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Hole 19th je m’attends à mal jouer
M Ichael Ringier
Il y a tout juste quarante ans, Michael Ringier recevait de sa jeune épouse une paire de chaussures de golf. Une raison pour ce joueur de tennis devenu éditeur de déplacer ses ambitions sur les greens. Avec succès.
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Stefan Waldvogel
Vous avez souvent joué ces dernières années le ProAm de l’Omega European Masters en tant que sponsor. Pourquoi n’y étiez-vous pas cette année?
Pour des raisons purement privées. Le tournoi tombait sur notre 40e anniversaire de mariage et nous avons décidé de nous rendre à Gstaad en famille. Nous avions fêté le 30e anniversaire à Capri, et les autres anniversaires, nous les avons presque oubliés. La nouvelle date en juillet pour le tournoi de Crans me convient d’ailleurs très bien, car ainsi il n’y aura plus de conflit.
Le ProAm de Crans qu’a-t-il de particulier pour vous?
C’est juste un merveilleux tournoi sur le deuxième plus beau parcours après Samedan. C’est toujours un moment détendu et amusant, durant lequel nous essayons de jouer un peu au golf. L’année dernière, j’étais dans l’équipe de Patrick Reed, c’était super marrant. Se retrouver sur le même parcours que les pros, cela n’existe qu’au golf, même s’il est vrai que c’est un tout autre jeu. Mais en théorie, moi aussi je peux enquiller de temps en temps un « chip in ».
Qu’est-ce qui vous fascine dans le golf?
Le fait qu’on ne maîtrise jamais vraiment le jeu. Ceci est vrai pour tous les joueurs, également pour les meilleurs. Même les pros chevronnés peuvent rendre un jour une carte de 64, et le lendemain peut-être un 76. De plus, en tant que joueur de tennis de bon niveau, je n’arriverai jamais à jouer un coup comme Roger Federer, mais en rentrant le chip dont j’ai parlé, je suis, en tant que joueur amateur, « à égalité » avec les pros.
Ayant fait partie des dix meilleurs joueurs de tennis de Suisse, vos débuts en golf ont dû être faciles…

Le tout premier coup, pas du tout. Je me rappelle exactement comment, sur le driving
Michael RingieR
Les origines de l’entreprise familiale Ringier remontent à 1833. D’une petite imprimerie à Zofingue, l’entreprise est devenue aujourd’hui un groupe de médias comptant plus de 6500 collaborateurs, dont la moitié en Europe de l’Est. En Suisse, Ringier est surtout connu comme éditeur du Blick, de la Schweizer Illustrierte, de L’Hebdo ou du Temps.
Michael Ringier (68 ans) est président du conseil d’administration de Ringier depuis 2003. Il avait pris la présidence de la direction du groupe en 1985. Dix ans auparavant il avait été de la première volée de l’école de journalisme de Ringier, travaillant par la suite à Munich et Hambourg.
range, ma première balle a sauté à droite et s’est arrêtée contre la chaussure de mon voisin. J’étais gêné, le golf était nettement plus difficile que ce que j’avais pensé. Ma femme a commencé le golf dans son enfance, et pour moi, joueur de tennis, c’était un sport de « gugusse ». Je me suis toujours vanté que je la battrais en un rien de temps au golf.
Comment a-t-elle réagi?
Justement en m’offrant une paire de chaussures de golf pendant notre voyage de noces à Marbella. Après mon premier coup raté, je suis devenu ambitieux. Je travaillais à l’époque comme journaliste à Hambourg. J’ai immédiatement arrêté le tennis pour me rendre tous les matins à 6 heures sur le driving range.
Vous avez alors rapidement dépassé votre femme?
Oui, c’est allé assez vite, en trois ans j’avais déjà un handicap de 7. A cette époque, le système était complètement différent en Allemagne. Il suffisait de jouer une fois une partie en-dessous de 80. Je me suis ensuite sérieusement remis au tennis, surtout parce que le combat physique me manquait. Maintenant je n’ai plus le temps d’arpenter les courts de tennis, même si ça me ferait du bien. Nous en profitons avec ma femme pour jouer des parties de golf ensemble. Elle veut toujours jouer des matches contre moi, et avec les nombreux coups qu’elle reçoit, elle a encore toutes ses chances.
Avez-vous un objectif golfique?
J’ai arrêté de rêver à un single handicap. Pour moi, jouer une partie sous les 80 n’est plus réaliste. En même temps, cette année, je crois que je n’ai joué qu’un ou deux tournois. A Samedan et avec notre groupe d’amis, nous jouons souvent contre le pro Marcos Moreno. C’est très amusant. Peu importe qui gagne, c’est le golf le plus important. Nous jouons souvent pour quelques balles et il en a beaucoup qui viennent de moi…
L’entrepreneur est marié depuis exactement 40 ans à Ellen Ringier (née Lüthy), docteur en droit. Ils ont deux filles adoptives, qui ne jouent pas au golf. Ellen et ses parents étaient depuis longtemps membres du Golfclub Dietschiberg, il était donc logique pour Michael Ringier de faire partie de ce club de tradition lucernois. Bien qu’il n’y ait jamais joué cette année, il trouve normal d’y rester fidèle. « Ne serait-ce que pour pouvoir manger dans le beau clubhouse », explique l’entrepreneur en riant. Michael Ringier est également un collectionneur passionné d’art contemporain. Sa collection privée est l’une des plus importantes d’Europe. Certaines pièces sont exposées à la maison de la presse Ringier, à Zurich.
Etes-vous ambitieux?
Il est sûr que je préfère gagner, mais le golf est un sport trop beau pour s’énerver. La plupart des golfeurs arrivent et se disent « aujourd’hui je vais bien jouer ». Ensuite ils sont frustrés parce que la plupart du temps ils ne jouent pas bien. Il faut l’accepter, c’est normal et on est d’autant plus content quand ça va bien. Avant la partie, je me dis « aujourd’hui je vais certainement mal jouer », et parfois ça fonctionne (rires).
Allez-vous parfois jouer une partie méditative tout seul?
De temps en temps, dans notre maison en France. Seul, oui, mais pas une partie méditative. Je n’en ai pas besoin. J’arrive de toute façon à décrocher sur un parcours de golf. Je profite de la tranquillité et je n’ai pas besoin de regarder constamment mes mails. Pour moi, une partie rapide le soir est une vraie détente. J’ai joué dernièrement sur l’ancien parcours d’Hossegor en 2 heures 18 minutes. Cela me fait nettement plus plaisir que de devoir attendre dans un tournoi derrière un joueur de handicap 54. Mon seul cauchemar serait de réaliser un hole-in-one et que personne ne le voie…
Y a-t-il encore un parcours de rêve que vous aimeriez jouer?
Pebble Beach est toujours sur ma liste.
Là-bas aussi, il y un beau ProAm… (Rires) Oui, mais nettement trop cher pour moi. Je préfère aller y jouer à une autre occasion avec mes copains golfeurs.
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