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avant-preM ière

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ortez de ce rough, Monsieur Muggli! Cela ne vous mènera à rien. Vous y êtes dans la panade depuis quelques minutes, comme un pêcheur asthmatique dans les profondeurs du Rhin postérieur. Et je ne parle même pas de la tique du chien! Vous la retrouverez le soir, lors de la chasse aux petites bestioles, si vous y passez autant de temps qu’à cette recherche absurde de la balle, à genoux dans les broussailles. Bien sûr, il peut arriver à tout le monde que sa balle atterrisse dans le rough, mêmes aux champions. C’est logique. Paul Rowe, le pro de Sagogn, donne trois conseils de base à ses élèves pour les fairways. Je ne veux pas vous en priver:

1) Ne frappez pas dans le hors limites.

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2) Evitez le sable et l’eau.

3) Jouez une balle provisoire si vous supposez qu’elle a atterrit dans les hautes herbes.

Et si la hauteur du rough dépasse l’ourlet d’un pantalon traditionnel, on oublie! Dans 99% des cas, on n’arrive pas à extraire la balle de là, car la tête du club ne l’atteint pas. Même avec deux coups supplémentaires et un poignet foulé. Malgré tout, on peut observer encore et toujours, ici à Sagogn, des soi-disant as du golf, qui s’enlisent dans la prairie comme s’ils participaient à un stage agricole. Ils «fauchent» touffes d’herbe après touffes d’herbe, avec leur «faux» inclinée à 56°. Sans toucher la balle, évidemment! Le golf est soumis à certaines règles. L’une d’elle stipule qu’on n’a pas le droit de rechercher une balle plus de cinq minutes. Chaque joueur est censé la connaître. D’autant plus lorsque le temps est superbe et que le flight suivant approche à la vitesse grand V. Il est donc conseillé de jouer lentement et soigneusement, en marchant le plus rapidement possible. Quand vous aurez bien assimilé cette façon de jouer avec un bon rythme de croisière, sans devoir rechercher des balles dans le rough à tout moment et sans barrer des trous, vous améliorerez votre handicap très rapidement.

Alors, arrêtez immédiatement de tourner en rond dans les hautes herbes, M. Muggli, cela ne vous mènera à rien, parole d’honneur! Vous ne faites qu’énerver vos partenaires, les joueurs qui suivent et le marshall qui doit vous avertir et vous inciter à accélérer l’allure. Avec votre «fouillis» désespérant, vous causez un énorme embouteillage. Ce qui fait que les flights qui prennent le départ en fin de journée devront s’équiper de lampes frontales, de provisions et de couvertures de laine. Des tours de six heures, ce n’est plus du golf! Partez donc en fin de journée. Vous pourrez ainsi cueillir votre repas du soir dans le rough. Vous obtiendrez une excellente salade de saison garnie de chanterelles fraîches. Mais attention: des feuilles de roquettes qui collent à la balle ne doivent pas être enlevées. Ce sont des «détritus naturels amovibles» (règle 21). Par contre, vous pouvez vous débarrasser des escargots (décision 23-1/5). Bon appétit.

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