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Partie prenante!

Le public est en quelque sorte le sel de tout événement sportif; il en est en tout cas partie prenante. En venant en masse, les spectateurs témoignent de la grande valeur qu'ils accordent à la manifestation et par leur engagement émotionnel ils conditionnent l'ambiance qui y règne. Ces remarques s’appliquent aussi aux tournois de golf en général et – en raison de son spectaculaire décor alpin et de sa longue tradition – à celui de Crans tout particulièrement. Cela étant, ce sont les spectateurs eux-mêmes qui déterminent la manière dont ils entendent jouer leur rôle.

Le parcours Severiano Ballesteros vaut toujours le déplacement. Si l’habitué de l'Omega European Masters venait ici jouer en temps «normal», la scène lui paraîtrait irréelle: pas d'espace VIP, pas de tente pour les joueurs ou la presse, pas de tribune derrière le green du 18, nulle part des restrictions ou d’envahissantes installations TV, pas de public. On ne verrait que des golfeurs, aucun caddy. Une vision très dépouillée à laquelle, malgré l'imposant cirque de montagnes, il manquerait l'ambiance particulière que l'on connaît en ces lieux lors de l' Open ". Cette atmosphère si spéciale la potion magique de Crans on en conserve la trace dans sa tête, mais il est difficile de se la remémorer vraiment sans le décorum du tournoi. Il est donc grand temps d'aller la ressentir à nouveau. De très nombreux fans réagissent comme cela et ils ne manqueraient pour rien au monde cet évènement. Mais il y a aussi, heureusement, des nouveaux venus. Attiré par un golf spectaculaire, ils souhaitent s'en mettre plein les yeux. Le public, à Crans, fait partie du show, même si l’on n'y voit pas, comme dans certains stades, d'habits fantaisie ou de visages maquillés et qu'on y entend pas des chants enflammés. Les golfeurs se reconnaissent entre eux à leur habillement. Beaucoup d’entre eux portent une casquette rouge offerte par le sponsor principal, donnant ainsi l’impression d'une communauté initiatique.

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Connaisseur

L'habitué, le vrai connaisseur est là durant toute la durée du tournoi. Il table en particulier sur l'ambiance plus intime des deux premiers jours. Il y a moins de monde et cela lui permet de circuler plus à son aise, de voir en outre jouer du matin au soir car tous les participants sont encore en lice. Cela lui ouvre aussi un large champ d'observation en marge de la scène principale, dont quelques-unes, parfois, inoubliables. Ainsi, il y a quelques années, près d'un petit groupe d'arbres à la droite d'un bunker de fairway du 17, une balle toucha du bois. Quel mauvais coup ", pensa le spectateur in petto. Sa surprise fut grande en voyant arriver l'auteur de ce raté ": le charismatique Severiano Ballesteros lui-même lors de sa dernière apparition à Crans!

Le témoin solitaire avait déjà vu par hasard également le même joueur se perdre dans les arbres à gauche du bunker de fairway du 4. Il se tenait encore sur le haut du bunker du 1 lorsque Henrik Stenson envoya sa balle, du départ, dans le bunker du fairway voisin, le 2. De là, hors de la vue du public, un magistral coup de fer la propulsa sur le «bon» green: une chance d'eagle en revenant de nulle part! Le connaisseur se tenait aussi au départ du 6 lorsque soudain ploc! une balle arriva sur le green du 5, saluée par une clameur du public. Sergio Garcia, qui

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