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Pensée juive

La galerie des Dames

Rav Yaacov Levi Rav du Moshav Revaya

Il est parfois surprenant de voir que certaines synagogues ne disposent que d'un espace limité pour les dames sous prétexte, je suppose, que le nombre de celles qui les fréquentent est relativement faible. Il arrive même que cet espace soit inexistant et qu'elles soient installées dans un couloir ou dans une pièce mitoyenne, situation particulièrement frustrante alors qu'elles sont venues pour prier. À l'occasion des Jours Redoutables, Rosh Hashana et Yom Kippour, la situation devient quasiment insupportable du fait de l'affluence des fidèles et certaines ne peuvent écouter les sonneries du Chofar qu'à l'extérieur de la synagogue. Alors que ce sont les journées idéales pour rapprocher celles qui ne viennent que rarement à la synagogue, les dernières arrivées n'ont même pas la possibilité d'en franchir le seuil. Dans ces conditions, on se demande comment à Pourim elles pourraient être attentives à chaque mot de la lecture de la Meguilat Esther, alors qu'elles ont le devoir de le faire, à plus forte raison si l'assemblée est bruyante. La synagogue est loin d'être le monopole du genre masculin, et s'il fallait en donner au moins une preuve, nous dirions que le rituel de prières débute le matin par le magnifique cantique de 'Hanna, mère de Samuel qui, grâce à sa ferveur authentique

et à l'autorité de son langage, fit que D.ieu écouta sa prière et lui donna un fils qui devint prophète. De fait, les dames ont le droit tout à fait légitime de demander aux administrateurs de la synagogue que la 'Azara' soit spacieuse, qu'elle soit agencée, meublée et éclairée correctement, pourvue en livres de prières et Parasha et qu'une boite de Tsedaka soit mise à la disposition de celles qui, durant la semaine, veulent offrir quelques pièces de monnaie. Il est vrai qu'à une époque relativement proche de la nôtre, les femmes dans leur grande majorité, ne participaient pas à la vie active de la synagogue, mais aujourd'hui leur rapport à la liturgie a changé. D'abord, parce que l'hébreu est, pour nombre d'entre elles, la langue maternelle, ensuite parce que le système éducatif israélien les accoutume dès leur plus jeune âge au rituel de prières qui, après un certain temps, leur devient tout à fait familier. Alors pourquoi devraient-elles se contenter d'un strapontin? Quant à celles qui ne lisent pas (encore) l'hébreu, leur unique joie est d'observer le déroulement des offices, mais là encore, il arrive qu'un rideau opaque ou un treillis de bois ou de métal les empêchent de le faire, alors que leur assiduité à la synagogue ne fait qu'augmenter leur mérite. Vous me direz, à juste raison, que la synagogue est un lieu

sacré ou la séparation entre hommes et femmes est de règle. Ce à quoi je répondrais: «Rendez à César ce qui lui appartient». Donnez aux architectes d'intérieur et aux artisans la possibilité d'imaginer et de réaliser une Me'hitsa entre hommes et femmes, esthétique et fonctionnelle, qui permettraient à ces dernières de suivre la prière tout en restant réservées, selon les exigences de la Hala'ha. Mais qui dit droits, dit également devoirs. La 'Azarat Nachim fait partie intégrante de la synagogue et toutes les lois qui concernent l'espace masculin concernent également l'espace féminin. En d'autres termes, la synagogue est une maison de culte où, dans ces deux sections, les bavardages sont interdits, où la décence est de rigueur et où l'ordre et la propreté doivent être respectés. Pour conclure, je dirai que la galerie des Dames doit être un moyen supplémentaire pour présenter au public féminin de tout âge une synagogue naturelle et souriante, qui permet une prière sérieuse, tout simplement parce que les problèmes techniques ont été résolus. yaalou@gmail.com


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