
6 minute read
Innocentes et similaires!
Blanches, rondes, anodines et d’une méchanceté comparable, voilà comment sont les balles 2009. Mais elles sont aussi responsables d’une énorme concurrence entre les fabricants, parfois l’objet de procès et la cause d’une pure pollution. Mais sans elles on ne fait rien!
Voilà un article pour la frange de nos lecteurs qui ne connaissent pratiquement rien à propos des balles de golf. Les milliers «d’experts» devront trouver d’autres références; car cette fois nous n’allons pratiquement rien leur apprendre.
Advertisement
Pourtant il y a bien des nouveautés.
Lorsque l’on lit ce qui est écrit sur les boîtes de nos 15 balles testées, on constate que l’on est complètement perdu et on l’est toujours après la lecture! Voilà un exemple: «Un design durable produit de plus longs drives et une «jouabilité» encore plus longue».
Ou: «Un feeling et une maniabilité étendus pour les fers qui scorent». Enfin: «une coque incroyablement fine entoure un très gros noyau pour uen meilleure élasticité et une plus grande vitesse». Ben voyons! Un fabricant a fait encore plus fort: son modèle «Juice» est dans l’équivalent d’une boîte de médicament et livrée avec prescription!
Cela nous montre clairement ce que nous avions toujours supposé: les ingénieurs circulent dans l’usine à bord d’aspirateurs informatisés à quatre roues, réunissent les copeaux collectés lors de leurs expériences dans un atomiseur et laissent le mélange mys- térieux couler dans des moules ronds, qui vont produire des boules, lesquelles seront recouvertes d’une couche blanche d’une matière encore plus mystérieuse, avant de façonner des alvéoles.
La vérité vraie
Celui qui pense que tout cela est imaginé et inventé, que ce n’est pas digne de produits industrialisés de grande valeur, doit lire la suite. Car:
On peut vraiment lire sur les boîtes ce que nous avons mentionné. Par fois de manière plus intelligente, mais aussi plus stupide. Les ingénieurs avouent travailler selon des principes plutôt empiriques essayer et améliorer. Peutêtre y a-t-il réellement des substances de moindre valeur à l’intérieur de la balle? Celui qui s’amuse à couper en deux une balle de golf découvre une masse indéfinissable. Ce qui est certain, c’est qu’elle est composée de plastique, par conséquent de pétrole. Le reste est secret.
La coque blanche est en règle générale un mélange commercial, qui vient très souvent de chez Dupont (Surlyn par exemple, est une marque de ce célèbre fabricant). Ce sont les alvéoles ou dimples qui font voler la balle. On voit donc que tout est vrai dans cette histoire, même si elle paraît incroyable.

Mais quelle vérité?
Les balles de golf sont chères, mais ce n’est rien à comparer de celles que payait un golfeur il y a deux siècles, lorsqu’elles étaient encore faites à la main, avec une «enveloppe» en cuir remplie de plumes! Les balles étaient si chères à l’époque qu’il n’y avait que peu de personnes assez riches pour pratiquer le golf; et les artisans qui produisaient les balles bénéficiaient d’une grande considération. Aujourd’hui, en cherchant bien, on peut trouver une douzaine de balles neuves pour moins de 20 francs. Des balles rondes, blanches, avec des alvéoles sur la surface, qui pèsent au maximum 45,93 grammes et dont le diamètre est au minimum de 42,67 millimètres (soit 1,68 inch).


Mais est-ce que des balles si bon marché ont une valeur quelconque? Autrement dit: est-ce que l’on joue habituellement avec des balles trop chères? Présentée comme cela, la question a une réponse est évidente on joue mieux avec des balles chères. Car les professeurs répètent toujours à leurs élèves: «prends une bonne balle et tu joueras mieux»!
Mais est-ce que cela est prouvé? Estce que vous n’avez jamais bouclé une super partie avec une balle sans âge, usée, coupée et décolorée? La psychologie qui entoure la balle de golf est insidieuse et celui qui est superstitieux devrait plutôt concentrer sa superstition pour améliorer ses scores… Voilà donc cette traîtresse, placée sur son tee, qui regarde du coin de l’œil le joueur, puis l’obstacle d’eau et de nouveau le joueur, qui la menace maintenant avec son driver. Une balle qui finit par se moquer de lui et qui lui dit: tu vas me perdre! Et tu ne pourras plus jamais me faire survoler un obstacle d’eau pour atteindre le fairway. On peut littéralement entendre son discours! Ce bijou rond, qui, pour une douzaine d’unités, se trouve au sommet de la liste de prix, pas très loin des cent francs. N’avez-vous jamais, au dernier moment, remplacée cette Pro V1 neuve par une vieille Pinnacle? Allez, on est entre nous, soyez franc…
La prochaine génération
Il est évident que l’on ne peut pas jouer au golf si l’on n’accepte pas le risque de perdre une balle de temps à autre. Cela fait partie du jeu et il vaut mieux s’y habituer tout de suite. A la rédaction de Golf Suisse, nous avons décidé de consulter le marché suisse pour voir quelles nouveautés étaient susceptibles de se trouver déjà dans les buissons, les forêts ou les roughs des parcours nationaux!!
Il est impressionnant de constater à quel point ces nouveautés se ressemblent, même si l’on peut trouver des différences entre elles. Pas sur la distance qu’elles atteignent, car le règlement ne permet pas de commercialiser des balles «plus longues». Mais, par exemple, Tom, l’un des membres de l’équipe de test, a remarqué que toutes les balles ne rebondissaient pas à la même hauteur lorsqu’on les laissait tomber sur une surface dure. En outre, elles ne font pas toutes le même bruit et nous avons relevé que cela peut être un critère de choix.
Martin, un autre membre de l’équipe, a constaté depuis belle lurette que les alvéoles de Wilson confèrent à la balle une aérodynamique qui lui convient parfaitement. Même si il sait que toutes les balles volent à peu près à la même distance.
Les fabricants dépensent aussi beaucoup d’énergie dans l’emballage ou le «packeging» pour utiliser le jargon commercial. Les formes et les couleurs jouent un rôle indéniable; et là, c’est le marketing qui décide.


Si l’on considère toutes ces remarques, on voit qu’il y a d’infimes différences entre les 15 balles testées. Sans compter les préférences personnelles des golfeurs lors de l’achat: les logos, les caractères d’écriture, le choix du blanc. Car comme pour une voiture, il y a autant de «blancs» que de balles commercialisées précisons d’ailleurs que les balles sont peintes, car le blanc n’est pas la teinte naturelle du plastique.
Nous vous laissons, Chers lecteurs, vous faire votre propre idée sur la «next generation» de cette chose insignifiante, mais néanmoins vitale pour la pratique du golf. Mais rappelez-vous toujours que pour jouer au golf, il faut trois choses: un club, une balle et une excuse. Mais avec le choix qu’il y a sur le marché, on ne peut prendre pour excuse que notre balle est mauvaise…
■ Urs Bretscher
Pour les experts
Pour celui qui s’intéresse aux informations objectives – malgré ou à cause de l’ironie avec laquelle la rédaction a traité ce sujet –nous avons relevé les principaux messages diffusés par les fabricants sur les boîtes des 15 nouvelles balles.
• Callaway HX Hot: noyau réalisé dans un mélange de caoutchouc élastique. «Speed Layer» pour le manteau, une coque en ionomère avec des alvéoles en hexagone pour une moindre résistance à l’air.
• Callaway Warbird plus: le noyau est plus souple et plus rapide, avec une coque en ionomère avec des alvéoles en hexagone pour une moindre résistance à l’air.

• Callaway Big Bertha Diablo: un noyau réalisé dans un mélange de caoutchouc, qui améliore la vitesse de la balle pour une fourchette de vitesses de swing plus large; coque en ionomère avec des alvéoles en hexagone pour une moindre résistance à l’air.
• Taylor Made Burner TP: noyau «velocity», manteau HPF-1000, coque en iothane-56 avec 342 alvéoles.
• Taylor Made TP Black: noyau NdV4, manteau conçu pour la distance, coque uréthane.
• Taylor Made TP Red: noyau NdV4, manteau conçu pour la distance, second manteau pour un toucher doux et pour le contrôle du spin, coque en uréthane.
• Titleist Pro V1: un noyau plus gros et plus rapide, un manteau fin en ionomère, une coque en uréthane avec 392 dimples.

• Titleist Pro-V1x: un noyau plus tendre avec deux couches, un manteau en ionomère fin et une coque en uréthane avec 332 dimples.
• Srixon Z-Star: un noyau «Energetic Gradient Growth», un manteau élastique et une coque en uréthane de 0,02 inch d’épaisseur.
• Srixon Z-Star X: un noyau «Energetic Gradient Growth», un manteau élastique et une coque en uréthane de 0,02 inch d’épaisseur.
• Wislon Staff Dx2: un noyau en gomme de 50 de compression, une coque en ionomère PhD avec des alvéoles à fond plat.
• Wilson Staff Px3: un noyau en gomme de compression nulle, un manteau dur en polymère HPF, une coque en ionomère PhD avec des alvéoles à fond plat.
• Nike One Tour: noyau optimisé pour la vitesse, premier manteau pour le transfert de puissance, coque interne pour la sensation et le contrôle du spin, coque externe en uréthane pour une trajectoire longue et prévisible (sic!)
• Nike Juice: noyau plus souple pour les sensations et la distance, pour une frange plus large de types de swing, coque en ionomère avec 312 dimples pour une aérodynamique et une portée améliorées.
• Onoff VV247S: noyau extrêmement gros pour l’élasticité et une grande vitesse initiale, un manteau fin et une coque fine avec 330 alvéoles.