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Bon à savoir!

Quels sont les drivers que l’on peut utiliser et dans quels tour nois? Et quels sont les drivers qui sont «interdits»? Les réponses à ces questions étaient quelque peu floues; elles ont fait l’objet d’articles contradictoires dans des magazines et il est réjouissant que les autorités mondiales des Règles aient publié dernièrement une mise au point. Il est notamment important que le «recreational golfer», comme on appelle les golfeurs de club à St. Andrews, ne soient ni embarrassés, ni avantagés ou désavantagés.

Pour que toute la problématique soit bien compréhensible, il est utile de présenter un court résumé de l’histoire du driver et de l’effet trampoline. Tout a commencé avec le premier Big Bertha du défunt Ely Callaway; à l’époque des drivers en bois et des premiers drivers en métal qui se ressemblaient tous et qui n’apportaient aucun progrès significatif, ce Californien inventif avait lancé un modèle qui permettait de «bombarder» le fairway, grâce à une tête de club surdimensionnée. Des innovations dans le domaine métallurgique ont permis ce développement, qui, depuis, a été adopté par l’ensemble des fabricants.

Soudain, les drivers sont devenus extrêmement populaires. Les têtes de club se sont mises à grossir démesurément, jusqu’à ce que l’USGA impose, il y a trois ans, un volume maximal de 460 centimètre cube (les drivers en bois se limitaient à l’époque à un volume de 190 cc). Les faces de club de plus en plus fines, en acier ou plutôt en titane, sont devenues de plus en plus sophistiquées et difficiles à usiner; des alliages ont été expérimentés et ont permis de découvrir qu’une certaine élasticité produisait un décollage «actif» de la balle.

L’effet trampoline était né et était immédiatement mis à profit par un marketing agressif.

Bien entendu, les effets de ce principe ont été largement exagérés. En 2001, Taylor Made a publié une étude qui démontrait qu’une balle frappée précisément avec une vitesse de tête de club égale à 100 miles/heure, avec une surface appropriée, permettait d’augmenter la portée de 4 yards par rapport à un club à la surface conventionnelle. Cette révélation est toujours valable à l’heure actuelle.

Bien que le gain en distance n’était vraiment pas significatif, outre les stratèges du marketing, les spécialistes de la technologie de l’USGA, sous la direction de l’expert Frank Thomas, ont étudié le phénomène. Le «Coefficient of Restitution», ou COR, était défini et on bricolait un appareil pour le mesurer. Il s’agissait alors de fixer le club sur un étau et de propulser, avec une sorte de canon, une balle sur la face, à une vitesse déterminée, et de mesurer en pourcen- tage la vitesse de restitution. Si cette valeur dépassait 86% - autrement dit 0,86 – le driver était considéré comme illégal. Une valeur théorique de 100% aurait signifié que la balle rebondissait à la même vitesse qu’en frappant la face du club.

Du COR au CT

Le gros inconvénient de ce système était son incapacité à être transportable, donc à pouvoir effectuer des mesures sur les clubs utilisés par les pros en tournoi et qui sont souvent des prototypes fournis par les nombreux fabricants. Le service de recherches et développement du R&A et de l’USGA sont alors passés du COR au CT – le «Characteristic Time» - il y a deux ans. C’est une mesure de temps dont il s’agit: c’est le temps pendant lequel un pendule spécifique reste en contact avec la face du club. On fixe le club et on laisse tomber le pendule sur la face, en déterminant le temps précis entre le début du contact et le rebond. Si ce temps est supérieur à 257 microsecondes, alors le driver est «hot», non conforme aux exigences des autorités, donc illégal. C’est la situation actuelle. L’avantage: le système de mesure est mobile et peut calibrer tous les clubs existants.

Le R&A (Royal and Ancient Golf Club of St. Andrews), qui contrôle les Règles pour tous les pays à l’exception des USA, du Mexique et du Canada, a adopté ce principe juridique.

Publication de la liste des drivers

Le R&A a publié dernièrement et pour la première fois la liste des drivers conformes, en coordination avec l’USGA. Tous les clubs de cette liste respectent aujourd’hui déjà la Règle qui sera instaurée au 1er janvier 2008. De nombreux fabricants ont vendu ces dernières années des drivers qui disposent d’un CT illégal: ces clubs seront encore tolérés pendant la phase transitoire. Mais pas dans toutes les compétitions. Les pros et les «highly skilled amateurs» doivent aujourd’hui déjà adopter un matériel conforme. En Suisse, dans tous les tournois de la Swiss PGA et de l’ASG, le principe connu sous le nom de «Conforming Drivers – ASG Policy» (visible sur le site de l’association) est entré en vigueur. On peut également consulter sur le site quels drivers sont autorisés pour quels tournois. Dans les tournois de clubs, jusqu’à fin 2007, aucune restriction n’est en vigueur et l’on peut donc encore utiliser des clubs illégaux.

La liste actuelle publiée sur le site www.randa.org a été réalisée en collaboration avec les associations, les circuits et les fabricants. Elle comprend 177 pages et pas moins de 1700 clubs; tous les drivers produits avant 1999 sont à priori considérés comme conformes et n’ont pas été mentionnés.

La liste est actualisée chaque semaine par le R&A et l’USGA. En parallèle, le R&A publie une liste de drivers qui ne seront plus tolérés en compétition à partir de 2008.

Dès le 1er janvier 2006, tous les organisateurs de championnats du calendrier officiel ASG – à l’exception des Championnats Suisses Interclubs Séries B, Dames Seniors et Seniorsdevront prendre en considération un passage des «Conditions of play» et contrôler que les drivers utilisés figurent bien sur la «List of Conforming Driver Heads» du R&A. Il est donc prudent de connaître ces conditions avant de s’inscrire à l’un de ces tournois!

En outre, les efforts consentis pour que les coups de départ ne deviennent pas toujours plus longs ne devraient pas concerner uniquement les drivers, mais également les balles. Car c’est bien la combinaison spécifique d’un club et d’une balle qui permet d’atteindre des distances extrêmes. Les propositions de règlements pour limiter les performances des balles ne manquent pas; on peut donc s’attendre, dans un futur assez proche, à recevoir de nouvelles informations sur ce sujet passionnant.

Le texte de la publication du R&A peut être lu dans sa version complète sur le site de l’ASG (www.asg.ch), tout comme les dispositions pour les compétitions suisses.

■ Urs Bretscher

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