Éducation

LES JEUX D’UN ENFANT JUIF

PAR SARAH R. COEN

La majeure partie de la journée de l’enfant est occupée par le jeu dont le rôle très important a été maintes fois souligné par les éducateurs et les psychologues. En effet, c’est par son intermédiaire que l’enfant prend conscience du monde qui l’entoure. Aussi est-il de notre devoir de mères de fournir à nos enfants des activités riches et variées, afin d’établir la base de l’éducation qu’ils recevront plus tard, à l’école juive. Il convient, tout d’abord, d’établir les critères d’appréciation de ces jeux. L’activité que l’on retiendra devra répondre affirmativement à ces deux questions : Alimente-t-elle et enrichit-elle la connaissance et la compréhension du judaïsme chez l’enfant ? L’enfant trouve-t-il cette activité agréable ? Un apport précieux peut être acquis auprès des librairies juives. On peut y trouver de plus en plus d’ouvrages consacrés aux enfants, leur donnant une meilleure compréhension de leur héritage juif et de leur culture, tout en utilisant un langage simple et accessible, émaillé d’illustrations qui leur plaisent. Dans le même ordre d’idées, on ne saurait oublier d’évoquer ce que peut apporter à l’enfant, un livre de coloriage consacré à une fête ou à l’Aleph-Bet (alphabet hébreu). En effet, le coloriage présente le double aspect d’offrir à l’enfant une activité dont il est friand, et en même temps, par l’intermédiaire des thèmes utilisés, de lui faire acquérir, sans effort et agréablement, certaines connaissances du judaïsme.

On peut également leur adjoindre des cahiers dont ils se serviront pour recopier les lettres du Sidour (livre de prières) ou pour dessiner. Dans le monde des jouets aussi, nos enfants pourront trouver de quoi s’occuper. Notons les cubes, représentant l’Aleph-Bet ou d’autres motifs avec des mots hébreux, jouets précieux au très jeune enfant, tout autant qu’à celui qui rentre à l’école. Le petit enfant s’amusera avec les cubes et tentera de construire quelque chose, alors que le plus grand apprendra les lettres hébraïques et de vocabulaire. C’est en voyant les lettres et les mots sur ces cubes que l’enfant éprouvera, pour la première fois, le désir d’en savoir plus.

Les enfants aiment la musique. Un tourne-disque pour enfant n’est pas bien cher, et l’investisse-

ment est parfaitement justifié. Par l’intermédiaire de la musique et des chants ou des chansons, on peut faire retenir à l’enfant, nombre de choses. Aussi, quelques disques consacrés, par exemple, aux prières ou aux chants de Yom Tov (jours de fête), canalisent-ils un apport précieux. Pour l’enfant qui ne fait plus de sieste, une heure de repos en écoutant de la musique peut joindre l’utile à l’agréable. Toutefois, il faut être très méticuleux dans le choix des disques, livres ou autres jouets éducatifs.

L’utilisation de la langue hébraïque ne constitue pas une preuve d’irréprochabilité. Les auteurs doivent absolument être des juifs religieux, ayant la crainte de D-ieu. Cependant, il n’est pas indispensable d’entrer dans de grosses dépenses, pour donner à nos enfants une éducation solide et attrayante. Avec du papier, des crayons, de la colle, des ciseaux et des coupures de magazines peuvent être découpées et collées sur des cartes où l’on inscrit le mot hébreu correspondant à l’image. La pâte à modeler est un autre article bon marché que l’enfant peut utiliser pour recréer son petit monde : ‘halla pour Chabbat, bougeoirs, coupe pour le Kiddouch et différents accessoires de nos fêtes, comme une ‘Hanoukia (candélabre de ‘Hanouka), etc. Parfois, il est difficile d’occuper les enfants pendant le Chabbat. Voici donc quelques conseils à ce propos. Les enfants aiment imiter leurs parents. L’allumage des bougies, le vendredi soir, par la petite fille, enrichit son expérience chabbatique et prend pour elle une valeur considérable, particulièrement si elle possède un bougeoir personnel. Le petit garçon sera très content de faire Kiddouch tout seul, avec une coupe qui lui appartient. Les petites filles aimeront habiller leurs poupées pour Chabbat et préparer leur table, avec des petites ‘Halot et des bougies en papier ou en pâte à modeler. Les enfants peuvent prendre part aux préparatifs de Chabbat et de Yom Tov. Ce sera alors le moment de leur expliquer qu’il faut préparer beaucoup de choses le vendredi, car on ne peut cuisiner le lendemain.

Le Chabbat, alors que la maman dispose de plus de temps libre que dans la semaine, est un excellent jour pour raconter des histoires. Même lorsqu’ils sont très petits, les enfants y sont très sensibles du moment que l’on s’exprime dans un langage simple et à leur portée. C’est l’occasion idéale pour leur relater la Sidra de la semaine, ou d’autres histoires appartenant à notre patrimoine religieux. Notons que là encore, les librairies juives tiennent à notre disposition de nombreux ouvrages intéressants, tout spécialement conçus pour les jeunes enfants.

Quoi qu’il en soit, et quelle que soit l’activité choisie, il est très important que l’enfant y trouve du plaisir, faute de quoi, elle deviendrait un pénible devoir. En manifestant de l’intérêt pour les jeux de nos enfants, nous pouvons renforcer leur sentiment juif et implanter en eux la base de leurs études et de leur pratique ultérieure. ■