De gauche à droite. Une reconstitution de Selam et le squelette reconstitué de Lucy en arrière-plan avec des répliques de ses os en noir, au musée national d’Addis-Abeba. Les stèles funéraires d’Aksoum hautes d’une vingtaine de mètres. L’effondrement de la première aurait marqué l’avènement du christianisme dans le Royaume. La seconde a été rendue à l’Éthiopie par l’Italie en 2005. Sortie de la messe de l’église Sainte-Marie-de-Sion à Aksoum, construite pour les femmes par Haïlé Sélassié car elles n’avaient pas le droit d’aller à l’église auparavant. © Laurianne Ploix
vienne s’imposer sur ses terres pendant 400 ans. La population locale l’aurait nourri de lait et de vierges pour éviter qu’il ne dévore toute la population. Un homme, Angabo, serait venu du pays des Sabéens (de l’autre côté de la mer Rouge) et aurait demandé le trône s’il réussissait à vaincre Wainaba. La population locale accepta et il tua le serpent sans l’affronter mais en lui offrant une chèvre remplie de poison. Le Royaume d’Aksoum prospéra à nouveau, Angabo eu pour descendance une seule fille, Makeda, qui deviendra la mythique reine de Saba. Le royaume d’Aksoum se développe par le commerce maritime avec les Byzantins, les Arabes et les Perses en vendant des pierres précieuses, des céréales, de l’ivoire (car à l’époque il y avait encore des éléphants), et des esclaves. Il est à son apogée d’environ 200 à 500 après Jésus-Christ. Il crée des pièces de monnaie en bronze, en argent et en or et édifie d’immenses stèles indiquant les tombeaux. La richesse de cet empire semble incontestable. Au IVe siècle, le roi Ezana se convertit au christianisme et des pièces sont frappées avec la croix chrétienne, une première mondiale. Au Ve siècle, la Bible est traduite pour la première fois en guèze et le christianisme façonne la vie du royaume. Aujourd’hui encore, environ la moitié de la population éthiopienne est chrétienne (majoritairement orthodoxe). En 615, la fille du prophète Mahomet et quelques fidèles fuient les persécutions en Arabie pour se réfugier en Éthiopie où ils introduisent l’islam. Aujourd’hui, environ 34 % de la population éthiopienne est musulmane et Nagesh, la ville où aurait vécu la fille du prophète, est un lieu de pèlerinage musulman. L’islam gagne progressivement en importance de l’autre côté de la mer Rouge et les routes commerciales se détournent progressivement d’Aksoum, la chrétienne. À partir de l’an 700, l’Éthiopie entre dans une période que l’on appelle « l’âge sombre » et sur laquelle nous avons peu d’informations.
La reine Judith et le Moyen Âge éthiopien Nous retrouvons des traces de vie humaine en Éthiopie avec les églises troglodytes de Lalibela construites au XIIe siècle. Mais les légendes orales parlent d’une reine Judith ou Goudit (ou encore d’autres appellations), particulièrement sanguinaire et opposée à l’avènement du christianisme dans le royaume d’Aksoum, qui aurait vécu autour de l’an 1000. Elle se serait alliée avec différents dissidents pour faire tomber Aksoum et détruire
La légende de la naissance de Ménélik et de l’Arche d’Alliance en Éthiopie Différentes légendes et histoires racontent la naissance de Ménélik et la possible présence de l’Arche d’Alliance à Aksoum. Nous vous raconterons une version. La reine de Saba se serait fait vanter les mérites du roi Salomon comme un homme particulièrement sage et intelligent. Curieuse, car elle-même éprise de sagesse, la reine de Saba aurait alors préparé un voyage vers Israël avec plus de 700 chameaux, des pierres précieuses et d’autres ressources du royaume d’Aksoum afin de montrer sa richesse. Lors de leur rencontre, pour tester l’intelligence du roi, la reine l’aurait mis au défi de différencier 2 fleurs, une vraie et une fausse, absolument identiques, sans avoir le droit ni de les toucher ni de les sentir. Le roi Salomon, futé, aurait ouvert la fenêtre de la pièce et deviné la vraie fleur lorsqu’il aurait vu ses pétales danser avec le vent. Comme il aurait remporté tous les défis et prouvé sa sagesse, la reine lui aurait offert la cargaison de sa caravane. Touché, le roi aurait été séduit par la reine et l’aurait demandée en mariage. Celle-ci aurait renoncé car il avait déjà plus de 60 épouses, 80 concubines et de nombreuses conquêtes. Ils auraient alors passé un accord, elle ne toucherait pas aux vivres ou boissons du palais et il ne la toucherait pas. Elle se serait alors installée dans la chambre du roi dans un lit séparé à l’autre bout de la pièce. La veille du départ de la reine, Salomon aurait ordonné la préparation d’un dîner très salé et épicé et de ne laisser qu’une carafe d’eau au pied de son lit. Assoiffée en pleine nuit, la reine aurait cherché désespérément de quoi s’hydrater et aurait fini par succomber à la carafe au pied du lit de Salomon. Alors qu’elle s’en serait saisie, le roi lui aurait attrapé le bras, soulevant qu’elle ne respectait pas leur accord. Se serait ensuivie une nuit d’amour pendant laquelle Ménélik aurait été conçu. À son départ, Salomon aurait demandé à la reine de donner un anneau d’or avec le dessin d’un lion à son futur enfant s’il venait à naître et de le renvoyer en Israël à l’âge adulte. Ménélik serait né sur le chemin du retour et revenu en Israël à la vingtaine. Sa mère lui aurait offert un miroir pour qu’il se regarde et puisse ainsi reconnaître son père. Salomon l’aurait reconnu avec l’anneau d’or. Pour le protéger pendant son retour et éloigner l’Arche d’Alliance des convoitises de Jérusalem, le roi Salomon l’aurait remis à son fils qui l’aurait ramené au royaume d’Aksoum. Il séjournerait depuis dans l’église Sainte-Marie-deSion à Aksoum, interdit de toute vue et surveillé par un gardien nommé à vie et nommant le gardien suivant. L’Arche d’Alliance est le coffre mythique qu’aurait construit Moïse sur le mont Sinaï pour y loger les tables de la loi (2 tables de pierres) sur lesquelles seraient inscrits les 10 commandements. Une réplique des tables, ou tabot en amharique, se trouve dans chaque église chrétienne du pays. Lors des cérémonies du Timkat en janvier, les tables de la loi sont descendues jusqu’à la rivière la plus proche dans une procession de fidèles tous vêtus de blanc.









