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Le plus suisse des Français
Avant l’Omega European Masters 2008, rares étaient les spectateurs suisses qui connaissaient «Jeff» Lucquin. Sa victoire, inattendue mais néanmoins amplement méritée, l’a propulsé au rang de star nationale, puisqu’en plus d’être le nouveau «Champion suisse», on a appris qu’il était domicilié à Crassier, près de Nyon, depuis 2003!
La première chose qui frappe chez Jeff Lucquin, c’est son incroyable simplicité. Certains pros suisses au palmarès microscopique «se la jouent» dix fois plus que le vainqueur de l’Omega European Masters! Non pas qu’il n’ait pas pris conscience de son statut de vainqueur sur le PGA European Tour, mais parce qu’il a reçu une éducation qui semble le préserver des dérives habituelles de la célébrité. Peutêtre aussi parce qu’il n’a pas l’impression d’être «arrivé» et qu’il a de plus grandes ambitions pour une carrière encore longue…
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Golf Suisse: Pour le plaisir, racontez-nous comment vous avez vécu cette semaine à l’Omega European Masters 2008.
Jean-François Lucquin: Je dirais que tout a commencé par la découverte d’un nouveau putter, peu de temps avant le tournoi. Un Taylor Made que j’ai pris en main 5 minutes et que j’ai tout de suite apprécié. Il faut d’ailleurs préciser que mon putting est le secteur le plus faible de mon jeu et que j’y travaille beaucoup. En montant à Crans, je ne m’attendais pas à faire un super résultat, car le parcours ne m’a jamais convenu, puisque je n’avais jusque-là passé le cut qu’une seule fois! Mais comme les greens étaient plus tendres l’an dernier que les précédentes éditions, le contrôle sur les approches était meilleur et je me suis senti à l’aise. Il faut un bon petit jeu pour bien scorer en Valais! A quel moment avez-vous senti qu’une bonne performance était envisageable?
Jean-François Lucquin: A cette époque, je voulais simplement assurer ma carte pour le Tour 2009 et il ne restait plus des tonnes de tournois au programme. Donc j’étais sous pression pour faire au moins un top 10. Le dimanche, j’ai joué avec Julien Clément et ce fut une super partie. On s’est encouragé mutuellement, le public suivait Julien et cela me stimulait, d’autant que je jouais bien, puisque je n’ai fait aucun bogey sur ce dernier tour. Quand j’ai rentré le putt au 18, je n’ai pas pensé un seul instant à un playoff, car j’avais atteint mon objectif. Et j’imagine que les gens ont remarqué à quel point j’étais soulagé lorsque j’ai crié en voyant la balle entrer dans le trou!
Vous étiez sûr que Rory McIlroy allait gagner?
Jean-François Lucquin: Il avait de l’avance pendant toute la partie et je ne me suis jamais concentré sur son score. C’est en signant ma carte que l’arbitre m’a dit de rester à proximité car un play-off était possible. Alors j’ai suivi le dernier trou de Rory à la télévision et j’ai été abasourdi quand il a fait son bogey qui me propulsait en play-off. Je me suis même dit: c’est un signe. Et de l’autre côté je pensais: encore du stress! J’étais avec ma femme et l’on s’est regardé sans rien dire, les paroles étant superflues. Pour mon premier play-off, mon cœur battait fort, mais mon swing était en place et j’ai tapé d’excellents coups, avec un stress positif. Rory a fait une nouvelle erreur en loupant un putt de moins d’un mètre et soudain j’avais deux putts pour gagner le tournoi! Je l’ai poussé dedans, mécaniquement.
Et alors les émotions sont arrivées.
Jean-François Lucquin: Ce fut un grand moment, mais j’ai encore de la peine à décrire les sensations. De passer si brutalement du statut de joueur en sursis à vainqueur du Tour, c’était incroyable. Avec ensuite la douche au champagne, les amis, la remise des prix, une avalanche d’émotions. Depuis, ce qui a changé, c’est la conviction que j’ai de pouvoir gagner des tournois. Mais le regard des autres joueurs n’a pas changé, ni celui de ma famille ou de mes amis. En revanche, la presse française a bien suivi l’événement et grâce à mon agent, IMG, j’ai pu signer quelques nouveaux contrats de sponsoring, ce qui est agréable et paradoxal en période de crise!
Comment jugez-vous votre saison 2009?
Jean-François Lucquin: Je joue assez bien; preuve en est le nombre de cuts que j’ai passés. J’ai déjà joué beaucoup de tournois (21 au moment de l’interview, le 14 juillet dernier), mais je reste motivé. J’ai juste un peu de peine à bien finir les compétitions. Je continue de travailler mon petit jeu et particulièrement mon putting, avec des sensations variables d’une semaine à l’autre, mais un sentiment d’aller dans la bonne direction avec mon coach, Richard Gillot, qui enseigne à Maison Blanche. Club que je représente d’ailleurs sur le Tour européen!
La présente saison restera celle de votre première participation à un tournoi majeur.
Jean-François Lucquin: Quel pied! Je me suis qualifié pour l’US Open en jouant un tournoi spécifique en Angleterre. Je n’avais jamais vécu une ambiance pareille. Des dizaines de milliers de spectateurs, même pour les tours d’entraînement. Un parcours incroyablement dur (Bethpage Black près de New-York). Et j’ai passé le cut! J’ai joué le 3ème tour avec Vijay Singh et le 4ème avec Rocco Mediate, qui avait perdu ce même US Open contre Woods, en play-off en 2007. Le public était incroyable, mais je ne me suis pas laissé déconcentrer. J’étais dans mon jeu et si mon putting avait été plus performant, j’aurais pu accrocher un Top 30, au lieu de ma 54ème place. Le bilan est ultra positif et j’ai hâte de retrouver cette ambiance. Mais il va me falloir me qualifier…
Quelles ambitions avez-vous à court terme?
Jean-François Lucquin: Reprendre une douche au champagne! Rejouer des tournois majeurs et, pourquoi pas, me qualifier pour la Ryder Cup? Quand Thomas Levet en parle, il est tellement ému que ça donne envie!
Et vous pensez que vous pouvez atteindre ces objectifs en vivant et vous entraînant en Suisse?
Jean-François Lucquin: Tout à fait! D’abord j’adore vivre ici, sauf quand il fait trop froid l’hiver. Ma femme est de la région, mes beaux-parents vivent à proximité et nous sommes parfaitement intégrés dans notre village de Crassier. Mon fils Arthur va bientôt entrer à l’école et j’ai envie d’être là pour son premier jour. Je suis proche de l’aéroport de Genève, j’ai mon coach tout près à Maison Blanche, je joue et je m’entraîne régulièrement avec Raphaël Jacquelin, je peux me préparer physiquement au Country Club Genève, bref, ma structure est bien en place. La Suisse, c’est mon paradis!
Merci Jeff pour cette interview et rendez-vous à CransMontana en septembre!
■ Interview réalisée par Jacques Houriet
Parcours atypique
Originaire de la région de Valence en France, Jeff est né le 25 décembre 1978. Un sacré cadeau de Noël que ce garçon très actif et passionné rapidement par le sport. Joueur de tennis, c’est son beau-frère qui lui fait découvrir le golf à l’âge de 12 ans, en lui coupant un fer 5. Très vite il arrête le tennis pour se concentrer sur le swing, au Golf des Chanalets. Champion de France Cadet en 1994, il gagne le Championnat de France Junior en 1997, mais n’est jamais sélectionné en Equipe de France, ce qui le frustre considérablement et le pousse à passer pro à l’âge de 18 ans. Le soutien familial est déterminant dans cette décision – tous les membres de la famille sont de grands sportifs! –qui peut paraître prématurée. Les débuts sont difficiles, avec pour commencer le circuit français. La chance de Jeff est de bien figurer aux «cartes» du Tour européen et s’il échoue dans le dernier bout droit, il obtient néanmoins le sésame pour le Challenge Tour, où il officiera jusqu’en 2002. En terminant second à l’Ordre du Mérite cette année-là, il rejoint l’élite européenne. La première saison est laborieuse, mais il récupère sa carte à la Qualifying School en fin d’année. La progression va alors être régulière et le nom de Jeff Lucquin occupe de plus en plus fréquemment le leaderboard des tournois du vieux continent. Jusqu’à l’Omega European Masters 2008, où la consécration arrive enfin.
20 Jahre Quality Golf-Unterricht
Nach unserem Motto: We don’t just teach a swing -
Teleclub diffusera quotidiennement les highlights de l’Omega European Masters à Crans-Montana. Vous trouverez les horaires de diffusion directement sur le teletext de Teleclub ou sur le site www.teleclub.ch we show you how to play on the golf course!
Exklusiv im Golf Club Patriziale Ascona, Tessin/Schweiz

Maximal 6 Teilnehmer pro Academy Kurs
Täglich 5 Std. Unterricht (Mittwoch 3)
Montag, Dienstag, Donnerstag, Freitag Driving Range + 9 Löcher auf dem Platz
Exklusiv reserviertes Gras Teaching Areal
6 überdachte Abschlagplätze bei Regen
PLAYING SCHOOL
Montag - Mittwoch / CHF 990,–
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Mittwoch - Freitag / CHF 990,–
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