
Construire et vivre sans obstacles
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Pour les athlètes de haut niveau, les Jeux
Paralympiques constituent l’aboutissement d’années d’efforts. Ils peuvent aussi marquer le point de départ d’une carrière pour toute une génération de jeunes talents ou de sportifs amateurs et sportives amatrices qui souhaitent se lancer dans la compétition.
«Rayonnement paralympique»
Sport suisse en fauteuil roulant se charge d’encadrer ce cheminement sportif, également appelé parcours d’athlète, une tâche que nous assumons avec beaucoup de passion! Chaque personne en fauteuil roulant doit avoir la possibilité de suivre cette voie dans le sport de haut niveau ou de loisir, quel que soit son handicap physique.
Le parcours commence dès l’atterrissage de l’hélicoptère sur le toit du CSP, ou dès le premier Kids Camp de Sport suisse en fauteuil roulant, et atteint son apogée aux Jeux Paralympiques ou au tournoi de basket-ball d’un club en fauteuil roulant. Pour être motivant, ce chemin comportera des objectifs intermédiaires
stimulants, tels qu’une compétition internationale de l’envergure de la grande rencontre d’athlétisme ParAthletics à Nottwil. Les manifestations destinées à la relève ainsi que les offres de sport pour tous sont aussi des éléments importants qui encouragent les sportif·ve·s et leur font vivre de belles expériences, dont l’effet positif se répercute largement dans d’autres domaines de la vie.
Profitons du rayonnement des Jeux Paralympiques pour ouvrir la voie du sport à toutes les personnes en fauteuil roulant. Nous favoriserons ainsi des solutions intégratives, voire inclusives, et motiverons tout le monde pour que le sport et l’activité physique fassent partie d’un heureux parcours de vie.
Salutations sportives
Peter Läuppi
Chef de mission Paris 2024
La nouvelle technologie de lubrification HydraBalance™ pour plus de sécurité1 et de naturel2 lors du sondage.
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*Lancement en 2024 sur les sondes VaPro™ (40 cm et 20 cm) et VaPro™ F-style en emballage long.
1. Hollister Clinical Study, CLR-00847, 2021
2. Données Hollister, TR-00643, 2023
Hollister, le logo Hollister ainsi que HydraBalance, Infyna Chic et VaPro sont des marques déposées de Hollister Incorporated. © 2024 Hollister Incorporated.
Édition
Association suisse des paraplégiques Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil Tél. 041 939 54 00, e-mail spv@spv.ch www.spv.ch
Rédactrice en cheffe
Evelyn Schmid
Rédaction
Laurent Prince, Nadja Venetz, Felix Schärer, Michael Bütikofer, Daniela Vozza, Peter Läuppi, Peter Birrer, Tina Achermann
Traduction
Sonia Bretteville, Elvire De Tomi
Coordination, graphisme, annonces Andrea Di Bilio-Waldispühl, Tina Achermann
Photos ASP, FSP, Adobe Stock, Jonas Gerber, Julien Humbert-Droz, Jonathan Liechti, Susi Heutschi, Urs Balmer, Tobias Lackner, Joel Jung, Patrick Oberlin, Jasmine Hodel, Olivia Zaugg, Team Urs Sigg, Chris Casas, Ships N’Wheels, LOC Zurich 2024, Dominique Meienberg/Pro Infirmis, Gabriel Monnet, Urs Lindt, CFRGE
Impression
Brunner Medien AG, www.bag.ch
Dernier délai de rédaction du prochain numéro:
Édition hiver 2024: close Édition printemps 2025: 1.12.2024
Tirage
8100 exemplaires en allemand 4250 exemplaires en français
Nous utilisons une écriture inclusive, mais devons parfois adopter la forme féminine ou masculine sans discrimination de genre, afin d’alléger le texte.
Les articles publiés sont protégés par le droit d’auteur. Toute reproduction nécessite l’accord explicite de la rédaction. L’opinion des auteurs externes ne reflète pas toujours celle de la rédaction. La rédaction n’est pas tenue de publier les articles non sollicités.
AVANCER ACTUALITÉS 6
SUR LE LAC
Pêche, SUP et kayak 8
POLITIQUE
Nous ne lâcherons rien! 9
INITIATIVE POUR L’INCLUSION
Objectif atteint 10
ÉCLAIRAGE
Créer des rencontres 11
CONSEILS VIE DE PRÉCIEUX CONTACTS
Plein d’audace et d’entrain 12
AVS/AI
Éviter les réductions de rentes 15
CONSEILS JURIDIQUES
ASSURANCE-ACCIDENTS
Financement des soins à domicile 16
Un bijou à l’orée de la forêt
Marcel Hug
L’athlète Marcel Hug tient désormais un blog où il partage son univers avec ses fans jusqu’aux Jeux Paralympiques.
Sur le blog «Beyond the Silver Bullet», la star du sport se livre durant les semaines précédant les JP de Paris. «Ce sont des réflexions et des expériences qui me concernent personnellement, dans le sport et dans la vie en tant que personne avec un handicap physique», explique Marcel Hug.
«Beyond the Silver Bullet» en allemand et en anglais
DMGP
Colloque
Du 6 au 8 juin 2024, Weimar a accueilli le congrès annuel de la Société médicale germanophone de paraplégiologie (DMGP).
Sous le thème «Paralysie médullaire – exigence – réalité – chance», des spécialistes des pays germanophones ont discuté des innovations, des possibilités thérapeutiques et des défis.
L’échange interprofessionnel, auquel a également participé l’équipe du département Conseils vie de l’Association suisse des paraplégiques, entend améliorer la prise en charge des paralysé·e·s médullaires au-delà des frontières nationales.
Le 25 avril 2024, le premier «Forum juridique» de l’Association suisse des paraplégiques s’est tenu à Nottwil.
Cette première édition a suscité un vif intérêt. 85 personnes ont suivi les explications des avocates et avocats de l’ASP sur les prestations des assurances sociales. Le «Forum juridique» sera reconduit en 2025, le 8 mai, avec pour thème principal la «Loi sur l’égalité des personnes handicapées». Les détails concernant l’inscription seront communiqués en temps voulu.
Certains cantons réduisent les primes d’assurance-maladie sans que les assuré·e·s aient à effectuer la moindre demande.
Dans d’autres cantons, les assuré·e·s doivent déposer une demande de réduction des primes. Cette dernière doit être remise à l’autorité cantonale compétente. Les délais varient d’un canton à l’autre. Renseignez-vous auprès de votre office compétent.
L’Hôtel et Centre de conférences Sempachersee se transforme en GameHotel du 2 au 3 novembre 2024.
Cette édition du GameHotel sera particulièrement consacrée aux thèmes de l’accessibilité dans les jeux vidéo et de l’inclusion, qui seront au cœur de toutes les activités et offres proposées pendant la manifestation. L’accessibilité signifie que tout le monde, quel que soit le handicap physique, peut avoir accès aux jeux et en profiter. Cela implique notamment l’adaptation des commandes de jeu, l’introduction de la commande vocale et la mise à disposition d’un feedback visuel et sonore.
Le GameHotel s’engage activement à créer une communauté inclusive qui célébrera la diversité. Des ateliers et des conférences dédiés offriront un aperçu profond et des conseils pratiques sur la manière dont les concepteurs de jeux et le monde du gaming peuvent devenir plus inclusifs.
Services cantonaux pour la réduction des primes
Programme et billets hotelsempachersee.ch/ events/gamehotel
JOURNÉES D’ACTION SUR LES DROITS DES HANDICAPÉ E S
Le 13 juin 2024, une session inclusive a eu lieu au Grand Conseil de Neuchâtel. Des questions portant sur la participation politique y ont été abordées.
30 personnes en situation de handicap et 30 député·e·s actuellement en fonction ont discuté et adopté des pétitions demandant des mesures concrètes pour garantir l’égalité dans l’accès aux droits politiques. Emmanuelle Domon Beuret, représentante des intérêts construire sans obstacles de l’ASP, a également pris part aux débats et
a souligné l’importance d’une construction sans obstacles. Malheureusement, l’accessibilité aux bâtiments à usage politique n’est pas encore atteinte. Des efforts doivent encore être fournis par les partis politiques, les communes et les cantons pour une participation égalitaire.
La session s’est déroulée dans le cadre des Journées nationales d’action pour les droits des personnes handicapées. Du 15 mai au 15 juin, des actions ont sensibilisé le public à l’inclusion dans tout le pays.
INCLUSION HANDICAP
Lors de l’assemblée des délégué·e·s de la mi-juin, les délégué·e·s d’Inclusion Handicap ont adopté une résolution sur la révision de la loi sur l’égalité des personnes handicapées (LHand).
Le projet de révision partielle de la LHand du Conseil fédéral, attendu avec beaucoup d’espoir en 2023, a provoqué une certaine désillusion parmi les associations de personnes handicapées. Les délégué·e·s d’Inclusion Handicap demandent à présent, par le biais d’une résolution, une protection claire et complète contre la discrimination
et plus de mesures systémiques pour une égalité effective des personnes handicapées, au-delà de la protection contre la discrimination dans les cas individuels. En outre, la résolution s’oppose à une nouvelle restriction du droit de recours des associations.
Par ailleurs, l’assemblée des délégué·e·s a élu le conseiller national Islam Alijaj (PS/ ZH) et Sabina Schwyter-Küffer (Procap) au comité de l’organisation faîtière et a adopté un plan d’action interne pour la mise en œuvre de la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées.
FSP
Prolongation du contrat
Swiss Paralympic et la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) prolongent leur contrat de partenariat jusqu’à fin 2027.
La FSP est en effet le sponsor principal de Swiss Paralympic depuis 25 ans. En prolongeant ce contrat, la fondation souligne son engagement en faveur du parasport de compétition.
En 2023, 210 personnes ont séjourné au Centre suisse des paraplégiques pour une première rééducation à Nottwil (année précédente: 193).
Parmi les nouveaux patients et nouvelles patientes admis·es en 2023 et devenu·e·s paralysé·e·s médullaires suite à un accident, les chutes ont été la cause la plus fréquente (35 %), suivies des accidents de sport (33%) et des accidents de la circulation (27%). Au total, 1569 patientes et patients ont été hospitalisé·e·s.
Vous trouverez d’autres chiffres passionnants dans le rapport annuel 2023 du Groupe suisse pour paraplégiques (GSP).
Rapport annuel du GSP
Le club en fauteuil roulant de Lausanne a organisé en juin un événement nautique à Morges. Beaucoup d’heures investies pour un magnifique résultat.
Sophie Gnaegi
L’idée de réaliser cet événement, Aude Jardin, la présidente du club en fauteuil roulant de Lausanne (CFRL), l’a en tête depuis l’été 2023. En effet, en discutant avec un partenaire qui loue des stand-up paddles (SUP) adaptés, puis, en apprenant qu’un bateau de pêche adapté allait être inauguré en juin 2024, il ne restait «plus qu’à» fixer la date. Ensuite, divers travaux ont été réalisés par la municipalité Morgienne pour rendre l’accès au lac possible aux personnes à mobilité réduite. Toutes les cartes ou presque étaient alors rassemblées pour lancer un week-end inclusif.
De lourdes charges administratives
Aude Jardin voulait faire quelque chose de formidable pour ce week-end du 8 et 9 juin 2024. Soucieux de répondre aux besoins de ses membres et de sensibiliser le grand public au handicap, elle et son compagnon Xavier Rusconi, le responsable culture et loisirs du club, ont fait toutes les démarches pour rendre ces journées mémorables. La grosse difficulté rencontrée par le CFRL a été de recevoir les autorisations nécessaires à cette sortie lacustre.
De belles collaborations
La présidente du CFRL a pu s’appuyer sur de solides partenaires afin d’alléger les tâches administratives. Elle a aussi bénéficié du soutien du club en fauteuil roulant de la Côte. Les membres du club ont aidé à trouver des sponsors, mais aussi à donner un coup de main au montage le samedi. Grâce à Gabriel Charles Maurer, l’Association Fishing Battle (la pêche pour tous), s’est notamment chargé de la communication et a mobilisé des ressources humaines pour la partie pêche et la subsistance. Michel Degen, de HandiSport, s’est occupé des inscriptions, a mis à disposition des bénévoles ainsi que sa plateforme de transfert et son système de mise à l’eau sur rail pour les SUP, qui sont adaptés avec des flotteurs. Mathieu Conus, de Passion nautique, a fourni un Tiralo (fauteuil de plage facilitant la mise à l’eau) et un kayak bi-place adapté. Le samedi, la cinquantaine de personnes présentes, qu’elles soient liées à la municipalité de Morges ou de Renens, à un club en fauteuil roulant ou non, se sont régalées autour du stand de Gastro-Vaud, qui a offert un délicieux apéro. Sur les quais,
tout le monde a aussi pu s’initier à l’escrime grâce à Aymeric Guiot, maître d’arme au Cercle des Armes de Lausanne. Le dimanche, il a été possible de découvrir le Go-Tryke de GBY SA et ainsi parcourir quelques kilomètres à vélo sur les quais.
Calme et apaisement sur le lac
Grâce au bateau adapté de Fishing Battle, il est possible de pêcher tout en restant assis sur son fauteuil roulant. Des membres de l’association étaient à disposition pour offrir des conseils et une assistance, assu-
rant à chacun·e une belle expérience. Pour beaucoup, c’était une occasion rare de se reconnecter avec la nature, loin des préoccupations quotidiennes et d’avoir une ou deux prises de perches. Pour celles et ceux en quête d’un peu plus d’adrénaline, le kayak et le SUP adaptés offraient une aventure exaltante.
Une expérience à renouveler
L’objectif n’était pas seulement de divertir, mais aussi de sensibiliser le public au fait que les sports nautiques peuvent et doivent être accessibles à toutes et tous. Le CFRL se réjouit de pouvoir collaborer à nouveau avec les divers partenaires et espère que cette journée inspirera d’autres clubs à développer des initiatives similaires.
Novices ou sportif·ve·s confirmé·e·s, les participant·e·s à ce week-end sont reparti·e·s avec des souvenirs inoubliables grâce à tous les bénévoles présent·e·s en permanence.
À la Conférence des États parties à New York, la présidente de l’ASP Olga Manfredi a discuté de la mise en œuvre de la CDPH de l’ONU avec des délégué·e·s du monde entier.
Jonas Gerber, Inclusion Handicap
Internationale, vivante et diverse: telle est la Conférence des États parties à la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) à New York. Une fois par an, des auto-représentant·e·s, des ONG ainsi que des délégué·e·s des États signataires s’y rencontrent et débattent de l’application de la CDPH. En 2024, outre les spécialistes d’Inclusion Handicap, la présidente de l’ASP Olga Manfredi et sa vice-présidente Annick Meystre faisaient partie de la délégation suisse des ONG. En plus de la conférence principale, de nombreux événements parallèles étaient au programme. C’était la première fois que la délégation suisse des ONG organisait une rencontre de ce genre, notamment grâce au soutien de la Fondation suisse pour paraplégiques. Les deux représentantes de l’ASP ont par ailleurs visité la mission permanente de la Suisse auprès de l’ONU en compagnie de la délégation suisse officielle et ont pu échanger avec Pascale Baeriswyl, l’ambassadrice de Suisse auprès de l’ONU.
Événement parallèle sur la gestion stratégique des processus
L’événement parallèle animé par Markus Schefer (membre du comité de la CDPH
de l’ONU) et par Rio Hada (HCDH) a sensibilisé les ONG du monde entier à la gestion stratégique des processus comme instrument de promotion des droits des personnes en situation de handicap. Bien souvent, ces dernières ne portent pas en justice les discriminations qu’elles subissent. Leurs organisations sont donc invitées à les soutenir. «Nous ne devons pas laisser les personnes handicapées seules dans leur combat en justice», a souligné Markus Schefer dès son discours d’ouverture.
Projet commun des organisations suisses de personnes handicapées Outre les exposés d’expert·e·s hongrois·e·s et américain·e·s, l’accent a été mis sur le projet «we claim». Celui-ci est porté par Inclusion Handicap et ses organisations membres (dont l’ASP) et s’engage en faveur d’une société inclusive au moyen de la gestion stratégique des processus. Olga Manfredi a présenté le cas des trains à deux étages FV-Dosto. Un cas qui a «occupé et marqué» les organisations de personnes handicapées ces dernières années. À ce jour, il n’est toujours pas possible pour les usagers et usagères en situation de han-
dicap, en particulier les personnes en fauteuil roulant, de prendre seules le train, malgré les interventions juridiques de «we claim». Selon Olga Manfredi, ce n’est pas un problème de faisabilité, mais une question de volonté. Mais pour elle, il est clair que «nous ne lâcherons rien!».
Des échanges informels indispensables En plus des nombreux entretiens informels avec des délégué·e·s de différents pays, Olga Manfredi et Annick Meystre ont également rencontré Pascale Baeriswyl lors de leur visite à la mission permanente de la Suisse auprès de l’ONU. La présidente de l’ASP a notamment pu échanger avec l’am-
Olga Manfredi à l’événement parallèle
bassadrice de Suisse à l’ONU sur le rôle des auto-représentant·e·s et sur le respect des droits des personnes handicapées. Pour Olga Manfredi, la discussion informelle a fait partie des éléments clés de sa visite à New York: «L’échange personnel aide à ouvrir des portes, à mettre en route des processus et finalement à aller de l’avant.»
INITIATIVE POUR L’INCLUSION
Le 5 septembre, nous remettrons les signatures récoltées à la Chancellerie fédérale. Venez avec nous à Berne, car ensemble, nous pouvons envoyer un signal fort!
Nadja Venetz
L’initiative pour l’inclusion a franchi le premier grand obstacle et atteint le nombre de signatures nécessaires. Plus de 100 000 personnes ayant le droit de vote se sont prononcées en faveur d’une vie autodéterminée pour les personnes handicapées. Nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux qui se sont engagé·e·s au cours des derniers mois pour cette cause importante.
Amendement de la Constitution
L’initiative demande que l’égalité des personnes handicapées soit inscrite dans la Constitution fédérale. Le législateur est chargé de garantir l’égalité de droit et de fait des personnes avec handicap dans tous les domaines de la vie. Les personnes en situation de handicap ont droit à toutes les mesures d’adaptation et de soutien nécessaires et conformes au principe de propor-
tionnalité pour garantir l’égalité. Sont explicitement mentionnés les droits à une assistance personnelle et technique ainsi que le libre choix du lieu et du mode de vie.
Déposons ensemble l’initiative Depuis le 27 avril 2023, de nombreuses personnes et organisations ont récolté des signatures pour l’initiative sur l’inclusion. Une fois les signatures vérifiées par les communes, nous remettrons l’initiative à la Chancellerie fédérale à Berne. Cela se fera le jeudi 5 septembre 2024 à partir de 14 h 00 et ce, lors d’une grande manifestation. Soyez de la partie!
Des auto-représentant·e·s prendront la parole sur une scène accessible en fauteuil roulant installée sur la Place fédérale. Le message est clair: «Rien sur nous sans nous!»
Ensuite, le cortège de la manifestation se déplacera jusqu’à la Chancellerie fédérale, dont le siège se trouve dans l’aile ouest du Palais fédéral, en passant par la Terrasse fédérale. Et comme la Chancellerie n’est pas accessible aux personnes handicapées, nous prendrons nous-mêmes la rampe. Nous remettons, sous forme de chaîne humaine, les quelque 60 caisses remplies de signatures en faveur de l’initiative.
Et ensuite?
Après le dépôt et l’examen des documents par la Chancellerie fédérale, une votation populaire aura lieu, à moins que le comité d’initiative ne retire son initiative populaire. Le Conseil fédéral ainsi que le Parlement examineront la validité de l’initiative et auront la possibilité de proposer des alternatives à l’initiative populaire sous la forme d’un contre-projet ou d’un projet d’acte. Le dernier mot reviendra alors au peuple. Une votation aura lieu au plus tôt dans deux à trois ans.
TOUTES ET TOUS À BERNE
Pour envoyer un signal fort sur la Place fédérale, le plus grand nombre possible de personnes avec et sans handicap doivent être présentes.
5 septembre 2024 14 h 00 –16 h 00
Rassemblement: Place fédérale à Berne
Le comité d’organisation vous aidera si nécessaire à vous rendre sur place. Des toilettes adaptées sont disponibles. Portez les couleurs de l’initiative: vert, rose, bleu et jaune.
Informations et contact: www.inklusions-initiative.ch
L’ASP propose depuis longtemps des cours dits de sensibilisation. Les responsables ont désormais revu le concept. Davide Bogiani, responsable Formation, nous explique.
Nadja Venetz
Vous avez remanié votre offre. Pour quelle raison?
Le concept de nos cours de sensibilisation avait déjà quelques années d’existence lorsque j’ai repris la division Formation en 2022. Cette offre était centrée sur le site de Nottwil. Mais entre-temps, l’espace visiteurs ParaForum de la Fondation suisse pour paraplégiques a été créé.
Au ParaForum aussi, des guides paralysé·e·s médullaires racontent leur vie à des groupes et les sensibilisent à leurs besoins. Il est donc logique que nous exploitions les synergies plutôt que de faire double emploi.
Comment cela se traduit-il concrètement?
Désormais, tous les cours de sensibilisation qui auront lieu à Nottwil seront coordonnés et organisés par le ParaForum. À l’ASP, nous assurerons les cours en dehors de Nottwil. Ford nous sponsorise pendant un an avec un car électrique qui nous permet de nous rendre chez les client·e·s avec notre matériel. Nous avons donc même notre propre car de sensibilisation.
Avez-vous aussi apporté des mondifications au contenu des cours?
Nous avons restructuré nos cinq modules. Le contenu des cours proposés par le ParaForum est similaire à celui de l’offre de l’ASP, sans toutefois y coïncider en tout point. Chez les deux, on transmet des connaissances sur la paralysie médullaire en s’appuyant sur l’histoire des intervenant·e·s. Et chez les deux, les participant·e·s
peuvent prendre place dans un fauteuil roulant. La FSP a acheté à cet effet 20 fauteuils classiques. Par rapport au ParaForum, nous proposons un module sur le sport en fauteuil roulant. Nous formons en outre des (futur·e·s) professionnel·le·s dans le domaine «pédagogie du sport et santé». Les personnes qui s’inscrivent chez nous peuvent nous indiquer les spécialisations qu’elles souhaitent faire.
Quels sont les objectifs que vous poursuivez avec ces cours?
Nous souhaitons sensibiliser à la réalité de la vie des personnes atteintes de paralysie médullaire et ce, dans toute la Suisse et dans les trois langues. En agissant ainsi dans des entreprises ou auprès de futur·e·s enseignant·e·s, nous créons de la compréhension et des rencontres, et donc un terrain propice à l’inclusion. Cela nous per-
met aussi d’acquérir de nouveaux donateurs et nouvelles donatrices pour la FSP, surtout dans les régions où la fondation n’est pas très connue. Cette offre décentralisée est censée soulager les clubs en fauteuil roulant, sans les concurrencer. Chaque club qui effectue un travail de relations publiques de manière similaire doit continuer à le faire.
Qui donne les cours?
Ce sont toutes des personnes qui sont ellesmêmes touchées par une lésion de la moelle épinière. Actuellement, nous avons un pool d’une vingtaine d’intervenant·e·s. La plupart sont membres d’un club en fauteuil roulant et donc membres de l’ASP, mais pas que. Une grande majorité vient de la Suisse centrale. Nous souhaitons élargir ce pool et recruter des personnes de tout le pays pour accomplir cette tâche. Celles et ceux que cela intéresse peuvent volontiers nous contacter. Dès que nous aurons plusieurs noms, nous proposerons une formation.
À qui s’adressent les cours?
Nous nous adressons aux écoles, du primaire à l’université, aux entreprises et aux organisations à but non lucratif. Nous avons élaboré un modèle de prix qui comprend des tarifs échelonnés. Ce modèle de prix nous permet de verser un salaire décent à nos intervenant·e·s. Dès que notre concept aura fait ses preuves dans la pratique, nous en ferons la promotion.
Voir les tarifs et réserver spv.ch/sensibilisation
DE PRÉCIEUX CONTACTS
pairs ASP.
Après un accident de travail, Markus Buser (28 ans) retourne à l’ouvrage dans la ferme parentale à Wenslingen BL. Le soutien et les conseils d’autres personnes concernées l’ont aidé à reprendre confiance en lui.
Peter Birrer
Markus Buser est dans son élément. Lorsque cet apiculteur passionné s’occupe de ses ruches, plus rien d’autre n’a d’importance. Il enfile ses vêtements de protection, veille à chaque détail lors des préparatifs, puis prélève un petit échantillon de son travail. Il oublie alors que sa vie a pris un tournant décisif il y a deux ans et demi.
Lors d’un accident de travail en forêt, ce forestier et agriculteur de formation s’est fracturé la huitième vertèbre thoracique et a subi un grave traumatisme crânien. Depuis, le jeune homme, aujourd’hui âgé de 28 ans, est paraplégique. Certes, la paralysie médullaire le limite, mais elle ne l’empêche pas de mettre la main à la pâte dans la ferme de ses parents à Wenslingen BL. «C’est mon
univers: mon plus cher désir était de pouvoir travailler comme agriculteur, même en fauteuil roulant», dit-il. Pour cela, il lui a fallu une volonté de fer. Et des personnes qui l’encouragent, le soutiennent dans son projet et lui donnent de précieux conseils.
Un compagnon de chambre motivant Au début de sa rééducation de sept mois au REHAB de Bâle, Markus partage sa chambre avec un patient en fauteuil roulant expérimenté qui lui assure que, malgré le handicap physique, beaucoup de choses sont encore possibles, comme de faire du VTT et de dévaler les pentes. «Les discussions avec lui m’ont énormément apporté. Grâce à lui, j’ai retrouvé la confiance en moi dont j’avais besoin», raconte Markus.
Par ailleurs, un lien se crée, ce qui l’encourage encore plus à ne pas perdre de vue son grand objectif. Au tout début de sa rééducation, il fait la connaissance de Chikha Benallal, conseillère pairs, qui lui présente les prestations de l’ASP. Markus se rend compte qu’il bénéficie d’un solide soutien pour l’aider à surmonter sa situation: «Je me suis senti entre de bonnes mains et je savais à qui m’adresser pour mes demandes, même après la rééducation.»
Chikha Benallal ne se contente pas de lui énumérer les avantages de l’ASP mais lui propose de le mettre en contact avec un ami agriculteur paralysé médullaire. C’est son partenaire de tennis et quand elle apprend le métier de Markus, elle se dit: «Il serait ju-
dicieux que tous deux échangent ensemble. Peut-être que Markus pourrait profiter d’un conseil ou deux.»
«Pas de doutes mais des solutions» De fait, les deux hommes se téléphonent. Plus tard, ils se rencontrent pour la première fois au REHAB de Bâle. Le partenaire de tennis de Chikha Benallal motive Markus Buser grâce à son attitude positive. Et il lui explique aussi à quels moyens auxiliaires il devra recourir pour pouvoir continuer à exercer son métier. «Lui et Chikha Benallal m’ont ôté toute incertitude. Ils n’ont pas attisé les doutes, mais ont toujours cherché des solutions», se souvient le jeune homme.
Comme pour la transformation d’un tracteur, équipé d’une plateforme élévatrice spéciale. L’agriculteur peut ainsi se hisser derrière le volant et se déplacer comme avant. On lui explique aussi ce à quoi veiller avec l’attelage de son fauteuil roulant qui lui permet de remorquer une petite carriole. Et il reçoit de précieuses indications pour transformer le rucher – pour l’apiculteur, tout y est aménagé de façon à ce qu’il puisse y accéder facilement tout en étant assis.
Le Bâlois reconnaît être une personne «relativement méfiante». Mais il accepte avec gratitude l’aide d’autres personnes en fauteuil roulant. «C’est une consultation d’égal·e à égal·e. Quand je discute avec des personnes concernées et qu’elles me livrent leurs astuces, je sais qu’elles parlent d’expérience. On est vraiment sur la même longueur d’onde et elles sont pour moi très crédibles», affirme-t-il.
La ferme est désormais si bien adaptée qu’il s’y sent parfaitement à l’aise. Outre l’aménagement de divers outils, une petite estrade a été construite dans la salle des machines pour faciliter le transfert depuis et vers le fauteuil roulant. Il accède désormais à la maison d’habitation, jusqu’ici uniquement accessible par un petit escalier, au moyen d’une plateforme élévatrice. La salle de bains a également été transformée pour répondre à ses besoins.
Poursuivre l’œuvre d’une vie Markus vit sous le même toit que ses parents, ses grands-parents et son frère. Le lien familial est très fort et essentiel pour le jeune homme. Il est reconnaissant de cet appui, tout comme le sont ses parents que Markus soit revenu plein d’entrain après sa rééducation. «Sa vision est axée sur l’avenir. Cela signifierait beaucoup pour nous s’il poursuivait l’œuvre de notre vie», déclarent Cornelia et Andreas Buser.
C’est ce à quoi il aspire de toutes ses forces: en 2032, il aimerait reprendre la ferme parentale. Dans un concept remis à l’assurance-invalidité (AI), il décrit en détail comment il compte atteindre cet objectif. Il prévoit par exemple de valoriser la biodiversité, de ne plus élever de porcs et de passer de l’élevage de vaches laitières à celui de moutons. Il souhaite céder les terrains éloignés de la ferme et augmenter la vente de fourrage. Il croit en ses projets et sait que ses parents le soutiennent.
Progresser jour après jour
«Juste après l’accident, il y avait beaucoup de questions en suspens. J’ignorais si je
pourrais revenir travailler à l’exploitation, ni comment je le réaliserai. Mais j’ai pris conscience assez rapidement que je voulais absolument retrouver mon autonomie», raconte Markus. Il explique ce qui le pousse à avancer: «Je veux progresser jour après jour.» Et il ajoute: «Avec mon agriculture proche de la nature, il me sera à nouveau possible d’apporter une contribution significative à notre société.»
Actuellement, il est responsable des biotopes déjà mis en place et en planifie d’autres avec l’aide d’organisations de protection de l’environnement. Avec son tracteur adapté, il aide son père dans les champs. Et pendant son temps libre, il s’occupe de ses abeilles ou part se balader dans la nature.
Markus Buser est heureux de pouvoir à nouveau vivre son rêve et mettre la main à la pâte à la ferme. «Je suis de retour chez moi, je peux travailler. Alors je me sens bien.»
Pourrait-il envisager de donner des conseils à d’autres paralysé·e·s médullaires qui exercent un métier similaire au sien, tout comme il en a reçus de l’ami de Chikha Benallal? «Oui, mais c’est presque plus important de montrer des possibilités qui encouragent», répond-il.
Scanner et regarder la vidéo
AVS/AI
Les cotisations à l’AVS sont obligatoires en Suisse et sont calculées sur la base du salaire ou d’autres revenus. À quoi faut-il faire attention si vous n’avez que des revenus très modestes, voire pas de revenus du tout?
Kathrin Huber
Toutes les personnes domiciliées ou exerçant une activité lucrative en Suisse sont assurées auprès de l’AVS/AI et doivent verser un pourcentage de leur revenu en cotisations à l’AVS/AI. L’obligation de cotiser commence le 1er janvier suivant le 20e anniversaire et se termine à l’âge ordinaire de la retraite. Celui-ci est actuellement de 65 ans pour les hommes. Pour les femmes, l’âge de la retraite passera progressivement de 64 à 65 ans à partir de 2024. Les paiements doivent être effectués sans interruption au fil des années. Il incombe à chacun et chacune, dans son propre intérêt, de vérifier et de garantir la continuité des cotisations.
Obligation de cotiser
L’AVS/AI fait une distinction entre les personnes avec et sans activité lucrative. Les personnes non actives sont elles aussi tenues de payer les cotisations de l’AVS/AI sans interruption. Sont considérées comme non actives les personnes qui n’ont pas ou très peu de revenu d’une activité lucrative, telles que par exemple:
– les personnes en retraite anticipée
– les bénéficiaires de rentes AI
– les bénéficiaires d’indemnités journalières en cas de maladie et d’accident
– les étudiant·e·s
– les chômeurs et chômeuses en fin de droits
– les personnes divorcées sans activité lucrative
– les veufs et les veuves sans activité lucrative
– les conjoint·e·s de personnes retraitées qui n’ont pas atteint l’âge de la retraite AVS et sans activité lucrative
Les personnes travaillant à temps partiel sont parfois aussi considérées comme des personnes non actives. C’est le cas si elles versent moins que la cotisation minimale de 514 CHF par an au titre d’une activité lucrative. Mais aussi si elles exercent une activité professionnelle moins de neuf mois par an ou moins de 50% du temps de travail habituel.
Il arrive que des personnes non actives mariées ou vivant en partenariat enregistré ne doivent pas payer leurs cotisations, si leur conjoint·e ou partenaire enregistré·e exerçant une activité lucrative verse le double de la cotisation minimale et remplit les critères décrits ci-dessus en cas de travail à temps partiel. Sur demande, la caisse de compensation peut examiner la situation individuelle.
Cotisations sans lacunes
Il est important de garder un œil sur les cotisations versées, car des lacunes de cotisations entraînent une réduction de la rente
AVS. Si vous remplissez une ou plusieurs catégories de non-activité ou si vous avez des doutes, parlez-en à votre agence AVS. Il est possible de payer rétroactivement les éventuelles lacunes de cotisations pendant cinq ans avec des intérêts de retard.
Vous trouverez une liste des caisses de compensation sous www.ahv-iv.ch. Les caisses de compensation et leurs agences vous renseigneront volontiers au cas par cas. Au besoin, vous pouvez y retirer le formulaire d’inscription. Ce dernier est aussi disponible sur les sites Web des caisses de compensation compétentes.
Pour vérifier que les cotisations de l’AVS ont été versées sans interruption, vous pouvez commander en ligne sur le site Web de l’AVS un extrait de votre compte individuel (CI).
Commander un extrait de compte
Le mémento «Cotisations des personnes sans activité lucrative à l’AVS, à l’AI et aux APG» donne des informations détaillées.
Mémento
Une personne lésée médullaire nécessite souvent des soins à domicile. Voici un point sur l’état actuel de leur prise en charge dans la LAA.
Marie Guyot, Avocate
Le présent article concerne les personnes assurées par la loi fédérale sur l’assuranceaccidents obligatoire (LAA) et qui, en raison de leur atteinte à la santé résultant de l’accident, ont besoin de soins à domicile dispensés par des tiers. Afin de déterminer l’ampleur des soins reçus, les assurancesaccidents mettent en principe en œuvre une évaluation à domicile effectuée par une organisation tierce (par exemple, la FSCMA).
Le rapport de cette évaluation énumère en détail chaque soin prodigué et le temps nécessaire. Une fois ce rapport transmis à l’assurance-accidents, celle-ci rend une décision fixant la prise en charge financière des soins à domicile de la personne assurée. Afin de comprendre celle-ci, il convient de faire plusieurs distinctions importantes:
Soins médicaux et soins non médicaux
Dans l’assurance-accidents, l’article 18 OLAA1 distingue premièrement les soins médicaux et les soins non médicaux. Pour les attribuer à l’une ou l’autre catégorie, les assurances-accidents se réfèrent aux catégories appliquées par l’assurance-maladie (cf. art. 7 al. 2 OPAS):
– Les soins médicaux correspondent aux «examens et traitements» au sens de l’art. 7 al. 2 let. b OPAS. Entrent notamment dans cette catégorie de soins la pose de sondes et cathéters et les soins qui y sont liés, l’extraction manuelle des selles, ainsi que le rinçage, nettoyage et pansements de plaies y compris d’escarres.
– L’assurance-accidents indemnise également les mesures de/ d’«évaluation, conseils et coordination» de l’art. 7 al. 2 let. a OPAS.
– Les soins non médicaux correspondent à ceux énumérés à l’art. 7 al. 2 let. c OPAS, dits «soins de base». Il s’agit notamment de la toilette et douche, de l’aide à s’habiller/se déshabiller, l’installation dans le lit et/ou sur le fauteuil roulant, ainsi que les massages préventifs d’escarres. En revanche, l’aide au ménage apportée à une personne assurée (préparer les repas, nettoyage, etc.) n’est pas un soin (médical ou non médical) et n’est pas rémunérée par l’assurance-accidents.
La distinction qui est faite entre soins médicaux et non médicaux est déterminante pour leur financement: les assurances-accidents doivent entièrement prendre en charge les soins médicaux (let. b OPAS) ainsi que l’évaluation, les conseils et la coordination (let. a OPAS). Il est important de souligner qu’elles ne peuvent demander aucune participation financière de la personne assurée. En particulier, aucune part de son allocation pour impotent (API) ne peut être exigée pour le financement de ce type de soins.
Soins de base couverts et non couverts par l’allocation pour impotent Pour la prise en charge des soins non médicaux (soins de base), il convient de faire
encore la sous-distinction suivante: Les soins de base non couverts par l’API doivent entièrement être pris en charge par l’assurance-accidents. Celle-ci ne peut en particulier réclamer à la personne assurée aucune part de son API pour ces soins. La Suva, par exemple, les désigne par les soins «CC». En font notamment partie l’installation dans le lit et/ou sur le fauteuil roulant, la mobilisation active/passive, et les massages préventifs d’escarres.
Tous les autres soins de base sont couverts avec les actes ordinaires de la vie congruents avec l’API. En font notamment partie la toilette et la douche, l’aide à s’habiller/se déshabiller.
Ces soins étant congruents avec l’API versée par l’assurance-accidents, celle-ci a le droit d’exiger une participation de la personne assurée pour leur financement. Dans l’arrêt du 21 octobre 2021 (ATF 148 V 28), le Tribunal fédéral a clarifié la part de l’API qui pouvait être imputée sur les soins de base à indemniser par l’assurance-accidents. Cet arrêt a fait l’objet d’un article détaillé dans l’édition été 2022 de Paracontact.
En résumé, si la personne assurée perçoit une API grave (CHF 2436.00 par mois), l’assurance-accidents a le droit de lui demander une participation à hauteur de 85% de celle-ci, soit CHF 2070.60 par mois au maximum pour ce type de soins de
base. Tous les soins de base couverts par l’API dépassant le montant de CHF 2070.60 par mois sont à la charge de l’assurance-accidents. À condition qu’une impotence pour l’acte ordinaire de la vie «se déplacer/ entretenir des contacts sociaux» soit reconnue, la participation maximale de la personne assurée s’élève à CHF 1258.60 pour une API moyenne, et de CHF 446.60 pour une API faible. Si aucune impotence n’est reconnue pour cet acte ordinaire de la vie, l’assurance-accidents est en droit de demander une mise à contribution de l’entier de l’API moyenne ou faible pour les soins de base entrant dans cette sous-catégorie.
Personne effectuant les soins Deuxièmement, l’art. 18 OLAA distingue la prise en charge des soins à domicile effectués par une organisation ou personne «autorisée» ou non, c’est-à-dire celles qui remplissent les conditions de l’art. 49 OAMal2 (infirmier·ère·s) et 51 OAMal (organisations de soins à domicile). Les personnes «non autorisées» qui prodiguent des soins à la personne assurée sont en général les proches aidant·e·s de celle-ci. Pour être rémunéré·e·s, les proches aidant·e·s ne doivent pas nécessairement être employé·e·s par une organisation de soins à domicile, contrairement à la pratique dans l’assurance-maladie. Aussi, le ou la proche aidant·e ne doit pas nécessairement faire partie de la famille de la personne assurée; un·e voisin·e ou un·e ami·e peut tout aussi bien assumer cette tâche.
Cette distinction est avant tout déterminante pour le tarif auquel sont rémunérés les soins prodigués (tarifs listés ci-dessous).
Les tarifs mentionnés pour les soins effectués par les proches aidant·e·s sont calculés sur la base de la table statistique ESS actuelle. Suite à la publication de la nouvelle
table ESS 2022, les tarifs suivants devraient s’appliquer dès juin 2024 pour les soins prodigués par les proches aidant·e·s:
Personne non autorisée (proches aidant·e·s)
Évaluation, conseils et coordination –5
Examens et traitements 30.80 CHF/h
Soins de base 27.60 CHF/h
Examen rétroactif
Suite à la nouvelle jurisprudence de 2021 précitée, les assurances-accidents doivent notamment adapter leur prise en charge des soins de base. Pour la période passée, la Suva par exemple a mis en place un formulaire, demandant à la personne assurée si elle souhaite ou non un examen rétroactif de la prise en charge de ses soins à domicile (jusqu’au début de son retour à domicile, mais au plus tôt dès le 1er janvier 2017, date de l’entrée en vigueur du nouvel art. 18 OLAA). Sachant que l’assurance-accidents est, comme expliqué ci-dessus, dorénavant en droit de demander pour les
Les tarifs horaires suivants sont actuellement appliqués par les assurances-accidents:
Organisation Personne Personne non autorisée autorisée3 autorisée4 (proche aidant·e·s)
Évaluation, conseils et coordination 114.96 CHF/h 78.00 CHF/h –5
Examens et traitements 99.96 CHF/h 72.00 CHF/h 30.80 CHF/h
Soins de base 90.00 CHF/h 66.00 CHF/h 27.60 CHF/h
soins de base (couverts par l’API) une participation de l’API de la personne assurée, il existe un risque que, si un examen rétroactif est effectué, cette dernière doive rembourser un montant à l’assurance-accidents. Il n’est pas aisé de déterminer si accepter cet examen rétroactif est opportun ou non. Cela dépend de nombreux facteurs, qu’il faut prendre en compte dans leur ensemble. Parmi d’autres critères, si les proches aidant·e·s n’ont pas été rémunéré·e·s par le passé pour les soins qu’ils ou elles ont prodigués, cet élément plaide par exemple plutôt en faveur d’un tel examen rétroactif.
Conclusion
La prise en charge des soins à domicile est complexe et les enjeux personnels et financiers importants. Cette situation mène à des litiges récurrents auprès des assurancesaccidents. En cas de question à ce sujet, l’ Institut de Conseils juridiques se tient volontiers à votre disposition.
1 Ordonnance sur l’assurance-accidents
2 Ordonnance sur l’assurance-maladie
3 Convention tarifaire pour les organisations de soins à domicile
4 Convention tarifaire pour les infirmier·ère·s indépendant·e·s
5 Les soins entrant dans la catégorie «évaluation, conseils et coordination» doivent obligatoirement être effectués par une organisation ou personne autorisée
RÉÉDUCATION
Les pneumonies sont l’une des complications les plus fréquentes après une paralysie médullaire. L’étude RESCOM apporte de nouveaux éclairages pour la période de la rééducation primaire.
Johannes Kinast, responsable Communication RSP
Une blessure à la colonne vertébrale cervicale ou thoracique altère la fonction respiratoire. Cela augmente le risque de complications telles que la pneumonie, maladie qui réduit considérablement la qualité de vie des personnes concernées. Elle est susceptible de rallonger la durée de la rééducation en milieu hospitalier et, dans le pire des cas, d’entraîner un décès prématuré.
Pendant la rééducation suivant une lésion médullaire, différentes mesures sont prises pour tenter d’améliorer la fonction respiratoire et les quintes de toux. Mais il n’existe que peu de connaissances scientifiques sur la manière d’optimiser ces fonctions. De même, la recherche ne dispose pas encore assez d’éléments permettant d’anticiper le risque individuel de pneumonie.
Une étude à grande échelle
Un projet de recherche international à grande échelle, l’étude RESCOM, se penche actuellement sur ces questions. Lancée en 2016, elle s’étend à dix centres de rééducation en Allemagne, en Australie, en Autriche, aux Pays-Bas et en Suisse. Plus de 500 personnes atteintes de paralysie médullaire y participent. La fondation Wings for Life encourage l’étude à hauteur de 210 000 euros. Par ailleurs, la Swiss Spinal Cord Injury Cohort (SwiSCI) soutient les quatre centres suisses de paraplégie participants en accordant une subvention à des start-ups. En Suisse, RESCOM est un projet de collaboration de la SwiSCI, les patientes et patients ont été invité·e·s à y participer par le biais de l’étude SwiSCI.
Gabi Müller Verbiest de la Recherche suisse pour paraplégiques (RSP) a initié et dirige désormais l’étude RESCOM. «Notre objectif est de prédire le risque de pneumonie pour des groupes de patient·e·s spécifiques, afin de prendre des mesures préventives individuelles le plus tôt possible. La qualité de vie des paralysé·e·s médullaires doit ainsi être améliorée», explique-t-elle.
naire, sur la respiration artificielle ainsi que la thérapie respiratoire, mais aussi sur l’activité physique, les pathologies préexistantes, les médicaments pris, etc. «Nous examinons chaque aspect afin d’identifier des modèles et des corrélations», poursuit Gabi Müller Verbiest. «C’est pour nous la seule manière de pouvoir élaborer des interventions ciblées qui font une réelle différence.»
De très nombreuses valeurs peuvent servir d’indicateurs d’une pneumonie latente. C’est pourquoi l’étude RESCOM recueille des données complètes pendant la rééducation à l’hôpital: sur la fonction pulmo-
Premiers chiffres – premières surprises
Les premiers résultats de l’étude RESCOM sont désormais disponibles – et ils sont surprenants. En effet, les personnes concernées ont développé leur première pneumonie en
Diminuer la durée sous respirateur et les risques
moyenne six jours seulement après la lésion médullaire. On supposait jusqu’alors que la première pneumonie survenait bien plus tard. Cette découverte a de grandes répercussions sur le moment le plus opportun pour débuter la thérapie respiratoire ou d’autres mesures préventives visant à éviter une pneumonie. L’étude montre que c’est le plus tôt possible après la survenue de la lésion médullaire.
Second résultat de l’étude RESCOM: 14 % des participant·e·s à l’étude, soit un individu sur sept, ont eu au moins une pneumonie pendant leur rééducation primaire. Gabi Müller Verbiest suppose que ce chiffre est encore plus élevé en réalité, estimant que les personnes les plus gravement atteintes, qui sont par exemple entièrement sous respiration artificielle, n’ont pas pu ou voulu participer à l’étude. En outre, l’étude confirme que les personnes ayant une tétraplégie complète d’origine traumatique sont les plus exposées. Certaines d’entre elles ont subi jusqu’à six pneumonies au cours de leur rééducation primaire.
Adapter le traitement
Les résultats montrent à quel point les pneumonies sont précoces et fréquentes, et quel type de lésion médullaire présente le plus grand risque. L’étude RESCOM offre ainsi une base pour des interventions précises et plus anticipées, visant à minimiser le risque de pneumonie chez les paralysé·e·s médullaires. En outre, les résultats permettent d’orienter la suite de la recherche.
Gabi Müller Verbiest a donc lancé un autre projet en collaboration avec plusieurs institutions partenaires, dont l’objet est de raccourcir la période sous respirateur afin de pouvoir débuter plus rapidement la thérapie respiratoire active. Pour cela, une start-up suisse a développé un stimulateur non invasif pour les nerfs phréniques, censé empêcher la dégradation des muscules du diaphragme due à la respiration artificielle. Si le diaphragme reste actif, le sevrage du respirateur peut commencer plus tôt et le risque de complications respiratoires diminue. Gabi Müller Verbiest testera le stimulateur dans l’unité de soins intensifs avec une équipe interdisciplinaire de scientifiques et de clinicien·ne·s.
Mesure de la fonction pulmonaire pour optimiser la thérapie respiratoire
Découvertes supplémentaires
D’autres analyses sont en cours pour l’étude RESCOM. Ainsi, une étude partielle a pour objectif de développer des modèles prévisionnels pour la fonction pulmonaire de chaque personne pendant la rééducation stationnaire. Cela doit permettre des interventions personnalisées. L’influence sur la fonction pulmonaire de facteurs tels que l’âge, le temps écoulé depuis l’accident et le type de lésion médullaire sera étudiée. Pour cette recherche, les données sur la fonction pulmonaire de l’étude RESCOM seront complétées par celles de l’étude SwiSCI, afin de pouvoir faire des prédictions aussi fiables que possible.
En outre, l’impact des pneumonies sur la qualité de vie et la durée du séjour en rééducation sera analysé. «Avec cette étude partielle, nous voulons comprendre les effets plus larges de la pneumonie, qui vont au-delà des conséquences immédiates sur la santé – notamment la qualité de vie et la durée de la rééducation en milieu hospitalier», explique Gabi Müller Verbiest. Et une autre étude partielle examine les répercussions de la thérapie respiratoire et de l’entraînement. Les chercheurs et chercheuses étudient les effets de la thérapie respiratoire et de l’exercice physique (thérapie sportive et physiothérapie) pendant la rééducation stationnaire sur la fonction respiratoire. «Nous voulons comprendre comment l’ampleur des thérapies et du
RECOMMANDATIONS
Pour éviter les pneumonies Il n’existe pas de recommandations applicables pour l’ensemble des paralysé·e·s médullaires. Les conditions physiques sont trop différentes.
Mesures préventives pour les personnes atteintes de tétraplégie (complète):
– pratiquer une activité physique à vie
– entraîner les muscles respiratoires inspiratoires à vie (instruction par un·e physiothérapeute/médecin du sport)
Mesures préventives pour les personnes atteintes de tétraplégie (complète) ainsi que pour l’ensemble des paralysé·e·s médullaires après 65 ans:
– vaccination annuelle contre la grippe saisonnière
– vaccination contre les pneumocoques
sport influence la fonction respiratoire chez les paralysé·e·s médullaires», ajoute la responsable de l’étude. D’autres résultats sont attendus pour le deuxième semestre de l’année et seront communiqués via la newsletter de la SwiSCI.
S’abonner à l’infolettre SwiSCI www.swisci.ch
RÉNOVATION TOTALE
En 2012, Benjamin Gerber a acquis un bien à Lohn-Ammannsegg, dans le canton de Soleure, mais il n’y a emménagé qu’à la mi-mai 2024, après une période difficile au niveau personnel et des travaux complexes pour transformer l’ancienne maison.
Peter Birrer
Lorsqu’il l’a achetée, la bâtisse était en très mauvais état. Et il était clair que si l’on voulait à nouveau y habiter, il faudrait la rénover entièrement.
Assis à la table du salon, Benjamin Gerber feuillette un épais classeur rempli de photos qui montrent à quoi ressemblait la maison à l’époque et mettent en évidence le contraste avec aujourd’hui.
Le quinquagénaire nous fait visiter les deux étages, reliés par un escalier et un ascenseur vertical. En haut se trouve une cuisine spacieuse, intégrée dans une pièce à vivre tout aussi aérée et lumineuse, ainsi qu’une chambre d’amis et une salle de bain acces-
sible. À l’étage inférieur il y a la chambre à coucher, avec une salle de bains attenante aux dimensions plus que généreuses et accessible par une porte coulissante, ainsi que des bureaux et l’accès au coin terrasse et au jardin.
C’est le fier résultat de travaux de transformation intensifs, précédés d’une planification exigeante. Benjamin Gerber déclare: «Nous en avons fait quelque chose de magnifique.»
Propriétaire depuis 2012
Le Soleurois est revenu vivre là où il avait grandi: à Lohn-Ammannsegg, une paisible commune. En 2015, ce pédagogue curatif,
qui travaillait comme directeur de home, devient paraplégique incomplet suite à un accident. Il vit à l’époque dans la maison parentale, dont la transformation serait trop coûteuse. Après sa rééducation à Nottwil, Benjamin Gerber, qui a encore besoin d’un suivi intensif, est logé temporairement au centre d’hébergement et de soins Sunnepark à Granges.
Benjamin Gerber montre à Gerald Pappe son nouveau chez-lui
En 2018, sa situation s’améliore. Avec sa femme, il emménage dans un appartement à Bleienbach (BE). Lorsqu’il fait réaliser des aménagements structurels, il fait la connaissance de Gerald Pappe, l’un des architectes du Centre construire sans obstacles de l’ASP. Une fois les travaux terminés, c’est pour lui l’endroit parfait, accessible en fauteuil roulant et avec les principaux commerces à proximité.
Néanmoins, il garde toujours en tête l’idée de vivre un jour dans la maison qu’il a achetée en 2012. Celle à Lohn-Ammannsegg, construite en 1961 et qui est restée inoccupée pendant des années. Benjamin Gerber a envie de la remettre en état pour pouvoir y emménager à un moment ou à un autre. Mais il a aussi des doutes, voire des craintes. Quels sont les travaux nécessaires pour la rendre habitable? Est-ce possible financièrement? La banque le suivra-t-elle?
Il recontacte Gerald Pappe et le projet se met en branle. L’architecte se charge de la planification des travaux, qui diffèrent de beaucoup d’autres. C’est tout sauf un travail de routine. Ou comme le dit Pappe:
«C’était un très beau challenge, qui allait bien au-delà de l’adaptation d’une salle de bains. Ce n’est pas si souvent que nous avons un projet de cette envergure au Centre construire sans obstacles (CSO).»
Il découvre une maison vide, avec plusieurs pièces que Benjamin Gerber qualifie de «cagibis». Ce dernier souhaite un aménagement spacieux avec des fenêtres aussi hautes que possible, qui permettraient d’avoir des pièces inondées de lumière, car il ne veut pas se sentir à l’étroit. Par beau temps, il peut jouir d’une vue magnifique sur les Alpes avec l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau depuis son salon. «Le cadre de vie a toujours été important pour moi, cela n’a fait que se confirmer ces dernières années», explique Benjamin Gerber.
Au cœur de la pièce à vivre trône la cuisine, là où se trouvait autrefois la terrasse. Lorsque Gerald Pappe a proposé de la concevoir d’un seul tenant et tout en longueur, il a argumenté en disant: «Ce sera un style affirmé!» Il entendait par là faire preuve d’innovation, mais aussi d’audace et de clarté. De plus, la cuisine se devait d’être intégrée dans la pièce principale.
Direction des travaux en famille
Les mots de Gerald Pappe résonnent encore aujourd’hui aux oreilles de Benjamin Gerber. Il reconnaît que cela valait la peine de faire confiance à l’architecte. La maison n’a pas juste été rendue accessible en quelques gestes, mais a fait l’objet d’une rénovation totale. Tout a été refait à neuf pour ainsi dire, à l’exception du gros œuvre du bâtiment – dont toute l’enveloppe a elle aussi été rafraîchie et ré-isolée. «Cela paraît nettement plus grand qu’avant», estime Gerald Pappe.
«Un très beau
challenge»
Pour l’architecte, les conditions nécessitaient une planification intensive qui en faisait tout l’attrait. Avec les plans dessinés pour l’avant-projet et le projet de construction ainsi que l’accompagnement de la procédure de permis de construire, le CSO a largement déblayé le terrain pour la phase
Spacieuse et fonctionnelle La maison a été parfaitement transformée
d’exécution à suivre. La contribution de Gerald Pappe au projet s’est ensuite achevée, car le maître d’ouvrage a trouvé une solution «en interne» pour la direction des travaux, soit au sein de la famille. «Nous avons fait appel à des artisans qui ont mené à bien les travaux avec nous.»
Aussi complexe que cela ait été, le client a délibérément renoncé à certaines commodités, comme à une porte d’entrée automatisée. «Même en fauteuil roulant, j’arrive à ouvrir la porte manuellement», affirme Benjamin Gerber. Il n’y a pas eu besoin non plus de prévoir un espace libre sous les meubles de la cuisine. «Je me débrouille très bien comme ça.»
La transformation a duré un an En gros, la priorité a été donnée à la fonctionnalité, comme en témoignent les larges portes. Benjamin Gerber a accès à toutes les pièces avec son fauteuil roulant. Les alentours complètent l’image de la maison avec un coin terrasse et un beau jardin, doté d’un potager surélevé, conçu de ma-
nière à ce qu’une personne en fauteuil roulant puisse y jardiner sans problème. L’abri pour voitures est également nouveau, ainsi qu’une rampe qui permet d’accéder à l’étage inférieur et au jardin.
Benjamin Gerber doit mobiliser une certaine énergie pour franchir la rampe, mais celle-ci est plutôt prévue au cas où l’ascenseur de la maison ne fonctionnerait pas. Et le quinquagénaire y voit là une bonne occasion de s’entraîner.
Il a fallu un an pour achever ce petit bijou situé à la lisière de la forêt de Lohn-Ammannsegg. Benjamin Gerber s’est régulièrement rendu sur le chantier pour se faire une idée et tromper son impatience. À la mi-mai, le grand jour est enfin arrivé: sa femme et lui ont quitté Bleienbach pour s’installer dans ce cadre idyllique. Et avec l’emménagement, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour les époux Gerber.
Décompresser et se ressourcer. En 2025, partez en vacances avec l’ASP.
Nadja Venetz
Nous vous accompagnons à la mer et à la découverte de coins merveilleux, de sites culturels spectaculaires et de villes trépidantes. Avec nous, vous vivrez des moments d’aventure ou de doux farniente.
Vous trouverez à coup sûr un séjour qui vous convient parmi nos offres de voyage de l’année prochaine.
Notre catalogue «ParaVacances 2025» paraîtra début novembre, mais voici d’ores et déjà un premier aperçu de nos propositions. Tous les voyages pourront être réservés en ligne dès le 11 novembre 2024.
Vous avez des questions sur un voyage en particulier? Nous sommes là pour vous.
Contact reisen@spv.ch
2025
Voyages pour tous les membres
Cancún (MEX) 1–15.2.2025
Vacances balnéaires pour tous les membres
Malte
28.6–5.7.2025
Crète (GR) 4–11.10.2025
Voyages urbains pour tous les membres
Marrakech (MA) 21–28.3.2025
Berlin (D) 14–17.8.2025
Voyages régionaux pour les membres tétraplégiques
Semaine spéciale
au Tessin*
26.4–3.5.2025
Suède 7–14.6.2025
Regensburg (D) 21–28.6.2025
Lac de Sarnen 14–17.8.2025
Côte de la mer du Nord
Pays-Bas 23–30.8.2025
Vacances balnéaires pour les membres tétraplégiques
Chypre 17–24.5.2025
Grado (I) 6–13.9.2025
Costa del Sol (E) 20–27.9.2025
Rhodes –30 ans (GR) 18–25.10.2025
Bon plan estival Moon & Stars Locarno 16–20.7.2025
* Inscription avec une personne soignante fixe
Pour tous les membres
Des vaguelettes turquoise viennent doucement s’écraser sur l’immense plage de sable blanc bordée de majestueux palmiers. Devant ce décor de rêve, vous séjournerez dans un luxueux hôtel cinq étoiles tout confort au bord de la mer des Caraïbes. La piscine ou la partie privée de la plage invitent celles et ceux qui le souhaitent à se relaxer et à savourer le soleil.
Cancún est une ville touristique très prisée sur la péninsule mexicaine du Yucatán. Les vacanciers et vacancières du monde entier s’y rendent pour profiter de la plage de sable de 23 km de long, de la vie nocturne effrénée ou des nombreux sports et activités nautiques.
Cette région attire non seulement par son infrastructure touristique, mais aussi par sa riche histoire et ses splendeurs naturelles que nous vous ferons découvrir lors de nos excursions. Et entre chaque sortie, vous disposerez de journées libres qui vous permettront de faire ce qu’il vous plaira.
Date 1–15.2.2025
Groupe max. 6 pers. en fauteuil roulant
Inclus Vol direct (classe économique) depuis Zürich, 13 nuits en chambre double dans un hôtel tout compris, repas du midi et du soir prévus pour les excursions, excursions et transferts
Pour les membres tétraplégiques
Bordée de dunes pittoresques, la plage de sable s’étend à perte de vue. À Egmond aan Zee, vous résiderez dans un luxueux complexe de vacances flambant neuf et entièrement sans obstacles, à cinq minutes de la mer. Alors, tous à l’eau! Si le vent souffle trop fort pour se baigner dans de bonnes conditions, prenez le temps de regarder autour de vous. Des cerfs-volants multicolores s’élèvent dans le ciel. Agiles et téméraires, des adeptes de kitesurf glissent sur les vagues.
De multiples pistes cyclables traversent les dunes et invitent à faire de belle et longues promenades au grand air. Dans la petite ville d’Egmond aan Zee, il règne une ambiance agréable. Flânez dans les magasins et les cafés, et dégustez le poisson fraîchement pêché. Le phare blanc, emblème de la ville, se repère de loin.
Amsterdam, la capitale du pays, est à 50 km à peine d’Egmond. Découvrez les canaux romantiques et admirez l’art de renommée mondiale dans les nombreux musées.
Date 23–30.8.2025
Groupe max. 6 pers. en fauteuil roulant Inclus Vol direct (classe économique) depuis Zurich, 7 nuits en appartement (lits séparés) avec petit-déjeuner, excursions et transferts
Pour tous les membres
Depuis des années, Berlin est l’une des destinations les plus prisées parmi les voyages urbains. Pourquoi cela? Tout simplement car la cité sur la Sprée a énormément à offrir et satisfait tous les goûts.
Les mordu·e·s d’histoire en sauront plus au Checkpoint Charlie sur la division de la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest à l’époque de la RDA. Les adeptes du shopping flâneront dans le KaDeWe ou dans les boutiques tendance du quartier de Kreuzberg. Les fans d’art seront aux anges sur l’île aux Musées, les gourmets se régaleront dans les temples de la gastronomie et les fétard·e·s danseront dans les clubs les plus branchés.
Vous logerez au cœur de Berlin, sur la très animée Potsdamer Platz dans le quartier de Mitte, près des boutiques et des meilleurs endroits pour sortir. De là, vous êtes en un rien de temps à la célèbre porte de Brandebourg et au vaste parc de Tiergarten.
Date 14–17.8.2025
Groupe max. 6 pers. en fauteuil roulant Inclus Vol direct (classe économique) depuis Zurich, 3 nuits en chambre double avec petit-déjeuner, excursions et transferts
Inscription Nous prendrons vos réservations à partir du 11 novembre 2024.
Manger sainement, c’est amusant!
Le 12 octobre, apprenez à quoi il faut faire attention en matière d’alimentation, surtout si vous vous déplacez en fauteuil roulant.
Des conseils et astuces utiles, que vous pouvez mettre en pratique chez vous, vous attendent!
Le cours a lieu à l’Hôpital Loëx à Genève.
Intéressé·e?
Annonce & inscription
RÉTROSPECTIVE
«Hej» de Suède!
Du 15 au 22 juin, un groupe de 14 voyageurs et voyageuses de l’ASP est parti à la découverte de Stockholm, la capitale suédoise.
Ce voyage pour personnes tétraplégiques a été ponctué de nombreux temps forts touristiques, avec notamment la visite du musée Vasa abritant le seul bateau intact du XVIIe
Le 9 novembre 2024, nous donnons un cours de peinture à Clarens VD.
Grâce aux conseils de l’artiste Livia Balu, vous manierez les pinceaux et réaliserez vos propres œuvres d’art sur toile.
Inscription sur spv.ch/ manifestations
siècle et l’excursion dans le parc animalier d’Öster Malma, où l’on peut observer des élans en liberté. À la fin du voyage, le groupe suisse a pu célébrer le très attendu solstice d’été «Midsommar» avec la population locale Une fête spectaculaire!
Vous avez envie de faire vos valises? spv.ch/voyager
Envie de changer d’air? Le dimanche 10 novembre 2024, la journée ParaVacances aura lieu dans un nouveau format à Nottwil. Venez nous rendre visite – aucune inscription n’est nécessaire.
De 13 h 00 à 16 h 00, toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à s’informer sur les destinations 2025 à nos stands situés au fond du hall d’accueil du CSP.
Nous vous offrirons du café et des gâteaux. De plus, vous pourrez bénéficier d’une réduction unique de CHF 50.– sur notre offre de vacances. Nos spécialistes des voyages se réjouissent de votre visite!
Plus d’informations sur spv.ch/manifestations
Jeux & rires au Tessin
Le 28 septembre 2024, nous organisons le Kids Day à Tenero.
Les enfants âgés de 6 à 18 ans sont cordialement invités à passer une journée amusante avec des jeux, du sport et beaucoup de divertissements avec leurs ami·e·s.
La date limite d’inscription est le 13 septembre 2024. Vous trouverez le formulaire d’inscription en ligne sur notre site Web.
Intéressé·e? S’inscrire ici
La danse a le vent en poupe au CFR de Soleure: les couples se forment entre personnes en fauteuil roulant et piéton·ne·s. Et un grand moment se prépare.
Peter Birrer
Danser en fauteuil roulant – comment est-ce possible? Et quel est l’intérêt? En nous expliquant les conditions que cette activité requiert, Rosmarie Waldburger se livre. Cette octogénaire originaire de Hubersdorf SO, membre du groupe de danse en fauteuil roulant de Soleure depuis sa création en 1998, souligne aussi que «la danse fait du bien aussi bien corps qu’à l’esprit». Et elle déborde d’enthousiasme lorsqu’elle parle de sa passion: «J’adore ça!»
Sur la piste de danse, les personnes en fauteuil roulant n’évoluent pas chacune dans leur coin au son de la musique. Elles forment des couples avec des piétons et des piétonnes. Cha-Cha-Cha, jive, valse, discofox, rumba, tango, foxtrott, le répertoire est large. En observant les danseurs et les danseuses, on se doute que maîtriser les
enchaînements demande beaucoup de travail. «En ce sens, la danse est une discipline exigeante, il faut s’écouter et se comprendre mutuellement», ajoute Rosmarie Waldburger.
Cours au printemps et en automne Fritz Lüthi ne peut que confirmer: «Les sportives et les sportifs se moquent parfois de nous. Pourtant, ce n’est pas si facile, il faut de l’empathie pour garder l’équilibre et être en harmonie avec son ou sa partenaire.» Fritz Lüthi a 72 ans, il est tétraplégique depuis 45 ans, cofondateur du Rollstuhlclub Solothurn – et passionné de danse depuis toujours. Il est aussi l’heureux propriétaire d’un juke-box de près de 15 000 chansons, des Boss-Buebe à Deep Purple, et depuis vingt ans, il organise des cours de danse en fauteuil roulant.
Au printemps et en automne, plusieurs couples se retrouvent dans la salle de sport du Centre suisse des paraplégiques à Nottwil. Le cours, qui s’étend sur cinq semaines, comprend cinq unités de deux heures chacune. Heinz Meier, le responsable sportif du groupe, enseigne la technique aux participant·e·s en fauteuil roulant et leur montre les mouvements qu’ils et elles doivent maîtriser.
Pendant ce temps, Marcello Schneider s’occupe des piétons et piétonnes. Ce professeur de danse de Horw s’investit dans ce projet depuis plus de dix ans et est séduit par l’ambiance qui règne pendant les leçons. «Les yeux des participants brillent de joie de vivre et de gratitude. Ils apprécient énormément cette offre et quand ils font des progrès, cela me va aussi droit au cœur», dit-il.
Soirée dansante le 9 novembre à Oensingen
Pour des personnes comme Heinz Meier, 65 ans et originaire de Bottmingen BL, les cours de danse ou les soirées dansantes sont les meilleures occasions d’oublier tout ce qui les entoure et de s’évader du quotidien. Il explique: «Je plonge alors dans un autre monde. En dansant, j’ai l’impression de me libérer.» Il constate en outre les effets positifs sur sa santé: «La danse facilite aussi le maniement du fauteuil roulant. Je me déplace avec une toute autre dynamique.»
Un événement particulier se prépare actuellement pour le 9 novembre – c’est en quelque sorte le point d’orgue de l’année: la soirée dansante à Oensingen. Fritz Lüthi et son équipe espèrent que n’y viendront pas que des personnes en fauteuil roulant et leurs partenaires, mais que ce sera un événement inclusif. Rosmarie Waldburger s’attend à passer une soirée agréable, lors de laquelle elle pourra montrer ses talents et vivre de bons moments. Car comme elle le dit: «Danser, ça me rend heureuse.»
Soirée dansante du 9 novembre Informations et inscription spv.ch/manifestations
Chaque année à la mi-juin, le Greenfield-Festival transforme Interlaken en paradis pour les fans de rock. Plus de 30 groupes se produisent sur deux scènes et on chante et danse jusqu’au bout de la nuit. Un groupe de l’ASP s’est joint à la fête.
Nadja Venetz
«Scream for me Greenfield!», lance le chanteur métal de Machine Head au public. Un chœur de plusieurs milliers de voix lui répond en hurlant. C’est l’un des 38 groupes à mettre le feu à l’aérodrome d’Interlaken en ce week-end de juin. Chaque jour, plus de 25 000 fans se retrouvent sur ce site. Parmi eux, 13 voyagent avec l’ASP. «Aller une fois au Greenfield-Festival, c’est pour moi un objectif de vie», affirme Sandro au moment du départ de Nottwil. Fabiana s’y
est déjà rendue l’an passé avec son assistante Larissa, mais pour tous les autres, c’est une première.
Nous passons la nuit à l’auberge de jeunesse d’Interlaken plutôt que de camper comme de nombreux festivaliers. Des milliers de tentes sont installées les unes contre les autres. Et avant d’arriver enfin sur le lieu du concert, nous traversons cette mer de canadiennes et d’igloos. Un bus spécial fait
la navette pour nous entre l’auberge de jeunesse et le site. Tard dans la nuit, ou plutôt au petit matin après le dernier concert, tout le monde est heureux de retrouver rapidement la chaleur de sa chambre. Et celles et ceux qui souhaitent faire un break sont ravi·e·s de profiter du service de transport de Sepp qui permet d’aménager sa visite du festival selon ses besoins. Benoît s’est organisé avec le service local d’aide et de soins à domicile pour les soins matinaux.
Estrade pour fauteuils roulants Vue imprenable sur la scène
Alors que de nombreux festivals se déroulent dans un champ ou une prairie, la plupart des chemins du Greenfield sont asphaltés. Pratique quand on se déplace en fauteuil roulant. Et nous sommes loin d’être les seul·e·s. L’estrade réservée aux fauteuils roulants est bien remplie et offre une vue imprenable sur la scène principale par-dessus des milliers de têtes. À la tombée de la nuit, des spectacles de lumière et de pyrotechnique élaborés illuminent des visages réjouis. L’ambiance est à la fête, le quotidien est relégué au loin. On est quel jour au fait?
Punk et métal
Le style musical est marqué par des guitares dures. Cela plaît ou hérisse. Il y en a pour tous les goûts. Quand Kraftclub joue, c’est toute l’estrade qui se met à danser. Quand on le peut, on frappe des mains avec Dropkick Murphys, qui mêle folk irlandais et punk, ou on tape en rythme sur l’accoudoir du fauteuil roulant. Quand Prodigy entre en scène, les basses intenses font vibrer tout le corps. Un panneau prévient que l’effet stroboscopique peut déclencher des crises d’épilepsie. Green Day joue ses tubes pendant plus de deux heures. 30 000 personnes chantent avec eux. Quand les grands groupes se produisent, ça se bouscule, même sur l’estrade. Une rampe permet d’y accéder, mais la pente est très raide. Le service d’ordre, qui veille à ce que seuls les ayants droit passent, aide à les pousser. De temps en temps, d’autres festivaliers viennent leur prêter main forte.
La plupart des gens sont en noir, arborant têtes de mort, rivets pointus, tatouages et piercings. «On pourrait passer des heures à les regarder», déclarent Andrea, la responsable du groupe, et Sarah, une participante. Tout ce qui est féroce est en fait un signe de reconnaissance. Des discussions s’engagent. «Tout le monde est cool», estime Sandro. Et Tito est lui aussi ravi de voir les gens s’écarter quand il pousse sa compagne Hirijet à travers la foule. Et ce, même à une heure tardive, alors que le taux d’alcoolémie atteint des records chez certain·e·s. Le Swiss-Trac de Sandro est fort utile. À la fin du concert, la lueur crue de son phare fend la foule, tel Moïse les eaux de la mer Rouge.
Celles et ceux qui ont besoin d’une pause après tous ces riffs de guitare peuvent se restaurer aux stands de nourriture ou flâner dans le marché. Des tentes invitent à faire la fête jusqu’à l’aube. Même les fans de football ne sont pas en reste: ils peuvent suivre les matches de l’Euro sur des écrans géants. Mais ces sites ne sont pas toujours accessibles en fauteuil roulant. Il faut quelquefois un coup de main pour se hisser sur le podium ou franchir un palier.
En coulisse Vendredi, nous avons le privilège de jeter un coup d’œil dans les coulisses du festival. Le célèbre chef René Schudel nous accueille dans sa cuisine. Pendant que nous nous régalons de frites et d’escalopes, une cuisine étoilée est servie aux musicien·ne·s et aux VIP. Plusieurs camions sont garés derrière la scène. Chaque groupe apporte sa propre production. La logistique derrière un événement d’une telle envergure nous épate. Nous réclamons en vain des anecdotes sur le backstage des artistes. Apparemment, la vie de rock star n’est pas aussi dissolue que nous l’imaginions. À notre retour sur le lieu du concert, une petite bruine se met à tomber. C’est la seule fois où nous sortons nos imperméables.
«Grandiose», «grave bien», «ouf», «inoubliable». Lorsque je demande leurs impressions aux participant·e·s, les qualificatifs se répètent. Tous sont unanimes: c’était un week-end exceptionnel. Et un autre fait est aussi plusieurs fois souligné: «Voyager avec l’ASP nous a permis de tester l’accessibilité du Greenfield en fauteuil roulant. La prochaine fois, nous oserons nous y aventurer seul·e·s.» Pour Lea, une chose est certaine: «C’était la première, mais pas la dernière fois.»
À la mi-juin, la fête annuelle des enfants a eu lieu sur le Rossweid à Sörenberg LU.
Mais cette fois, grâce à l’ASP, elle proposait des activités sans obstacles.
Vera Lang
Tous les ans en juin, l’ASP organise le Kids Camp à Nottwil, un rendez-vous de sport et de loisirs destiné aux enfants en fauteuil roulant ainsi qu’à toute leur famille. Pour l’édition 2024, on a changé de décor: le camp a quitté le site du Centre suisse des paraplégiques pour se rendre à la fête des enfants à Sörenberg dans la jolie région de l’Entlebuch, reconnu comme biosphère par l’UNESCO. Organisée dans le parc d’aventure «Mooraculum» (en allemand «Moor»
Créer du lien lors de la fête des enfants à Sörenberg
signifie «marais») situé dans la zone de marais naturels de Rossweid, cette manifestation annuelle propose des jeux et des divertissements pour petits et grands.
Ouverture d’esprit des enfants
Il est important de favoriser les contacts entre les personnes en situation de handicap et celles sans handicap. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles l’ASP a œuvré afin de mettre sur pied une ver-
sion inclusive de la fête des enfants. Les familles qui participaient au Kids Camp se sont mêlées au public de la fête des enfants. Les conversations se sont engagées et les préjugés se sont envolés. La proximité aidant, les participant·e·s sans fauteuil roulant ont fait des activités avec les enfants en fauteuil roulant. Il était surprenant de voir la manière dont les enfants piétons faisaient preuve d’une parfaite ouverture d’esprit et d’une remarquable im-
partialité à l’égard de leurs camarades paralysés. «Ma fille est une observatrice et elle est très curieuse», a raconté la maman d’une enfant sans handicap. «J’ai aidé une fillette en fauteuil roulant à monter une pente et m’attendais à ce que ma fille me demande ensuite pourquoi elle ne pouvait pas marcher. Elle m’a effectivement questionnée sur la fillette, mais ni sur ses jambes ni sur le fauteuil roulant. Son handicap n’était manifestement pas du tout un sujet de préoccupation pour ma fille. Cela m’a surprise.»
Sensibilisation des parents
La curiosité et l’intérêt pour les fauteuils roulants étaient toutefois tangibles lorsqu’il s’agissait de s’y asseoir et de les essayer. L’ASP avait mis à disposition plusieurs modèles de différentes tailles. Celles et ceux qui le souhaitaient pouvaient effectuer un petit parcours jonché d’obstacles et de tâches à effectuer. L’épreuve s’est vite transformée en attraction puis en pôle magnétique de la fête des enfants. Tandis que ces derniers voyaient essentiellement l’aspect ludique de l’exercice, leurs parents ont pris conscience de certaines difficultés. Encouragés par leur progéniture, les adultes ont aussi fait une partie du circuit. «Je me suis rendu compte à quel point un petit obstacle comme un trottoir peut vite devenir infranchissable», a déclaré une mère encore pensive. «Cela me donne une toute nouvelle vision des choses. C’est certainement une expérience que tout le monde devrait faire.»
Objectifs à long terme
Les remontées mécaniques de Sörenberg veulent devenir plus accessibles et la société qui les gère fait appel à l’expertise de l’Association suisse des paraplégiques. Cette coopération n’est pas le fruit du hasard: comme l’ASP propose depuis des années des cours de sports d’hiver en collaboration avec l’entreprise Bergbahnen Sörenberg, l’idée d’un projet estival commun s’est imposée. Le résultat a été probant: quelque 160 enfants, dont 17 en fauteuil roulant, sont venus en famille et se sont amusés dans le parc d’aventure «Mooraculum». Un début prometteur qui laisse espérer que d’autres manifestations suivront bientôt cet exemple de loisirs inclusifs.
Parcours en fauteuil roulant avec obstacles
Jeux et divertissement pour toute la famille
Les chamallows grillés c’est trop bon!
Pour la première fois, l’ASP a organisé un séjour balnéaire pour les moins de 30 ans. Joel Jung d’Ermensee LU a savouré le soleil de Majorque – ainsi que les fruits de mer, le foot, les baignades et les moments sympa au Ballermann.
Peter Birrer
Le charme de Majorque, la Méditerranée, le soleil … un programme très tentant. Joel Jung hésite quand même à s’inscrire, car il craint que les températures ne soient trop élevées pour lui. Mais la soif d’aventure finit par l’emporter sur ses appréhensions. Partir quelques jours en vacances sur la célèbre île des Baléares, faire la fête au Ballermann, s’éclater avec des ami·e·s – impossible de se priver d’un tel voyage.
«Ça va bien se passer», se rassure le jeune homme de 26 ans en soulignant son mantra d’un large sourire. Joel est quelqu’un qui respire la joie de vivre. Et quand le 5 janvier 2020, un accident de voiture le laisse tétraplégique, il reste fidèle à lui-même. Près de cinq ans plus tard, ce maçon de formation qui a retrouvé un emploi à temps partiel dans le bureau d’une entreprise de travaux publics, déclare avec un bel optimisme: «Tout roule à nouveau.»
Voilà donc pour lui l’occasion de s’envoler pour Majorque. Andrea Gisler, spécialiste de la paralysie médullaire et membre de l’équipe de ParaColoc, lance l’idée qui va mettre les choses en branle: organiser des vacances d’été dans une station balnéaire pour un groupe de moins de 30 ans.
«Les vacances, c’est toujours bien» L’équipe de voyage de l’Association suisse des paraplégiques retient la proposition, élabore un programme et constate que cette offre suscite effectivement un grand intérêt. Six jeunes en fauteuil roulant sont chauds bouillants à l’idée d’aller à Majorque. Avec les soignant·e·s bénévoles, le personnel professionnel de ParaHelp et un assistant de baignade, la petite troupe compte 14 personnes.
Joel espère avant tout se reposer. Et prendre du bon temps. «Les vacances, c’est toujours bien. On est sûr de s’amuser.» Prendre l’avion n’est pas vraiment un défi pour lui. En mars 2024, il était parti en Nouvelle-
Zélande avec l’équipe nationale de rugby, alors le voyage à Palma est «un saut de puce» en comparaison.
Il est vrai que les températures estivales l’inquiètent un peu. Mais il n’est pas aussi anxieux qu’en 2022, quand il s’est rendu en Égypte avec une amie et qu’il ne savait absolument pas à quoi s’attendre. La semaine à Majorque est organisée de A à Z, l’encadrement est assuré – qu’est-ce qui pourrait mal tourner?
Réveil au beau milieu de la nuit
Le 6 juillet est un jour qui commence dans la nuit pour Joel. Son réveil sonne à 4h30 et à 5 h 45, son père Urs le conduit de son Seetal lucernois à l’aéroport de Kloten. À 7 heures, le groupe de voyage de l’ASP se retrouve, et un peu plus de trois heures plus tard, l’avion décolle en direction de la capitale de Majorque. À 1000 kilomètres de là, il règne un climat agréable. Le transfert de l’aéroport tout proche à l’hôtel à la Playa de Palma se déroule sans problème, comme tout le reste. «L’organisation était au top», résume Joel.
L’hébergement offre une infrastructure très appréciée par la clientèle suisse: des chambres spacieuses, pas de moquette, pas d’obstacles insurmontables et une piscine qui comble toutes les attentes. La demipension avec un buffet copieux et varié fait aussi partie des commodités. Pour changer, les jeunes vacanciers s’offrent parfois un petit gueuleton dans un restaurant à l’ex-
térieur de l’hôtel. Les amateurs de possons et fruits de mer comme Joel y trouvent toujours leur compte.
Nouveau fan de l’Espagne
La semaine commence par une première sortie à la plage, suivie par du foot. La Suisse joue en quart de finale de l’Euro contre l’Angleterre et Joel, comme tous les autres, suit le match avec force cris et encouragements. Hélas, rien n’y fait et la Suisse perd après une éprouvante séance de tirs au but … mais Joël sait comment rebondir. Il s’achète un maillot aux couleurs de l’Espagne et croise les doigts pour elle.
La semaine est rythmée par un agréable farniente. Ou, comme dit le jeune Lucernois: «Chiller était notre mot d’ordre. Je faisais la grasse matinée et, après un copieux petit-déjeuner, nous nous retrouvions à la piscine.» Il aime l’eau mais préfère se baigner en piscine. «Une fois, je me suis aventuré dans la mer, également accessible en fauteuil roulant. En cas de besoin, nous aurions pu demander de l’aide aux autres touristes. Mais comme je ne suis pas un bon nageur, je me sentais plus à l’aise dans la piscine.»
Pour les garçons, la journée ne s’achève pas au crépuscule. De temps en temps, ils plongent dans l’univers du Ballermann, situé à quelques minutes de leur hôtel. C’est là que les jeunes fêtard·e·s se retrouvent et que les six amis de Suisse centrale et leurs accompagnant·e·s vont se payer du bon
temps. Le groupe en fauteuil roulant attire-t-il l’attention? «Je ne remarque même plus quand on me regarde», explique Joel. Il préfère savourer le moment sans regarder sa montre. Marco Michel, l’un des vacanciers, commente: «Joel a de l’énergie à revendre.»
Les batteries sont chargées
Le jeune homme ne tarit pas d’éloges sur l’ambiance qui régnait au sein du groupe; «Nous nous sommes tous super bien entendus. Et ce qui était génial, c’est que chacun pouvait faire ce qu’il voulait. J’ai pu recharger mes batteries.»
Recommanderait-il aux jeunes tétraplégiques un voyage au soleil destiné aux moins de 30 ans? «Absolument! Même si on pourrait aussi organiser ce genre de vacances soi-même. Mais ce serait assez fastidieux. L’organisation par l’ASP était au top, tout comme l’encadrement tout autour. Tout était nickel.»
VACANCES AVEC L’ASP
Partir en vacances avec l’ASP vous intéresse?
Vous trouverez notre offre de voyages pour l’année prochaine en pages 22 et 23. Écrivez-nous
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Profiter et se reposer Joel Jung se la coule douce avec des compagnons de voyage de son âge
On connaît désormais les membres de la délégation suisse. Le TGV Lyria emmènera les athlètes helvétiques à Paris, où ils et elles tenteront de décrocher des médailles.
Nicolas Hausammann
La proximité des Jeux et la bonne accessibilité attireront sûrement de nombreux fans suisses dans la capitale française.
Pour la première fois dans l’histoire des Jeux Paralympiques, tous les sports seront enregistrés et retransmis en direct.
France Télévisions offrira un accès gratuit à toutes les compétitions avec 300 heures de reportage en direct.
La SRG SSR diffusera aussi en direct à la télévision toutes les décisions de médailles concernant les Suisses et couvrira les Jeux sur SRF et RTS dans une émission quotidienne en soirée.
Une belle opportunité d’accroître l’intérêt pour le sport paralympique d’élite dans notre pays.
Du 28 août au 8 septembre 2024, près de 4400 athlètes s’affronteront dans 549 compétitions et 22 disciplines sportives. Un record de participation encore jamais atteint. En revanche, le nombre de sports représentés reste le même qu’à Tokyo 2020, ce qui aiguisera sensiblement la concurrence dans de nombreux domaines et rendra les Jeux encore plus passionnants pour le public.
Aux Champs-Élysées
Pour la première fois, la cérémonie d’ouverture se déroulera en dehors d’un stade. Paris 2024 veut amener le sport au cœur de la ville. Les Champs-Élysées et la place de la Concorde formeront le somptueux décor d’un moment exceptionnel. Quatre scènes accueilleront, à tour de rôle et souvent en simultané, des spectacles artistiques. On ne sait pas encore avec précision combien de para-sportifs et sportives de la délégation y participeront, car pour chaque athlète, la décision s’apparentera à un exercice d’équilibriste, oscillant entre rester strictement concentré·e sur ses propres compétitions ou «se fondre» dans l’atmosphère paralympique.
Des émotions fortes et des médailles à la clé
Comme le veut la tradition, toute l’attention des médias et les espoirs de médailles reposeront sur les athlètes en fauteuil roulant de la délégation suisse. Après tout, le trio Debrunner/Hug/Schär a remporté onze
médailles sensationnelles à Tokyo. Manuela Schär se lancera pour la dernière fois à Paris dans la course aux médailles. L’athlète originaire de Kriens livre son état d’esprit avant ses dernières grandes apparitions dans le stade: «Ce seront des moments d’excitation, d’émotion et de suspense. D’un côté, je me réjouis de mes dernières compétitions sur piste, de l’autre, ce sera compliqué de contenir mes émotions et de les transformer en énergie positive.»
Après ses premiers succès paralympiques au Japon, sa coéquipière de talent, Catherine Debrunner, veut à présent se donner à fond dans la capitale française: «J’ai hâte de participer à ces courses de haut niveau et j’espère y voir le maximum de spectateurs et spectatrices, parmi lesquels, il y aura aussi beaucoup d’amis et ma famille. Alors bien sûr, je veux être la ‹meilleure Catherine› que jamais.»
Son collègue Marcel Hug, surnommé «Swiss Silver Bullet» au niveau international, se réjouit lui aussi de pouvoir enfin récolter les fruits d’une préparation minutieuse. «Je me suis préparé à l’objectif de Paris 2024 en m’entraînant dur. Les dernières semaines avant les Jeux Paralympiques sont toujours un peu longuettes et dédiées aux questions d’organisation. Je suis maintenant impatient de participer à ces Jeux Paralympiques particuliers si proches de chez nous. Comme le trajet est court, il y aura beaucoup de visages familiers dans les
gradins. Cela me motive encore plus», déclare le champion de la catégorie T54 de ces dernières années.
Un bon mix
L’équipe de Suisse se caractérise avant tout par un bon mix entre des athlètes expérimenté·e·s et des novices qui seront à Paris en terre inconnue. 17 sportifs et sportives de Sport suisse en fauteuil roulant font partie de la délégation pour l’athlétisme, l’aviron, le badminton, le handbike, le tennis et le tir sportif. Avec les 10 athlètes debout de PluSport, c’est un groupe de 27 personnes qui sera en lice pour décrocher des métaux précieux à Paris.
Swiss Paralympic entend vivre l’excellence et inspirer la population suisse avec audace et détermination, comme l’explique le chef de la délégation de la mission paralympique Peter Läuppi: «La délégation n’est pas la plus grande de l’histoire paralympique suisse, mais le potentiel de performance est impressionnant. En collaboration avec les deux fédérations, nous créons des conditions et des structures idéales pour que les athlètes puissent donner le meilleur d’euxmêmes. Ainsi, ces Jeux Paralympiques ne se contenteront pas de marquer durablement les sportifs et sportives qui y participeront, ils et elles pourront même écrire l’histoire du sport!»
D’un grand événement à l’autre Pour les handbikeurs et handbikeuses, les semaines de vérité commenceront fin août à Paris. L’équipe de paracyclisme se battra d’abord sur les bords de la Seine pour rafler des médailles, avant de partir sur les bords de la Limmat, où les paracyclistes participeront aux CM inclusifs à domicile à Zurich pour remporter les maillots arcen-ciel UCI. Tout un concentré d’émotions et de kilomètres à gérer (voir l’article sur les CM UCI de cyclisme sur route et paracyclisme 2024 p. 40 et 41)!
17 athlètes de Sport suisse en fauteuil roulant sélectionné·e·s!
Sur les 27 membres de la délégation suisse, 17 participeront aux JP en position assise. En athlétisme, huit athlètes batailleront pour remporter diplômes et médailles, parmi lesquels nous retrouverons des visages familiers comme ceux de Marcel Hug, Catherine Debrunner et Manuela Schär, aux côtés de Patricia Eachus, Fabian Blum, Licia Mussinelli, Alexandra
Helbling et du vétéran Beat Bösch. En handbike, le trio
Sandra Stöckli, Fabian Recher et Benjamin Früh tentera de décrocher le métal précieux.
Nicole Häusler espère faire mouche en tir sportif, tandis que l’avironneuse Claire Ghiringhelli mènera sa barque pour réaliser son rêve de médaille. Les as du badminton Ilaria Renggli, Cynthia Mathez et Luca Olgiati ainsi que la championne de tennis Nalani Buob compléteront la délégation.
Plus d’informations spv.ch/paralympics_f
Un concentré de connaissances en un même lieu. Les expert·e·s du Centre national de performance pour le sport en fauteuil roulant (CNP) mènent nos athlètes sur le chemin de l’excellence. L’experte Romana Feldmann donne des clés pour améliorer les performances et l’état mental.
Tu fais partie de l’équipe d’expert·e·s du CNP depuis? Depuis 2018, donc depuis le début.
Quel est ton rôle au CNP?
Je suis responsable du département Psychologie du sport. En faisant le bilan avec les athlètes et en échangeant avec les autres spécialistes, je peux cerner globalement le sportif ou la sportive et lui apporter un soutien optimal.
Quelle est ton activité préférée?
C’est très enrichissant d’être aussi proche d’une personne et de l’accompagner sur un bout de chemin.
Quel est ton super-pouvoir?
La confidentialité et la neutralité.
Ton application préférée?
J’adore les applis de plein air comme Swisstopo ou le CAS.
Quand l’été se termine, il est temps de penser à la saison hivernale.
Que vous soyez novice ou expérimenté·e en uniski ou dualski, notre vaste programme de sports d’hiver répond aux besoins de chacun et chacune. Prenez de l’avonce, planifiez votre hiver avec nous. Les dates des cours 2024/25 seront mises en ligne à l’automne 2024.
Plus d’informations sur spv.ch/notre-programme-d-hiver
Nous vous informons qu’à partir de la saison d’hiver 2024/25, nous ajusterons légèrement nos tarifs pour les cours de ski.
Cette décision a été prise après mûre réflexion et se base sur la hausse générale des coûts.
Nous nous efforçons sans relâche de vous proposer des cours de grande qualité.
Après avoir remporté la médaille de bronze il y a deux ans aux CM de Sursee, l’équipe de Suisse a de grandes ambitions pour le CE de Powerchair Hockey, du 21 au 28 octobre à Korsør (DEN).
L’équipe sélectionnée pour le CE mise sur une excellente expérience de jeu. Khaleq Hassani et Ilona Emmenegger complètent la délégation en participant pour la pre-
mière fois à une finale. L’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, l’Italie et les Pays-Bas sont également qualifiés pour le CE. Lors du tournoi IN-JET en avril 2024, l’équipe de Suisse a montré qu’elle était en grande forme en battant la Finlande et l’Italie.
Plus d’informations sur le CE ipch2024.com
Depuis début août, Katja Schweizer (46) entraîne l’élite du curling fauteuil.
Cette coach allemande a des années d’expérience dans le sport de compétition comme joueuse, entraîneuse et représentante de fédération. Elle succède à l’entraîneur national Stephan Pfister.
Agente de développement à la Fédération allemande de curling, elle y a lancé le curling fauteuil et a constitué la première équipe nationale.
En tant qu’entraîneuse nationale, elle a dirigé pendant plusieurs années pour l’Allemagne et l’Autriche diverses équipes d’élite et juniors de sportifs et sportives piéton·ne·s aux championnats d’Europe et du monde.
En 2017, elle est revenue au curling en fauteuil roulant et a encadré l’équipe d’Allemagne aux JP de Pyeongchang comme co-entraîneuse.
Katja Schweizer a une vision claire: «L’objectif, avec les entraîneurs et entraîneuses de club, est de permettre à chacun·e d’évoluer le mieux possible afin de constituer un cadre performant et stable.»
À la mi-juin 2024, les World WCMX Series ont pour la première fois fait une étape en Suisse avec «High in the Park». L’événement dédié à tout ce qui roule dans les skateparks s’est montré sous son meilleur jour.
Le parc de Bulle, petit mais très diversifié, a permis de laisser libre cours à la créativité. Lorraine Truong a maîtrisé le rail le plus difficile du parc et a gagné dans la catégorie «Woman open». Emiglio Pargätzi a réussi le handplant et s’est distingué en se classant deuxième.
Ces bons résultats des athlètes suisses laissent augurer de belles perspectives pour les prochains championnats du monde qui auront lieu le 7 décembre 2024 dans la ville de Birmingham, Alabama (USA). Pour Lorraine Truong, il s’agira de défendre son titre de championne du monde et Emiglio Pargätzi entend bien réaliser sa meilleure performance et monter sur le podium. Le gagnant ou la gagnante du WCMX World Tour sera également élu·e à Birmingham. Là aussi, l’équipe de Suisse a de réelles chances de décrocher une médaille, voire de remporter la victoire.
Le module de base du 28 septembre 2024 à Nottwil s’adresse à toutes celles et ceux qui souhaitent s’engager activement dans le sport en fauteuil roulant en tant que moniteur ou monitrice.
Chez SSFR, la formation s’articule sur six échelons. Le premier se compose d’un module de base et d’un module pratique.
Commencez par le module de base à Nottwil. Lors de ce cours d’une journée, nous vous enseignerons les bases du sport en fauteuil roulant. Vous apprendrez à manier
un fauteuil roulant et acquerrez des connaissances médicales. Le module de base peut être combiné avec le module pratique. Ce dernier aura lieu le lendemain, 29 septembre 2024, également à Nottwil. Il est possible de passer la nuit à l’hôtel Sempachersee.
Vous avez envie de vous investir dans le sport en fauteuil roulant en tant que moniteur ou monitrice?
Inscrivez-vous sur spv.ch/manifestations
PARALYMPICS 2024
Ilaria Renggli et Fabian Blum ont réussi. Tous deux se sont qualifiés pour les JP grâce à leurs performances de haut niveau. Le dernier obstacle à la réalisation de leur rêve était la sélection par Swiss Paralympic.
Nicolas Hausammann
Nous sommes le 9 juin 2024, le public local exulte le long de la piste d’athlétisme de la Sport Arena de Nottwil. Le signal de départ retentit, Fabian donne aussitôt de furieux tours de roue et accélère de manière fulgurante jusqu’à atteindre une vitesse de pointe qu’il parvient à maintenir jusqu’à la fin. Résultat: un record de Suisse, pour le plus grand bonheur de ses fans qui l’acclament sur le parcours avec des fanions aux couleurs de son employeur. Pour Ilaria aussi, l’impatience est immense et la forme est bonne. Il s’agit à présent de rester dans le flow. Comment se présentent les derniers préparatifs avant le départ de nos deux athlètes pour la capitale française?
Vous êtes maintenant dans la dernière ligne droite pour Paris, quel est votre état d’esprit?
Ilaria: «Rester en bonne santé physique est la priorité. C’est pourquoi on insiste davantage sur la récupération et d’autres aspects régénérateurs pour compenser l’entraînement intensif. La motivation et l’excitation pour Paris sont énormes. Il faut donc trouver un équilibre entre l’ambition et une saine réalité. Avoir conscience de ce que nous avons dans le ventre nous aide à renforcer notre confiance en nous. De plus, à l’entraînement, nous travaillons non seulement sur des détails de jeu, mais aussi sur nos routines pour les jours de matches.»
Fabian: «Pour moi, c’était un grand soulagement de battre le record de Suisse du 100 m lors de ma dernière participation aux ParAthletics locaux. Avec cette course en poche, j’aborde la dernière préparation
en étant plus fort et je sais que je suis dans la bonne direction. Les compétitions à Dubaï ont été difficiles pour moi après une infection. Il s’en est suivi un bloc intensif. Il s’agit maintenant d’atteindre la constance. Et il faut aussi le mental. Je veux retrouver la même préparation que pour les CM de Paris l’an dernier, quand j’ai décroché une médaille. Je sais que je peux y arriver.»
Que signifie la participation aux JP en termes de marketing?
Ilaria: «C’est l’apogée après ces quatre dernières années. Mais je vois aussi cela comme une chance de faire mieux connaître le badminton, car il est souvent dévalorisé en tant que ‹jeu de petits volants›. Le coup de projecteur des médias pendant les JP y aide beaucoup. En outre, je pense que c’est aussi une chance pour moi. Sur le plan personnel, une expérience aussi unique permet de faire un bond en avant.»
Fabian: «Incomparable, mon pouls s’accélère dès que je pense aux compétitions de Paris. La ‹crème de la crème› y sera en lice. Tout le monde sera encore un chouïa plus prêt. Le rythme d’une fois tous les quatre ans rend les Jeux si exceptionnels. Je suis actuellement très satisfait de ma double carrière sportive et professionnelle. J’espère réussir les épreuves pour continuer à justifier mes absences et à bénéficier de cette liberté. Ce n’est qu’ainsi que je pourrai poursuivre ma carrière sportive après les Jeux Paralympiques et atteindre des performances encore meilleures.»
Saine nervosité ou «zénitude»?
Ilaria: Saine nervosité.
Fabian: Une saine nervosité m’apporte la tension souhaitée.
Votre programme pour la journée sans course/match: chiller ou découvrir Paris?
Illaria: Se détendre pendant le tournoi.
Fabian: Se distraire, mais pas de tourisme. Passer un moment en famille dans un café plutôt qu’explorer la ville.
Votre devise pour les Jeux?
Ilaria: Si tu donnes tout, tu n’as rien à te reprocher.
Fabian: Je n’ai pas de devise particulière, je suis juste fier d’avoir atteint mon objectif à long terme.
ATHLÉTISME
À 27 ans, Sabine Güdel est juge de compétition et arbitre. Et elle aime particulièrement officier lors des rencontres de handisport. Cuisinière de métier, elle affirme: «C’est mon sport.»
Peter Birrer
Assise, elle peut rester concentrée pendant des heures sans se laisser distraire quand elle travaille. Et son travail consiste à être responsable du chronométrage aux ParAthletics de Nottwil. Sabine Güdel assume la fonction d’arbitre et ne semble pas s’en lasser. «C’est mon sport. Je pourrais renoncer à beaucoup de choses mais au handisport, jamais», déclare-t-elle.
Sabine est originaire de Leimiswil BE et exerce la fonction de juge et d’arbitre depuis la moitié de sa vie. Son père Hansueli, qui est actif depuis des années dans ce domaine, notamment en tant qu’expert en arbitrage et formateur, lui a transmis sa passion. Elle est encore à l’école primaire lorsqu’elle découvre le monde fascinant du handisport. À l’époque, les championnats de Suisse d’athlétisme en fauteuil roulant avaient lieu à Huttwil et Sabine faisait partie des bénévoles.
Elle se souvient très bien de la forte impression que lui avaient faites les performances des athlètes. Et plus tard, de la joie qu’elle ressentait en accompagnant son père aux compétitions.
«Fiable, bienveillante et communicative»
Mais Sabine ne veut pas s’en tenir à accompagner et à observer. Elle souhaite elle aussi devenir juge de compétition – et suivre ensuite une formation d’arbitre. Pendant son apprentissage de gestionnaire en intendance à l’Hôpital de l’Île de Berne, elle suit le cours de base, qui comprend une partie théorique et pratique. Elle s’intéresse de près au règlement et acquiert des compétences qui lui permettent d’intervenir en tant que juge et arbitre lors de compétitions, aussi bien pour les athlètes avec que sans handicap. «Sabine est fiable, bienveillante et communicative», analyse Roland
Bosshard, responsable des juges chez Sport suisse en fauteuil roulant, avant d’ajouter: «Ce serait bien que davantage de jeunes suivent son exemple.»
Juge et arbitre sont deux fonctions différentes. En tant que juge, elle veille à ce que tout se déroule conformément aux règles de la discipline sportive. Et en tant qu’arbitre, elle est en charge de l’ensemble de l’installation et c’est à elle qu’on fait appel en cas de litige.
Parmi ses tâches préférées, elle cite le chronométrage qui requiert de la précision. Par ailleurs, elle sait comment fonctionne le système de faux départ. Quand elle est désignée comme arbitre sur la piste d’athlétisme, rien ne lui échappe et elle doit souvent faire preuve de tact. Si quelqu’un effleure ou mord la ligne avec la roue du fauteuil, il lui arrive de fermer les yeux. Mais elle rappelle ensuite à l’imprudent·e que lors de la prochaine course, il faudra veiller à rester dans les clous sinon, il ou elle risque une sanction. «C’est important de respecter les consignes, mais je trouve qu’il faut être un peu indulgent, surtout envers les jeunes», estime-t-elle.
Son salaire: de belles rencontres
Elle se sent bien dans sa fonction. Les litiges sont rares dans le handisport. «Nous avons bonne réputation», dit la jeune femme qui relate sa rencontre avec un entraîneur néerlandais lors d’une précédente édition des ParAthletics: «Il est venu nous voir et nous a exprimé ses remerciements pour notre travail.»
Elle sacrifie dix à douze week-ends par an à son hobby. Il n’y a pas de rémunération, elle est payée en belles rencontres, amusantes et passionnantes. Et peu importe leur origine ou leur nom, Sabine vibre souvent avec les athlètes et leur souhaite sincèrement de réaliser leurs meilleurs temps ou performances. Comme elle le dit: «Le monde du handisport est pour moi comme une grande famille.»
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VENT EN POUPE
Comment naviguer lorsqu’on est en fauteuil roulant?
C’est ce qu’a montré la journée d’initiation du 25 mai 2024, organisée à Bienne avec Ships N’Wheels.
Sophie Gnaegi
En 2023, les premières initiations à la voile avaient eu lieu sur le lac de Bienne grâce à Ships N’Wheels. Cette association est née d’une collaboration entre le Centre de Voile de Bienne et le club en fauteuil roulant de Bienne. Cette année, lors du cours de découverte de la voile du programme d’été de l’Association suisse des paraplégiques, cinq participant·e·s ont pu pénétrer dans l’univers nautique.
Comprendre le vent Amenée au bout des pontons par Andi Schraner, du Centre de Voile de Bienne, la petite troupe a d’abord tenté de savoir d’où venait le vent. Pas facile de le dire lorsqu’il est très faible. Heureusement, les longs che-
veux d’une navigatrice en herbe ont fourni des indices utiles. Ensuite, les participant·e·s ont découvert à sec comment diriger la voile selon le vent, puis on leur a présenté diverses embarcations. Après avoir enfilé les gilets de sauvetage, tout le monde est monté à bord des voiliers. Grâce aux explications des différents navigateurs et navigatrices du jour, chacun·e a pu essayer de manier les voiles afin de comprendre le fonctionnement de celles-ci avec le vent et ainsi faire avancer le voilier.
Le matin, le lac étant encore relativement calme, les premières notions ont été acquises en douceur. Puis, l’après-midi, on aurait pu fredonner l’air de Céline Dion et
– Ships N’Wheels, lac de Bienne: www.shipsnwheels.ch
– Swiss Disabled Sailing, lac Léman: www.handivoile.ch
– Sailability.ch, sur différents lacs: www.sailability.ch
de Garou «sous le vent», car les participant·e·s ont pu «sortir la grande voile et glisser sous le vent».
Une activité qui plait
Les sourires sur les lèvres des jeunes adeptes de navigation étaient presque perceptibles depuis les rives du lac. Ce qui est sûr, c’est que cet apprentissage progressif de la voile en a ravi plus d’un·e. Certain·e·s souhaitent rejoindre les entraînements réguliers de Ships N’Wheels. Faire de la voile est une activité inclusive, qui permet de laisser le fauteuil roulant à terre et être dans un petit univers à soi. À Bienne, peu importe la langue parlée, dès que l’on embarque sur un voilier, tous et toutes s’accordent sur une langue: celle de la passion du nautisme.
Naviguer en Suisse
Différentes associations organisent des initiations à la voile. L’association Ships N’Wheels est basée sur le lac de Bienne. Sur le lac Léman, diverses offres sont proposées par Swiss Disabled Sailing. Sailability.ch propose des sorties sur le lac de Constance, de Neuchâtel, de Thoune et de Zoug. Pour en savoir plus, découvrez l’article écrit par la Communauté du Groupe Suisse pour paraplégiques.
Vers l’article du blog
CM DE CYCLISME
Les CM UCI de cyclisme et de paracyclisme sur route 2024, qui se tiendront au cœur de Zurich, à la Sechseläutenplatz du 21 au 29 septembre, seront une fête cycliste inclusive.
Nicolas Hausammann
Zurich est prête à accueillir les premiers CM entièrement inclusifs et intégratifs. La portée de cet événement cycliste mondial sera énorme en termes d’inclusion et en tant que pôle touristique et économique. Outre des courses passionnantes, un programme-cadre attrayant, divers périmètres de supporters et d’autres temps forts attendent les 850 000 spectateurs estimés, venus de Suisse et de l’étranger. 1300 athlètes de près de 75 pays se disputeront les médailles tant convoitées et les 66 maillots arc-en-ciel traditionnels remis aux victorieux et victorieuses.
Plus que de simples courses cyclistes Pour les fers de lance du parasport, les CM à domicile représentent toutefois plus qu’une simple compétition sportive. Ce sera la première fois que les courses d’un
CM UCI se dérouleront de manière inclusive, en partie sur les mêmes parcours que ceux des grandes stars du cyclisme comme van der Poel ou Pogačar. C’est un bond de géant pour le parasport, que nos handbikeur·euse·s, qui ont l’avantage de courir à domicile, comptent bien mettre à profit pour remporter des succès. «Franchir la même ligne d’arrivée que tous les cyclistes est un grand pas vers l’inclusion», estime le handbikeur Fabian Recher. En amont de l’événement, il fait office d’ambassadeur officiel des CM avec la cycliste Flurina Rigling, Marlen Reusser, Stefan Küng et la légende du cyclisme Fabian Cancellara.
Le fait que le comité d’organisation local de Zurich accorde une importance particulière à l’aspect inclusif se verra dès le coup d’envoi de la manifestation. Ainsi, la course
de relais en handbike (Team Relay) aura lieu lors des cérémonies d’ouverture. SRF Sport la retransmettra gratuitement en direct et fera ainsi découvrir le parasport à de nombreux foyers suisses.
Espoirs de médailles suisses
Les voyants sont au vert pour la délégation suisse. Fabian Recher vient de gagner sa première course de Coupe du monde à Ostende, en Belgique. L’Oberlandais bernois de 25 ans est conscient de sa forme et veut jouer dans la cour des grands à Zurich. Chez les dames, la Suisse a aussi de bonnes chances de médailles. Sandra Stöckli a remporté le classement général de la Coupe du monde, comme l’année passée. À l’issue des courses de Coupe du monde d’Adélaïde (AUS), d’Ostende (BEL) et de Maniago (ITA), elle est systématiquement montée
Vous voulez vous glisser dans la peau d’une star?
Alors la City Race est faite pour vous. Cette course populaire se déroule sur le parcours fermé des CM, chronométrage et diplôme inclus. La City Race est présentée par la Fondation suisse pour paraplégiques.
sur le podium. Avec les deux leaders de l’équipe de la catégorie H4, cinq athlètes de handbike de haut niveau ont été officiellement sélectionnés pour les CM à domicile. En font partie Benjamin Früh, originaire de l’Oberland zurichois, qui a terminé second au classement général de la Coupe du monde de la catégorie H1 cette année. Le champion d’Europe sur route de 2021, Alain Tuor de Münsingen, court dans la même catégorie. Chez les athlètes de catégorie H3, Fabian Kieliger d’Emmen et Micha Wäfler de Niederönz (Berne) ont été sélectionnés. Enfin, Tobias Lötscher de Nottwil vient compléter la délégation de handbike dans la catégorie H4.
Outre les athlètes de Sport suisse en fauteuil roulant, la délégation suisse se compose également de six cyclistes debout de PluSport. Et là aussi, l’espoir de glaner un métal précieux est immense. Avec Flurina Rigling (C2), Franziska Matile-Dörig (C4) et Celine van Till (T2), trois autres gagnan-
tes au classement général de la Coupe du monde et médaillées des CM de Glasgow 2023, défendront les couleurs de la Suisse. Roger Bolliger, Fabio Bernasconi et Timothy Zemp complètent le trio féminin dans les catégories de compétition C1–C5 sur le vélo de course.
Fin de carrière pour Heinz Frei En plus des treize athlètes d’élite sélectionné·e·s par Swiss Paralympic, d’autres paracyclistes de Sport suisse en fauteuil roulant et de PluSport prendront part aux CM à domicile, car les places de départ disponibles peuvent être pleinement utilisées par le pays hôte. La handbikeuse Sandra Fuhrer
et son collègue Felix Frohofer notamment pourront y aller. Laurent Garnier, Christian Ackermann et son pilote Dominik Büttler, Fabiano Wey et Christoph Zundel les rejoindront respectivement en vélo de course, en tandem et en tricycle.
Le participant le plus éminent de ce groupe est Heinz Frei. Le handbikeur de 66 ans disputera ses dernières courses internationales à Zurich 2024. Le quintuple médaillé d’or paralympique (athlétisme en fauteuil roulant, paracyclisme, ski de fond) avait déjà fait ses adieux aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2020 en remportant la médaille d’argent de la course sur route. «C’est un adieu par étapes», plaisante le Soleurois. Même après Zurich 2024, Frei continuera à parcourir la Suisse sur son handbike.
Médailles, musique et méga ambiance
Un programme varié attend les fans qui assisteront aux arrivées. Sur la grande scène, un concert spécial de Crimer donnera le coup d’envoi le 21 septembre. Des interprètes en langue des signes interviendront lors de ce spectacle. D’autres concerts, mettant aussi en vedette des artistes suisses, viendront animer la journée entre deux compétitions ou le début de soirée. L’ambassadeur officiel des CM, Ritschi, chanteur du groupe suisse Plüsch, fera partie du programme, tout comme les retransmissions sur grand écran, les débats passionnants et d’autres éléments de divertissement.
Qui prend en charge les soins complexes des personnes atteintes d’une paralysie médullaire après une opération? Qui soutient les proches aidants? Qui est là en cas d’urgence et anticipe les complications graves? Chez Rückenwind plus, nous remédions à cette lacune en matière de soins en proposant une offre unique à Bad Zurzach, ce qui évite des souffrances inutiles.
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PROJETS DE REVITALISATION
En proposant différents cours d’initiation et entraînements pour débutant·e·s, Sport suisse en fauteuil roulant veut inciter les gens à se remettre au sport.
Marco Bruni
En 2020 et 2021, la Confédération avait soutenu le sport suisse avec des paquets de stabilisation Covid-19, mais depuis 2022, les priorités ont changé. Désormais, des mesures de revitalisation doivent ramener les gens vers le sport et les clubs, et préparer les structures sportives pour l’avenir.
Le choix est vaste
En automne 2022, l’Association suisse des paraplégiques (ASP) a pu, à l’instar de toutes les autres fédérations sportives suisses, déposer des demandes de projets de revitalisation auprès de l’Office fédéral du sport (OFSPO). L’ASP s’est focalisée sur le recul du nombre d’athlètes licencié·e·s ainsi que sur la baisse des adhésions aux clubs en général. Les deux demandes de projet soumises ont été examinées et approuvées par l’OFSPO et Swiss Olympic. Grâce à ces projets, Sport suisse en fauteuil roulant (SSFR) pourra consacrer jusqu’à fin juin 2025 près de CHF 175 000.– aux cours d’initiation et aux entraînements pour débutant·e·s.
Avec les nombreuses disciplines soutenues par SSFR dans le sport pour tous et le sport de compétition, les possibilités sont grandes. Trouver le bon mix pour des offres adaptées aux cours d’initiation et aux entraînements pour débutant·e·s a été le premier défi. Bien entendu, SSFR ne peut malheureusement pas répondre à tous les besoins. Outre un coup de pouce non négligeable à de nouvelles adhésions dans toutes les régions de Suisse, la «preuve de concept» joue aussi un rôle majeur en montrant la durabilité des offres. Six disciplines ont ainsi été sélectionnées dans le sport pour tous, le sport tendance et le sport de compétition.
Disciplines diverses, objectifs divers Avec les sports tendance que sont le VTT et le stand-up paddling (SUP), SSFR mise sur les besoins des membres qui placent le plaisir au premier plan. Le projet de basket-ball s’adresse avant tout aux jeunes et entend leur faire découvrir l’univers sportif de SSFR. Avec le ski de fond, c’est une discipline traditionnelle qui est encouragée. Pour la boccia, SSFR fait appel au savoir-faire italien afin de former des responsables de cours pour les futures offres. Enfin, le tennis de table recrute actuellement de nouveaux talents.
La mise en œuvre des projets de revitalisation a débuté en janvier 2024. En VTT, des cours d’initiation ont déjà été organisés avec succès au Swiss Bike Park d’Ober-
ried (Berne) et au CFR Carouge. D’ici le mois d’août, il devrait être possible de trouver une offre dans toutes les disciplines, à l’exception du ski de fond, sur les canaux de l’ASP.
D’ici la fin juin 2025, près de 100 cours d’initiation et de 200 entraînements pour débutant·e·s auront lieu dans diverses disciplines et dans toutes les régions de Suisse. Les cours d’initiation sont gratuits et peuvent être suivis une fois. Les personnes intéressées peuvent ensuite continuer à pratiquer la discipline lors d’entraînements dits pour débutant·e·s, en échange d’une petite contribution de CHF 10.– par séance. Les participations ne sont pas limitées et se terminent avec la dernière offre du projet. L’objectif étant, en cas de succès avéré, de poursuivre les projets après juin 2025.
Où trouver nos offres?
Les offres sont publiées par nos organisateurs partenaires et diffusées sur les canaux de l’ASP. Pour ne rien manquer, il est donc important de rester à l’affût sur les réseaux sociaux ou sur le site Web de l’ASP.
Informations supplémentaires spv.ch/manifestations
S’amuser en faisant du sport régulièrement
Le Conseil national a accepté le postulat de Gabriela Suter (PS/AG) visant à améliorer la conformité des bases juridiques suisses avec le droit de l’égalité des personnes handicapées.
Le Conseil fédéral est ainsi chargé d’analyser et de documenter les contradictions entre les bases juridiques en vigueur et le droit suisse de l’égalité des personnes handicapées. Le postulat demande en outre la présentation des adaptations nécessaires ainsi que la création d’une procédure d’examen permettant de garantir en permanence la conformité de nos bases juridiques avec le droit de l’égalité des personnes handicapées. C’est un pas important en vue de renforcer les droits des personnes handicapées.
Si vous souhaitez visiter la Principauté du Liechtenstein, vous n’aurez guère à vous soucier de l’accessibilité.
Malgré sa taille de seulement 160 km2 et son relief montagneux, le pays offre de nombreux sites touristiques, sentiers de randonnée et restaurants sans obstacles. Sur la page Web de la communauté, vous trouverez plein d’idées d’activités à y faire, ainsi que des informations sur les transports, les installations sanitaires et les hébergements accessibles.
Nouveau directeur
Le comité de l’Association suisse Balgrist a choisi le Prof. med. et Dr. rer. nat. Patrick Freund comme nouveau directeur du Centre pour la paraplégie (ZfP) de l’Hôpital universitaire de Balgrist.
Patrick Freund a été nommé professeur titulaire de paraplégiologie par le Conseil de l’Université le 4 juillet 2024, devenant ainsi le seul titulaire de chaire pour cette importante spécialité en Suisse. Traditionnellement, la fonction de médecin-chef et de directeur du Centre pour la paraplégie (ZfP) de l’Hôpital universitaire Balgrist y est associée.
Activités sans obstacles au Liechtenstein
Une étude de la Recherche suisse pour paraplégiques et de l’EPF de Zurich examine l’activité cardiovasculaire au quotidien.
Les problèmes cardiovasculaires sont déterminants pour l’espérance de vie des personnes atteintes d’une lésion médullaire. L’étude entend utiliser des appareils de mesure portables pour détecter précocement les problèmes de santé chez les paralysé·e·s médullaires et améliorer ainsi leur qualité de vie.
Les participant·e·s portent pendant deux semaines divers appareils discrets, qui mesurent le pouls, la tension artérielle, l’activité et d’autres valeurs importantes pour l’activité cardiovasculaire. On procèdera en outre à une analyse de sang et, éventuellement, à un examen cardiaque chez ces personnes. Inscrivez-vous pour participer à l’étude.
En cas de question ou d’inscription 041 939 66 08 oder
ai.sullivan@hest.ethz.ch
Avec son double doctorat en biologie et en médecine à Fribourg et à Zurich et son précédent poste de professeur ad personam à l’Université de Zurich, Patrick Freund jouit d’une renommée internationale dans le domaine des lésions médullaires. Il utilise et développe les procédés d’imagerie les plus modernes et, depuis plusieurs années déjà, il diagnostique et traite avec succès les patients et patientes en tant que médecin-chef au ZfP. Patrick Freund succède au Prof. Dr. med. Armin Curt, qui prend sa retraite après 15 ans à la tête du ZfP.
La destination de vacances de Davos Klosters développe son offre pour les personnes à mobilité réduite.
La réputation de la région en hiver n’est plus à faire. Le téléphérique de Madrisa est accessible en fauteuil roulant. Les patins à glace et les luges de ski de fond permettent de vivre tous les plaisirs de la glisse. Désormais, Davos Klosters crée de nombreuses
activités estivales: randonnées en fauteuil roulant tout-terrain, tennis et golf en fauteuil, sorties en pédalo et grillades accessibles. Car tout le monde doit pouvoir profiter de la montagne à Davos Klosters.
Activités sans obstacles en allemand ou anglais
ORTHOTEC
Celles et ceux qui utilisent des sondes urinaires au quotidien connaissent l’importance de disposer d’un bon produit.
Prévenir les infections urinaires est la priorité. Plusieurs fabricants proposent des améliorations prometteuses. De nouvelles technologies de revêtement optimisent la lubrification, des micro-ouvertures aident à vider complètement la vessie, des modèles spécial femmes facilitent la manipulation. Et tout cela dans le respect de la nature. Les matériaux deviennent plus écologiques, les
emballages génèrent moins de déchets. Orthotec fournit un large assortiment de moyens auxiliaires pour l’incontinence et la vie quotidienne ainsi que des produits de soins. Au fait des dernières innovations, son équipe vous conseille de manière indépendante et avec empathie. Cerise sur le gâteau: elle vous offre des échantillons de nombreux articles à tester.
Il suffit de demander hko@orthotec.ch, 041 939 62 10 www.orthotec.ch
Google a ouvert à Zurich un Accessibility Discovery Center ADC (Centre pour la technologie sans obstacles).
Situé à l’Europaallee 8, près de la gare centrale de Zurich, ce centre dédié à la recherche et au développement de technologies accessibles est «pensé pour réunir des personnes handicapées et non handicapées et offre un espace pour échanger, apprendre et développer des solutions inclusives», écrit Google.
Une partie de l’ADC Zurich rassemble différentes technologies d’assistance pouvant être testées librement. Il peut accueillir jusqu’à 25 personnes et est ouvert aux groupes dès cinq personnes sur demande pendant les heures de bureau.
Réserver une visite goo.gle/ADC-buchen
Des expertes et des experts présentent à un large public les dernières découvertes en matière de recherche sur la paraplégie. La manifestation publique de la Haute école spécialisée bernoise aura lieu le 15 octobre 2024 au CSP à Nottwil.
Infos et inscription bfh.ch/paraplegie-ouen-est-la-recherche
Dans sa branche, Simon M. Scheidegger est le premier et le seul journaliste sportif à exercer en fauteuil roulant. Il nous raconte les obstacles dans les stades de football, les barrières mentales et Beni Thurnheer.
Nadja
Venetz
Tu travailles comme journaliste sportif. Comment en es-tu arrivé là?
J’ai toujours rêvé de devenir journaliste sportif. Je trouvais ça cool d’être payé pour regarder du foot. L’influence de Beni Thurnheer a été déterminante. Tout petit déjà, je voulais présenter le Sportpanorama comme lui et commenter les matches de l’équipe nationale de Suisse de football.
Comment ce rêve est-il devenu réalité?
J’ai commencé par le magazine en ligne pour jeunes Tink.ch. C’est là que j’ai publié mes premiers textes et lancé la rubrique sportive. Mon tout premier match a été GC contre Thoune au Letzigrund. J’ai demandé aux photographes d’immortaliser l’instant, car c’était la première fois que je prenais place dans la tribune des médias. C’était un moment génial. À l’époque, j’étais un supporter qui devait écrire un article. En huitième classe, j’ai passé une journée d’immersion au «Burgdorfer Tagblatt» et j’ai accompagné un journaliste à l’assemblée communale d’Oberburg, là où j’ai grandi, et j’ai écrit mon premier article journalistique sur le budget de la commune. C’est ainsi que tout a commencé.
Tu écris aujourd’hui pour KeystoneSDA, avant tu as longtemps travaillé pour Tamedia. As-tu réussi? J’ai eu mon grand moment d’émotion lors de la Coupe du monde de football au Qatar. À 12 ans, j’avais annoncé à mes parents que je couvrirais l’événement en 2022. C’était mon rêve. On ne connaissait pas encore le pays organisateur à l’époque, mais comme le tournoi a lieu tous les quatre ans, cela me semblait un objectif réa-
liste. Et j’y suis parvenu. J’ai pu obtenir une accréditation et lorsque j’ai suivi le premier match Argentine - Mexique, c’était assez émouvant. Aujourd’hui, j’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé il y a 20 ans.
Comment s’est passé ton séjour au Qatar?
Il y avait huit stades au total et j’ai été dans sept d’entre eux. J’ai assisté à 16 matches. Il y avait 2500 journalistes sur place et j’étais le seul en fauteuil roulant, mais j’effectuais le même trajet et le même travail que les autres. Le métro flambant neuf, qui a coûté des millions, était pratique pour se déplacer et j’étais très autonome. Ce qui me fatiguait en tant que personne en fauteuil roulant, c’est que toutes les cinq secondes, quelqu’un voulait m’aider. J’essayais de rouler le plus vite possible pour que personne n’ait le temps de se deman-
der si j’avais besoin d’aide. Là-bas, les gens ne sont pas habitués à ce que les personnes en fauteuil roulant se déplacent librement et de manière autonome. Pendant ces trois semaines, je n’ai vu que deux autres personnes en fauteuil roulant.
Quelles conditions de travail trouves-tu en Suisse?
Dans le monde du football, il n’y a qu’un seul stade en Suisse, celui de Lucerne, qui a été conçu dès le départ pour être accessible en fauteuil roulant. En règle générale, je dois beaucoup improviser et me débrouiller pour pouvoir travailler. Les organisateurs ne s’attendent pas à voir arriver quelqu’un comme moi. Au début, cela me stressait beaucoup. J’ai généralement besoin d’une table supplémentaire et j’emprunte d’autres chemins pour accéder aux zones d’interview après les matches. Je
dois clarifier tout cela à l’avance. Par exemple, au Letzigrund à Zurich, je dois toujours parlementer pour qu’ils n’éteignent pas l’ascenseur qui mène à la zone VIP. Car j’en ai besoin pour accéder au sous-sol et faire mes interviews.
Ça demande toujours un effort supplémentaire.
Exactement, et c’est ce que je dis toujours à mon supérieur. Il tente d’apprécier cet effort à sa juste valeur. Il sait que faire ce travail me demande une plus grande charge mentale que pour d’autres. Je n’ai pas reçu ce genre de soutien partout, loin s’en faut. J’aimerais juste pouvoir travailler, sans avoir à me demander si les autres auront à l’esprit que des personnes en fauteuil roulant exercent aussi ce métier.
Cet été, tu couvres l’Euro de football en Allemagne. Quelles sont les choses que tu dois clarifier pour pouvoir entreprendre un tel voyage?
Dès le printemps, j’ai écrit à l’Union européenne des associations de football (UEFA) pour leur demander dans quels stades je pouvais travailler. La seule réponse que j’ai reçue était qu’ils savaient que certains stades étaient accessibles en fauteuil roulant et d’autres non. Qu’ils étaient sur le coup. Que voulez-vous que je fasse? Je peux venir ou pas? Si je sais que ce sera difficile pour moi à Gelsenkirchen, je ne prévoirai pas de match là-bas. Je ne me déplacerai que là où je pourrai travailler. Et pourtant, je dois aussi me rendre à ces tournois pour que l’UEFA se rende compte de ce qu’elle doit encore faire. Mais je n’aime pas devoir endosser ce rôle de pionnier.
Mises à part les réalités structurelles, à quels autres obstacles es-tu confronté? Voici un exemple à Saint-Gall. C’était la première fois que je venais dans ce stade pour assister au match de Coupe d’Europe Zurich - Arsenal. Les responsables n’avaient aucune idée de l’endroit où je devais travailler. Ils m’ont installé une table dans une loge derrière une vitre. Mais de là, je ne pouvais pas voir tout le terrain. Des gens étaient assis devant moi. Dès qu’ils se levaient, je ne voyais plus rien. Ils n’avaient vraiment pensé à rien. Après le match, je
devais faire des interviews et quitter ma loge pour me rendre au sous-sol. Tous les autres journalistes arrivaient de la tribune des médias par un escalier, tandis que moi je sortais d’un ascenseur. Alors que je roulais dans le couloir, un agent de sécurité m’a arrêté: «Hé, je crois que tu n’as rien à faire ici.» J’ai passé cinq minutes à lui expliquer que je devais faire mon travail et qu’il devait me laisser passer. J’ai finalement dû demander de l’aide au responsable des médias. Cela m’arrive régulièrement de ne pas être tout à fait pris au sérieux.
J’imagine que ça doit être très frustrant. Combien de fois as-tu envisagé de tout laisser tomber?
J’y ai déjà pensé plusieurs fois. Lors de la Coupe du monde de football, j’ai pensé que ce serait une belle occasion de mettre un terme à ma carrière de journaliste. Pas seulement à cause de ce qui s’est passé à
Saint-Gall, d’autres facteurs entrent en jeu. Mais c’est justement à cause de ce genre de situations que l’on a besoin de moi. Qui d’autre attirerait l’attention sur les dysfonctionnements? J’espère et je crois que je peux faire bouger les choses. Il est plus difficile d’éliminer les barrières mentales que de rendre une tribune accessible. Il faudra bien plus de temps pour changer la mentalité de l’agent de sécurité, persuadé comme il est qu’une personne en fauteuil roulant n’a rien à faire là.
Trouves-tu que le paysage médiatique suisse soit inclusif?
Pas vraiment. Il n’y a pas beaucoup de personnes handicapées qui travaillent dans les médias. Par conséquent, les journalistes n’ont pas d’affinités avec le handicap et traitent le sujet de manière très stéréotypée. Je pense que les images préconçues ne se dissiperont que lorsque davantage de gens apporteront leur point de vue en tant
Large champ d’expertise
Athlétisme ou football, Simon M. Scheidegger doit s’y connaître dans plusieurs disciplines sportives
que personnes concernées. Mais il faudrait aussi que des spécialistes des médias qui n’ont pas de handicap s’en préoccupent. Si l’on parle de manière aussi stéréotypée des personnes handicapées, c’est parce que l’on n’a aucune idée de qui elles sont. Et quand on n’a aucune idée, on s’appuie sur des préjugés.
Tu as déclaré publiquement dans plusieurs médias que la couverture médiatique du handicap devait changer. Pourquoi fais-tu cela? En 2021, j’ai eu l’idée de rédiger une thèse de doctorat à l’Université de Berne dans le domaine des Disability Studies sur le thème de la représentation des personnes handicapées dans les médias. Dans ce contexte,
je me suis intensément penché sur cette question d’un point de vue scientifique. J’ai constaté qu’il n’existait que deux récits. Un handicapé, c’était soit un pauvre type qui inspire pitié et qu’on juge incapable de faire quoi que ce soit, soit un héros qui surmonte son terrible destin. J’ai abondamment écrit aux spécialistes des médias pour leur expliquer pourquoi leur représentation était problématique et quelles seraient les alternatives. Ce qui est triste, c’est que j’ai souvent reçu des retours négatifs.
Peux-tu développer?
Les spécialistes des médias sont souvent des gens très vaniteux. On m’a répondu des choses du genre: «Merci, mais je vois les choses différemment.» Prenons l’exemple de Manuela Schär. Quand tu lis les premiers reportages sur elle, ils reviennent toujours sur son accident au terrain de jeux. Puis l’article se transforme en une histoire touchante sur son destin tragique et délivre le message suivant: «Malgré le drame qui lui est arrivé, elle est devenue une athlète formidable.» Ce point de vue inquiétant est adopté uniquement si l’on ne connaît rien d’autre et que l’on part du principe que la vie en fauteuil roulant a moins de valeur et que le handicap est quelque chose de terrible. Et cela dépend des liens que l’on a avec le sujet. Là aussi, j’ai l’impression qu’il faut que j’intervienne.
En plus d’écrire de longs courriels, comment procèdes-tu?
J’ai déjà donné deux conférences sur ce thème et j’aimerais organiser des ateliers. Mais il faut avoir la volonté de réfléchir et de changer. Certain·e·s spécialistes des médias ont l’impression que leurs textes sur le sujet ne seront retenus que s’ils ou elles adoptent l’une de ces deux perspectives. Et il faut abolir cette mentalité. Les articles façonnent l’image de ce que l’on pense de nous, les personnes handicapées. Et cette image se répercute jusque dans mon quotidien. J’ai moi-même longtemps cru que j’avais moins de valeur à cause de mon handicap. Ou alors on attire les regards emplis de pitié et les commentaires déplacés. Un jour, je faisais mes courses à la Migros quand quelqu’un m’a dit: «C’est cool que tu fasses tes courses tout seul.»
Faire les courses, ce n’est quand même pas un exploit! Cela n’arrive que parce que les gens n’ont pas d’autres références que les sempiternelles histoires des médias. Pour devenir une société inclusive, il faut que le handicap soit représenté différemment dans les médias.
«Faire ses courses, c’est pas un exploit»
Remarques-tu des changements?
J’ai du mal à voir les progrès, car je suis très critique envers moi-même. Mais il y a effectivement eu du positif. Au printemps 2022, j’ai suivi un match de la Conference League au FC Bâle. Je me suis annoncé à l’avance, car je n’étais encore jamais allé au «Joggeli». Le responsable des médias a été surpris de constater qu’apparemment, personne n’avait jamais travaillé en fauteuil roulant dans le stade ces 20 dernières années. Ils m’ont installé une table avec une prise électrique, une connexion Internet et tout ce qu’il fallait. À Bâle, il y a désormais des postes de travail fixes pour les personnes en fauteuil roulant, juste à côté de la tribune des médias. C’est sûrement moi qui en suis à l’origine. Mais je ne peux pas faire aménager chaque stade. J’ai besoin de la volonté et de l’aval de tout le monde. Tant que cette prise de conscience n’aura pas eu lieu, cela ne servira à rien de le répéter. J’ai été chercher du soutien auprès de la ligue de football. Quelqu’un s’est retroussé les manches et a vérifié l’accessibilité des stades de chacun des clubs de Suisse. Nous disposons à présent d’un état des lieux, mais qu’allons-nous en faire?
Tu as atteint ton objectif de couvrir la Coupe du monde de football de 2022. Que souhaites-tu pour l’avenir? Je souhaite pouvoir être un modèle pour les autres, comme Beni Thurnheer l’a été pour moi. Si dans 30 ans, des jeunes peuvent réaliser ce rêve professionnel sans rencontrer tous les obstacles que j’ai affrontés, j’aurai fait les choses bien. Par ailleurs, je n’ai toujours pas fait de selfie avec mon idole. Et si SRF me contactait pour me proposer de présenter le Sportpanorama, je ne dirais pas non.
Plus d’une vingtaine d’excursions annuelles, auxquelles s’ajoutent au moins deux voyages, des offres sportives et un engagement politique fort. Tout cela, grâce à la gestion professionnelle du secrétariat.
Nadja Venetz
Si les clubs en fauteuil roulant de Suisse se ressemblent dans leurs offres, chacun est pourtant unique en son genre. Le club en fauteuil roulant de Genève se distingue sensiblement des 26 autres sections de l’ASP sur un point. «Pour des raisons historiques, nous sommes le seul club à avoir le privilège de disposer d’un secrétariat de 2,4 postes», explique Christine Conti Jaquier, qui occupe la fonction de directrice dudit secrétariat.
Interface
Le secrétariat organise et coordonne. Il répond aux préoccupations de ses membres et les dirige ensuite vers des services compétents. Près de 200 activités annuelles y sont organisées, un chiffre incroyable. Le CFR Genève s’est historiquement axé sur les activités de culture et loisirs ainsi que les voyages, mais propose également des activités de sport pour tous. L’engouement pour cette offre est grand. «Nos sorties
culturelles et de loisirs en car se remplissent en 24 heures après leur publication, et ces deux dernières années, nous avons dû doubler un voyage, tant l’intérêt était grand», se réjouit Christine Conti Jaquier.
Chaque année, le club concocte huit à neuf excursions d’une journée en car, auxquels s’ajoutent une douzaine de sorties en minibus pour des petits groupes ainsi que deux voyages plus longs à l’étranger. Organiser tout cela demande beaucoup de temps Interrogée sur les événements marquants de ces dernières années, la directrice répond: «Le voyage à New York en 2015 et la Fête centrale que nous avons pu organiser en 2017 avec deux autres clubs. Et depuis 2021, nous avons mis sur pied trois voyages culturels de dix jours dans différentes régions de France.»
Mettre en place des coopérations L’été, les membres du club se retrouvent pour jouer à la pétanque ou pour la sortie hebdomadaire en handbike. Tout au long de l’année, celles et ceux qui le souhaitent peuvent nager dans la piscine couverte de l’hôpital Beau-Séjour ou jouer au bowling. Afin d’élargir l’offre sportive, le club a conclu des partenariats avec d’autres prestataires. Grâce à ces collaborations, les membres peuvent ainsi faire du parapente, de la voile ou du ski.
Se faire voir et se faire entendre
Outre les excursions, les voyages et les activités sportives, le CFR Genève se fixe explicitement pour objectif de rendre la vie des personnes en fauteuil roulant plus fa-
cile en intervenant politiquement sur l’accessibilité universelle et le droit à l’autonomie. Le secrétariat assure l’administration des dossiers politiques traités par le comité. Autour de la présidente Corinne Bonnet-Mérier, les membres du comité font un énorme travail de lobbysme auprès des instances officielles sur de nombreux sujets concernant leurs besoins. Pour augmenter son impact, le club collabore étroitement avec des associations poursuivant des buts similaires. Grâce à l’engagement infatigable du club, de nombreuses manifestations publiques sont désormais accessibles aux personnes handicapées.
CLUB EN BREF
– 317 membres actifs et 226 membres passifs
– Voyages et excursions d’une journée
– Ateliers d’expression artistique et activités sportives
– Travail de lobbyisme politique www.cfrge.ch cfrge@cfrge.ch
À VOS CÔTÉS
En tant qu’assistante de direction, Renata Tozzi-Stadelmann gère l’agenda du patron – et à 57 ans, elle a toujours soif d’apprendre de nouvelles choses.
Peter Birrer
Au début, Renata Tozzi-Stadelmann s’était dit: «Tout sauf un travail de bureau.» Assise devant son bureau de l’ASP à Nottwil, elle ne peut s’empêcher de rire devant l’ironie de la situation. Et son enthousiasme est palpable: «J’ai toujours rêvé de travailler dans une ambiance aussi agréable.»
Depuis bientôt quatre ans, Renata est l’assistante du directeur, Laurent Prince, et, d’une certaine manière, son bras droit. Elle coordonne les séances de la direction et du comité central, réserve les salles, organise les événements, rédige les procès-verbaux des réunions, enregistre les décisions et orchestre d’une main de maître l’agenda de son chef, sans oublier les anniversaires des collaborateurs et collaboratrices.
Réfléchir et agir de manière structurée
Laurent Prince ne tarit pas d’éloges: «Elle contribue grandement à gérer notre quo-
tidien mouvementé. Renata me demande souvent: ‹Tu as pensé à ça?› Elle réfléchit et agit de manière structurée, elle anticipe et est très précieuse pour nous tous à l’ASP.»
Cette Lucernoise de 57 ans aimerait bien que les journées soient deux fois plus longues. En tout cas, elle n’aurait aucun mal à les remplir, car la soif d’apprendre est quelque chose qui ne l’a jamais quittée.
Au départ, elle voulait devenir maîtresse d’école enfantine, mais elle s’est rendue compte que ce n’était pas pour elle et a changé de voie. D’abord vendeuse en bijouterie, elle a ensuite suivi des cours du soir à l’école de commerce où elle a peu à peu pris goût au travail de bureau. Mais Renata est une touche-à-tout pleine d’envies et d’audace. Avec son mari de l’époque, elle a géré un garage automobile et a ouvert en parallèle un salon de manucure.
Elle s’est intéressée à l’homéopathie, s’est formée à la diététique et a appris les langues étrangères. «Je suis quelqu’un qui s’enthousiasme facilement», dit-elle.
Une grande famille
Après une formation en alternance de deux ans pour devenir assistante de direction, elle est entrée en 2014 à la Fédération sportive suisse de tir (FST) en tant que telle.
L’envie de changement l’a conduite à l’ASP en novembre 2020, où, selon ses propres termes, elle a d’abord «ramé». Mais elle s’est accrochée et, par son travail acharné, s’est familiarisée à ses nouvelles fonctions. Elle a aussi pu utiliser ses connaissances linguistiques (F/I/E). Quoi qu’elle fasse, elle est très méticuleuse: «Je n’aime pas faire les choses à moitié et j’essaie de soigner aussi les détails.» Elle ne s’ennuie pas non plus pendant son temps libre. Randonnée, ski, cuisine, lecture, bricolage, activités manuelles: la liste de ses hobbies est longue.
À l’ASP, elle apprécie le fait que son travail soit porteur de sens, ainsi que le côté gratifiant – non seulement de la part de son supérieur, mais aussi des membres de l’association. C’est pourquoi l’ASP est plus qu’un employeur pour elle, c’est «une grande famille». Il n’est donc pas étonnant qu’elle conclue ainsi: «J’espère vraiment pouvoir y travailler jusqu’à ma retraite.»
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