
7 minute read
Un pionnier du golf public
En Suisse, Bubikon rime avec golf public. En fait, le propriétaire du terrain et du golf, Walter Künzi, s’affirme aujourd’hui encore comme l’un des chauds partisans d’un sport ouvert. Son club, qui a été admis à l’ASG en 1996, compte actuellement 560 membres, juniors inclus. Mais à Bubikon il n’y a aucun problème de cohabitation entre Golf club et golf public. En dix ans, le chef n’a rien perdu de son regard lucide sur les réalités.
Walter Künzi est de ceux qui parviennent à appréhender les évolutions futures; personne ne lui conteste ce don. En 15 ans de travail assidu et d’investissements habiles, il a fait de la ferme familiale de l’Oberland zurichois – située dans un hameau nommé Bubikon (prononcer «Bouebike») entre Rapperswil et Hinwil –une entreprise golfique florissante. Tout a commencé, en 1989, par le premier driving range public de Suisse. Cinq ans plus tard, une demande d’admission au sein de l’ASG était déposée. On a fait alors savoir à Walter Künzi que le règlement exigeait au moins neuf trous et de vrais greens alors qu’il n’en avait que six, flanqués d’une aire de gazon artificiel pour le putting. Deux années supplémentaires ont été nécessaires pour que les conditions soient remplies et que le «Golf Club Bubikon» soit admis. Il a été depuis rebaptisé «Swiss Golf Bubikon», non sans que cela suscite sur le moment quelques critiques.
Advertisement
Mais tout cela, c’est de l’histoire ancienne. A côté du club, qui a vu arriver beaucoup de nouveaux joueurs, Künzi a aussi poussé le golf public. Bien situé au centre d’une région fortement urbanisée, il a bénéficié d’emblée d’une fréquentation très ap- préciable et de nombreux débutants qui y ont été accueillis sont devenus depuis d’honnêtes joueurs. «Mon idée a toujours été d’offrir à tout le monde la possibilité de pratiquer le golf. Ce sport doit être accessible à tous», souligne Walter Künzi. Cela est resté sa devise jusqu’à aujourd’hui. Il a longtemps été considéré comme un concurrent des golfs privés zurichois. Les animosités du début se sont cependant dissipées, grâce surtout à un effet bien connu qui a commencé à se manifester aussi à Bubikon. De la quarantaine de démissionnaires qu’on enregistre ici bon an mal an, tous n’arrêtent pas le golf. La plupart partent pour s’affilier à un club de 18 trous! Les voisins du Swiss Golf Bubikon s’appellent Hittnau, Schönenberg, Zumikon, Breitenloo, Rheinblick.
«Je fabrique des golfeurs. Pour beaucoup de ceux qui commencent, nous sommes une station intermédiaire. Ils veulent d’abord apprendre à connaître le jeu, voir si cela leur plait. Chez nous, le risque financier qu’ils prennent en entrant, à savoir 5000 francs, est limité». Comme le montrent les chiffres (on les connaît aussi par la Migros et ses installations de Holzhäusern et par l’ASGI), bien des gens prennent plaisir au golf et ils passent, après quelques années, d’un golf public avantageux à un club privé plus cher. Künzi reste, lui, à Bubikon, où il met tout en œuvre pour que son offre soit la meilleure possible et corresponde à la demande du marché.
La relève d’abord
Au Swiss Golf Bubikon, l’effort de formation est lui aussi impressionnant. On y compte six pros qui s’efforcent de donner aux intéressés accès au parcours aussi rapidement que possible. «Une formation de base est importante et nécessaire. Mais le jeu, on ne l’apprend vraiment que sur le terrain». Cela n’empêche pas que l’on travaille assidûment sur les aires d’entraînement. Et tant le practice que les moyens techniques auxiliaires sont toujours maintenus à un niveau correspondant aux dernières exigences. Le driving range comporte, par exemple, une série de greens qui constituent autant de buts parfaits, grâce à un drapeau, des bunkers et une bordure herbeuse visible de loin. «Ainsi, où que l’on se trouve sur la ligne de frappe, aménagée en demi-cercle, on a à disposition des greens situés à des distances différentes», commente le chef de cette installation modèle. Ce qui est particulièrement remarquable à Bubikon, c’est tout ce qui se fait en faveur de la relève. Celui qui consulte les listes de résultats de n’importe quel tournoi juniors, Girls ou Boys, tombe presque toujours sur le nom de ce club. La promotion de la relève s’entend, ici, jusqu’à la prestation du joueur scratch. «La jeunesse, c’est l’avenir; pas seulement dans le golf, mais à Bubikon aussi!»
En vertu de cet adage, Walter Künzi dispose d’une équipe de formateurs de première classe. Le chef de l’école de golf, Gian-Pietro Duo, et ses pros se partagent la direction de l’entraînement des juniors qui a lieu quatre fois par semaine.
Actuellement, une soixantaine de garçons et de filles sont membres du club (il en coûte 500 francs par an avec plein droit de jeu et carte de l’ASG). Il faut y ajouter une cinquantaine de débutants qui suivent les entraînements sans être encore membres.
Les pros sont très motivés et le mérite en revient aussi à Walter Künzi. «Je ne veux pas d’un entraînement junior qui dégénère en garderie d’enfants, comme on le voit dans certains clubs. Je paie très bien mes pros pour ça, ils doivent donc s’engager totalement pour les kids!»
Aux côtés de Künzi, Dorian Huber, le capitaine junior, est aussi un personnage important. C’est lui-même un excellent joueur et ses enfants Rebecca et Alexandre sont deux des piliers de ses équipes. Les Boys de Bubikon ont été champions suisses en 2005 (team: Gian-Andrin Derungs, Ken Benz, Alexandre Huber et Tim Pfister). Les Girls n’ont pas été en reste puisqu’elles ont remporté, elles, aussi le titre national (team: Rebecca Huber, Tilla et Tessy Trösch). Elle ont battu, à Sion, l’équipe locale avec Fanny Vuignier et les sœur Rey ainsi que Küssnacht avec Fabia Rothenfluh et les sœurs Dorigo. Gian-Andrin Derungs est depuis parti de Bubi- kon pour Hittnau. Il y est déjà devenu vainqueur de l’inter club avec l’équipe A1!
Visions d’avenir?
Telles sont les impressionnantes prestations de ce club encore jeune et qui n’a pas de parcours de 18 trous. La question de l’avenir à long terme se pose bien sûr. «Chez moi, c’est toujours la qualité qui sera la première priorité. Je m’oriente d’après les besoins des clients», déclare Künzi lorsqu’on lui demande quelles sont ses visions d’avenir. «Naturellement, je rêve d’un 18 trous. D’un autre côté, nous avons ici à Bubikon une ambiance particulière que je ne voudrais pas perdre. Je sais que beaucoup de mes clients apprécient au plus haut point ce neuf trous agréable à jouer!»
Le Swiss Golf Bubikon, c’est donc un phénomène particulier sur la scène golfique helvétique. Walter Künzi en est l’artisan, l’homme dont la philosophie s’est avérée judicieuse. Il a toujours de nouvelles idées et de nouveaux plans dans la tête. Celui qui n’est pas revenu ici depuis un certain temps sera tout étonné de trouver un restaurant plus grand (au même niveau que l’atelier du greenkeeper) comme l’est également le pro-shop. Les promesses de Künzi ne sont pas des paroles en l’air…!

Bretscher
Clément l’emporte sur Casellini
La possibilité de participer au Championnat suisse de match play des professionnels dépend du classement à l’Ordre du Mérite, donc de la «liste des gains» de la Swiss PGA. Cette compétition a eu lieu en août sur le parcours du GC Limpachtal. Julien Clément n’a laissé aucune chance à son adversaire en finale, malgré une bataille pleine de suspense.
Outre le titre de Champion suisse et une dotation attractive en espèces sonnantes et trébuchantes, la dernière place à disposition de la Swiss PGA pour l’Omega European Masters était également en jeu. Julien Clément et Franco Casellini se sont livrés à un duel longtemps équilibré, par un vent d’ouest souvent fort. Clément a pris à plusieurs reprises le commandement, deux fois avec deux trous d’avance, mais il ne parvenait pas à creuser vraiment l’écart. Après 14 trous, les deux joueurs étaient à égalité. Un chip malheureux de Casellini au 15e trou permettait à Clément de reprendre la tête. Et avec un birdie au 17, le Genevois assurait définitivement sa victoire, la première dans un tournoi depuis le Zurich Open de 2003. Il empochait ainsi 6400 francs de prix et un ticket pour Crans-Montana. Raphaël de Sousa s’est assuré la troisième place en battant Jérôme Rappard 7 et 6 . Ce jeune talent de 23 ans, battu en finale par Jann Schmid l’an dernier, a retrouvé à Aetingen confiance en lui. C’est de bon augure pour les futurs tournois du Challenge Tour. De Sousa n’a pas réussi à passer un seul cut en quatorze tournois cette saison. Il a cependant prouvé qu’il était sur une pente ascendante en l’emportant sur Alexandre Chopard (Neuchâtel) et l’excellent Robert Wiederkehr (Unterengstringen) et en échouant de peu en demi-finale contre Julien Clément.




Malheureusement, le tenant du titre, Jann Schmid, n’a eu pratiquement aucune chance d’être dans la course. Ses performances ont connu l’effet
Match play Swiss PGA Ernst & Young
Prize money 40000 francs
Finale
Julien Clément (Bonmont) bat
Franco Caselini (Domat/Ems) 2 & 1
Troisième place
Raphaël de Sousa (Genève) bat
Jérôme Rappard 7 & 6
Demi-finales
Julien Clément bat Raphaël de Sousa 1 up
Franco Casellini bat Jérôme Rappard au 23e trou.
Quarts de finale
Julien Clément bat
Paul Dougan (Zurich-Zumikon) 5 & 4
Raphaël de Sousa bat
Jean-Luc Burnier (Montreux) 2 up
Franco Casellini bat
Franco Li Puma (Bubikon) 4 & 3
Jérôme Rappard bat
David Clarke (La Largue) au 19e trou dévastateur d’une infection virale, de telle sorte qu’il a été sorti au premier tour déjà…pour prendre au plus vite le chemin d’un cabinet médical. En raison de l’engagement des trois meilleures proettes sur le Ladies European Tour et faute de participantes en nombre suffisant, la Swiss PGA avait décidé de supprimer le championnat de match play féminin cette année.
Le tournoi aura également lieu l’an prochain à l’initiative du GC Limpachtal. Cet engagement durable pour le sport de haut niveau est considéré ici comme une très bonne opportunité de faire connaître et apprécier ce parcours situé entre Berne et Soleure. Outre sa situation centrale, il se prête également au mieux à un tournoi de ce genre. Il faut saluer comme il convient l’attitude positive de ses dirigeants!