vitamine 11/2025

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vitamine

lecture vitaminée pour les professionnels de l’automédication 11/2025

Bonne route avec la nouvelle stratégie

De fructueux échanges

La conférence de la branche s’est concentrée sur des projets tels que la révision des statuts Fiers de la relève

Douze talents ont enthousiasmé le public intéressé lors des SwissSkills

Un système immunitaire fort

Comment les vitamines et sels minéraux contribuent à la défense contre les agents pathogènes

Thème central

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Des SwissSkills réussis

La participation des droguistes aux SwissSkills a été un franc succès: un stand joliment aménagé, de nombreux jeunes intéressés et des talents qui ont séduit avec leur savoir-faire lors du premier concours professionnel.

Présentation de la nouvelle stratégie

Une nouvelle stratégie a été élaborée en plusieurs étapes, avec une large participation de la branche de la droguerie. Vous découvrirez dans l’article à la une la mission et la vision qui guideront les drogueries à l’avenir, ainsi que les principaux champs d’activité.

Impressum vitamine

Editeur Association suisse des droguistes, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne, Téléphone 032 328 50 30, info@drogistenverband.ch

Distribution vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne

Directrice et responsable Ventes: Tamara Gygax-Freiburghaus, t.gygax@vitagate.ch

Annonces: Tamara Gygax-Freiburghaus, Marlies Föhn, Valérie Rufer, Janine Klaric, inserate@vitagate.ch

Abonnements et distribution: Sabine Andersen, vertrieb@vitagate.ch

Rédaction

Direction de l’édition: Heinrich Gasser, h.gasser@vitagate.ch

Rédactrice en chef: Céline Jenni, c.jenni@vitagate.ch

Ont collaboré à la rédaction de ce numéro: Adrian Ritter, Barbara Halter, Jasmin Weiss, Martina Huber

Conseils spécialisés: Dr oec. troph. (Univ.) Monika Wilhelm

Traduction: Daphné Grekos, Marie-Noëlle Hofmann

Couverture: stock.adobe.com/Denis Rozhnovsky

Production

Layout: Claudia Luginbühl

Impression: Courvoisier-Gassmann SA, Bienne 6 e année: paraît 10× par an

© 2025 – vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne

Magazine officiel de l’Association suisse des droguistes et média d’Employés Droguistes Suisse

Interview

La première gagnante des SwissSkills

Andrea Zihlmann a remporté la médaille d’or au concours professionnel. Dans une interview, la jeune droguiste raconte comment elle s’est préparée, comment elle a vécu la compétition et quels sont ses projets d’avenir.

Conférence de la branche d’automne

Les participants ont discuté des projets actuels concernant la formation et des révisions des statuts et du règlement sur la formation.

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Révision des statuts: les principaux changements

Aperçu des points qui ont été révisés dans les statuts pour que ceux-ci restent adaptés aux défis futurs.

Affiner l’image

Jürg Stahl, président central, raconte en interview pourquoi la stratégie ne peut porter ses fruits que si l’ensemble de la branche s’implique.  8

Connaissances spécialisées

Trop d’air dans le ventre

Même si les ballonnements sont généralement bénins, ils sont très désagréables pour les personnes concernées. La constipation, les aliments qui ballonnent ou des intolérances alimentaires peuvent en être à l’origine.

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Employés Droguistes Suisse

La première partie de la série sur la convention collective de travail de la branche de la droguerie traite du champ d’application.

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Un système immunitaire fort Nombre de vitamines et de sels minéraux renforcent le système immunitaire afin de lutter efficacement contre les agents pathogènes.

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Des dépôts dans les vaisseaux sanguins

L'athérosclérose provoque un rétrécissement et un durcissement progressifs des vaisseaux sanguins. Des mesures simples contribuent à prévenir le phénomène.

Forts ensemble pour l’avenir

Nous avons lancé ensemble, en tant que branche, le processus stratégique «La droguerie 203x» lors de l’assemblée générale 2023 à Berne. Pendant deux ans, de nombreux collègues engagés ont apporté leurs idées et leur expérience et donné du temps dans le cadre de sondages, de workshops et de diverses manifestations d’information. Ce processus intensif a donné naissance à une vision commune, une mission et cinq champs d’activité stratégiques dans lesquels la branche de la droguerie souhaite se développer ces prochaines années.

L’un de ces cinq champs d’activité est l’automédication. À mon avis, elle est au cœur de notre profession et légitime notre rôle en tant que fournisseur important dans le système de santé suisse. La possibilité de délivrer tous les médicaments non soumis à ordonnance nous oblige à garantir jour après jour la plus grande compétence professionnelle et le plus grand sérieux dans le conseil et la remise à nos clients. Cela nécessite une formation continue et des exigences de qualité élevées dans le travail dans nos entreprises. La phase décisive commence maintenant: la mise en œuvre. Nous sommes tous concernés. Chacune et chacun d’entre nous peut contribuer à façonner et à développer la branche de la droguerie. Dans le même temps, il faut faire preuve d’ouverture d’esprit et de clairvoyance pour adapter en permanence notre stratégie aux nouvelles évolutions, notamment dans le monde numérique.

Elisabeth von Grünigen, membre du comité central, elisabeth.vongruenigen@drogistenverband.ch GM

Grande affluence au stand des droguistes: pendant cinq jours, l’activité bat son plein.

Des entretiens passionnants: durant le concours professionnel, les talents se distinguent dans l’entretien de conseil avec des clients tests grâce à leurs connaissances approfondies et leur compétence professionnelle.

L’équipe de l’ASD et de nombreuses aides répondent aux questions sur le métier et la formation.

Les visiteurs, petits et grands, sentent des drogues séchées et tentent de les associer à la plante médicinale correspondante.

La fabrication de la crème pour les mains a remporté un franc succès aux SwissSkills: les jeunes ont parfois fait la queue pour produire leur propre pot.

Créativité et talent d’improvisation requis: lors de la finale, les quatre talents doivent créer leur propre spécialité maison dans le cadre d’une épreuve surprise.

Ils se réjouissent de leur succès: l’or pour Andrea Zihlmann (au centre), l’argent pour Silja Blattner (à gauche) et le bronze pour Dominik Ventura Dos Santos (à droite).

Une première réussie à Berne

Pour la première fois, des droguistes ont participé aux SwissSkills –avec succès. Douze jeunes talents ont démontré leur savoir-faire, enthousiasmé le public et une gagnante rayonnante a couronné une semaine intense et riche en émotions.

7 Barbara Halter |  F D Marie-Noëlle Hofmann | André Caradonna

Cinq jours, douze talents et 2 200 crèmes pour les mains faites maison, voilà comment résumer les SwissSkills à Berne du point de vue factuel. Mais les chiffres ne peuvent pas exprimer les émotions que les SwissSkills ont suscitées chez les douze jeunes talents qui ont participé au concours professionnel, chez les jeunes et les familles qui ont visité le stand et, enfin et surtout, pour l’équipe de l’Association suisse des droguistes, dont l’engagement sans faille, sur le devant de la scène et en coulisses, a rendu cet événement possible. La première participation des droguistes aux championnats des métiers a été un succès sur toute la ligne!

Le point culminant de la semaine a été la finale samedi avec Andrea Zihlmann, Silja Blattner, Lauryne Lacôte et Dominik Ventura Dos Santos. Les quatre ont une

Concentration obligatoire: suivi par l’expert et devant un public curieux, un talent effectue un travail de laboratoire.

nouvelle fois montré leurs compétences lors de la compétition en laboratoire, de l’examen organoleptique, d’un entretien de conseil et de deux épreuves surprises.

Concentration obligatoire

Le bruit ambiant dans la halle d’exposition, où les menuisiers travaillaient et où des pavés autobloquants étaient posés, a constitué un défi pendant le concours professionnel. À cela s’ajoutait le public qui allait et venait pour suivre chaque geste des droguistes à travers les grandes baies vitrées. «Il faut rester concentré», a

déclaré Silja Blattner, qui semblait calme et sereine pendant l’épreuve au laboratoire. «Je suis habituée à ce travail car dans mon entreprise, nous avons beaucoup de spécialités maison.»

L’expert du laboratoire, Daniel Krebser, droguiste diplômé fédéral de Wasen dans l’Emmental, s’est montré impressionné par les performances des douze talents. «Le niveau était très élevé, les différences étaient minimes.»

Au final, il ne pouvait y avoir qu’un seul vainqueur: la gagnante s’appelle Andrea Zihlmann, elle a 19 ans et vient du canton de Soleure. Soulagée et fière, la première championne suisse des droguistes a reçu les félicitations le samedi soir. «Ces derniers jours, j’ai découvert mes limites et appris à mobiliser mes connaissances sous pression, mais j’ai aussi eu la confirmation que le métier de droguiste était fait pour moi.» Silja Blattner et Dominik Ventura Dos Santos ont remporté respectivement la médaille d’argent et la médaille de bronze.

è Vous trouverez toutes les photos des SwissSkills ici.

& Vous en apprendrez davantage sur la gagnante Andrea Zihlmann dans une interview en page 22.

Un grand merci à nos sponsors, qui ont largement contribué au succès des SwissSkills

Échanges au sein de la branche

Lors de la conférence de la branche d’automne, l’ASD a discuté avec les acteurs de la branche des projets en cours, tels que le cours pour les suppléances, ainsi que des révisions prévues des statuts et du règlement sur la formation.

7 Céline Jenni |  F D Marie-Noëlle Hofmann

Les présidentes et présidents de section ainsi que les représentants des groupements ont rencontré l’ASD vendredi 26 septembre 2025 à Zurich à l’occasion de la conférence de branche. Dans la confortable salle de conférence de l’hôtel Krone, les participants ont discuté et échangé leurs points de vue sur les défis et les joies de leur profession. Les SwissSkills ont notamment suscité beaucoup d’enthousiasme. Jürg Stahl, président central de l’ASD, l’a résumé ainsi dans son discours de bienvenue: «En tant que branche, nous pouvons directement tirer parti de la dynamique et de la motivation générées par les SwissSkills à Berne.» Rosemarie Meyer-Strähl, membre du comité central responsable du département de la formation, a également rapporté avec bonheur le nombre important

de discussions intéressantes sur la profession: «L’intérêt pour le métier était très grand, y compris de la part des parents. Nous avons pu soigner l’image de la droguerie et expliquer en quoi elle consiste exactement.» À la demande générale des visiteurs, qui ont fabriqué une crème pour les mains au stand des droguistes et souhaitent en faire comme cadeaux de Noël, la recette sera mise à la disposition de toutes les drogueries afin qu’elles puissent la transmettre à leurs clients intéressés. Les prochains SwissSkills auront lieu du 15 au 19 septembre 2027. Pour en savoir plus sur les SwissSkills, rendez-vous à la page 5. Pour en savoir plus sur la gagnante Andrea Zihlmann, lisez son interview à la page 22.

Révision du cours pour les suppléances

Anita Finger Weber, responsable de la formation à l’ASD, a ensuite présenté le nouveau cours pour les suppléances. «Le cours est structuré de manière à inclure une partie d’auto-apprentissage, qui se compose d’un script et de fiches et peutêtre, à l’avenir, d’enregistrements audio et vidéo. Des workshops avec des exposés sont prévus pendant les journées d’approfondissement.» En réussissant les tests intermédiaires et l’examen final, on obtient le diplôme de suppléante ou de suppléant. Comme il existe différents concepts, que les exigences en matière de formation initiale et à l’ESD sont variées et que les attentes de la branche sont élevées, les nouveaux modules déjà créés vont être

Gabriel Mondaca

Prenez note dès maintenant des dates suivantes:

• AD/AG 2025: 14 novembre 2025

• Conférence de la branche 1: 10 avril 2026

• Conférence de la branche 2: 25 septembre 2026

• AD 2026: 13 novembre 2026

progressivement intégrés au cours pour les suppléances à partir de 2026, explique Anita Finger Weber. Jusqu’à présent, le cours était proposé en allemand en automne et au printemps. Comme ça n’était pas assez flexible pour certains participants et à cause des différences de rythme d’apprentissage, il sera désormais possible de répartir le cours sur une année entière (deux cycles).

Révisions

Les deux révisions prévues ont constitué un thème important. Les statuts ont été révisés afin d’être adaptés à la situation actuelle du marché et à la législation, de mieux intégrer la branche et, surtout, de résister au temps. Vous trouverez plus d’informations sur la révision des statuts, qui sera soumise au vote lors de l’assemblée générale, à la page 12.

La révision du règlement sur la formation sera soumise au vote lors de l’assemblée des délégués. L’objectif principal est de permettre à davantage de drogueries d’obtenir leurs points de formation. «Il est important que les droguistes puissent actualiser et approfondir leurs connaissances dans les domaines liés à la santé afin de garantir une bonne qualité de conseil», souligne Anita Finger Weber. Le calcul du nombre de points obligatoires n’a pas changé dans le règlement. Les droguistes ES doivent obtenir 9 points par année civile, les droguistes CFC 6 points. Le nombre total de points obligatoires est fixé par entreprise et par année civile. La date du 31 décembre est désormais déterminante pour l’effectif d’une entreprise. En outre, il sera possible de collecter des points grâce à des formations d’une durée minimale de 30 minutes ou à des offres de formation numériques. Les formations qui ont lieu dans la droguerie peuvent également être validées, par exemple si une entreprise organise un cours. Le formulaire de validation permet d’enregistrer également ses propres formations. Une validation est valable 12 mois. Une nouveauté dans le règlement sur la formation est la contribution à la promo-

tion de la formation en cas de non-atteinte du nombre de points obligatoires. À partir de 2027, toutes les entreprises qui n’obtiennent pas leurs points seront tenues de verser 500 francs. Si elles n’ont toujours pas le nombre de points obligatoires l’année suivante, le montant passera à 1000 francs. Les sommes versées seront utilisées spécifiquement pour la formation.

Nouveau marché de l’emploi

Dans l’après-midi, Tamara Gygax, directrice de vitagate sa, a présenté les deux derniers projets de vitagate sa. «Avec pharmAdvice, les drogueries peuvent désormais fournir des conseils spécialisés en ligne», a-t-elle expliqué. pharmAdvice se compose de deux logiciels indépendants: le logiciel de chat «tawk.to» et la base de données «dbase.pharmAdvice». Le logiciel de chat peut facilement être intégré au site internet d’une entreprise sous forme de widget de chat. Les consultations donnant lieu à la collecte de données sensibles sur les clients, celles-ci peuvent être stockées dans la base de données conforme à la protection des données. Les entreprises intéressées peuvent s’inscrire via le code QR. pharmAdvice est pour l’heure uniquement en allemand.

La branche de la droguerie dispose également d’un nouveau marché de l’emploi. À partir du 1er octobre, toutes les offres d’emploi sont disponibles sur vitajobs.ch. «vitaJobs est un marché de l’emploi moderne qui permet de rechercher des emplois de manière ciblée et selon différents critères», explique Tamara Gygax. Il est également possible de configurer des notifications automatiques pour être informé des nouvelles offres d’emploi. Les employeurs peuvent non seulement publier des offres d’emploi, mais aussi présenter leur profil d’entreprise. «Avec vitaJobs comme bourse de l’emploi, nous aurons la possibilité de collaborer à l’avenir avec d’autres associations du secteur de la santé», déclare la directrice. 

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Réserver maintenant!

Tamara Gygax-Freiburghaus 032 328 50 54, t.gygax@vitagate.ch, vitagate-ag.ch

vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne

11/2025 | vitamine

Plus clairs, plus simples et adaptés aux défis futurs

Les statuts ont été révisés afin que l’Association suisse des droguistes soit prête pour l’avenir. La révision des statuts sera soumise au vote lors de l’assemblée générale. Voici un aperçu des principales nouveautés.
7 Céline Jenni |  F D Marie-Noëlle Hofmann

La révision des statuts sera soumise au vote lors de l’assemblée générale du 14 novembre. C’est pourquoi les principales modifications des statuts ont été présentées lors de la conférence de la branche (voir page 7). «Les statuts sont très importants pour l’association, même s’il s’agit bien sûr d’un sujet quelque peu rébarbatif», déclare Elisabeth von Grünigen, membre du comité central responsable du département Politique et branche. Les modifications des statuts sont nécessaires afin de les adapter à la situation actuelle du marché et à la législation en vigueur. «La révision des statuts vise également à mieux intégrer et représenter la branche», souligne Elisabeth von Grünigen. La révision permettra de simplifier et d’alléger les statuts, mais surtout de garantir qu’ils soient adaptés aux défis futurs.

Nouvelles catégories de membres

Le comité central a arrêté un concept général et l’a présenté aux sections et aux groupements en mai et juin afin de recueillir leurs commentaires. Il a ensuite décidé des modifications à apporter et rédigé les nouveaux statuts en étroite collaboration avec Sylvia Schüpbach de Pharmalex, avocate spécialisée dans le droit pharmaceutique. «Une décision de l’assemblée générale est nécessaire pour que les statuts puissent être mis en œuvre», explique Elisabeth von Grünigen.

Les modifications les plus importantes concernent les nouvelles catégories de membres, y compris leur définition, le droit de vote des groupements à l’assemblée des délégués (AD), la simplification de l’admission de nouveaux membres, des ajustements dans les tâches de l’AG et de l’AD, ainsi que diverses modifications rédactionnelles. Le texte exact, avec comparaison des anciens statuts, peut être consulté via le lien (en page 11). Voici les principales modifications:

• Article 5: Adaptation des catégories de membres

Il n’y a plus de répartition des droits de vote pour les entreprises membres, mais le processus d’adhésion est simplifié. Les chaînes et les groupements constituent une nouvelle catégorie de membres et obtiennent un droit de vote à l’AD. «Nous avons précisé ce que sont précisément une chaîne et un groupement», explique Andrea Ullius, directeur et responsable Politique et branche à l’ASD, «les organisations purement d’achat ne constituent pas des groupements». Il n’y a pas de changement pour les personnes membres et les membres d’honneur. Les prestataires de services ou de produits liés à la santé qui soutiennent les objectifs de l’association sont désormais considérés comme des formats spéciaux – «cela inclut par exemple les magasins diététiques», précise Andrea Ullius. Ceux-ci n’ont toutefois pas de droit de vote. La catégorie des membres soutien, qui comprend

des entreprises ou des organisations, est également nouvelle et ne dispose pas du droit de vote. Désormais, seules les personnes, comme les droguistes CFC, par exemple, peuvent devenir membres passifs.

• Article 23: Organes

Les commissions et le secrétariat ne sont plus des organes au sens des statuts. Ils sont mis en place, mandatés et supervisés par le comité central. «Cette modification est nécessaire pour des raisons juridiques», souligne Elisabeth von Grünigen.

• Article 24: Assemblée générale

L’assemblée générale est compétente pour la révision des statuts, la vision et la stratégie de la branche, la dissolution de l’association et, désormais, la détermination de la clé de répartition des voix des délégués pour l’AD.

• Article 30: Assemblée des délégués

Pour l’assemblée des délégués, les voix des délégués sont adaptées à la nouvelle organisation avec droit de vote pour les sections ainsi que pour les chaînes et les groupements. «C’est une nouvelle possibilité qui permet non seulement aux sections, mais aussi aux chaînes et aux groupements d’avoir leur mot à dire», explique Elisabeth von Grünigen. Les tâches de l’AD ont été adaptées et précisées.

• Article 31: Voix des délégués «Il y a désormais 60 voix des délégués, mais le maximum de 60 délégués ne doit pas nécessairement être atteint», précise Elisabeth von Grünigen. Les sections disposent ainsi d’un maximum de 36 voix. Le nombre de délégués (qui doivent travailler dans une droguerie) d’une section est calculé comme suit:

36 voix des délégués nombre total de membres de l’ASD × membres de la section concernée

Les chiffres à virgule sont toujours arrondis à l’unité inférieure. La Suisse romande dispose de cinq voix de délégués fixes.

Les chaînes et les groupements ont un maximum de 24 voix, le calcul étant le suivant :

24 voix de délégués total de membres de chaînes/groupements × membres chaîne/groupement concerné

Ici aussi, les chiffres à virgule sont toujours arrondis à l’unité inférieure. Les délégués doivent appartenir à l’organisation concernée. «Il est possible qu’une seule personne puisse exprimer toutes les voix de la chaîne ou du groupement concerné», explique Andrea Ullius.

• Article 39: Comité central Désormais, la durée du mandat au comité central est limitée à 12 ans, mais l’AD peut prolonger cette durée.

• Article 42: Conférence de la branche

La représentation à la conférence de la branche est précisée, à savoir qu’une seule personne par organisation peut y participer. Les invités supplémentaires sont toutefois toujours les bienvenus. Les chaînes et groupements qui ne sont pas membres au sens des statuts, mais qui remplissent les conditions requises pour une chaîne ou un groupement, peuvent également participer à la conférence de la branche.

• Article 50: Recours et oppositions

L’article 50 précise qui est habilité à déposer des recours et des oppositions et qui en décide.

• Article 57: Statuts des sections

Les statuts des sections doivent être adaptés dans un délai de 12 mois, si nécessaire, afin qu’ils ne contredisent pas les statuts de l’ASD. «En cas de doute, ce sont les statuts de l’ASD qui s’appliquent», précise Elisabeth von Grünigen. 

è Vous pouvez consulter la comparaison entre la version actuelle et la nouvelle version des statuts ici.

&Vous en apprendrez davantage sur l’assemblée des délégués et l’assemblée générale 2025, qui se tiendront le 14 novembre à Olten, dans l’édition de décembre/ janvier de vitamine.

stock.adobe.com/I

Un profil la branche

qui adhère pour

de la droguerie

Une nouvelle stratégie pour les drogueries a vu le jour grâce à une large participation. Cinq champs d’activité stratégiques visent à renforcer le rôle des drogueries en tant que prestataires de santé importants et à les préparer pour l’avenir.

7 Céline Jenni |  F D Marie-Noëlle Hofmann

«De la branche de la droguerie pour la branche de la droguerie»: telle est la devise qui préside au processus stratégique actuellement en cours. Frank Storrer, responsable du projet Stratégie, souligne que l’Association suisse des droguistes (ASD) a certes dirigé le processus stratégique, mais n’en a pas dicté le contenu. «De nombreuses personnes engagées issues de la branche ont apporté leur expérience pratique et partagé leurs précieuses connaissances issues du quotidien. Ma tâche en tant que responsable du projet était de créer un cadre approprié pour les échanges lors des workshops et de veiller à garder tous les résultats. Si le large soutien ainsi obtenu permet désormais de mettre en œuvre cette stratégie avec la force nécessaire, alors tout le monde y gagne», explique Frank Storrer.

Participation de la branche

Le processus stratégique repose sur une large base. «Nous avons d’abord voulu savoir, à l’aide de sondages, comment les drogueries étaient perçues», explique Frank Storrer. Environ 1500 personnes issues de la population et plus de 1000 clients ont été interrogés. Parallèlement, de nombreuses drogueries ont participé à une auto-évaluation. Le sondage mené auprès des membres de l’ASD a recueilli plus de 200 réponses. Les réponses à l’enquête sur l’évaluation quinquennale de la formation initiale ont également été prises en compte. Comme vitamine l’avait déjà rapporté dans son édition de novembre 2024, l’image interne et l’image externe concordaient largement. «La population considère les drogueries comme des fournisseurs de médicaments à base de plantes et de médecine complémentaire, ainsi que comme des interlocuteurs compétents en matière de santé, de beauté et de bien-être», explique Elisabeth von Grünigen, membre du comité central Politique et branche, «et la branche elle-même y voit également sa valeur.»

Les sondages mentionnés et divers workshops organisés entre mi-2024 et l’automne 2025 ont permis de définir progressivement la mission, la

vision et les champs d’activité stratégiques. Les représentants de la branche ont approfondi différents thèmes lors des workshops. «Les groupes étaient bien mélangés. Les contributions, y compris celles des intervenants externes, nous ont donné matière à réflexion», raconte Christoph Glasstetter, droguiste diplômé ES, qui a participé à plusieurs workshops.

Tous les résultats obtenus, par exemple lors des forums de la droguerie ou de workshops, ont été repris et développés lors de l’étape suivante. Christian Meister, propriétaire et directeur de la droguerie Meister am Sprengiplatz à Emmenbrücke (LU), qui a également participé à plusieurs workshops, salue cette approche: «Les conclusions ont fait l’objet de discussions à plusieurs reprises et ont ainsi aussi été validées.» Il a trouvé le processus passionnant, notamment «parce que notre branche a été activement impliquée».

Vers les sommets

Mais pourquoi une nouvelle stratégie est-elle nécessaire? «DrogoVision 2010 nous a longtemps accompagnés. Grâce à elle, nous ne sommes pas mal placés aujourd’hui», résume Frank Storrer. Mais le monde a changé. «Lorsque DrogoVision 2010 a été élaborée, l’intelligence artificielle ou la numérisation ne jouaient pas encore un rôle aussi central. Et personne n’avait imaginé une pandémie telle que celle que nous avons connue avec le Covid-19.» De plus, des thèmes tels que la vente par correspondance, l’évolution démographique, la diminution de l’exclusivité des produits, la surcharge du système de santé ou les tendances à l’auto-optimisation occupent de plus en plus le devant de la scène. «Nous devons nous y adapter», souligne Frank Storrer.

Le responsable du projet décrit l’image symbolique suivante: à l’horizon, différents sommets scintillent au soleil et semblent prometteurs. «En tant que branche de la droguerie, nous aimerions gravir ces sommets – là-haut, au-des-

Le processus stratégique à l’assemblée

générale

Lors de l’assemblée générale du 14 novembre 2025, un bloc d’informations sera consacré au processus stratégique. Vous en apprendrez davantage sur les conclusions passionnantes tirées de ce processus et sur la voie que prendra la branche de la droguerie à l’avenir. Vous trouverez plus d’informations sur l’assemblée générale dans le numéro de décembre/janvier de vitamine.

sus de la mer de brouillard, on a la meilleure vue et un point de départ idéal pour relever les prochains défis», explique Frank Storrer. Pour ne pas se perdre sur le chemin qui mène aux sommets, il faut des garde-fous clairs et des pneus dotés d’un profil qui adhère. La nouvelle stratégie, avec sa mission et sa vision, doit donc servir de garde-fou pour aller plus haut à l’avenir.

Valeurs et objectifs de la branche

«Notre mission reflète qui nous sommes», déclare Elisabeth von Grünigen. «Nous voulons être la première adresse de proximité pour la santé, la beauté et le bien-être.» Elle se réjouit que tout au long du processus, il soit apparu clairement que «le cœur des droguistes bat pour leur métier et leur clientèle». «C’est précisément pour cette raison que nous bénéficions de la confiance de nos clientes et clients», explique-t-elle.

«La vision est claire: l’objectif ambitieux de la branche de la droguerie est que les drogueries deviennent le premier choix de la population dans le réseau de santé», souligne Elisabeth von Grünigen. Dans sa vision, la branche de la droguerie se considère comme précurseur dans les domaines de l’automédication et de la prévention. La connexion entre le monde réel et le monde numérique, dans lequel les drogueries sont synonymes de proximité et de disponibilité, offre également un grand potentiel pour l’avenir.

Les

cinq champs d’activité stratégiques

Dans le cadre du processus stratégique, les représentants de la branche ont défini cinq champs d’activité importants qui sont particulièrement pertinents pour la plupart des drogueries et offrent de grandes opportunités en termes de caractéristiques distinctives et de valeur ajoutée. Les cinq champs d’activité sont l’automédication, la médecine complémentaire, la fabrication, le conseil/la prévention et la numérisation. Ces cinq champs peuvent être représentés à l’aide d’une main. «La main a été un outil très utile dans le processus et a aidé à définir les priorités stratégiques», explique Frank Storrer. Cependant, les

cinq champs d’activité représentés par la main ne doivent pas être interprétés comme signifiant que tous les autres thèmes ne sont plus pertinents. Les drogueries qui se concentrent par exemple sur les cosmétiques ou qui disposent d’un grand rayon diététique peuvent continuer à exploiter ce domaine à l’avenir. «Cependant, les cinq champs d’activité permettent de dégager un profil marquant», ajoute Frank Storrer.

• Automédication: «L’automédication est et reste un pilier fondamental de l’identité des drogueries», souligne Elisabeth von Grünigen. Elle fait partie intégrante de l’ADN des drogueries et constitue la base d’un conseil global et donc d’un argument de vente unique. La démographie, la menace de surcharge du système de santé et l’émergence de nouvelles tendances en matière de santé, telles que la longévité, sont des thèmes qui jouent en faveur des drogueries.

• Médecine complémentaire: comme l’ont montré les sondages, la population reconnaît déjà aujourd’hui aux droguistes une grande compétence dans le domaine de la médecine complémentaire. Grâce à leur offre, leur compétence et leurs réseaux développés, les drogueries peuvent devenir des accompagnants incontournables pour leur clientèle sur la voie d’une meilleure qualité de vie.

• Fabrication: «La fabrication est déjà aujourd’hui un argument de vente unique», déclare Frank Storrer. Cependant, le potentiel est loin d’être épuisé. La compétence en matière de fabrication pourrait être mieux mise en avant auprès des clients. Cela permettrait de créer une expérience client plus intense et une forte fidélisation de la clientèle. Pour cela, il faut notamment accorder l’importance nécessaire à la formation initiale, continue et au perfectionnement, au cadre juridique et à la visibilité dans les drogueries.

• Conseil et prévention: tous les sondages montrent que le conseil personnalisé est un atout majeur des drogueries. «Dans un monde de plus en plus numérisé, nous devons non seulement préserver cet atout, mais aussi l’utiliser de manière ciblée pour obtenir des marges plus élevées», ex-

plique Elisabeth von Grünigen. À l’avenir, l’ambition de la branche est d’offrir «tout sous un même toit», c’est-à-dire les produits, la fabrication, le conseil, les services, le réseau et le triage. Le conseil jouera alors un rôle encore plus central qu’aujourd’hui, notamment dans des domaines spécifiques de la prévention.

• Numérisation: les drogueries ont aujourd’hui une force locale sur leur site, où elles sont connectées, connues et reconnues. À l’avenir, cette force locale devra être davantage reliée au monde numérique. «La devise que se sont donnée les représentants de la branche est «localement numérique», c’est-à-dire accompagner l’ancrage local de toutes ses forces par le numérique», explique Frank Storrer. Ainsi, les rendez-vous de conseil peuvent non seulement être pris en ligne, mais aussi se dérouler sous forme numérique. Les drogueries pourraient également participer à l’avenir à la saisie de données, par exemple dans le cadre du dossier électronique du patient.

Agir de manière proactive

«Je trouve positif que notre nouvelle stratégie nous permette de devenir un interlocuteur privilégié pour les questions de santé et de contribuer à soulager le système de santé», déclare Christian Meister, qui a notamment participé au workshop sur l’automédication. Les droguistes ont parfois l’impression que les drogueries passent inaperçues afin de rester autant que possible à l’écart. «Avec cette stratégie, nous souhaitons adopter une attitude beaucoup plus active et agir de manière proactive, par exemple en nous adressant directement aux autorités. Cette approche me convient beaucoup mieux personnellement», explique Christian Meister. Pour ce droguiste diplômé ES, la nature est au cœur de son métier. Il raconte que son personnel a suivi de nombreuses formations continues, notamment dans le domaine de la naturopathie. «Mais nous avons quelque peu négligé la médecine conventionnelle classique», ajoute-t-il. C’est pourquoi il se réjouit que le domaine de l’automédication soit à nouveau davantage encouragé comme pilier stratégique. Cela fait partie intégrante de l’identité d’une droguerie. «La natu-

ropathie seule ne suffit pas à assurer la survie d’un site», explique-t-il. L’interaction entre la médecine conventionnelle et la médecine complémentaire est déterminante. Christoph Glasstetter voit également un grand potentiel dans les services payants: «Les drogueries doivent oser demander de l’argent pour leurs conseils. Lorsque les marges sur les produits diminuent, cela devient même indispensable. Sans cette mesure, on reste sur le bord de la route.»

La mise en œuvre n’est probablement pas possible partout de la même manière et il n’est pas réaliste de penser qu’une droguerie puisse vivre exclusivement de ses services. «Il faut un mélange entre la vente de produits et les services», explique Christoph Glasstetter.

Obtenir un impact ensemble

Avec cette nouvelle stratégie, la branche de la droguerie ne s’engage pas dans une voie révolutionnaire et innovante. «Beaucoup de ces idées ne sont pas entièrement nouvelles», admet Frank Storrer. Cependant, leur mise en œuvre cohérente serait une nouveauté, car cela n’a encore jamais été fait sous cette forme jusqu’à présent.

Le droguiste Christian Meister soutient ce projet: «Je trouve important qu’une stratégie ne soit pas trop innovante et éloignée de la réalité. Celle-ci me semble tout à fait réalisable et ses objectifs conviennent à toutes les drogueries.» M. Storrer souligne également qu’une stratégie doit être cohérente. «Elle ne sera couronnée de succès dans la branche que si tous les droguistes s’y identifient et peuvent s’engager ensemble dans cette voie.» Christoph Glasstetter est également convaincu que le processus stratégique va dans la bonne direction: «Ce que chaque personne en fera ensuite dépendra d’elle-même.»

Christian Meister voit un obstacle majeur à la stratégie dans le fait que les propriétaires et les gérants sont souvent tellement pris par leurs activités quotidiennes qu’ils n’ont pas suffisamment de temps pour réfléchir à la stratégie de leur propre entreprise. «Cette stratégie à l’échelle de la branche nous offre l’occasion de réfléchir à notre orientation et d’investir dans cette stratégie, que ce soit dans le développement du personnel, la formation ou l’adaptation du concept de magasin ou du modèle commercial.»

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Être l’ambassadeur de la droguerie

En tant que président central de l’Association suisse des droguistes, Jürg Stahl a accompagné le développement de la stratégie de l’extérieur. Dans cette interview, il explique ce qui lui plaît dans cette stratégie et pourquoi il est essentiel que tous les droguistes y adhèrent.

7 Céline Jenni |  F D Marie-Noëlle Hofmann | Miriam Kolmann

Jürg Stahl, quels aspects de la nouvelle stratégie vous plaisent particulièrement?

Jürg Stahl: Le plus important à mes yeux est que la branche ait développé une stratégie pour ellemême. Je suis vraiment ravi que nous y soyons parvenus. La participation de nos membres, qui sont chaque jour au plus près de la clientèle et qui comprennent le sujet, a fait de cette stratégie ce qu’elle est aujourd’hui.

Êtes-vous surpris par les résultats de la stratégie?

Ils ne m’ont pas surpris dans le sens où il y aurait eu énormément de nouveautés. Mais cela m’a plutôt confirmé que nous sommes capables de

faire plus que nous ne le pensons parfois. Si nous parvenons à renforcer l’image que nous avons de nous-mêmes en tant que droguistes, alors nous aurons accompli une partie importante de notre mission.

Qu’est-ce que les drogueries feront mieux à l’avenir grâce à la stratégie?

La stratégie nous donne des outils pour aller à la rencontre non seulement des personnes qui connaissent déjà les drogueries, mais aussi pour atteindre de nouveaux groupes cibles dans le quartier, la ville et la région. Dès le début, il était important pour moi que nous ayons une stra-

Le président central Jürg Stahl se réjouit que le plus grand nombre possible de droguistes adhèrent à la nouvelle stratégie.

tégie simple, compréhensible et applicable. Le symbole de la main avec les cinq champs stratégiques est la meilleure condition préalable pour cela. Il n’est pas nécessaire d’avoir du papier ou des documents compliqués, la stratégie peut être présentée directement. Comme je ne suis pas du genre à donner des ordres, je ne peux que recommander aux droguistes de saisir cette opportunité et d’utiliser la stratégie pour communiquer encore plus fortement à l’extérieur sur leur beau métier et leur travail quotidien.

Où voyez-vous des obstacles à la mise en œuvre? Il faut être conscient qu’une stratégie n’est bonne que dans la mesure où les personnes qui la mettent en œuvre le sont également. Au sein du comité central, nous souhaitons bien sûr continuer à accompagner la stratégie. Le point crucial est certainement de ne pas se reposer sur ses lauriers et de ne rien en faire. Le symbole de la main ne porte ses fruits que si l’on saisit cette main. Et cela ne peut pas être fait uniquement par moi, en tant que président central, ou par le secrétariat de l’ASD, mais cela nécessite la participation des entrepreneuses et entrepreneurs de la branche de la droguerie.

Vous attendez-vous à un élan d’optimisme?

Je ne pense pas que les droguistes vont se mettre à pousser des cris de joie simplement parce que nous avons une nouvelle stratégie. Nous devons aborder cela de manière pragmatique, mais avec

confiance. Les SwissSkills, par exemple, ont été extrêmement bénéfiques pour notre famille de la droguerie, car ils nous motivent. Et j’espère que la stratégie contribuera à ce que non seulement les propriétaires et les gérants, mais aussi tous les employés et les apprentis se considèrent comme des ambassadeurs de ce qui fait une droguerie et de ce vers quoi nous pouvons tendre. Par exemple, beaucoup de gens savent que je suis droguiste, mais ils sont souvent très surpris lorsqu’ils apprennent tout ce que les drogueries proposent et qu’elles font partie des soins de base avec des médicaments en vente libre. Cette surprise devrait motiver et encourager.

Quel est l’impact de cette stratégie sur l’organisation de l’Association des droguistes?

C’est difficile à prédire. Je pense qu’il était également important pour les collaborateurs de l’ASD que nous réfléchissions à ce que nous savons faire et à ce que nous voulons devenir. Le simple fait de se pencher sur ses propres compétences a déjà un effet. L’association s’efforce toujours d’élaborer des conditions-cadres permettant à tous ses membres de fonctionner au mieux. Grâce à cette stratégie, nous pouvons aborder les défis futurs avec confiance. Mais attention, la stratégie ne fonctionne que si des personnes passionnées s’investissent pour la mettre en œuvre et la faire avancer, que ce soit au sein de l’association ou en première ligne dans les drogueries. Heureusement, nous avons ces personnes! 

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«Être droguiste, c’est ma vocation»

Andrea Zihlmann, originaire du canton de Soleure, est la gagnante du premier championnat des droguistes organisé dans le cadre des SwissSkills à Berne. Dans cette interview, elle parle de la compétition acharnée, de ce qu’il faut pour exceller dans son métier et de sa vision de l’avenir des drogueries.

Andrea Zihlmann, outre la compétition, les championnats des métiers SwissSkills ont pour but de présenter différents apprentissages aux jeunes. Comment avez-vous vécu votre propre choix de carrière à l’époque?

Andrea Zihlmann: Je savais déjà en 6e année que je voulais devenir droguiste – pour moi, c’était plus une vocation qu’un choix de carrière.

Y avait-il une raison particulière à cela? Non, je sentais simplement que ce métier me convenait. J’aime communiquer et aider les autres, mais je ne souhaite pas être en contact physique permanent avec eux, comme c’est le cas dans le domaine des soins.

Vous êtes désormais la première championne suisse des droguistes. Que faut-il pour exceller dans ce métier?

Il faut de l’ambition: l’apprentissage est exigeant, il faut beaucoup apprendre et c’est plus facile quand on est curieux. Cette qualité est également nécessaire plus tard dans la profession, pour se tenir constamment au courant des dernières évolutions professionnelles. En tant que droguiste, on n’a jamais fini d’apprendre. Il faut aussi beaucoup d’empathie – et d’humour. Bien

sûr, ce dernier varie d’une personne à l’autre. Chacun apporte sa propre personnalité et son caractère à la profession, ce que je trouve très agréable.

Pourquoi vous êtes-vous inscrite au concours professionnel? Lorsque j’ai vu l’annonce au printemps, j’étais en dernière année d’apprentissage. J’avais de bons résultats scolaires et je me suis dit que je n’avais rien à perdre. De plus, cette nouvelle expérience m’attirait et mes chefs m’ont encouragée à participer. Dans ma classe, nous nous sommes inscrites à deux au concours, mais malheureusement, ma collègue n’a pas pu y participer en raison d’un accident.

Comment avez-vous vécu les SwissSkills? Ces journées ont été intenses, le concours était exigeant! Pendant l’événement, on sentait beaucoup d’ambition et d’enthousiasme chez tous les groupes professionnels, associés à la joie de pouvoir présenter leur métier. J’ai trouvé l’ambiance parmi les droguistes très agréable. Je pense que notre branche emploie de manière générale des personnes très sociables. Néanmoins, il y avait aussi une atmosphère de compétition. Nous nous considérions comme des

Andrea Zihlmann 19 ans, a terminé son apprentissage à l’été 2025 à la droguerie-pharmacie Dropa à Hägendorf (SO), où elle travaille aujourd’hui. Elle vit chez ses parents à Härkingen (SO). Dans ses loisirs, elle va à la salle de sport ou courir et aime se promener dans la nature. Elle adore également les festivals de techno.

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adversaires et ne nous disions pas tout. Chacun devait pouvoir acquérir sa propre expérience dans le cadre des épreuves.

Qu’est-ce qui a été particulièrement difficile pendant la compétition?

La pression du temps, par exemple lors de la fabrication en laboratoire. Les épreuves surprises étaient également stressantes, car nous ne savions pas à quoi nous attendre. De plus, pendant la compétition, on est constamment observé par le public, ce qui renforce la pression.

Qu’est-ce qui vous a surpris?

L’énorme intérêt pour notre métier! Pendant la compétition, je regardais de temps en temps l’espace d’exposition, qui était constamment bondé. Je ne m’y attendais pas et cela m’a fait très plaisir.

Avez-vous passé les cinq jours à Berne?

Non, mercredi était le jour de ma qualification, puis j’ai travaillé deux jours au magasin – et vendredi soir à 18 heures, j’ai appris que je participerais à la finale samedi. Cela m’a surprise. Je suis très autocritique et je ne m’y attendais pas.

L’Association suisse des droguistes participait pour la première fois aux SwissSkills. Qu’avez-vous apprécié et où voyez-vous un potentiel d’amélioration?

C’était très bien organisé, j’ai trouvé que les disciplines étaient bien choisies et spécifiques à la droguerie, y compris les épreuves surprises. Dans l’une d’elles, par exemple, nous devions développer et présenter un mélange spagyrique maison, ce qui m’intéresse particulièrement. Mais je me serais peut-être attendue à ce que nous devions aussi maquiller quelqu’un, ajuster des bas de contention ou emballer un cadeau – cela aurait également été intéressant à regarder.

Qu’est-ce que cette participation vous a apporté personnellement?

La compétition m’a montré que ce métier me convenait parfaitement: je suis droguiste corps et âme. J’ai également pu tester ma tolérance au stress: je ne m’attendais pas à pouvoir garder mon sang-froid et être performante sous pression.

Dans quelle mesure la droguerie dans laquelle vous travaillez en a-t-elle également profité?

Le journal «Oltner Zeitung» a publié un article sur ma victoire et beaucoup de gens de la région en ont entendu parler. J’ai reçu de nombreuses félicitations, même de personnes dont je n’avais plus de

nouvelles depuis longtemps. Ma médaille d’or est certainement positive pour la réputation du magasin. De plus, ma participation au concours m’a permis de gagner en confiance en moi, ce qui m’aide dans mon travail quotidien au magasin.

Comment vous êtes-vous préparée aux SwissSkills?

J’ai beaucoup appris lors des examens de fin d’apprentissage cet été. Nous étions trois employées des drogueries et pharmacies Dropa à participer aux SwissSkills. L’entreprise nous a accordé une journée pour travailler avec une experte en laboratoire et rafraîchir nos connaissances et nos procédures. Nous avons fabriqué une crème pour les pieds et les mains, une teinture pour les cors et un gel. Cela m’a été très utile, car je ne suis pas très expérimentée en laboratoire, contrairement au conseil, domaine dans lequel je me sens très à l’aise. Je pense avoir particulièrement bien réussi cette épreuve du concours. J’ai consacré la majeure partie de mon temps de préparation à l’apprentissage des 49 drogues et 30 substances chimiques pour l’examen organoleptique.

Revenons au thème de la formation: comment avez-vous trouvé votre place d’apprentissage?

J’ai effectué quatre stages à différents endroits, dont un ici à Hägendorf (SO), mais à l’époque, l’entreprise était encore sous une autre direction. C’était le poste de mes

«Pendant la compétition, je regardais de temps en temps vers l’espace d’exposition, qui était constamment bondé. Je ne m’y attendais pas et cela m’a fait très plaisir.»

rêves et je m’étais mis en tête de faire mon apprentissage ici, ce qui a finalement fonctionné. J’avais également reçu une réponse positive d’une autre entreprise et j’ai donc pu choisir.

Dans quelle mesure considérez-vous comme un inconvénient le fait de devoir travailler le samedi?

Je ne découvre vraiment que maintenant ce que cela fait de travailler le samedi. Au

Toute l’agitation autour passe au second plan: Andrea Zihlmann convainc notamment pendant l’entretien de conseil lors du premier concours professionnel des droguistes.
André Caradonna

cours de ma première année d’apprentissage, je n’ai jamais dû travailler le samedi et ensuite, j’avais un week-end sur deux de libre – c’était un privilège et certainement pas la norme.

Vous travaillez dans une entreprise mixte. L’assistante en pharmacie termine son apprentissage après trois ans. N’aurait-il pas été tentant de choisir la voie la plus courte?

Cela ne m’a même pas effleuré l’esprit. Je m’intéresse aux remèdes naturels et je souhaite pouvoir conseiller la clientèle de manière efficace et complète, ce qui caractérise notre profession. À cet égard, la formation de quatre ans est tout à fait pertinente. Mais j’apprécie le fait que mon travail dans une entreprise mixte me permette aussi de profiter du quotidien d’une pharmacie et d’apprendre.

Votre prix aux SwissSkills comprend un semestre gratuit à l’École supérieure de Neuchâtel. Est-ce une option pour vous?

Oui, j’ai envisagé cette formation assez tôt. J’aime prendre des responsabilités et je pourrais m’imaginer diriger ma propre entreprise à l’avenir. Mais avant d’entrer à l’ESD, je voudrais travailler deux ou trois ans pour acquérir de l’expérience professionnelle.

UNIQUEMENT EN ALLEMAND

Comment voyez-vous l’avenir des drogueries en Suisse?

J’ai surtout le point de vue de notre entreprise mixte. Nous avons beaucoup de clients, il se passe toujours quelque chose, ce que j’apprécie beaucoup. De plus, en tant que droguiste, j’ai ici d’autres possibilités de conseiller les clients. Si quelqu’un vient avec une ordonnance, je peux peut-être lui recommander en plus un remède à base de plantes. Je constate également que la spécialisation peut être intéressante pour les drogueries, comme par exemple la droguerie Dropa Arnold, qui est très forte dans le domaine de la médecine Hildegarde.

Vous avez grandi avec les médias numériques – dans quelle mesure les drogueries sont-elles prêtes pour l’ère numérique?

Dans mon entreprise, nous sommes assez avancés à cet égard, nous avons un compte Instagram, géré par un collègue, auquel je contribue également de temps en temps. Je fais certes partie des Digital Natives, mais j’aime combiner l’ancien et le nouveau. J’apprécie par exemple de pouvoir prendre un produit en main lorsque je conseille un client. Me contenter de taper sur un écran et de laisser un robot aller chercher le produit, comme c’est déjà le cas dans certains magasins, ne me satisferait pas dans mon travail. 

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CCT de la branche de la droguerie: à qui s’applique-t-elle, qui en bénéficie?

Les conventions collectives de travail (CCT) revêtent une grande importance pour notre droit du travail. La branche de la droguerie dispose également d’une CCT. À qui s’applique-t-elle automatiquement et quelles obligations en découlent? Une série d’articles en plusieurs parties vise à apporter une sécurité juridique dans le cadre de l’application de la CCT.

Regula Steinemann, avocate et directrice de «Employés Droguistes Suisse»

Cette page est ouverte à Employés Droguistes Suisse. L’avis de l’auteure ne doit pas coïncider avec celui de la rédaction et/ou de l’Association suisse des droguistes.

www.drogisten.org

Les conventions collectives de travail existent dans de nombreux secteurs et ont une longue tradition en Suisse. C’est également le cas dans la branche de la droguerie, où la première CCT a été négociée entre les partenaires sociaux en 1949. Les partenaires sociaux ont toujours été et sont toujours l’Association suisse des droguistes et Employés Droguistes Suisse (anciennement Droga Helvetica). Comme le montre la chronique de Droga Helvetica à l’occasion de son 50e anniversaire en 1989, des domaines similaires à ceux d’aujourd’hui étaient déjà réglementés à l’époque, notamment la période d’essai, les dispositions relatives au licenciement, la clause de non-concurrence et les vacances. À l’époque, la durée du travail était fixée à un maximum de 52 (!) heures par semaine, ce qui est impensable aujourd’hui. De plus, il existait déjà à l’époque des salaires minimaux négociés dans la branche. Les conventions collectives de travail complètent notre droit du travail libéral; les milieux politiques souhaitent laisser aux partenaires sociaux une marge de manœuvre pour négocier des solutions spécifiques à chaque branche. Il est compréhensible que cela n’ait de sens que si les partenaires sociaux sont sur un pied d’égalité, que des négociations ont lieu régulièrement et que des améliorations sont recherchées. Employés Droguistes Suisse

et l’ASD se traitent toujours avec respect et compréhension pour leurs préoccupations et attentes mutuelles et s’efforcent de trouver de bonnes solutions pour la branche et de maintenir l’attractivité de la profession de droguiste. Une relation aussi constructive ne va pas de soi et doit être entretenue.

À qui la CCT s’applique-t-elle automatiquement?

Auparavant, la convention collective de travail s’appliquait aux membres d’Employés Droguistes Suisse qui étaient employés par un membre de l’Association suisse des droguistes. Depuis la révision totale en 2017, son champ d’application a été élargi. L’article 1 de la CCT stipule ce qui suit: «Ce contrat s’applique avec effet immédiat pour la durée de la présente convention collective à tous les membres de l’Association suisse des droguistes (ASD) et donc à tous les employés des différents membres de l’ASD, indépendamment du fait que les employés soient ou non membres d’Employés Droguistes Suisse.» La convention collective de travail est donc contraignante pour toutes les entreprises membres de l’Association suisse des droguistes et s’applique donc automatiquement à leurs employés. 

Un système immunitaire fort:

quel est le rôle de l’alimentation?

Dès le début de l’automne, les éternuements et la toux se multiplient. Outre les mesures d’hygiène visant à éviter autant que possible les virus, l’alimentation a également une influence sur le système immunitaire.

7 Jasmin Weiss |  F D Marie-Noëlle Hofmann

Dès le lait maternel, les nourrissons absorbent des nutriments importants pour leur développement. Le lait maternel contient même des anticorps qui peuvent aider à lutter contre les agents pathogènes.¹ Plus tard, notre corps les produit lui-même. Nous avons besoin de nutri-

ments spécifiques pour cela et pour de nombreuses autres fonctions du système immunitaire. L’alimentation influence donc notre santé de différentes manières. Notre système immunitaire utilise différents mécanismes de protection pour repousser et combattre les agents pa-

La vitamine C contenue dans les oranges aide le système immunitaire à se défendre de manière optimale contre les agents pathogènes.

thogènes: des barrières physiques et biochimiques ainsi que des cellules immunitaires et des anticorps spécialisés.²

• Barrières physiques: les barrières physiques sont la peau et les muqueuses. Elles empêchent les agents pathogènes de pénétrer dans l’organisme. 2

• Barrières biochimiques: la salive, le mucus et l’acide gastrique font partie des barrières biochimiques. Les enzymes, acides et substances antimicrobiennes qu’ils contiennent permettent d’inhiber ou de détruire les agents pathogènes. Les éternuements et la toux permettent d’éliminer les micro-organismes et les substances étrangères avec le mucus.²

• Système immunitaire inné: si des agents pathogènes parviennent néanmoins à pénétrer dans l’organisme, ils sont combattus par des cellules immunitaires comme les granulocytes, les macrophages et les cellules tueuses naturelles (cellules NK).²

• Système immunitaire adaptatif: certains agents pathogènes sont combattus par le système immunitaire adaptatif, constitué des lymphocytes B et des lymphocytes T. Ce système est responsable de la production d’anticorps contre les agents pathogènes.²

Les nutriments nécessaires pour le système immunitaire

Chacune de ces réactions immunitaires nécessite certains nutriments pour fonctionner correctement. D’innombrables mécanismes et nutriments impliqués ont déjà été décrits. Parmi les micronutriments les plus importants pour le système immunitaire, on trouve les vit amines A, D, C, E, B6, B12 et l’acide folique, ainsi que les sels minéraux fer, zinc, cuivre, sélénium et magnésium.

Les carences en micronutriments peuvent affaiblir le système immunitaire et augmenter la sensibilité aux infections, en fonction du type, de la durée et de l’ampleur de la carence. Les carences augmentent également le risque de morbidité et de mortalité dans le cas de certaines

infections, telles que la rougeole ou la pneumonie.² Les micronutriments ne sont pas les seuls éléments importants pour le système immunitaire. Un apport suffisant en protéines, en énergie, en acides gras oméga 3 et en fibres alimentaires est également essentiel. 3,4 Les cellules immunitaires sont par exemple constituées de protéines.⁴

Des vitamines et sels minéraux pour booster l'immunité

La liste suivante montre comment les micronutriments participent au fonctionnement du système immunitaire:

• Vitamine A: La vit amine A est nécessaire au développement des cellules épithéliales. Elle participe à la régulation des cellules tueuses naturelles et au fonctionnement des macrophages. Les cellules immunitaires telles que les lymphocytes T et les lymphocytes B ont besoin de vit amine A.² Dans l’alimentation, la vit amine A est présente dans les produits laitiers, les œufs ainsi que dans certains fruits (abricots) et légumes (poivrons rouges, carottes).³

• Vitamine D: La vit amine D favorise la formation de peptides antimicrobiens dans les cellules épithéliales, notamment dans les voies respiratoires. Elle protège ainsi les poumons contre les infections. Elle favorise également la formation de protéines spécifiques dans le tractus gastro-intestinal, qui jouent un rôle important dans la barrière intestinale. De plus, la vit amine D participe au développement et au bon fonctionnement des macrophages.² Les besoins en vi tamine D ne peuvent être couverts uniquement par l’alimentation. Elle est produite par notre corps, mais celui-ci a besoin de la lumière du soleil pour cela. En hiver, le rayonnement solaire est trop faible, c’est pourquoi une supplémentation peut être utile.³

• Vitamine C: La vit amine C est importante pour la formation du collagène et la protection des membranes cellulaires. Elle participe à la mort cellulaire et à l’élimination des cellules immunitaires usa-

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Une alimentation variée, riche en légumes, fruits et oléagineux, apporte au système immunitaire de précieux sels minéraux et vitamines.

gées. Les cellules immunitaires neutrophiles, monocytes et phagocytes ont besoin de vit amine C pour leur prolifération et leur fonctionnement. 2 La vit amine C est présente en grande quantité dans les agrumes, mais également dans des baies, des choux, les kiwis, les poivrons et même les pommes de terre. 3,5

• Vitamine E: La vit amine E joue un rôle important dans la protection des membranes cellulaires contre les radicaux libres. Elle renforce l’activité des cellules tueuses naturelles et protège le fonctionnement des lymphocytes T.² La vit amine E liposoluble est présente dans les huiles végétales telles que l’huile de colza et les fruits oléagineux (amandes, noisettes) ainsi que dans les germes de blé.³

• Vitamines B6, B12 et acide folique: Les vit amines B6, B12 et l’acide folique sont importants pour une barrière intestinale intacte et participent à la régulation du système immunitaire intestinal. La vit amine B6 et l’acide folique renforcent

l’activité des cellules tueuses naturelles. La vit amine B6 participe également à la régulation des réactions inflammatoires. La vit amine B12 favorise la production et la régulation des lymphocytes T et contribue à la formation d’anticorps. L’acide folique est important pour une réaction adéquate des anticorps.²

La vit amine B6 se trouve dans les céréales complètes, le brocoli, les poivrons rouges, la viande et le poisson (saumon, thon). La vit amine B12 est présente dans les aliments d’origine animale, c’est-àdire dans la viande, les œufs et les produits laitiers. La supplémentation en vit amine B12 ainsi que la surveillance médicale du dosage sont fortement recommandées en cas d’alimentation végane.6 L’acide folique est présent dans les légumes verts à feuilles comme les épinards, la doucette ou les choux de Bruxelles, ainsi que dans les germes de blé et le soja.³

• Fer: Le fer est également indispensable au développement des tissus épithéliaux. Il est nécessaire à la destruction des bactéries par les neutrophiles et entre dans la composition d’enzymes importantes pour le fonctionnement des cellules immunitaires. Il joue un rôle dans la production et la régulation des cytokines et de leur action.² Le fer est présent dans la viande, les légumineuses et le tofu, les fruits oléagineux et les graines, les céréales complètes ainsi que dans certains légumes tels que les épinards et les pois, mais aussi dans certains champignons.³ Pour favoriser l’absorption du fer, les aliments riches en fer peuvent être associés à des aliments riches en vit amine C, comme les céréales complètes et les baies.7

• Zinc: Le zinc est important pour la peau et les muqueuses, il est notamment nécessaire à la réparation des

Le microbiote intestinal et son influence sur notre système immunitaire

L’influence du microbiome intestinal est de plus en plus prise en compte dans de nombreux domaines liés à la santé, notamment le système immunitaire. Pas moins de 70 % de nos cellules immunitaires se trouvent dans l’intestin. Nos bactéries intestinales bénéfiques empêchent la propagation des agents pathogènes.4 Pour que le microbiome intestinal soit diversifié et bien nourri, il a besoin de fibres alimentaires.3,4 Celles-ci sont présentes dans les aliments végétaux, en particulier les légumes, les fruits, les céréales complètes, les légumineuses, les fruits oléagineux et les graines.3

membranes cellulaires. Il est indispensable à la croissance cellulaire et au développement des cellules immunitaires. Le zinc joue un rôle dans la formation des cytokines et réduit la formation de cellules pro-inflammatoires.² Dans l’alimentation, on le trouve dans les céréales complètes et les germes de céréales, les légumineuses, les fruits oléagineux et les graines, le fromage, les œufs et la viande de boeuf.³

• Cuivre: Le cuivre renforce également l’activité des cellules tueuses naturelles. Il est important pour le fonctionnement des macrophages, car ceux-ci s’enrichissent en cuivre pour éliminer les agents pathogènes. Le cuivre joue un rôle dans les réactions inflammatoires et dans la défense contre les radicaux libres qui peuvent endommager les cellules. 2 On trouve du cuivre dans le cacao, les fruits oléagineux et les graines ainsi que dans les crustacés.8

• Sélénium: Le sélénium influence le fonctionnement des leucocytes et des cellules tueuses naturelles et participe au développement des lymphocytes T.² La viande, le poisson, les légumineuses, les œufs, l’avoine, le sésame et les noix du Brésil sont particulièrement riches en sélénium.³

• Magnésium: Le magnésium participe à la réparation de l’ADN, au métabolisme des acides nucléiques et à la mort cellulaire. Le magnésium est nécessaire à la formation des anticorps.² Il est présent dans les légumineuses, les légumes verts

cacao et l’eau, dont la teneur dépend de la source. 9

Beaucoup de sommeil et peu de stress

Comme pour divers aspects liés à la santé et à la prévention des maladies, un sommeil suffisant, la réduction du stress et l’activité physique sont également importants pour le système immunitaire, tout comme une consommation aussi faible que possible de substances nocives telles que l’alcool et le tabac.³ Les carences en micronutriments, un poids trop élevé ou trop faible et un mauvais état de santé général, entre autres, ont un effet néfaste sur le système immunitaire. Chez les personnes âgées fragiles, on a pu observer, par exemple, que la formation d’anticorps à la suite d’une vaccination contre la grippe était plus faible et que les infections grippales étaient nettement plus fréquentes que chez les personnes non fragiles, malgré la vaccination.⁴ La fragilité est un syndrome qui touche les personnes âgées et qui se caractérise, entre autres, par une perte de poids involontaire, un épuisement et une perte de force musculaire.10 La malnutrition, particulièrement fréquente chez les personnes âgées, peut également affaiblir le système immunitaire et augmenter le risque général d’infection.11 Des études montrent que l’obésité peut aussi avoir un effet négatif sur le système immunitaire et la sensibilité aux infections.⁴ Un apport suffisant en micronutriments, protéines et fibres alimentaires, associé à un sommeil et une activité physique suffisants, constitue la meilleure base pour des défenses solides et un système immunitaire efficace.

Un manque de sommeil chronique peut entraîner une vulnérabilité accrue aux infections. Dormir suffisamment est une mesure simple pour renforcer le système immunitaire contre les virus.

è Vous trouverez la bibliographie complète ici

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Quand l’air dans le ventre devient un problème

Intolérance alimentaire, mauvaise alimentation, manque d’exercice: les ballonnements peuvent avoir de nombreuses causes. Deux expertes expliquent ce qui peut aider et quand il faut prendre les signaux d’alarme au sérieux.

7 Martina Huber |  F D Marie-Noëlle Hofmann

Presque tout le monde connaît ce problème, même si les adultes en parlent rarement: de l’air dans le ventre, qui dérange, fait mal ou peut même le faire gonfler visiblement. «Une certaine quantité d’air dans le ventre est tout à fait normale», explique Julia Pilz. Elle est spécialiste en gastro-entérologie et hépatologie ainsi qu’en médecine interne générale au

sein du réseau de cabinets MagenDarm Schweiz et traite régulièrement des patients souffrant de ballonnements. Consciente du nombre important de personnes concernées, elle a résumé les causes principales et donné des conseils dans un article de blog en allemand.¹ «Les ballonnement sont inoffensifs la plupart du temps», explique la médecin. «Mais

il faut y regarder de plus près si les personnes concernées se sentent fortement gênées dans leur vie quotidienne ou ressentent des douleurs intenses.»

Un travail de détective: de nombreuses causes possibles

Lorsque les gaz ne peuvent pas s’échapper et dilatent fortement l’intestin, cette dilatation est enregistrée et transmise au cerveau sous forme de sensation douloureuse. Les causes des gaz dans le tube digestif sont très nombreuses: l’air peut être avalé en mangeant rapidement ou en consommant beaucoup de boissons gazeuses. Cependant, une grande partie de l’air est produite dans l’intestin lorsque les bactéries libèrent de l’hydrogène, du méthane ou du carbone pendant de la digestion. La quantité et le type de gaz produits dépendent de ce que l’on mange, de ce qui doit être digéré et des bactéries qui colonisent l’intestin. Une colonisation anormale de l’intestin grêle par des bactéries ou des intolérances alimentaires peuvent également entraîner des ballonnements. Enfin, les fluctuations hormonales du cycle féminin, les changements hormonaux liés à la ménopause et l’âge peuvent influencer la perception et l’ampleur des ballonnements. «Déterminer la cause exacte dans chaque cas particulier relève un peu du travail de détective.»

Lutter contre la constipation

Selon Julia Pilz, l’une des causes les plus fréquentes des ballonnements est la constipation, dont souffrent environ 15 % de la population selon la Société suisse de nutrition.² C’est pourquoi elle commence toujours par interroger les personnes concernées sur leurs selles. «Si les intestins ne se vident que tous les trois jours ou moins, les bactéries intestinales ont

beaucoup plus de temps pour fermenter les fibres alimentaires et produisent donc davantage de gaz», explique-t-elle, soulignant que le côlon abrite en moyenne deux kilos de bactéries qui travaillent sans relâche. Parfois, un simple changement des habitudes de vie suffit à relancer le transit intestinal: la Société suisse de nutrition et la Ligue suisse contre les maladies gastro-intestinales recommandent une alimentation riche en fibres, associée à une hydratation suffisante et à une activité physique régulière. 2,3 «Mais parfois, cela ne suffit pas», explique la médecin. «Si une personne boit suffisamment et souffre malgré tout de constipation, il ne sert à rien de boire davantage.» Dans ce cas, des laxatifs disponibles sur ordonnance peuvent être utilisés, sous surveillance médicale et pendant une durée limitée. «Souvent, cela améliore la situation», explique Julia Pilz.

Travailler avec un journal alimentaire

Si la constipation n’est pas à l’origine des ballonnements, des nutritionnistes comme Sophie Romig peuvent vous aider. En effet, l’alimentation joue un rôle central tant dans l’apparition que dans le traitement et la prévention des ballonnements. Chez certaines personnes, une consommation excessive de sucre ou d’édulcorants artificiels tels que le xylitol ou le sorbitol peut avoir un effet flatulent. Chez d’autres, des aliments tels que les haricots, les lentilles, les produits à base de céréales complètes, le chou, les oignons et l’ail, considérés comme particulièrement sains pour l’intestin et favorables à un bon microbiome, peuvent également provoquer des troubles. «Ces aliments sont précieux et il ne faut pas y renoncer complètement par crainte des ballonnements», explique Sophie Romig. Ils doivent toutefois être introduits progressi-

Ce qui peut aider en droguerie

Les tisanes au fenouil, à l’anis et au cumin apaisent les intestins et combattent les ballonnement. De légers massages du ventre dans le sens des aiguilles d’une montre avec de l’huile de cumin ou de menthe poivrée peuvent apporter un soulagement.

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vement afin que l’organisme puisse s’y habituer et que les bactéries intestinales qui aident à leur dégradation puissent se développer. «Les personnes qui passent du jour au lendemain à une alimentation riche en fibres et à base de végétaux se surmènent souvent, tout comme leurs propres bactéries intestinales.»

Pour déterminer quels aliments provoquent des ballonnements, la nutritionniste demande aux personnes concernées de tenir un journal alimentaire⁴ pendant un certain temps, puis de vérifier si les troubles diminuent lorsqu’elles réduisent ou suppriment complètement certains aliments. Il est important d’identifier les schémas individuels et de ne pas supprimer globalement des groupes d’aliments entiers: «Certaines personnes réagissent à un simple morceau d’oignon par des ballonnements douloureux, tandis que d’autres peuvent en manger de grandes quantités sans problème», explique-t-elle.

Quand le corps réagit au sucre et autres

Les ballonnements peuvent parfois aussi être le signe d’une intolérance alimentaire. L’intolérance au lactose ou la malabsorption du fructose sont particulièrement fréquentes. Dans le premier cas, le lactose ne peut pas être décomposé et absorbé dans l’intestin grêle en raison d’un manque d’enzymes, dans le second cas, c’est le fructose qui n’est pas ou pas suffisamment absorbé dans l’intestin grêle. Lorsque le lactose et le fructose atteignent le côlon, ils y sont décomposés par des bactéries qui produisent des gaz. L’intolérance à l’histamine et au gluten peut également entraîner des ballonnements.

«Les intolérances sont assez courantes», explique Julia Pilz. Elle souligne toutefois que si elles sont désagréables, elles ne sont pas dangereuses, contrairement aux allergies alimentaires. «Une personne intolérante au lactose qui boit du lait peut souffrir de maux de ventre et de diarrhée, mais elle ne risque pas de faire un choc anaphylactique.» Elle souligne également que beaucoup de personnes ne sont pas

totalement intolérantes, mais que c’est souvent une question de quantité consommée: certains supportent par exemple bien un verre de lait, alors qu’un litre de lait provoque des maux de ventre. Le fructose n’est pas seulement présent dans les fruits, mais est également ajouté à de nombreux aliments, tels que les yoghourts, les boissons gazeuses, les barres chocolatées, les sauces ou les plats préparés. Le sucre de table contient également du fructose, mais son absorption dans l’intestin grêle est considérablement améliorée par l’absorption simultanée de glucose, qui y est également présent.

Le journal alimentaire peut aider à déterminer ce que l’on tolère et ce que l’on ne tolère pas, explique Sophie Romig. «Cela permet de réduire de manière ciblée, plutôt que de se restreindre inutilement.» Si le journal ne suffit pas, les différentes intolérances alimentaires peuvent également être détectées à l’aide de tests respiratoires ou sanguins spécifiques.

Associée à une alimentation personnalisée, l’activité physique peut également aider à lutter contre les ballonnements, car elle favorise le péristaltisme, c’est-à-dire le mouvement propre de l’intestin qui permet de transporter le bol alimentaire. «Notre mode de vie sédentaire est un poison pour l’intestin», explique Julia Pilz. «Une simple promenade peut déjà aider, mais une activité sportive régulière est bien sûr encore plus efficace.»

Ce

qui aide et quand consulter

Les remèdes à base de plantes disponibles en droguerie peuvent être une aide précieuse, tant pour prévenir que pour soulager les ballonnements (voir l’encadré «Ce qui peut aider en droguerie»). Mais selon Julia Pilz, l’automédication et les essais avec le journal alimentaire ne sont appropriés que s’il n’y a pas de signes avant-coureurs tels que du sang dans les selles, une perte de poids ou des douleurs nocturnes. Un changement soudain dans les selles ou des fausses alertes fréquentes – lorsque seul de l’air s’échappe au lieu des selles – peuvent

également indiquer une cause grave et doivent immédiatement faire l’objet d’une consultation médicale.

Un point important pour Julia Pilz: dans notre société, beaucoup de gens essaient de plus en plus de manger le plus sainement possible. «Mais ce qui est bon et sain pour le corps n’est pas pareil pour tout le monde.» Une alimentation équilibrée, c’est-à-dire suivre des principes tels que manger cinq portions de fruits et légumes par jour et éviter autant que possible les aliments fortement transformés, est essentielle, mais il ne faut pas se focaliser de manière obsessionnelle sur les aliments sains. De plus, certaines personnes ne peuvent pas digérer autant de fibres qu’elles le souhaitent. «Il est alors parfois judicieux de manger une tranche de pain blanc pour une fois, au lieu de toujours s’en tenir strictement à la variante complète.»

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Quand les vaisseaux sanguins se rétrécissent

Avec l’âge, des dépôts s’accumulent dans nos vaisseaux sanguins, ce qui augmente le risque d'athérosclérose. Notre comportement joue toutefois un rôle important à cet égard. Contrôler sa pression artérielle et son taux de cholestérol et ne pas fumer permet de protéger les vaisseaux sanguins. La droguerie peut également aider à prévenir la «calcification des artères».

7 Adrian Ritter |  F D Marie-Noëlle Hofmann

Frank Ruschitzka avait déjà vécu de nombreuses urgences, mais jamais une comme celle-ci: un homme âgé s’est effondré dans le restaurant juste devant lui et est resté immobile. Il n’aurait pas pu avoir plus de chance dans son malheur en cas de crise cardiaque: Frank Ruschitzka est directeur de la clinique de cardiologie de l’hôpital universitaire de Zurich et venait d’arriver dans le restaurant avec trois autres cardiologues pour manger. Les premiers secours étaient donc assurés. Le restaurant disposait même d’un défibrillateur, mais celui-ci n’avait pas été entretenu et les piles étaient vides. Le monsieur âgé a néanmoins survécu et s’est bien rétabli.

Tout le monde n’a pas cette chance. Les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité dans le monde. Avant un infarctus ou un accident vascu-

laire cérébral, un processus insidieux s’est presque toujours produit dans les vaisseaux sanguins: l’athérosclérose. Dans le cadre de cette «calcification des artères», des dépôts de graisse, de calcium et de cellules inflammatoires s’accumulent sur les parois internes des vaisseaux sanguins. Ils forment des plaques, qui obstruent progressivement les vaisseaux sanguins. Ces plaques sont particulièrement dangereuses dans les vaisseaux coronaires en raison du risque d’infarctus du myocarde et dans la région des artères carotides à cause du risque d’accident vasculaire cérébral. «L’athérosclérose est responsable de 90 % des infarctus du myocarde et d’environ la moitié des accidents vasculaires cérébraux», explique Stephan Baldus, responsable du service de cardiologie à l’hôpital universitaire de Cologne.

Différents symptômes

Les dépôts provoquent un rétrécissement et un durcissement progressifs des vaisseaux concernés. Cependant, cela peut prendre des décennies avant que l’athérosclérose ne provoque des symptômes, c’est-à-dire lorsque le flux sanguin est trop fortement restreint. Les symptômes peuvent être très variés, selon les vaisseaux touchés. Au niveau des vaisseaux coronaires, on peut ressentir une sensation d’oppression thoracique, également appelée angine de poitrine. Si les artères des jambes et du bassin sont rétrécies, on ressent des douleurs dans les jambes en marchant, ce qu’on appelle la claudication intermittente (artériopathie oblitérante des membres inférieurs). Cependant, la formation de tels dépôts dans nos vaisseaux sanguins n’est qu’en partie inévitable. Elle dépend également de notre mode de vie. Les principaux facteurs de risque sont le tabagisme, la consommation d’alcool, une mauvaise alimentation, le manque d’exercice physique et le stress. Le tabagisme endommage directement les vaisseaux sanguins, tandis que les autres facteurs conduisent plutôt à l’obésité, à un taux de cholestérol élevé et à l’hypertension artérielle, et ont donc indirectement le même effet. Des inflammations légères peuvent alors apparaître dans la paroi interne et attirer les cellules immunitaires, ce qui augmente encore la taille des plaques. Le nombre de patients à risque augmente: alors qu’en 2012, environ 9 % de la population suisse présentait un taux de cholestérol élevé,¹ ce chiffre atteignait près de 15 % en 2022. Nos gènes déterminent également dans quelle mesure l’athérosclérose se développe. «Environ 40 % du risque de maladies cardiovasculaires est d’origine héréditaire. Si elles sont fréquentes dans les antécédents familiaux, il est particulièrement important de veiller à avoir un mode de vie sain», explique Frank Ruschitzka. Il existe également des différences entre les sexes. Ainsi, le risque d’infarctus augmente chez les femmes après la ménopause.

Rupture est le plus grand danger

Indépendamment du fait que le phénomène soit d’origine génétique ou lié au

mode de vie, il est intéressant de noter que dans de nombreux cas, le vaisseau coronaire n’est pas complètement obstrué lors d’un infarctus du myocarde. Selon Frank Ruschitzka, le vaisseau n’est généralement que partiellement obstrué, mais la plaque se rompt. «Nous craignons cela encore plus que le dépôt lui-même», confirme Stephan Baldus. Il existe alors un risque important qu’un caillot sanguin se forme directement au-dessus du point de rupture ou que les particules détachées migrent vers les fines ramifications des vaisseaux sanguins. Dans les deux cas, cela peut entraîner une obstruction soudaine et totale des vaisseaux sanguins et donc un infarctus du myocarde. À l’heure actuelle, il n’est pas encore possible de déterminer à l’avance quelles plaques sont les plus susceptibles de se rompre. «Les processus correspondants sont encore trop mal compris», explique Frank Ruschitzka. Les deux cardiologues s’accordent toutefois à dire que les inflammations jouent un rôle important et jusqu’à présent sous-estimé. «Plus le cholestérol s’accumule, plus les cellules immunitaires se multiplient. Celles-ci provoquent une inflammation qui rend les plaques instables et finit par les rompre», explique Frank Ruschitzka. L’importance de ce phénomène est également démontrée par le fait que les patients atteints de maladies auto-immunes inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde souffrent souvent d’infarctus du myocarde beaucoup plus tôt que les autres personnes. Selon Frank Ruschitzka, comme les inflammations peuvent rendre les plaques plus instables, il est particulièrement important pour les patients cardiaques d’éviter les infections. La vaccination contre la grippe et les pneumocoques est donc très importante pour ce groupe de personnes.

Détecter les dépôts

Il n’est certes pas encore possible aujourd’hui d’évaluer à un stade précoce le risque de rupture des plaques. Mais grâce à l’imagerie moderne, comme la tomodensitométrie, il est de plus en plus possible de détecter une athérosclérose dangereuse avant qu’elle ne provoque un infarctus. Des

cathéters cardiaques peuvent être utilisés pour détecter les vaisseaux sanguins rétrécis et les traiter immédiatement. Cependant, les cathéters et la tomodensitométrie ne sont utilisés que si une personne présente des symptômes correspondants. Chez les personnes ne présentant aucun symptôme, les médecins tentent d’évaluer l’étendue de l’athérosclérose principalement de manière indirecte, à partir des facteurs de risque. En Suisse, il est ainsi recommandé de faire mesurer sa pression artérielle tous les trois ans à partir de 18 ans et tous les ans à partir de 40 ans, ainsi que son taux de cholestérol tous les deux à cinq ans à partir de 40 ans.² Les informations relatives à la pression artérielle, au cholestérol, à l’âge, au tabagisme, au sexe et aux antécédents médicaux familiaux permettent d’évaluer l’étendue des dépôts vasculaires et de calculer le risque de maladies cardiovasculaires. En Suisse, on utilise principalement le calculateur Agla³ pour cela. Si l’on dispose des valeurs sanguines correspondantes, on peut également effectuer le test soi-même.

Adapter le traitement

Le résultat détermine la suite de la procédure. «Plus le risque est élevé, plus les objectifs thérapeutiques doivent être rigoureux, par exemple en matière de réduction de la pression artérielle et du cholestérol», explique Stephan Baldus. Si le risque est élevé, des examens de contrôle plus fréquents sont également indiqués. Il peut s’agir, par exemple, d’une échographie de l’artère carotide ou d’une tomodensitométrie. «Les examens pertinents sont aujourd’hui déterminés de manière beaucoup plus individuelle qu’auparavant. À l’avenir, lorsque nous comprendrons encore mieux les processus pathologiques, il sera possible de personnaliser davantage la prévention et le traitement», explique Frank Ruschitzka.

En ce qui concerne le traitement, il est clair que l’hypertension artérielle doit être traitée. Un mode de vie sain est la première mesure à prendre. Si ce changement ne suffit pas, des médicaments antihypertenseurs

sont nécessaires. En ce qui concerne le cholestérol, les statines permettent, selon Frank Ruschitzka, de réduire le mauvais cholestérol LDL, mais aussi de ralentir la croissance des plaques et de les rendre plus stables: «Mais tous les patients n’en tirent pas profit. Les avantages et les risques d’un traitement doivent être soigneusement pesés. De plus, plus le risque cardiovasculaire est élevé, plus les avantages escomptés sont importants.»

Des innovations en vue

En ce qui concerne le diagnostic de demain, Stephan Baldus estime que l’amélioration de l’imagerie, l’intelligence artificielle et les biomarqueurs sanguins permettront à l’avenir de déterminer plus précisément le degré d’athérosclérose chez chaque individu. Parallèlement, les cardiologues s’efforcent de mieux évaluer, lors du diagnostic, le risque de rupture des plaques. Et ils espèrent pouvoir à l’avenir stopper les inflammations dans les plaques et ainsi freiner leur croissance. Les deux cardiologues sont convaincus que le traitement anti-inflammatoire par médicaments va considérablement s’améliorer dans les années à venir. «Outre la réduction du taux de cholestérol et de la pression artérielle, cela constituera un levier important pour prévenir l’athérosclérose et les maladies cardiovasculaires», explique Stephan Baldus.

Renforcer la prévention

Dans le même temps, les deux cardiologues estiment qu’il est également nécessaire de renforcer la prévention. «Le nombre élevé de maladies cardiovasculaires et de décès est considéré comme la principale cause de l’espérance de vie la plus faible d’Europe occidentale en Allemagne», explique Stephan Baldus. Il serait particulièrement important de détecter le cholestérol élevé d’origine génétique dès l’enfance et d’inviter les jeunes adultes à se faire examiner afin d’identifier les facteurs de risque à un stade précoce.

Selon Frank Ruschitzka, des améliorations sont également nécessaires en matière de

mesures d’urgence: «Plus les secouristes commencent tôt le massage cardiaque, plus les chances de survie sont élevées.» Il a déjà trouvé un allié pour son idée d’organiser davantage d’ateliers dans les écoles, les entreprises et les communes: l’homme qui s’est évanoui à ses pieds dans le restaurant et qui souhaite désormais s’engager pour une meilleure santé cardiaque.

Athérosclérose et droguerie

Lorsqu’elle discute avec ses clients, ce sont surtout les facteurs de risque tels que l’hypertension artérielle, le taux de cholestérol élevé et le tabagisme qui alertent Andrea Lüthi. Cette droguiste diplômée ES est propriétaire de Santé Sälipark à Olten (SO), une entreprise mixte droguerie-pharmacie. C’est précisément cette forme mixte qui lui permet d’aborder plus facilement le sujet de l’athérosclérose avec sa clientèle et de proposer des examens concrets: dans la pharmacie, par exemple, un bilan cardiaque avec analyse du cholestérol et de la glycémie, et dans la droguerie, une mesure de la pression artérielle. De plus, les personnes chez qui une hypertension a été diagnostiquée peuvent par exemple bénéficier de conseils directement à la droguerie lorsqu’elles viennent chercher leurs médicaments.

Alimentation, phytothérapie et sevrage tabagique

Selon Andrea Lüthi, trois thèmes sont prioritaires: les conseils nutritionnels, la phytothérapie et l’arrêt du tabac. En matière d’alimentation, elle recommande avant tout de remplacer les graisses animales par des graisses végétales afin de réduire le taux de cholestérol, éventuellement en complément des médicaments vendus en pharmacie. Elle recommande notamment des aliments tels que les poissons gras, les graines de lin ou de chia et les noix, riches en acides gras oméga 3. «Parallèlement, les compléments alimentaires contenant des oméga 3 peuvent également être utiles», ajoute-t-elle. En matière de phytothérapie, Andrea Lüthi privilégie

l’artichaut, le pissenlit, le chardon-Marie et l’ail, généralement disponibles en droguerie sous forme de gélules ou de gouttes. Ces plantes stimulent le métabolisme des graisses, ce qui permet d’éliminer davantage de graisses dans le sang, ou ont un effet hypotenseur, comme l’ail en particulier. Pour la droguiste, les feuilles d’olivier, l’aubépine et l’ail des ours font également partie des médicaments phytothérapeutiques qui renforcent le système cardiovasculaire. Pour ses recommandations phytothérapeutiques, la droguiste se réfère entre autres à la publication «Wichtl – Teedrogen und Phytopharmaka» (Wichtl – Mélanges de plantes médicinales et phytomédicaments). À cela peuvent s’ajouter des micronutriments tels que le magnésium et l’acide folique, qui ont un effet protecteur sur les vaisseaux sanguins en favorisant notamment leur élasticité.

Arrêter de fumer

«Dans l’idéal, ces approches phytothérapeutiques sont utilisées avant que le cholestérol et la pression artérielle ne soient trop élevés et ne nécessitent un traitement médicamenteux. Mais après consultation d’un médecin, il est bien sûr possible de combiner les deux», explique Andrea Lüthi. Au niveau comportemental, la droguerie propose à ses clients un accompagnement pour arrêter de fumer. Le processus dure généralement environ trois mois et comprend, outre des substituts nicotiniques, plusieurs entretiens avec des conseils comportementaux. « Tout cela doit contribuer, outre les autres avantages pour la santé liés à l’arrêt du tabac, à prévenir ou à ralentir l’athérosclérose », conclut la droguiste. 

En cas d'urgence, il faut agir rapidement en cas de troubles du rythme cardiaque: sur defikarte.ch (également disponible sous forme d'application), plus de 15 500 défibrillateurs sont répertoriés en Suisse, ce qui permet de trouver rapidement l'emplacement du DAE le plus proche.

è Vous trouverez la bibliographie complète ici

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