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le golf a toujours la cote
entretien avec j ean- marc mommer, président de l’asg m. mommer, pour la première fois en 2013, l’asg a enregistré une diminution du nombre d’adhérents dans les clubs: 168 golfeurs actifs en moins. comment l’expliquez-vous? pensez-vous que la croissance a atteint ses limites, comme on peut l’observer dans d’autres pays? dans le nouveau plan stratégique 2013 – 2016, parmi les priorités, celle concernant «l’avenir du golf» évoque, entre autres, «une croissance durable du nombre de golfeurs». Qu’est-ce que cela signifie concrètement?
En plus des objectifs sportifs, le nouveau plan stratégique 2013 – 2016 insiste sur l’avenir et le développement du golf: entretien avec Jean-Marc Mommer. Le président de l’ASG évoque les défis et objectifs de l’association.
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Ceci n’est pas vraiment une surprise et ce constat dépasse le cadre du golf. La jeune génération fonctionne autrement et la mobilité se développe notamment au niveau professionnel. On n’habite plus toute sa vie au même endroit, comme c’était le cas précédemment. La conséquence en est le relâchement du lien avec les clubs et la vie associative en général. Aujourd’hui les gens font beaucoup de choses en même temps et les golfeurs n’échappent pas à la règle. Ceux qui jouent peu et qui désirent plus de flexibilité se trouvent très bien à l’ASGI ou avec l’ASG GolfCard Migros. Le résultat est l’augmentation continue du nombre de joueurs indépendants, sans affiliation, alors que certains clubs ont de la peine à trouver de nouveaux membres.
Je ne crois pas: le golf a toujours la cote. La croissance va persister, mais peut-être avec un ralentissement par rapport aux dernières années. La situation économique reste nettement plus favorable chez nous que dans la plupart des autres pays. Il n’en demeure pas moins qu’en 2013, le nombre de golfeuses et golfeurs a augmenté d’environ 2% en Suisse. Comparativement au reste de l’Europe c’est une croissance réjouissante.
Notre objectif est une croissance de 2 à 4% par an, ce qui devrait pouvoir être réalisable. La propor- tion de golfeurs parmi la population suisse est extrêmement faible. Au Danemark, par exemple, ce chiffre est trois fois plus élevé. Beaucoup de gens aimeraient bien jouer au golf, mais ils en sont empêchés pour diverses raisons. Nous travaillons là-dessus en prévoyant à court terme des mesures de communication ciblées; par exemple, une journée nationale «portes ouvertes» avec les clubs intéressés ou encore encouragement à une collaboration entre écoles et clubs de golf. Quelques projets intéressants existent déjà dans ce domaine et nous souhaitons les étendre. Il y aussi des actions ponctuelles: le Musée Olympique de Lausanne organisera, par exemple, en octobre prochain, une manifestation regroupant toutes les disciplines sportives olympiques. L’ASG y participera pour la première fois et nous anticipons la visite de plusieurs centaines d’enfants du canton de Vaud pendant les quatre jours. Même s’il ne représente qu’une pièce dans l’ensemble, le retour du golf aux Jeux olympiques nous offre un tremplin de choix. D’entente avec les clubs, des manifestations spécifiques en lien avec les Jeux pourraient apporter beaucoup de visibilité. lors de l’assemblée des délégués vous avez dit que l’image du golf devait être améliorée auprès du grand public. Quels aspects vous gênent le plus? Beaucoup de gens pensent que le golf n’est pas un sport mais plutôt un jeu. Ils croient aussi que le golf est exclusif et qu’il est difficile de s’affilier à un club. En réalité, le golf n’est pas plus cher que le ski et beaucoup de clubs se réjouissent d’accueillir de nouveaux membres. La situation a nettement évolué au cours de ces dernières années et nous nous efforçons de le faire savoir. Avec les clubs, nous devons répercuter ce message auprès des non golfeurs. C’est certainement un très grand défi. N’oublions pas que les meilleurs «ambassadeurs» des clubs restent encore les membres! Afin de mieux connaître les attentes et les perceptions de la population, nous avons prévu de faire une analyse du marché suisse cette année. Ceci nous permettra d’obtenir des données détaillées sur les besoins des nongolfeurs mais aussi des golfeurs et des personnes qui ont arrêté le golf. de telles analyses ont déjà été effectuées par différentes associations nationales. Quelle est la particularité en suisse? en vue des Jeux olympiques de rio, l’asg prévoit une campagne publicitaire pour le golf. peut-on en avoir un avant-goût?
D’autres pays connaissent des problèmes semblables et nous devons apprendre de leurs expériences. Nous avons également besoin d’informations concrètes propres aux conditions spécifiques de la Suisse. Suite aux différents entretiens que j’ai menés, j’estime qu’une majorité de clubs pourraient éprouver plus de difficultés pour recruter de nouveaux membres ces prochaines années. Nous pressentons des différences régionales relativement importantes, comme elles existent aussi entre les clubs du pays. Les résultats de cette enquête permettront de nous positionner plus clairement et plus efficacement afin d’envisager des mesures concrètes et spécifiques aux besoins exprimés par les clubs.
L’ASG est membre du Comité olympique suisse et nous travaillons ensemble. Nous soutenons les meilleurs professionnels suisses et voulons profiter de la chance que nous offres les Jeux olympiques à plusieurs niveaux. Mettre en place une «équipe olympique» est un grand défi. Est-ce que la Suisse sera prête pour les jeux de Rio en 2016, c’est difficile à dire mais nous devons tout tenter pour envoyer au moins un athlète. De plus, une telle préparation constitue un stimulant pour un développement à long terme.