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Quelques similitudes...

A une semaine d’intervalle, le circuit américain et le circuit européen ont bouclé leur saison 2005. Le suspense n’était pas grand pour le Volvo Masters et le Tour Championship, puisque le titre à l’Ordre du Mérite ne semblait plus pouvoir échapper à Colin Montgomerie et qu’il était déjà attribué à Tiger Woods. Pas étonnant dans ces conditions que l’on ait assisté à la victoire de deux «seconds couteaux», avec Paul McGinley sur les magnifiques greens de Valderrama et Bart Bryant sur le mythique parcours d’East Lake à Atlanta. Deux vainqueurs sympathiques certes, mais qui n’ont pas fait d’ombre aux sacres de Monty et Tiger. Ces deux pros ont en commun leur talent exceptionnel, leur force mentale et leur farouche volonté de garder la main mise sur leur circuit respectif. Montgomerie a mis un terme à six ans de blessures physiques et morales, d’hésitations et de perte de motivation pour finalement remporter une 8ème fois le Harry Vardon Trophy qui récompense le meilleur joueur européen. Un exploit dont on mesure mal aujourd’hui la valeur, mais que les prochaines décennies se chargeront de glorifier. Pour Woods, c’est une revanche formidable sur les esprits chagrins qui le disaient fini, qui le souhaitaient même. Qui aurait pensé en effet que ce futur trentenaire – le 30 décembre - retrouverait sa suprématie en 2005? Certainement pas Vijay Singh… Et pourtant, après avoir perdu sa place de No1 mondial pendant quelques semaines, après avoir manqué deux cuts alors qu’il les avait tous passés depuis 1997, après avoir visité les roughs les plus profonds et les plus éloignés, la perle noire a bouclé sa meilleure saison depuis la fabuleuse année 2000. Six victoires sur le circuit américain, et deux tournois majeurs de plus – US Masters et British Open - pour un compteur qui en affiche désormais 10. Son plus mauvais résultat dans les tournois du Grand Chelem 2005 étant une 4ème place à l’US PGA Championship. Phé-nomé-nal!

Une année 2005 pleine d’émotions et de panache, mais qui n’a pas révélé non plus de nouvelles stars. Michael Campbell a remporté l’US Open, mais son talent n’avait jamais été mis en doute, au contraire de sa constance. Phil Mickelson a définitivement rejoint le cercle des très grands en s’imposant avec la manière à l’US PGA Championship. Mais où sont les Sergio Garcia, Adam Scott, Luke Donald et autre Ben Crane? Chez les moins de 30 ans, qui postule pour succéder aux ténors bien installés dans le top 5 du classement mondial? On ne boudera pas notre plaisir de voir des joueurs expérimentés résister formidablement au poids des années, mais on apprécierait aussi de découvrir un jeune impertinent susceptible de titiller les patrons! Dans cet ordre d’idée, notre coup de cœur 2005 est un Américain de 22 ans, dont l’histoire mériterait un film un peu mélo. Considéré comme un produit de marketing par son père qui l’entraînait d’une manière toute militaire, le jeune Sean avait dû signer un contrat qui l’obligeait à verser une grosse part de ses futurs gains à ce géniteur paranoïaque. Libéré du joug paternel par un beau-père formidable, il s’est qualifié sur l’US Tour, avant de remporter une première victoire qui en appelle d’autres. Un swing de manuel, un physique de jeune premier, un mental forgé dans la douleur, la liste des qualités sportives et humaines de Sean O’Hair semble tout droit sortie des studios de Hollywood. On découvre à peine le personnage et l’on se réjouit de lire le scénario. En 2006 déjà?

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■ Jacques Houriet

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