Torah Times Magazine - Décembre 2021

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POUR ELLE

JUDAÏSME AU FÉMININ PA R S A R A H G U I S B E R G

C

es dernières années, beaucoup de femmes juives se sont mises à la recherche d’une véritable identité, à la fois féminine et religieuse. Ne bénéficiant pas d’une connaissance profonde ou d’une expérience vécue du mode de vie juive, elles en sont venues, dans bien des cas, à admettre l’idée fausse, mais très répandue, que le judaïsme est une religion patriarcale, c’est-àdire une religion où les hommes dominent, et où les femmes sont exclues de toute participation, de tout pouvoir, de tout héritage. Bien sûr, ces idées ne sont pas disséminées par n’importe qui, mais par des anthropologistes, des sociologues, des critiques littéraires. dont la connaissance de la Torah se borne souvent à une simple traduction de la Bible et dont les conclusions sont tirées à partir de perspectives non-juives. Ont-ils accès à la Torah orale, et plus spécifiquement à la « ‘Hassidout » ? La Torah écrite se complète par les interprétations de nos Sages : la Torah Orale. La simple lecture dé la Torah écrite peut mener à des incohérences et à des idées fausses, telles que le « mythe du patriarcat ». Quel est donc le statut de la femme dans la Torah ? Dans un long développement ardu et savant, le Rabbi Chiite démontre la fonction essentielle de la femme et restitue sa place, dans une perspective juive, fondant son raisonnement sur des exemples vécus : les matriarches. La femme n’est donc plus cet objet physique subordonné, mais le reflet concret d’une entité spirituelle. Comment ? La ‘Hassidout explique que chaque objet, chaque créature du monde physique a son origine, sa source, dans un monde spirituel et élevé,

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inaccessible aux sens humains. C’est peut-être la raison pour laquelle la Torah, contrairement aux autres religions, ne nie pas le monde physique. Au contraire, elle lui confère un but. A l’aide des Mitsvot, l’homme utilise la matière en la travaillant, au point de la rendre « digne des plus hautes révélations divines ». Nier le physique, c’est inévitablement mépriser la femme, celle-ci étant étroitement liée au processus physique de reproduction. Le père et la mère sont, dans ce modèle, « ‘Ho’hma et Bina » : l’aspect humain et l’aspect féminin de l’intellect (intelligence et compréhension). La faculté d’Intelligence est appelée « père » car c’est l’idée brute, le point séminal de la pensée ; la faculté de compréhension est appelée « mère », c’est tout le travail lent et progressif, qui va conduire le cerveau à assimiler cette idée, au point qu’elle se confonde avec lui. C’est pour cela que Bina est plus en relation avec ce qui l’entoure. Cet aspect féminin a besoin, pour travailler l’idée, d’un contact étroit avec le monde émotionnel, alors que ‘Ho’hma, l’idée abstraite, le « père », reste assez éloignée des réalités pratiques et émotionnelles. Voilà une distinction établie entre les deux aspects intellectuels de l’homme, qui s’adaptent parfaitement à la réalité physique à laquelle ils correspondent. La femme (dans notre comparaison Bina) a un rapport étroit avec la matérialité, le concret. Elle élabore les détails d’un être humain pendant neuf mois. L’homme (dans notre comparaison ‘Ho’hma) donne le point de départ de cette création. Ce qui s’applique au niveau de l’individu, est valable pour le peuple juif tout entier. Par l’intelli-


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