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Un Gallois en Valais
Le vainqueur de l’édition 2006 de l’Omega European Masters s’appelle Bradley Dredge. L’athlétique Gallois – un golfeur qui provient du sud du Pays de Galles – a réalisé un dernier tour presque parfait pour s’imposer une seconde fois sur le PGA European Tour. Mais c’est avec la manière qu’il a gagné, puisque ses plus proches poursuivants, Marcel Siem et Francesco Molinari se sont retrouvés à huit longueurs!

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Peu connu en Suisse jusqu’à cette édition, Bradley Dredge est – ou était? –ce que l’on peut appeler un joueur solide, au palmarès en devenir, mais sans véritable renommée. Ses précédentes saisons s’étaient soldées par des positions flatteuses (notamment 16ème de l’Ordre du Mérite 2005), mais un cruel manque de réussite au moment de conclure, puisqu’il n’affichait qu’un titre (Open de Madère 2003) à son compteur. En grattant un peu, on pouvait quand même relever une victoire à la Coupe du Monde de golf par nations en 2005, en compagnie du costaud Stefen Dodd. Joueur au swing moderne, au physique d’athlète, au petit jeu délicat et au putting sûr, le Gallois manquait cruellement de confiance avant d’entamer cette semaine valaisanne. C’est du moins ce qu’il confiait à Jacques
Houriet lors du Credit Suisse Gold Pro-Am, 24 heures avant d’entamer les hostilités! «En fait, je peux affirmer que Bradley a mal joué le ProAm, sans qu’il ne m’en tienne rigueur», soulignait notre rédacteur!
«Car c’est un garçon qui n’est pas prétentieux et qui sait se remettre en question. Il s’est d’ailleurs souvent excusé auprès de nous les amateurs, ne manquant jamais de nous encourager et de nous aider quand il le pouvait. C’est un partenaire absolument idéal, souriant, convivial, qui m’a beaucoup parlé du sud du pays de Galles dont il est originaire. La coïncidence est amusante, puisque c’est là que nous partons jouer avec quelques amis dans deux semaines!»
Comment le Gallois a-t-il pu transformer son jeu en une journée?
«Après 9 trous, son coach mental,
C’est bien entendu le dimanche que Dredge a fait la différence, avec une entrée en matière tonitruante: trois birdies sur les trois premiers trous, un quatrième plus loin pour boucler l’aller en 32. Un bel ouvrage, qu’il a peaufiné au retour, même si un bogey a brisé la perfection. Mais en se tenant éloigné du rough, des obstacles et en s’appuyant sur un putting solide, il a ajouté la manière à l’efficacité. Même lors de la remise des prix, il a continué d’afficher une décontraction certainement bien loin de la réalité!
Tournoi particulier
Cette année, l’Omega European Masters s’est déroulé en l’absence de grands noms, exceptés ceux de Michelle Wie et Sergio Garcia. Le tenant

De la joie partout et à tous les instants: d’abord lors de la remise des prix, lorsque Gaston Barras a remis le trophée au vainqueur. Ensuite lorsque ce même Gaston (page de droite) a appris de Sandra Caviezel (Head Sports Sponsorship) que le Credit Suisse prolongeait son contrat jusqu’en 2010. Et enfin pour les caddies, dont le sac est pourtnat toujours aussi lourd!
John Pates, qui travaille aussi avec Darren Clarke, est venu nous rejoindre», poursuit Jacques Houriet. «Ils se sont concentrés sur des points de détail et on a senti rapidement que le swing de Bradley devenait plus régulier. Les derniers trous, il frappait vraiment mieux dans la balle, comme s’il était débloqué, libéré. John Pates m’a d’ailleurs confié que Bradley était proche du but. Il ne croyait certainement pas si bien dire…» du titre portait en fait le succès de cette édition sur ses seules épaules, une fois que Michelle Wie eut manqué le cut. Et pourtant, malgré cette faiblesse du plateau, le record d’affluence a été battu puisque le nombre de spectateurs a pour la première fois dépassé la barre des 50'000. Merci Michelle, merci la météo, merci la magnifique station de Crans-Montana et surtout merci les organisateurs avec votre beau tournoi…
Car c’est bien l’Open qui attire ce public. Véritable phénomène, cette compétition est conçue autour d’un endroit magique, mélange de luxe, de beauté alpestre, de destination mondaine, d’accessibilité, de confort et de convivialité. Tout le monde sait en Suisse qu’il existe un tournoi de golf sur le Haut Plateau. C’est une véritable notoriété qui a été créée en 60 éditions. Certes, tous les habitants de la station jouent au golf, sur un parcours quasiment au «centre ville», mais cette particularité ne justifie pas le fait que des milliers de Suisses «montent» à Crans-Montana. L’excursion en Valais est presque devenue un pèlerinage! Et lorsque l’on a un lien ne serait-ce que ténu avec le golf, il convient de se montrer dans la station.
Les sponsors l’ont d’ailleurs bien compris: Omega et le Credit Suisse ont signé jusqu’en 2010. L’avenir de «notre» tournoi est donc assuré pour quelques années et c’est avec plaisir que l’on notera déjà les dates de la prochaine édition: du 6 au 9 septembre 2007. Tout le monde sera à nouveau présent – sauf les stars du circuit? – et notamment Monsieur Bradley Dredge, qui compte bien défendre son titre, comme il l’a annoncé lors de la conférence de presse. Difficile en revanche d’être très positif sur les résultats des dix Suisses qui étaient qualifiés. Celui qui a eu le plus de mérite a 18 ans à peine, mesure moins d’un mètre septante et est membre d’un golf de 9 trous (Bubikon): mais Ken Benz se fiche des apparences et des à priori, comme ses résultats l’ont prouvé. Il paraît loin le temps où des Suisses plaçaient leur nom sur le leaderboard…

■ De Crans-Montana: Urs Bretscher, Jacques Houriet, Martin Schnöller

Brett Rumford: d’un extrême à l’autre
L’Australien Brett Rumford a été mentionné à la distribution des prix, malgré son 44ème rang final. Il faut dire qu’au troisième tour, il a réalisé la meilleure carte du tournoi avec un 64 de belle facture. Il se trouvait cependant à quatre coups du record établi pendant l’Open en 1971 par Baldovino Dassu et en 1992 par Jamie Spence. Cela permettait à Rumford de remonter au 5ème rang et de jouer dans l’antépénultième groupe le dimanche. Mais c’est une partie très différente qui l’attendait, avec notamment un 10 au 14 et une carte de 79, soit le plus mauvais résultat des joueurs ayant franchi le cut. Un 5ème rang aurait rapporté 84'000 euros. Sa 44ème place ne lui a valu que 10'800 euros…
Concurrence à Singapour
La même semaine que l’Omega European Masters se déroulait le Barclays Singapore Open. Epreuve de l’Asian Tour. Une rude concurrence pour la Suisse, au vu des noms prestigieux qui s’affichaient au programme du tournoi asiatique. C’est en play-off que l’Australien Adam Scott (résident de Crans-Montana …) s’est imposé face à Ernie Els (ambassadeur d’Omega et vainqueur de l’Open en 2004…) pour un chèque de 475'000 dollars. Dans le champ de joueurs que l’on rencontre souvent sur le circuit européen, on relevait les noms de Lee Westwood, Angel Cabrera, Charl Scwarzel, Nick O’Hern et Michael Campbell, qui ont tous déjà joué à Crans, à l’exception de O’Hern. Parmi ceux qui ont manqué le cut, on trouve Martin Rominger, Paul McGinley ou Barry Lane.
