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Alex Noren a remporté la 70 e édition de l’Omega European Masters à Crans-Montana, sept ans après son premier triomphe en Valais. Si cette fois-ci le Suédois a dû passer par un court play-off, sa victoire n’en est pas moins spéciale.
Stefan Waldvogel
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Hasard ou pas, depuis 1995 les Suédois gagnent tous les sept ans en Valais. Mathias Grönberg en 1995, Robert Karlsson en 2002, Alex Noren en 2009 – c’était aussi sont son tout premier succès sur l’European Tour –, et sept ans plus tard un nouveau titre, à l’occasion de l’édition de jubilé de l’Omega European Masters.

« C’est définitivement l’un de mes tournois préférés », a avoué le pro de Stockholm, 34 ans, juste après avoir revêtu le veston rouge du vainqueur. La nouveauté de cette édition, c’était la présence de sa fille de six mois, Olivia. Grâce à elle, le golf n’est plus le centre de sa vie, et ça lui réussit.
Le Suédois a fait (inutilement) durer le suspense le dimanche. Partant avec un coup de retard sur l’Australien Scott Hend, il se rattrapait déjà au premier trou, menant ensuite pratiquement tout au long du dernier tour, parfois même avec deux coups d’avance. Malgré tout, le Suédois a dû passer par la case play-off durant laquelle il a su profiter de son avantage pour remporter sa deuxième victoire en Valais, sa sixième sur l’European Tour. « Je n’avais encore jamais gagné de play-off, ou après avoir été mené, s’est-il réjoui, cela rend la victoire encore plus spéciale. Et maintenant je détiens plus d’un titre à Crans, tout comme Seve Ballesteros et Thomas Björn. » En plus de son amie et de leur bébé, les parents d’Alex Noren étaient également présents à Crans, et ils ont longtemps tremblé pour leur fils. Après un début en fanfare (cinq birdies) sur les neuf premiers trous, le vainqueur de 2009 semblait parti pour dominer le dernier tour. Après une petite faiblesse sur le trou no 10 avec trois putts et une deuxième tentative ratée sur le 17, le Suédois laissait Scott Hend recoller au classement. Les deux leaders se rendaient sur le 18 et là les choses semblaient un fois de plus réglées. L’Australien avait fait atterrir sa première balle alex noren en route pour sa deuxième victoire en valais. alex noren reçoit la veste rouge du vainqueur, et présente le trophée en compagnie de son rejeton de six mois. les organisateurs ont compté 50 700 spectateurs, l’amateur Mathias eggenberger était le meilleur sous nos couleurs. Battu au barrage: scott Hend. dans les arbres, et celle-ci reposait dans une position défavorable à plus de 100 mètres derrière celle d’Alex Noren. Chanceux, l’Australien frappait son coup suivant par-dessus l’eau, dans la tribune. Grâce à un free drop et une superbe approche, il se qualifiait pour le play-off. De son côté, Alex Noren restait trop défensif et n’arrivait pas à profiter de son avantage.
Grâce à sa fille
Scénario identique ou presque en play-off. La balle de Scott Hend était de nouveau trop courte, alors que celle d’Alex Noren reposait idéalement sur le fairway. L’Australien essayait à nouveau de sauver la situation, mais trop tard
SidelineS…
Le chouchou des 50’700 spectateurs réunis sur le Haut-Plateau valaisan a clairement été Andrew Johnston, mieux connu sous le nom de « Beef ». Le géant de plus de 100 kilos à la barbe singulière s’est entretenu avec ses fans entre les trous et s’est follement amusé. On a bien sûr pu l’apercevoir le soir à Crans, attablé devant une belle tranche de viande. Le surnom Beef ne vient cependant pas de son goût pour les produits carnés. C’est la forme courte de son surnom de jeunesse. On l’appelait alors « Beefhead », en raison de sa grosse tête. « Beef est toujours resté », explique Andrew Johnston. Sa 3e place à l’Omega European Masters est son meilleur résultat cette fois-ci. Le Suédois entrait son premier putt de presque 10 mètres, félicité par l’Australien qui relevait sa balle. Le chèque de 450 000 euros en poche, le Suédois eut droit à une douche au champagne de la part de ses collègues, avant de prendre son bébé dans ses bras. « Il a simplement mieux joué au 18 », a reconnu Scott Hend juste après sa défaite.
Cette deuxième victoire de la saison propulse Alex Noren dans le top 30 mondial. Le 11 juillet, un jour avant son 34e anniversaire, il avait remporté le lucratif Scottish Open, et moins d’un mois plus tard s’était hissé en finale du Paul Lawrie Match Play en Ecosse: « Je n’aurais pas pensé avoir une aussi bonne année. » La dernière fois que le Suédois a remporté deux titres la même année sur le Tour remonte à cinq ans. Il pense jouer actuellement le meilleur golf de sa carrière, après onze années professionnelles, et livre une explication étonnante: « Je joue beaucoup sur le parcours et ne fréquente pas souvent le driving range. De plus, grâce à ma petite fille, je ne suis plus tout le temps centré sur le golf. »
Il y a deux ans seulement, les choses étaient encore différentes. Longtemps blessé aux tendons des deux poignets, le Suédois n’avait joué que deux tournois en mai, empochant moins de 5000 euros. Mais en février 2015, il faisait à nouveau parler son talent à l’Omega Dubai Desert Classic, ne se faisant battre que par Rory McIlroy, puis à un tournoi suédois sur depuis sa prestation sensationnelle au 145e Open au Royal Troon.
Pour la 70 e édition de l’ancien « Swiss Open » à Crans-Montana, Yves Mittaz, directeur du tournoi, avait préparé, entre autres, un show sortant de l’ordinaire. Il a réuni les trois stars Lee Westwood, Danny Willett et Miguel Ángel Jimenez, ainsi que le champion du monde de « hickory », Paolo Quirici, tous équipés de pied en cap pour un stroke play sur deux trous. « Il ne me manque que la cravate », a plaisanté la légende espagnole en s’échauffant avec les clubs d’époque. Danny Willett, le vainqueur du Masters, a même réussi un chip au premier essai sur le green d’entraînement et s’est demandé en riant, vu ses piètres résultats en tournoi, s’il ne devrait pas échanger son matériel contre les antiques clubs en bois. Il a d’ailleurs réussi à jouer dans le par le 10 et le 18, deux trous pourtant difficiles. Auparavant, avec le matériel contemporain, il avait dû noter deux fois un bogey au départ des back nine. Le hickory challenge s’est également terminé par un play-off, remporté par Lee Westwood au deuxième trou. Visiblement stimulé par ce retour dans le passé, l’Anglais a rendu le dimanche cinq birdies sur les neuf premiers trous… le PGA National, renouant avec le succès en juin avec un deuxième titre au Nordea Masters.



Une semaine U niqU e Après la seconde « double victoire » de sa carrière, le Scandinave assez réservé s’est un peu ouvert: « C’est définitivement l’un de mes tournois préférés, et cela même sans la victoire d’aujourd’hui. C’est la même chose pour mes collègues du Tour. Nous nous réjouissons chaque année de jouer ce tournoi. C’est une semaine unique dans un paysage de montagnes extraordinaire. »
Le Suédois garde d’ailleurs de bons souvenirs de la Suisse romande, où il avait remporté son premier titre professionnel au Rolex Trophy à