HEINZ-JÜRGEN LÖW (VOLKSWAGEN CV)
« LA ROUTE VERS LES PARTENARIATS EST TRACÉE » P
ropulsion électrique, véhicules connectés, hydrogène et bientôt véhicules autonomes... Les thèmes ne manquent pas quand on rencontre Heinz-Jürgen Löw, responsable Sales & Marketing chez Volkswagen Commercial Vehicles en marge du salon IAA de Hanovre. Un salon où Volkswagen CV joue d'ailleurs ‘à domicile’, puisque c’est là que sont fabriqués le Transporter et l’Amarok. Claude Yvens – claude.yvens@transportmedia.be
VAN Management : Comment la part de marché de la propulsion électrique va-t-elle évoluer ? Heinz-Jürgen Löw : « La part de marché est en croissance, mais elle est toujours relativement faible. Notez que l’offre est toujours aussi assez réduite, mais elle est en train de s’élargir. » VM : Est-ce aussi une question de maturité du marché ? H-J Low : « Oui, mais cette maturité progresse. Je pense que le point de basculement du marché européen se produira autour de 2025. D’ici là, nous proposons une alternative électrique sur toute notre gamme, puisque vous pouvez acheter un Caddy ou un Transporter électrique, que nous avons développé avec Abt, et un eCrafter que nous avons développé seuls. Pour l’Amarok, ce n’est pas vraiment nécessaire ! » VM : Quels clients allez-vous convaincre en premier ? H-J Low : « Il y a bien sûr quelques pionniers enthousiastes, mais la plupart des flottes veulent d’abord tester les véhicules, voir si nous tenons nos promesses. Ce n’est pas qu’une question de taille ; nous travaillons aussi bien avec DPD et UPS qu’avec le plombier du coin. » VM : Les grands expressistes en sont-ils toujours au stade de test? H-J Low : « Non, ce sont eux qui vont véritablement créer le marché, parce que leur marché est en progression et qu’ils doivent compter avec les zones à basses émissions. »
Heinz-Jürgen Löw voit le marché européen basculer réellement vers la propulsion électrique autour de 2025.
ECOSYSTÈME ÉLECTRIQUE VM : Comment allez-vous assister les clients qui passent à l’électricité ? H-J Low : « C’est même une nécessité d’accompagner les clients dans ce nouvel écosystème, qui comprend aussi les fournisseurs d’énergie, les gestionnaires de réseaux, les fournisseurs de batteries et les infrastructures de chargement. Il n’y a pas de solution unique, valide pour tous les clients. Nous avons créé une ‘task force’ pour aider les clients à y voir clair. » VM : Vous présentez un prototype à hydrogène. Quand cette technologie sera-t-elle commercialisée ? H-J Low : « C’est impossible à dire, mais il y a quelques années, je n’imaginais même pas qu’on puisse en faire une alternative. Quand on voit nos ingénieurs développer aujourd’hui des
systèmes de ravitaillement à 700 bar, où un plein ne prend plus que 5 minutes, cela ouvre de nouvelles opportunités. Et en plus, la technique est légère, elle nous donnerait 300 ou 400 kilos de charge utile en plus. » VM : Mais si on y ajoute la conduite autonome, cela devient très compliqué pour un constructeur... H-J Low : « C’est même l’unique raison pour laquelle nous avons annoncé un partenariat avec Ford. Avant, il fallait avoir les meilleurs moteurs ou la meilleure qualité, mais maintenant il faut faire de la recherche dans davantage de domaines, dont la connectivité et la conduite autonome. Les autres constructeurs avaient déjà noué des partenariats, il ne restait que Ford et nous à être isolés. Rien n’est encore décidé à l’heure actuelle, mais la route vers les partenariats est tracée. »