde Thomas a créé le groupe de cosmétique Caudalie. Alors, même si chaque entreprise est indépendante, une émulation positive existe entre les différentes maisons. Ainsi, les Sources de Caudalie proposent de visiter le domaine viticole voisin et mettent en scène les produits Caudalie dans le spa vinothérapie. Chacun profite de l’image de marque des deux autres. Ainsi, lorsque le critique américain Robert Parker a attribué la note de 100 au millésime 2009 de Smith Haut-Lafitte les touristes américains ont afflué sur place ! Et où ontils logé selon vous ? Enfin, l’établissement profite de la bonne image de Bordeaux. « Notre ville dispose d’une bonne réputation dans le monde entier - déclare Alice Tourbier - A Las Vegas, lors du salon de l’hôtellerie de luxe, tout le monde loue l’attractivité de Bordeaux. Notamment grâce au développement de l’œnotourisme ». © RVallerio

Concept dupliqué sur les bords de Loire

Nous offrons une parenthèse de bonheur et de bien-être Le rejet du tourisme de masse se développe dans de nombreuses grandes villes. Pour éviter ce syndrome, la France doit miser sur ce qu’elle fait de mieux : le haut de gamme ». 39

itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019

© Pierre Frollanni

C’est précisément à ce concept d’œnotourisme, développé dans l’établissement de Bordeaux, qu’Alice et son mari Jérôme Tourbier dédient aujourd’hui pleinement leur activité. En rachetant le Château du Breuil à Cheverny, le couple aspire à développer une collection d’hôtels du vignoble. Les Sources de Cheverny seront un lieu privilégié dédié à l’art de vivre, l’Histoire et l’activité viticole de la région. Mais tout n’est pas rose pour autant dans le secteur du luxe. « Nous rencontrons des difficultés pour recruter, surtout dans la restauration - regrette Alice Tourbier -


THEMA LE LUXE BORDELAIS

L’immobilier à Bordeaux, où le luxe demeure

© Sotheby's Bordeaux

BORDEAUX ET SES ALENTOURS RENFERMENT DES JOYAUX D’ARCHITECTURE ET CE N’EST PAS ANNE-VALÉRIE COLAS DE SOTHEBY’S INTERNATIONAL REALTY QUI DIRA LE CONTRAIRE. SUIVEZ-NOUS POUR LA VISITE.

40 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


PRUILH LE LUXE ET LA QUALITÉ POUR PERDURER À Bordeaux, la maison Pruilh fait partie des meubles depuis 1862, sans mauvais jeu de mot. Une histoire qui marche, entre luxe revendiqué, modernité et pièces classiques de qualité. © Sotheby's Bordeaux | Anne-Valérie Colas

Et si le luxe, c’est de choisir des belles pièces qui durent ? Cette vision, Alexandre Pruilh l’insuffle - ou continue à l’insuffler - dans l’entreprise fondée par son arrière-arrière-grand-père, ébéniste et déjà attaché aux chantiers haut de gamme. Comme celui de la Mairie de Bordeaux, pour n’en citer qu’un.

La fidélité sur plusieurs générations

Le quartier avant l’habitat Oui, le prix au mètre carré a augmenté à Bordeaux (mais ce n’est pas la seule faute des Parisiens). L’hypercentre de Bordeaux a plus que jamais la cote, de même que les quartiers des Quinconces, du Jardin Public et des Chartrons. Celui de Labottière aussi - où se trouve l’Institut Culturel Bernard Magrez - que les Bordelais sont en train de redécouvrir, et Saint-Michel qui devient plus familial. Le quartier, c’est ce qu’Anne-Valérie Colas fait découvrir en premier à ses clients : « Je m’attache à faire comprendre un quartier avant l’habitat. Avant les visites, je propose un tour de la ville pour s’imaginer dans le concret. » Et il suffit bien souvent de lever le nez pour observer la beauté de l’architecture bordelaise, révélée par les bâtiments des 18e et 19e siècles aux prestations soignées.

Un luxe niché dans les détails Sans parler des secrets bien gardés par les murs. « Pour moi le luxe, ce sont les détails. Une cheminée spectaculaire, la fluidité d’un appartement, des fenêtres arrondies… Il y a toujours un petit quelque chose qui fait basculer l’achat », confie Anne-Valérie Colas. Qu’il s’agisse d’une ancienne manufacture de cacao dissimulée derrière une façade ou de vastes caves voûtées qui courent sous plusieurs maisons, Bordeaux n’en finit pas de surprendre.

Aujourd’hui, Alexandre Pruilh gère le magasin qui propose du mobilier… haut de gamme, et des solutions de décoration. Il ne fait appel qu’à des maisons de qualité qui travaillent des matériaux nobles : « des bois massifs ou des cuirs d’exception pour les canapés. » Et il soigne tout autant ses clients pour la partie décoration et menuiserie : « Je les reçois, je dessine, je réalise les meubles en atelier, je livre, j’assemble. C’est ça le luxe, je suis présent à tous les maillons de la chaîne. » Un positionnement assumé qui aide à durer, à l’heure où le mobilier « low cost » semble de plus en plus prisé. « Je tiens à la partie luxe et à la qualité. Nous avons des clients fidèles qui nous font confiance depuis plusieurs générations. C’est très bordelais. » À l’avenir, Alexandre Pruilh souhaite évoluer avec son temps en restant fidèle à sa ligne de conduite : « le moderne, mais toujours les belles choses. » Et si le luxe c’était aussi d’avoir le bon emplacement ? La maison Pruilh se trouve sur la place Gambetta, un endroit emblématique de la capitale girondine. Alexandre Pruilh attend d’ailleurs impatiemment la fin de sa transformation. « Après les travaux, on va avoir une très belle place.Quelque chose de bien et qui dure, j’espère ! » 41

itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


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THEMA LE LUXE BORDELAIS

La vodka Nadé il n’y a pas que le vin à Bordeaux ! LA VODKA BORDELAISE, LA BOISSON « IN » DU MOMENT ? CERTAINEMENT, ET ENCORE PLUS QUAND ELLE EST ISSUE DE RAISINS DU VIGNOBLE BORDELAIS.

La vodka pensée comme un grand cru Cedrik Nadé applique les recettes qui font le succès des grands crus. Une sélection des cépages, d’abord : cabernet-franc, cabernet-sauvignon, merlot et sémillon. De belles références, aussi : la Vodka Nadé est distillée à Cognac, chez Vinet-Delpech. Et pour le clin d’œil aux grandes maisons, Cedrik a fondé la sienne : la Maison Mounicq, qui tient son nom… du prénom de sa grand-mère. Tout un symbole pour un jeune entrepreneur qui tient à ses racines familiales ! Pour autant, même si les partenaires de prestige répondent déjà présent, Cedrik Nadé « ne cherche pas à se précipiter ». La vodka de la Maison Mounicq fait doucement mais sûrement sa place, comme en témoignent les récompenses déjà obtenues. Elle s’est notamment distinguée lors du prestigieux concours International Wine & Spirit Competition.

À déguster avec des huîtres

Dans les bouteilles de Cedrik Nadé, la vodka n’est pas élaborée à partir de céréales, de pommes de terre ou de betteraves. Le jeune entrepreneur préfère la noblesse du raisin pour créer un spiritueux haut de gamme. L’idée a germé lors de vendanges dans le domaine de son cousin, à Fronsac. « Si les raisins de Bordeaux produisent des crus classés, pourquoi ne feraient-ils pas d’excellents spiritueux ? », sourit-il.

La Vodka Nadé se déguste dans des verres à vin avec du caviar d’Aquitaine, des huîtres ou encore du saumon fumé. Les gourmands pourront même l’associer avec du chocolat noir. Elle est distribuée dans l’hôtellerie de luxe, de grands restaurants ou dans les épiceries fines. Pour ajouter une note encore plus marquée à ce spiritueux hors normes, on peut aussi opter pour l’une des bouteilles numérotées vieillies en fût de Fronsac : il n’en existe que 212. Imprégnée des tannins du vin et du bois, c’est « un spiritueux unique au monde », se félicite Cédrik Nadé.

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THEMA LE LUXE BORDELAIS

David Lucas, une marque de luxe qui brise la glace IL EST BIENVEILLANT, ULTRA-PRO ET N’A PAS LA GROSSE TÊTE, DAVID LUCAS EST L’UN DES PIONNIERS DE LA COIFFURE FRANÇAISE QUI S’EST FAIT CONNAÎTRE POUR SES COUPES ÉPURÉES ET NATURELLES, PRIVILÉGIANT AVANT TOUT LA SIMPLICITÉ. DEPUIS IL N’EN FINIT PAS DE NOUS SURPRENDRE.

Bienvenue, moi c'est David Au rez-de-chaussée d’un immeuble cossu de la place des Quinconces à Bordeaux, on peut entrevoir le décor le plus inattendu qui soit. Un lieu à l’écart de la rue où l’attention bienveillante est dans les moindres détails : les objets de décoration chinés, la délicatesse des théières et l’accueil personnalisé. Un véritable cocon, où les clientes sont accueillies comme chez elles. Avec ses airs de jeune homme, David nous accueille "Bienvenue chez moi”! Jeune apprenti coiffeur, il rêvait de son salon parisien. Il était loin d’imaginer que son nom deviendrait une marque de Luxe.

© Jérémy Denon

Dès son diplôme en poche, le jeune arcachonnais prend son envol et part travailler à Bordeaux « Je me suis fait là une clientèle qui me restera toujours fidèle » : des bordelaises et beaucoup de parisiennes en vacances dans la région. Son talent, sa dextérité et son sens de l’esthétique se font vite remarquer. « Je coiffais les filles, qui en ont parlé à leurs mères et ainsi, de bouche à oreille, j’ai très vite eu beaucoup de clientes dans le salon.» Sa cu44 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019


© Jérémy Denon

riosité est insatiable, et il touche à tout pour apprendre à manier son art jusqu’à l’excellence. Les coupes, les soins, la couleur, la mise en forme, en maîtrisant les outils et les techniques artisanales.

L'aventure, c'est l'aventure Cinq ans plus tard, en 2000, il monte à Paris pour rejoindre l’institut René Furterer, place de la Madeleine. Il y restera dix ans, comme coiffeur star, secondant la Direction. « J’aime tellement cette marque qui prône le naturel. Cela m’a ouvert les yeux sur les bienfaits de la nature et une coiffure vertueuse qui fait du bien ». La marque en effet commercialise des produits capillaires et des soins à base de plantes et d’huiles essentielles. David Lucas s’intéresse alors à la botanique et travaille ses mélanges pour mettre de l’éclat aux cheveux, notamment la coloration végétale. Il va apprendre la science de la coloration au naturel ; Un art en soi !

Intuitif, il crée un salon qui lui ressemble, dans un appartement, pour offrir à ses clientes l’excellence dans une intimité plus grande. Avec un cousin, il investit dans les beaux quartiers de la Capitale, derrière la place Vendôme, au premier étage d’un immeuble typiquement parisien. « C’est là que j’ai mes sources d’inspiration : la mode, les défilés et tout ce que Paris offre. Tout est tellement beau dans cette ville !»

Un nom qui devient une marque Il quitte son employeur treize jours avant d’ouvrir son salon. Un vrai saut dans l’inconnu ! « Je me souviens du jour précédant l’ouverture ; c’était le 21 février 2010, les ouvriers étaient partis et je me suis retrouvé tout seul dans le fond de la cour, un jour de pluie. L’angoisse m’a étreint : ai-je eu raison ? C’est un pari immense qui se jouait là ». Mais l’adresse discrète va connaître tout de suite un énorme succès. David met en place ce qui fera 45

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THEMA LE LUXE BORDELAIS sa signature : le balayage avec enveloppement sous plastique transparent et sa coloration botanique. Il y a aussi les coupes du Maître-Coiffeur qui continuent de séduire par leur justesse et leur naturel. « On n’est plus à l’époque des coupes géométriques très travaillées. - Aujourd’hui, c’est la liberté qui prime avec un style naturel qui met en valeur la vraie personnalité des clientes.» Un an plus tard, il a besoin de recruter et de s’agrandir pour répondre à un carnet de ren-

dez-vous qui affiche complet. Tout s’accélère, avec son nouveau salon de 150m2 de style haussmannien baptisé « En Aparté » où se croisent le gotha parisien, reines du septième art, anonymes ou amies en quête d’un brushing impeccable, venues se faire chouchouter. David garde sa gentillesse naturelle et sa disponibilité avec une élégance et un style personnel : « Coiffer c’est donner du plaisir dans le partage, tout simplement ». Ne jamais s’arrêter de coiffer, de créer, d’être à l’écoute et suivre sa voie : telle est la philosophie de David Lucas. « Je fonctionne aux coups de cœur et avec ce qui se présente tout simplement. » C’est ainsi qu’on est venu le solliciter pour diriger deux prestigieux salons de coiffure dans des établissements de luxe en France. Le premier, dans un Hôtel-Spa : le « Ha(a)ïtza » près de la dune du Pilat. Le deuxième dans le prestigieux hôtel de Crillon place de la Concorde, avec un salon en rez-de-chaussée qui ouvre sur une magnifique cour arborée et une équipe totalement dédiée aux besoins des clientes de l’hôtel ou des parisiennes de passage.

Le retour au pays Dernière création en date avec l’ouverture d’un havre dédié à la haute coiffure au cœur du triangle d’or à Bordeaux. Une création issue d’un coup de foudre amical avec la décoratrice Sarah Lavoine. Portés par les mêmes envies, la talentueuse designer et le virtuose des ciseaux ont imaginé à eux deux un lieu de vie ouvert avec, d’une part, une boutique dédiée au lifestyle et d’autre part, un salon de coiffure. Un espace commun qui leur offre à chacun une vitrine bien distincte. Une sorte de retour aux sources pour ce duo gagnant avec pour optique, de partager leurs coups de cœur et d’accueillir leurs amis à la découverte de nouveaux artistes.

© Jérémy Denon

David Lucas pourrait admirer le travail accompli, mais égal à lui-même, il continue de manier ciseaux, brosses et pinceaux avec la même précision, l’envie aussi de transmettre son savoir-faire, entraînant sans relâche ses équipes de coiffeurs avec exigence et complicité. 46 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019



Supercoop le supermarché appartient à ses clients SUPERCOOP EST UNE INITIATIVE ORIGINALE QUI VEUT CONCILIER LES AVANTAGES D’UNE AMAP ET D’UN SUPERMARCHÉ, AVEC UN OBJECTIF DE 80% DE BIO, EN LOCAL, ÉQUITABLE ET 20% MOINS CHER QU’AILLEURS À QUALITÉ ÉGALE. ICI LES CLIENTS SONT COOPÉRATEURS ET ACTEURS.


GREEN WAY « L’idée est de mettre la main à la pâte, pas au porte-monnaie, en conciliant les avantages de l’AMAP et du supermarché » résume Maud Bailly, l’une des administratrices. Pour cela, le fonctionnement imaginé est simple : pour être client, il convient d’acquérir 10 parts de la coopérative, à 10€ chacune, et d’assurer 3 heures de service toutes les 4 semaines. Chacun pourra donc assurer des missions de caisse, de mise en rayon, d’achat… Ici, pas de dividendes à verser aux actionnaires, et très peu de frais de personnel, puisque le supermarché fonctionne avec seulement deux salariés comme colonne vertébrale.

Local, bio et solidaire

(1) Anne Monloubou s’est inspirée de la Park Slope Food Coop de Brooklyn, qui existe depuis plus de 40 ans.

I

maginez un supermarché dont vous êtes à la fois copropriétaire, acheteur, responsable de rayon, caissier et client, où vous décidez des produits en rayon et où vous réalisez une économie de 20% sur votre panier, à qualité égale par rapport aux autres magasins ? Cette utopie n’en est plus une, puisqu’elle existe à Bordeaux, après être née à Bègles il y a moins de deux ans, à l’initiative de Anne Monloubou, inspirée par une référence newyorkaise (1).

« Nous appliquons un taux de marge unique de 20% sur tous les produits. Nous visons au mieux le bio, le local, et le solidaire avec une pratique équitable vis-à-vis des producteurs, qui pour beaucoup, sont des fournisseurs d’AMAP. Pour les fruits et légumes, à 99% bio, nous allons à 150 kms maximum, sauf pour quelques fruits exotiques l’hiver. Pour le reste, nous pouvons aller dans l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine » explique Jean-Paul Taillardas, un autre administrateur. « Fruits et légumes, viande sous vide, poisson, œufs, vrac, tous produits d’épicerie, vins, gamme d’hygiène, nous répondons à la demande de tous nos adhérents, avec un prix de panier moyen inférieur de 20% à qualité et marque égale » souligne-t-il. Parmi les autres intérêts de ce supermarché pas comme les autres, la vraie mixité sociale que l’on y rencontre. Les titulaires de minimas sociaux ou les étudiants par exemple peuvent adhérer pour seulement 10 €. Et l’on peut aussi bien y côtoyer des ouvriers, des enseignants, des cadres supérieurs, que des chômeurs, des médecins ou des commerciaux.

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GREEN WAY

Objectif 1200 coopérateurs

Parmi les autres intérêts de ce supermarché pas comme les autres, la vraie mixité sociale que l’on y rencontre

Le succès est au rendez-vous, en particulier depuis le déménagement en mai 2018 pour un local un peu plus grand. « Nous comptions environ 1000 coopérateurs en janvier 2019. Ça monte, ça monte, ça monte ! » se réjouit Jean-Paul Taillardas. « Notre objectif est d’atteindre 1200 consomm’acteurs. Le chiffre d’affaires monte lui aussi et nous devrions rapidement arriver à notre équilibre. Nous avons 2000 références en rayon, et nous visons les 3000 » précise-t-il. Pour adhérer, le mieux est d’aller découvrir les lieux et de participer à l’une des réunions de présentation organisées sur place plusieurs fois par mois. Supercoop, 19 rue Oscar et Jean Auriac, 33800 Bordeaux. www.supercoop.fr

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Yves Simone,

pour que l’environnement ne soit plus un slogan « L’HOMME QUI PLANTE DES ARBRES, EST UN HYMNE À LA NATURE AUTANT QU’À L’AVENTURE HUMAINE DANS CE QU’ELLE A D’ESSENTIEL ET BEAU. » Parfois, il suffit d'un seul homme pour réaliser un exploit qui restera gravé dans les mémoires. Yves Simone le sait bien. Depuis 2000 à travers son association « Du pin sur la planche » cet homme originaire de Bordeaux, cultive sans contrainte à lui tout seul une véritable forêt. Protège-nuque et visière frontale sur la tête, durant la canicule Yves gravit inlassablement les buttes de terre environnantes avec des arrosoirs remplis d'eau pour irriguer les arbres. À chaque saison des pluies, il y plante des pins parasols dans le sol sablonneux. Le reste de l’année, il fait germer les pignons de ces mêmes arbres dans la cour d'un immeuble bordelais. Il a ainsi réussi à replanter plus d’un millier d’arbres en vingt ans. De ses deux mains et avec l’appui de bénévoles, l'inconditionnel amoureux de la nature a ainsi bâti une vaste étendue de végétaux qui fait désormais plus de dix kilomètres de long. Objectif pour ses prochaines années : prolonger

cette allée de pins parasols, de deux cent cinquante kilomètres de long qui couvrira ainsi, la forêt de pins maritimes des Landes de Gascogne sur les départements de Gironde et des Landes. Ce projet de « Grande Allée de Pins Parasols », a vu le jour après la terrible tempête de 1999. Au-delà de la reforestation, l'association a aussi pour but de renforcer la biodiversité de la forêt en doublant les allées avec un pin parasol tous les vingt mètres, sur deux lignes avec une allée de feuillus, chênes, chênes verts et acacias. Ironie de l'histoire pour ce guide haut en couleur et amoureux de l'Histoire de Bordeaux, qui retrouve ainsi les racines des intendants de Guyenne du XVIIIe siècle qui avaient planté des arbres sur les bas-côtés des chemins et des canaux en vue de l'embellissement du paysage, de leur ombrage et de leur utilité économique. L’association se donne pour vocation de sensibiliser les jeunes générations au respect de la nature et à la nécessité de maintenir toute la richesse de la biodiversité. Il n’est pas rare que des enfants des écoles participent à des opérations de reboisement. Certains ont découvert à cette occasion le plaisir de la plantation et ont appris quelques gestes simples qui participent à l'échelle individuelle à enrichir la biodiversité. Ils auront maintenant la chance de pouvoir observer et suivre la croissance de leurs arbres tout au long de leur scolarité, de leur vie. Leurs enfants et arrières petits-enfants pourront en profiter.

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GREEN WAY

Le vélo à hydrogène « made in Biarritz »

ALPHA, VOUS CONNAISSEZ ? C’EST LE PREMIER VÉLO À HYDROGÈNE, ET IL EST FRANÇAIS ! IMAGINÉ PAR PRAGMA INDUSTRIES, UNE START-UP BASQUE, CE VÉLO DU FUTUR ROULE DANS LE PELOTON DE TÊTE DES TRANSPORTS DÉCARBONÉS.

C’était l’autre grande star du G7 à Biarritz l’été dernier ! Alpha, le premier vélo à hydrogène, a fait une entrée remarquée aux côtés des 7 plus grandes puissances mondiales. Quelque 200 journalistes ont pu en effet tester cette innovation 100 % française lors de leurs déplacements sur les différents sites de la manifestation. Soit 5000 km parcourus en un week-end ! Conçu et développé par Pragma Industries, start-up biarrote, Alpha est un vélo pas comme les autres. Déjà distingué au CES* de Las Vegas, ce petit bijou affiche des « mensurations hors normes. » 27 kg de technologie. 150 km d’autonomie. Un temps de recharge d’une minute. Une prouesse qui tient en un mot : hydrogène.

Hydrogène : inodore, non toxique Largement utilisé dans l’industrie pour fabriquer de l’ammoniac, ce gaz non toxique fait beaucoup parler de lui, notamment dans le domaine des transports. Après le train, le bus et les voitures c’est donc au tour du vélo de carburer à l’hydrogène. Pierre Forté, fondateur de Pragma Industries, s’est lancé dans l’aventure dès 2004. Un pari presque insensé à l’époque. Et pourtant… 15 ans plus tard, Alpha, son « deux-roues du 21e siècle » roule pour la planète. Fonctionnant avec une pile à combustible, Alpha n’émet aucune émission de CO2 et ne rejette que de la vapeur d’eau. Mieux. Son fonc-

tionnement avec une pile à combustible (PAC) séduit des pays comme le Kazakhstan ou l’Inde, qui réfléchissent déjà à « une seconde vie » pour la PAC. Usagée, elle pourra toujours alimenter des groupes électrogènes dans les endroits les plus reculés ! En France, les enjeux sont d’un autre ordre. Pragma Industries compte bien démocratiser son vélo avec une version grand public. Reste également à multiplier les bornes à hydrogène sur le territoire (une vingtaine actuellement) pour pouvoir faire le plein. *Consumer Electronic Show : le grand salon mondial de la technologie 52

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AGENDA CULTUREL

© Bas Jan Ader, Fondation Louis Vuitton, Paris

Fine fleur de l’art Du 7 décembre 2019 au 21 mars 2020 Les fleurs c’est périssable, sauf quand elles sont immortalisées dans des œuvres visuelles et plastiques qui les honorent aussi bien que les meilleur.e.s décorateur.rice.s flora.ux.les. Les amateur.rice.s d’art et de botanique découvriront donc avec plaisir la centaine d’installations, vidéos, peintures, dessins, photos et sculptures de l’exposition Narcisse, ou la floraison des mondes au sein du FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA, sous le commissariat de Claire Jacquet (Directrice du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA et critique d’art) et Sixtine Dubly (auteure notamment de La Tentation des fleurs, éditions Assouline en 2016). Contribution libre (1 € minimum). 5, parvis Corto Maltese, 33800 Bordeaux. Tél. : 05 56 24 71 36. www.fracnouvelleaquitaine-meca.fr

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Barock’n’roll Le mercredi 13 novembre à 20h30

D’une pierre deux coups A partir du 31 octobre 2019

Soyons franc.he.s : l’art classique dans sa plus pur(ist)e expression peut être barbant. Mais lorsqu’un chorégraphe de génie (Emiliano Pellisari), une compagnie de danse (NoGravity) et un ensemble baroque romain (Roma Barocca) s’associent pour composer un spectacle mêlant danse aérienne acrobatique, théâtre figuratif, musique et chant (Aria), on a toutes les raisons de se réjouir d’aller admirer une création aussi poétique qu’onirique. Une fusion des genres bienvenue, une illusion dynamisante, bref, un instant de grâce hautement rafraichissant. 34, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 33700 Mérignac. Tél. : 05 56 97 82 82. www.lepingalant.com

Le Musée Mer Marine accueille deux nouvelles expositions : sa troisième exposition temporaire Da Vinci, les inventions d’un génie jusqu’au 8 mars 2020, et Paradoxes, au 2ème étage de son bâtiment. La première présente plus de 120 maquettes et objets reconstitués d’après les codex originaux du célèbre peintre, sculpteur, philosophe, ingénieur, urbaniste, botaniste et anatomiste, tandis que la seconde expose les œuvres de quatre artistes de renommée internationale : le sculpteur peintre dessinateur Philippe Pasqua, le photographe Gérard Rancinan, la peintre plasticienne Flore Sigrist et le photographe Ben Thouard. Tarifs exposition Da Vinci : Plein 13€ / Réduit 8€ / Gratuit pour les - 6 ans. 89, rue des Étrangers, 33300 Bordeaux. Tél. : 05 57 19 77 73. www.mmmbordeaux.com

© No Gravity

Les Choristes Les 17 et 20 novembre 2019 Depuis plus d’un an, 206 enfants issus de 8 collèges et écoles REP+ (zones d’éducation prioritaire) de la métropole bordelaise répètent le spectacle La Légende du Roi Dragon composée par Arthur Lavandier au Grand-Théâtre de Bordeaux. Sous la direction musicale de Marc Leroy-Calatayud, ces 7-12 ans se préparent à interpréter un spectacle lyrique de A à Z aux côtés de 5 solistes professionnels lors de la saison 19/20 de l’Opéra National de Bordeaux. En plus, depuis la rentrée, l’opéra offre un nouveau bar pour patienter avant le spectacle et pendant l’entracte. Aucune excuse pour ne pas y aller. Durée : environ 1h20. Tarif : de 12 à 25 €. Dimanche 17 novembre à 15h00 et mercredi 20 novembre à 19h00. Place de la Comédie, 33000 Bordeaux. Tél. : 05 56 00 85 95. www.opera-bordeaux.com

Au programme de la Nuit du Savoir de l’Institut Culturel Bernard Magrez, le Pr David Khayat donnera une conférence sur Le Stress et Le Cancer. Chef du service d’oncologie médicale de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris entre 1990 et 2017, l’éminent médecin a de nombreuses fois été distingué (il a notamment remporté un American Society of Clinical Oncology Distinguished Achievement Award). Nommé en 2011 membre permanent de l’académie des sciences de Russie, il est également à l’initiative du Sommet Mondial contre le Cancer à l’Unesco et à l’origine de la Charte de Paris contre le Cancer. Durée : environ 2h30. Plein tarif : 12 €. 16, rue de tivoli, 33000 Bordeaux. Tél. : 05 56 81 72 77. www.institut-bernard-magrez.com

© Vincent Bengold

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©Stéphane de Bourgies

Deux maux en mots Jeudi 28 novembre 2019 à 19h30


AGENDA CULTUREL

Pendant une semaine, la Ville de Pessac invite petit.e.s et grand.e.s à plonger dans l’univers du spectacle vivant avec son traditionnel festival Sur un petit nuage. Au programme de cette 18ème édition : une quinzaine de spectacles de cirque, danse, musique, théâtre et marionnettes, des ateliers de pratique artistique, une exposition de Caroline Secq, ou encore la présence du dispositif Columbia Circus pour découvrir l’univers du cirque. La nouveauté de cette année ? L’enigm’game organisé au sein de la Cité Frugès-Le Corbusier. Parfait pour tou.te.s les (grand.e.s) parent.e.s d’enfant.e.s de 6 mois à 12 ans. Renseignements et réservations (à partir du 5 novembre) au Kiosque culture & tourisme de la ville. Tél. : 05.57.93.65.40 et sur www.pessac.fr

©Sylvain Caro

Un festival familial Du 17 au 22 décembre 2019

Musique du monde Vendredi 13 Décembre 2019 à 20h30

© Ojoz Afeto

Ayo, Keziah Jones, Ana Moura, Tamino… On ne compte plus les pépites internationales passées par Le Rocher de Palmer à Cenon. On peut donc réserver sa place pour le concert de Mayra Andrade les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes. Née à Cuba puis trimballée enfant du Cap-Vert au Sénégal en passant par l’Allemagne et l’Angola, c’est finalement dans la capitale française non moins métissée que la belle s’est installée, avant d’être révélée par la cité au mille couleurs, Lisbonne. Entre afrobeat, électro et musique traditionnelle du Cap-Vert, son dernier album Manga est un régal mêlant vibrations solaires et saudade si typique du pays. Plein tarif : 25 €. 1, rue Aristide Briand, 33152 Cenon. Tél. : 05 56 74 80 00. www.lerocherdepalmer.fr

Dans le cadre du Mérignac Photo, la Vieille Église située au bord du tram A accueille Japanesque, l’exposition évènement réalisée en collaboration avec la Maison Européenne de la Photographie et proposant une sélection d’œuvres du photographe japonais Ikko Narahara. Le quasi nonagénaire s’est rapidement imposé sur la scène nippone puis mondiale en photographiant à Paris ou New York. Parmi ses sujets phares figurent notamment les 2000 ouvriers reclus d’une île minière au large de Nagasaki mais aussi un monastère à Tobetsu, un temple bouddhiste et une prison pour femmes à Wakayama. Entrée libre. Tout public.Du mardi au dimanche, de 14h à 19h. Rue de la Vieille Église, 33700 Mérignac. Tél. : 05 56 18 88 62. www.merignac-photo.com

Cruelle ironie… Jusqu’au 23 février 2020.

© Stuart Whipps

Prenez l’artiste britannique Lubaina Himid, figure de proue du British Black Art, native de Zanzibar qui explore notamment la question du colonialisme et de la représentation des Africains dans l’histoire de la peinture européenne. Placez son installation Naming the Money au cœur du musée d’art contemporain bordelais CAPC, qui clôture sa programmation 2019 avec une exposition articulée autour de l’artiste métissée. Souvenez-vous ou découvrez que le fameux centre d’art contemporain bordelais, édifié au XIXème siècle, a initialement été construit pour devenir... L’Entrepôt réel des denrées coloniales. Du mardi au dimanche de 11h à 18h. Plein tarif : 7 €. 7, rue Ferrère, 33000 Bordeaux. Tél. : 05 56 00 81 50. www.capc-bordeaux.fr 56 itiatives Bordeaux / n°1 / oct-nov-déc 2019

© Ikko Narahara

Japonisant Jusqu’au 15 décembre 2019



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