
6 minute read
l’amérique doit être viCtorieuse à domiCile
41e ryder Cup
Les deux capitaines avant le grand «showdown»: Davis l a série record de l’eU rope
Advertisement
Les USA vont tout faire pour mettre fin à la série record de victoires des Européens. Lors de la prochaine Ryder Cup, qui se jouera à domicile, au Hazeltine Golfclub, les stars mais aussi le capitaine Davis Love III seront sous forte pression.

Il y a des jobs plus faciles que le sien, Davis Love III en est bien conscient. Lui aussi s’est repassé le film de la conférence de presse finale de la dernière Ryder Cup, en 2014 à Gleneagles, en Ecosse, lorsque l’équipe américaine, situation unique dans l’histoire, explosa en plein vol, déchirée par des hostilités mutuelles. Après la nette victoire de l’Europe et une troisième défaite de série, l’humeur des Américains était au 36e dessous, Tom Watson devenait soudainement persona non grata et les stars de l’équipe, en premier lieu Phil Mickelson, laissaient libre cours à leur colère devant la presse rassemblée.
Davis Love III est l’homme qui doit maintenant recoller les morceaux. Ce joueur professionnel de 52 ans, originaire de Caroline du Sud, mènera l’équipe américaine du 27 septembre au 2 octobre au Hazeltine Golfclub, dans le trois défaites subies par les meilleurs professionnels américains. Entre 2002 et 2006 déjà, les Européens étaient ressortis victorieux trois fois de suite. Seule la victoire à domicile américaine, il y a huit ans à Valhalla, a empêché un triomphe total du Vieux continent. Pour les stars US habituées au succès, les dernières rencontres ont été difficiles à vivre. Quand l’Europe avait gagné en 1985, en Angleterre au The Belfry, c’était après onze victoires américaines. Les USA ont remporté seize des dix-huit premières Ryder Cup. Depuis 1995 toutefois, le vent du succès a nettement tourné en faveur de l’Europe. Les Américains ont perdu huit des dix dernières rencontres, et en 2006 et 2004 ils ne sont même pas parvenus à ramener dix points. Mais la Ryder Cup a besoin d’équilibre et du va-et-vient régulier du trophée entre les deux continents. Il n’est pas facile de trouver des joueurs qui soient prêts tous les deux ans à l e « bon état d’esprit » de l’éqU ipe eU ropéenne
Cup Committee », chargé de sélectionner le capitaine et le vice-capitaine de Ryder Cup tout en apportant son soutien au chef de l’équipe. L’attribution des wildcards a été modifiée: trois tickets ont été distribués le 11 septembre après le BMW Championship, le quatrième le sera seulement le 25 septembre, soit deux jours avant le début du tournoi. Une façon de garantir que les membres de l’équipe soient vraiment en forme à l’ouverture de la Ryder Cup.
Alors que du côté américain on s’arrache les cheveux pour savoir quels derniers ajustements apporter afin que le bilan de l’équipe redevienne positif, chez les Européens on mise depuis des semaines sur un bon état d’esprit. « Un mélange fantastique de jeunesse et d’expérience », a déclaré fin août Darren Clarke, le capitaine
Minnesota, et sera chargé de décrocher une victoire contre l’équipe européenne et son capitaine Darren Clarke. « Aujourd’hui commence une nouvelle ère dans l’histoire de la Ryder Cup », annonçait la PGA of America il y a une année. « Davis a une perspective et une expériences uniques, après avoir été capitaine, vice-capitaine, et joueur clé dans six rencontres de Ryder Cup. Il jouit d’un respect incroyable de la part de ses joueurs et guidera l’équipe américaine de Ryder Cup 2016 avec tout son savoir. »
D’une manière ou d’une autre, le trophée de Ryder Cup doit retourner aux USA. Avec Gleneagles, Medinah (USA) et Celtic Manor (Pays de Galles), c’est déjà la seconde série de prendre une raclée sur la plus grande scène du golf, devant des millions de téléspectateurs. Après trois échecs de suite, Davis Love III est tout à fait conscient que le vent doit tourner en faveur des Etats-Unis pour préserver la motivation des meilleurs joueurs américains.

Une W ildcard de dernière min U te poU r les Usa
Pour cette raison, les Américains ont procédé à de nombreux ajustements quant à la procédure de qualification. Tout d’abord, une « Ryder Cup Task Force », formée de joueurs et d’officiels, a été chargée de développer de nouvelles idées pour améliorer les prestations de l’équipe. Ensuite, la PGA of America a créé un « Ryder européen de Ryder Cup, après la publication des noms des joueurs qualifiés d’office. Effectivement, Rory McIlroy et Sergio Garcia sont deux exceptionnels joueurs de Ryder Cup, qui ont toujours été convaincants en équipe. Henrik Stenson et Justin Rose se sont tous deux distingués cette année avec le titre du British Open et la médaille d’or olympique, et disposent de l’expérience nécessaire. Toutefois, la liste des « rookies » est longue: Danny Willett, même s’il est champion de l’US Masters, Matthew Fitzpatrick, Chris Wood et Rafael Cabrera Bello feront tous leurs débuts cette année en Ryder Cup. t iGer poU r la première
Trois wild cards viendront compléter le tableau. Difficile de prévoir à l’avance qui, de ces douze professionnels, se révélera un véritable joueur de Ryder Cup. L’issue des foursomes, qui se jouent les deux premiers jours du tournoi avant les simples du dimanche, est imprévisible. Certains joueurs, dans de telles situations, se dépassent, inspirent les autres et arrivent à faire tourner le match dans une direction positive. Le regretté Seve Ballesteros était de cette trempe. Intrépide et passionné, il fut l’un des plus grands joueurs de Ryder Cup de tous les temps. Tout comme Ian Poulter, un pro qui, s’il n’a jamais remporté de succès de premier ordre, a été l’auteur de nombreux come-backs spectaculaires pour l’équipe européenne de Ryder Cup.
Fois vice-capitaine
L’inverse arrive aussi parfois: Tiger Woods, qui sera cette année pour la première fois vice-capitaine de son équipe, perdit sans gloire contre l’Italien Constantino Rocca lors de sa première participation, en 1997 à Valderrama, alors qu’il était le numéro un mondial incontesté. Tigers Woods, l’individualiste forcené, a eu besoin d’années pour commencer à apprécier un tant soit peu l’esprit de fraternité qui règne au sein de l’équipe de Ryder Cup. Les parties de tennis de table le soir dans la salle commune, les discours exaltés des ex-présidents, les séquences vidéos pleines d’émotion, tout cela n’a jamais fait partie de sa routine quotidienne, qui consiste à travailler seul dans son coin, sans jamais rien partager avec ses co-compétiteurs.
Pour un capitaine de Ryder Cup, tout l’art consiste à identifier les singularités de chaque joueur et à former des paires qui fonctionneront en double. Ici aussi, Tiger Woods passe pour être un exemple particulièrement dissuasif: alors qu’en 2004, à Oakland Hills (USA), le capitaine américain Hal Sutton ouvrait la Ryder Cup avec la paire Tiger Woods/Phil Mickelson, il envoyait en théorie une équipe imbattable au départ, dont les joueurs étaient numéros 1 et 2 au classement mondial. Le duo se révéla une catastrophe: Tiger Woods et Phil Mickelson étant habitués à se concurrencer l’un l’autre au quotidien, il n’y eut aucun mot d’encouragement entre les partenaires de jeu, aucune petite blague échangée, aucun soutien mental, et au final la paire échoua lamentablement, aussi bien contre Colin Montgomerie et Padraig Harrington que contre Darren Clarke et Lee Westwood.
l a clé, rester relax
Mais la bonne humeur et le succès ne se commandent pas. Du côté européen, Nick Faldo, le joueur de Ryder Cup européen le plus victorieux de tous les temps, échoua lamentablement en tant que capitaine, car il ne réussit pas à faire passer le courant entre ses joueurs. Tom Watson, capitaine de l’équipe américaine de Ryder Cup à Gleneagles, reçut de nombreux reproches de la part de ses joueurs pour ses manières autoritaires. Un vainqueur multiple de tournois majeurs comme Phil Mickelson ne se laisse pas aussi facilement diriger qu’un écolier.

Tout ceci, Davis Love III le sait très bien. Lui aussi a déjà vécu une fois l’expérience amère de la défaite en tant que capitaine de Ryder Cup, en 2012 à Medinah. Alors que son équipe paraissait imbattable le dimanche avant les simples, l’Europe réussit un come-back incroyable lors des singles, le putt historique de l’Allemand Martin Kaymer scellant la victoire. « Quand la pression monte, il est toujours plus difficile de faire entrer les putts », David Love III le sait. « Mais il ne s’agit pas que de ça. Nous allons nous préparer du mieux possible et essayerons cette fois de rester relax. » Une chose est sûre: aux Etats-Unis, personne ne restera relax si le Team USA essuie une quatrième défaite de série.
L Es Quipes 2016
e urope usa
Rory McIlroy Dustin Johnson
Henrik Stenson Jordan Spieth
Justin Rose Phil Mickelson

Sergio Garcia Jimmy Walker
Chris Wood Brooks Koepka
Rafa Cabrera-Bello Brandt Snedeker
Danny Willett Zach Johnson
Andy Sullivan Patrick Reed
Matthew Fitzpatrick Rickie Fowler
Martin Kaymer Matt Kuchar
Lee Westwood J.B. Holmes
Thomas Pieters Ouvert*
*la dernière wildcard tombera après le délai rédactionnel