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IL FAUT SENTIR LE GAZON
from SWISS GOLF 06-22 FR
by swissgolf.ch
Cet été, Migros Lucerne a repris les six Golfparcs et la Migros GolfCard. Dans une interview, Roman Ziegler explique les avantages de la nouvelle SA et les raisons de l’augmentation des prix des green fees à partir de la saison prochaine.
STEFAN WALDVOGEL
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Roman Ziegler, vous êtes officiellement responsable de Migros Golf SA depuis le 1er juin. Qu’est-ce qui vous occupe le plus actuellement?
Il s’agit tout d’abord d’intégrer les 350 personnes au sein de la nouvelle entreprise et d’harmoniser en même temps les processus. Un des grands thèmes est par exemple un logiciel de golf commun. Actuellement, il existe sept versions de PC CADDIE, chaque Golfparc et la GolfCard Migros ont leurs propres configurations. Nous voulons les regrouper dans un système central durant l’hiver. Nos clients ne devraient même pas s’en rendre compte, sauf que l’utilisation deviendra plus simple pour eux. Il s’agit évidemment d’un projet ambitieux de grande envergure puisqu’un ensemble de 500’000 données doit être unifié.
Pourquoi une nouvelle entreprise est-elle nécessaire?
Comme chacun sait, les différentes coopératives régionales de Migros gèrent les commerces de vente. Cela présente de nombreux avantages. C’était également le cas pour le golf, puisque les installations de golf étaient gérées par quatre coopératives. Nous collaborions certes depuis longtemps mais nous avons constaté que nous avions atteint nos limites. Si nous voulons aller plus loin, il nous faut une organisation unifiée qui puisse s’occuper ’uniquement’ du golf et qui dispose de circuits décisionnels courts. Migros a fait la même chose en 2021 pour les centres de fitness et les écoles-clubs, en choisissant la forme juridique d’une société anonyme. C’est la solution la plus simple pour une nouvelle société. Migros Golf SA appartient à 100 % à la coopérative Migros Lucerne. Tant le directeur général que le directeur financier font partie du conseil d’administration de Migros Golf.
Combien avez-vous investi pour les six Golfparcs?
Je ne peux pas en parler pour des raisons contractuelles. Nous avons fait évaluer les six parcs par des experts, en tenant compte logiquement de leur valeur actuelle, mais aussi de leur potentiel futur. De plus, les terrains de golf sont un peu particuliers, ils prennent notamment de la valeur à mesure que les arbres poussent. Du point de vue comptable, les investissements sont bien sûr amortis.
Avec six Golfparcs, la somme dépasse rapidement 100 millions de francs. Quel est le parc le plus «précieux»? Nos installations sont de taille différente et se trouvent sur des sites différents. Chacune d’entre elles a une grande valeur en soi. Logiquement, Otelfingen, Moossee et Holzhäusern, avec leur bassin de population et leur offre, respectivement leur fréquentation, sont difficilement comparables au Signal de Bougy qui dispose ’seulement’ de 18 trous. Pour chaque site, nous avons des idées pour mettre en œuvre concrètement notre slogan ’Golf pour tous’. Le projet Fun Golf a pris un peu de temps, mais je vois désormais, par exemple à Oberkirch ou à Holzhäusern, de plus en plus de familles qui s’amusent ensemble sur le parcours Pitch & Putt ou la boucle par 3. En fait, l’ancienne appellation – maxi-golf au lieu de minigolf – n’est finalement pas si mal. Simple, facile et à un prix très avantageux pour les familles. Il y a quinze ans, j’ai moi-même commencé à suivre des cours théoriques sur les règles et l’étiquette. Mais je dis toujours qu’au golf, il faut sentir le gazon. Et ce, le plus tôt possible. Nous formons certainement le plus grand nombre de nouveaux golfeurs et golfeuses en Suisse. Nous pouvons nous appuyer sur cette base, par exemple avec un concept d’académie standard, de sorte que les clients bénéficient partout du même système et de la même qualité.
Dans quelle mesure l’augmentation des coûts vous préoccupe-t-elle?
C’est un vaste sujet, nous le ressentons partout. Que ce soit pour les machines, les pièces de rechange, le sable ou bien sûr l’énergie. Les coûts augmentent considérablement, sans compter les prochaines négociations salariales pour le personnel. Nous avons donc décidé d’adapter les tarifs des green fees. A partir de la saison prochaine, un parcours de 18 trous coûtera 10 francs de plus, et nous ajouterons 5 francs pour les boucles de 9 trous. Cela signifie 120 francs le weekend en ’prime time’ ou 110 avec la GolfCard Migros, ce qui reste très attractif par rapport à la moyenne suisse. En revanche, nous ne modifierons pas les tarifs des cartes annuelles en 2023. Nous essayons d’utiliser des synergies pour compenser ceci en partie.
Quoi par exemple?
Nous pouvons certainement devenir encore plus efficaces, par exemple en achetant en commun des machines ou des fournitures de gastronomie. Je peux m’imaginer acheter certaines machines en commun et les utiliser ensemble à l’avenir. Cela ne concerne pas les tondeuses qui sont sur le parcours tous les jours, mais les machines dites d’entretien. Le thème de l’énergie nous préoccupe forcément aussi. Pendant longtemps, nous avons bénéficié de prix du gaz relativement bas. Cette époque semble définitivement révolue. Nous cherchons des solutions à long terme, notamment avec des surfaces photovoltaïques supplémentaires, comme celles que nous utilisons déjà à Holzhäusern et Waldkirch. A Otelfingen et au Signal de Bougy, nous sommes en train d’obtenir la certification GEO, et tous les autres Golfparcs ont déjà accompli cette démarche avec succès. Nous nous engageons à nous améliorer en permanence. •
Migros Golf Sa
La société anonyme nouvellement créée comprend les six Golfparcs Migros Signal de Bougy (VD), Moossee (BE), Oberkirch (LU), Holzhäusern (ZG), Otelfingen (ZH) et Waldkirch (SG), mais aussi la Migros GolfCard et ses quelque 22’000 membres. Au total, quelque 350 collaboratrices et collaborateurs travaillent dans la division golf.
Roman Ziegler est CEO de Migros Golf SA depuis le 1er juillet 2022. Auparavant, il était responsable (depuis 2005) du secteur loisirs et formation à la coopérative Migros de Lucerne. Se concentrer entièrement sur le golf est un privilège, dit ce passionné de sports avec un handicap de 21. Dans la mesure du possible, il essaie de jouer quelques trous avec des collègues tous les mercredis après le travail. «On y apprend l’humilité», sourit-il.