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en vie grâce à la réaction d’un golfeur

Beaucoup n’auraient pas survécu, mais grâce à un golfeur attentif qui se trouvait dans le flight derrière lui, le Bernois René Berchtold, victime d’une rupture d’anévrisme de l’aorte, a pu être héliporté depuis le Golf de Crans à l’hôpital. Depuis, il a retrouvé son sauveur, et espère bientôt pouvoir reprendre ses clubs de golf. .

Stefan Waldvogel

«J’ai dû m’arrêter au trou 14 avec une drôle de sensation, comme si on m’ouvrait et refermait la cage thoracique», se souvient René Berchtold, de Thoune. L’accident est arrivé le 25 septembre dernier. Ce n’est que quelques mois plus tard, et après une thérapie intensive, que René Berchtold a réussi à retrouver son «ange gardien» via GOLFSUISSE et à le remercier. Jusque-là, il avait tout simplement trop à faire. C’est avec d’autant plus de plaisir qu’il a pu rencontrer Alain Viscolo.

Cet avocat valaisan jouait ce 25 septembre dans le flight derrière René Berchtold, etsans son intervention, celui-ci aurait très bien pu ne pas s’en sortir. «Il me disait lui-même que ce n’était pas si grave, mais j’ai reconnu les symptômes et je savais qu’il fallait faire vite», se souvient Viscolo, qui avait déjà vécu une situation semblable avec son père. «Ce que j’ai fait était naturel», estime ce membre de Crans. Viscolo s’est immédiatement saisi de son téléphone portable et a mobilisé Air Glacier, avec l’aide du caddie-master. Celui-ci est allé chercher René Berchtold sur le parcours et l’a ramené en voiturette au clubhouse. Peu de temps après, l’hélico atterrissait et emportait le malade à l’hôpital de Sion. «J’ai eu l’impression que l’attente durait une éternité», se souvient-il encore.

A l’hôpital, le diagnostic officiel tombait: «Anévrisme de l’aorte avec complication», un cas dont peu de gens réchappent. C’est seulement parce qu’il est arrivé si vite à l’hôpital qu’il a eu une chance de survie, lui a-t-on appris par la suite.

48 heures entre l A vie et l A mort

Les 48 premières heures, entre la vie et la mort, ont été critiques. «Je suis resté dix jours aux soins intensifs, puis quatre jours en soins continus où pratiquement personne ne parlait allemand. J’ai ensuite demandé à être transféré à l’hôpital de l’Île à Berne, où j’ai encore passé deux semaines», raconte ce représentant de commerce.

En raison de la rupture d’anévrisme, sa jambe droite et ses reins ont été momentanément privés de circulation sanguine. «Heureusement, les reins ont récupéré relativement vite et je peux continuer à vivre tranquillement. Pour ce qui est de la jambe, ça devrait être un processus plus long», raconte le Bernois, 50 ans, qui a passé plusieurs semaines au centre de réadaptation «Heiligenschwendi», où il se déplaçait d’abord avec un déambulateur, regagnant peu à peu son autonomie avec des béquilles.

24 comprimés pAr jour

Il se souvient que durant la thérapie, il devait prendre 24 comprimés différents par jour. Il est maintenant suivi par une physiothérapeute et fait du home trainer. «Mon souhait le plus cher serait de me remettre au golf le plus vite possible», dit-il. Le médecin ne voit aucune contre-indication et René Berchtold va recom- mencer sous peu, d’abord au driving range, et ensuite, dès que possible, sur un parcours. Ce sport, le Bernois l’apprécie depuis longtemps: «Dans les années septante, j’ai été caddie, puis caddie master durant deux saisons au Golfclub Breitenloo. Je ne pouvais pas encore jouer au golf, car à l’époque ce sport était vraiment réservé à une élite.» Grâce à l’ASGI, les choses ont changé, raconte-t-il. «Les coûts d’une adhésion normale dans un club sont trop élevés pour moi. Je suis donc un joueur de green fee et très heureux de l’être. Mais sans mon sauveur, je ne pourrais plus profiter du golf.»

Il ne veut même pas imaginer ce qui se serait passé si personne n’était venu à son secours à Crans. «Ce n’était pas si évident qu’un golfeur «normal» réagisse aussi bien», estime-t-il, considérant rétrospectivement qu’il a eu de la chance dans son malheur. Il est clair aussi qu’une rupture de l’aorte peut arriver n’importe quand et n’importe où. Et qu’on ne peut pas toujours compter sur un ange gardien à proximité, avec les bonnes réactions.

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