Paracontact Hiver 2025

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Juvo B7.

Ce fauteuil roulant électrique innovant, spécialement conçu pour les personnes à mobilité fortement réduite, est disponible avec une traction centrale ou avant. Le Juvo B7 offre de nombreuses possibilités de positionnement et de commandes numériques.

Système de siège APS

Le système de siège APS (Advanced Power Seat) permet une prise en charge de haute qualité clinique grâce à un équipement standard avec réglage électrique de l'angle du dossier et des genoux. Une inclinaison du siège à 45° avec fonction de levage et de nombreuses positions de siège préréglées pour une adaptation optimale sont disponibles en option.

Fonction active

L‘inclinaison négative place l‘utilisateur dans une position assise active qui l‘incite à prendre en charge son propre poids, stimule la circulation et peut avoir un effet positif sur la tension du corps. En combinaison avec le Multilift à réglage électrique, cette fonction offre un accès optimal à des hauteurs de travail moyennes pour plus de liberté au quotidien.

Innovant et intuitif

ICON-Control est une commande innovante et orientée vers l‘avenir qui permet une adaptation individuelle et une utilisation intuitive. Grâce à une programmation flexible basée sur les indications, vous pouvez répondre avec précision à des exigences spécifiques.

Chères lectrices, chers lecteurs,

On vous demande aussi très souvent ce que vous souhaitez pour Noël? Cette année, je ne veux pas recevoir de cadeaux matériels, pas de jolie écharpe ni de nouveau collier. Pourtant, ma liste de souhaits est longue. Ils semblent parfois utopiques, mais sont emplis de bonne volonté à votre égard, chers membres de l’ASP.

«Ce que Noël devrait

vous apporter»

Mes petits et grands souhaits de Noël visent à créer une société plus inclusive, dans laquelle chacun et chacune pourra trouver sa place et s’épanouir. C’est pourquoi je souhaite que toutes celles et ceux qui attendent depuis longtemps une décision d’une assurance sociale la reçoivent avant Noël. que la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées soit appliquée en Suisse et que le libre choix du lieu de vie devienne une évidence. que les personnes nécessitant des soins complexes puissent choisir d’être soignées à domicile ou dans une institution spécialisée.

… que les personnes ayant atteint l’âge

AVS aient elles aussi droit à des moyens auxiliaires adaptés à leurs besoins ou à des assistant·e·s de vie.

… que les hôtels et les hébergements ne confondent plus accessibilité et austérité, mais ajoutent des couleurs et de la gaieté, notamment aux salles de bains.

… que les proches trouvent à tout moment un soutien de qualité.

Je souhaite aussi que vous ayez à vos côtés l’entourage dont vous avez besoin et qui vous fait du bien. Et si vous n’avez ni parent ni ami pouvant assumer cette tâche, je vous souhaite de trouver un ou une pair·e, c’est-à-dire une personne qui vit elle-même avec un handicap, qui partagera avec vous sa riche expérience et pourra vous épauler lorsque vous le souhaitez.

Que la fête du retour de la lumière vous apporte espoir et légèreté.

Daniela Vozza cheffe du département Conseils vie

Neuro thérapies innovantes

Centre thérapeutique innovant et spécialisé pour les personnes atteintes de paraplégie et de troubles neurologiques dans le but d'atteindre le maximum possible. Reconnu par la LAA, la LAMal et la LAI.

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Édition

Association suisse des paraplégiques Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil Tél. 041 939 54 00, e-mail spv@spv.ch www.spv.ch

Rédactrice en cheffe

Evelyn Schmid

Rédaction

Laurent Prince, Nadja Venetz, Felix Schärer, Michael Bütikofer, Daniela Vozza, Peter Läuppi, Peter Birrer, Tina Achermann

Traduction

Sonia Bretteville, Elvire De Tomi

Coordination, graphisme, annonces Andrea Di Bilio-Waldispühl, Tina Achermann

Photos ASP, FSP, Adobe Stock, Tobias Lackner, CFR Genève, Bindaphoto, Peter Birrer, Nadja Schärli, Anita Panzer, Susi Heutschi, Swiss Paralympic/Gabriel Monnet, Girts Kehris, CT Badminton, VBS-DDPS Andrea Campiche, George Logie, Pro Infirmis/ Sandro Imhasly, Tanja Odermatt et Marcel Huwiler, George Logie, RC St. Gallen

Impression

Brunner Medien AG, www.bag.ch

Dernier délai de rédaction du prochain numéro: Édition printemps 2026: close Édition été 2026: 18.2.2026

Tirage

8100 exemplaires en allemand 4250 exemplaires en français

Nous utilisons une écriture inclusive, mais devons parfois adopter la forme féminine ou masculine sans discrimination de genre, afin d’alléger le texte.

Les articles publiés sont protégés par le droit d’auteur. Toute reproduction nécessite l’accord explicite de la rédaction. L’opinion des auteurs externes ne reflète pas toujours celle de la rédaction. La rédaction n’est pas tenue de publier les articles non sollicités. AVANCER

EXTRAIT DE LA VIE

BÉNÉVOLAT

Elle ramène les fêtards chez eux 12 CONSEIL SOCIAL

Entre espoir et angoisse 14

CONSEILS JURIDIQUES

ASSURANCE-ACCIDENTS

L’indemnité pour atteinte à l’intégrité 16 MÉDECINE ET SCIENCES

Un avenir plus autodéterminé 18 TIRÉ DE LA PRATIQUE

Maîtriser son intestin grâce à l’ITA 21

CONSTRUIRE SANS OBSTACLES

RSP

Nouveau directeur

Depuis octobre 2025, la Recherche suisse pour paraplégiques (RSP) est dirigée par Marc Bolliger. Il a succédé à Gerold Stucki.

Marc Bolliger a parallèlement été nommé professeur en sciences de la santé et de la réadaptation à l’Université de Lucerne; il se consacrera donc à 70 % à la RSP et à 30 % à l’université. Le nouveau directeur a étudié les sciences du sport et du mouvement et a été diplômé en 2005. Depuis 2010, il était à la tête du département de recherche du Centre de paraplégie à la clinique universitaire Balgrist.

FÊTES

Heures d’ouverture

Les bureaux de l’Association suisse des paraplégiques seront fermés du lundi 22 décembre 2025 au dimanche 4 janvier 2026. Nous serons de retour le lundi 5 janvier 2026.

Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de Noël et un bon début d’année 2026.

DISTINCTION

Prix de l’innovation pour ParaVerse

Le Centre suisse des paraplégiques et l’équipe de développement d’Augment IT ont reçu le prix de l’innovation 2025 décerné par IDEE SUISSE pour la promotion des perspectives d’avenir sociales.

Les deux entreprises ont reçu cette distinction pour le projet ParaVerse, réalisé conjointement, qui ouvre l’accès du monde

L’ÉCHO DES CLUBS

Défi des Marais

Parcourir ensemble 3000 km en sept heures pour soutenir la cause des paralysé·e·s médullaires: tel est l’objectif du Défi des Marais, une course sponsorisée organisée par l’association à but non lucratif «Roule pour Hugo».

Le 31 août, l’événement a eu lieu pour la troisième fois. 823 personnes y ont participé en marchant, en courant ou en roulant. Le CFR Genève, également présent, a effectué un important travail de sensibilisation avec un parcours en fauteuil roulant.

numérique aux paralysé·e·s médullaires. Grâce à des lunettes de réalité augmentée, les personnes concernées interagissent sur la plateforme ParaVerse exclusivement par le contrôle oculaire et peuvent ainsi écrire des messages, surfer sur le Web ou participer à un appel vidéo. La remise du prix a eu lieu le 30 septembre 2025.

NOUVELLE COLLABORATRICE

Wayra Huber

Coordinatrice de projet

En juillet, Wayra Huber a terminé sa formation d’employée de commerce CFC. Elle a déjà effectué sa dernière année d’apprentissage à l’ASP et y démarre maintenant sa carrière professionnelle. En tant que coordinatrice de projet, elle met en place de nouvelles offres de sport pour tous. Dotée d’un excellent sens de l’organisation, elle aime aussi échanger avec les autres.

Dribbling

Cette basketteuse ambitieuse rêve de jouer professionnellement à l’étranger. Elle s’entraîne 19 heures par semaine avec les Pilatus Dragons. Elle aime tout dans ce sport: l’esprit d’équipe, le rythme soutenu et la tactique. Elle dédie à ses parents le peu de temps libre qui lui reste entre le sport et le travail.

Journées portes ouvertes

30 000 personnes ont répondu à l’invitation et sont venues découvrir, le weekend des 6 et 7 septembre, le campus du Groupe suisse pour paraplégiques. «Ensemble, nous faisons la différence», était la devise de l’événement, qui constituait le point d’orgue de l’année anniversaire.

Avec dix circuits thématiques, 60 stands spécialisés et diverses possibilités d’expériences personnelles, les visiteurs et visiteuses ont pu avoir un aperçu privilégié du réseau de prestations unique au monde de la Fondation suisse pour paraplégiques et de ses sociétés affiliées.

Activité de l’ASP

L’ASP a profité de l’occasion pour se présenter aux convives sous toutes ses facettes. Les matches de rugby, de basket-ball et de Powerchair Hockey ont enthousiasmé le public, qui a aussi pu tester de nombreux sports. Les collaborateur·trice·s ont expliqué les prestations de l’ASP en matière de travaux d’architecture, d’assistance juridique et d’organisation de voyages en fauteuil roulant.

Année anniversaire

Les journées portes ouvertes ont marqué le clou de l’année anniversaire 2025, au cours de laquelle la Fondation suisse pour paraplégiques a soufflé ses 50 bougies et l’ASP a célébré avec fierté ses 45 années d’activité.

GINTO

Carte Web pratique

Enfin Ginto n’est plus seulement disponible comme application pour smartphone, mais aussi sous forme de carte Web pratique. Concrètement, vous pouvez désormais afficher les informations relatives à l’accessibilité des hôtels, des WC, etc. sur un grand écran. Ginto remplace le site Web Paramap, qui a été fermé fin 2024.

Rétrospective sur l’événement Vers

INITIATIVE POUR L’INCLUSION

La contre-proposition déçoit

Si la contre-proposition présentée par le Conseil fédéral à l’Initiative pour l’inclusion a d’abord suscité de l’espoir, elle est très décevante quand on y regarde de plus près.

La contre-proposition consiste en une loicadre sur l’inclusion et des adaptations de l’assurance-invalidité. Elle ne pose pas les jalons d’une politique progressiste en termes de handicap et d’inclusion, et opère avec une définition trop restrictive de la notion de handicap. Lors de la procédure de consultation, les associations ont eu l’occasion de prendre position sur la contre-proposition indirecte. L’ASP a elle aussi soumis une réponse et la phase de consultation s’est terminée le 16 octobre. Lorsque les offices auront à leur tour été consultés, le projet actuel sera révisé. Au printemps 2026, le Conseil fédéral soumettra la contreproposition finalisée au Parlement pour délibération.

Critique de la contre-proposition www.inklusions-initiative.ch

NOS PARTENAIRES

Ensemble «on fire»

Depuis plus de 25 ans, la société Gelbart est la protectrice de l’équipe nationale de basket-ball en fauteuil roulant. L’entreprise de Lucerne veille à ce que les joueurs et joueuses soient équipé·e·s d’un matériel de pointe sur le terrain.

Les CE à Sarajevo sont finis – la Suisse s’est maintenue en classe A. Pour pouvoir jouer dans la cour des dix meilleures équipes d’Europe, il faut non seulement de la force musculaire, une maîtrise parfaite du ballon et des lancers impeccables, mais aussi un équipement tout à la fois fonctionnel, ultraléger et stable. Car «the best ability is availability», comme on dit dans le jargon du basket-ball. L’entreprise familiale Gelbart sponsorise l’équipe nationale depuis déjà deux générations. Après Roger, c’est à présent son fils Daniel Gelbart qui se passionne pour le ballon orange.

SUPPORTEURS

– AMAG Sursee

– Bergbahnen Sörenberg, Sörenberg

– Breitling SA

– Office fédéral du sport, Macolin

– Cosanum AG, Schlieren

– Fondation Just for Smiles, Villeneuve

– Fondation Hirzel-Callegari, Zurich

– Kiwanis Club Sempachersee

– Petersen Kerstin, Jona

– RMV Schleitheim, Schleitheim

– Salomon – Amer Sports SA Switzerland, Hagendorn

Un bond en avant Aujourd’hui, les fauteuils sont deux fois moins lourds et plus stables. Bien sûr, il arrive que des pièces se cassent, mais grâce au budget alloué et à l’étroite collaboration, elles sont remplacées en un tour de main. Depuis deux ans, l’équipe féminine, qui a participé pour la première fois à une compétition pour le titre lors des CM 3×3 en 2025, bénéficie aussi du soutien de Gelbart.

SUCCÈS D’ÉQUIPE

Contribuez à multiplier les victoires et les belles histoires en sport en fauteuil roulant, soutenez des activités de loisirs ou des voyages. Nous vous garantissons une présence remarquée!

Votre interlocuteur

Nicolas Hausammann

Responsable Marketing sportif sponsoring@spv.ch

Tél. 041 939 54 48

PARTENAIRE PRINCIPAL

PARTENAIRES

– Association suisse en faveur de personnes atteintes de spina bifida et hydrocéphalie, Tagelswangen

– Promotion du sport Canton de Lucerne

– Médecine du sport, Nottwil

– Fondation Denk an mich, Bâle

– Fondation Acide Folique Suisse, Zoug

– Swiss International Air Lines Ltd., Zurich

– Swiss Olympic, Ittigen

– Victoria Sports, Manno

– Vesti Lea, Kilchberg

– Visico GmbH, Spreitenbach

SPONSORS

RECETTE DE NOËL

Douceur et peps

Après un copieux repas de Noël, une note finale rafraîchissante est toujours la bienvenue. Toute douce et néanmoins pleine de peps, notre crème convient à presque tous les menus et la préparer est un jeu d’enfant.

Chez nous, c’est généralement notre fille cadette Olivia qui se charge du dessert. Elle adore innover et attache une grande importance à l’esthétique. Mais elle ne veut quand même pas y passer des heures! Cette verrine ayant séduit toute la famille, elle revient régulièrement à notre table.

La gelée d’orange et le streusel peuvent être préparés la veille et conservés au réfrigérateur. Seule la crème devra être fouettée puis versée dans les verres juste avant de servir. Les trois étapes rendent la préparation très facile.

1ère étape: la gelée

Pressez les oranges pour obtenir environ 2 dl de jus. Mettez dans une casserole avec

2 dl d’eau, 120 g de sucre, une pincée de sel et la fécule de maïs, puis mélangez au fouet. Faites cuire à feu doux jusqu’à ce que le mélange épaississe. Retirez la préparation gélatineuse du feu et laissez-la refroidir.

2e étape: le streusel

Le streusel apporte une touche originale au dessert. Si vous manquez de temps, vous pouvez sauter cette étape. La recette originale utilise des Amarettini, mais ma fille l’a aussi réalisée avec des Spéculoos et elle raffole de cette version.

Faites fondre le beurre dans une petite casserole. Émiettez les biscuits à l’aide d’un mixeur (ou à la main) et mélangez-les avec

INGRÉDIENTS

– 2 dl de jus d’orange fraîchement pressé (du commerce ou provenant de 2 à 3 oranges)

– 2 dl d’eau

– 40 g d’amidon (Maïzena)

– 120 g de sucre

– 4 dl de crème entière

– un peu de cannelle en poudre

– 1 sachet de sucre vanillé

– 100 g d’Amarettini ou de Spéculoos

– 40 g de beurre

le beurre fondu. Répartissez le streusel dans les quatre verres et appuyez légèrement. Gardez-en un peu pour la décoration

3e étape: la crème

Fouettez la crème entière avec le sucre vanillé et une pincée de cannelle jusqu’à ce qu’elle soit ferme.

Il ne reste plus qu’à dresser joliment la crème dans quatre verres en alternant avec la gelée, afin d’obtenir plusieurs couches visibles. Décorez avec un peu de streusel, des perles de sucre ou, comme ma fille adore le faire, un peu de poudre dorée. Et ensuite? Il ne reste plus qu’à déguster.

JOYEUX NOËL!

Toute l’équipe de l’Association suisse des paraplégiques vous souhaite, à vous, vos proches, vos ami·e·s et connaissances, de belles fêtes de Noël et vous adresse ses meilleurs vœux pour la nouvelle année.

La solution adaptée pour chaque besoin.

Nous sommes les experts dans le domaine de la gestion de la vessie et de l‘intestin. Nous vous proposons une offre complète ainsi que des connaissances approfondies. Avec un total de plus de 14’000 produits, nous offrons le plus grand assortiment en Suisse pour le traitement des plaies, des stomies et des trachéotomies.

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Switzerland 2038

Membre actif du comité de l’association «Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver Suisse 2038», Laurent Prince, directeur de l’ASP, nous explique pourquoi il serait judicieux d’organiser les Jeux dans notre pays.

L’idée d’accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2038 en Suisse est séduisante, mais comment est-ce réalisable concrètement?

Jusqu’à présent, des villes ou des régions ont accueilli les Jeux. Avec notre projet, c’est la première fois qu’un pays entier se porte candidat. Les compétitions se dérouleraient sur l’ensemble du territoire et dans toutes les régions linguistiques. Les infrastructures existantes seraient utilisées. Décentralisation et durabilité sont les maîtres mots. Dans les années à venir, les championnats du monde de presque toutes les disciplines d’hiver se tiendront en Suisse. Grâce à ces grandes manifestations internationales, nous disposons à la fois du savoir-faire et des sites de compétition nécessaires aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Ceux-ci seront à l’image de la Suisse: petits et soignés, innovants et sans gigantisme.

En toute sincérité, quel est l’intérêt pour les Suisses et les Suissesses, et plus particulièrement pour les membres de l’ASP, d’accueillir les Jeux d’hiver?

J’ai la conviction que, surtout en temps de crise, notre société a besoin d’un objectif qui nous rassemble. Pour moi, l’organisation des Jeux Olympiques et des Jeux Paralympiques est avant tout un puissant moteur pour l’accessibilité dans notre pays. Outre l’aspect sportif, c’est la principale raison de mon engagement en faveur de ce projet.

Peux-tu développer?

Où en est le projet actuellement et quels obstacles doivent encore être surmontés?

La Suisse entretient un «dialogue privilégié» avec le Comité International Olympique (CIO). Cela signifie que, jusqu’à 2027, le CIO a réservé les Jeux d’hiver 2038 à la Suisse et négociera uniquement avec elle jusqu’à cette date. Aucune autre ville hôte n’est donc envisageable avant 2027. L’association «Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver Suisse 2038» doit mettre cette période à profit pour répondre aux questions du CIO et fédérer la population autour de ce dessein.

Si la candidature est retenue, la Suisse devra éliminer les obstacles. Il faudra offrir des transports publics, des chambres d’hôtel, des téléphériques, des stades, etc., entièrement accessibles. Et ce, non seulement aux athlètes paralympiques, mais à toutes celles et ceux qui souhaitent assister aux compétitions. Je considère cette candidature comme une formidable opportunité

de rendre notre pays plus hospitalier pour nos membres et de concrétiser enfin les revendications que nous répétons sans cesse, car la date de la cérémonie d’ouverture constitue également un délai contraignant pour les adaptations à apporter. Pour le moment, on se contente de nous faire patienter depuis des années. Par ailleurs, cet événement est l’occasion idéale de sensibiliser à notre cause. Paris 2024 a prouvé que cela fonctionne.

Les voix critiques craignent surtout les coûts élevés qu’engendre un événement de cette envergure. Comment financer les Jeux?

Ils sont en grande partie financés par des donations privées. Les fonds publics sont utilisés de manière ponctuelle, mais sont essentiels, notamment pour les Jeux Paralympiques. Même s’ils sont de plus en plus suivis, les Jeux Paralympiques ne peuvent rivaliser avec l’engouement suscité par les Jeux Olympiques. De plus, il incombe à la Confédération d’assurer tant l’accessibilité que l’égalité de la participation et, par conséquent, d’appliquer la CDPH de l’ONU.

Pour en savoir plus sur la candidature www.switzerland2038.com

BÉNÉVOLAT

Elle ramène les fêtards chez eux

Tétraplégique, Ramona König sillonne les routes pour la fondation Nez Rouge en décembre. Celle qui a déjà fait du parachute et du parapente entend bien «profiter de tout ce qui est encore faisable».

Peter Birrer

Ses gestes sont fluides, le transfert est une simple routine. Ramona König, 38 ans, se glisse agilement sur le siège conducteur et range son fauteuil roulant dans la voiture, qui signifie tant pour elle: liberté et mobilité, flexibilité et plaisir. Sur le capot, un grand poing tiré d’une série de BD est dessiné, le même qu’elle s’est fait tatouer sur le bras. «Il n’y a pas de message particulier derrière, c’est juste qu’il me plaît», dit-elle.

Originaire du Seeland bernois, elle n’utilise pas juste sa voiture pour partir au travail ou en vacances. Pendant la période de Noël et du Nouvel An, elle aide gratuitement les personnes incapables de prendre

le volant pour rentrer chez elles en toute sécurité après une fête. Elle fait partie des bénévoles qui roulent en binôme pour la fondation Nez Rouge. En raison de sa paralysie médullaire, elle ne peut conduire que sa voiture transformée. Un·e collègue raccompagne donc les fêtards chez eux dans leur propre véhicule, Ramona les suit et ramène ensuite le ou la conducteur·trice.

Rencontres fortuites dans la nuit Pour elle, qui ne boit pas d’alcool, passer plusieurs heures au volant au milieu de la nuit n’est pas stressant. Membre du Rollstuhlclub Bern, elle considère son engagement comme une contribution à la société:

«J’ai souvent eu besoin d’aide ces dernières années. Je souhaite redonner un peu de ce que j’ai reçu en m’engageant bénévolement. Je suis quelqu’un qui aime rendre service.» Et elle apprécie ces rencontres fortuites: «Je fais la connaissance de personnes avec lesquelles j’ai parfois des conversations très drôles et qui sont reconnaissantes qu’on les raccompagne. Cette marque d’estime est pour moi une belle récompense émotionnelle pour mes services.»

Car Ramona König n’est pas n’importe quelle bénévole, mais une femme qui, malgré sa tétraplégie, peut mettre la main à la pâte.

Retour en arrière. Le 3 mai 2006, la future mécanicienne automobile part en excursion avec sa moto. Dans un village non loin de la maison de ses parents, voulant éviter un animal, elle perd le contrôle et chute lourdement. Dans son rétroviseur, son compagnon de l’époque ne voit plus que la moto, sans sa petite amie.

Un monde s’écroule

Ce qui s’est exactement passé à ce momentlà et ce qui lui est arrivé les jours suivants, Ramona ne l’a appris qu’après. Elle n’en garde aucun souvenir. Atteinte d’une lésion de la moelle épinière, de côtes cassées et d’une déchirure pulmonaire, elle est opérée en urgence à l’Hôpital universitaire à Berne, puis transférée au Centre suisse des paraplégiques. La gravité de ses blessures la rend d’abord paraplégique. Elle devient ensuite tétraplégique quatre ans plus tard, suite à une adhérence médullaire.

Si ce diagnostic l’affecte personnellement, il est encore plus difficile à accepter pour sa sœur aînée Chantal. Lorsque cette dernière apprend la paralysie médullaire, son monde s’écroule: «La certitude que Ramona allait devoir changer de vie et que nous ne pourrions plus faire toutes ces choses ensemble comme avant m’a fait très mal.»

Au cours des neuf mois de rééducation primaire à Nottwil, la jeune femme apprend à s’adapter à sa nouvelle situation. Même si le processus s’avère parfois compliqué, elle comprend très tôt qu’elle ne veut en aucun cas renoncer à sa joie de vivre. «Je ne voulais pas me morfondre

chez moi. Quand je suis rentrée à la maison, mes camarades m’ont emmenée partout avec eux», raconte-t-elle.

Elle doit abandonner sa formation et son rêve de devenir mécanicienne automobile s’envole le 3 mai 2006. Le secteur de l’énergie lui offre toutefois une perspective. La Bernoise prend une nouvelle voie et devient employée spécialisée dans les services énergétiques. Depuis août 2007, elle a troqué un atelier contre un bureau, et un moteur contre un ordinateur. «Les chiffres, c’est mon truc», souligne-t-elle.

La douleur, sa fidèle compagne

La reconversion professionnelle et la perspective d’un nouveau domaine d’activité lui donnent des ailes. Ramona König, qui porte sur le bras gauche un tatouage de sa colonne vertébrale brisée, prend vite goût à ses nouvelles tâches. Elle y investit toute son énergie, persuadée qu’elle est capable de travailler à un rythme soutenu malgré son handicap. Malgré la douleur, devenue sa fidèle compagne.

Mais elle se trompe et paie cher le prix de son nouvel élan. «J’ai totalement sous-estimé la charge de travail. C’est l’une des leçons que j’ai tirées des premiers mois qui

ont suivi l’accident.» Lorsque les premiers signes d’un burn-out apparaissent, elle tire la sonnette d’alarme et réduit son temps de travail à 20%. Ce n’est qu’après un certain temps qu’elle est en mesure de passer à 60%. Et de reprendre vraiment sa vie en main.

Bien sûr, elle aimerait partir en randonnée et tremper ses pieds dans l’eau froide d’un lac de montagne. Bien sûr, elle aimerait retrouver la spontanéité d’autrefois. Mais penser à ce qui n’est plus possible ne la tourmente plus. Elle préfère se réjouir des choses qui fonctionnent et qui enrichissent son quotidien. «Profiter et apprécier ce qui est encore faisable», telle est désormais sa devise. Elle voyage régulièrement, aime l’aventure et a fait un saut en parachute et un vol en parapente. «Ça ne pourrait pas être tellement pire. Mais pas tellement mieux non plus», dit-elle en souriant.

Intervention des pompiers

Cela fait longtemps que sa sœur Chantal a relégué ses doutes et ses craintes du début concernant les nombreuses activités désormais impossibles à faire avec Ramona. Elle sait que les loisirs ne sont qu’une question de créativité. Et elles font beaucoup de choses ensemble. Parfois, des imprévus déclenchent de grands éclats de rire. Une fois, Ramona est restée coincée à Lucerne sur le monte-escalier du pont de la Chapelle à cause d’un problème technique. Les pompiers l’ont tirée de cette situation délicate sous les yeux de nombreux touristes.

Quand on lui demande comment elle va, elle se montre généralement positive. Elle va bien, affirme-t-elle, même si elle ajoute qu’il y a aussi des jours où elle se révolte contre la situation. «Mais en principe, je ne me plains pas. Cela fait maintenant la moitié de ma vie que je suis paralysée et j’arrive à peine à imaginer comment c’était avant l’accident», confie-t-elle.

Il ne lui faut pas grand-chose pour être heureuse, «pas d’énorme collection de chaussures, ni de sacs à main coûteux ou d’accessoires de mode: j’ai un emploi, une voiture qui me permet d’être indépendante et quatre chats qui m’apportent de la joie. Je n’ai besoin de rien d’autre.» Pourtant, il y a bien une chose: elle vit pour le moment chez ses parents, mais cela devrait bientôt changer. «Même si je me sens bien ici et que cela me plaît, je me réjouis beaucoup d’avoir mon propre chez-moi.»

Joie de vivre Avec sa sœur Chantal et l’un de ses quatre chats

Entre espoir et angoisse

Pour de nombreuses personnes concernées, une révision de rente est synonyme de grande incertitude et de stress émotionnel. Chikha Benallal raconte comment elle a vécu ce processus.

Quand Chikha Benallal reçoit la lettre de l’AI contenant la décision sur la révision de sa rente, elle hésite. Quel sera le verdict? Cela fait longtemps qu’elle a remarqué que son énergie et ses ressources ne suffisent plus à assumer sa charge de travail actuelle ni ses tâches professionnelles et privées. Son état de santé s’est détérioré. La vie de tous les jours en fauteuil roulant est devenue globalement plus éprouvante.

«Je savais qu’un jour viendrait où je devrais prendre une décision: soit je consacrais toute mon énergie à mon travail quo-

tidien et n’aurais alors presque plus d’énergie pour ma vie sociale, soit je réduisais mon temps de travail en fonction de mes capacités physiques», explique celle qui est aujourd’hui conseillère pairs. «Je veux continuer à travailler le plus longtemps possible sans que mon corps ne me lâche complètement.»

Chikha Benallal est atteinte du syndrome post-polio (SPP), une séquelle neurologique de la poliomyélite qui se manifeste plusieurs décennies après l’infection aiguë par une faiblesse musculaire, un épuise-

ment, des douleurs et d’autres limitations fonctionnelles. Les symptômes sont dus à une surcharge des cellules nerveuses qui ont dû fournir un effort musculaire supplémentaire après l’infection. La fatigue est un symptôme supplémentaire très pénible du SPP et survient souvent dès le moindre effort, ce qui entrave fortement la vie quotidienne. Il n’existe aucun remède, le traitement se concentre sur le soulagement des symptômes et le ralentissement de la progression de la maladie.

Un long chemin

Durant cette période, Chikha est oppressée par de nombreuses pensées négatives: «La période précédant et durant la révision de l’AI a été émotionnellement très compliquée et traversée de doutes existentiels. De plus, je souffrais de douleurs intenses et j’étais épuisée – des choses simples comme faire les courses ou cuisiner devenaient de plus en plus difficiles. J’étais vidée et je ne pouvais plus me concentrer longtemps. Sans le soutien important de mon entourage et de mon employeur bienveillant, je n’aurais pas su comment gérer mon quotidien et accepter les conséquences de ma maladie. C’est pourquoi j’ai décidé de demander une augmentation de ma rente AI.»

La demande à l’assurance-invalidité a été suivie d’entretiens, d’expertises et de rapports médicaux. Chikha a attendu les résultats pendant plusieurs mois. «Le pire, c’était l’incertitude. J’étais totalement dans le flou. Je me demandais sans cesse: est-ce qu’on me croit? Combien de temps vais-je

Longue attente Chikha Benallal a enfin reçu une réponse

travailler et jusqu’à quand? Puis-je garder ma place dans l’équipe si je m’absente longtemps? Vers qui puis-je me tourner si j’ai besoin d’aide?»

Tout au long de la procédure de révision, Chikha est envahie par le doute et l’incertitude. «J’avais l’impression de devoir sans arrêt prouver que j’étais malade. Si, sur le plan médical, les preuves ne manquent pas, beaucoup d’effets du SPP ne sont pas visibles. Mon métier de conseillère pairs au département Conseils vie de l’Association suisse des paraplégiques me procure beaucoup de joie. Je ne peux toutefois assumer cette tâche que si je trouve un taux d’occupation qui soit adapté à mon état de santé et aussi accepté.»

La spirale de l’inquiétude

D’après ses discussions avec d’autres personnes concernées, Chikha sait que souvent, ces dernières renoncent à demander

CONSEILS AUX CONCERNÉ·E·S

Chercher du soutien

Des centres de consultation tels que le conseil social ou l’Institut de conseils juridiques (ICJ) de l’Association suisse des paraplégiques sont aux côtés des personnes concernées.

Documenter les changements

Les rapports médicaux, les justificatifs de thérapie et les exemples du quotidien peuvent être cruciaux pour apporter la preuve des changements de l’état de santé.

Ne pas se battre seul·e

Si possible, se faire accompagner aux rendez-vous. Chercher le dialogue avec l’employeur. Faire appel à des services de conseil.

S’armer de patience

Le processus peut être long; il est essentiel de se prendre soi-même en charge durant cette période.

une révision à l’AI, car cela peut entraîner un arrêt maladie prolongé. «J’étais du même avis, mais j’ai relativisé depuis. Au début, j’ai été en arrêt maladie à 100% pendant quatre mois. Au bout d’un moment, j’ai réalisé à quel point j’étais à bout, physiquement et mentalement. Ces quatre mois ont été nécessaires pour reprendre lentement des forces et recharger mes batteries. Après cette période, j’ai repris petit à petit le chemin du travail.»

Les clarifications de l’assurance-invalidité traînent en longueur. Les indemnités journalières prennent fin, ajoutant des soucis financiers. «Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de mon entourage et j’ai réussi à surmonter mes difficultés financières. Outre la reprise progressive de ma vie quotidienne, il était important pour moi de me créer des parenthèses agréables. Passer du temps avec ma famille et mes amis ou faire de la musique m’ont aidée à traverser cette période de doute. J’ai ainsi réussi à garder une attitude positive et à prendre soin de moi.»

L’attente est récompensée Après deux ans d’angoisse, la décision préliminaire concernant la révision lui parvient enfin. La rente AI actuelle est augmentée. Un moment de pur soulagement. Il faut encore quatre mois pour que la rente AI rétroactive soit définitivement décomptée avec l’assurance d’indemnités journalières de maladie et l’employeur. «Depuis la décision, je touche désormais une rente AI complète et j’ai un taux d’invalidité de 80%. Cela me permet de continuer à travailler à 20% en tant que conseillère pairs et de concilier mon quotidien et ma vie sociale tout en prenant soin de ma santé.»

Même si le processus a été particulièrement long et pénible, Chikha veut encourager les personnes concernées: «La santé est primordiale et constitue notre bien le plus précieux. Prenez-en soin. N’abandonnez pas. Cherchez du soutien, parlez de vos doutes. Même si le chemin est difficile, vous n’êtes pas seul·e. Il est primordial de se motiver pendant cette période et de se créer des parenthèses pour se ressourcer.»

RÉVISION DES RENTES AI

Les personnes ayant des problèmes de santé doivent percevoir les prestations auxquelles elles ont droit.

Les offices de l’assuranceinvalidité vérifient systématiquement si les conditions d’octroi d’une rente sont toujours remplies ou si des ajustements sont nécessaires. La révision peut également être demandée par la personne concernée. Dans sa demande de révision, l’assuré·e doit apporter la preuve qu’il existe un motif de révision. Cela peut être documenté, par exemple, par un rapport médical.

Si le taux d’invalidité change d’au moins 5% et dure plus de trois mois, la rente peut être ajustée. La personne concernée reçoit un questionnaire de l’AI. En outre, l’AI peut demander des informations supplémentaires à d’autres services.

Les bénéficiaires de l’AI sont soumis·es à une obligation de déclaration vis-à-vis de l’assurance. Cela signifie que tout changement de la situation personnelle et économique est susceptible d’avoir des répercussions sur le droit aux prestations doit être signalé. De tels changements peuvent aussi constituer un motif de révision et se produisent par exemple en cas:

- d’évolution de l’état de santé - de reprise, d’abandon ou de changement d’activité lucrative - d’augmentation ou de diminution du revenu sans invalidité ou du revenu d’invalide

L’indemnité pour atteinte à l’intégrité

Après un accident, des lésions peuvent perdurer toute une vie. L’indemnité pour atteinte à l’intégrité (IPAI) a pour vocation de dédommager en partie l’atteinte importante et durable subie par la personne accidentée. Tour d’horizon en quelques questions.

Virginie Müller, avocate

De quoi parle-t-on? L’assurance-accidents verse plusieurs prestations. Ces prestations sont de deux types:

– premièrement, elles peuvent consister à la prise en charge de soins ou au remboursement de frais. Il s’agit alors de prestations dites «en nature», – deuxièmement, il peut s’agir de prestations en espèces, c’est-à-dire du versement de sommes d’argent.

L’indemnité pour atteinte à l’intégrité est une prestation en espèces. Elle vise à dédommager, dans une certaine mesure, les atteintes importantes à l’intégrité physique, mentale ou psychique subies à long terme en raison d’un accident ou d’une maladie professionnelle.

Dans quelles lois est-ce réglé?

L’assurance-accidents est principalement réglementée dans la loi sur l’assurance-accidents (LAA) et son ordonnance d’application (OLAA). Plus spécifiquement, l’indemnité pour atteinte à l’intégrité est quant à elle prévue aux articles 24 et 25 LAA et précisée à l’article 36 OLAA.

Qui a droit à cette indemnité?

Dans les assurances sociales, seule la LAA prévoit une indemnité pour atteinte à l’intégrité. En principe, seule une personne ayant subi un accident peut donc obtenir cette indemnité. Certains cas de maladie dite «professionnelle» sont également con-

cernés. Pour plus de clarté, seuls les accidents seront évoqués dans la suite de cet article.

La LAA prévoit deux types d’assurance:

– l’assurance-accidents obligatoire, en particulier pour les personnes qui travaillent comme employées. Une couverture des accidents non professionnels (c’est-à-dire, survenant en principe en dehors de l’exercice du travail) n’existe alors que si la personne assurée est active en moyenne plus de huit heures par semaine – soit généralement à un taux d’au moins 20 %. – l’assurance-accidents facultative, pour les personnes indépendantes. Il est alors nécessaire de conclure soi-même un contrat avec une compagnie d’assurance pour avoir droit aux prestations correspondantes.

À quelles conditions a-t-on droit à cette indemnité?

En plus des conditions générales d’assujettissement à l’assurance-accident, des conditions supplémentaires sont posées pour qu’une indemnité pour atteinte à l’intégrité soit versée. En effet, une personne soumise à l’assurance-accidents a droit à cette indemnité si elle souffre d’une «atteinte importante et durable à son intégrité physique, mentale ou psychique» en raison d’un accident. Il est nécessaire que cette atteinte soit due à l’accident (lien de causalité).

L’atteinte à la santé est considérée comme importante lorsque l’intégrité physique, mentale ou psychique subit une altération évidente ou grave, indépendamment de la diminution de la capacité de gain, comme la perte d’un membre, d’un organe ou de leur fonction par exemple. Elle est durable lorsqu’il est prévisible qu’elle subsistera avec au moins la même gravité pendant toute la vie.

À quel moment cette indemnité est-elle versée?

L’indemnité pour atteinte à l’intégrité est versée lorsque l’état de santé est stabilisé, c’est-à-dire lorsque la poursuite du traitement médical n’amènera plus d’amélioration sensible de l’état de santé. Pour les personnes paraplégiques ou tétraplégiques, ce moment arrive souvent bien après l’accident – généralement après une ou deux années.

À combien s’élève l’IPAI?

Cette indemnité est versée en une fois au bénéficiaire, au contraire par exemple des indemnités journalières ou de la rente, qui sont versées régulièrement. Elle s’élève actuellement à CHF 148 200.– au maximum. Son montant est déterminé en fonction de la gravité de l’atteinte subie. Les aggravations qui surviendraient plus tard, mais sont déjà prévisibles au moment de la fixation de l’indemnité doivent être prises en compte dans cette appréciation.

L’annexe 3 de l’OLAA prévoit quel montant doit en principe être versé pour différents cas de figure. Des tableaux établis par la Suva complètent ou précisent cette annexe. Ils sont largement appliqués par les assurances et les tribunaux, notamment pour garantir une égalité de traitement entre les assuré·e·s.

Par exemple, la perte d’un gros orteil est indemnisée à hauteur de 5 % du montant précité, ce qui correspond à CHF 7410.–. En revanche, une personne souffrant d’une surdité totale suite à un accident recevra une indemnité pour atteinte à l’intégrité de 85%, c’est-à-dire CHF 125 970.–.

Pour les personnes souffrant de lésions médullaires, cette annexe prévoit une indemnité de 100% en cas de tétraplégie (CHF 148 200.–) et de 90% en cas de paraplégie (CHF 133 380.–). Ces montants correspondent toutefois à une paralysie complète ou aux situations les plus graves de paralysie incomplète. Le tableau 21 de la Suva est consacré aux lésions médullaires. Il prévoit différents montants à verser, en fonction du degré de paralysie (ASIA A-E) et – concernant les personnes paraplégiques – de la hauteur de la lésion sur la colonne vertébrale (voir tableau).

Si une personne souffre de plusieurs atteintes différentes suite à un accident, une appréciation de leur importance globale

TABLEAU 21 DE LA SUVA

est réalisée par un médecin. Cette appréciation sera ensuite reprise par l’assuranceaccidents pour déterminer le montant de l’indemnité pour atteinte à l’intégrité qui devra être versée. Même avec plusieurs atteintes, le montant maximal reste CHF 148 200.– et ne peut pas être dépassé.

Est-ce que cette indemnité peut être refusée ou réduite?

Si l’assuré·e a provoqué intentionnellement l’atteinte à la santé, aucune indemnité pour atteinte à l’intégrité n’est versée. Dans les cas non intentionnels, elle peut également être réduite, voire entièrement refusée dans les cas particulièrement graves. Ceci concerne deux situations:

– si la personne assurée a commis un crime ou un délit (non intentionnel);

– lorsque l’accident est non professionnel et que la personne assurée a adopté un comportement considéré comme dangereux (dangers extraordinaires et entreprises téméraires).

Les lésions médullaires: tétraplégie et paraplégie

Tétraplégie

ASIA A 100 %

ASIA B 100 %

ASIA C 90 à 100 % selon les cas

ASIA D 80 %

ASIA D–E 60 %

ASIA E 0 à 40 % selon les cas

Paraplégie

ASIA A 90 %

ASIA B 80 % ou 90 % selon la hauteur de la lésion*

ASIA C 70 % ou 80 % selon la hauteur de la lésion

ASIA D 60 % ou 70 % selon la hauteur de la lésion

ASIA D–E 40 % ou 45 % selon la hauteur de la lésion

ASIA E 0 à 20 % selon les cas

CHF 148 200.–

CHF 148 200.–

CHF 133 380.– à 148 200.–

CHF 118 560.–

CHF 88 920.–

CHF 0.– à 59 280.–

CHF 133 380.–

CHF 118 560.– ou 133 380.–

CHF 103 740.– ou 118 560.–

CHF 88 920.– ou 103 740.–

CHF 59 280.– ou 66 690.–

CHF 0.– à 29 640.–

Est-ce que d’autres assurances prévoient ce genre d’indemnisation?

Parmi les assurances sociales, seule l’assurance-accidents prévoit le versement d’une indemnité pour atteinte à l’intégrité. Une assurance privée équivalente, soumise à la loi sur le contrat d’assurance (LCA), peut toutefois aussi être conclue en supplément. Il arrive que l’employeur conclue lui-même une telle assurance. L’indemnité versée est alors souvent nommée «capital d’invalidité». Son versement et son montant dépendent de la réglementation prévue par les conditions générales d’assurance et peuvent donc varier selon les cas.

Que retenir au final?

Une personne a droit à une indemnité pour atteinte à l’intégrité versée par l’assuranceaccidents lorsqu’elle subit une atteinte importante et durable à son intégrité physique, mentale ou psychique. Cette indemnité est versée lorsque l’état de santé est stabilisé, souvent bien longtemps après l’accident. Son montant est versé en une fois et dépend de la gravité de l’atteinte, qui est évaluée selon des tableaux ou par un médecin. Ainsi, la décision peut dépendre de différents facteurs selon les cas. Si vous avez besoin de soutien dans ce cadre, les avocates et avocats de l’Institut de conseils juridiques de l’Association suisse des paraplégiques se tiennent volontiers à votre disposition.

* Si la lésion est située en-dessous de la 2e vertèbre lombaire, l’indemnité sera plus basse. Au contraire, si la lésion est située sur cette vertèbre ou en-dessus, l’indemnité sera plus haute.

Un avenir plus autodéterminé

La Stratégie nationale en matière de paralysie médullaire 2025–2033 vise à améliorer l’accès aux soins et la participation des personnes touchées. Gros plan sur ses neuf champs d’action.

Claudia Zanini et Johannes Kinast, Recherche suisse pour paraplégiques

En Suisse, selon les estimations actuelles, près de 8000 personnes vivent avec une paralysie médullaire. Au quotidien, elles sont confrontées à de nombreux défis qui les empêchent de vivre de manière autodéterminée dans les meilleures conditions de santé. L’accès aux moyens auxiliaires n’est pas toujours garanti, les obstacles dans les espaces publics entravent la mobilité, l’accompagnement tout au long de la vie est souvent lacunaire et beaucoup dépendent fortement du soutien des proches.

C’est là qu’intervient la Stratégie nationale en matière de paralysie médullaire 2025–2033. Elle crée un cadre contraignant visant à garantir des structures éprouvées, à

améliorer durablement l’accès aux soins et la participation, et veille à ce que personne ne soit exclu. Le 8 septembre 2025, la Stratégie nationale en matière de paralysie médullaire a été présentée pour la première fois au public au Kursaal de Berne.

Pourquoi une stratégie nationale est-elle nécessaire?

La Suisse dispose d’un système solide pour soutenir les personnes paralysées médullaires, mais toutes n’en bénéficient pas de la même manière. Certaines doivent faire des heures de route pour se rendre à l’examen spécialisé le plus proche. D’autres parviennent à réintégrer le marché du travail, mais le quittent après quelques an-

nées, faute de modèles de travail flexibles et adaptés. De nombreux proches fournissent plus de 20 heures de soins par semaine, en plus de leur travail et de leur vie de famille.

Parallèlement, la Suisse a des obligations au niveau international: la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées exige une participation égale et l’OMS appelle, dans une résolution, à une réadaptation intégrée tout au long de la vie. Avec cette nouvelle stratégie, les organisations spécialisées et les personnes concernées envoient un message clair: personne ne doit être exclu du droit à une vie autodéterminée à cause d’une paralysie médullaire.

Un projet commun

La stratégie est le résultat d’une large collaboration. Le projet est soutenu par l’Association des centres pour paraplégiques Suisse, la Fondation suisse pour paraplégiques, l’Association suisse des paraplégiques et la Recherche suisse pour paraplégiques. Il s’appuie sur des données scientifiques provenant principalement de l’étude de cohorte suisse sur les personnes atteintes d’une lésion médullaire (SwiSCI).

Heidi Hanselmann en conversation avec Philipp Kutter lors de la présentation de la Stratégie nationale en matière de paralysie médullaire.

Dès le début, tous les groupes d’intérêt importants ont été associés. Les personnes atteintes de paralysie médullaire et leurs proches ont fait part de leurs expériences et de leurs besoins. Des spécialistes, des responsables politiques, des assureurs et des associations ont complété leurs points de vue. «Cette stratégie est plus qu’une stratégie de santé, c’est un projet de société», déclare Heidi Hanselmann, présidente de la Fondation suisse pour paraplégiques.

Vision, champs d’action et mesures La stratégie formule une vision claire. Les personnes avec une lésion médullaire doivent pouvoir vivre en Suisse de manière autodéterminée et dans les meilleures conditions de santé – avec un accès équitable aux soins médicaux et une participation pleine et entière à la société. Pour y parvenir, neuf champs d’action et 32 mesures au total ont été définis. La liste suivante présente les champs d’action et donne pour chacun d’eux un exemple de ce qui doit être amélioré et comment:

1. Maintenir les structures éprouvées: renforcer à long terme les centres pour paraplégiques, épine dorsale des soins, en centres de référence nationaux pour les soins, la recherche, la formation et l’innovation.

2. Développer la prévention: offres de prévention ciblées et adaptées à l’âge pour les jeunes groupes à risque, par exemple dans le sport, ainsi que pour les personnes âgées à domicile.

3. Promouvoir la santé physique: prévenir ou dépister et traiter précocement les douleurs chroniques, les infections et les maladies cardiométaboliques grâce à des contrôles réguliers, des offres numériques, la prévention et l’autogestion.

4. Renforcer la santé mentale: améliorer l’accès continu à un accompagnement psychologique, au mentorat par les pairs et à des formats de conseil faciles d’accès.

5. Garantir la prise en charge médicale tout au long de la vie: pour assurer un suivi continu et de proximité dans toutes les phases de la vie, il faut des services ambulatoires spécialisés tels que ParaHelp, des centres ambulatoires régionaux, la télémédecine et des interfaces fiables entre les soins de base et les soins spécialisés.

La Stratégie nationale en matière de paralysie médullaire 2025–2033

6. Supprimer les obstacles: concevoir des espaces publics, des moyens de transport et des bâtiments accessibles; réglementer de manière fiable et équitable le financement des moyens auxiliaires et des adaptations du logement.

7. Encourager la participation au marché du travail: des modèles de travail flexibles et la promotion de solutions à temps partiel doivent permettre à davantage de personnes de rester durablement actives.

8. Soutenir les proches: la reconnaissance juridique, la sécurité financière et l’accès à des formations doivent permettre de réduire la charge importante qui pèse sur les proches aidants.

9. Exploiter les données: recenser systématiquement la santé, la capacité fonctionnelle, la participation et l’accès aux soins, et vérifier régulièrement les progrès réalisés.

De la stratégie à la mise en œuvre Le lancement de la stratégie en septembre 2025 a posé un jalon. Il s’agit désormais de mettre en œuvre les mesures étape par étape. Cela requiert l’engagement des milieux politiques, des spécialistes, de la société et des personnes concernées ellesmêmes. Kathrin Huber, secrétaire générale de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS), souligne: «Dans un système fédéral, il est important que tous les niveaux collaborent. La stratégie offre un cadre clair pour ce faire.»

Chaque année, un comité directeur définit les priorités stratégiques et s’attelle à deux à trois nouvelles mesures. Pour chacune, un groupe de travail spécifique est constitué, réunissant des spécialistes, des personnes paralysées médullaires, des chercheurs et des chercheuses. Un service de coordination veille à ce que les processus se déroulent de manière coordonnée et à ce que tous les protagonistes soient mis en relation. En complément, un groupe d’accompagnement apporte son expertise et son expérience pratique. Afin de vérifier l’efficacité de la mise en œuvre, les progrès sont régulièrement observés et évalués.

FAITS ET CHIFFRES

– En Suisse, selon les estimations actuelles, près de 8000 personnes vivent avec une paralysie médullaire.

– Chaque année, environ 240 nouveaux cas viennent s’y ajouter, principalement chez les personnes âgées et pour des causes non traumatiques.

– 70% des personnes concernées sont des hommes.

– 56% des paralysies médullaires sont traumatiques (accident), 44% non traumatiques (maladie).

– L’âge moyen est de 51 ans (traumatique) et de 65 ans (non traumatique).

– 83% des paralysies médullaires sont incomplètes –certains mouvements ou certaines sensations sont conservés.

Une portée symbolique au-delà de la paralysie médullaire

La Stratégie nationale en matière de paralysie médullaire est un modèle qui peut également servir d’exemple pour d’autres maladies chroniques ou handicaps. L’inclusion et l’égalité d’accès aux soins sont des principes qui renforcent l’ensemble de la société. Le conseiller national Philipp Kutter résume: «Une société inclusive se mesure à la manière dont elle traite les personnes qui ont besoin d’un soutien particulier. La stratégie montre qu’en Suisse, nous ne voulons laisser personne de côté.»

En savoir plus sur la stratégie et les prochaines étapes

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TIRÉ DE LA PRATIQUE

Maîtriser son intestin grâce à l’ITA

Quand l’intestin ne fonctionne pas comme il le devrait, cela perturbe vite le quotidien. L’irrigation transanale (ITA) peut redonner aux personnes paralysées médullaires ce qui leur manque si souvent: le contrôle, la sécurité et la sérénité.

Ce qui va de soi pour beaucoup est source d’incertitude pour d’autres: «Vais-je sortir de chez moi aujourd’hui sans avoir à penser sans arrêt à aller aux WC?» C’est une question lancinante pour de nombreuses personnes qui vivent avec un dysfonctionnement intestinal neurogène. Cela survient quand les nerfs entre le cerveau et l’intestin ne communiquent plus correctement entre eux, par exemple en cas de paraplégie, de sclérose en plaques ou de paralysie spastique. L’intestin ne travaille alors plus de manière fiable. Conséquences: constipation, selles incontrôlées ou inactivité intestinale pendant plusieurs jours. C’est là qu’intervient l’ITA, une méthode qui permet de drainer l’intestin régulièrement et en douceur. Elle repose sur la stimulation du mouvement intestinal naturel.

Comment fonctionne l’ITA?

L’ITA peut être une alternative aux mesures classiques de gestion intestinale, comme les laxatifs, les suppositoires, l’évacuation manuelle ou la stimulation avec les doigts. Lors de l’irrigation transanale, de l’eau à température corporelle est introduite dans le rectum à l’aide d’un cathéter. L’eau incite l’intestin à se vider, à l’instar d’un réflexe naturel. Résultat: une vidange intestinale complète et contrôlée, nécessaire généralement tous les deux à trois jours. «L’ITA permet de regagner en qualité de vie», explique Rebekka Kaufmann, experte en aides pour l’incontinence chez Orthotec, spécialiste des moyens auxiliaires. «Quand la gestion intestinale fonctionne de manière fiable, les gens retrouvent leur liberté de mouvement: ils peuvent à nouveau planifier, voyager, travailler ou faire du sport.»

Un système adapté à chacun·e

Il existe plusieurs versions de l’ITA: des systèmes simples sont disponibles pour les novices et fonctionnent manuellement, avec des composants coniques et un réservoir d’eau, ou avec une poche à eau, un tuyau, une pompe à main et un cathéter à ballonnet. Il y a aussi des variantes électroniques qui régulent automatiquement le débit d’eau, idéales pour les personnes ayant une fonction manuelle limitée. La solution dépend des besoins individuels, des capacités et du quotidien. Un conseil personnalisé est donc essentiel.

Des partenaires fiables

L’utilisation nécessite les instructions d’un·e professionnel·le de la santé. «Nous

ne nous contentons pas de conseiller les gens dans le choix des produits, nous les formons aussi à leur utilisation», affirme Manuela Friedli, co-directrice de ParaHelp. «Notre personnel soignant se rend à domicile pour leur en montrer l’utilisation dans l’environnement habituel.»

Plus de confiance

Des études montrent que l’ITA peut fortement réduire des symptômes tels que la constipation et l’incontinence. Elle permet aussi d’éviter des problèmes consécutifs comme les infections urinaires, les escarres ou l’isolement social. De nombreuses personnes disent se sentir plus libres et plus sûres d’elles. Bref, quand les intestins fonctionnent bien, la vie est plus belle.

Conseils

Systèmes d’ITA numériques et manuels

EN SAVOIR PLUS?

Les expert·e·s du Groupe suisse pour paraplégiques vous renseignent volontiers.

Orthotec

Offre des conseils neutres et un large choix de produits: hko@orthotec.ch

Tél. 041 939 62 10 www.orthotec.ch

ParaHelp

Forme les personnes concernées et les soignant·e·s: info@parahelp.ch

Tél. 041 939 60 60 www.parahelp.ch

INSPIRATION

Bienvenue dans le monde des moyens auxiliaires

L’exposition Exma VISION à Oensingen (SO) présente d’innombrables produits visant à faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap. Micha Wäfler, collaborateur du CSO, est allé y faire un tour.

Peter Birrer

Micha Wäfler se dirige sans hésitation vers une pièce où il y a encore peu de monde. Mais cela peut changer rapidement, car elle propose quelque chose d’inédit. Le public a la possibilité d’y équiper une salle de bains de divers objets sanitaires et robinetteries, telle qu’il souhaiterait l’avoir chez lui.

WC, lavabo ou siège de douche, poignées à la hauteur idéale – le tout ressemble à un jeu de construction sophistiqué. On peut adapter les parois de la salle d’eau modulable aux dimensions de sa propre salle de bains et aménager ainsi l’espace de la ma-

nière qui convient le mieux. La clientèle n’achète pas uniquement sur la base de croquis et de photos, mais obtient ce qu’elle a elle-même choisi et assemblé.

Une pléiade de produits

Micha Wäfler montre comment transformer la salle de bains en quelques gestes. Il est enthousiasmé par la diversité de l’offre: «Beaucoup de gens ont du mal à se représenter concrètement les concepts architecturaux. Ici, ils peuvent se faire une idée de ce à quoi ressemblera une rénovation dans la réalité. Et cela les aide à tester eux-mêmes les choses dans cette exposition.» Le tren-

tenaire connaît bien le monde des moyens auxiliaires: lui-même paraplégique, il les utilise et, en tant que dessinateur en bâtiment au Centre construire sans obstacles (CSO) de l’Association suisse des paraplégiques, il y est aussi confronté régulièrement dans le cadre de son travail.

Et il y en a toute une pléiade à l’Exma VISION, où le jeune homme se rend une nouvelle fois. Il s’agit d’une exposition organisée par la Fédération suisse de consultation en moyens auxiliaires (FSCMA) à Oensingen (SO). Fondé en 1980, ce centre de compétence actif à l’échelle nationale,

Un logement accessible Micha Wäfler teste des rampes et des équipements de salle de bains

qui emploie aujourd’hui 160 personnes, ne vend pas lui-même de moyens auxiliaires. Sa mission consiste à conseiller les personnes à mobilité réduite.

Il est donc possible d’y créer sa salle de bains de toutes pièces et de tester différents moyens auxiliaires. On peut par exemple utiliser une rampe mobile qui peut être aisément enroulée après utilisation. Ou bien on peut, en appuyant sur un bouton, déployer une mini-rampe devant une porte de balcon et franchir ainsi un seuil bas.

Des produits de 74 entreprises 74 entreprises présentent leurs produits sur 1000 m2 répartis sur deux étages. Beaucoup exposent en permanence à l’Exma VISION. Elles versent une cotisation annuelle pour leur stand, mais n’ont pas de personnel sur place. Les personnes intéressées par un moyen auxiliaire peuvent toutefois bénéficier des conseils du personnel spécialisé de la FSCMA et se voir proposer des solutions sur mesure. Pour toute question sur l’exposition, l’interlocutrice privilégiée est Fränzi Grossenbacher. Depuis 36 ans, la Soleuroise dirige l’exposition avec passion et continuera à le faire jusqu’en 2026.

Plus de 600 moyens auxiliaires sont exposés à Oensingen. Cela va des fauteuils roulants et monte-escaliers de toutes sortes aux lits médicalisés, rampes pliables et pe-

tits outils pour le quotidien, en passant par les équipements sanitaires, qui sont très prisés. Rehausseurs de WC, WC douches, planches de bain, lève-personne: la gamme proposée est vraiment trés large et elle s’enrichit constamment.

C’est aussi ce qui fait l’intérêt de l’Exma VISION pour l’équipe d’architectes du CSO. «Nous entretenons une très bonne collaboration», déclare Felix Schärer, chef du département CSO. En septembre, il s’est rendu avec ses collaborateurs et collaboratrices à Oensingen pour une formation, lors de laquelle l’entreprise «Plan 7» leur a présenté une cabine de douche et en a expliqué les fonctions.

Huit centres régionaux de moyens auxiliaires

La FSCMA procède à des évaluations sur place pour le compte de l’assurance-invalidité (AI) et d’autres assurances sociales auprès des personnes concernées et établit un rapport à l’intention du mandant. Cela ne signifie pas automatiquement que tous les frais liés aux moyens auxiliaires seront pris en charge par l’assurance. L’AI statue selon le principe suivant: «L’assuré n’a droit qu’à des moyens auxiliaires d’un modèle simple, adéquat et économique. Il assume les frais supplémentaires d’un autre modèle.»

bénéficié du soutien de Dominik Widmer, un architecte expérimenté du CSO et aujourd’hui son collègue de travail.

Lorsqu’il a emménagé dans son premier appartement, il a à nouveau eu beaucoup à faire en tant que locataire. Il vit désormais avec sa femme dans un logement qu’il a pu adapter à 100% à ses besoins.

Grâce à son imagination, il n’a pas besoin de voir en vrai tout ce qu’il veut acquérir avant de l’acheter. Mais il a toujours à l’esprit l’existence de l’Exma VISION à Oensingen. Car celle-ci offre de nombreuses solutions pour faciliter le quotidien.

«Il faut avant tout que ce soit pratique»

Micha Wäfler est de retour dans la salle de bains, pièce maîtresse de l’exposition. Il déplace une paroi, installe une poignée à la bonne hauteur, avant d’expliquer pourquoi il a choisi un siège de douche rabattable rembourré pour sa salle de bains: «Cela aide à prévenir les escarres. La plupart des sièges ont un design attrayant, mais en tant que paraplégique, je ne peux pas trop en tenir compte. Bien sûr, tout doit être aussi beau que possible, mais je choisis avant tout ce qui est pratique et bon pour mon corps.»

Sur place Fränzi Grossenbacher

S’il n’est pas possible de se rendre à Oensingen, il existe huit autres sites. La FSCMA gère dans toutes les régions du pays des centres régionaux de moyens auxiliaires, dans lesquels se trouvent également les «dépôts AI». Les moyens auxiliaires usagés font l’objet d’un entretien pour le compte de l’AI et sont traités pour être recyclés. L’AI a mis en place ces dépôts en 1988, pour des raisons économiques mais aussi écologiques. Près de 4000 moyens auxiliaires attendent ainsi d’être réutilisés.

Micha Wäfler est déjà un habitué Mais revenons à Oensingen et à Micha Wäfler. Ce dernier possède une grande expérience dans l’aménagement de logements sans barrières. Après son accident en 2012, il a transformé la maison de ses parents dans le Jura bernois afin de pouvoir s’y déplacer sans difficulté. Il a alors

Il poursuit sa visite et s’arrête devant un appareil de levage à vide par aspiration. La cabine se déplace sous l’effet d’une surpression et d’une dépression ciblée. «Incroyable ce qu’ils font …» Micha Wäfler est impressionné. Il ferme la porte de l’élévateur et conclut: «Cette exposition est vivement recommandée aux personnes à mobilité réduite. Celles qui doutent d’avoir fait le bon choix à partir d’une brochure trouveront ici une confirmation ou une nouvelle solution. En tout cas, elles sont ici au bon endroit.»

Exma VISION

Dünnernstrasse 32a, Oensingen Ouverte du lundi au vendredi de 9 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 00 www.sahb.ch/fr

CRÉATIVITÉ

La beauté réside dans l’imperfection

Des peintures, de l’eau et une grande liberté: lors du cours inclusif d’aquarelle organisé par l’atelier Kreativ-Burg d’Evelyne Durrer, quatre participant·e·s ont découvert que l’art n’exigeait pas la perfection, mais juste le courage de se lancer.

C’est comme s’il l’on retombait en enfance. Dès la première application de la peinture humide sur le papier, un parfum d’école flotte dans la salle de réunion des bureaux de l’ASP. «Ça me rappelle ma période scolaire», dit Evelyn Schmid en souriant. «Eh oui, c’est même assez amusant», ajoute malicieusement Evelyne Durrer, l’animatrice du cours, non sans jeter un regard en coin à l’auteur de ces lignes, qui doit l’avouer: le bricolage n’a jamais été mon fort. Mais cette fois-ci, c’est différent.

Quatre participant·e·s (Beat Bösch, tétraplégique, Evelyn Schmid, piétonne, Silvana Hegglin, à qui manque tout ou partie des doigts, et moi-même, tétraplégique incomplet avec des fonctions manuelles

presque intactes) se sont réuni·e·s pour plonger dans l’univers des aquarelles. Des couleurs qui se mélangent, créent des motifs aléatoires et deviennent parfois bien plus belles que ce que l’on avait prévu.

En nous inscrivant à cet atelier, nous nous étions fixé comme objectif de créer des cartes de Noël et d’anniversaire pour nos proches. Certain·e·s d’entre nous doutent que leur talent artistique soit suffisant pour obtenir un résultat présentable après trois heures. L’animatrice nous montre cependant quelques idées de création en précisant: «Je vais vous expliquer comment procéder et vous y arriverez aussi.» Un peu sceptiques, nous nous lançons quand même dans l’aventure.

Le tremblement, un avantage artistique Beat, notre tétraplégique, serre le pinceau entre ses doigts, ce qui le fait légèrement trembler lorsqu’il peint. Mais ce qui est un obstacle pour lui, Evelyne Durrer le transforme en point fort: «Dans une forêt pleine d’arbres, le tremblement est même un avantage: les arbres semblent ainsi plus naturels et plus réels. Tes arbres sont les plus beaux, Beat.» Une phrase qui reste gravée dans les esprits.

C’est ainsi qu’une prétendue faiblesse devient une technique. Et soudain, quelque chose de nouveau, d’unique, en jaillit. «Tu trouves ta propre façon, Beat, d’appliquer ce que j’explique. Pour moi, c’est génial de voir comment tu surmontes les difficultés.

Et c’est justement de là que naît une nouvelle technique, c’est magnifique!», s’exclame la formatrice.

Outre les pinceaux, des crayons de couleur à diluer, des feutres fins et des pinceauxfeutres sont aussi à disposition. Ces derniers sont difficiles à ouvrir. «En temps normal, j’utiliserais mes dents», explique Beat. Mais comme il s’agit de matériel pédagogique, nous l’aidons exceptionnellement.

Entre flux d’informations et petit nuage de créativité

En peu de temps, nous disposons déjà d’une palette complète de possibilités: dégradés de couleurs, surfaces humides, pinceaux

Inspiré Même l’auteur s’amuse

colorés, éclaboussures et superpositions. Nous nous servons de films pour appliquer la peinture, collons des bordures ou des blancs pour les inscriptions ultérieures et utilisons des gobelets en carton pour créer des silhouettes de boules de Noël, auxquelles nous ajoutons des attaches à l’aide de feutres fins. Avec les explications, tout semble si simple et facile, mais je me demande à présent quelle technique utiliser. Des possibilités infinies qui sont aussi source d’inspiration. «Il suffit de se lancer», conseille notre experte. «De toute façon, le voyage mène souvent à un tout autre endroit que ce que l’on avait imaginé.»

Plus important que le bon outil ou la technique parfaite, la règle de base d’Evelyne Durrer nous anime tout au long de cette initiation: «Il est interdit de se dénigrer! Notamment en ce qui concerne ses propres créations. Être fier·ère de ce que l’on a accompli, c’est la clé.»

Magie de Noël et petits obstacles

Finalement, nous dessinons des motifs de Noël sur le papier: boules scintillantes, nuits d’hiver glacées, arbres mystérieux dans la

Improviser

Beat Bösch trouve sa propre technique

neige. En exécutant ces scènes, nous avons presque l’air de peintres professionnel·le·s. Seule l’écriture nous donne du fil à retordre. Evelyne Durrer sourit: «C’est évidemment un cours d’aquarelle, pas de calligraphie.» Avec un peu d’aide de sa part, nous réussissons néanmoins les derniers traits et les résultats sont impressionnants. Notre scepticisme quant à nos capacités a laissé place à la certitude que nous sommes tous et toutes capables de créer une carte de Noël ou de vœux de grande qualité.

À la fin du cours, Beat est en tout cas sur un petit nuage de créativité. «Ça m’a davantage plu que je ne le pensais», dit-il. En tant que polygraphe de formation, il a beaucoup travaillé sur ordinateur par le passé. «Cette manière de créer sans modèle a été très libératrice.»

Cadeaux et petits chefs-d’œuvre À la fin, Evelyn Schmid emporte chez elle toutes les assiettes commencées avec des touches de couleur à l’aquarelle. «Je sais déjà ce que je vais faire ce soir», dit en riant celle qui a littéralement succombé au charme de l’aquarelle.

Silvana a elle aussi élargi son répertoire créatif. Elle avait déjà l’habitude d’offrir des cartes faites à la main à sa famille et à ses ami·e·s. «Elles ont toujours beaucoup de succès», dit-elle. Grâce aux nouvelles techniques d’aquarelle, elle pourra désormais créer des cartes encore plus variées.

Donner libre cours à sa créativité est un loisir merveilleux – même les plus sceptiques peuvent vite se laisser convaincre par les résultats. Alors pourquoi ne pas tenter une activité créative avec le club en fauteuil roulant plutôt qu’un voyage œnologique? Les cours vont du lettrage à la conception de cartes, en passant par la peinture en pointillé et l’aquarelle. L’initiation est rapide et facile à comprendre. Le processus de création laisse suffisamment de temps pour échanger. Nous rions beaucoup et les blagues fusent. Mais soudain, un certain calme s’installe dans le flux créatif. C’est un sentiment agréable, tout le monde en convient, et nous avons hâte de faire plaisir à nos proches avec nos œuvres.

Après trois heures intenses qui ont passé à toute vitesse, il reste bien plus que du papier coloré aux coins coupés. C’est la prise de conscience que la beauté ne réside pas dans la perfection, mais dans le courage d’essayer quelque chose de nouveau. Dans la fierté de soi. Et dans la joie de créer quelque chose que l’on n’aurait peut-être pas cru possible. Que nous ayons plus ou moins de fonction manuelle, avec ou sans doigts, nous avons tous et toutes créé, avec nos propres moyens, trois cartes ou plus qui feront le bonheur d’un proche. Et en bonus, l’ASP enverra deux motifs sous forme de cartes de Noël ou d’anniversaire officielles.

«Tes arbres sont les plus beaux, Beat», a déclaré l’animatrice au début du cours, lorsque notre collègue se plaignait de ses tremblements. Au final, cette phrase s’applique à nous tous: chacun et chacune a montré dans ce cours que l’art commence là où l’on ose être imparfait·e.

24.1. ET 21.2.2026

Tours en Ziesel

Avis aux amateurs et amatrices d’aventure: plaisir et action garantis.

Venez tracer à travers le HochYbrig au volant de ces véhicules électriques à chenilles: en plus d’une bonne dose d’adrénaline, vous profiterez d’un magnifique paysage hivernal. Inscrivez-vous sans attendre pour être sûr·e d’avoir une place.

Mobilité

Découvrez une nouvelle liberté sur roues! Lors du cours de mobilité, vous apprendrez des astuces pour propulser votre fauteuil roulant de manière plus efficace tout en ménageant vos épaules.

DU 27.1. AU 24.2.2026

Yoga en ligne

Détendez votre corps et votre esprit.

L’animatrice expérimentée propose des exercices accessibles à toutes et tous, ou elle les adapte afin que chacun et chacune, avec ou sans expérience, puisse participer. Une deuxième série de séances sera proposée du 6 octobre au 3 novembre 2026. Les deux cours se déroulent en ligne.

En été, deux ateliers de yoga supplémentaires seront organisés en pleine nature, les 6 juin et 8 août 2026 à Nottwil. Ces cours seront donnés en allemand.

Ensemble, nous pratiquerons des techniques sûres pour les transferts et le franchissement d’obstacles tels que bordures ou rampes. Un cours inspirant pour renforcer confiance, sécurité et autonomie – idéal aussi pour les couples!

18.4.2026

Adaptive Gaming

Jouer aux jeux vidéo malgré des fonctions limitées? Oui, c’est possible et nous vous montrons comment.

Ces dernières années, de plus en plus de manettes adaptatives ont fait leur apparition sur le marché, permettant une adaptation individuelle aux capacités motrices existantes. Lors de cet événement, nous vous présentons plusieurs moyens auxiliaires pour divers jeux vidéo et vous proposons de les tester sur place.

30 OU 31.5.2026

Randonnée en fauteuil roulant

Vous aimez le grand air et adorez relever des défis physiques? Alors venez faire une magnifique randonnée avec nous!

C’est difficile à croire, mais la montagne peut aussi être accessible aux randonneurs et randonneuses en fauteuil roulant. Les accompagnant·e·s tirent ou freinent les fauteuils, afin que l’équipe puisse gravir et redescendre la montagne. Des distances incroyables sont parcourues avec, au sommet, la récompense: un panorama grandiose! Date de report: le 6 ou 7.6.2026.

5.9.2026

Karting Vuitboeuf –sentez l’adrénaline!

Vivez des courses rapides, des duels palpitants et un maximum de fun sur la piste.

Débutant·e ou pro, ici tout est vitesse, technique et plaisir! Mettez le moteur en marche et savourez des tours inoubliables sur un circuit 1600 m dans le canton de Vaud.

16.5.2026

NOTEZ LES DATES

Giro Suisse Events

27/28 juin 2026

Le «Giro Suisse|Meet’n’Ride» sera au Swiss Bike Park. Que vous soyez débutant·e ou vététistes expérimenté·e·, vous y vivrez l’innovation technique de près, échangerez entre vous et ferez de nouvelles découvertes.

25–30 août 2026

Le «Giro Suisse|Tour inclusif» traversera la magnifique région de la Suisse centrale.

Plus d’informations www.girosuisse.ch

DU 24 AU 30.5.2026

Bien-être à Sarnen

Vous souhaitez consacrer une semaine à votre bien-être et prendre soin de votre corps et de votre esprit? Nous vous invitons à l’hôtel Kurhaus am Sarnersee du 24 au 30 mai 2026.

Au cours de cette semaine, un programme varié vous attend sur les thèmes de la nutrition, de l’exercice physique, de la relaxation, de la gestion du stress et de la santé mentale. Des spécialistes vous initieront à ces thèmes et proposeront des ateliers. Les échanges entre participant·e·s et les moments de convivialité ne seront pas en reste. Nous prévoyons également une excursion commune, alors n’hésitez plus et venez vous faire du bien!

22.8.2026

Vol en montgolfière

Vous souhaitez admirer le monde vu d’en haut? Vous voulez savourer la quiétude d’un vol presque silencieux? Alors envolez-vous en montgolfière et profitez de la vue.

Le 22 août, la montgolfière décollera de Cossonay et vous emmènera survoler les splendides paysages helvétiques. Vous découvrirez les montagnes, les lacs, les villages et bien d’autres choses encore depuis les airs. Le vol n’aura lieu que si la météo est favorable.

20.6. ET 22.8.2026

Swiss-Trac

Les sorties en Swiss-Trac se font en groupe avec un·e guide et nous explorons la Suisse tous ensemble. Vous possédez un Swiss-Trac et souhaitez être autonome dans vos déplacements? Rejoignez-nous et profitez d’une excursion!

6.11.2026

Soirée dansante

Une musique entraînante, des plats délicieux et une grande piste de danse: voilà ce qui vous attend à Oensingen.

Elle aura lieu le vendredi soir du 6 novembre 2026. Venez passer une soirée conviviale avec un groupe live et des passionné·e·s comme vous, et dansez jusqu’au bout de la nuit.

OFFRES DIVERSES

8.8.2026

Handi-Surf

Aventure nautique pour tous.

15.8.2026

Trail en handbike À travers prés, forêts et sentiers – action garantie!

Du 5 au 10.10.2026

«move on»

Camp de sport et de loisirs à Notwil – essayez de nouvelles choses.

5/6.12.2026

Marché de Noël du GSP

Saint-Nicolas, musique, vin chaud, cadeaux et bien plus encore!

En décembre

Yodel et loto de l’ASP

Passez nous voir et remportez des prix attrayants.

Inscription en ligne www.spv.ch/ manifestations Renseignement auprès de Simone von Rotz simone.vonrotz@spv.ch

Inspirée par la nature

La nouvelle technologie de lubrification HydraBalance™ pour plus de sécurité1 et de naturel2 lors du sondage.

Sur les sondes Infyna Chic™ et VaPro™*.

*Lancement en 2024 sur les sondes VaPro™ (40 cm et 20 cm) et VaPro™ F-style en emballage

1. Étude clinique Hollister,, CLR-00847, 2021

2. Données Hollister, TR-00643, 2023

le logo Hollister ainsi que HydraBalance, Infyna Chic et VaPro sont des marques déposées de Hollister Incorporated. © 2025 Hollister Incorporated.

Jonny utilise les sondes VaProTM
Kathie utilise les sondes Infyna ChicTM
Hollister,

Marché de Noël de Bremgarten

Les illuminations, les épices et le vin chaud sont les ingrédients des plus beaux moments de l’Avent. Avec un peu de magie et d’énergie dans les épaules, un marché de Noël peut être un plaisir pour toutes et tous.

Le 6 décembre 2024 en fin de journée, des collaborateurs et collaboratrices de l’ASP ont déambulé dans le marché de Noël de Bremgarten, en Argovie, afin d’en vérifier l’accessibilité.

Arrivé·e·s vers 16 heures, à un moment où le marché n’était pas encore aussi fréquenté qu’en soirée, nous avions suffisamment d’espace pour nous déplacer en fauteuil roulant entre les stands et parmi les piéton·ne·s

Circuit exigeant, niveau de difficulté 6/10

Le marché de Noël de Bremgarten est célèbre pour son ambiance féerique, mais il présente quelques défis en termes de maniement du fauteuil roulant. Aussi belles que soient les ruelles de la vieille ville, les pavés et le terrain parfois escarpé rendent la visite difficile. Il est donc important de bien maîtriser son fauteuil ou d’apporter un dispositif de traction. Vous pouvez bien sûr aussi compter sur la force de vos bras, et la promenade s’apparentera à une séance d’entraînement préfestive, idéale pour éliminer les calories que vous fourniront les repas de fin d’année.

Notre visite a commencé au pont de la Reuss. Si vous voulez tout voir, quelques montées et descentes raides sont inévitables. La partie la plus facile se trouve dans la Marktgasse où la pente est douce. De plus, les stands sont bien alignés, les uns à côté des autres. La disposition des étals dans les ruelles les rend aisément accessibles. Partout où cela est nécessaire, par exemple dans les escaliers, des rampes très pratiques ont été installées.

Paiements numériques

Les paiements numériques constituent un autre atout majeur du marché: la plupart des exposants ont désormais des terminaux permettant de payer sans espèces. L’application Twint ou d’autres moyens électroniques simples évitent d’avoir à chercher

et à manipuler de l’argent liquide. Ne pas sortir son porte-monnaie est un avantage certain quand on se déplace en fauteuil roulant.

Papilles déjà en fête

Outre l’enchantement ambiant, le marché de Noël de Bremgarten séduit par les spécialités qui y sont proposées. Nous les avons aussi testées pour vous, professionnalisme oblige! Nous vous conseillons l’excellente soupe d’orge, le pain à l’ail croustillant et les marrons chauds. Pour plus tard, nous avons goûté le pain des Alpes et les amandes grillées. Bien sûr, les températures hivernales nous ont obligé·e·s à boire l’incontournable vin chaud. Il était en vente aux stands officiels. Pour celles et ceux qui conduisent, le punch sans alcool est une délicieuse alternative.

Conclusion

La magie et la taille du marché de Noël de Bremgarten ont fait sa réputation. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison qu’il est l’un des plus célèbres de Suisse. Il est tout à fait accessible et intéressant pour les personnes en fauteuil roulant, mais nécessite toutefois un peu de condition physique ou, le cas échéant, une assistance électrique. Si vous souhaitez éviter la foule et les files d’attente aux stands de restauration, il est préférable d’aller au marché dans l’après-midi.

MARCHÉS DE NOËL

Il existe de nombreux marchés de Noël en Suisse. Le site Suisse Tourisme en offre un bon aperçu.

166 marchés y sont répertoriés. Peut-être pourrez-vous en tester un ou deux près de chez vous. www.myswitzerland.com (mot-clé: marché de Noël).

Le Club en fauteuil roulant de Genève recommande celui de Genève. Il a été testé en 2024 pour SRF.

Rues escarpées, mais féerie assurée

Libre comme l’air

Contempler le monde depuis les airs peut être très relaxant. Surtout lorsque l’on profite de la vue assis·e dans une nacelle de montgolfière.

Claude Siegenthaler

L’aube à peine levée, à cinq heures du matin, Rosa Zaugg, la personne qui l’accompagne et deux autres participant·e·s en fauteuil roulant se retrouvent à Cossonay pour une aventure hors du commun. Souhaitant dormir tout son soûl, Rosa avait passé la nuit dans un hôtel à proximité, une décision qui lui a permis de profiter pleinement de la matinée. De Cossonay, un véhicule adapté les a conduit·e·s à Yvonand, où la montgolfière était déjà prête.

L’instant magique du décollage

Pour Rosa, c’était le tout premier vol de ce genre. «Toutes mes attentes ont été comblées», déclare-t-elle. Elle a été très impressionnée par la nacelle spécialement dotée d’une trappe d’accès qui permet aux personnes en fauteuil roulant de voyager elles-aussi en toute sécurité et confortablement, car les sièges sont réglables en hauteur, garantissant ainsi une vue dégagée. «La prochaine fois, j’emporterai juste un petit coussin lombaire», ajoute-t-elle.

Au décollage, l’instant tant attendu, Rosa Zaugg a ressenti «une magnifique sensation d’apesanteur, très apaisante et toute en douceur». «Hormis le souffle intermittent du brûleur qui s’enflammait réguliè-

rement, il régnait un silence presque méditatif. Glisser paisiblement au-dessus du paysage procure un sentiment indescriptible de beauté, de quiétude et de détente.»

Lever de soleil sur le Mont Blanc

Ce vol a duré environ 90 minutes et a porté la montgolfière à 2500 mètres d’altitude. L’heure était parfaitement choisie, car le lever du soleil baignait le paysage d’une lumière dorée, la vue s’étendait jusqu’au majestueux Mont Blanc, un spectacle que Rosa qualifie de «moment le plus impressionnant». Elle n’a jamais éprouvé de peur. «Le pilote et l’équipage étaient très professionnels. Je me suis sentie en sécurité du début à la fin», souligne-t-elle.

Touche finale conviviale Après l’atterrissage à Echallens, la navette attendait déjà. Mais les réjouissances ont continué. Le petit groupe a terminé l’expérience en prenant un café, du champagne et des croissants, dans une ambiance très conviviale.

Ce qu’elle conseillerait à quelqu’un qui n’ose pas tenter l’aventure? «Je dirais à cette personne qu’elle passe à côté de quelque chose d’exceptionnel.» À ses yeux, il n’y a pas de difficultés particulières pour les passagers et passagères en fauteuil roulant. «Ce serait fantastique si je pouvais surmonter les obstacles du quotidien aussi facilement», dit-elle en souriant.

ENVIE D’UN VOL EN MONTGOLFIÈRE?

Prestataire/informations: Ballons du Léman, www.ballons-du-leman.ch

Décollage: Yvonand au bord du lac de Neuchâtel ou Château-d’Œx

Atterrissage: varie en fonction de la direction du vent

Durée: environ 1 h 30 de vol, programme d’environ 4 heures au total

Convient: aux personnes avec ou sans handicap, y compris les tétraplégiques

Apporter: des vêtements chauds et un petit coussin pour plus de confort

Coûts: à partir de CHF 390.– par personne (CHF 320.– pour les membres de l’ASP)

CONSEIL DE VOYAGE INDIVIDUEL

Des vacances réussies au lac de Sarnen

Entre soirées grillades, ateliers créatifs et excursions alpines, les vacances en Suisse peuvent être variées et inclusives.

Monserrat Thalmann

L’année dernière, l’ASP a organisé pour ses membres tétraplégiques un bref séjour sur les rives du lac de Sarnen avec un programme varié – et en a tiré une belle conclusion: le canton d’Obwald est idéal pour orchestrer soi-même des vacances en famille ou entre ami·e·s.

Grâce à son emplacement idyllique, le centre médico-hôtelier Kurhaus am Sarnersee à Wilen offre un cadre de rêve pour des journées de détente. Calme lacustre, chaleur humaine et équipements bien pensés et adaptés aux fauteuils roulants garantissent le bien-être de la clientèle. De là, il est facile d’entreprendre de nombreuses excursions en Suisse centrale et dans l’Oberland bernois, sans stress et avec le confort nécessaire à l’évasion.

Aperçu des atouts de la région

Croisière sur le lac des Quatre-Cantons Pour s’aérer l’esprit dès le début, pourquoi ne pas embarquer sur un bateau à vapeur ou un yacht panoramique? Depuis Lucerne, le choix des destinations est vaste, mais la croisière vers Stansstad est très agréable. Le paysage montagneux qui défile, les reflets de l’eau et la brise fraîche vous plongent instantanément dans l’ambiance des vacances.

L’univers Trauffer à Hofstetten bei Brienz

Lieu de créativité et de tradition suisse, le circuit découverte qui y est proposé est ac-

cessible en fauteuil roulant. Dans l’atelier de sculpture et de peinture, les participant·e·s peuvent créer leur propre vache Trauffer, même avec une fonction manuelle limitée. Le résultat est bluffant et il laisse un souvenir impérissable.

Grillades à la plage de l’hôtel

Une soirée d’été digne d’un catalogue de voyages. Sur demande, l’hôtel prépare des petits barbecues au bord de l’eau, coucher de soleil inclus. Croquez dans les saucisses et les légumes grillés, sans oublier de savourer l’instant!

Melchsee-Frutt –

bain de nature à 2000 mètres

Parfaitement accessible, la télécabine vous emmène confortablement dans les montagnes. Au sommet, après avoir admiré le paysage, vous prenez un sentier de randonnée sans obstacles qui relie le lac Melchsee

au lac Tannalpsee. L’air frais, le panorama et le sentiment de liberté font de cette excursion un moment inoubliable.

Soirée jeux à l’hôtel

Que ce soit pour jouer au jass, au Brändi Dog ou à d’autres jeux de société, la soirée dans la salle à manger est une merveilleuse façon de clore une belle journée de vacances. Les personnes ayant une fonction manuelle réduite peuvent au préalable emprunter des jeux adaptés à la bibliothèque du CSP.

Engelberg et Brunni

Le charmant village où Marco Odermatt a fait son école de sport, vaut aussi le déplacement. En consultant le site Web d’Engelberg, vous verrez que des concerts sont souvent donnés dans le parc situé près de la gare. Par beau temps, vous pouvez vous rendre au Brunni grâce à la télécabine accessible en fauteuil roulant. Le restaurant de montagne Ristis et ses toilettes sont également sans obstacles.

ADRESSES

Kurhaus Sarnen

kurhaus-sarnersee.ch

Lucerne en fauteuil roulant luzern.com

(Informer/planifier/tourisme accessible)

Télécabine sans obstacles brunni.ch

Circuit découverte trauffer.ch

Melchsee-Frutt

melchsee-frutt.ch

(informations en allemand ou en anglais)

Passionné par les Jeux Paralympiques

Andreas Heiniger, chef Sport de compétition à l’ASP, accompagnera la délégation suisse comme responsable sportif aux Jeux d’hiver 2026 à Milan et Cortina. Il nous parle de ses attentes, de son rôle et des tensions liées à l’enfermement.

Andreas Heiniger, que faut-il pour que le responsable sportif puisse parler de très bons Jeux à la fin des Paralympiques?

Cela dépend beaucoup des retours des entraîneurs et des athlètes, mais aussi de l’analyse de l’équipe de direction. Nous allons en Italie avec la volonté d’accomplir ce à quoi nous aspirons: offrir une base optimale à celles et ceux qui sont au cœur du sport. Nous nous assurerons que tout se passe parfaitement bien sur place pour notre équipe. Et qu’elle dispose de tout ce dont elle aura besoin.

Par exemple?

Je m’occupe des tâches organisationnelles en coulisses. La cabine de fartage pour les techniciens se trouve par exemple à quelques kilomètres du site d’arrivée. Nous devrons tout de suite trouver une solution pour que les skis de nos athlètes soient transportés à temps d’un point A à un point B, et nous y veillerons attentivement pendant toute la durée des Jeux. Nous mettrons tout en œuvre pour offrir à nos participant·e·s une base aussi professionnelle que possible afin qu’ils et elles puissent exploiter pleinement leur potentiel sportif. Si nous y parvenons, l’équipe de direction pourra considérer que ces Jeux Paralympiques ont été une réussite.

Le verdict ne dépend donc pas en premier lieu du nombre de médailles? Non. Bien sûr, on pourrait se faciliter la vie et se dire: si nous remportons un certain nombre de médailles, tout ira pour le mieux.

Mais tu ne veux pas te faciliter la vie … Non. (Rires.) J’ai une approche plus nuancée de l’événement. Un simple chiffre ne permet pas de dire si c’est négatif ou positif. Il faut que chacun et chacune soit prêt·e le jour J et puisse réaliser sa meilleure performance personnelle. Dans l’évaluation finale, il faut replacer une performance dans son contexte.

Combien de participant·e·s l’ASP envoiet-elle?

Nous espérons bien sûr que Christophe Damas et Pascal Christen se qualifieront en ski alpin. Mais ce n’est pas encore garanti, ils doivent faire leurs preuves cette saison. Notre objectif premier n’est pas d’exploiter toutes les places de quota et d’envoyer la plus grande délégation possible. Une participation aux Jeux Paralympiques est inévitablement liée à des ambitions sportives. Les sélections sont prévues pour le 16 février 2026. Nous avons délibérément choisi une date tardive afin qu’un maximum de courses puissent être prises en compte dans l’évaluation.

Que fait-on pour qu’il y ait plus que deux représentants de l’ASP aux prochains Jeux d’hiver?

Nous sommes conscient·e·s qu’il y a un retard à rattraper. De grands efforts sont en cours pour élargir la présence de l’ASP dans les sports d’hiver, surtout en vue de 2038, où les Jeux Paralympiques d’hiver pourraient avoir lieu en Suisse. Cela nous donnerait bien sûr un nouvel élan et une perspective réjouissante.

Pourquoi y a-t-il si peu d’athlètes, hommes et femmes, dans le sport de haut niveau?

Prenons le ski alpin. Si l’on veut pratiquer ce sport de manière sérieuse et intensive, cela requiert un énorme investissement. Il y a par exemple les coûts élevés du matériel. Ou les longues absences en été et en hiver, car les entraînements ont lieu sur le glacier. Cela peut s’avérer compliqué et n’est pas comparable aux sports où l’entraînement peut souvent se faire juste devant chez soi.

Néanmoins, y a-t-il eu des défaillances dans le recrutement ou la promotion par le passé?

Il y a un potentiel dans de nombreux domaines. Nous travaillons tous les jours à des améliorations. Le recrutement d’athlètes est un sujet très présent chez Sport suisse en fauteuil roulant. Et pour attirer la relève, nous avons besoin de modèles.

Avec Christoph Kunz, nous avions une locomotive. Il était excellent, sur le plan sportif, mais aussi humain. Nous espérons à présent que Christophe Damas et Pascal Christen feront des émules.

Qu’en est-il de l’aspect financier pour ces deux athlètes? Ils ne cherchent pas à faire de l’argent …

Non, pas du tout. Ce sont des idéalistes, le sport est leur passion. Nous essayons de les soutenir de manière optimale et de créer un cadre professionnel afin qu’ils disposent d’une base financière saine, en plus de leurs sponsors privés.

En tant que responsable sportif, prépares-tu aussi les compétitions avec les participant·e·s?

Les entraîneurs nationaux sont responsables de ces tâches et peuvent compter sur leur équipe bien rodée. En tant que prestataire de services, je suis en contact étroit avec eux et je fournis aux entraîneurs des informations détaillées que nous recueillons lors de séances avec le comité d’organisation et la fédération internationale pendant les reconnaissances ou l’événement: à quoi doivent-ils s’attendre sur place? À quoi doivent-ils prêter une attention particulière? Où cela pourrait-il devenir délicat? Et peut-être avons-nous besoin de moyens pour maintenir le moral de notre équipe.

Pourquoi cela?

Rester enfermé·e·s longtemps ensemble au même endroit peut provoquer certaines tensions. Une bonne préparation peut faire beaucoup. Nous étudions la question pour recréer en interne une ambiance à la mesure des Jeux Paralympiques.

Cela ne se fait-il pas automatiquement sur place?

Ce n’est pas prévisible en soi. La majeure partie de la délégation ne participera pas à la cérémonie d’ouverture, car celle-ci aura lieu à Vérone, à près de onze heures de route. Les conditions seront différentes de celles des autres Jeux. Les espaces communs, lieux de rencontre si importants, ne seront disponibles que de manière limitée. Il faudra donc faire preuve de créativité et de spontanéité.

Qu’en est-il de la situation du trafic routier et des déplacements?

La circulation, comme d’autres questions, peut représenter un défi pour tout le monde. Il faut garder son calme et aborder les situations soi-disant négatives de manière à les transformer en atouts – le mot clé ici est la résilience. Bien avant les Jeux Paralympiques, nous voulons enflammer notre délégation et renforcer le sentiment d’appartenance.

Tu diriges le département Sport de compétition de l’ASP et tu es désormais responsable sportif de l’ensemble des athlètes, y compris de celles et ceux qui appartiennent à la fédération PluSport. Cela te complique-t-il la tâche? Pas du tout. Je m’engage sans réserve et avec ténacité pour chacun et chacune de nos athlètes, sans distinction. C’est ainsi que je conçois mon rôle et que je l’ai assumé lors de divers événements majeurs pour Swiss Paralympic. Je suis passionné par ces manifestations sportives d’envergure et je deviens moi-même fan pendant les compétitions. J’attends avec impatience les Jeux Paralympiques Milano Cortina 2026 et je souhaite, avec l’équipe de direction, contribuer à écrire un chapitre aussi réussi que possible de l’histoire du sport paralympique.

JEUX PARALYMPIQUES 2026

La Suisse sera représentée par une dizaine d’athlètes aux Jeux Paralympiques d’hiver 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo (du 6 au 15 mars 2026), probablement en ski alpin, snowboard et ski de fond. L’équipe de curling n’a pas réussi à se qualifier et le bobsleigh ne fait toujours pas partie du programme paralympique. Swiss Paralympic annoncera la composition de l’équipe helvétique le 19 février 2026.

Andreas Heiniger, chef Sport de compétition à l’ASP, assumera la fonction de responsable sportif. Il avait déjà occupé ce poste lors des Jeux d’été de Tokyo (2021) et de Paris (2024). Aux Jeux d’hiver de Pékin (2022), il était chef de discipline pour le curling. Âgé de 45 ans, il a lui-même une carrière de footballeur professionnel derrière lui: il a joué à Delémont et au FC Thoune.

Andreas Heiniger, responsable sportif Créer des conditions optimales

ARMÉE

Sport d’élite

Sport suisse en fauteuil roulant compte désormais 13 soldat·e·s du sport.

La promotion du sport d’élite dans l’armée suisse leur permet de poursuivre une carrière sportive professionnelle. Le 27 octobre, trois autres athlètes ont rejoint l’ER: Wayra Huber (basket-ball), Stefan Amacker (tir sportif) et Giuliano Carnovali (tennis). De plus, pour la première fois, un para-tireur s’entraînera avec un tireur sans handicap. C’est une nouvelle réjouissante pour l’inclusion.

BOBSLEIGH:

CE ET CM

Glace en feu

Le 22 janvier 2026, le titre européen sera remis à Sigulda, en Lettonie. Peu après, les CM se tiendront à Saint-Moritz (du 31 janvier au 1er février).

Deux courses, deux formats: aux CE, le temps est calculé sur deux manches, soit deux départs, tandis qu’aux CM, il y en a quatre. Les espoirs suisses sont Jonas Frei et Christopher Stewart. Ils ont de réelles chances de remporter une médaille. Mais la concurrence est rude, notamment avec Corie Mapp (GBR), Hermann Ellmauer (AUT) et les parabobeurs Italiens.

SPORT+HANDICAP EDUCATION

Formation

Un nouveau concept de formation est né de la collaboration entre PluSport Suisse, Procap et l’Association suisse des paraplégiques.

Sport+Handicap EDUCATION propose des formations initiales et continues dans les domaines du sport, du handicap et de l’inclusion pour le polysport, la natation, les sports de neige, les voyages et camps sportifs. Ces enseignements s’adressent

aux futur·e·s et actuel·le·s responsables de clubs parasportifs, au personnel du secteur de la santé et à toutes les personnes intéressées.

Le nouveau programme de cours débutera le 1er janvier 2026. Toutes les informations sont disponibles sur le nouveau site Web.

Pour en savoir plus www.sporthandicapeducation.ch

ATHLÉTISME

Exploits au marathon

Performances impressionnantes aux Abbott World Marathon Majors XVII.

La série XVII des Abbott World Marathon Majors s’est achevée le 2 novembre par le marathon de New York. Avant même sa victoire dans la Big Apple, Marcel Hug était assuré d’être à nouveau le vainqueur du classement général de la série.

Chez les dames, c’est Susannah Scaroni qui est en haut du tableau. Catherine Debrunner et Manuela Schär ont fini la série à la 2e et 3e place. Les athlètes du top 5 recevront un prix en espèces.

BADMINTON

CM 2026 à Manama (BHR)

Après ses brillantes performances lors des derniers CE 2025, l’équipe suisse aborde avec optimisme les prochains CM (du 7 au 14 février 2026).

«Nous avons le potentiel pour gagner des médailles, surtout en double dames, mais aussi en simple où tout est possible», estime l’entraîneur national Marc Lutz.

Ayant déjà participé à trois tournois à Bahreïn, l’équipe connaît bien les lieux de compétition. Marc Lutz salue l’excellente organisation et la qualité des hôtels, qui offrent les meilleures conditions pour performer aux CM.

DE PODIUM

Nous écrivons

l’histoire

du sport

Que ce soit dans les stades, sur la glace, sur l’eau ou sur la route, la Suisse se classe parmi les meilleur·e·s.

Avec un total de 21 médailles, le palmarès de l’année est une nouvelle fois excellent. En plus des places de podium, plusieurs premières, surprises et moments forts méritent d’être célébrés, comme les premières victoires internationales en para-aviron et en trap (tir au pigeon d’argile) pour la Suisse ou les cinq maillots arc-en-ciel pour nos

paracyclistes aux CM en Belgique. Une nouvelle avancée nationale en matière d’inclusion est aussi réjouissante: le championnat de Suisse de paracurling s’est déroulé en même temps que celui des athlètes sans handicap de SWISSCURLING.

Tous les succès en un coup d’œil

RÉCOMPENSE

Belle distinction

Marcel Hug accède au temple de la renommée du marathon de Berlin.

Avec sa dixième victoire et à seulement neuf secondes du record du parcours, Marcel Hug est entré dans l’histoire cette année à Berlin. «Être intronisé au Hall of Fame signifie beaucoup pour moi, d’autant que c’est ici, à 16 ans, que j’ai couru mon tout premier marathon en 2002», déclare cet athlète d’exception.

ENFANTS ET JEUNES

Natation

Après un an de rénovation de la piscine couverte, le cours de nataion a repris le 27 septembre 2025 au Centre suisse des paraplégiques à Nottwil.

Sept pingouins et ours polaires s’ébrouaient dans le bassin thérapeutique. Ils ont plongé pour attraper des anneaux, ont exercé des techniques de bras et appris à nager et à plonger en s’amusant. En récompense, ils ont pu coller des étoiles de mer. Les parents observaient leurs bambins dans l’eau et se réjouissaient de chaque petit progrès.

EXPERT·E·S CNP

Melanie Bühler, assistante médicale

Un concentré de connaissances en un même lieu: l’équipe du Centre national de performance pour le sport en fauteuil roulant (CNP) guident nos athlètes vers les sommets. Melanie Bühler veille à ce que tout soit bien organisé, de la planification jusqu’à la mise en œuvre.

Tu es à la Médecine du sport depuis?

J’y travaille depuis février 2021.

Quelle est ta mission au CNP?

Mes tâches consistent à faire des prises de sang et des électrocardiogrammes, ainsi qu’à accomplir le travail administratif.

Quelle est ton activité préférée?

Travailler avec et pour les gens. Les échanges personnels animent mon quotidien professionnel et me permettent d’offrir un soutien aussi empathique qu’efficace.

Quel est ton super-pouvoir? Penser et agir avec pragmatisme.

Ton appli préférée?

Celle de SRF Sport.

PLACES

LES JOIES DE L’HIVER

Vive la glisse!

Vous souhaitez vous lancer sur les pistes enneigées en uniski?

Si vous n’avez encore aucune expérience, Villars-sur-Ollon VD est la destination idéale pour débuter et tenter vos premiers virages sur la neige avec votre moniteur de ski. Si vous avez déjà un bon niveau, nos autres stations sont également adaptées.

Vous préférez les pistes de ski de fond? Découvrez notre offre de ski de fond. Inscrivez-vous dès maintenant.

Informations et inscription spv.ch/manifestations

DÉTAILS DES COURS

Date 9.1.–11.4.2026

Activités ski alpin ou ski de fond

Inscription au plus tard 14 jours à l’avance

Groupe max. 4–6 personnes par date (cours 1:1)

Inclus – forfait de ski – moniteur – engin de ski

Non inclus – repas de midi – nuitées

Une boule d’énergie sur le terrain

Portée par sa passion, la joueuse de Powerchair-Hockey a souvent plus de résistance que la batterie de son fauteuil de sport.

Nicolas Hausammann

Dès ses jeunes années à l’école de la Fondation Rodtegg, les cours d’éducation physique étaient le temps fort de la journée pour cette Lucernoise atteinte de dystrophie musculaire. À l’âge de sept ans, elle a testé le Powerchair Hockey et, après sa première journée de match au CSP de Nottwil, elle était conquise. Aujourd’hui, elle est une joueuse-clé des Lucerne Sharks et fait partie de l’équipe élargie du cadre national. Pour Ilona, bouger n’est pas ce qui prime dans le sport, car ce sont les moteurs électriques de son fauteuil de sport qui s’en chargent. Son défi en tant qu’hockeyeuse incapable de tenir la crosse entre ses mains, réside avant tout dans le travail mental: «C’est comme aux échecs – un effort mental avec de longues phases de concentration», explique-t-elle.

Un grand talent d’organisatrice Comme dans toute discipline, il faut être doué en sport, mais avoir aussi le sens de l’organisation. Ilona dirige pratiquement une petite entreprise de logistique avec un quotidien très structuré pour se rendre aux matches de son équipe dans toute la Suisse. «J’ai besoin de deux bonnes heures entre le moment où je me lève et celui où je pars», dit-elle. Transferts, toilette, installation dans son bus: tout cela requiert du temps et des gestes précis. Ses parents lui apportent un soutien décisif en veillant à ce qu’elle soit bien installée dans son engin de sport et en l’aidant à se caler dans le siège: ceinture abdominale, appui-tête, fixation des bras, pieds, minerve … quand tout est en place, alors elle est prête. Il faut près de 15 minutes pour qu’elle soit correctement assise dans son fauteuil et il n’est pas rare qu’elle demande à ce qu’on la réa-

Effort mental

Ilona Emmenegger concentrée sur le match

juste après les premiers essais sur le terrain. «Je veux être en position le plus tôt possible. Je ne fais confiance qu’à des gens expérimentés pour pouvoir me concentrer pleinement sur le match.»

Le fauteuil de sport

Parlons un peu du fauteuil de sport: avant le match, il faut s’organiser pour transporter ce colosse de 100 kilos. C’est souvent l’équipe qui s’en charge. Le jour du match, il faut prévoir du matériel de rechange pour les batteries, le T-stick monté sur le fauteuil ou le microphone avec système de hautparleurs. «Sinon, on ne m’entend pas sur le terrain», précise-t-elle. souvent, un arrêt au stand est nécessaire, par exemple si le T-stick a été écrasé par l’adversaire et s’est cassé. Mais parfois aussi parce que l’énergie d’Ilona dure plus longtemps que la batterie de son fauteuil. Sa puissance est limitée à 15 km/h lors des compétitions internationales, mais lors des compétitions nationales sans système de mesure calibré, la «bécane» est souvent trafiquée

Motivation et succès

Son rôle de bloqueuse pour les joueur· euse·s qui manient la crosse est essentiel, mais les buts marqués avec le T-stick comptent double – une reconnaissance précieuse pour ces exploits. «Cela stimule la motivation et incite aussi à s’entraîner sur la technique», estime-t-elle. Chez les Sharks, elle prend parfois la tête, surtout lorsqu’il n’y a pas beaucoup de joueur·euse·s qui manient la crosse sur le terrain. Sa technique et son engagement dans l’équipe l’ont menée jusqu’aux CE au Danemark. En parallèle, elle mène une double carrière – elle est actuellement en 4ème année d’apprentissage commercial à la FREI’S Talent School.

C’est d’autant plus impressionnant quand on considère l’important travail d’organisation que représente chaque jour d’entraînement et de match. Mais la joie l’emporte: «Le Powerchair Hockey occupe une place particulière dans ma vie. Je suis prête à tout pour aller jusqu’à la victoire avec mon équipe.»

Envie de bouger?

Pourquoi les membres d’un club en fauteuil roulant font-ils du sport … ou pas? Une étude de l’Université de Berne apporte des réponses.

Tout le monde le sait: pratiquer régulièrement une activité physique est bon pour la santé. Cela prévient les maladies cardiovasculaires, favorise la santé mentale et peut réduire les douleurs aux épaules. Or divers facteurs nous empêchent d’adopter un comportement sain en matière d’exercice physique, et cela concerne en particulier les personnes qui sont quotidiennement en fauteuil roulant. Celles-ci sont en moyenne moins actives que la population piétonne. Pourtant, nul besoin de faire du handbike ou de jouer au basket, deux sports très intenses, car même une activité phy-

sique de faible intensité, comme une promenade, est bénéfique pour la santé. Ce qui importe, c’est plutôt la régularité.

C’est là qu’intervient l’étude menée par l’ASP en collaboration avec l’Institut des sciences du sport de l’Université de Berne. Nous nous sommes demandé pourquoi certains membres de l’ASP participaient régulièrement aux offres sportives de leur club en fauteuil roulant, tandis que d’autres pas du tout. Les raisons sont-elles plutôt liées à la personne (motivation, état de santé) ou à la structure (manque d’offres)?

Sport dans le club en fauteuil roulant L’offre répond-elle aux besoins?

Les réponses obtenues nous ont permis de formuler des recommandations concrètes à l’intention des CFR, mais aussi des membres de l’ASP.

Structure de l’étude

D’avril à juin 2025, nous avons mené une enquête en ligne auprès des membres actifs de l’ASP et des responsables des programmes sportifs dans les clubs en fauteuil roulant. 273 membres actifs et 47 responsables ont répondu à l’enquête. Nous avons aussi effectué des entretiens avec les membres des comités des 26 CFR.

Résultats de l’enquête

D’après les membres actifs, les prestations proposées par les clubs ou l’ASP sont la principale raison à leur adhésion, suivies par les contacts sociaux et l’offre sportive. Cela souligne le rôle multiple des CFR, qui représente parfois un défi pour les membres du comité. Dans le même temps, les activités physiques et sportives restent essentielles, même si la participation aux entraînements réguliers des clubs est faible dans certaines régions. Le plus souvent, le groupe de participant·e·s se compose de cinq à six personnes. Environ une personne interrogée sur trois suit régulièrement un entraînement du club. Deux membres sur trois n’envisagent pas d’arrêter, ce qui témoigne d’un fort engagement.

Les membres et les responsables des cours sont globalement satisfaits de la taille des groupes, du niveau équilibré des performances et des contacts sociaux. Beaucoup restent après l’entraînement pour échanger ensemble. Globalement, les retours montrent que l’offre est très appréciée. Afin de mettre en œuvre leurs entraînements de manière optimale, les responsables souhaitent que l’ASP et le CFR leur accordent plus de moyens financiers, par exemple pour organiser des formations continues et des rencontres avec d’autres responsables, et leur témoignent davantage de reconnaissance. Ils et elles souhaitent aussi que les participant·e·s leur donnent plus de retours et d’idées, et s’engagent plus activement.

Le tableau met en évidence les raisons pour lesquelles les membres de l’ASP boudent les entraînements du club. Un quart d’entre eux y participaient régulièrement auparavant, mais ont arrêté pour des raisons de santé, professionnelles ou personnelles.

Interrogés sur ce qu’il faudrait pour qu’ils participent, les membres ont le plus souvent invoqué une offre qui leur plaise et qui soit adaptée à leurs capacités. Cela plaide à nouveau pour que les CFR adaptent leurs programmes aux besoins. Par ailleurs, nous avons évalué le bien-être et la motivation des membres pour le sport: plus ces deux facteurs sont accrus, plus la

Réponses Raisons de la non-participation à des groupes de sport (total)

Nbr % Justification

63 (22 %) Je fais du sport seul·e et non dans un cadre organisé

40 (14 %) Raison de santé

34 (12 %) Autres loisirs

32 (11 %) Autres

27 (9 %) Raisons professionnelles (par ex. horaires de travail, charge de travail)

19 (7 %) Obligations familiales

17 (6 %) Je n’ai pas d’engin de sport

16 (6 %) Raisons liées à la motivation (pas envie, je n’aime pas le sport, …)

9 (3 %) Je n’ai pas de moyen de transport

7 (2 %) Les horaires des activités sportives ont changé, ne me conviennent pas

7 (2 %) Je ne bénéficie pas d’un soutien suffisant de mon entourage

6 (2 %) Raisons financières: faire du sport me coûte trop cher

3 (1 %) Le niveau de performance dans le ou les groupes de sport ne me convient pas: il est trop bas pour moi

3 (1 %) Le niveau de performance dans le ou les groupes de sport ne me convient pas: il est trop haut pour moi

3 (1 %) Le ou la responsable ne me convient pas

2 (1 %) Les autres participant·e·s ne me conviennent pas

probabilité qu’ils participent à une offre sportive du club en fauteuil roulant sera grande. Il est apparu que la satisfaction à l’égard du club dans son ensemble était liée à l’envie de prendre part à ses activités. Ainsi, les personnes satisfaites de la communication du CFR, des installations sportives ou de la diversité des offres (sport pour tous/sport de compétition) seront plus enclines à participer. Des structures claires augmentent donc globalement les chances que les membres fassent du sport.

Responsabilité commune

Les résultats obtenus permettent de dégager des pistes pour développer les offres des CFR. Les comités des clubs ont ici autant de responsabilités que les membres de l’ASP. Compte tenu du vieillissement de leurs membres et des limitations physiques qui en découlent, les CFR sont appelés à adapter leurs offres sportives aux besoins. Il faut trouver des activités adaptées à différents groupes cibles. Pourquoi ne pas proposer un cours de yoga en ligne ou organiser une journée portes ouvertes qui permettrait de tester diverses activités sportives? Est-il possible d’emprunter du matériel si on souhaite essayer un sport?

Une autre voie consisterait à coopérer avec des prestataires commerciaux tels que des centres de tennis ou de fitness. Et pour que les offres parviennent aux membres, il faut avoir une communication claire. L’ASP accompagnera les CFR dans ce processus et élaborera avec eux, à partir de domaines de développement spécifiques, des mesures concrètes visant à renforcer les clubs dans leur ensemble.

Les membres de l’ASP qui participent régulièrement à un entraînement du club sont quant à eux de bons ambassadeurs. Ils peuvent inviter leurs connaissances et les motiver à venir découvrir l’offre et, grâce à une sorte de parrainage, les aider à surmonter leurs appréhensions. Leurs retours sur le programme proposé sont tout aussi importants que leurs idées d’innovations et d’adaptations. Les membres du club qui ne participent pas aux entraînements sont eux aussi invités à faire part de leurs idées au comité. Dans quelles conditions seraient-ils prêts à y aller? Quels sports et activités physiques les intéresseraient? Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra mettre en place des offres qui répondent aux besoins des membres.

« MOVE ON»

Un grand buffet au choix

Passant de participant à entraîneur assistant, cette année, Roger Baumann a vécu le «move on» sous un autre angle.

Nadja Venetz

Le camp de sport et de loisirs «move on» est un moment clé du calendrier annuel de l’ASP. Lors de l’édition 2025, plus de 40 participant·e·s ont eu la possibilité d’essayer 25 sports et activités de loisirs. Roger Baumann y a aussi pris part. «Mais c’était il y a longtemps. J’ai participé à la toute première édition. Ça devait être en 2013», se souvient-il. En revanche, il ne sait plus quels sports il avait choisis à l’époque. Peut-être le basket. Mais il se rappelle très bien d’une chose: «C’était génial de pouvoir tester autant de sports différents.»

L’amusement avant tout

Roger Baumann a désormais trouvé sa vocation sportive. Joueur de tennis de haut niveau, il dispute des tournois internationaux. Et comme il sait manier la raquette, cette année, il est venu partager son savoir au «move on». Nommé assistant du respon-

sable du cours Herbert «Boubou» Keller, il a aidé les participant·e·s, leur a donné des conseils et les a encouragé·e·s. Il sait par expérience que le tennis est un sport très exigeant au début. «Au badminton ou au tennis de table, on peut assez rapidement échanger quelques balles, ou disputer un match amical au basket. Au tennis, on est déjà content·e quand on arrive à envoyer la balle de l’autre côté du filet.»

Après trois demi-journées, il est fier des progrès réalisés par ses élèves. «J’ai été ravi de voir certains coups réussir soudainement au bout d’un quart d’heure ou d’une demi-heure. Ce matin, par exemple, nous avons travaillé le service. J’étais très heureux lorsque, après de nombreuses tentatives, quelqu’un a réussi à envoyer la balle de l’autre côté du filet.» Il aime enseigner. Il ne s’agit pas de transmettre des subtili-

tés techniques, car il faudrait davantage de temps. L’essentiel est de s’amuser. Une participante de ce matin s’approche de notre table pour nous dire au revoir et déclare: «On a bien rigolé avec Roger.» Il a manifestement réussi à rendre la matinée amusante.

Je lui demande s’il pense que «move on» peut être le point de départ d’une carrière dans le sport de compétition. Roger est sceptique. «Pour moi, ce camp n’a pas vocation à acquérir des techniques pointues ou à performer. Le ‹move on› est comme un grand buffet au choix. Tu choisis une entrée, un plat principal et un dessert. Prenons l’exemple du golf: je crois qu’il n’y a pas d’autre endroit qu’ici pour essayer cette discipline. Au ‹move on›, tu bénéficies d’une infrastructure parfaite, tout est sur place et tu peux simplement te consacrer à une activité et découvrir quelque chose de nouveau. Pour se perfectionner dans un sport, il faut s’entraîner régulièrement dans un club en fauteuil roulant.» Mais «move on» peut tout à fait allumer une première étincelle, éveiller l’enthousiasme initial.

Du panier au filet

Roger Baumann a d’abord eu le coup de foudre pour le basket fauteuil. «Je pense qu’après mon accident, j’avais besoin d’un sport d’équipe. Au début, ce qui m’intéressait surtout, c’était l’entraînement, l’activité sportive et la compagnie des autres. L’explosivité et la rapidité que j’ai acquises au basket m’aident énormément au tennis.» Après quelques années, il s’est tourné vers les sports individuels. Il a recherché des possibilités et s’est inscrit au club de tennis de Bulle, où il s’entraîne encore aujourd’hui. À l’époque, il n’aurait jamais imaginé que le tennis dirigerait un jour sa vie. Quels objectifs souhaite-t-il encore atteindre dans sa carrière tennistique? «Je suis sûr que je peux encore m’améliorer. Entrer dans le top 80 du classement mondial, ça devrait être possible.» Et si le calendrier des compétitions le permet, il sera ravi de revenir au «move on» en 2026.

Rétrospective

Galerie photos du «move on» 2025 à Nottwil

ENDURANCE ET ÉVASION

Pas grave, c’est un Valaisan!

Organisé au cœur des Alpes vaudoises, le cours de paraski de fond avait pour but de faire de nouveaux et nouvelles adeptes de ce sport à pratiquer sans modération.

Loin de Nottwil, en français uniquement et avec des équipes romandes, l’ASP organise des activités sportives en Romandie, même quand le nombre de participant·e·s ne justifierait pas – a priori – tout le travail que cela implique. Car ce n’est évidemment pas la quantité qui compte. Et quand bien-même nous aurions beaucoup d’inscriptions, il arrive fréquemment que des désistements de dernière minute dégonflent les prévisions sans pour autant vider le projet de son sens.

Sept personnes s’étaient inscrites, mais de loin je n’en apercevais que quatre en arrivant peu avant midi sur le lieu de rendezvous qui avait été fixé pour ce reportage. Pascal Boisset, le moniteur de l’association Handiconcept, connu pour sa jovialité, en avait-il perdu trois en route? Les rayons du soleil m’éblouissaient-il à ce point? Chercher Pascal du regard ne sert à rien, m’avait prévenue ma collègue, c’est à l’oreille qu’on le repère. Son rire aussi franc que fort pour-

rait déclencher une avalanche, mais sur les paisibles pistes de fond de la station des Diablerets, tout danger est écarté.

Me sousciant des trois absents, j’interroge ce spécialiste des parasports qui m’annonce que deux élèves se sont désistés pour raisons de santé et que l’autre s’est effectivement égaré, mais que «ce n’est pas grave, c’est un Valaisan». Le ton est donné: ses plaisanteries et la bonne humeur des participant·e·s égailleront cette journée d’efforts physiques et de convivialité.

On ne tombe pas de haut!

Hétéroclite en termes d’âge, de handicap, de parcours et d’origine, le groupe est soudé par l’envie de s’amuser en apprenant ce sport qui développe la coordination et l’endurance. Le ski paranordique offre une expérience unique qui allie performance sportive et fluidité de glisse. Installé·e dans une coque légère fixée sur deux skis, le skieur ou la skieuse se propulse grâce à ses

SPORT POUR TOUS

L’ASP et son département

Sport et loisirs en fauteuil roulant ont plus que jamais la ferme intention de donner à toutes les personnes paralysées médullaires la possibilité de pratiquer une ou plusieurs activités physiques en Suisse, quelque soit leur degré de handicap. Pour ce faire, il faut adapter les équipements, les règles ou les surfaces et surtout motiver les gens.

Nous vous encourageons donc à venir explorer de nouveaux horizons sportifs avec nos équipes et celles de notre partenaire romande, l’association Handiconcept qui fait vivre, été comme hiver, les joies de la montagne aux personnes en situation de handicap. Consultez notre gamme de cours: spv.ch/manifestations

bâtons et chaque poussée doit à la fois donner de la vitesse et assurer l’équilibre. Évidemment au début, lorsque ce dernier fait défaut, les chutes ne sont pas rares. Mais «on ne tombe pas de haut» rigole Marco qui recherche un sport d’hiver qu’il pourrait pratiquer avec sa copine.

Enseignement personnalisé dans un petit groupe ultra motivé

Devenir autonome, c’est également ce qui a motivé Corinne à suivre ce cours organisé par l’ASP et Handiconcept. Normalement, elle n’aime pas être dans un groupe de personnes en fauteuil roulant, elle préfère skier en famille. Mais cette journée presque gratuite, car majoritairement financée par la Confédération dans le cadre du projet d’encouragement au sport, lui permet justement de maîtriser les engins et la technique avant de partir sur les pistes avec des proches. Elle est ravie de ce qu’elle a appris et du «bain de nature», même si pour cela elle avoue avoir eu du mal à surmonter la plus grande difficulté de ce dimanche: se lever tôt le matin.

Devenez

membre passif

Vous n’êtes pas paraplégique, mais souhaitez apporter votre contribution à notre travail? Devenez membre passif de l’ASP.

Une adhésion passive ne vous coûte que 30 francs par an. En nous soutenant, vous êtes solidaire des personnes touchées et montrez votre intérêt pour une société inclusive qui sait éliminer les obstacles. Vous nous aidez ainsi à accompagner les paralysé·e·s médullaires. Quatre fois par an, vous recevrez notre magazine «Paracontact», qui vous informera de nos projets.

Devenir membre passif www.spv.ch/passif

Rencontre des président·e·s

Le 13 septembre, les présidentes et présidents des clubs en fauteuil roulant se sont réuni·e·s pour leur échange semestriel.

Cette rencontre visait à réfléchir à la stratégie d’entreprise 2025–2028 de l’ASP et aux objectifs qui en découlent pour les différents domaines d’activité.

Dans la deuxième partie de la réunion, Urs Kläger, président du RC Thurgau, a expliqué comment son CFR avait trouvé de nouveaux sponsors, d’une part pour le club en tant que tel, mais aussi pour l’équipe d’unihockey et le tournoi d’unihockey «Swiss Wheely Open». Le conseil d’Urs Kläger: miser sur des partenariats moins nombreux, mais plus longs et soigner le relationnel.

SPORT

Réception au Palais fédéral

Le 6 octobre 2025, le conseiller fédéral et ministre des sports Martin Pfister a reçu les athlètes suisses qui se sont distingué·e·s cette année lors des championnats d’Europe ou du monde.

Sandra Fuhrer (handbike), Claire Ghiringhelli (aviron) et Jonas Frei (bobsleigh) représentaient Sport suisse en fauteuil roulant. La réception annuelle des athlètes à Berne est l’occasion pour les représentant·e·s de notre pays d’exprimer la reconnaissance nationale. Pour le ministre des sports, cet événement était une première. «Ce rendezvous fait sans aucun doute partie des plus belles tâches de ma fonction», a-t-il déclaré dans son discours prononcé dans la salle du

Conseil national. L’apéritif qui a suivi a été l’occasion d’échanger avec Martin Pfister, mais aussi avec les autres athlètes.

COMPOSTELLE

Extension

jusqu’à Genève

L’itinéraire accessible du chemin de Compostelle sera prolongé jusqu’à Genève.

À l’automne 2024, le trajet sans obstacles a été inauguré entre Constance et Einsiedeln. D’ici 2027, l’association Jakobsweg.ch devrait le prolonger jusqu’à Genève et créer ainsi un chemin de pèlerinage entièrement adapté aux fauteuils roulants à travers toute la Suisse.

Le parcours existant est décrit en détail, tout comme le niveau de difficulté, sur le site Web du chemin de pèlerinage. Toutes les étapes ont été testées par des personnes en fauteuil roulant.

Vers le site web www.jakobswegplus.ch

PARALYMPICS

Chef de mission

Tom Reulein dirigera la délégation paralympique à Milan-Cortina 2026 en tant que chef de mission.

Depuis mai 2025, Tom Reulein est responsable du Sport d’élite à PluSport et membre de la commission Sport de Swiss Paralympic. Docteur en sciences du sport, il a une longue expérience du sport de compétition. Il a assumé pendant plus de dix ans diverses responsabilités au sein de l’équipe suisse de voile, notamment en tant que directeur et chef du sport d’élite.

Louer l’équipement de ski

La saison des sports d’hiver approche. Pour profiter des pistes de ski alpin et de ski de fond, nul besoin d’avoir votre propre engin. Louez-le!

L’ASP met des uniskis ou des dualskis à votre disposition, à condition que vous sachiez skier de manière autonome (uniski) ou que la personne qui vous accompagne ait suivi une formation complète de guide (dualski). Les adeptes de la glisse sur pistes de fond trouveront leur bonheur chez Orthotec qui loue des luges de ski de fond et

des luges d’hiver pour enfants. Si vous souhaitez louer du matériel de sports d’hiver en Romandie, notre partenaire Handiconcept pourra vous aider.

L’ensemble des formulaires, conditions, tarifs et adresses sont sur notre site Web.

Engins de sport

Options de location

ASSURANCE-INVALIDITÉ

Pas assez d’argent

Selon un rapport publié par l’Office fédéral des assurances sociales, la situation financière de l’AI se dégradera encore au cours des prochaines années.

Environ 3% des dépenses annuelles ne peuvent être couvertes par les recettes et ce, malgré des réductions massives des prestations depuis deux décennies. Il est clair que d’autres mesures d’économie ne peuvent être prises au détriment des personnes concernées, car aujourd’hui déjà,

environ la moitié des ayants droit dépendent de prestations complémentaires. Un financement supplémentaire s’impose.

La Confédération en envisage un dans le cadre de la prochaine révision de l’AI. S’impose aussi une réduction des taux d’intérêts débiteurs de l’AI qui sont très élevés. En outre, face à l’augmentation des nouvelles rentes, en particulier chez les moins de 30 ans, une solution équitable est attendue.

FORUM22

Rencontre 2025

Plus de 100 personnes se sont réunies fin août au Palais fédéral pour la deuxième rencontre du réseau Forum22.

Forum22 souhaite contribuer à mettre en relation et à soutenir les personnes handicapées engagées politiquement dans toute la Suisse. L’objectif est d’augmenter la visibilité des personnes en situation de handicap dans les milieux politiques.

Les participant·e·s ont discuté des types de soutien dont ils et elles ont besoin pour leur travail politique. Les possibilités de réseautage au sein du forum ont également été abordées. Des représentantes de l’ASP ont aussi pris part aux discussions et ont souligné les préoccupations des paralysé·e·s médullaires.

Très motivés, les membres de Forum22 veulent promouvoir activement le changement et rendre le paysage politique suisse plus inclusif.

Politiquement engagé·e?

Devenez membre du Forum22.ch

L’ENTRETIEN

Jamais l’un sans l’autre

Tanja Odermatt, paraplégique, et son compagnon Marcel Huwiler parlent de leur relation, des défis du quotidien, du pouvoir de la pensée positive et d’un grand projet pour 2026.

Evelyn Schmid et Peter Birrer

À quel point un coup dur peut-il peser sur une relation? Quel est le secret pour surmonter les crises? Tanja Odermatt (31 ans) et Marcel Huwiler (33 ans), de Rain (LU), sont en couple depuis neuf ans et ont traversé de nombreuses épreuves. Le 19 octobre 2018, Tanja a eu un accident de la route qui lui a fracturé la quatrième vertèbre thoracique et l’a rendue paralysée médullaire.

Ce drame a encore plus soudé le couple. Tanja Odermatt, employée RH à l’Hôpital cantonal de Lucerne, et Marcel Huwiler, cuisinier au Centre suisse des paraplégiques, parlent ouvertement de leur quotidien et témoignent: tout cela n’est pas si compliqué, à condition d’avoir la bonne attitude.

Marcel Huwiler, qui est Tanja Odermatt?

Marcel: Une personne très dynamique, qui voit toujours le côté positif des choses et qui n’a pas peur des grands défis. Tanja met tout en œuvre pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés. Parfois, je me dis: «Oh oh, il va falloir se remuer pour y arriver.» Mais d’une manière ou d’une autre, on trouve toujours un moyen.

Et inversement: Tanja, comment décrirais-tu Marcel?

Tanja: Pour moi, Marcel est la voie à suivre. Quand j’ai une idée sympa, je lui de-

mande: «Chéri, qu’en penses-tu? On peut la réaliser?» Seule, je ne peux pas tout faire comme je le voudrais. Marcel est mon roc dans la tempête. Quand je sens que j’étouffe, il est là et m’aide dans tous les domaines. Toujours.

Marcel: C’est la même chose pour toi. Tanja: Je crois que notre relation repose sur la pensée positive. On est tous les deux tournés vers l’avenir.

Marcel: Tu es restée telle que tu étais avant l’accident. C’est pour cela qu’on peut poursuivre une relation solide. Si tu te lamentais tous les jours et que tu pleurais ce que nous avons perdu, j’aurais du mal à le supporter.

Ne regardez-vous jamais dans le rétroviseur?

Tanja: Si, ces moments font partie de la vie. De temps en temps, on rafraîchit nos souvenirs et on parle de nos expériences communes.

Marcel: C’est aussi la raison qui nous a poussés à passer nos vacances de plongée à Curaçao en septembre. On y était allés pour la dernière fois avant l’accident de Tanja et on avait découvert des endroits si paradisiaques qu’on s’était dit: «On reviendra.» C’est ce qu’on a fait cette année.

Et vous avez pu plonger sans problème. Marcel: Plonger sans guide ni aide extérieure requiert quelques efforts, mais on a vraiment apprécié ces plongées à deux. On

avait l’équipement dans notre voiture de location, on s’est arrêtés dans de beaux endroits et on a pris notre temps. Bien sûr, j’ai dû trimballer davantage de choses, mais ces belles expériences en valaient la peine. Pour les journées un peu plus détendues, on s’est aussi offert des plongées en bateau avec une équipe qualifiée.

Vous êtes en couple depuis neuf ans. Comment vous êtes-vous rencontrés?

Marcel: En fait, on s’est connus quand on était petits, mais on s’est ensuite perdus de vue

Tanja: quand ma relation de cinq ans s’est terminée, j’ai voulu découvrir le monde. C’est sur un site de rencontres que j’ai connu Marcel. Quand je l’ai vu avec sa planche de surf, je n’ai eu aucun doute: c’était sûrement un homme qui partageait ma nouvelle passion et qui voulait explorer le monde. Il avait effectivement déjà beaucoup voyagé. Curieusement, on a découvert qu’on connaissait plusieurs personnes de notre entourage et qu’on avait joué ensemble quand on était petits. Le courant était déjà passé entre nous à l’époque.

C’était le coup de foudre quand vous vous êtes revus pour la première fois?

Tanja: Oui, on a tout de suite senti que ça matchait.

Marcel: Pour moi, notre relation a dès le début été marquée par une grande con-

fiance. Aujourd’hui, je sais très bien comment Tanja fonctionne, je la connais par cœur.

On dirait presque des âmes sœurs.

Tanja: Oui, on peut dire ça.

Marcel: Pas toujours …

Tanja: … de l’harmonie mais pas que. (Éclat de rires.) Même si nos cœurs ont été liés dès le début.

N’as-tu jamais eu peur de perdre

Marcel parce que l’accident avait changé la donne?

Tanja: Pendant la rééducation, je n’ai jamais eu ce sentiment. Marcel venait me voir tous les soirs. Tous les soirs! Il a provisoirement laissé tomber son métier de cuisinier et a travaillé dans une menuiserie pour avoir le temps de me rendre visite à Nottwil. Je n’ai jamais eu l’impression qu’il allait me quitter. Marcel m’a toujours chérie. Et il continue de le faire. Plus tard, pendant les vacances par exemple, on a discuté ouvertement. Je lui ai dit que je ne pouvais plus lui offrir la même chose qu’avant. Mais Marcel m’a fait comprendre que cela ne lui posait aucun problème.

Marcel: Nous deux, c’est jamais l’un sans l’autre.

La situation n’était-elle pas extrêmement compliquée et éprouvante pour toi aussi?

Marcel: Je m’en suis bien sorti parce que je me demandais toujours: «Que peut-on encore faire?» Et non: «Qu’est-ce qui ne joue plus?» Je fais abstraction des pensées négatives. J’ai accompagné Tanja de très près pendant sa rééducation et j’ai vu que son état s’améliorait. Cela m’a toujours redonné courage. Et j’ai fait preuve de patience. Tant que je voyais qu’elle allait mieux, je me fichais du temps que cela prenait.

Vous ne vous disputez jamais?

Tanja: Bien sûr que si! Cela arrive parfois. Cela permet souvent de remettre les pendules à l’heure.

Marcel: Bien sûr. J’aime bien me disputer avec Tanja de temps en temps.

Tanja: Marcel adore discuter. Il veut toujours tout décortiquer, alors que je fonctionne de façon diamétralement opposée. Au bout de cinq minutes, j’ai envie qu’on change de sujet. Ou qu’on se taise.

Marcel: Parfois, il faut des discussions plus longues pour bien comprendre son interlocuteur et ne pas rester superficiel. Mais on se trouve aussi dans ce genre de situations.

L’accident n’a-t-il rien changé à votre relation?

Tanja: Cette expérience nous a encore plus rapprochés, et on forme une équipe bien rodée. Je ne peux plus imaginer l’avenir sans Marcel. L’accident a renforcé notre confiance réciproque. On a appris à se connaître mutuellement, mais sous un tout autre jour et notre relation en est devenue encore plus intense.

Vous demandez-vous parfois comment votre relation aurait évolué sans ce coup du sort?

Marcel: Nous en avons déjà parlé. Bien sûr, tout cela est hypothétique, mais je pense que notre parcours aurait été plus ou moins le même.

Les rôles ont-ils changé dans votre quotidien?

Tanja: En fait, non, absolument pas. D’ailleurs, une chose compte beaucoup à mes yeux: Marcel est mon compagnon. Il n’est pas mon soignant.

Avez-vous parfois l’impression que c’est justement ce que pensent les gens?

Tanja: Au début surtout, je voyais parfois dans le regard des autres qu’ils se deman-

Un lien profond L’accident de Tanja a encore rapproché le couple

daient s’il était mon copain ou mon infirmier. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, car on forme une équipe soudée.

Marcel: On essaye de montrer aux gens que ce n’est pas aussi compliqué qu’ils pourraient le penser. Un escalier? Pas de soucis. Une visite chez des amis au troisième étage d’un immeuble sans ascenseur? On va y arriver. Notre message, c’est: ne vous cassez pas trop la tête. On trouve toujours une solution – et aussi quelques coups de main.

Comment planifiez-vous vos vacances?

Renoncez-vous à prévoir tous les détails avant de partir?

Marcel: Non, on s’organise un peu, car il est important, par exemple, que la chambre soit aussi accessible que possible. Sinon, cela peut s’avérer assez fatigant. Pour nous deux.

Tanja: Pour les premières vacances après la rééducation, on a prêté attention au moindre détail. À l’époque, je ne savais pas encore vraiment improviser. Aujourd’hui, on a davantage d’expérience. Cela facilite un peu les voyages.

Parcourir le monde Une même passion pour les voyages

Y a-t-il des obstacles qui t’énervent?

Tanja: Oui, mais je ne m’énerve pas longtemps, je préfère me demander comment je peux surmonter cet obstacle. Comme je suis aussi ambitieuse que têtue, l’échec n’est pas une option.

Marcel: C’est là où je fais demi-tour et je prends la fuite, car dans ces moments-là, ça ne sert à rien d’essayer de lui expliquer quelque chose (Rires.)

Tanja: et tu dis aux gens qui s’inquiètent pour moi et veulent m’aider: «Laissez-la faire, elle a juste besoin de se calmer.»

S’énerver d’abord, puis trouver une solution: peux-tu nous en donner un exemple?

Tanja: Pendant nos vacances à Majorque, une falaise menait à la mer. Marcel avait envie de faire de la plongée dans la magnifique baie. Mais c’était impossible pour moi d’y aller. Je l’ai donc attendu en haut. Quand Marcel est revenu, je lui ai dit que j’allais acheter un drone. Comme ça, je pourrais le suivre. Et qu’est-ce que j’ai fait aussitôt rentrée à la maison? Je me suis acheté un drone.

Un obstacle t’a-t-il déjà poussée à intervenir auprès d’une autorité?

Tanja: Oui. Quand je rendais visite à mon frère à Ennetbürgen, je n’utilisais pas encore les toilettes de son appartement, mais les WC publics pour personnes en fauteuil roulant situés à côté de l’église. Mais à l’époque, ceux-ci fermaient après 20 h. J’ai signalé ce problème à la commune et j’ai aussi envoyé le lien vers le site Web de Pro Infirmis. Peu après, ces WC publics ont été équipés d’une serrure Eurokey et ils sont à présent accessibles à toutes les personnes en fauteuil roulant.

Passez-vous toujours votre temps libre ensemble?

Marcel: Non. Mais au début, ça a été difficile pour moi. Je ne voulais pas que Tanja reste seule à la maison.

Tanja: Pour moi, il était très important que Marcel puisse continuer à s’adonner à ses propres loisirs, comme la moto. Je lui ai même offert une moto, en signe de gratitude pour avoir été à mes côtés tous les soirs pendant ma rééducation.

Tu ne t’inquiètes jamais pour Marcel?

Tanja: Si, bien sûr. Mais j’ai appris à lâcher prise à ce sujet. Il aime faire de la moto, alors je lui laisse ce plaisir. Il faut aussi savoir profiter de la vie.

Marcel: Eh bien, toi tu m’as déjà flanqué la frousse de ma vie, tu te souviens? Quand tu as fait du parapente

Quelle est la prochaine étape?

Marcel: On va se marier en 2026. (Ils rayonnent tous les deux.)

Tanja: On souhaite fonder une famille. Et on aimerait aussi avoir notre propre maison. Je sais, cela fait très cliché! Mais est-ce que cela fonctionnera? La vie est pleine de surprises. Elle peut changer de manière si rapide et si radicale. Je crois que notre chemin est tout tracé. Cette prise de conscience influence notre façon de penser. On a toujours des objectifs, mais ils sont désormais plutôt à court et moyen terme qu’à long terme.

Rollstuhlclub St. Gallen

Dynamique, sportif et numérique, le club en fauteuil roulant de Suisse orientale s’engage politiquement pour ses membres. Et ce, depuis 1980.

Evelyn Schmid

Le Rollstuhlclub St. Gallen s’investit avec ténacité et passion pour ses membres. C’est ce que l’on ressent en discutant avec son président, Thomas Köppel. Depuis plus de quatre ans, il façonne la vie associative et l’orientation du club en fauteuil roulant. Les excursions communes et l’échange d’expériences font tout autant partie intégrante de la vie du club que l’offre sportive complète. Par ailleurs, le club en fauteuil roulant poursuit un objectif ambitieux: contribuer à une Suisse orientale inclusive. À cette fin, Thomas Köppel intervient régulièrement auprès des autorités ou des communes, s’engage pour promouvoir une salle de sport sans obstacles par exemple, ou une meilleure accessibilité des bâtiments publics.

Distinction

Et son engagement est salué: le club a été élu «Association de l’année 2021» par le canton de Saint-Gall. Thomas Köppel peut être fier de cette distinction: «Cela a été l’un des temps forts de ma carrière de président et cette forme de reconnaissance me motive à rester actif», a-t-il récemment déclaré dans une émission diffusée sur une chaîne régionale et consacrée à l’inclusion. Il tient à souligner qu’il n’est pas seul pour œuvrer à cette cause. Il est secondé par un comité enthousiaste et dévoué.

Deux autres personnes le soutiennent particulièrement: Sandra Graf, sportive de haut niveau et de longue date en athlétisme et en handbike, et Christian Betl, qui a déjà occupé tous les postes sauf celui de président et qui a siégé au comité central de l’Association suisse des paraplégiques.

Offre sportive complète

Sandra Graf est aussi responsable de la vaste gamme d’offres de sport. Le club propose des entraînements réguliers pour ses équipes de basket-ball, de Powerchair Hockey, de rugby et de curling, et encadre des athlètes en ski alpin et handbike. Les jeunes talents bénéficient d’un soutien spécifique au sein du groupe junior. Pour rester en forme et en bonne santé, les membres actifs de plus de 50 ans s’entraînent chaque semaine.

Loisirs et conseil

En outre, deux grands événements ouverts à tous les membres sont organisés chaque année par le club: cela peut être une excursion sur le mont Hoher Kasten (photo) ou un séminaire passionnant sur les saucisses, comprenant bien sûr la dégustation de produits.

Une autre prestation importante est le conseil juridique gratuit, qui constitue une aide précieuse dans différents domaines de la vie. La juriste Tanja Strauch travaille en étroite collaboration avec l’Institut de conseils juridiques de l’ASP et peut traiter elle-même les cas non complexes.

Défis

Ces offres ne tombent bien sûr pas du ciel, comme le confirme Thomas Köppel: «Il n’est pas toujours facile de gérer la charge administrative croissante ou de se tenir au courant des nouveautés, par exemple en matière d’assurance sociale. Faire en sorte que notre club puisse compter sur un comité engagé dans les années et décennies à venir représente aussi un gros défi.»

Il est donc essentiel pour le président de fixer des objectifs clairs et réalisables. Il souhaite poursuivre la numérisation du CFR, renforcer sa présence sur les réseaux sociaux et fournir des informations toujours actualisées sur le site Web. L’engagement en faveur d’une Suisse inclusive va également se poursuivre. «Je m’y consacre avec passion et bonne humeur, jour après jour.»

– 268 membres actifs et 68 membres passifs – offre sportive variée – deux excursions par an – relations publiques et engagement politique www.rc-sg.ch

Sorties

PARALYSÉ·E·S MÉDULLAIRES DE L’ANNÉE

L’incroyable artiste et l’âme fidèle

Silke Pan d’Aigle et John Leen de Nottwil sont les «Paralysé·e·s médullaires de l’année 2025». Cette distinction leur a été décernée pour leur remarquable engagement en faveur d’une société inclusive.

Peter Birrer

Elle: une artiste de cirque paraplégique qui enchante son public par des acrobaties époustouflantes. Lui: un retraité tétraplégique infatigable qui vient en aide aux autres partout où il le peut. Ils s’appellent Silke Pan et John Leen, et ces deux personnalités inspirantes ont été élues «Paralysé·e·s médullaires de l’année 2025» par la Fondation suisse pour paraplégiques.

Née: un mois de janvier à Bonn, quand on écoutait encore sa musique préférée sur des disques vinyles … (Rires.)

Handicap: paraplégie

Profession: artiste de cirque

Loisirs: handbike, fauteuil roulant de course, musique

Quand Silke Pan apprend qu’elle est nommée «Paralysée médullaire de l’année», elle en reste sans voix. Elle est submergée par l’émotion, car elle ne s’attendait absolument pas à recevoir cette distinction.

Si cette artiste de cirque à la double nationalité germano-suisse vit à Aigle, dans le canton de Vaud, elle a pratiquement passé tout son temps en tournée à l’étranger ces derniers mois. Et pendant cette période, elle a eu le sentiment d’être tombée dans

l’oubli en Suisse: «Quand je suis revenue sur la piste, de nombreux médias en ont parlé. Mais quand j’étais en tournée, j’ai eu l’impression d’être devenue invisible ici. C’est pourquoi ce prix me touche d’autant plus aujourd’hui.»

Silke Pan a dit un jour: «Au fond de mon âme, je suis toujours restée une artiste, c’est ce qui me comble le plus.» Et elle était une artiste passionnée qui aimait présenter des numéros audacieux à son public. Mais en 2007, un accident la stoppe en plein élan et la prive du rôle qu’elle affectionne tant. Lors d’une répétition, elle chute du trapèze et se blesse si gravement qu’elle se retrouve paraplégique.

mobiliser l’énergie et la force nécessaires, sans doute grâce à ses entraînements pour le handbike. De plus, ses bras se souviennent comment garder l’équilibre.

Ce moment marque la renaissance de l’artiste Silke Pan, qui ressent alors une incroyable sensation de bonheur, presque inconcevable pour elle. Elle publie des photos pour partager sa joie. Un directeur de cirque la contacte dans la foulée pour lui annoncer qu’il veut l’engager. Et en décembre 2021, elle fait ses débuts sous le chapiteau avec un numéro d’environ dix minutes.

Elle fait don de ses accessoires de cirque et se sépare de beaucoup de choses qui la relient à sa vie d’avant l’accident. Elle se dit alors: «Je veux faire table rase du passé et commencer une nouvelle existence avec d’autres objectifs.»

La renaissance d’une artiste Silke Pan devient une athlète de haut niveau qui remporte plusieurs victoires en handbike. Mais alors que les compétitions sont annulées pendant la pandémie de Covid et qu’elle s’entraîne dans sa salle de musculation, elle découvre qu’elle peut à nouveau faire le poirier. Elle parvient à

Quatre années se sont écoulées depuis. Années pendant lesquelles Silke Pan renoue avec sa passion et ravit le public dans différents pays d’Europe. C’est sur la piste qu’elle peut le mieux s’exprimer, dit-elle, avant d’ajouter: «Quand je m’attèle à quelque chose, je le fais avec toute l’énergie dont je dispose. Bien sûr, l’accident a été un revers. Mais je ne me suis jamais apitoyée sur mon sort et je ne me suis jamais laissée abattre.»

Car si elle n’a jamais perdu de vue une chose, ce sont les bons côtés de la vie. Comme elle le dit si bien: «Il y a encore tant de belles choses dans ma vie. Et je veux en profiter pleinement.»

SILKE PAN

Né le: 9.12.1959

Handicap: tétraplégie

Profession: ancien agriculteur, mécanicien de fauteuils roulants et assistant thérapeutique (jusqu’à sa retraite)

Loisirs: lecture, histoire, tracteurs de collection, bénévolat

La citation suivante est tirée d’une période où l’Irlandais allait vraiment mal: «Je suis trop têtu pour mourir.» Ces mots, John Leen les a prononcés alors que son pronostic vital était engagé: «J’ai frôlé la mort.» Le 13 juillet 1981, à 21 ans, il devient paralysé médullaire suite à un accident de travail avec un tracteur, ses poumons sont écrasés et il respire avec difficulté.

Mais voilà, mourir n’est pas une option pour cet habitant du comté de Kerry, dans le Sud-Ouest de l’Irlande. Et aujourd’hui, en 2025, il est élu «Paralysé médullaire de l’année»: «C’est un grand honneur et une merveilleuse surprise.»

Au début, cet homme aujourd’hui sexagénaire ignore comment il va pouvoir gérer sa vie dans ces conditions et ce qu’il est en-

core possible de faire. C’est lui-même qui le dit. Il passe ses douze premières semaines alité dans une clinique à Dublin. Lors de ces longues journées, John Leen se demande à quoi ressemblera sa vie future: «Je vais sûrement rester chez moi dans mon fauteuil roulant à m’ennuyer.»

Mais la réalité s’avère bien différente – en mieux. Car le battant en lui se réveille et il accepte la situation avec une attitude positive. «J’ai été surpris de voir tout ce que je pouvais encore faire malgré mes limitations.»

Grâce à son habileté manuelle, il se met à réparer des fauteuils roulants défectueux, prend goût à cette tâche et trouve une seconde patrie: la Suisse. En 1989, il rencontre Brigitte Schubiger, une jeune étudiante en médecine. Cinq ans plus tard, il rejoint sa future épouse en Suisse centrale, cherche du travail auprès du Centre suisse des paraplégiques et décroche un emploi temporaire dans la mécanique des fauteuils roulants.

Dévoué – et plein d’humour

traite. Il est toujours là pour les personnes concernées, les conseille, les encourage –ou les forme à l’utilisation du Swiss-Trac. Il leur apprend à utiliser correctement cet engin de traction.

Même quand vient l’heure de la retraite, John Leen ne se retire pas entièrement du Campus. Il participe activement aux journées d’introduction des nouveaux collaborateur·trice·s ou accompagne au besoin les visiteur·euse·s. Pour lui, apporter son soutien et son aide est une évidence. «Tant de personnes m’ont aidé. Je leur en suis infiniment reconnaissant. Mon engagement me permet de rendre la pareille», dit-il.

Le poste temporaire se transforme en embauche définitive. John Leen reste fidèle au CSP dans diverses fonctions jusqu’à sa re-

John Leen, qui possède six tracteurs de collection en Irlande, est aujourd’hui tétraplégique. La fonction de son bras droit et sa sensibilité sont limitées, mais cela ne l’empêche pas de rester actif, bien au contraire. Et il affronte souvent les situations difficiles de la vie avec facétie. Comme à l’époque où il allait mal et où son entêtement et son humour parfois noir l’ont aidé à voir le bon côté de la vie.

Toutes nos félicitations!

L’Association suisse des paraplégiques adresse ses félicitations aux deux Paralysé·e·s médullaires de l’année 2025 et les remercie pour leur grand engagement en faveur de toutes les personnes concernées.

À VOS CÔTÉS

À sa juste place

Simone von Rotz coordonne les cours et événements de la division Sport pour tous – loisirs – santé.

C’est à l’ASP qu’elle a trouvé son bonheur professionnel.

Peter Birrer

À son retour au bureau après les vacances, Simone von Rotz est toujours d’excellente humeur. Chose inimaginable pour elle avant, quand elle travaillait comme employée de commerce dans une ambiance peu inspirante. «J’entendais souvent mes copines dire qu’elles aimaient leur travail et leur équipe, et je me demandais: pourquoi pas moi?», raconte la jeune femme de 29 ans.

Depuis mai 2022, elle sait enfin ce que cela fait d’être à sa place. Aussi affirme-t-elle: «J’apprécie énormément de pouvoir travailler à l’ASP.»

Impliquée dans de grands projets

Derrière l’appellation «Sport pour tous –loisirs – santé» se cache un domaine d’activité dans lequel Simone se sent parfaitement à l’aise. Elle organise des cours d’une journée pour les personnes en fauteuil roulant: poterie, nutrition, cours de mobi-

lité ou yoga ne sont que quelques exemples d’un large éventail d’offres. Elle est en outre responsable du loto annuel et du marché de Noël, et s’implique dans de grands projets tels que le tour cycliste Giro Suisse ou le camp «move on».

Quand elle encadre une manifestation sur place, elle n’hésite pas à participer activement. Ainsi, lors du cours de yoga organisé au bord du lac, même la chaleur accablante ne l’a pas empêchée de mener à bien le programme. Elle reçoit régulièrement des retours positifs des personnes concernées. «Beaucoup de gens apprécient que les cours ou les événements leur offrent l’opportunité de changer d’air et ils sont reconnaissants de voir que ce qui semblait impossible fonctionne quand même. Cela leur donne une précieuse motivation», estimet-elle. Elle anticipe les imprévus avec son flegme habituel et, dans les situations conflictuelles, s’efforce de réagir avec tolérance

et compréhension: «J’essaie toujours de me mettre à la place des autres et de changer de perspective.»

Simone se décrit comme une «personne rationnelle». Originaire de Hünenberg, dans le canton de Zoug, elle n’aime pas vivre au jour le jour et apprécie que les choses soient structurées, même dans sa vie privée. Bon, elle précise qu’il n’est quand même pas nécessaire de planifier chaque week-end jusqu’au moindre détail.

Badminton en ligue nationale B

Le sport occupe une place importante dans sa vie. Depuis son enfance, la jeune femme joue au badminton: elle a intégré le cadre national de la relève, remportant plusieurs titres chez les juniors et atteignant la plus haute ligue de Suisse. Elle espérait bien en faire son métier, mais cela n’a pas été le cas. Simone a achevé sa formation commerciale dans le sport et dispute aujourd’hui des matches en ligue nationale B pour son club d’origine, le BC Zug. Son ambition est restée intacte: dès qu’elle entre sur le terrain, elle vise la victoire. Elle dirige aussi des séances d’entraînement pour les paralysé·e·s médullaires et prend alors ellemême place dans un fauteuil roulant.

Elle a aussi effectué un stage de quatre mois dans le domaine des soins au CSP puis s’est fait une place à l’ASP et a donc déménagé à Nottwil. «Cela me convient parfaitement, c’est ici que j’ai trouvé mon bonheur», dit-elle.

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