La révolte gronde
La révolte en Occident : de l’universel au singulier pages 14-15
Antigone, ou quand la rébellion tourne à la tragédie page 19
L’étincelle révolutionnaire qui met la pellicule en feu page 21
Se révolter pour grandir page 22
Wenn der Wind sich dreht
SEPTEMBRE 2023 FONDÉ PAR L'AGEF STUDIERENDENMAGAZIN DER UNIVERSITÄT FREIBURG ILLUSTRATION DE COUVERTURE HELENE-SHIRLEY ERMEL
MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·X·S DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
Der steinige Weg zur Revolution Seiten 16-17 Wenn Plastikmüll im Meer zu Kunst wird Seite 18 Mit 3.5 Prozent der Bevölkerung gelingt die Revolution Seite 20
2 spectrum 09.23
Maxime Staedler Rédacteur en chef Rédaction francophone
La fin d’un cycle
Chaque chose arrive tôt ou tard à son terme. Pour ce dernier numéro en tant que rédacteur en chef francophone. Je tiens à remercier ma très chère collègue Pauline Anne Meyer pour son excellente collaboration ainsi que notre administrateur Florian Angéloz pour tout le travail de l’ombre qu’il a accompli, l’ensemble des collaborateur·trice·s de Spectrum qui, chacun·e à leur manière, contribue à la réussite et à l’excellente qualité du journal que vous tenez entre vos mains, et le Conseil Estudiantin (CE) de l’AGEF, qui m’a accordé sa confiance il y a désormais une année.
J’ouvre ce numéro avec deux pages consacrées au voyage en Finlande effectué par une délégation de l’AGEF. Le sujet Unipolitique qui suit souligne Les défis liés au bilinguisme au sein du CE, sous la plume de Sophie Sele et Antoine Lévêque. Pour les nouveaux·elles arrivant·e·s, Tanimara Sartori vous explique ce qu’il faut savoir sur l’histoire de Fribourg, avant que le Coup de gueule de Guillaume Vincent Berclaz n’annonce la révolte qui gronde, thème du dossier de cette édition. Antoine y décrypte le prisme de la révolte en Occident, tandis qu’Emilia Astorina analyse le mythe d’Antigone, avant qu’Yvan Pierri ne déroule la pellicule et que Ryan Rätzer ne s’intéresse aux tou·te·s petit·e·s.
Emilia vous dévoile ensuite les coulisses du Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg, puis s’intéresse à la question de l’ennui avec ses Pensées. Avant de conclure avec le premier article satirique de Romain Michel, je vous parlerai de mon album de l’année, alors que Tanimara vous contera l’histoire d’Antonia, la chef d’orchestre.
Spectrum a achevé sa révolution, il est temps de laisser à d’autres le soin de s’en occuper.
Pauline Anne Meyer Chefredakteurin
Revolte – wenn der Wind sich dreht.
Das Blut rauscht in den Adern, das Herz bebt, die Augen sind hellwach, der gesamte Körper ist auf Alarm. Der Moment, der eine 180-Grad-Wende einläutet. Der Tag der Revolte. War es das Zufallsprinzip? Haben die Götter Lotto gespielt, eine Münze geworfen? Oder ist dieser Moment das Ergebnis einer kaskadenartigen Aneinanderreihung von Schlüsselmomenten?
Der Homo Sapiens Sapiens und sein Drang, zu revoltieren. Damit befasst sich unsere erste Ausgabe des Herbstsemesters 2023.
Max, den wir herzlich neu in der Redaktion begrüssen, steigt auf S. 16 ins Dossier ein: Braucht es ein Umdenken in der wissenschaftlichen Methodik? Ist die Wissenschaftsförderung ein Glückspiel? Er schreckt nicht davor zurück, sich diesen und weiteren kniffligen Fragen zu stellen. Danach präsentiert uns Emanuelle, ebenfalls neues Mitglied in der Redaktion, eine Künstlerin, die ihre Arbeit als Mittel zur Revolte nutzt und auf die Plastikverschmutzung im Meer aufmerksam machen will. Selina schliesst mit einer Zahl ab: die 3.5 Prozent. Überzeugt euch am besten selbst von dem breiten Fächer an Themen, die alle die Schnittmenge «Revolte» gemeinsam haben.
In gewisser Hinsicht läutet auch diese Ausgabe eine Wende ein, denn Maxime und ich treten beide von unserem Amt als Chefredakteure zurück. Wir danken der AGEF und besonders unserem Team für das entgegengebrachte Vertrauen. Den neuen Vorgesetzten wünsche ich viel Erfolg, Freude und eine Prise Revolte, um sich nicht davor zu fürchten, Neues zu schaffen.
Guten Start ins neue Semester!
3 spectrum 09.23
INTERNATIONAL L’AGEF Across EU en Finlande 4 PAGE VERTE La Laponie en train 5 UNIPOLITIK · UNIPOLITIQUE «Der Studierendenrat soll alle 6-7 offiziellen Sprachen fördern» - «Quoi?» SEXUALITÄT Der Mensch aus dem 3-D-Drucker 8-9 FRIBOURG (D)ein Guide durch Freiburg 10 L’histoire de la ville de Fribourg 11 COUP DE GUEULE Anatomie de la révolte 12 DOSSIER 13-22 Wenn der Wind sich dreht La révolte gronde ANIMAE LIBERAE Am Meer 23 KULTUR · CULTURE YB schreibt Berner Geschichte 24 Le musée d’art et d’histoire de 25 Fribourg : petit aperçu de son fonctionnement PORTRAIT Soll ich mich umbringen 26 oder eine Tasse Kaffee trinken? PENSÉES L'ennui : essai intime 27 CRITIQUES · KRITIKEN 28-29 SATIRIQUE Quand les mots « partis politiques 30 suisses » riment avec « sabordage démocratique » COMITÉ · KOMITEE 31
Deutschsprachige Redaktion
ÉDITO SOMMAIRE - INHALT
Texte et Photo Maxime Staedler
L’AGEF Across EU en Finlande
Across EU est le nom d’une alliance entre les Universités de Fribourg, Caen Normandie (France), Lapland (ULAP & UAS, Finlande), Sienna (Italie), Skopje (Macédoine du Nord), Pardubice (République Tchèque), Umeå (Suède) et Valladoid (Espagne). Ces neuf universités d’importance régionale souhaitent renforcer leurs liens, développer de nouveaux partenariats et collaborer plus étroitement, par exemple en proposant des plans d’études incluant un semestre dans une université partenaire, afin que les étudiant·e·s puissent se perfectionner dans la discipline pour laquelle une université est particulièrement reconnue, comme c’est le cas pour le droit à Fribourg.
R encontre estudiantine
D u 8 au 12 mai dernier, une délégation de 11 étudiant·e·s fribourgeois·e·s, élue par le Conseil Estudiantin et cofinancée par le rectorat, a pris part au premier forum estudiantin organisé par Across EU , qui a eu lieu à Rovaniemi, en Laponie finlandaise. Passé l’enthousiasme des premiers instants, les étudiant·e·s se sont rapidement heurté·e·s à plusieurs problématiques, à commencer par l’absence de participant·e·s italien·ne·s et macédonien·ne·s. Pourquoi une telle absence ? Cette question, à l’image d’autres, ne rencontrera pas de réponse satisfaisante, soulignant des problèmes de transparence et d’organisation à mêmes de susciter l’incompréhension, voire la nervosité d’une part non négligeable des étudiant·e·s impliqué·e·s.
Pensé comme un « Design sprint », ce forum avait pour buts « la résolution rapide de grands défis, la création de solutions et l’amélioration de l’expérience estudiantine à travers l’Europe ». Malheureusement, ce format très corporate – ayant certes fait ses preuves auprès de grandes entreprises, de la tech notamment – n’était pas très bien adapté aux besoins des étudiant·e·s et à leurs éprouvées et efficaces méthodes de travail collectif, qui étaient de surcroît limitées à deux heures effectives par jour.
« Step by step »
M algré cela, les groupes de travail formés se sont attelés à apporter des réponses concrètes aux défis qui leur étaient présen -
tés, à savoir l’implication des étudiant·e·s au sein d’ Across EU , la promotion de l’internationalisation et de la mobilité, la communication entre pairs et enfin les enjeux écologiques liés au développement de cette alliance.
S i les corps rectoraux et estudiantins partagent les mêmes buts, les moyens imaginés pour les concrétiser diffèrent parfois, à l’image de la conception de l’implication des étudiant·e·s dans l’ensemble du processus. Des craintes s’élèvent notamment en ce qui concerne la représentativité ou le poids de la voix estudiantine au sein de la future structure, jugée trop légère en l’état.
« Vous avez pensé aux crédits carbone ? »
Un des sujets brûlants pour notre génération est celui de l’urgence climatique. Comment cette alliance – qui souhaite promouvoir la mobilité entre les universités – entend-elle intégrer de manière univoque les enjeux de durabilité afin que ceux-ci soient indéniablement pris en compte ? À nouveau, si, sur le papier, les intentions sont nobles, les étudiant·e·s craignent que ces déclarations ne soient, hélas, pas bien plus que de nobles intentions aux contours flous et dont la portée peut être discutable.
C ’est pourquoi, lors de la présentation qui a
eu lieu au terme de cette semaine, un accent particulier a été mis sur ce sujet, afin d’exiger qu’il ne soit plus le parent pauvre de tous les grands projets, en souhaitant par exemple que l’alliance prenne en charge l’intégralité des frais de transport pour un·e étudiant·e qui privilégierait le train à l’avion, avec « Vous absorbez les efforts, nous absorbons les coûts » comme slogan.
B ilan
Indéniablement, et malgré quelques points négatifs, dont certains ont été soulevés ici, l’expérience finlandaise s’est révélée globalement positive pour l’ensemble des participant·e·s, prouvant encore une fois que l’AGEF est forte et que le dialogue entre les parties prenantes est toujours instructif. En ce sens, la volonté des rectorats d’impliquer davantage les étudiant·e·s est saluée. Le projet d’alliance devant à nouveau être soumis à l’Union Européenne pour financement, c’est à ce moment-là que la place accordée à la voix estudiantine pourra être justement mesurée. P
4 spectrum 09.23
INTERNATIONAL
L’AGEF, vous voyez, du moins en principe. Across EU , probablement pas.
La Finlande, certes, mais de loin. Mais à quoi tout cela rime, et que fait l’UNIFR dans tout ça ? Spectrum vous explique tout.
Version longue
La délégation fribourgeoise à Rovaniemi
La Laponie en train
Fribourg – Rovaniemi (Finlande), c’est 3158 kilomètres parcourus, 45 heures de trajets, 8 changements effectués, 5 pays traversés, 20 degrés de latitudes engrangés, 2 fuseaux horaires expérimentés. Mais pourquoi est-ce quelqu’un souhaiterait s’infliger une chose pareille ?
Tout d’abord, je me dois d’ériger une statue écrite à la gloire d’Alison Eugénie (elle y tient) Bender pour avoir organisé ce voyage en Finlande d’une main de maître, et à Jérôme Meyer et Roshan Hafezalsehe pour leur excellentissime compagnie durant ce long trajet. Spectrum tient également à adresser ses remerciements au rectorat et à l’AGEF, qui ont financé cette expédition.
Pourquoi ?
S i notre choix s’est porté sur le rail, c’est avant tout pour des raisons écologiques. L’urgence climatique devenant chaque année de plus en plus critique, il est essentiel que de réelles alternatives aux modes de vie actuels soient accessibles et enviables. Pour une telle destination, le train revient 100CHF moins cher, et les émissions de CO₂ générées sont presque 100x moindres par rapport à l’avion !
Pourquoi ? [reprise]
Mais, se déplacer de la sorte, c’est aussi expérimenter le voyage d’une autre manière, sortir de cet effet « téléportation » que l’on peut ressentir après avoir passé quelques heures dans un aéroplane qui nous aura déplacé de plusieurs MILLIERS de kilomètres.
L e train, pour les longues distances, c’est voir défiler le paysage, c’est entendre le meilleur contrôleur de tous les temps (cœur sur toi contrôleur danois anonyme) faire des annonces dans une langue dont vous ne comprenez que la mélodie, mais qui vous informe malgré tout « qu’un arbre est tombé sur les voies, notre train est retardé pour une durée indéterminée ».
L e train, la nuit, c’est accepter malgré soi que la « voiture-couchette » que vous aviez réservé n’a de couchette que le nom, et qu’il faudra bien faire avec le siège un peu incliné que vous avez en guise de consolation.
L e train, la nuit, c’est se faire réveiller à trois heures du matin par un contrôleur allemand qui aura sciemment choisi, pour vérifier la validité de votre titre de transport, ce moment où vous vous apprêtiez enfin à entrer dans une phase du sommeil que l’on qualifiera poliment de presque profonde.
L e train, en Europe, c’est se rendre compte de la variété des paysages qui la composent, mais également de leur monotonie. Lorsque l’on vit en Suisse, je crois que l’on conçoit assez mal à quel point les autres pays peuvent être plats, et pour longtemps.
L e train, en Europe, c’est ne pas comprendre que l’heure de différence due au fuseau horaire n’est pas interprétée de la même manière des deux côtés de la frontière car, si votre moyen de transport est certes opéré par une compagnie finlandaise, il n’en part pas moins depuis la partie suédoise d’une ville binationale, c’est-à-dire une heure plus tôt que ce que vous aviez compris.
L e train, en Europe, c’est aussi recevoir un SMS vous informant, LA VEILLE DE VOTRE DÉPART DEPUIS LA FINLANDE , que tous les trains en Allemagne, par laquelle vous passez forcément, sont supprimés sans autre forme de procès en raison d’une grève aux revendications on ne peut plus légitimes (mention spéciale à la Deutsche Bahn qui ne prend pas soin de ses employé·e·s). Forcé·e·s de prendre l’avion, à moins d’effectuer un - probablement charmant - détour par la Russie et l’Ukraine, vous ne pouvez vous empêcher de subir savourer l’ironie de la situation, qui conclut une semaine à parler de durabilité par un
très durable vol qui polluera autant que votre personne durant une année entière.
Mais, le train, avec les ami·e·s, c’est aussi avoir le plaisir d’apprendre à mieux connaître ses compagnon·ne·s de voyage, c’est se rapprocher autour d’une expérience commune qui resserre les liens et vous fait apprécier l’autre pour ce qu’il·elle est, c’est se rassasier de diversité, c’est faire des rencontres éphémères, et c’est l’occasion de prendre le temps de se rencontrer soi-même.
Et, le train, pour les longues distances, avec ses hauts et ses bas, c’est avant tout une expérience qui sort du commun et qui vous garantira des souvenirs impérissables. Et vous, vous avez quoi à raconter de votre dernier trajet en avion ? P
5 spectrum 09.23
PAGE VERTE
Texte et Photo Maxime Staedler
longue
Version
Pause café à Boden (Suède)
UNIPOLITIK
Text Sophie Sele und Antoine Lévêque
Diagramm Universität Freiburg
Fotos AGEF
Missverständnisse und Unverständnis prägten bisher den Studierendenrat. Nun fordern
einige Mitglieder mehr Zweisprachigkeit, was das Komitee der AGEF befürwortet.
claration a étonné les promoteur·trice·s de cette initiative. Il·elle·s n'ont pu répliquer qu'un « Super, merci beaucoup ! ».
Q uestion de quotas ?
M attia Cuccu, Co-Président de l’AGEF, soutient pleinement les revendications des étudiant·e·s qui demandent davantage de bilinguisme : « Nous entendons cette critique et sommes prêt·e·s à utiliser tous les moyens dont nous disposons pour que les personnes de langue allemande se sentent plus impliqué·e·s ». Cela demanderait des changements fondamentaux. En effet, même l’acronyme AGEF est issu de la dénomination française de l’« Association Générale des Étudiant-e-s de l’Université de Fribourg ». Or, en ce qui concerne la sonorité, l’allemand est en retard sur le français. ASUF sonne en effet beaucoup moins bien qu’AGEF. Actuellement, près de 10% des représentant·e·s du CE seraient germanophones et 40% auraient les capacités de débattre en allemand d’après Mattia Cuccu.
Gelächter erfüllt den Vorlesungssaal, doch einer Studierenden ist die Pointe des Witzes entgangen. Trotz vieler Fragezeichen im Kopf wagt eine andere Studierende aufgrund von Zeitdruck nicht nachzufragen. Beim hilflosen Blick ihrer Sitznachbarin verdreht wiederum eine andere Studierende die Augen, bevor sie erneut die persönliche Dolmetscherin spielt. Den Frust dieser drei Studierenden teilen viele deutschsprachige Mitglieder des Studierendenrats der AGEF. Sie beklagen dessen mangelnde Zweisprachigkeit: Deutsch sei schwer unterbesetzt, ertönt es immer lauter aus den Rängen des Hörsaals.
D emokratie durch DeepL Angesichts der mangelnden Zweisprachigkeit haben sich circa zehn Mitglieder des Studierendenrats zusammengeschlossen,
welche zur einen Hälfte deutschsprachig und zur anderen Hälfte französischsprachig sind. Gemeinsam verlangen sie: «Der Studierendenrat soll alle offiziellen Sprachen fördern und einfordern». Für sämtliche im Studierendenrat behandelten Dokumente soll folglich eine deutsche Übersetzung, beispielsweise durch DeepL, bereitgestellt werden. Nur dadurch könne eine demokratische Gleichbehandlung gewährleistet werden.
L es membres francophones du CE ont fait preuve de compréhension à l'égard de cette demande. Dans la mesure du possible, il·elle·s ont commencé à s’exprimer en français et en allemand. Mais quelques voix discordantes se sont aussi fait entendre : « On ne peut pas exiger cela d'une personne qui n’est pas germanophone ». L’ironie de cette dé -
6 spectrum 09.23
«Der Studierendenrat soll alle offiziellen Sprachen fördern»«Quoi?»
Le nouveau comité de l’AGEF / Das neue Komitee der AGEF
L’instauration de quotas n’améliorerait pas la situation : « Il est essentiel que les compétences des membres continuent à jouer un rôle de premier plan ».
D ie Initianten freuen sich über das überwiegend positive Feedback vom Komitee der AGEF: «Es zeigt sich sehr bemüht, eine Vorbildfunktion zu übernehmen». Besserung scheint auch schon eingetreten zu sein. Denn die letzten beiden Sitzungen vor der Sommerpause wurden zweisprachig abgehalten. Allerdings hüten sich die Initianten vor einer verfrühten Euphorie und merken an: «Hoffentlich geht das Ganze nach der Sommerpause nicht vergessen».
N ur ein Symptom einer grösseren Krankheit?
e iner grösseren Krankheit innerhalb der gesamten Universität Freiburg bildet. Wird die Zweisprachigkeit, das Aushängeschild der Universität Freiburg, wirklich so gelebt wie nach aussen kommuniziert? Die Initianten verneinen diese Frage klar: «Die Zweisprachigkeit besteht nur auf dem Papier. Die Dozenten verfügen nicht über das nötige Know-how, um sie auch umzusetzen».
S elon Mattia Cuccu, les difficultés liées à l’application du bilinguisme ont pour conséquence qu’« un nombre toujours moins important d’étudiant·e·s germanophones choi-
sissent Fribourg pour effectuer leurs études universitaires ». Un diagramme sur la langue maternelle des étudiant·e·s, disponible sur le site internet de l'Université de Fribourg, montre que seul·e·s 30% des étudiant·e·s sont de langue maternelle allemande, une propor-
t ion en baisse selon Mattia Cuccu. Pour y remédier, Unicom a développé une nouvelle stratégie de communication qui s'adresse avant tout aux cantons germanophones. Il conclut par ces mots peu encourageants : « Nous verrons bien si elle porte ses fruits ». P
Muttersprache der Studierenden Dieses und weitere Diagramme zur Studierendenschaft der Universität Freiburg findet man unter https://www.unifr.ch/uni/de/portrait/statistiken.html.
7 spectrum 09.23
« Est-ce que c’est écrit correctement? » Wahlstunde
SEXUALITÄT
Text Gabriel Mateos Sánchez
Illustration Maria Klimova
Foto Conrad von Schubert
Der Mensch aus dem 3-D-Drucker
Interview mit Prof. Dr. Barbara Rothen-Rutishauser
Eierstockkrebs wird oft spät erkannt. Nun hat ein Forschungsteam des Adolphe-Merkle-Instituts in Freiburg in Kooperation mit anderen Schweizer Institutionen ein neues Gewebemodell mit einer wegweisenden Technologie entwickelt. Es trägt zu einem besseren Verständnis der Krankheit bei und eröffnet zukunftsweisende Therapieansätze.
D er Ansatz, menschliches Gewebe mit Hilfe von 3-D-Bio-Druckverfahren nachzubilden, wird zurzeit rege erforscht. Wie sind Sie auf die Idee gekommen, dieses Verfahren für die Erforschung von Eierstockkrebs zu wählen?
D ie Initiative kam von Prof. Viola Heinzelmann-Schwarz vom Universitätsspital Basel, die uns aufgrund unserer Expertise mit komplexen Lungengeweben für eine Zusammenarbeit kontaktierte. Der Hauptgrund dafür liegt in der Beschaffenheit des Omentums (siehe Infobox). Dieses Gewebe ist sehr heterogen, sprich besteht aus ca. zehn bis fünfzehn verschiedenen Zelltypen.
aufgetragen, sodass wir in einem zweiten Schritt Zellen hineindrucken konnten. So haben wir beispielsweise die Immunzellen, die im menschlichen Omentum in Haufen angeordnet sind, ganz gezielt an der richtigen Stelle in der Gewebeschicht eingesetzt. Von Hand wäre das so gar nicht möglich.
O ftmals wird in der medizinischen Forschung an Tieren experimentiert. Welche Vorteile bringt Ihr Verfahren?
Um solche Strukturen in einem Zellkultursystem nachzubilden, stehen unterschiedliche Methoden zur Verfügung. Es war unsere Absicht, etwas Neues auszuprobieren mit einer Technologie, die zurzeit intensiv erforscht wird.
Was ist neu an diesem Verfahren?
D er Vorteil eines 3-D-Bio-Druckers besteht darin, dass Zellen präzise an der richtigen Stelle im Gewebe platziert werden können. Unser Ziel war es, das Omentum mit unserem Verfahren realistischer nachzuahmen als mit herkömmlichen Methoden. Dazu haben wir zuerst eine homogene Gewebeschicht auf eine Trägermembran
E in grosser Vorteil liegt auf der Hand: ForscherInnen können direkt mit menschlichen anstatt tierischen Zellen experimentieren. In diesem Fall kommt hinzu, dass das Omentum bei Tieren anders aufgebaut ist als beim Menschen.
B ei diesem Projekt haben wir ausserdem menschliche Krebszellen von erkrankten Frauen, die wir von Universitätsspital in Basel erhalten haben, in das nachgebildete Gewebe eingesetzt. Auf diese Weise konnten wir eins zu eins studieren, wie sich die Krebszellen in einer realitätsnahen Umgebung verhalten.
M it welchem Ziel?
I n einem nächsten Schritt möchten wir
verschiedene Chemotherapeutika mithilfe solcher 3-D-Zellmodelle testen, um zu beobachten, wie sie in einer realitätsnahen Umgebung wirken. Im Grunde genommen gehen solche Ansätze in die Richtung personalized medicine (siehe Infobox).
M uss man sich einen solchen 3-D-Bio-Drucker wie einen gängigen 3-D-Drucker vorstellen, der in Büros herumsteht?
Ja, das Prinzip bleibt dasselbe wie bei einem handelsüblichen 3-D-Drucker, mit dem manch jemand zuhause seiner Kreativität freien Lauf lässt. Unsere Drucker unterscheiden sich in zweierlei Hinsicht: Erstens schwimmen die Zellen, die gedruckt werden sollen, in einer Flüssigkeit, die in etwa die Konsistenz von Honig aufweist. Anschliessend wird ebenfalls flüssig gedruckt, wie mit «Tinte» könnte man sagen. Zweitens kostet unser Drucker etwas mehr. Während sich auf Galaxus solide Geräte für 2'000 Franken finden lassen, kostet unserer zwischen 250'000 bis 500'000 Franken.
W ie lange dauert ein 3-D-Bio-Druck?
D er Druckvorgang dauert nur einige Minute. Mit jedem Tropfen Flüssigkeit werden
8 spectrum 09.23
«Manchmal muss man einfach den Mut haben, etwas auszuprobieren, von dem andere sagen, es gehe nicht.»
3-D-Bio-Druck
Unter diesem Verfahren (engl.: bioprinting), versteht man den 3-D-Druck von lebendem Gewebe. Das Prinzip ist dasselbe wie bei einem herkömmlichen 3-D-Drucker, nur dass in diesem Fall lebendige Zellen Schicht für Schicht aufgetragen werden.
Omentum
Dabei handelt es sich um einen Abschnitt des Bauchfells bei Menschen und anderen Säugetieren. Es ist Teil jener zweischichtigen Haut, die den Bauchraum auskleidet und so die Organe schützt und stabilisiert. Man unterscheidet zwischen Omentum majus und minus (grosses und kleines Netz). Beide sind einmal gefaltet und bilden so einen Bauchfellsack. Das Omentum majus enthält eine grosse Anzahl Immunzellen, die sich im Falle einer Entzündung vermehren und so das Bauchfell schützen.
Personalized medicine
Mit personalisierter Medizin sind Behandlungsansätze gemeint, bei denen die persönlichen Gegebenheiten der Patienten und Patientinnen berücksichtigt werden. Dadurch wird ein höherer Behandlungserfolgs angestrebt, indem die Therapie gezielt auf die individuellen Voraussetzungen zugeschnitten werden kann.
einige Zellen im Gewebe platziert. Danach ruht das Gewebemodell drei bis fünf Tage im Inkubator, damit sich die Schichten entwickeln. Erst dann werden die Krebszellen dazu gegeben und das Modell erneut 24 bis 48 Stunden inkubiert. Dabei können verschiedene Stadien der Krebserkrankung simuliert werden. Abschliessend wird ein Chemotherapeutikum dazugegeben und dessen Wirkung beobachtet. So gelang uns der Nachweis, dass sich das Wachstum der Krebszellen verlangsamt.
L eider konnten wir die Studie aus finanziellen Gründen nicht weiterführen, doch es liegen erste vielversprechende Resultate vor, an denen wir hoffentlich anknüpfen können.
W elche weiteren Erkenntnisse konnten Sie im Verlauf dieses Forschungsprojekts gewinnen?
E s stellte sich heraus, dass 3-D-Bio-Drucken doch nicht so einfach ist, wie teilweise propagiert wird. Die Optimierung unseres Verfahrens dauerte vier Jahre. Eine der grössten Herausforderungen bestand darin, die verschiedene Zelltypen des Omentum zusammenzubringen, damit sie gut zusammenwachsen. So wächst beispielsweise eine Fettzelle anders als eine Immunzelle. Dazu mussten wir nach und nach Anpassungen vornehmen: die Zusammensetzung des Zellkulturmediums, die Inkubationszeiten, die Schichtung des Gewebes etc.
W ie schätzen sie das Potential des 3-D-Bio-Druckverfahrens langfristig ein, sprich in den nächsten zehn bis zwanzig Jahren?
Zum Weiterlesen
Universitätsspital Zürich wird bei starken Verbrennungen bereits Haut transplantiert, die auf diese Weise hergestellt wurde.
B ei diesem Forschungsprojekt hat auch eine Doktorandin, Frau Manuela Estermann, mitgearbeitet. Was raten Sie jungen Studierenden, die einen solchen Beitrag zu Forschung leisten möchten?
A m Anfang steht die Leidenschaft – eine Vision. Das ist essenziell. Denn ohne die Energie und die Willenskraft, die man daraus schöpft, würde man vermutlich auf halbem Weg aufgeben. Anschliessend folgt die Arbeit; lesen, lesen und nochmal lesen. Man muss sich gründlich in die Thematik einarbeiten, um eine klare Fragestellung formulieren zu können, die am aktuellen Forschungsstand anknüpft. Parallel dazu sucht man sich am besten eine Forschungsgruppe, die in diesem Feld tätig ist.
W ie war das bei Ihnen?
Z um einen können mit Hilfe solcher Verfahren Pipettierfehler verringert werden. Die grösste Chance sehe ich jedoch darin, dass menschliches Gewebe dadurch schnell reproduziert werden kann.
S ie meinen also, der industriellen Produktion von menschlichem Gewebe steht nichts mehr im Weg?
S o würde ich das nicht ausdrücken, soweit sind wir noch nicht. Aber ja, wir werden in Zukunft vermutlich gewisses menschliches Gewebe relativ schnell reproduzieren können. In den USA wird zurzeit intensiv daran geforscht, Nieren- oder Lebergewebe mit dem 3-D-Bio-Drucker herzustellen. Im
I ch habe während meiner akademischen Laufbahn immer versucht, etwas Unkonventionelles zu machen, gegen den Strom zu schwimmen. So hatte ich das Glück, dass ich vor rund zehn Jahren, als die Forschung mit 3-D-Bio-Druckern gerade aufkam, im Rahmen eines Projekts einen solchen Drucker kaufen konnte. Damit habe ich dann etwas ausprobiert, das vor mir noch niemand versucht hatte. Und ich war erfolgreich. Was ich damit sagen will: Manchmal muss man einfach den Mut haben, etwas auszuprobieren, von dem andere sagen, es gehe nicht.
Auf jeden Fall machen! Auch etwas scheinbar Unmögliches. P
9 spectrum 09.23
FREIBURG
Text Joëlle Sorg
Bild Google Maps
(D)ein Guide durch Freiburg
Ob lieber gemütlich, im Energierausch oder die Kombination: In Freiburg ist alles zu finden! Einige
Tipps für deinen unvergesslichen Aufenthalt.
B elle vue im Belvédère
G rand-Rue 36, 1700 Freiburg
D as Belvédère ist ein gemütliches Restaurant in der Altstadt von Freiburg. Seine rustikalen, hölzernen Möbel und der elegante Flügel verwandeln den Raum in ein geborgenes Zuhause. Dort hast du die Chance, eine der vielen Sirupsorten zu probieren, die das Belvédère an seiner «Self-Service-Bar» anbietet. Im Sommer hast du das Vergnügen, Getränke und Speisen auf der Terrasse mit einem tollen Panoramablick auf die Saane zu geniessen. Ausserdem entzücken die angebrachten Lichterketten die Nacht und verwandeln die Dunkelheit in eine idyllische Atmosphäre.
H oly Crêpe!
G rand-Places 18, 1700 Freiburg
Mitten im Stadtzentrum liegt eine familiäre Crêperie namens «Bach et Buck», die alles anbietet, was das Herz begehrt. Von salzig bis süss gibt es viele verschiede Varianten, mit denen du dich sattessen kannst. Immer wieder werden aussergewöhnliche Sonderangebote serviert, die du nur in einer gewissen Zeitspanne im Jahr probieren kannst und die deinen Crêpes-Horizont erweitern. Der Raum ist mit vielen Pflanzen und reizenden Bildern geschmückt, die dir das Gefühl geben, in einem harmonischen Wohnzimmer zu sein. Allein für das niedliche Geschirr lohnt sich ein Besuch im charmanten Bach et Buck;)
P robier’s mal mit Gemütlichkeit, mit Ruhe und Gemütlichkeit
C hem. de Lorette 5, 1700 Freiburg
L ust auf ein kleines Picknick? Bei der Loreto-Kapelle lässt sich dies perfekt umsetzen. Sie liegt auf einer erhöhten Stelle in Freiburg und bietet somit eine atemberaubende Aussicht über die Stadt, die dich besonders während des Sonnenuntergangs verzaubert. Dein Picknick kannst du mit einem Spaziergang verbinden, der dich durch eine bezaubernde Allee führt, durch welche du zu der Kapelle gelangst. Der Anstieg zum Aussichtspunkt ist zwar steil und je nachdem, welchen Weg du wählst, auch mit vielen Treppen verbunden, aber die Belohnung ist
es auf jeden Fall wert! Von hier oben lernst du die Stadt kennen und lieben.
E ine Abkühlung gefällig?
D ie Saane (franz.: la Sarine) ist eine der grössten Attraktionen Freiburgs. Sie entspringt auf der Südseite des Sanetschhorns im Wallis und ist deshalb eine erfrischende Abkühlung bei hohen Temperaturen. Am Steinstrand ist immer gute Laune vorzufinden. Die Leute sind fröhlich und geniessen den Moment. Davon kann man sich leicht anstecken lassen! Als kleiner Tipp: Du solltest deine Badeschlappen mitnehmen, falls du empfindliche Füsse hast. Manch eine*r versucht mühevoll über die Steine zu wandern und verpichst sich dabei die Zehen.
Aus der Saane entspringt der Schiffenensee, der sich gut zum Baden eignet, da hier kaum Strömung herrscht. Dieser See schliesst an das Ländliche von Freiburg. Von hier aus kannst du deinen Blickwinkel von der Stadt auf die umliegende Natur erweitern. Auf
dem See hast du die Möglichkeit, ein Kajak zu mieten und bis zur Bogenstaumauer Richtung Düdingen zu paddeln. Beim Ausstiegsort in Schiffenen befindet sich auch eine Minigolf-Anlage, welche sich als toller Abschluss (d)eines Tagesausflugs eignet.
Auf die Plätze, fertig, klettern!
Av. du Midi 4, 1700 Freiburg
D irekt neben dem Bahnhof befindet sich die Boulderhalle, Le Hangar. Auch als Anfänger*in lässt sich dort Spass haben. Die Parcours sind von leicht bis schwer mit Farben gekennzeichnet und die Vielfältigkeit von ca. 200 Routen lässt sich kaum übertreffen. Wöchentlich werden 20 Routen neu angeordnet und bringen so immer wieder neue Herausforderungen mit sich. Für 17-25-Jährige gibt es einen Sonderpreis und Kletterschuhe sind vor Ort zu mieten. Nach dem Klettern kannst du dich im lässigen Bistro mit einem kühlen Getränk und Pizza, Pasta, Nachos, Tapas oder vielen anderen Leckereien belohnen und beglücken. P
10 spectrum 09.23
Achte auf die grünen Fähnchen und du wirst die Orte problemlos finden.
FRIBOURG
Texte Tanimara Sartori
Photo Zentralbibliothek Zürich, Graphische Sammlung und Fotoarchiv
L’histoire de la ville de Fribourg
La ville de Fribourg porte presque le même nom que Fribourg-en-Brisgau. En effet, durant le XIIe siècle, les Zaehringen ont fondé de nouvelles villes pour contrecarrer les volontés d’expansion des Hohenstaufen et leur pouvoir croissant. En 1120, Conrad de la famille des Zahringen fonde Fribourg-en-Brisgau (Allemagne). Son fils, Berthold IV, après avoir pris la direction de la ville pendant un certain temps, doit y renoncer à la suite du mariage entre Frédéric Barberousse (dont il est vassal) et Béatrice de Bourgogne (dont il est suzerain). Il cède donc ses possessions en échange de droits régaliens sur les évêchés de Sion, Lausanne et Genève. Fribourg, fondée en 1157 à la suite d’un voyage qu’il fait dans la région, devient la limite ouest de l’influence des Zahringen en 1186, face à l’évêché de Lausanne et aux ducs de Savoie. En 1218, Berthold V, fils de Berthold IV, lègue Fribourg à sa sœur Anne, épouse d’Ulrich de Kibourg. Cependant, à cause de dettes, les Kibourg sont obligés à vendre la ville en 1277 aux fils de Rodolphe Ier de Habsbourg, élu roi de Germanie quatre ans auparavant.
L a ville reste sous la domination des Habsbourg pendant près de deux siècles (12771452), période pendant laquelle les bourgeois de la ville l’agrandissent et la font prospérer. En 1283 commencent les travaux pour la construction d’une église dédiée à Saint Nicolas (la future cathédrale de Saint Nicolas, caractérisée encore aujourd’hui par sa tour de 74 mètres).
U ne période de changements
D ès le milieu du XVe siècle, la situation politique se dégrade, et Fribourg, qui prend part à plusieurs opérations militaires, est finalement intégrée par Soleure dans la Confédération des cantons suisses le 22 décembre 1483, devenant ainsi le premier canton bilingue. Durant les XVe et XVI e siècles, le territoire de la ville se constitue de manière presque définitive en acquérant plusieurs seigneuries et villages, en conquérant le Pays de Vaud en 1536 et en dissolvant le Comté de Gruyère (1554-1555). La ville est économiquement très prospère, grâce à la fabrication et au commerce de lames
de faux, de cuirs et de draps, et connaît aux XVIe et XVIIe siècles un important développement dans le domaine des arts. Durant la période de la Réforme protestante, Fribourg, « citadelle du catholicisme », voit une forte activité en faveur de la renaissance de l’esprit catholique à travers les activités des Jésuites, qui se sont engagés en 1580 dans la fondation du Collège Saint-Michel (encore visible aujourd’hui).
Au XVIIIe siècle s’établit dans la ville le régime de Leurs Excellences (une soixantaine de familles), s’inspirant de l’Absolutisme français de droit divin. Ils s’autodésignent « patriciens » et exercent les principales charges de l’État. Bien que beaucoup d’insurrections se soient produites contre ce régime, il ne prend fin que le 2 mars 1798, avec l’entrée des troupes de la Révolution française dans la ville. Les frontières du canton sont fixées de manière définitive en 1803 avec l’Acte de Médiation imposé par Napoléon Bonaparte à la Suisse. En 1814, et pour une brève période, les anciennes élites sont restaurées, mais en 1831 le Grand Conseil adopte une nouvelle constitution sous la pression des élites libérales.
Fribourg moderne
L e XIXe siècle marque l’entrée de Fribourg dans la Suisse moderne. Durant cette période, la ville s’étend vers l’ouest avec les quartiers de Pérolles, de Beauregard et de Gambach. La ligne ferroviaire Lausanne-Fribourg-Berne (1856-1862) est créée, la Société des eaux et Forêts (1869-1872), les Entreprises électriques de la Maigrauge, l’Université (1889) ainsi que la Banque de l’État sont fondées. Ces transformations ont un impact important sur l’économie, la société et la culture de Fribourg. La ville est aussi un chef-d’œuvre de la technique avec ses ponts « en fil de fer », comme le pont de la Poya. C’est au XXe siècle que ces transformations s’achèvent. En 1929, une nouvelle gare voit le jour, l’Université de Miséricorde est agrandie en 1941 et plusieurs ponts sont rebâtis.
Aujourd’hui, Fribourg représente l’une des plus grandes villes médiévales avec ses nombreuses façades gothiques. Elle a aussi un statut de ville universitaire, accueillant chaque année de nombreux étudiants suisses et étrangers. P
11 spectrum 09.23
Fribourg, bastion du catholicisme, aujourd’hui ville universitaire, est née grâce à la famille des Zaehringen. Elle nous montre son histoire presque sans avoir besoin de demander l’aide de livres ou de musées, il suffit de la parcourir.
La ville vue de l'est. Chromolithographie par Alfred Guesdon et Jules Arnout, publiée dans La Suisse à vol d'oiseau en 1857.
COUP DE GUEULE
Texte Guillaume Vincent Berclaz
Anatomie de la révolte
« Le roi est mort, vive le roi »
« Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent, au paradis sur terre, on y serait déjà ». Ces mots de Brassens, issus de sa chanson Mourir pour des idées , expriment avec justesse ce paradoxe de la révolte. De nombreux soulèvements ou émeutes ont déjà fait tomber des élites pour qu’elles ne soient finalement que remplacées par d’autres. La révolution reste pourtant permanente et est partout. Cela se constate en ouvrant n’importe quel journal : des foules se battent avec peine pour défendre des acquis sociaux tandis que de nombreux mouvements voient leurs revendications rester lettre morte, malgré des mois de grève et d’occupation de la rue. Comment peut-on alors expliquer que le sentiment de révolte et notre envie de liberté restent si présents ?
N e plus jouer le jeu
Une réponse à cette première question se trouve du côté de chez Sartre. Il nous dit dans L’être et le néant : « Il est insensé de songer à se plaindre, puisque rien d’étranger n’a décidé de ce que nous ressentons, de ce que nous vivons ou de ce que nous sommes ».
Ainsi, pour mieux comprendre la raison de notre indignation et la rendre productive, il faut déjà se rendre compte du rôle que nous jouons nous-même dans cette situation. Si le nombre de personnes dans un train nous dérange, nous avons également choisi de monter précisément dans ce wagon. Peutêtre que pour l’autre, assis sur le siège d’en face, « nous » sommes de trop.
P uisque nous sommes libres, nous pouvons donc choisir de ne plus jouer le jeu, d’inventer le nôtre avec nos règles. Une sorte d’accommodement peut également être trouvé avec le système. Pour citer Tom Hodgkinson : « Comme je possède un compte en banque, je ne peux pas me plaindre de payer des intérêts, mais il est évident que, ma banque étant ce qu’elle est, elle va essayer de me soutirer le plus d’argent possible. C’est une banque, c’est dans sa nature. Je pourrais choisir à la place de ne pas avoir de compte bancaire ni de carte de crédit ». La révolte serait donc ce moment où l’on choisit de ne plus être complice.
Replantons les arbres de la liberté Q ue faire alors pour concrétiser sa révolte ? Si l’action collective est la voie choisie par beaucoup, de nombreux ouvrages préconisent de se tourner vers l’initiative personnelle. Une approche pour ceux·elles qui se révoltent contre le système semble être de s’en distancer, comme c’est le cas avec l’autosuffisance. Afin de mieux comprendre ce concept, nous pouvons prendre la pizza imagée par le vidéaste et écrivain Björn Duval. Il nous explique dans son livre Vivre sans argent qu’il y a plusieurs manières de cuisiner une pizza. Certain·e·s vont en acheter une toute faite, d’autres vont aller acheter la pâte et les ingrédients pour choisir ce qui la compose. Ensuite, on peut toujours pousser plus loin, pétrir sa propre pâte, fabriquer son four à pizza, cuisiner sa sauce tomate avec les produits de son jardin... Ce principe de l’autosuffisance consiste donc en la production pour soi, par soi, du plus possible et peut être décliné sur pleins d’aspects. D 'autres préfèrent tenter de changer le système de l'intérieur, par un engagement
politique, des chansons ou encore un changement de consommation. Ces différentes manières d'agir font leurs preuves, parfois, mais œuvrent trop lentement, surtout lorsqu'elles s'opposent à des problèmes systémiques ou urgents. La commercialisation de l'icône de Che Guevara ou de la musique punk nous montrent également que la révolte peut être facilement récupérée.
Pourtant, le monde change. La société qui nous entoure a été pensée et conçue par d'autres humains, il n'appartient donc qu'à nous de la changer selon nos idées. Pour citer une dernière fois Tom Hodgkinson, dont je vous recommande la lecture de son livre L'art d'être libre dans un monde absurde : « Oui, le monde est pourri et rempli de produits de piètre qualité. Ignorez-le et créez un monde joyeux rempli de produits de bonne qualité ».
S oyez donc rassurés, nous n'avons pas fini de nous révolter ! P
12 spectrum 09.23
Photo Sfadi et Guillaume Vincent Berclaz, avec Dall-e
La révolte est partout. Mais d’où vient-elle ? Qu'est-ce qu'elle provoque en nous et comment concrétiser les enjeux qu'elle soulève ?
Idée originale Antoine Lévêque
-
Illustration Helene-Shirley Ermel
La révolte gronde
La révolte en Occident : de l’universel au singulier pages 14-15 Antigone, ou quand la rébellion tourne à la tragédie page 19
L’étincelle révolutionnaire qui met la pellicule en feu page 21
Se révolter pour grandir page 22
Wenn der Wind sich dreht
Der steinige Weg zur Revolution Seiten 16-17
Wenn Plastikmüll im Meer zu Kunst wird Seite 18 Mit 3.5 Prozent der Bevölkerung gelingt die Revolution Seite 20
DOSSIER
Texte
Antoine Lévêque
Illustration Unsplash
La révolte en Occident : de l’universel au singulier
La révolte est un phénomène inhérent au fonctionnement des êtres humains en ce qu’elle joue un rôle fondamental dans leur développement personnel et dans leur vie sociale. Pourtant, il semble que l’individualisme qui caractérise nos sociétés contemporaines ait porté atteinte à sa vocation communautaire et universelle.
La révolte comme phénomène de masse
B ien que nous éprouvions tou·te·s en nousmêmes et à des degrés variables le besoin de nous élever contre certaines des dispositions qui déterminent les conditions de notre existence, ce désir de défier l’ordre établi et ses manifestations concrètes a longtemps été considéré à travers le seul prisme de l’action collective. En effet, c’est à partir de la fin du XVIIIe siècle, au moment où la philosophie des Lumières et l’idéal de la révolution de 1789 se rencontrent, que triomphe, grâce aux écrits de penseurs tels que Hegel, Kant ou Rousseau, le principe selon lequel l’unique manière de faire vivre son indignation et de porter avec force des demandes de changement réside dans l’engagement communautaire. Ainsi, l’universalisme des sociétés européennes du XVIIIe siècle, qui s’illustre à merveille dans le discours de Hegel lorsqu’il affirme, dans sa Propédeutique philosophique , que toute œuvre humaine « se révèle comme véritablement universelle » et qu’elle « en reçoit un accueil d’autant plus favorable que les caractères particuliers de son auteur·trice en ont été éliminés », nous permet d’affirmer que les valeurs portées par les philosophes des Lumières ont
conduit nombre de leurs contemporain·e·s à croire que, comme la plupart des actions qu’il mène, la révolte d’un individu ne peut aboutir que si elle entre en résonance avec les revendications d’un nombre considérable de ses congénères en le contraignant à s’effacer derrière la cause qu’il s’apprête à défendre. C’est cette conception holistique de l’engagement collectif qui a permis l’essor, au XIXe siècle, de ce que Peter Slodeldijk nomme des « banques de la colère » orientées vers l’action, soit des institutions dont la vocation serait de canaliser les frustrations et le mécontentement présents au sein de nos sociétés en élaborant des projets politiques et philosophiques à même de répondre aux désirs de changement de la population. Ainsi, l’émergence de partis politiques de masse et le développement des idéologies socialistes et communistes, au moment où le déclin des structures religieuses devint une réalité concrète en Europe, incita les sectateur·trice·s d’une approche communautaire de la révolte à donner un caractère plus insurrectionnel à leurs démarches. En effet, la multiplication des grèves et des mouvements sociaux qu’a connu le Vieux Continent à partir de la seconde moitié du XIXe siècle conduisit à l’élaboration de
nombreuses études sur le fonctionnement des masses. À cet égard, les travaux de Le Bon, Mc Dougall et Tarde, sur lesquels s’est basé Sigmund Freud pour écrire son fameux Psychologie de masse et analyse du moi , ont ceci d’intéressant qu’ils postulent tous qu’il existerait une manière d’agir, de penser et de se révolter inhérente aux foules. En effet, les auteurs de ces ouvrages considéraient qu’au sein d’une masse, il était fréquent d’observer une inhibition totale des déterminants individuels de ceux·celles qui la constituaient ainsi qu’une diminution significative de leurs capacités intellectuelles au profit d’une augmentation de l’affectivité générale, causée par un processus de contagion. À cet égard, la théorie élaborée par Freud pour établir les fondements psychologiques du comportement des masses est particulièrement éclairante pour saisir la manière dont étaient appréhendées les révoltes populaires à cette époque. En effet, il se base sur l’existence de ce qu’il nomme un processus d’ « identification » pour démontrer que les individus présents au sein d’une foule, puisqu’ils sont plus disposés à créer des liens affectifs avec leurs semblables, agissent en se référant à la conduite qu’ils observent chez les personnes qui les entourent et chez celle qui
14 spectrum 09.23
est parvenue à s’imposer comme le·la guide de cette masse. Mais si, comme cet exemple nous l’indique, la révolte et le dépassement des normes qui régissent l’espace social ont longtemps été considérés comme un phénomène intrinsèquement collectif, la montée en puissance de l’individualisme et la dissolution des liens sociaux qui caractérisent l’époque à laquelle nous vivons ont permis l’émergence d’une multitude de nouvelles formes de contestation, qu’il s’agit à présent d’étudier avec attention.
V ers une i ndividualisation des d ispositifs de révolte
D epuis plusieurs décennies, il est de bon ton d’affirmer que la disparition des valeurs universelles et la perte d’intérêt d’un nombre croissant d’individus pour la vie et l’évolution de la collectivité dans son ensemble ont conduit à une fragmentation significative du corps social dans la plupart des pays occidentaux. Si cette conception des rapports sociaux peut paraître à certains égards caricaturale, elle semble appropriée pour étudier la montée en puissance de nouvelles manières d’exprimer son mécontentement et l’affaiblissement concomitant de certaines des organisations - telles que
les syndicats et les partis politiques - qui ont pendant longtemps donné un cadre formel au besoin de révolte de la population. Ainsi, le morcellement de nos sociétés conduit nombre de nos semblables à s’engager en faveur de causes en lien avec leurs intérêts immédiats, mais qui ne s’inscrivent pas dans le champ de revendications collectives. En effet, si, de nos jours, il est devenu possible de se battre pour davantage de droits et de reconnaissance sans placer son action dans le domaine des luttes menées en commun par des organisations de masse, c’est qu’il est beaucoup plus aisé qu’autrefois de se référer à sa propre expérience pour sensibiliser le public à une cause particulière. L’exemple le plus convaincant de cette évolution vers un monde dans lequel triompherait une conception purement individualiste de la révolte semble être celui des productions artistiques de ces dernières décennies. En effet, de nombreux artistes, dans des registres différents, conçoivent leur art comme un moyen d’inciter leur public à prendre conscience d’une réalité à laquelle ils ont été confrontés et à donner à leur aspiration au changement un caractère plus matériel. Ainsi en est-il par exemple de l’œuvre du sculpteur Ai Weiwei, forcé de
quitter la République populaire de Chine en raison de son opposition au régime communiste et dont beaucoup des créations reflètent son combat en faveur de la liberté. Or, l’intérêt de cette nouvelle manière d’envisager la révolte tient au fait qu’elle incite celui·celle qui la porte à se battre avec vigueur pour des causes qui lui paraissent engager pleinement son existence et l’amènent ainsi à considérer, comme Albert Camus, que « ce n’est pas la révolte en ellemême qui est noble, mais ce qu’elle exige ». P
15 spectrum 09.23
DOSSIER
Text Maximilian Mosbacher
Illustration Maria Klimowa
Der steinige Weg zur Revolution
Kann Innovation in der Wissenschaft (noch) gewährleistet werden oder braucht es einen Systemwandel?
Als Robert Malone die Zellen betrachtet, leuchten sie. Acht Stunden vorher hatte er eine winzige Menge mRNA mit einer fetthaltigen Lösung vermischt und menschliche Zellen darin gebadet. Dabei wurde der Botenstoff, der den Bauplan für ein fluoreszierendes Protein enthielt, in Fett eingehüllt und so in die Zellen geschleust. In sein Notizbuch schreibt er: «treat RNA as a drug». Was nach der Beschreibung der neuen Covid-Impfung klingt, fand bereits im Jahr 1987 statt. Erstaunlicherweise entscheidet sich Malones Institut dagegen, die neue Entdeckung patentieren zu lassen. Als er daraufhin auf eigene Faust an einer auf mRNA basierenden Impfung forschen will, kann er keine Forschungsgelder auftreiben. Ähnliches erlebten viele andere Wissenschaftler:innen. Die Biochemikerin Katalin Karikó etwa arbeitete ab den späten 1980ern an mRNA-Applikationen. Sie erhielt so wenig Interesse von Förderungsinstitutionen, dass sie 1995 von ihrer Universität degradiert wurde. Nur ihr unerschütterlicher Glaube an das Potential ihrer Arbeit liess sie weiter machen. Heute wird Katalin Karikó oft als «Mutter der Impfung» bezeichnet.
S ind alle einfach zu findenden Ideen schon gefunden worden?
M it solchen Fallbeispielen illustriert eine stetig wachsende Anzahl an Wissenschaftler:innen ihre These: Die Art und Weise, wie Wissenschaft betrieben wird, unterdrückt Innovation. Eine Publikation von 2020 möchte zeigen, dass das Finden neuer Ideen in allen Fachgebieten schwieriger wird. Heute brauche es beispielsweise 18mal so viele Forschende wie noch in den 1970er Jahren, um alle zwei Jahre die Verdopplung von Transistoren auf einem Computerchip zu gewährleisten. Andere Resultate weisen darauf hin, dass die durchschnittliche Innovationskraft einer Publikation seit Jahrzehnten sinkt. Sind alle einfach zu findenden Ideen wirklich schon gefunden worden? Oder fehlt es dem Wissenschaftssystem an Innovation um neue, ergiebige Forschungsfelder zu eröffnen?
N och mehr Druck im hyperkompetitiven Umfeld
Auf den ersten Blick stellt diese verringerte Produktivität kein Problem dar. Schliesslich erhöht sich die Anzahl an Wissenschaftler:innen seit Jahrzehnten beständig. Auch der wissenschaftliche Output, gemessen in publizierten Artikeln und Patenten, steigt unaufhaltsam. Die absolute Anzahl an Innovationen bleibt daher konstant. Was allerdings nicht mit diesem Wachstum Schritt hält, sind die bereitgestellten Fördergelder. Die Gelder des amerikanischen National Institutes of Health (NIH), das einen Grossteil der Förderung der Lebenswissenschaften übernimmt, wurden von 2003 bis 2014 um 25% reduziert. Auch beim Schweizerischem Nationalfond (SNF) befürchtet man Budgetkürzungen in den kommenden Jahren. Das generiert Druck in einem ohnehin schon hyperkompetitiven Umfeld, das Erfolg meist mit Quantität gleichsetzt. Möglichst viele Publikationen, in möglichst prestigeträchtigen Zeitschriften, sind der sicherste Weg zu einer unbefristeten Stelle an Universitäten. Forscher:innen sind daher angehalten, ihren Fokus auf möglichst sichere und kurze Projekte zu legen, bei denen ein Erfolg garantiert ist. Noch grössere Chancen habe jene, die sich schon früh auf ein kleines Fachgebiet spezialisieren und damit einer bestimmten Methodik im Laufe ihrer akademischen Karriere treu bleiben. So fehlt am Ende die Zeit und der Mut innovativere Forschung zu betreiben.
Kann gute Forschung in einer Zahl zusammengefasst werden?
D ie Idee, dass die Qualität von Forscher:innen vor allem an quantitativen Aspekten festzumachen ist, durchdringt auch die Vergabe von Fördergeldern. Mit sogenannten bibliometrischen Indikatoren werden Anzahl an Publikationen und Zitierungen, eine Wertung der Zeitschriften, aber auch die Resonanz in Sozialen Medien quantifiziert. Die daraus resultierende, nackte Zahl verleiht einen Schein an Objektivität und wurde deswegen als Basis für Geld -
mittelvergabe verwendet. Schon länger ist jedoch auch klar, dass sie ein verzerrtes Bild wiedergibt. Bei personenbezogenen Indikatoren spielt das wissenschaftliche Alter eine entscheidende Rolle. Forscher:innen am Anfang ihrer Karriere und Frauen, die häufig einer familiären Doppelbelastung ausgesetzt sind, werden klar benachteiligt. Andere Studien zeigen, dass sehr innovative Ideen öfters in weniger renommierten Zeitschriften erscheinen und ihre Zitationen langsamer eintrudeln als vergleichbare herkömmliche Publikationen. Zwischen 2008 und 2012 unterstützte das Schweizer Sinergia-Programm Wissenschaftler:innen, die davor sehr innovative Arbeiten publiziert hatten, um 31% weniger als ihre traditionelleren Kolleg:innen. Um dem entgegenzuwirken, hat der SNF 2014 die DORA-Deklaration unterschrieben. Laut diesen Empfehlungen soll der Gebrauch von bibliometrischen Indikatoren eingeschränkt werden und Projekte stärker nach ihrer Qualität beurteilt werden. Auch wenn hier vielleicht ein Umdenken stattgefunden hat, sind quantitative Indikatoren immer noch Teil des Bewerbungsverfahrens. So werden Bewerber:innen für einen SNF Advanced Grant in der offiziellen Ausschreibung ermutigt «relevant bibliometric indicators» miteinzureichen.
Vom Paradigma in die Krise
D as derzeitige Wissenschaftssystem hat also zur Folge, dass Forscher:innen vermehrt weniger innovative Förderungsgesuche verfassen. Weshalb jedoch werden neuartige Projekte, wenn sie einmal eingereicht werden, auch häufiger abgelehnt? Sollte die Wissenschaft nicht ein intrinsisches Interesse am Neuen haben? Eine mögliche Antwort lieferte uns Wissenschaftsphilosoph Thomas Kuhn schon in den 1960ern. Laut Kuhn arbeiten und denken Wissenschaftler:innen normalerweise innerhalb eines Paradigmas, das festlegt, welche Theorien und Methoden benutzt werden, um die Welt zu verstehen. Mehr noch, das Paradigma gibt vor, was überhaupt als eine valide wissen -
16 spectrum 09.23
schaftliche Frage wahrgenommen wird. Wissenschaftler:innen haben in der Regel kein Interesse, am bestehenden Paradigma zu rütteln. Nur wenn man sich gemeinsam auf eine bestimmte Ansicht der Realität geeinigt hat, kann man auch sukzessive Probleme von wachsender Komplexität lösen. Die reine technische Errungenschaft, mRNA in Zellen zu schleusen, ist das Resultat einer solchen «normalen Wissenschaft» und das Produkt von 20 Jahren schrittweiser Verbesserung. Erst die Idee, diese Technik als Therapie einzusetzen, bricht mit dem herrschenden Paradigma, laut dem mRNA im Vergleich zu DNA schlicht zu instabil für den Einsatz in der Klinik ist. So betrachtet, wäre eine Förderung solcher unrealistischen Forschung reine Geldverschwendung. Dass Malone und andere Forscher:innen kurz nach ihm überhaupt auf diese Idee kamen liegt vielleicht daran, dass die Medizin Ende der 1980er Jahre vor einem akuten Problem stand, das mit herkömmlichen Methoden nicht zu lösen war: der AIDS-Pandemie. In dieser Krise, wie Kuhn das Zeitfenster nennen würde, wird das herrschende Paradig -
ma nun doch zunehmend hinterfragt.
N ach der Revolution war sie unausweichlich Wenn nach der Krise ein neues Paradigma etabliert wird, spricht Kuhn von Revolution. Das Beispiel mRNA zeigt uns, dass diese Wahl oft nicht nur auf wissenschaftliche Ergebnisse zurückzuführen ist. Obwohl von der Mehrheit der wissenschaftlichen Gemeinschaft abgelehnt, forschten einige Wissenschaftler:innen kontinuierlich seit ihrer Entdeckung an der mRNA Technologie. Seit den frühen 2000ern beschäftigt sich auch die Pharmaindustrie damit. Erst die Corona-Pandemie und der Erfolg der mRNA Covid-Impfstoffe brachte über Nacht die Revolution. In diesem neuen Paradigma scheint der mRNA-Ansatz nun mögliches Heilmittel für Infektionskrankheiten, genauso wie für Erbkrankheiten und Krebs. Dabei ist der Erfolg keineswegs garantiert. Bis 2020, noch vor der Pandemie, hatte Moderna bereits neun mRNA-Impfungskandidaten für verschiedenste Krankheiten in klinischen Studien geprüft. Keiner war erfolgreich. War
der Corona-Virus ein besonders leichtes Ziel und damit eine Ausnahme? Erst aufbauende und weniger innovative Forschung wird uns hier die Antwort liefern können. Wenn der Immunologe Steve Pascolo in der Tagesschau im Jahre 2021 sagt: «Die Schweiz hat bei der mRNA-Technologie 14 Jahre verloren», weil seine Pläne für eine mRNA-Plattform in Zürich nicht angenommen wurden, dann redet er von einem Standpunkt nach der Revolution aus. Aus einem Paradigma, in dem die mRNA-Technologie als der natürliche Endpunkt der Innovation angesehen wird. Angenommen, die Covid-19 Pandemie wäre einige Jahre früher ausgebrochen, zu einem Zeitpunkt da die mRNA-Technologie noch nicht ausgereift genug war, um schnell ein gutes Resultat zu liefern – hätte sie sich je zu ihrem paradigmatischen Zustand emporgeschwungen?
D ie Wissenschaftsförderung ist ein Glückspiel
D as Beispiel der mRNA-Revolution zeigt, wie schwierig es ist, Innovation ausserhalb des eigenen Paradigmas zu bewerten. Oft braucht es dafür zuerst eine lange Phase traditionsgebundener Forschung. Warum dann überhaupt bewerten? Anstatt des peer-review Systems, in dem Wissenschaftler:innen andere Arbeiten bewerten, fordern radikale Stimmen eine Lotterie. Schon jetzt entscheidet der SNF bei qualitativ gleich eingeschätzten Projekteingaben mit dem Los. Die Ausweitung eines solchen Systems würde Stress reduzieren und die Antragsteller:innen von dem Druck befreien, ihr Gesuch möglichst gut zu verkaufen. Das hiesse mehr Zeit für die Forschung, sowohl traditionell wie auch innovativ. P
Mehr Informationen dazu: Park, Michael, Erin Leahey, and Russell J. Funk. "Papers and patents are becoming less disruptive over time." Nature 613.7942 (2023): 138-144. Bloom, Nicholas, et al. "Are ideas getting harder to find?." American Economic Review 110.4 (2020): 1104-1144.
Kuhn, Thomas S. The structure of scientific revolutions. University of Chicago press, 2012. Wang, Jian, Reinhilde Veugelers, and Paula Stephan. "Bias against novelty in science: A cautionary tale for users of bibliometric indicators." Research Policy 46.8 (2017): 1416-1436. Fortunato, Santo, et al. "Science of science." Science 359.6379 (2018): eaao0185.
17 spectrum 09.23
DOSSIER
Text Emanuelle Cohen
Illustration Emanuel Hänsenberger
Wenn Plastikmüll im Meer zu Kunst wird
Ein Weckruf an die Gesellschaft – wie eine singapurische Künstlerin
Tan Zi Xi, auch unter dem Pseudonym «MessyMsxi» bekannt, nutzt ihr künstlerisches Talent, um die Bevölkerung für die globale Meeresverschmutzung zu sensibilisieren. Die Zerstörung der Umwelt erfolgt aktuell in sehr grossem Ausmass. In etlichen Ländern sorgen verheerende Waldbrände für fatale Zerstörung. Wirbelstürme, Starkregen und Hitzewellen fallen extremer aus. Tan Zi Xi spricht die Zerstörung der Umwelt durch den Menschen mit ihrer Kunst an. Ihre eigenen Erfahrungen und Begegnungen schleichen sich in ihre Kunstwerke ein. Diese hängen mit menschlichem Versagen, Unordnung und Umweltproblemen zusammen. Die Künstlerin widmete eines ihrer neueren Projekte, «Plastic Ocean» (2016), dieser Problematik.
I nspiration und Motivation
D ie in Singapur geborene Künstlerin beschäftigt sich seit ihrer frühen Kindheit mit Kunst. Vor allem ihr Vater, der selbst malte, hat sie dazu inspiriert und ermutigt, Künstlerin zu werden. Während ihres Studiums in London am Central Saint Martins College of Art and Design erfuhr sie durch einen Artikel erstmals von dem «Great Pacific Garbage Patch». Sie erkannte die katastrophalen Folgen des Plastikmülls im Meer. Aus diesem Anlass startete sie nach Abschluss der Universität ihr eigenes Projekt zum Thema Umweltverschmutzung. Das Kunstwerk «An Effort Most Futile» (2008) entstand. Das Werk zeigt comicmässige Szenen von massiven Umweltproblemen. In den darauffolgenden Jahren stellte sie Missstände in der Umwelt vertieft künstlerisch dar. Wenig später errichtete Tan Zi Xi den «Plastic Ocean». Die Ausstellung war von Mai bis August 2016 im Singapore Art Museum zu besuchen.
M ittels Kunst die Gesellschaft sensibilisieren
Tan Zi Xi versucht durch ihre Kunst das Bewusstsein für die katastrophale Situation des Ozeans zu schärfen. Die Künstlerin möchte die Menschen dazu bewegen, ihre Gewohnheiten bei der Erzeugung und Entsorgung von Plastikmüll zu überdenken.
Ziel des Projekts «Plastic Ocean» ist, auf den zukünftigen Zustand des Ozeans bei anhaltender Meeresverschmutzung aufmerksam zu machen. Die Weltbevölkerung kippt Abfälle achtlos in Ozeane. Der Müll im Meer gefährdet unzählige Lebewesen. Vor allem für
Schildkröten stellt der Meeresmüll eine grosse Gefahr dar. Sie verheddern sich haufenweise in alten Fischernetzen oder Plastiktüten. Tan Zi Xi ist der Überzeugung, «Plastic Ocean» trägt dazu bei, dass sich die Gesellschaft mit den Folgen ihrer individuellen Verschwendung und ihres übermässigen Konsums auseinandersetzt. Die Künstlerin sieht sich verpflichtet, die negativen Auswirkungen der Umweltverschmutzung zu verdeutlichen.
«Pollution and the destruction of our environment occurs on a very large scale; rescuing it is really beyond me as an individual, and this was my initial motive when I created the illustrations.»»
P rozess der Entstehung von «Plastic Ocean»
Tan Zi Xi entwickelte das Werk eigens für die Ausstellung «Imaginarium: Under the Water, Over the Sea.» des Singapore Art Museum. Dafür sammelte sie gut 26'000 weggeworfene Plastikteile von Freund*innen und Familie . Die Komposition des Plastikmülls dauerte einen Monat lang. Der Prozess beinhaltete das Waschen und Zusammennähen von Plastikflaschen, Abfalltüten, Einwegbesteck und Milchkartons. Die grosse Menge an Kunststoffabfällen zeigt, wie die Lebewesen im Ozean unter der Plastikverschmutzung leiden. Um
den fliessenden Charakter des Ozeans beizubehalten, war der Künstlerin wichtig, jedes Plastikteil in der richtigen Höhe aufzureihen. Tan Zi Xi band dazu die Plastikteile mit Schnüren unterschiedlicher Länge zusammen. Die Besucher*innen finden sich bei Betreten des «Plastic Ocean» in einem erdrückenden Pool voller Plastik wieder. Dies widerspiegelt die aktuelle Überschwemmung von Plastikmüll im Ozean.
Zukünftige Projekte
D ie Bevölkerung soll sich bewusst werden, wie unaufhaltbar die Convenience-Kultur ist. Weltweit setzt die moderne Gesellschaft zunehmend auf Bequemlichkeit und sofortige Befriedigung ihrer Bedürfnisse. Dieser Komfort schadet der Umwelt enorm. Einwegverpackungen von Plastikflaschen, Obst, Gemüse und anderen Mahlzeiten hinterlassen gigantische Abfallberge. Ein Grossteil davon landet schlussendlich im Meer. Tan Zi Xi sieht ihr Projekt als wichtigen Beitrag zur Prävention von Meeresmüll an. Erst wenn die Menschheit ihren unhaltbareren Konsum realisiert, kann sie nachhaltigen Schutz der Umwelt gewährleisten.
In Zukunft strebt Tan Zi Xi weitere Standorte für «Plastic Ocean» an. Damit will die Künstlerin globale Aufmerksamkeit erreichen. Sie möchte herausfinden, welche Eindrücke «Plastic Ocean» an verschiedenen Ausstellungsorten hervorruft und welche Botschaft in unterschiedlichen Kulturen aufgefasst wird. P
18 spectrum 09.23
auf die Konsequenzen der Meeresverschmutzung aufmerksam macht.
DOSSIER
Texte Emilia Astorina Illustration Wikimedia Commons
Antigone, ou quand la rébellion tourne à la tragédie
Quelle figure féminine pour parler de révolte ? Jeanne d’Arc ou Rosa
Parks par exemple, mais le choix de Spectrum s’est porté sur l’antique
Antigone de Sophocle.
Incarnation de la révolte face à un pouvoir injuste, cette femme au destin tragique aura suscité dès sa création nombre de questions et de débats philosophiques, encore vivants aujourd’hui. Appartenant à la famille maudite du célèbre Œdipe, la « rebelle » est issue de l’union entre ce dernier et la reine Jocaste, mère de celui-ci. Lorsqu‘Œdipe comprend plus tard qu’il s’était marié à sa mère, il se crèvera les yeux et sera chassé de Thèbes. Antigone décide alors de rester à ses côtés jusqu’à son décès à Colonne. De retour à Thèbes, la jeune femme se voit à nouveau frappée par une tragédie. Ses deux frères Etéocle et Polynice s’entretuent dans leur lutte pour accéder au pouvoir. Le roi Créon décide d’accorder des funérailles uniquement à Etéocle car, à ses yeux, Polynice était un traître à la patrie. Ce dernier interdit même à quiconque d’élever un tombeau pour le rebelle sous peine de mort. Antigone, refusant cette idée, tente de convaincre sa sœur Ismène de l’aider pour dresser une sépulture à leur frère. Celle-ci, jugeant l’entreprise trop périlleuse, refuse. Antigone, bien résolue à le faire malgré tout, se fait prendre et est conduite devant Créon, intraitable. L’intrépide jeune femme ainsi que sa sœur, bien qu’innocente, sont condamnées à mourir de faim, emmurées à l’intérieur d’un tombeau. Hémon, le fiancé d’Antigone et fils du roi, se dispute avec son père, qui accepte finalement de libérer Ismène. Le jeune homme s’enfuit alors, tandis que le devin Tirésias prévient Créon d’un grand malheur à venir s’il s’obstine à retenir Antigone prisonnière. Refusant d’abord, il finit par accepter de rendre sa liberté à la jeune femme. Malheureusement, il est déjà trop tard. La jeune rebelle s’est pendue et son fiancé étreint son corps sans vie. Une nouvelle dispute éclate entre le roi et son fils. Hémon tente d'assassiner son père mais finit par s’infliger le coup de grâce. Eurydice, sa mère, ne supportant pas la perte de son fils, se tue, souhaitant le malheur à Créon, son époux. Ce dernier est effondré et la prédiction de Tirésias réalisée.
Q uelles leçons tirer de la tragédie d’Antigone, conséquence de ses convictions inébranlables ?
En partant de la réponse donnée par Antigone à Créon lorsque celui-ci rend sa sentence à la jeune femme, c’est-à-dire, qu’il n’est personne pour aller à l’encontre des lois divines qui sont au-dessus de tout, même d’un roi, Spectrum se propose d’explorer brièvement les débats philosophiques et moraux inhérents à révolte. Certes, en prononçant ces mots, la rebelle révèle son idéalisme et sa noblesse, mais peut-être également son manque de patriotisme, élément qui, sans doute, lui enlèvera toute magnanimité de la part du roi.
S elon Hannah Arendt, citée dans l’ouvrage de Lionel Ponton Philosophie politique et philosophie du droit , la révolte ne peut se faire
par la violence, outil propre au pouvoir. Le binôme Antigone/Créon peut être apparenté à cette idée, en ce que la première, décrite comme douce et idéaliste, s’oppose de manière douce et noble à Créon qui, lui, est violent dans sa réaction. Or, que penser d’une révolte faite avec douceur et passivité comme celle d’Antigone, lorsque le pouvoir, lui, démontre toute sa puissance et sa violence dans la répression ? Faut-il croire que révolte va de pair avec violence pour qu’elle aboutisse ? D’après Hannah Arendt, si la violence permet de détruire le pouvoir, elle est incapable d’en construire un nouveau. En ce sens, la révolte pacifique menée par Gandhi, et ayant abouti à l’indépendance de l’Inde, est un exemple inspirant. P
19 spectrum 09.23
Antigone devant le corps de Polynice, Nikiforos, Lytras, 1865, 100x157 cm.
DOSSIER
Text Selina Keiser
Illustration Pixabay
Mit 3.5 Prozent der Bevölkerung gelingt die Revolution
Mobilisiert eine Protestbewegung mindestens 3.5 Prozent der Bevölkerung zum Widerstand gegen die Regierung, wird sie erfolgreich sein. Wie viel Bedeutung darf dieser Zahl geschenkt werden?
ritoriale Selbstbestimmung zu erlangen. Der Datensatz enthält unter anderem Schätzungen der Anzahl Personen, die an diesen Kampagnen, während ihrer grössten Ereignisse, teilnahmen. Der Index, der den Prozentsatz der Beteiligung der Bevölkerung an den einzelnen Kampagnen dokumentiert, rechnet sich mit der Anzahl der beobachteten Teilnehmer*innen, geteilt durch die Bevölkerung des jeweiligen Landes. Das Resultat war eine neue Zahl: Alle Bewegungen, die eine Spitzenbeteiligung von mindestens 3.5 Prozent aufwiesen, waren erfolgreich.
Massenproteste zu koordinieren, aber nicht unbedingt, sie aufrechtzuerhalten.
Eine Regel, kein Gesetz
Der Begriff der 3.5 Prozent-Regel schiesst durch die Decke, nachdem Politikwissenschaftler*in Erica Chenoweth 2013 den Ted-Talk Civil resistance and the «3.5% rule» hielt. Die Zahl wird zur einfachen Erklärung für den Erfolg von Revolutionen gekürt. Doch ist es so einfach?
M it 3.5 Prozent zum Erfolg
D ie Regel besagt, dass noch keine Regierung einer Herausforderung durch eine Protestbewegung standgehalten hat, bei der 3.5 Prozent der Bevölkerung während einem ihrer grössten Ereignisse, beispielsweise einer der Demonstrationen, gegen sie mobilisiert wurden.
E rica Chenoweth lehrt an der Harvard Kennedy School in Massachusetts, wo sie politische Gewalt und ihre Alternativen untersuchen. Deren besonderes Interesse gilt der Frage, wie Menschen sich effektiv gegen Autoritarismus wehren und systemische Veränderungen fordern, sowie dem Einsatz sozialwissenschaftlicher Instrumente zur Unterstützung von politischen Veränderungen, die von Protestbewegungen geführt werden. So untersuchte Chenoweth im Jahr 2013, ob die ursprünglich vom Politikwissenschaftler Marc Lichbach aufgestellte 5 Prozent-Regel in einer grossen Stichprobe von revolutionären Bewegungen anzuwenden ist. Dazu verwendete Chenoweth einen Datensatz, der 323 gewaltfreie und gewalttätige Massenmobilisierungen von 1900 bis 2006 dokumentiert, die darauf abzielten, nationale Regierungen zu stürzen oder ter-
Vorsicht bei der Regel Mobilisiere diesen bestimmten Anteil der Bevölkerung und du stürzt die Regierung? Nein. Was gerne als Gesetz beschrieben wird, vermag nicht völlig allein zu stehen. Doch in Kombination mit anderen Faktoren kann die Regel angewendet werden. Erica Chenoweth veröffentlichte 2020 das Diskussionspapier Questions, Answers, and Some Cautionary Updates Regarding the 3.5% Rule . Darin werden Fragen zur Interpretation und Aktualität der Regel beantwortet.
Bedeutet die Regel, dass eine Bewegung, die mindestens 3.5 Prozent der Bevölkerung auf die Straße bringt, immer gewinnen wird?
Nicht unbedingt, schreibt Erica Chenoweth. Wichtig zu wissen ist, dass die 3.5 Prozent die Höchstbeteiligung zu einem Zeitpunkt, beispielsweise an einer Massendemonstration, und nicht die kumulative Beteiligung an der Bewegung über die Zeit hinweg betreffen. Auch lässt die Regel keine Rückschlüsse auf die Führung, die strategische Vorstellungskraft, die organisatorische Fähigkeiten und die Nachhaltigkeit der Bewegung zu. Eine strategische Führung ist jedoch essenziell, um eine Wählerschaft zu organisieren, ihr Engagement zu motivieren, Kampagnen adaptiv zu gestalten, auf Gegner*innen zu reagieren, langfristige organisatorische Kapazitäten zu erhalten und Alternativen zu bestehenden Systemen zu entwickeln. Die Fähigkeit einer Bewegung, das zu tun, sei wahrscheinlich wichtiger als die Fähigkeit einer Bewegung, schnell eine große Anzahl von Menschen zu mobilisieren. Dies vor allem, weil die heutige digitale Organisationsumgebung es zwar einfacher macht,
Erica Chenoweth entfernt sich daher vom Begriff des Gesetzes und schreibt von der «Faustregel». Eine Faustregel sei eine genauere Art, die 3.5 Prozent in einer Welt zu interpretieren, in der sich die Muster des kollektiven menschlichen Verhaltens ständig ändern können. Regeln seien wissenschaftliche Prinzipien, die als Werkzeuge, Messungen oder Richtlinien verwendet werden können. Gesetze seien wissenschaftliche Fakten. Die Betrachtung der 3.5 Prozent-Regel als Gesetz würde bedeuten, dass eine Kampagne mit einer Spitzenbeteiligung von nur 3.5 Prozent immer gewinnen wird.
Damit ist impliziert, dass Bewegungen, die diese Schwelle nicht erreichen, keinen Erfolg haben können. In der Vergangenheit waren jedoch die meisten gewaltfreien Bewegungen mit weniger als 3.5 Prozent Spitzenbeteiligung erfolgreich gewesen. Von allen untersuchten maximalfordernden, gewaltfreien Kampagnen (solche mit dem Ziel, umfassende Veränderungen herbeizuführen, wie einen Regimewechsel), die erfolgreich waren, haben 83 Prozent die 3.5 Prozent-Schwelle nicht überschritten. Dazu zählen die Kampagne zum Sturz des serbischen Präsidenten Slobodan Milošević im Jahr 2000 und die Proteste gegen den ägyptischen Präsidenten Mohammed Mursi in den Jahren 2012 und 2013 im Rahmen des ägyptischen Frühlings. Simple Lösungen und einfache Zahlen scheinen eine enorme Anziehung auf den Menschen zu haben. Er hat das Bedürfnis, gesellschaftliche Phänomene so knapp und übersichtlich wie möglich zu beschreiben, um ihre Komplexität zu reduzieren. Dazu verwendet er gerne mathematische Anstrengungen. Eine Zahl allein löst jedoch keine Rechnung. Und besonders zum Lösen einer Gleichung bedarf es nun mal mehrerer Faktoren. Wobei vielleicht fraglich ist, ob die Gleichung die richtige Metapher für Protestbewegungen auf der einen und Regierungen auf der anderen Seite ist, scheint sie doch passend. Auf beiden Seiten wird weggekürzt. Dies manchmal so lange, bis auf keiner der Seiten mehr etwas übrig ist. P
20 spectrum 09.23
Erica Chenoweth stellte 2013 fest, dass keine Regierung einer Protestbewegung, die mindestens 3.5 Prozent der Bevölkerung mobilisierte, standhalten konnte.
DOSSIER
Texte Yvan Pierri
Illustration Noor Amdouni
L’étincelle révolutionnaire qui met la pellicule en feu
Tour d’horizon (non exhaustif).
La révolution dans les yeux de l’individu
L’étincelle qui boute le feu de la révolution est souvent dans le cinéma hollywoodien d’abord une affaire d’émotion. En effet, la révolution ne sert bien souvent que de toile de fond à la vendetta personnelle d’un personnage auquel un représentant du système établi a fait du tort. Le cinéma hollywoodien a de fait eu régulièrement tendance à dépolitiser les révoltes sociales et à les réduire en décors des drames et tragédies psychologiques qui assaillent les personnages.
C’est William Wallace dans Braveheart (Mel Gibson, 1995) qui soulève l’Écosse contre l’Angleterre suite au meurtre de sa dulcinée ; c’est Spartacus (1960) dans le film éponyme de Stanley Kubrick qui, après avoir vu son compère gladiateur Draaba se faire assassiner de la main de Crassus, se révolte et décide de sortir de sa condition d’esclave.
Le héros hollywoodien typique se révolte presque systématiquement pour une raison ayant trait à sa biographie. Il s’engage pour sauver sa vie ou celle de ses proches ou pour se venger, mais rarement par obligation matérielle ou par la conscience de sa condition socio-économique. Une telle propension à dépolitiser la lutte sociale - ou plutôt à la personnaliser - ne vient évidemment pas que d’une volonté propagandiste à détourner les foules de la politique. Une telle affirmation serait bien trop réductrice et injuste - beaucoup de cinéastes hollywoodiens ont tenté d’aborder la question de manière plus directe-. Si le soft power américain s’est bien servi tout au long de la Guerre Froide du gigantesque appareil industriel qu'est Hollywood pour combattre le péril rouge, l’accent qui est mis sur le versant émotionnel de l’engagement du héros est à trouver plus largement dans la tradition culturelle américaine, résolument individualiste, qui a imprégné le cinéma hollywoodien dès son plus jeune âge. Ce n’est pas tant que les cinéastes américains veulent éviter de parler frontalement de la lutte sociale, c’est que l’école hollywoodienne de la narration et ses exigences dramaturgiques les force à les
voir par le prisme de l’individu, brique fondamentale de l’idéologie des États-Unis.
Raconter la révolte collective Pour trouver des représentations différentes de la flamme révolutionnaire, il est intéressant de se pencher sur une cinématographie directement concernée : l’école soviétique. Si les grands cinéastes soviétiques du début du vingtième se sont tous intéressés, propagande oblige, à l’idée de révolution populaire, c’est bien Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein qui semble s’être le plus attaché à utiliser les techniques d’un langage cinématographique alors encore balbutiant pour représenter la ferveur révolutionnaire.
Le Cuirassée Potemkine (Sergueï M. Eisenstein, 1925) est l’exemple le plus emblématique de la représentation soviétique du début d’une révolution. Dépeignant l’épisode de la révolte d’Odessa de 1905, Eisenstein montre d’abord les marins du bateau de
guerre se mutiner contre leurs officiers, puis les citoyens d’Odessa contre l’armée tsariste. Dans le film, on se révolte plus pour échapper au mauvais traitement des élitesles officiers nantis servent de la viande pourrie aux marins - que pour faire la catharsis d’une tragédie personnelle. Ici, la lutte sociale est dépersonnalisée par le montage et la narration : l’armée tsariste est filmée comme un bloc, une abstraction, et la foule opprimée porte de nombreux visages capturés en gros plans. D’ailleurs, le cuirassé Potemkine ne contient pas vraiment de personnage principal. Il y a bien un leader des mutins qui devient héros puis martyr de la révolution, mais c’est plutôt cette dernière qui est le vrai sujet de ce film. La révolution ne peut se concevoir que par le collectif pour un marxiste tel qu’Eisenstein. L’étincelle révolutionnaire est donc, elle aussi, avant tout une affaire de groupes développant un lien de solidarité parce qu’évoluant dans les mêmes conditions matérielles… P
21 spectrum 09.23
La révolution est presque par essence un sujet cinématographique. Comment a-t-on approché la représentation de l’étincelle révolutionnaire au cinéma ?
DOSSIER
Texte Ryan Rätzer
Illustration Roshan Hafezalsehe
Se révolter pour grandir
Grandir, c’est choisir, et choisir quelque chose c’est aussi en refuser d’autres. La révolte, et ça dès le plus
jeune âge, c’est refuser certaines choses pour se consacrer à d’autres.
La révolte, loin d'être simplement un acte de désobéissance, est cruciale dans notre processus de développement. Plus que la simple expression d'une opinion ou d'un refus, c'est un moyen par lequel nous affirmons notre identité et nos préférences individuelles. Ce cheminement instinctif est fondamental pour la construction de soi, et il s'étend bien au-delà de l'enfance, se prolongeant tout au long de la vie. En effet, il est intéressant de noter que cette inclination à la révolte peut se manifester dès l'âge précoce d’un an !
C omprendre au-delà des apparences
O n a tou·te·s en tête l’image – et surtout le son – d’un bébé criant dans un avion… À première vue, un enfant en pleine révolte peut sembler mal éduqué ou capricieux. Cependant, cette perception superficielle ne rend pas justice à la complexité sous-jacente. Théodore Dix, dans un article publié en 2007 dans Child Development , aborde cette question avec perspicacité. Il souligne qu'un enfant âgé d'environ deux ans et présentant des tendances « révolutionnaires » est en réalité un enfant qui bénéficie d'un environnement de sécurité et d'amour propice à l'expression de son individualité naissante. Loin d'être un signe de discorde, cette révolte précoce témoigne du début d'une affirmation de soi positive et d'un pas vers la construction d'une identité autonome.
C ette identité doit malgré tout être encadrée par les parents qui doivent pouvoir inculquer à leur descendance une manière de gérer sa frustration ainsi qu’un certain degré de contrôle sur ses impulsions afin de pouvoir vivre en société et selon certains standards.
Je t’en colle une maintenant ou après ?
Seulement, comme le souligne Marshall Rosenberg dans son livre Élever nos enfants avec bienveillance , derrière l’étiquette d’enfant, il y a surtout un être humain. Tout comme les adultes, les enfants ont un besoin intrinsèque d'autonomie, et plus on voudra
nous imposer un choix, plus on résistera. Ainsi, c’est aux parents qu’incombe la tache ardue d’éduquer son enfant tout en posant des limites.
L’usage de la force peut alors être en certains cas nécessaire. Il faut cependant distinguer l’usage de la force protectrice et celui à des fins punitives. Par exemple, lorsqu'un enfant court imprudemment sur la route, le retirer brusquement de la situation est essentiel pour le protéger. En revanche, en ce qui concerne des tâches domestiques telles que sortir les poubelles, une approche punitive risque de créer des sentiments de crainte plutôt que d'enseigner des valeurs constructives. Veut-on vraiment d’une relation digne de Machiavel où notre enfant fait par crainte plus que par envie ? L’inverse est également vrai pour la récompense.
On reste de grands enfants
Cet enfant et cet adulte, nous les avons intériorisés. C’est peut-être aussi pour cela que l’on manque parfois de motivation. Notre adulte en nous est toujours dans l’exigence et on se force à faire tout ce que l’on « doit » faire. Alors, notre enfant intérieur et insatisfait, nous court-circuite, on ne fait rien ou avec bien moins d’entrain ce qu’on exige de nous car cela ne répond pas à nos besoins profonds. Mais qu’est-ce que l’on veut vraiment faire ? Qu’est-ce qui nous motive ? Pour ceux·elles qui s’écoutent, la révolte pacifique et forte de leur enfant permet de se lancer dans un dialogue qui aboutira à une solution qui remplira les besoins de tou·te·s.
22 spectrum 09.23
P
ANIMAE LIBERAE
Text Caroline Buck
Illustration Maria Klimova
Am Meer
Tag 1
Ich bin heute um 4 Uhr morgens aufgestanden, habe den Koffer ins Auto verfrachtet und bin losgefahren. Freie Fahrt, fast niemand war unterwegs.
L andstrasse: ich kurbelte das Fenster runter, drehte das Radio auf und sang aus voller Kehle mit. Songs, die dauernd im Radio laufen und die man kennt, ob man will oder nicht.
Nach 300 Kilometern: Stopp an der Tanke, wo ich, am Auto lehnend, Kaffee aus einem Pappbecher trank, und ein Semmelbrötchen ass.
Am frühen Nachmittag bin ich angekommen.
Jetzt sitze ich am Meer, habe den Hut auf, den ich mir noch vorgestern spontan gekauft habe und höre dem Rauschen der Wellen zu. Klingt ein bisschen so, als würden sie eine Geschichte erzählen. Das Wasser glitzert. Ich setze mir meine Sonnenbrille auf – die mit dem roten Gestell und den grossen, runden Gläsern. Möwen krächzen.
E ndlich hier. Endlich.
Tag 2
Touristen scheint es nicht in diese Gegend zu verschlagen. Ich bin wohl die einzige Fremde hier. Die Einzige, die nur gebrochen die Sprache spricht – Floskeln aus dem Reiseführer. Die Einzige, die nicht jeden Vorbeigehenden mit Vornamen begrüssen kann, so wie ich es schon ein paar Mal beobachtet habe.
Am Morgen war ich auf Erkundungstour. Enge Gässchen. Wäscheleinen, die sich von Fenster zu Fenster spannen. Häuser mit abblätternder Fassade. Streunende Katzen. Ich folgte einer Gruppe älterer Frauen, alle ausgerüstet mit Einkaufsnetzen und laut miteinander plaudernd. Sie führten mich zum Marktplatz. Um den trockengelegten Brunnen reihte sich Stand an Stand. Ich kaufte Feigen, Himbeeren und Pfirsiche, Gurken und Paprika, Brot und Kräuterfrischkäse, und ganz am Schluss eine Packung Mandelkekse bei der Bäckerin. Nun, nachdem ich all die Lebensmittel verstaut habe, denke ich, ich habe viel zu viel gekauft.
Jetzt möchte ich schwimmen gehen und in der Sonne liegen und lesen, nichts tun und entspannen. Wahrscheinlich so lange, bis sich die ersten Sterne zeigen. Und dann noch länger, damit ich mich am Nachthimmel sattsehen kann.
Tag 3
Regen, Regen, Regen. Regen. Tropfen wie Quecksilber. Der Wind zerrupft die Hortensien, die vor dem Fenster stehen. Ich gehe nicht raus. Stattdessen liege ich im Bett, schalte mich durch fremdsprachige Fernsehprogramme und esse getrocknete Tomaten und Oliven, tunke das Brot von gestern in den Frischkäse von gestern. Hin und wieder schlurfe ich in die Küche und koche mir einen Instantkaffee. Wie viele Tassen habe ich eigentlich schon ausgetrunken? D as Zeug ist viel zu süss. Mir ist ein bisschen übel.
A bend: Die Wolken sind plötzlich auseinandergestoben. Sonnenlicht. Alles glänzt und es riecht nach Regen. Ich stehe auf dem Balkon. Das Meer ist noch immer unruhig. Die Wellen schlagen gegen die Felsen, lassen sich nicht besänftigen.
Tag 4
A bgesehen von den Zweigen und Blättern hat der Sturm keinen Schaden angerichtet. Heute ist der Himmel wieder strahlend blau und ich habe das Gefühl, dass die Sonne meine Arme und Beine versengt, obwohl ich Sonnenschutz mit Faktor 50 eingeschmiert habe. Schon mehrere Male. Sandkörner kleben an meiner verschwitzen Haut.
F lucht in den Schatten.
Ich sitze auf einem wackeligen Stuhl auf der Terrasse einer Gelateria. Zitroneneis, pastellgelb. Eine Möwe hüpft an mich heran, bis zu meinen Zehenspitzen, und lässt mich nicht aus den Augen.
Ich habe versucht, sie zu verscheuchen, doch der Vogel rührt sich nicht und beobachtet mich dabei, wie ich das Eis löffele und schreibe.
G erade ist sie enttäuscht davongeflogen, hat es jedoch noch geschafft, mir vor die Füsse zu kacken.
D anke schön, Möwe.
Tag 5
Feierlichkeiten auf dem Marktplatz: ausgelassene Musik, Gelächter und Jubel – super Stimmung. Einige Menschen tragen traditionelle Kleidung und tanzen um den Brunnen herum. Die Mädchen und Frauen haben Blumenkränze im Haar. Kinder jagen sich durch die Gassen oder drehen sich wild zur Musik. Möwen machen sich über die Essensreste her.
Ich sitze im Abseits und beobachte. Was gefeiert wird, habe ich nicht herausgefunden.
Tag 6
Heute muss ich schon wieder zurück. Zurück in die Grossstadt. Gehen möchte ich nicht.
Am Morgen, kurz nach Sonnenaufgang, war ich ein letztes Mal im Meer schwimmen. Weit und breit keine Menschenseele. Ich warf mich den Wellen entgegen. Das Wasser war noch kalt, richtig kalt. Ich liess mich auf dem Rücken treiben, blinzelte in den Himmel hoch.
Über mir kreisten Möwen.
Daheim, später Nachmittag: Im Treppenhaus hat sich die Nachbarskatze zur Begrüssung schnurrend gegen meine Schienbeine gepresst.
Obwohl ich noch meinen Koffer auspacken muss, habe ich es mir mit einer Tasse Kaffee auf dem Balkon gemütlich gemacht und schaue der Sonne beim Untergehen zu.
Ein Meer aus Dächern.
Grossstadtlärm.
23 spectrum 09.23
Text Yaëlle Binggeli
Bernisches Historisches Museum
YB schreibt Berner Geschichte
Die Sonderausstellung im Bernischen Historischen Museum begeistert und lässt Besucher*innen in die 125-jährige Geschichte der Berner Young Boys eintauchen.
1898 gründen vier Gymnasiasten den Fussballklub Young Boys als Pendant zu den Basler Old Boys und erobern die Schweizer Fussballwelt. Dessen 125-jähriges Bestehen widmet das Bernische Historische Museum eine unterhaltsame und kurzweilige Ausstellung, in Zusammenarbeit mit dem BSC Young Boys und den beiden Fan-Dachverbänden Ostkurve Bern und gäubschwarzsüchtig. Der Ort des Museums selbst gehört in die durchlebte Vergangenheit des Klubs: Das allererste Fussballfeld des Teams befand sich auf dem Areal des heutigen Museumsquartiers, bis sie später im Spitalacker und ab 1925 im neuen Stadion Wankdorf ihre Spiele austrugen.
D ie lange Durststrecke
B erühmte YB-Songs wie «Hie» von Wurzel 5 ertönen. Wertvolle Schals, die YBFanclubs mit Stolz erfüllen, hängen an der Wand. Besuchende betrachten Schwarzweissfotos von alten Stadien und der beeindruckenden Menschenmenge vom 16. April 1959. Heute ist das Europacuphalbfinale gegen den französischen Meister Stade Reims mit mehr als 60'000 Fans das meistbesuchte Spiel der Klubgeschichte. Trotz der wohligen, nostalgischen Atmosphäre beschäftigt sich die Ausstellung ebenfalls mit den weniger rühmlichen Zeiten: 1997 folgte in den nächsten Jahren zweimal der Abstieg in die zweithöchste Schweizer Liga. Erst 2001 kommt der Klub wieder auf Erfolgskurs und steigt auf. Im folgenden Jahrzehnt erreicht der Verein gute Rangierungen, aber nie den
Meistertitel. In dieser Durststrecke kam das Verb veryoungboysen auf: «Eine wichtige Chance oder Möglichkeit auslassen». Es benötigte/brauchte 32 Jahre, um 2018 in Bern wieder einen Meisterpokal in die Höhe zu stemmen. Diesen Gänsehautmoment und dessen Legenden wie Torhüter Marco Wölfli feiert die Ausstellung gebührend.
Schwelgen in der erfolgreichen Gegenwart Nicht nur die Spieler stellen Protagonisten der Ausstellung dar: Fans erzählen in Videos von ihrem schönsten Moment im Stadion und die Besuchenden fühlen sich mit ihnen verbunden. Die Erzählungen erinnern an den Grund, wieso dieser Klub seit 125 Jahren existiert: Seien es Nostalgiker, welche sich an das alte Wankdorf Stadion erinnern oder Fans, die beim spektakulären Champions League Sieg gegen Manchester United in unbändigem Jubel ausbrachen: Der Verein verbindet Berner*innen und gehört zur Stadtgeschichte. Die aktuellen Zeitungsartikel am Eingang beweisen, dass die Young Boys die Berner Bevölkerung auch heute noch täglich bewegen. Beweise für den aktuellen Erfolg liefern der Meisterpokal, sowie der Cup-Pokal 2023, welche sicher in einer Vitrine zu bestaunen sind. Erst zum dritten Mal in der Vereinsgeschichte erreichte YB in diesem Jahr das «Double» und konnte nach zwei Jahren Coronapandemie den Titel im vollen Stadion feiern. Solch erfolgsverwöhnte Zeiten hat der Klub nur in den 50er-Jahren erlebt. Die Ausstellung be -
handelt ebenfalls die junge Geschichte des Frauenteams, die seit 2009 komplett in den BSC Young Boys integriert ist.
Die Zukunft des Vereins klingt vielversprechend: Talente wie der 19-jährige Aurèle Amenda und die 17-jährige Iman Beney stehen startbereit, um die heutige Generation abzulösen und die gefeierten Spieler*innen von Morgen zu werden.
Eine Ausstellung für Jung und Alt
Die interaktive Ausstellung ist kurzweilig und die Zeit in den schwarzgelben Räumen vergeht im Flug. Empfehlenswert ist ein Familienausflug: Draussen erwarten die Besucher*innen sportliche Parcours, in denen besonders Kinder und Jugendliche die Geschichte des Fussballklubs spielend entdecken können. Ausserdem besteht die Möglichkeit, an Bastelveranstaltungen teilzunehmen, sowie am längsten Fussball Fanschal für die Young Boys mitzustricken. Dadurch entdecken auch die Erwachsenen ihren Lieblingsklub neu. P
Die Ausstellung
Die Ausstellung zum Jubiläum findet noch bis am 07. Januar 2024 statt. Wer seinen Wissensdurst nach dem Besuch noch nicht gestillt hat, kann einen zusätzlichen Ausflug zum YBMuseum im Wankdorf unternehmen.
24 spectrum 09.23
KULTUR
Illustration
CULTURE
Texte Emilia Astorina
Photo © MAHF/Francesco Ragusa
Le Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg : petit aperçu de son fonctionnement
Qui travaille dans les musées, que se passe-t-il dans les coulisses, qui décide de ce qui se sera exposé ou non ?
Voici quelques questions que l’on pourrait se poser lorsque l’on souhaite présenter l'organisation d’un musée
tel que celui du Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg (MAHF). Afin de satisfaire sa propre curiosité et celle de ses lecteurs, Spectrum s’est rendu dans les bureaux du MAHF pour discuter de ces questions avec son directeur Ivan Mariano.
Spectrum : Quels sont les rôles des différentes personnes qui œuvrent au fonctionnement du MAHF ?
Monsieur Mariano, docteur en histoire médiévale et directeur du MAHF : Il y a différents corps de métier présents dans un musée. Le MAHF a comme mission de collectionner, d’étudier et de mettre en valeur le patrimoine fribourgeois grâce à l’organisation d’expositions et d’événements (visites guidées, conférences…). Pour mener à bien cette mission, il y a tout d’abord un Conseil de direction composé de quatre personnes : la directrice adjointe, le conservateur, l’adjointe administrative et le directeur. Nous discutons ensemble des affaires courantes, du fonctionnement, des expositions à venir... À côté des membres de la direction, il y a toute une équipe qui s’occupe du fonctionnement opérationnel du musée. Nous disposons ainsi d’un secrétariat, d’une équipe technique qui gère entre autres le déplacement des œuvres et la réalisation technique des expositions temporaires. Il y a également deux restauratrices d’art et une responsable de l’inventaire qui gère le trafic d’œuvres (arrivée de dons ou acquisitions par exemple). Une équipe de médiation culturelle est présente au musée afin d’organiser des ateliers pour les écoles et pour les adultes, de même qu’une équipe pour la surveillance et la réception. Il y a également un photographe qui photographie les œuvres que possède le musée ainsi que les événements et les expositions organisés par celui-ci.
Qui organise les expositions temporaires que l’on peut venir découvrir au musée ?
Toute l’équipe participe d’une certaine manière à la réalisation des expositions. Mais la responsabilité des contenus est gérée à tour
de rôle par la directrice adjointe, le conservateur ou moi-même. En principe nous réfléchissons à deux sur les expositions. Il y a un commissaire principal et un co-commissaire. Pour chacune des expositions, qui sont au nombre de six à huit par année, nous nous attelons à sa réalisation (scénographie, contenus, publications, etc.) ainsi qu’aux événements qui l’accompagnent.
Comment choisit-on les œuvres, les objets à exposer de manière permanente dans le musée ?
Il y a une exposition permanente qui donne un aperçu du patrimoine fribourgeois et de l’histoire du canton. Les œuvres exposées racontent l’histoire et la culture de notre région.
Combien d'œuvres et d’objets appartiennent au MAHF ?
Dans notre dépôt, il y a environ soixantemille pièces qui sont parfois prêtées à d’autres musées ou qui intègrent nos différentes expositions temporaires. Nous
possédons un concept de collection. Nous collectionnons et étudions des pièces du patrimoine fribourgeois et notre collection doit également refléter la production artistique contemporaine.
Finalement, que pensez-vous des nouvelles technologies, comme la numérisation des œuvres ou les visites virtuelles ?
Je ne pense pas qu’il faille avoir peur des nouvelles technologies qui peuvent produire des œuvres par exemple. Lorsque l’appareil photo est apparu, de nombreuses personnes ont pensé que ce serait la fin de la peinture, or cela ne s’est pas avéré. Selon moi, mettre des pièces du musée en ligne à disposition pour les chercheurs ou pour les autres musées est une bonne chose d’un point de vue scientifique et didactique, tout comme les visites virtuelles. Cependant, cela ne remplacera jamais le rapport émotionnel que l’on a avec les œuvres originales et les objets réels. P
25 spectrum 09.23
PORTRAIT
Text
und
Illustration Aliyah-Sophie Manzke
Soll ich mich umbringen oder eine Tasse Kaffee trinken?
Ein Porträt über den Philosophen und Schriftsteller Albert Camus.
Viele von uns kennen den französischen Philosophen Albert Camus wahrscheinlich noch aus dem Philosophieunterricht, doch wer war Camus und was war seine Philosophie? Und wie hängt seine Philosophie mit der Revolte zusammen?
Das Leben des Albert Camus
Albert Camus wird am 7. November 1913 in Algerien geboren. Sein Vater verstirbt im ersten Weltkrieg und seine Mutter zieht ihn und seinen Bruder allein gross. Als Camus erfolgreich das Gymnasium in Algier absolviert, erkrankt er an Tuberkulose. Nach dem Aufenthalt in einem Sanatorium in Südfrankreich fängt Camus dann 1932 sein Philosophiestudium in Algier an. Während seines Studiums heiratet er Simone Hié, von welcher er sich jedoch nach 6 Jahren wieder scheiden lässt. Der 24-jährige Student kann sein Staatsexamen wegen seiner Tuberkuloseerkrankung leider nicht antreten und muss seinen Wunsch, Philosophieprofessor am Gymnasium zu werden, aufgeben. Jedoch hält ihn seine Erkrankung nicht davon ab, philosophische und politische Schriften zu veröffentlichen, politisch aktiv zu sein und eine journalistische Karriere bei der Zeitung «Le Combat» aufzubauen. 1940 heiratet Camus die Mathematiklehrerin Francine Faure und 1942 veröffentlicht er seinen ersten Roman «Der Fremde» und einen philosophischen Essay «Der Mythos von Sisyphos». Im Dezember 1957 erhält Camus den Nobelpreis für Literatur.
A m 4. Januar 1960 stirbt Camus bei einem Autounfall in der Nähe von La Chapelle Champigny in Frankreich. Selbst nach seinem Tod wurden die zwei Romane «Der glückliche Tod» und «Der erste Mensch» veröffentlicht, wobei letzterer unvollendet bleibt.
Camus’ Existenzialismus
Auch wenn sich Albert Camus selbst nie als Existenzialist bezeichnen wollte, gehört er heute neben Simone de Beauvoir und JeanPaul Sartre zu den Hauptvertretern des Existenzialismus.
In seinem philosophischen Essay «Der Mythos von Sisyphos» widmet sich Camus dem
Absurden. Seine Antwort auf das Absurde ist der Suizid, da das Leben keinen Sinn hat. Doch Camus appelliert nicht dazu, Suizid zu begehen. Er will, dass wir Menschen dem Absurden, dem Nichts, gegenüberstehen und uns dagegen wehren. Die Revolte gegen das Absurde, das Sinnlose und das Nichts ist es, weiter zu leben. Sozusagen trotz des absurden Lebens weiterleben.
Diese These zeigt er am griechischen Mythos Sisyphos. Dieser ist von den Göttern dazu verdammt worden, einen Felsbrocken einen Berg hochzuschieben. Doch sobald er die Spitze des Berges erreicht hat, rollt der Stein wieder den Berg hinab und Sisyphos muss seine Arbeit erneut beginnen. Dies zieht sich ins Unendliche hin und Sisyphos scheint unter dieser absurden Arbeit und seinem sinnlosen Leben zu leiden. «Wir müssen uns Sisyphos als einen glücklichen Menschen vorstellen!». Sisyphos hat seine Strafe angenommen, führt sie durch und lacht über die Götter. Er lebt sein absurdes Leben bewusst und existiert weiterhin, auch wenn es sinnlos erscheint. In seiner philosophischen Essaysammlung «Der Mensch in der Revolte» führt Camus diese Revolte gegen das Absurde weiter aus.
Was können wir von Camus lernen? Wie auch bei einer Tasse Kaffee kann man sich die Zunge verbrennen oder auf einen bitteren Nachgeschmack treffen. Albert Camus lehrt uns, dass wir uns gegen das Absurde und Sinnlose im Leben wehren sollen – und zwar indem wir existieren. Dass wir weiterhin leben und jeden Tag trotz Schwierigkeiten oder Zweifel meistern, ist das Motto von Camus. An manchen Tagen ist es schwerer zu existieren, doch aufzugeben ist laut Camus nicht die Antwort auf das Absurde. Eines von Camus bekanntesten Zitaten lautet: «Soll ich mich umbringen oder eine Tasse Kaffee trinken?» Dieser Satz mag für einige Leser*innen makaber und düster klingen. Lasst euch den Satz ein paar Mal durch den Kopf gehen. Es ist eine simple Frage: lieber die Nicht-Existenz oder eine Tasse Kaffee? Der Kaffee kann natürlich mit etwas anderem ersetzt werden, wie beispielsweise Tee, Schokolade oder
euer Haustier zu streicheln. Der Satz fasst Camus Existenzialismus gut zusammen. Jede*r kann sich diese Frage in Momenten der Verzweiflung selbst stellen. In den meisten Fällen ist die Antwort nicht der Tod.
Es reicht gemäss Camus also aus, einfach zu existieren. Das Leben hat keinen Sinn – wir müssen es nicht vollständig verstehen. Womöglich können wir dies niemals. Stattdessen sollen wir selbst einen Sinn und Zweck in dieser Welt finden. Ein Kopfzerbrechen ist es nicht wert, also geniesst lieber eine Tasse Kaffee und geniesst das Leben! P
26 spectrum 09.23
PENSÉES
Texte et Photo Emilia Astorina
L’ennui : essai intime
Il arrive à tou·te·s d’expérimenter l’ennui. Essai sur le sujet.
Introduction
Adolescente et pré-adolescente je m’ennuyais fréquemment et j’en souffrais parfois. À l'âge de vingt ans, je fus frappée par une dépression sévère et je ressentis un ennui plus grand encore. C'est pourquoi j’ai longtemps réfléchi à cette sensation et à ses différentes manifestations.
Jusqu’à récemment encore, j’en avais défini deux que j’appellerai ici « l’ennui temporel » et « l’ennui existentiel ». Or, au moment où je rédige ces quelques lignes, un troisième type d’ennui s’est glissé dans mon esprit que je nommerai « l’ennui d’autrui ».
L’ennui temporel
Cet ennui-ci, selon moi, est connu de tou·te·s. En effet, il s'agit là de trouver le temps long et de s’en impatienter pour certain·e·s. Je citerai comme exemple l’attente à l’arrêt de bus. Lorsque l’on vient de rater son bus et que l’on se retrouve dans l’obligation d’attendre le prochain, l’on se voit tout à coup stoppé·e·s dans le cours de nos actions et ainsi s’engendre « l’ennui temporel », mélange d’impatience et de changement de perception du temps qui, soudain, nous paraît plus long. Cependant, contrairement à « l’ennui existentiel », ce paradigme sur le temps qui passe ne dure que quelques instants et se défait de la même manière qu’il est apparu.
L’ennui d’autrui
Cette sensation-là se distingue des autres, me semble-t-il, en ce qu’elle crée plutôt un manque qu’un vide, ainsi qu’un sentiment d’absence et non d’impatience. Cet ennui concernant un proche décédé ou loin de nous pour un moment m'apparaît comme un genre d’errance se manifestant dans notre cœur et dans notre esprit. De par son essence impossible à pallier, il crée en nous une douleur plus ou moins constante et intense, emplie de nostalgie et, parfois, lors d’une éclaircie, cette absence suscite également grâce à des photographies et des souvenirs s’animant en nous, de la chaleur et des sourires.
L’ennui existentiel
Voilà une forme de lassitude qui, selon moi, se greffe telle une peau de chagrin qui, une fois accrochée, s’empresse de dévorer à petit
feu notre vitalité. Intense et constante pour une période indéfinie mais plutôt longue, cet ennui me semble douloureux et forgé autour d’un vide immense, paraissant impossible à remplir. Il couvre notre regard sur le monde d’un épais et coriace voile de désintérêt et nous prive de toutes joies, transformant ainsi notre façon d’être au monde en une expérience totalement dissociée de notre environnement. Environnement pourtant inchangé mais qui, aussi soudainement qu’il s’est assombri, un jour, redevient à nos yeux, agréable, doux et paisible. Me concernant, ce retour à un regard positif sur les choses s’est fait de manière inconsciente à deux reprises. Et c’est lors d’un nouveau spleen et d’un nouvel idéal, pour paraphraser Baudelaire, que j’ai compris, non dans son entièreté, ce phénomène. Je me trouvais dehors à observer le ciel à travers le feuillage d’un arbre dans une magnifique journée d’été, quand soudain, caressée par la beauté des couleurs et par la lumière qui passait à travers les feuilles, je fus frappée d’un genre de révélation. J’en tirai la leçon que voici. Le négatif ne peut exister sans le positif et tous deux cohabitent en chacun de nous. Parfois, comme lors d’un ennui existentiel,
c’est le négatif qui domine sur notre perception de la réalité, mais, il faut toujours garder à l’esprit que le positif demeure encore quelque part dans notre être. Ainsi, je pris conscience du pouvoir que l’on détient et qui nous permet de choisir chaque jour, à chaque instant, si c’est avec le positif ou le négatif que l’on veut avancer. Car leur influence sur notre ressenti, notre expérience au monde et l’intellectualisation que l’on en fait, détermine notre manière de percevoir la réalité. Ainsi, les deux pendants que sont le négatif et le positif, détiennent en eux notre vision de la réalité, en passant d’abord par une expérience sensorielle de celle-ci, qui se transforme ensuite en un ressenti émotionnel et qui aboutit à l’interprétation, à la « traduction » de nos émotions, faisant finalement émerger notre regard sur la vie.
Conclusion
Avec cet essai, je ne prétends pas détenir la vérité sur l’ennui et encore moins sur la juste manière d’être au monde. Cependant, il me tenait à cœur d’en partager ma vision, afin de clarifier cette sensation pour mon être et pour les personnes qui liront ce texte, je l’espère. P
27 spectrum 09.23
La révélation au travers du feuillage.
«She is everything!»
Barbie, die blonde Frau aus Plastik. Wohl jede*r kennt sie und viele spielten mit ihr als Kind. Die Beziehung zwischen Frauen und Barbie ist kompliziert. Einerseits kann Barbie alles, sie war schon auf dem Mond, ist Präsidentin von Amerika und hat schon jeden erdenklichen Beruf ausgeübt und ist damit den Frauen der realen Welt einige Schritte voraus. Andererseits führen ihre perfekten Haare, unnatürlichen Proportionen und stets hübsche Aussehen zu unerreichbaren Standards für kleine und grosse Mädchen. Ein nicht einfaches Subjekt zum Verfilmen für einen Sommerblockbuster, würde man meinen.
In Barbieland, wo die Barbies leben, ist einfach alles perfekt. Eine der Barbies in Barbieland ist «Stereotypical»-Barbie, gespielt von Margot Robbie. Sie ist dünn, blond, wunderschön und lebt in Barbieland, wo sie von Ryan Goslings Ken umworben wird. Doch Barbies perfektes Leben beginnt zu verfallen, als sie an ihrem Bein Cellulite findet. Um diese Veränderungen rückgängig zu machen, muss Barbie in die reale Welt. Sie muss das Mädchen finden, dass mit ihr spielt. Denn diese ist der Ursprung für Barbies Probleme. Barbie macht sich also, zusammen mit Ken, auf in die reale Welt. Was die beiden dort entdecken, ist einfach gesagt: Das Patriarchat.
Barbie ist der bisher ungeschlagene Filmhit von 2023. Die grandiosen Kostüme und Set-Designs, sowie der Star-Cast ziehen die zahlreichen Kinobesucher*innen an. Über eine Milliarde Dollar spielte der Film weltweit an den Kinokassen ein. Doch nicht nur das viele Pink und der gelungene Humor sorgen für volle Kinosäle. Barbie, das ultimative Symbol für Weiblichkeit und die daraus entstehenden Widersprüche, geht in diesem Film nicht nur auf eine Reise in die reale Welt, sondern auch auf eine innerliche. Der Film konfrontiert die Puppe mit der komplizierten Rolle des weiblichen Geschlechts im Leben realer Frauen. Als Barbie in der realen Welt feststellen muss, dass ihre blosse Existenz nicht jedes feministische Anliegen verwirklichte, wie sie es in Barbieland tat, beginnt sie sich zu fragen, wozu es sie überhaupt gibt. Ist sie alleinig eine Idee oder doch mehr? Diese zentrale Frage sorgt dafür, dass bis zum Ende des Films kaum ein Auge im Kinosaal trocken bleibt.
«She is everything!»: Die Tagline fasst den Film und die Titelfigur treffend zusammen. In ihrer Plastikform verbindet Barbie alle positiven und negativen Assoziationen mit ihrem Namen. Diese Widersprüche werden direkt und pointiert angegangen und erschaffen so einen Film, der jede Barbie und jeder Ken der realen Welt sehen sollte.
Geschichte mit einer Portion Augenzwinkern
Bist du an Geschichte interessiert, aber nicht sonderlich an trockenem Bücherwälzen? Möchtest du etwas über die Welt von heute erfahren und wie wir als Menschheit uns entwickelt haben? Dann ist der Déjàvu Geschichte Podcast garantiert eine gute Anlaufstelle für dich.
D er Historiker Ralf Grabuschnig nimmt sein Publikum alle zwei Wochen mit auf eine Reise durch die Geschichte und scheut nicht davor zurück, immer wieder neue Projekte anzugehen. Mal in Kooperation mit anderen Podcasts, mal in Form von Quizshows oder auch Stadtspaziergängen. Zusätzlich publiziert er Bücher, darunter «Gründungsmythen des Nationalismus» oder auch «Bsoffene Gschicht – Wie Alkohol die Geschichte prägte». Kurzum: Langweilig wird euch wird mit der Breite seiner Themen kaum.
Was unterscheidet diesen Podcast von anderen in der Branche? Abgesehen von seinem Engagement, so viel Abwechslung wie möglich zu bieten, geht er stark auf die/seine Community ein. Am Ende fast jeder Folge lädt Grabuschnig dazu ein, eigene Meinungen zu den behandelten Themen mit ihm zu teilen oder neue Impulse für kommende Episoden zu geben. Ausserdem gibt es einen regelmässigen Newsletter, für den du dich
kostenlos anmelden kannst, sowie den Déjà-vu Club. Mitglieder des Clubs können von einem exklusiven Discord Server, gemeinsamen «Club Calls» und zusätzlichen Folgen profitieren. Manchmal produzieren die Mitglieder selbst Folgen zu spannenden Themen, zum Beispiel zur Rolle der Rom*nja und Sinti*zze in Filmen.
Ralf Grabuschnigs letztes grosses Projekt galt europäischen Minderheiten und den «Grenzregionen», in denen sie leben. So reiste er unter anderem nach Siebenbürgen in Rumänien, um sich mit den deutschsprachigen Siebenbürger Sächs*innen zu befassen, und in die Lausitz, dem Lebensraum der Sorb*innen. Grabuschnig nimmt seine Zuhörer*innen mit auf diese interessante Recherche. Er selbst stammt aus Kärnten, einem Bundesland in Österreich, welches noch heute eine slowenischsprachige Bevölkerung hat. Dieses Projekt war für ihn eine Reise zu seinen eigenen slawischen Wurzeln – und mich als Lausitzerin erfüllt es ebenso mit Freude, mehr über die sorbische Geschichte zu erfahren.
Wenn ihr nun interessiert seid, findet ihr den Podcast auf Spotify , Apple Podcasts , anderen Podcast-Apps oder seinem Blog ralfgrabuschnig.com .
Folgen
28 spectrum 09.23
KRITIKEN
Barbie Greta Gerwig 2023
Déjà-vu Geschichte Ralf Grabuschnig Februar 2018 – heute 177
Franziska Schwarz
Helene-Shirley Ermel
CRITIQUES
Haken - Fauna
Vous ne connaissez pas Haken ? Laissez-moi réparer cette épouvantable erreur ! Haken est un groupe britannique de métal progressif d’une qualité absolument phénoménale. Intégrant à merveille influences pop, fusion, trash métal ou encore rock au sein de leur musique, le sextet ne cesse de surprendre tout en concoctant des albums tous plus excellents les uns que les autres. Le septième et dernier en date, Fauna , est hakenesque au possible et d’un éclectisme à faire pâlir les discographies les plus variées de vos artistes favoris. Les refrains sont tous tellement accrocheurs et entraînants qu’il est impossible d’en mettre un seul en avant, même si celui de Lovebite , de par la structure simple et sans ambages du morceau, peut être une belle porte d’entrée pour découvrir le groupe en toute sécurité, sauf si vous êtes une veuve noire, les paroles étant inspirées du mortel rituel d’accouplement de cette espèce d’araignée. Et si le sublime refrain de Sempiternal Beings n’est pas en reste, c’est surtout le solo de guitare pétri d’émotions de Charlie Griffiths qui en est le point culminant. Les amateur·trice·s de jazz se tourneront plutôt vers Nightingale et les accords complexes du claviériste Pete Jones, servant de base à une composition polyrythmée des
plus subtiles, tandis que ceux·elles d’un métal qui va droit au but apprécieront sans aucun doute Taurus Dans un registre plus pop, et d’une manière étrangement réussie, reggae / ska sur la fin du morceau, l’on retrouve The Alphabet Of Me . Gare à la section intermédiaire de Beneath The White Rainbow , à même de faire fondre les cerveaux les plus endurcis ! Si vous avez besoin d’épique, alors ne cherchez pas plus loin qu’ Elephants Never Forget , dont les 11 minutes satisferont amplement vos envies de voyage sonore. Haken est aussi connu pour ses morceaux plus calmes, plus éthérés et planants que sont, sur Fauna , Island In The Clouds et Eyes of Ebony, offrant une énergie différente, mais très apaisante et bienvenue.
L es compositions d’ Haken sont toujours impeccables, subtiles, riches sans être saturées, et indéniablement uniques. Les musiciens, tous époustouflants, sont au sommet de leur art, et leur incroyable maîtrise technique n’est là que pour servir chaque morceau, ponctué par le chant clair de Ross Jennings. Je ne peux que vous encourager d’écouter Fauna , peut-être y trouverez-vous votre animal totem ?
Antonia, la chef d’orchestre
«Je ne me ferai pas commander par une femme qui ne connait pas sa place ! » Ainsi explose un violoniste en répétition avec son orchestre contre une femme qui souhaitait être chef d’orchestre dans la société patriarcale des années 1930/40, tant européenne qu’étatsunienne. Antonia, la chef d’orchestre, De dirigent en langue originelle, est un film sorti en 2018, sous la direction de la réalisatrice hollandaise Maria Peters. Il s’agit d’un film dramatique qui raconte la vie d’Antonia Brico, étatsunienne d’origine hollandaise, sous l’angle de son parcours à l’intérieur d’un monde (musical) dirigé et dicté par les hommes.
A ntonia est passionnée de musique classique et a une grande connaissance du solfège. Employée dans un théâtre, elle profite un soir de l’occasion pour s’asseoir sur une chaise, derrière le chef d’orchestre, pour en étudier les mouvements. Licenciée, elle trouve un nouvel emploi en tant que pianiste dans un cabaret de New York. Son objectif est d’entrer à l’Académie musicale. Mais sa vie ne commence qu’au moment où sa mère découvre son licenciement et la chasse de la maison, l’informant par la même occasion qu’elle a été adoptée. La re -
cherche de sa mère et le désir de suivre sa passion musicale la conduiront d’abord en Hollande, pour ensuite se déplacer à Berlin chez le renommé chef Mengelberg, qui l’aide à obtenir son diplôme. Ses premiers succès en tant que chef d’orchestre commencent en Europe, avant de retourner aux ÉtatsUnis. Bien qu’elle ait eu un succès très important, elle n’arrivera jamais à pouvoir se comparer à ses collègues hommes.
L e film propose une intéressante réflexion à propos de la position de la femme dans le milieu musical, en particulier dans le contexte de la direction d’un orchestre. Aujourd’hui encore, le nombre de femmes chefs d’orchestre reste faible, et leur renommée n’est pas encore comparable à celle des hommes. La position de la femme est aussi explorée à travers le personnage de Robin Jones, collègue d’Antonia, contrebassiste dans un cabaret. C’est une femme déguisée en homme, qui dit le faire pour avoir plus de chance dans ce monde. Et le fait que ce personnage soit incarné par Scott Turner Schofield, une femme transgenre, rajoute une touche de plus au personnage.
29 spectrum 09.23
Haken Fauna Inside Out Music 2023 9 pistes, 62 minutes
Koba Films 2018 137 mins
Antonia, la chef d'orchestre Maria Peters
Maxime Staedler
Tanimara Sartori
SATIRIQUE
Texte Romain Michel
Illustration Léo Pham
Quand les mots « partis politiques suisses » riment avec « sabordage démocratique »
S’il vous arrive de travailler dans les couloirs de notre université, vous vous êtes surement déjà fait·e·s abordé·e·s par de valeureux personnages, dans le but de vous faire signer une jolie petite fiche censée permettre l’éventuel aboutissement d’une future votation populaire. Cette pratique, vue comme bénéfique par certain·e·s ou contraignante pour d’autres, fait partie intégrante du processus démocratique et de la culture politique de notre contrée.
Cependant, les partis politiques suisses et les groupes de travail formés par les initiant·e·s, ont eu la rutilante idée, et désormais la fâcheuse habitude, de mandater les services d’entreprises de communication comme par exemple Vox Communication (pour ne citer qu’elle), qui profite de la vulnérabilité financière de certain·e·s citoyen·ne·s en les engageant pour partir à la chasse aux signatures, le tout pour un salaire très souvent déterminé non pas par les heures de travail effectuées, mais par le nombre de signatures récoltées. En plus des mensonges souvent prononcés afin d’augmenter la taille de leur butin, c’est la confiance qu’ont (ou avaient, pour certain·e·s) les citoyen·ne·s envers notre processus démocratique qui s’effrite ! Pour illustrer mes propos, laissez-moi vous conter cette courte anecdote.
U ne sacrée rencontre
Le calme règne dans les couloirs de PER21 en cette chaude après-midi du mois de mai dernier, tout cela avant que l’un de ces sympathiques serfs (appelons le M. Dupont) m’interpelle pour signer l’aboutissement de deux initiatives, l’une sur l’abolition de l’importation de produits en fourrure provenant d’animaux ayant subi de mauvais traitements, l’autre portant sur l’interdiction de l’importation de foie gras sur le territoire.
Sources
Après lecture des textes, ma décision sera de ne signer que l’initiative sur la fourrure, jugeant l’interdiction totale de foie gras comme étant trop extrême, prônant auprès de mon interlocuteur plutôt la responsabilité citoyenne en tant que solution vis-à-vis de ce produit saisonnier.
C’est alors que M. Dupont me rétorque que je n’ai pas de souci à me faire et que le peuple suisse aura toujours la possibilité de déguster du foie gras. Tout sourire, je l’informe que le texte semble pourtant très clair, puisque c’est bel et bien l’importation qui est interdite ici (l’exportation et la production étant déjà prohibées depuis plus de 40 ans sur le territoire). D’un sourire gêné, le valeureux lâche alors l’affaire.
En guise de bouquet final, M. Dupont me remercie chaleureusement avec le désor -
• Initiative - Pelz initiative (pelz-initiative.ch) (24.07.2023)
• Initiatives populaires (admin.ch) (24.07.2023)
• Accueil Stopfleber initiative (stopfleber-initiative.ch) (25.07.2023)
mais culte « merci beaucoup mon frère » accompagné de plusieurs « merci », laissant planner le doute sur le fait qu’il prenne la signature comme étant un don envers sa personne, « signer pour faire plaisir » en somme. Le pire étant que selon les médias, cette situation est loin d’être un cas isolé !
Quel plaisir donc de constater que les partis politiques continuent d’accentuer et de privilégier leurs stratégies et autres réussites politiques au profit du bien-être de leurs électeur·trice·s et de leurs mandataires en promouvant un système privilégiant toujours plus la rapidité d’exécution et les bénéfices, poussant par la même occasion au bafouement de l’honnêteté politique ainsi qu’à la perte du respect et de la confiance envers le système démocratique. P
• La récolte rémunérée de signatures, un business peu contrôlé et qui rapporte - rts.ch - Suisse (25.07.2023)
• Les Verts valaisans contestent la réglementation sur la récolte de signatures - rts.ch - Valais (25.07.2023)
• Les Verts vaudois veulent interdire toute récolte rémunérée de signatures - rts.ch - Suisse (25.07.2023)
30 spectrum 09.23
Retour sur la méthode de rémunération moralement problématique des recueilleur·euse·s de signatures, une pratique démocratisée par les partis politiques de notre pays.
COMITÉ · KOMITEE
Comité
Vorne von links nach rechts: Antoine Lévêque, Emilia Astorina, Sophie Sele, Franziska Schwarz, Helene-Shirley Ermel, Aya Gartini. Hinten von links nach rechts: Jérôme Meyer, Maxime Staedler, Pauline Meyer, Oliver Clemente, Tim König
IMPRESSUM · SEPTEMBRE 2023
Rédaction-en-chef·fe Chefredaktion
Unipolitique · Unipolitik Culture Kultur Web
Couverture · Titelbild
Layout
Correction · Korrektur
Info · Abonnement
Site web Website Administration
Marketing
Prochaine parution · Nächste Ausgabe
Maxime Staedler, Pauline Meyer
Antoine Lévêque, Sophie Sele
Emilia Astorina, Helene-Shirley Ermel
Franziska Schwarz
Helene-Shirley Ermel
Tim König
Oliver Clemente, Selina Keiser redaction@spectrum-unifr.ch abo@spectrum-unifr.ch student.unifr.ch/spectrum/
Florian Angéloz
Roxanne Bino 30.10.2023
Photographes Fotograf·innen
Illustrations Illustrationen
Contributions · Mitautor·innen
Emanuel Hänsenberger, Helene-Shirley Ermel, Aliyah-Sophie Manzke, Guillaume Vincent Berclaz, Sfadi, Roshan Hafezalsehe, Noor Amdouni, Léo Pham
Max Mosbacher, Emanuelle Cohen, Caroline Buck, Gabriel Mateos Sanchez, Selina Keiser, Joëlle Sorg, Franziska Schwarz, Helene-Shirley Ermel, Yaëlle Binggeli, Antoine Lévêque, Sophie Sele, Maxime Staedler, Guillaume Vincent Berclaz, Tanimara Sartori, Emilia Astorina, Ryan Rätzer, Yvan Pierri, Romain Michel
Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg. Entièrement créé par elleux, le magazine est également bilingue. Chaque étudiant·e peut participer à sa conception et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme. Spectrum paraît six fois par an et est gratuitement à la disposition de la communauté estudiantine dans les locaux de l’Université, ainsi que sur Internet.
Tirage : 900.
Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es wird von Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig. Alle Studierenden können mitmachen und dabei Erfahrungen im Journalismus sammeln. Spectrum erscheint sechsmal im Jahr und liegt kostenlos an der Uni und auf dem Internet auf.
Auflage: 900.
31 spectrum 09.23
Photo Anna Mitrovic
Francesco Ragusa, Emilia Astorina, Maxime Staedler
Maria Klimova,
Komitee
ENVIE DE RÉVOLUTIONNER L’UNIVERSITÉ DE L’INTÉRIEUR ?
Rejoins l’AGEF !
L’Association Générale des Étudiant·e·x·s de l’Université de Fribourg est un organe reconnu et puissant de notre alma mater.
Alors si toi aussi tu veux contribuer à la vie politique universitaire en représentant la cause des étudiant·e·x·s, que cela soit au Conseil Estudiantin ou dans ta Faculté, renseigne-toi au plus vite auprès de ta Fachschaft ou sur notre site !
@agefrib
www.unifr.ch/agef/fr