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MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·X·S DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG

ILLUSTRATION DE COUVERTURE

EMANUEL HÄNSENBERGER

STUDIERENDENMAGAZIN DER UNIVERSITÄT FREIBURG

Heimatgefühle

Heimweh nach der Ferne

Die Heimat – Ringen um Deutungshoheit

Friede, Freude, fehlende Humanität

Seite 15

Seite 18

Seiten 20-21

Ces lieux où l’on se sent chez soi

L’importance d’avoir un chez-soi page 14

Le nomadisme à la Touareg, une autre pages 16-17 façon d’habiter et de penser Home sweet home page 19

2024 FONDÉ PAR L'AGEF
FÉVRIER

ÉDITO - EDITORIAL SOMMAIRE - INHALT

Antoine Lévêque

Rédacteur en chef

Rédaction francophone

Pour être pleinement chez soi, il faut savoir s’en échapper

C’est souvent lorsqu’il est parti à la découverte du monde qu’un individu est en mesure de connaître et d’apprécier à sa juste valeur le lieu d’où il vient. Ainsi, dans Cahierd’unretouraupaysnatal, extraordinaire poème en prose écrit par Aimé Césaire pour inciter tous les peuples opprimés à se libérer de leur joug, seul le narrateur, qui a quitté pour un temps l’île de la Martinique, peut réellement prendre conscience des conditions de vie de la population noire des Antilles et l’appeler à la révolte. Mais au-delà de la nécessité de rompre avec son lieu d’origine ou de résidence pour en avoir une meilleure intelligence, que signifie « être chez-soi » ? C’est la question à laquelle répondra Tanimara Sartori dans le premier des deux articles qu’elle a écrit dans ce numéro de Spectrum Par la suite, Romain Michel vous parlera de la manière dont les Touaregs pratiquent le nomadisme et Ryan Rätzer vous présentera une maison de retraite dans laquelle les personnes qui y résident se sentent pleinement chez elles.

Vous aurez également l’occasion de lire mon article sur la politique étrangère de la Suisse, celui d’Eva Frésard sur le club de hockey Fribourg Gottéron et celui de Guillaume Berclaz sur la création d’une Faculté des sciences de l’éducation. En outre, Maxime Staedler vous fera part de son opinion sur les résultats de la COP 28, Sarah Alili abordera la thématique sensible du traitement juridique du viol et du consentement et vous pourrez lire l’un de mes poèmes avant que Tanimara Sartori et Laurie Nieva ne vous fassent chacune la critique d’un film qu’elle ont apprécié.

Je tiens également à saluer l'excellent travail des personnes qui ont réalisé les illustrations qui figurent dans cette édition de notre magazine et vous souhaite une excellente lecture.

Heimatgefühle

I'm a phoenix in the water

A fish that's learned to fly And I've always been a daughter But feathers are meant for the sky

Mit diesen Zeilen stimmt Gabrielle Aplin ihr Lied «Home» an, in welchem sie sich die folgende Frage stellt: Was kann man als Heimat bezeichnen, wenn man sein Elternhaus ohne konkreten Plan verlässt? Ihre Antwort liefert sie kurz darauf im Refrain, in welchem sie Heimat nicht als Ort, sondern als Gefühl definiert. Wir Studierenden müssen unser Verständnis von Heimat ebenfalls neu bestimmen, wenn wir unser Elternhaus verlassen und fürs Studium in eine fremde Stadt ziehen. Das wöchentliche Pendeln erzeugt bei vielen von uns den Eindruck, dass zwei Herzen in unserer Brust schlagen. Folglich assoziieren wohl auch wir den Begriff Heimat eher mit einem Gefühl als mit einem spezifischen Ort.

Das Dossier dieser Ausgabe befasst sich daher mit verschiedensten Heimatgefühlen. Zum Einstieg hat Franziska sich bei ihrer Interviewpartnerin erkundigt, wie es ist, auszuwandern und anschliessend wieder ins Heimatland zurückzukehren. Maximilian beleuchtet den Begriff Heimat in seinem Artikel kritisch, indem er dessen Instrumentalisierung durch rechte Parteien unter die Lupe nimmt. Schliesslich erklärt Helene-Shirley, wie defensive Architektur Obdachlose daran hindert, sich in ihrer Heimatstadt wohlzufühlen.

Ich hoffe, dass diese vielen verschiedenen Interpretationen von Heimat euch Lesenden als Denkanstoss dienen werden bei der Frage, was denn Heimat für euch bedeutet. Letztlich ist die Antwort darauf nämlich sehr persönlich und individuell…

Ich

gute Lektüre!

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wünsche
Suisse
4-5
UNIVERSITÄT · UNIVERSITÉ Raum zum Lernen 6 L’enseignement du primaire 7 se remodèle
KULTUR L’origine du Dragon – Gottéron 8 Königliches Vergnügen mit Disneys 9 «The Lion King» GESELLSCHAFT · SOCIÉTÉ Wie barrierefrei ist die Universität 10-11 Freiburg wirklich? POÉSIE Heureux éclat du temps 12 DOSSIER 13-21 Heimatgefühle Ces lieux où l’on se sent chez soi PAGE VERTE · GRÜNES BLATT Avis de recherche : espoir 22 Van Life – Zwischen 23 Freiheit und Verantwortung SEXE ET AMOUR · SEX UND LIEBE «Queerkaff» : So halten Queers 24 in Obwalden der Landflucht entgegen Le consentement, il faut (toujours) 25 en parler ! LESERBRIEF 26 ANIMAE LIBERAE Augenwasser 27 CRITIQUES · KRITIKEN 28-29 SUDOKU 30 COMITÉ · KOMITEE 31 Sophie Sele Chefredakteurin Deutschsprachige Redaktion
INTERNATIONAL La
doit devenir un pays
du « Sud global »
CULTURE ·

INTERNATIONAL

Texte Antoine Lévêque

Image Unsplash

La Suisse doit devenir un pays du « Sud global »

Si elle veut restaurer son image d'Etat neutre et de puissance médiatrice de nombreux conflits, la Suisse a peut-être intérêt à s'inspirer de la politique étrangère menée par certains pays du "Sud global".

Le « Sud global » a toujours existé. Pourtant, c’est seulement depuis quelques mois que cette expression est utilisée de manière récurrente pour désigner les pays que des déterminants économiques ou politiques ne permettent pas d’apparenter au bloc des Etats occidentaux. Or s’il est possible d’affirmer que les linéaments du concept de « Sud global » sont apparus dans les années 1980, à la suite du rapport Nord-Sud produit par la commission Brandt pour différencier les Etats les plus riches (le Nord) de ceux qui étaient alors les moins avancés d’un point de vue économique (le Sud), il est évident que de tout temps, l’Occident a tenté de construire son identité en s’opposant aux pays qui ne partageaient pas ses valeurs ou son niveau de développement. Mais aujourd’hui, l’essor économique et politique d’Etats que l’on estimait autrefois faire partie du « tiers monde », ou que l’on qualifiait encore récemment de « puissances émergentes », est manifeste.

Au cours de ces dernières années, plusieurs pays qu’il est possible d’associer au « Sud global », tels que l’Inde, la Turquie ou le Brésil, ont acquis une influence déterminante dans les affaires internationales tout en prenant grand soin de ne pas se mêler aux affrontements qui opposent l’Occident à des puissances comme la Chine ou la Russie. En refusant de s’aligner à l’un de ces deux camps, ces Etats sont parvenus à favoriser l’avènement d’un ordre international plus dynamique, dans lequel leur position peut varier en fonction de leurs intérêts du moment. Peut-être que la Suisse, dont l’image de neutralité a été durablement entamée après le début de la guerre en Ukraine, pourrait s’inspirer en partie de cette manière de concevoir les relations internationales

et redevenir un pont entre les puissances engagées dans une lutte pour l’hégémonie mondiale.

L e poids croissant des pays du « Sud global » sur la scène i nternationale

L es pays du « Sud global » ont gagné en influence à la faveur de la guerre d’Ukraine. Si la Russie a été considérablement affaiblie par ce conflit, l’un des rares bénéfices qu’elle a pu tirer de son invasion d’un Etat souverain est la consolidation du bloc des puissances qui s’opposent à l’universalité des normes et des valeurs occidentales.

«Si l’influence des Etats du « Sud global » dans les grandes arènes internationales s’est considérablement accrue au cours des derniers dix-huit mois, c’est parce qu’ils sont parvenus à s’affranchir de la tutelle des pays occidentaux.»

E n effet, il semble que paradoxalement, ce soit la détermination avec laquelle certaines capitales occidentales ont tenté d’imposer à l’ensemble de la communauté internationale une politique de grande fermeté à l’égard de la Russie qui a conduit les pays du « Sud global » à se rapprocher de Moscou. L’indignation dont a fait preuve l’Occident après le début de la guerre en Ukraine a paru disproportionnée à de nombreux pays en développement, qui n’ont pas vu les Etats occidentaux réagir avec autant de virulence lorsque des conflits ont éclaté dans d’autres régions du monde.

O r si l’influence des Etats du « Sud global » dans les grandes arènes internationales s’est considérablement accrue au cours des derniers dix-huit mois, c’est parce qu’ils sont parvenus à s’affranchir de la tutelle des pays occidentaux et à s’opposer à certaines de leurs injonctions, telle que l’application de sanctions à l’égard du régime russe. En effet, le ressentiment de ces Etats à l’égard de l’Occident, après plusieurs décennies au cours desquelles ils estiment ne pas avoir été pleinement intégrés aux grandes instances de régulation des relations internationales, s’est transformé en une volonté de jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Mais au-delà de l’accroissement du poids politique des pays du « Sud global », c’est sur le terrain démographique et économique que l’Occident est en train de se faire dépasser ou a déjà été supplanté par ces Etats, puisqu’ils représentent près des deux tiers de la population mondiale et que l’année passée, la part du produit intérieur brut mondial des pays membres des BRICS – un groupe de discussion qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – a dépassé pour la première fois celle des Etats occidentaux qui composent le G7 .

D ’une neutralité active à un multi-alignement pragmatique Face à cette recomposition de l’ordre international, quelle place pour la Suisse ? A l’heure où de nombreux Etats occidentaux tentent de repenser les fondements de leur politique étrangère pour répondre aux profonds bouleversements géopolitiques auxquels nous assistons, cette question est loin d’être anodine. D’ailleurs, au cours des deux dernières années, le très vif débat public qui s’est engagé en Suisse sur le rôle et les limites de la neutralité paraît témoigner de

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la nécessité, pour la diplomatie helvétique, de redéfinir sa manière de concevoir ses relations avec le reste du monde.

«Au-delà de l’accroissement du poids politique des pays du « Sud global », c’est sur le terrain démographique et écono-mique que l’Occident est en train de se faire dépasser ou a déjà été supplanté par ces Etats.»

A cet égard, l’exemple de ce que Cliff Kupchan a nommé dans un article pour la revue Foreign Policy des swing states – six Etats pivot dont le rôle est déterminant dans la résolution des grands conflits internationaux – paraît particulièrement intéressant pour repenser la politique étrangère de la Suisse. En effet, ces pays, parmi lesquels figurent le Brésil, l’Inde, la Turquie, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite et l’Indonésie, tentent de conserver de bonnes relations avec les deux grandes puissances du moment : la Chine et le Etats-Unis. Ils rejettent également une approche des relations internationales qui les conduirait à suivre aveuglément les po -

sitions de l’Occident ou celles des pays qui s’opposent à ses valeurs.

A l’image de l’Inde, qui a longtemps pratiqué le non-alignement (le refus de choisir entre l’Est et l’Ouest au temps de la Guerre froide) mais qui affirme aujourd’hui mener une politique de multi-alignement (le fait de prendre parti pour un camp ou pour un autre en fonction de ses intérêts immédiats), ces Etats pivots, que le diplomate Michel Duclos nomme des « puissances moyennes désinhibées », sont parvenus à gagner en influence en prenant toujours position de manière à obtenir autant de bénéfices qu’il leur est possible sans provoquer l’ire du bloc opposé à celui dont ils se sont rapprochés.

L’un des dirigeants qui est parvenu à mettre cette stratégie en application avec le plus d’habileté est sans conteste le président turc Recep Tayip Erdogan. En effet, il s’est attaché à entretenir de bons rapports avec le président russe en achetant un système de défense antimissile S-400 et en refusant de mettre en œuvre les sanctions internationales contre la Russie. Mais malgré cette proximité affichée avec Moscou, il envoie de l’armement à l’Ukraine, a soutenu un camp opposé à celui de la Russie en Syrie et Lybie et joue un rôle de premier plan au sein de

l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (l’armée Turque est la deuxième armée de cette alliance en termes d’effectifs).

«Il est évident que de tout temps, l’Occident a tenté de construire son identité en s’opposant aux pays qui ne partageaient pas ses valeurs ou son niveau de développement.»

C ’est cette politique d’équilibriste qui a permis à la Turquie d’apparaître comme un acteur crédible dans la résolution du conflit russo-ukrainien, par exemple en étant à l’origine d’un accord visant à relancer l’exportation de céréales par la mer Noire en juillet 2022. Cette fonction de puissance négociatrice a longtemps été celle de la Suisse. Si elle souhaite redevenir un médiateur crédible, peut-être doit-elle choisir de donner un sens nouveau au concept de « neutralité active », qui la contraint souvent à prendre position sur la seule base d’impératifs moraux et sans tenir compte de ses intérêts géopolitiques. Le moment semble être venu de s’inspirer des pays du « Sud global » qui mènent une politique de multi-alignement pragmatique. P

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UNIVERSITÄT

Raum zum Lernen

Die Universität Freiburg besuchen rund 10'000 Studierende. Wohin gehen diese zum

Lernen? Bietet die Universität dafür ausreichend Platz und eine gute Atmosphäre?

Bei einem Studium geht es um mehr als nur die Teilnahme an den Universitätskursen. Ausserhalb der Vorlesungszeiten müssen Kurse vor- und nachbereitet, für Prüfungen gelernt und schriftliche Arbeiten verfasst werden. Dazu nutzen die meisten Studierenden wohl vor allem die Arbeitsplätze in den Bibliotheken. Dort können zwischen den Bücherreihen Lerninhalte in Ruhe vertieft werden. Je nach Studiengang müssen ausserdem Präsentationen vorbereitet, Gruppenarbeiten besprochen oder Experimente durchgeführt werden. Für solche Arbeiten gab es für die Studierenden bis vor einem Jahr lediglich die Plätze in den Gängen der Universitätsgebäude. Für eine gute Lernatmosphäre braucht es jedoch mehr als Tische und Stühle. Ein Lernraum muss die unterschiedlichen Anforderungen, die je nach Lernaktivität bestehen, unterstützen.

D er neue «Living Space»

S eit Mai 2023 steht den Studierenden der Universität Freiburg der «Living Space» in Pérolles (Saal A201) zur Verfügung. Der Raum ist modular aufgebaut und bietet Platz zum individuellen Lernen, für Gruppenarbeiten oder einfach zum gemütlichen Zusammensitzen für einen informellen Austausch. « Der Raum ermöglicht eine vielseitige Nutzung und lässt sich an die jeweiligen Bedürfnisse der Studierenden anpassen », so Laura Cattaneo-Molteni, Koordinatorin des «Learning Lab UniFR». Die vorhandenen Tische und Hocker können einfach verstellt und verschoben werden, sodass jeder Einzelne oder eine Gruppe den Raum passend für sich gestalten kann. « Das Ziel ist, eine

Umgebung zu schaffen, in der es sich gut lernen lässt und die gleichzeitig ein entspanntes Zusammenkommen ermöglicht. Das unterscheidet den «Living Space» von einem Studiensaal », meint Laura Cattaneo-Molteni. Einige Studierende haben bereits Gefallen am «Living Space» gefunden. Caroline, Rafael und Elwenn, Studierende der Kommunikationswissenschaften, treffen sich regelmässig im «Living Space» zum gemeinsamen Lernen. Auch Caroline gefällt die informelle Atmosphäre im «Living Space»: « Anders als in der Bibliothek muss man hier nicht flüstern, und auch für Pausen kann man im «Living Space» bleiben. » Rafael schätzt den Raum für Gruppenarbeiten und Elwenn, weil es immer genug Platz hat.

M ehr Platz, mehr Material, mehr Technik

D er «Living Space» ist nicht der einzige neu gestaltete Raum am Pérolles. Unter dem Projekt «Learning Lab UniFR» wurden drei weitere Räume für Dozierende und die Studierendenschaft hergerichtet. Mit dem Ziel, die pädagogischen Praktiken an der Universität zu bereichern, wurden die Räume mit neuen Technologien ausgestattet. Im «Teaching and Learning Space» (Saal B205) sollen Lehrende neue pädagogische Ansätze ausprobieren und dadurch Lernende aktiv in den Unterricht einbeziehen können. Der Saal verfügt unter anderem über zwei mit Kameras ausgestattete «Teams-Rooms» und ein interaktives Whiteboard. Wer für ein Projekt einen grossen, ruhigen Raum benötigt, kann dafür den «Project Space» (Saal A200) nutzen. Hier wurden beispielsweise bereits einige Videoschnittprojekte umge -

setzt. Das «FabLab» (Saal A260) ist mit speziellen Materialien und Maschinen, wie zum Beispiel einem 3D-Drucker, ausgestattet. Damit eignet sich der Raum insbesondere für den Bau von Prototypen. Einige interessante Projekte wurden bereits realisiert. Beispielsweise wurde eine Maschine entwickelt, die gebrauchte PET-Flaschen in ein Filament umwandelt, das dann für den 3D-Druck verwendet werden kann.

D ie Fachschaft Informatik wurde bei der Gestaltung der Räume aktiv einbezogen. « Bei der Raumausstattung und der Anschaffung von Materialien wurden die Meinung und die Vorschläge der Studierendenvertretung gut berücksichtigt. Die Verantwortlichen des «Learning Lab UniFR» haben immer ein offenes Ohr für die Anliegen der Studierenden und zögern nicht, neue Materialien anzuschaffen oder Änderungen an der Funktionsweise oder dem Layout des Raums vorzunehmen », so Augustin Martignoni von der Fachschaft Informatik.

D ie Richtung stimmt

D ie vier neuen Räume des «Learning Lab UniFR» bieten die Möglichkeit zum individuellen und innovativen Lernen. Neben Pérolles umfasst die Universität jedoch noch die Standorte Miséricorde und Regina Mundi. Auch gibt es eine Vielzahl an Studienrichtungen mit jeweils sehr unterschiedlichen Anforderungen an eine Lernumgebung. Wann wird jeder Student und jede Studentin in der für ihn/sie passenden Atmosphäre lernen können? P

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UNIVERSITÉ

L’enseignement du primaire se remodèle

La nouvelle Faculté des sciences de l’éducation et de la formation est en route et la parenté est multiple.

Après un processus long de près de 3 ans et impliquant des acteurs-trices très diver-e-s, le 23 janvier de cette année, le Conseil d’Etat fribourgeois donnait son feu vert à la création de la nouvelle Faculté des sciences de l’éducation et de la formation. Il approuvait ainsi la révision partielle des statuts de l’Université de Fribourg. Dans cet article qui s’adresse à toutes les personnes qui se destinent à l’enseignement au sein de notre université (la majorité des étudian-t-es en Lettres) nous allons essayer de retracer les étapes qui ont mené à cette décision et de déterminer quelles sont ses implications pour l’avenir de l’éducation dans la région.

Les motivations du projet

Tout est parti d’une volonté du Conseil d’Etat fribourgeois de regrouper les différentes formations à l’enseignement afin de mettre en place une vision pédagogique commune, de la 1ère à la 11ème HarmoS. Il y avait jusqu’alors une séparation entre les enseignements du primaire (1H-8H), sous la tutelle de la HEP, et ceux du secondaire I (9H-11H) , du secondaire II et de l’enseignement spécialisé, qui étaient à la charge de l’Université de Fribourg. Un rapport de Roman Capaul, professeur à l’Université de St-Gall, avait tiré la sonnette d’alarme à ce sujet, montrant que la séparation des institutions ne permettait pas de trouver des solutions efficaces et rapides, notamment concernant la pénurie d’enseignant-e-s à venir dans les écoles du primaire.

U ne avancée rapide

L e conseil d’Etat avait prévu que ces modifications seraient effectives dès le début du semestre d’automne 2025 et la bonne collaboration des différentes institutions concernées a permis de rendre cela possible. La commission a d’abord dû statué sur l’entité qui devrait regrouper ces différents enseignements. Serait-ce directement la HEP ou bien l’université ? Cette dernière a été choisie afin de permettre également la création d’un centre de compétences dans

le domaine de la pédagogie et de la didactique. À la suite du travail de deux comités – regroupant des membres de toutes les institutions concernées – et de nombreuses consultations, la décision a été prise de regrouper ces enseignements au sein de cette nouvelle faculté.

L e projet s’inscrit également dans une perspective nationale puisque d’autres cantons, tels que le Valais, Lucerne ou Vaud, fonctionnent déjà en synergie interne sur ce sujet. Le canton de Fribourg, en raison de son enseignement bilingue, pourrait ainsi servir de pont entre les cantons romands et alémaniques. Selon le rapport du professeur Capaul nommé plus avant : « Le canton a une sorte de mission de cohésion cantonale. »

Q u’est-ce que ça change ?

I l y a finalement peu de différences entre les deux entités. Selon ce qui a été communiqué par l’Etat de Fribourg, les modalités d’admission resteront semblables et les futur-e-s enseignant-e-s du primaire n’ont donc pas de soucis à se faire à cet égard. Par

ailleurs, le certificat obtenu aura la même valeur et la même validité que celui délivré actuellement par la HEP. De même, pas de changements prévus sur le fonctionnement de base de la formation actuelle : aucune discipline ne sera écartée du plan d’études et les stages en condition réelle qui offrent une véritable expérience pratique seront également conservés. Si ce remodelage des institutions ne semble donc pas si novateur au premier coup d’œil, il faut garder en tête que la HEP est déjà un établissement d’enseignement tertiaire et que son programme est donc en accord avec les exigences en vigueur à l’université. Les changements concernent surtout la gestion et l’organisation de l’enseignement plus que celui-ci même. Un rapprochement progressif des différentes formations va donc continuer à s’opérer dans les années à venir. P

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CULTURE

Texte Eva Frésard

Illustration Unsplash

L’origine du Dragon – Gottéron

Des dizaines de chants d’encouragement, des matchs à guichet fermé toute l’année, une patinoire fraîchement rénovée, Gottéron peut presque se vanter d’être la religion fribourgeoise par excellence. Quelle est son histoire ?

Gottéron, avant d’être un club, c’est une vallée. Elle se situe au fond de la Basseville, là où il y aurait un redoutable Dragon. On est dans les années 1930, et des jeunes qui habitent dans les alentours profitent des étangs gelés de la pisciculture de la Basseville pour patiner et faire un peu de Hockeysur-glace. Le 1er décembre 1937, six d’entre eux se réunissent pour créer leur propre club avec un acte fondateur que l’on peut encore voir sur une plaque de laiton sur la place du Petit-Saint-Jean.

I ls continuent de jouer sur leurs étangs gelés jusqu’en 1941, où joueurs – et autres habitant-e-s du quartier décident de mettre la main à la pâte pour construire une patinoire. On décide de la construire au pied du couvent des Augustins. La patinoire est délimitée par des panneaux de bois et une borne hydrante giclant de l’eau, qui gèle durant la nuit, permet à la patinoire d’avoir de la glace.

Les débuts aux Augustins

L e club est pauvre, les équipements des joueurs étaient fabriqués à l’aide de tissus recyclés. Par ailleurs, la douche d’après-entraînement est pour la majorité des membres de l’équipe la seule douche chaude à laquelle ils aient droit durant la semaine. On surnomme l’équipe les « voyous de la Basse », à cause de leur côté bagarreur. Et cette précarité a une explication : les Bolzes, les habitant-e-s

de la Basse-ville, sont les descendant-e-s de paysans originaires de la Singine venus s’installer en contrebas de la ville.

L e club atteint la ligue B en 1953, et il devient difficile de dépendre d’une patinoire naturelle, qui ne permet pas de jouer indépendamment de la météo. En 1956, on inaugure une patinoire artificielle, mais qui ne sera couverte qu’au début des années 70.

U ne passion florissante

Déjà à ce moment-là, la Ville s’identifie beaucoup au club. Comme la plupart des joueurs sont des jeunes du quartier, on les soutient avec grand plaisir. La patinoire des Augustins peut accueillir jusqu’à 4'800 personnes, et les matchs sont toujours joués à guichet fermé. Les autres équipes redoutent énormément d’affronter Gottéron, parce que le vestiaire est à l’extérieur de la patinoire, et qu’il faut donc traverser une horde de supporters enragé-e-s pour atteindre la glace. Le pont de Zähringen offre une vue assez imprenable sur la patinoire des Augustins, que l’on appelle la « tribune des pauvres » et, d’où les supporters mangent une fondue et boivent de la liqueur de pomme.

E n 1967, le club est renommé HC Fribourg, afin d’être plus inclusif pour les joueurs ne venant pas de la vallée de Gottéron, bien que cette décision ne soit pas particulière -

ment bien accueillie par les fondateurs, qui ont l’impression que l’on renie les origines du club.

L a promotion en LNA

E n 1980, le club parvient à se hisser en ligue

A. Cette étape marque la fin de la patinoire des Augustins – qui ne respecte pas les normes – en tant que patinoire du HC Fribourg. Il est décidé que la future patinoire sera construite sur le plateau de Saint-Léonard, facilement accessible à la sortie de l’autoroute. Deuxième coup de massue pour la Basse-ville, qui considère que l’on essaie de cacher la précarité fondatrice du club pour aller se loger dans les quartiers plus riches de la ville. Cette même année, on décide de changer à nouveau le nom du club, passant du HC Fribourg au HC Fribourg-Gottéron.

G ottéron comme symbole du canton O n inaugure la nouvelle patinoire en 1982. Le fait que le club se délocalise de son endroit d’origine permet au canton entier de s’y associer. Le club n’appartient plus aux gens de la Basse-ville. Tous les districts développent une passion pour le club et peuvent s’identifier à lui. Gottéron devient l’agent liant d’un canton divisé entre les Romand-e-s et les Suisses-allemand-e-s, le point commun auquel tou-t-e-s peuvent s’associer.

C e qui a terminé de sceller la loyauté des supporters envers le club, c’est le transfert de Bykov et Khomutov. Leur arrivée au sein du HC Fribourg-Gottéron a permis un nouvel espoir, comme si la victoire était enfin atteignable pour le club.

Aujourd’hui, la patinoire Saint-Léonard accueille quelques 9'000 personnes à chaque match (contre un peu plus de 7'000 à son inauguration). Tous les matchs se jouent à guichet fermé, les supporters sont toujours aussi enragés, 87 ans après la création du club. Le HCFG a même droit à sa propre FanPage sur Instagram, @fr_gotteronfans, comptabilisant plus de 16'000 abonné-e-s. Le HC Fribourg-Gottéron, c’est vraiment presque une religion. P

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KULTUR

Text Yaëlle Binggeli

Foto The Lion King Gallery 2022

Königliches Vergnügen mit Disneys «The Lion King»

Das englischsprachige Originalmusical überzeugt mit atemberaubenden Kostümen und fantastischen Tanzeinlagen.

Der weltbekannte Disneyklassiker über den jungen Löwen Simba, der dazu bestimmt ist, König seines Rudels zu werden, begeistert seit 30 Jahren und fasziniert ebenfalls als Musicaladaption. 2015 erstmals in Basel, macht es nun bis am 10. März im Theater 11 in Zürich Halt. Dabei wird die Geschichte von 50 Darstellenden zum Leben erweckt und taucht tiefer in die südafrikanische Kultur ein als der Film.

M enschen als stolze Tiere

G änsehaut macht sich breit, als Rafiki «The Circle of Life» anstimmt und die Tiere von allen Seiten den Saal betreten. Mehr als 232 Puppen baute das Team um Regisseurin Julia Taymor in 37'000 Stunden auf. Die Tiere werden dabei allesamt von Schauspielenden verkörpert. Besonders faszinierend präsentieren sich die Giraffen, welche sich als Darstellende auf vier Stelzen herausstellen. Dabei wird ebenfalls die Landschaft der Serengeti lebendig, indem der Cast tanzende Gräser verkörpert.

Ein Hauch von südafrikanischer Kultur

B emerkenswert ist die Darbietung Rafikis, ein Pavian mit schamanischen Kräften, welcher im Musical von einer Frau dargestellt wird. Die Figur basiert auf einer Sangoma, einer Heilerin und Wahrsagerin aus dem südlichen Afrika, die angeblich von Geistern der Ahnen besessen ist. Ihr Kostüm weist durch Flaschen und Muscheln auf medizinische Gegenstände hin und der Stab in ihrer Hand symbolisiert Alter und Weisheit. Die Kostüme der weiteren Charaktere strahlen das Innere ihres Gemüts aus. So stellt Mufasas Maske eine spiegelgleiche Sonne dar, welche dessen Verbundenheit zur Natur nahelegt sowie für Gleichgewicht und Harmonie steht. Im Gegensatz zu Mufasa ist die Maske seines zwielichtigen Bruders Scar ungleichmässig und kantig, was seine feindliche Persönlichkeit hervorhebt.

Der Vogel Zazu nimmt die Rolle eines Hofnarren ein, welcher die Möglichkeit besitzt, ungebührliche Angelegenheiten auszusprechen und die vierte Wand zu durchbrechen. So trällert er «Let it go» von «Frozen» durch den Theatersaal und bringt

Witz in das Musical hinein. Die Kostüme der Hyänen wiederum weisen etwas Kaputtes, Schmuddeliges auf und sind von Narben übersäht, was die Gier und Hunger der Aasfresser zur Schau stellt.

« Hakuna Matata»

D as Beste ist und bleibt die Musik der Geschichte, welche sich im Musical gesteigert und vergrössert hat. Sowohl Poplegende Elton John als auch Hans Zimmer und Mark Mancina beteiligten sich an den Kompositionen. Hans Zimmer arrangierte ebenfalls die meisterhafte Filmmusik von «Fluch der Karibik» sowie «Sherlock Holmes». In Zusammenarbeit mit dem südafrikanischen Komponisten Lebo M und dem Texter Tim Rice erwecken sie durch Ton und Melodie die Welt Simbas zum Leben und Zuschauende werden von der Stimme Afrikas angezogen. Dabei sind neue, unbekannte Lieder wie beispielweise das von der Löwin Nala gesungene «Shadowland» umso berührender. Andere Charaktere erhalten ebenfalls zusätzliche Lieder, was ihnen mehr Tiefe verschafft und Zuschauende Neues über sie erfahren

lässt. Neben Englisch wird auch auf Swahili, Xhosa und Zulu gesungen, was der Erzählung und dem Setting mehr Authentizität verleiht. So singt Rafiki das Lied «Rafiki Mourns» ausschliesslich auf Zulu. Insgesamt zieht sich das Musical durch seine über zwei Stunden Laufzeit etwas in die Länge. Dadurch erhält die Geschichte jedoch noch mehr Zeit, seine zeitlosen Botschaften an das Publikum zu vermitteln. Zitate wie «Hakuna Matata» sind aus unserer Popkultur nicht mehr wegzudenken und das Musical zeigt Kindern mit Rafikis Zitat «Oh yes, the past can hurt. But from the way I see it, you can either run from it, or learn from it », wie man mit Verlust umgeht. Somit ist Disneys familienfreundliches «The Lion King» ein Muss für alle Fans von Musicals und Disneyklassikern. P

Weitere Infos zu Spieldaten und Tickets

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GESELLSCHAFT

Text Aliyah-Sophie Manzke

Foto Isaline Finger

Wie barrierefrei ist die

Universität Freiburg wirklich?

Eine Studentin und ein Professor äussern ihre Meinung zur Barrierefreundlichkeit der Universität Freiburg.

Isaline Finger wusste schon als Kind, dass sie Recht studieren will. Mittlerweile studiert sie im fünften Semester im Bachelor an der Universität Freiburg. Isaline benutzt einen Rollstuhl und erzählt von ihrem Alltag an der Universität.

W ie oft bist du an der Universität und in welchen Gebäuden?

A m meisten bin ich in Miséricorde. Einmal pro Woche bin ich in Beauregard und einmal pro Woche in Pérolles. Miséricorde gefällt mir am meisten, weil ich diesen alten Stil sehr schön finde.

«Ich finde es etwas überraschend, wie zugänglich die Gebäude in Miséricorde im Gegensatz zu denjenigen in Pérolles sind, weil Pérolles viel moderner ist.»

W ie sieht dein Weg zur Universität aus?

Ich könnte zwar mit dem Zug nach Freiburg fahren, aber das ist viel zu aufwendig. Ich müsste nämlich jeden Morgen eine Stunde vor der Abfahrt die SBB anrufen, um Hilfe anzufragen. Wenn ich in Freiburg angekommen wäre, müsste ich den Hügel zur Universität hochfahren und das ist für mich allein mit Rollstuhl schwierig. D eshalb fährt mich ein Taxi zur Universität und parkt auf einem der drei Parkplätze, die vor der Kapelle sind. Das Taxi wird von der Invalidenversicherung bezahlt. Von da nehme ich den Eingang vor der Jus-Bibliothek. Dort gibt es auch einen Aufzug, mit welchem ich alle Stockwerke erreichen kann. Momentan bin ich dabei, meinen Führerschein zu machen, um selbst zur Universität fahren zu können.

H elfen dir die Lagepläne der Universität?

A m Anfang meines Studiums habe ich sie

benutzt. So wusste ich, wo ich hinmusste. Ich habe mir die Wege aber sehr schnell gemerkt. Es hat zwar etwas gedauert, bis ich die Wege gefunden habe, die für mich am praktischsten sind, aber jetzt läuft es ganz gut so für mich. Am Anfang helfen diese Pläne, aber wenn man den Campus kennt, braucht man sie eigentlich nicht mehr.

In welcher Bibliothek bist du am meisten?

I ch bin nicht sehr oft in der juristischen Bibliothek, weil sie weniger zugänglich ist. Es gibt dort eine Maschine, die ich benutzen kann, um die Treppe runterzukommen, aber diese ist langsam. Wenn ich zum Beispiel auf die Toilette gehe, dauert es 20 Minuten, um mit der Maschine hoch- und wieder runterzufahren.

D eswegen gehe ich oft in die Bibliothek für Geschichte und Theologie. Dort habe ich auch einen Platz ohne Stuhl, der für mich reserviert ist. Für mich ist es einfacher, dort hinzukommen. Das einzige Problem hierbei ist, dass ich in dieser Bibliothek nicht die juristischen Bücher habe. In der Bibliothek für Recht stehen die Bücher meistens zu hoch. Deshalb kaufe ich alle Bücher selbst. Bisher funktioniert das auch ganz gut für mich. Das kann aber schnell teuer werden. Ich kaufe daher einige Bücher von Studierenden, die diese nicht mehr brauchen.

G ehst du in die Cafeteria?

In die Cafeteria gehe ich nicht sehr oft, weil meine Freunde und ich unser Mittagessen selbst mitnehmen. Ich war zweimal in der Cafeteria und die Leute dort sind auch sehr offen. Sie haben mir auch angeboten, mein Essen zu meinem Platz zu bringen. Das war sehr freundlich.

G ibt es Stellen, die dir Schwierigkeiten bereiten?

D as grösste Problem sind die Toiletten in Pérolles! Meistens gibt es nicht genug Platz

und die Gänge sind nicht gut konstruiert. Immerhin gibt es in Pérolles nun einige Bauarbeiten, um das zu verbessern. In Beauregard sind die Türen in den Gebäuden sehr schwer und daher schwierig zu öffnen.

Was findest du gut an den Universitätsgebäuden?

E s gibt viele Aufzüge und in Pérolles sind diese schön gross. Das ist sehr praktisch. Miséricorde ist sehr zugänglich, weil die Rampen nicht zu steil sind und ich überall gut hinkomme. Professor Previtali, der auch einen Rollstuhl benutzt, hat sich sehr dafür eingesetzt, die Universitätsgebäude barrierefrei zu machen.

Was könnte man deiner Meinung nach verbessern?

N atürlich können Gebäude nie perfekt barrierefrei sein. Ich glaube aber, dass es bereits hilft, wenn die Leute offen und hilfsbereit sind, um sich Probleme oder Fragen anzuhören. So kann nämlich gemeinsam eine Lösung gefunden werden. Die Mitarbeiter:innen der Universität Freiburg sind sehr kompetent und offen für das Thema Barrierefreiheit. Darüber bin ich sehr froh, denn das ist nicht überall so. Ich habe unterschiedliche Erfahrungen gemacht, beispielsweise waren die Gebäude von meiner Primarschule oder meinem Gymnasium schwer zugänglich. Da war es viel komplizierter als hier an der Universität. Das ist aber nur meine Erfahrung. Mit dem Studium direkt habe ich also kein Problem.

«Ich habe nur eine physische Behinderung. Es gibt auch Studierende mit Autismus oder einer Sehbehinderung, die es vermutlich schwerer haben als ich.»

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I ch denke auch, dass es eine Frage des Geldes ist. Die Universität hat, glaube ich, ein Budget, das vollkommen ausreicht, um die Gebäude rollstuhlgerecht zu machen.

H ast du Ansprechpersonen, falls du mit dem Zugang zur Universität Schwierigkeiten hast?

J a, ich habe einige Ansprechpersonen, wenn ich Probleme habe. Einerseits gibt es die Hausmeister, an welche ich mich wenden kann, wenn beispielsweise ein Aufzug kaputt ist. Sie helfen mir gerne weiter. Nathalie Lambert, Co-Leiterin der Dienststelle Gleichstellung, Diversität und Inklusion, hat mir zum Beispiel im ersten Semester sehr geholfen, weil alles noch sehr neu für mich war. Ich finde, sie ist sehr kompetent und hat mir geholfen, einige Probleme zu lösen. Bei Fragen kann man sich also immer an sie wenden.

B ekommst du auch von den Professor:innen Hilfe?

Ja, die Professor:innen sind alle sehr hilfsbereit und offen. Wenn ich zum Beispiel im Auditorium B eine Vorlesung habe, kann ich nur vom Balkon aus teilnehmen. Das heisst, wenn ich am Ende der Vorlesung eine Frage habe, kann ich nicht direkt zu den Professor:innen kommen. Das ist eines meiner Probleme, die ich habe. Aber ich kann den Professor:innen meine Fragen immer per E-Mail stellen. Manchmal schicke ich meine Freunde, damit sie für mich die Frage stellen gehen. Manchmal kommen auch die Professor:innen schnell die Treppe hoch, damit ich ihnen meine Fragen stellen kann. Das ist also kein grosses Problem. Aber nicht nur die Professor:innen helfen mir. Es gibt auch einige Studierende und Freunde, die mir gerne helfen, wenn ich sie darum bitte. Professor Previtali beispielsweise beantwortet gerne meine Fragen per E-Mail und ist immer sehr freundlich.

«Wir müssen alle die gleichen Rechte haben!»

P rofessor Adriano Previtali war schon Anfang der 90er Jahre als Student an der Universität Freiburg und unterrichtet nun seit Anfang 2000 Bundesstaats- und Sozialversicherungsrecht. Auch er benutzt einen Rollstuhl. Er erzählt im Interview mit Spectrum, was er über die Barrierefreundlichkeit der Universität Freiburg denkt. Herr Previtali empfindet die Mitarbeiter:innen an der Universität Freiburg als hilfsbereit und sensibilisiert für Personen mit Gehbehinderung. Seine Vorlesungen hält er

meistens in Miséricorde. Er meint, dass sich seit seiner Zeit als Student schon vieles verbessert hat.

« In den 90er Jahren war die Situation für Personen im Rollstuhl katastrophal! Das hat sich nun aber, vor allem im Miséricorde, verbessert.»

Herr Previtali erklärt, dass in den 90er Jahren einige Vorlesungssäle nicht erreichbar und die Toiletten schlecht konzipiert waren. «Heute müssten Leute im Rollstuhl eventuell noch einige kleine Umwege machen, um zu den Räumlichkeiten zu kommen, aber die interne Mobilität ist grundsätzlich sehr gut, da man überall hinkommt», sagt er.

H err Previtali sieht jedoch noch weitere Probleme. «Da die Rechtsfakultät an den drei Standorten Miséricorde, Pérolles und Beauregard verteilt ist, kann es für Studierende sehr mühsam sein, vom einen zum anderen Standort zu gelangen. Für Professor:innen mag dies kein Problem sein, doch für die Studierenden kann das Hin und Her zwischen den drei Campus schon mal stressig werden», erklärt Professor Previtali. Onlinevorlesungen seien zwar möglich, doch das sei nicht inklusiv für die Studierenden. Soziale Kontakte seien ebenfalls wichtig. Würden Studierende, welche einen Rollstuhl benutzen, nur Online-Vorlesungen haben, hätten sie nicht die gleichen Rechte wie ihre Mitstudierenden. Um die gleichen Rechte für Studierende und Mitarbeitende der Universität Freiburg, in Bezug auf Barrierefreundlichkeit, zu gewährleisten, wurde bereits ein Bauprojekt in die Wege geleitet.

S chon seit einigen Jahren gibt es das Projekt, die Rechtswissenschaftliche Fakultät

in einem einzigen Gebäude unterzubringen. Geplant ist, das Gebäude beim Thierryturm zu bauen. «Die Bauarbeiten werden wahrscheinlich 2026 oder 2027 beginnen können und das neue Gebäude per 2030 fertig sein», sagt Professor Previtali. Doch ein neues Gebäude wird nicht alle Probleme, welche an der Universität Freiburg bestehen, lösen können. Professor Previtali macht deutlich klar, dass nicht nur die Barrierefreundlichkeit der Universität verbessert werden muss.

«Ich sehe aber noch Verbesserungspotenzial für die psychischen Behinderungen und die Suizidprävention.»

Herr Previtali erklärt: «Es gibt die Möglichkeit für soziale Hilfe an der Universität Freiburg, aber diese könnte noch mehr finanziert werden. Weiterbildungen oder Workshops für die Dozierenden könnten ebenfalls nützlich sein, da sie somit die Signale psychischer Belastung rechtzeitig erkennen und gemeinsam mit den Studierenden Lösungen für die Probleme finden könnten. Aber zuerst müssen sie die Probleme und Schwierigkeiten erkennen können. Erst danach kann rechtzeitig geholfen werden. Die Frage lautet also, was wir tun können. Wir sind keine Fachleute in diesem Gebiet, deswegen wäre es gut, wenigstens eine kleine Ausbildung dafür zu erhalten.»

H err Previtali betont, dass es den Dialog zur Barrierefreundlichkeit seit den 2000er Jahren gebe. Das Behindertengleichstellungsgesetz, welches 2004 in Kraft getreten ist, habe ebenfalls dazu beigetragen, die Universität Freiburg für dieses Thema zu sensibilisieren. P

Barrierefreiheit

Beschaffenheit, die den Zugang zu etwas ohne Hindernisse ermöglicht und es dadurch für Menschen mit Behinderungen oder Beeinträchtigungen ohne fremde Hilfe erreichbar und nutzbar macht.

Behindertengleichstellungsgesetz

Das Bundesgesetz über die Beseitigung von Benachteiligungen von Menschen mit Behinderungen (BehiG) hat zum Zweck, im Sinne von Art. 8 Abs. 4 BV Benachteiligungen zu verringern oder zu beseitigen, denen Menschen mit Behinderungen ausgesetzt sind. Hilfe erreichbar und nutzbar macht.

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POÉSIE

Texte Antoine Lévêque

Tableau Maurice Lapaire (Mon petit chemin, 1995)

Heureux éclat du temps

Heureux éclat du temps, lac, souvenances, S ur l’agrément des jours mes pensers reposés, E pousent le récit de ta vive paresse.

G randeur de tout un monde, soir, solitude, Vrai trésor d’un regard projeté sur la mer, Je suis tes mouvements et tes joies et ta gloire.

E lévation de l’être, air, liberté, S plendeur d’un seul instant porté par le sublime, Je contemple tes phares et ton aisance docile.

Mais toujours vient ce doute, ample, infini :

O ù donc vague Beauté t’es-tu déterminée ?

O ù l’élan, où le souffle, où le désir ardent ?

E s-tu l’émanation, l’œuvre, ou la fin

D es songes de l’artiste et du tendre labeur

D ont je goûte le fruit : l’heureux éclat du temps ?

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Heimatgefühle

Heimweh nach der Ferne

Die Heimat – Ringen um Deutungshoheit

Friede, Freude, fehlende Humanität

Seite 15

Seite 18

Seiten 20-21

Idée originale Franziska SchwarzCouverture Emanuel Hänsenberger

Ces lieux

où l’on se sent chez soi

L’importance d’avoir un chez-soi page 14

Le nomadisme à la touareg, une autre pages 16-17

façon d’habiter et de penser

Home sweet home page 19

DOSSIER

Image Unsplash

L’importance d’avoir un chez-soi

Un chez-soi est un lieu où l’on se sent à l’abri du monde et où l’on peut exprimer sa personnalité.

La notion d’espace n’a pas toujours été la même, elle a évolué en rapport avec l’extension de la perception spatiale de l’être humain. Durant l’Antiquité (romaine et grecque), le monde connu était perçu comme un disque entourant la Méditerranée. Durant le Moyen Âge, cette conception a varié selon les époques, passant d’une conception en TO de la Terre ( Terrarum Orbis : l’Asie, l’Europe et l’Afrique sont forment un T) à des représentations plus proches de celles que l’on connaît aujourd’hui. Copernic, en 1543, postule que la terre est sphérique et qu’elle se trouve au centre de l’Univers avant d’être contesté par Galilée, selon lequel le soleil se trouve au centre de l’Univers.

H abiter un espace et être chez soi

L’être humain a besoin d’un espace, d’un lieu d’enracinement, qui représente un prolongement, une extension de soi. Une demeure est un lieu où l’on habite. Habiter est une action faite lorsque l’on réussit à s’orienter et à s’identifier à sa demeure. Les espaces où la vie se déroule doivent être des lieux au vrai sens du mot, des lieux de mémoire et d’ancrage symbolique. Ils s’illustrent par trois caractéristiques fondamentales. Premièrement, l’instauration d’un dedans et d’un dehors à travers la création de frontières, de limites, qui peuvent être physiques ou symboliques. Deuxièmement, la question de choisir entre ce qui est visible et ce qui

reste secret. Enfin, un processus d’appropriation symbolique de notre lieu d’habitation . Ce dernier advient à travers le contrôle de l’espace comme une zone à défendre, à travers le marquage, le fait de signer un espace par des inscriptions ou des objets personnels et à travers le désir de donner une identité personnelle à un espace.

Un chez-soi est un espace de protection à la fois contre les intempéries et contre le reste du monde social. Il s’agit d’un lieu rassurant, dans lequel on ressent un profond sentiment de sécurité affective. Un lieu qui fait le lien entre sécurité spatiale et sociale. Il s’agit d’un espace privilégié à forte résonance émotionnelle et sociale et qui se démarque comme lieu de vie propre à une personne. Il ne correspond pas nécessairement à une maison, comme on aurait tendance à l’imaginer : un marin peut aussi se sentir chez-soi sur son bateau. Mais il représente toujours un espace vécu, investi par une expérience sensorielle, tactile, visuelle, affective et sociale. Il représente et permet en même temps une expression de soi-même, exprimée par l’acquisition et l’agencement de meubles ainsi que par le soin dédié à cet espace. Le chez-soi raconte une histoire individuelle et sociale. Il permet de dire comment nous nous enracinons en cet espace, comment nous l’investissons, comment nous concevons notre rapport

au monde, aux autres, comment nous nous percevons et comment nous retournons vers nous-même. Le chez-soi est aussi un lieu d’intégration de valeurs, de représentations, de normes et de codes propres à un groupe au travers de la socialisation primaire des enfants.

Les Déraciné.e.s : quelle est l’importance d’avoir un chez-soi ?

L’enracinement à un espace, se caractérise par le lien que l’on noue avec un lieu de vie et les personnes qui nous entourent. Mais plusieurs événements peuvent mener au déracinement d’une personne ou d’un groupe de personnes. Il peut par exemple s’agir d’un divorce, dans le cadre duquel les enfants peuvent avoir un sentiment de manque affectif et de référents. Il peut aussi s’agir d’une guerre. Cette situation produit un double déracinement : la destruction du chez-soi et le processus de construction d’un nouveau chez-soi dans un pays étranger. Quitter un pays en ruine provoque un choc psychologique énorme. Selon l’ethnographe Beate Mitzscherlich « nous avons besoin d’un sentiment d’identité et de continuité pour pouvoir renouer avec les expériences passées ». L’absence de chez- soi engendre un besoin perpétuel de trouver un endroit où l’on se sent enfin chez soi. P

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DOSSIER

Text und Illustration Franziska Schwarz

Heimweh nach der Ferne

Den Heimatort zu verlassen und auszuwandern, ist heute Realität vieler. Doch was, wenn es einen aus der neuen Heimat wieder in die alte zurückzieht?

Der Duden definiert den Begriff Heimatgefühl als eine enge Bindung zur Heimat. Doch wo diese Heimat liegt, kann sich über den Verlauf des Lebens ändern. Durch Migration oder auch einen einfachen Umzug für das Studium oder die Arbeit kann das Heimatgefühl sich an einen neuen Ort binden. Für viele Menschen, die ihre Heimat verlassen haben, bleibt das Heimatgefühl beim ursprünglichen Ort hängen. Der Traum, wieder in die Heimat zurückzukehren, ist daher weit verbreitet. Wie es ist, diese Rückkehr wirklich anzutreten, erzählt

Liz Wollner-Grandville im Gespräch mit Spectrum . Die freie Journalistin beschreibt, wie es war, die Heimat zu verlassen und später wieder zurückzugehen.

V om Schnitzel zum Fondue

L iz Wollner-Grandville stammt ursprünglich aus Wien und ist 2010 in die Schweiz, genau genommen nach Luzern, gezogen. Vor etwa einem Jahr ging es dann aus familiären Gründen wieder zurück. Eine Entscheidung, die nicht ganz freiwillig geschah.

D a Liz schon in ihrer Kindheit oftmals den Wohnort gewechselt hat, war der Umzug von Wien in die Schweiz nichts Neues. Liz erklärt, dass sie den Begriff Wohnort oder Zuhause dem Begriff Heimat vorzieht, da dieser durch rechte Ströme in der Politik vorbelastet sei (mehr dazu im Artikel auf Seite 18). «Man wird geübt darin», meint sie zur Frage, ob es mit der Zeit leichter werde, den Wohnort zu wechseln. Der Umzug in die Schweiz vor 14 Jahren war daher nicht die Herausforderung. Schwierig wird diese Umstellung, wenn der Anschluss fehlt. Am Anfang war Liz daher in der Schweiz etwas verloren und trauerte noch dem Zuhause nach. Doch je mehr Zeit verging, desto eher fand sie Anschluss. Dazu meint sie, dass das Finden von Hobbys und Freunden dazu führte, dass sich ihr Lebensmittelpunkt allmählich von Wien in die Schweiz verschoben habe.

D iese Veränderung war ihrer Meinung nach nicht etwas Plötzliches, sondern geschah über längere Zeit und war für Freunde in Wien teilweise schwer nachvollzieh -

bar. «Sie bemerkten, dass ich mich löste», sagt Liz dazu. Dies fiel ihr erneut auf, als sie 2022 wieder nach Wien zurückzog.

« Keine gemähte Wiese»

D ie Rückkehr nach Wien war für Liz kein langersehnter Traum. Sie fühlte sich in der Schweiz wohl und war sozial sehr gut eingebettet. Doch familiäre Umstände und die damit verbundenen finanziellen Bedingungen machten es für sie unmöglich, die Geschehnisse in Wien von der Schweiz aus zu managen. Die Rückkehr nach Wien war vorher für Liz kein Thema. «Die Rückkehr war unfreiwillig», so sie selbst über die Situation.

E s brauchte auch eine gewisse Zeit, bis sie Wien wieder als ihren Lebensmittelpunkt sah. Es sei eine falsche Annahme zu denken, dass die Anknüpfung an alte soziale Netze automatisch passiere. Den Wiener Spruch «Es ist keine gemähte Wiese» findet Liz daher sehr passend. Zu Beginn musste sie ihren Freundeskreis daran erinnern, dass sie wieder dort wohnte. «Das tut weh, doch man hat Verständnis dafür», sagt sie darüber. Fragen wie «Wann fährst du wieder zurück nach Hause?» wurden, als sie wieder neu in Wien lebte, oft gestellt. Jedoch sagt Liz klar, dass sie es einfacher hatte, da sie, als

sie in der Schweiz wohnte, oft zu Besuch in Wien war und so ihre Freundschaften und Kontakte pflegen konnte.

D ies ist wichtiger, als man denkt. Das kann Liz durch ihre Erfahrungen eindeutig bestätigen. Ein Fakt, den viele vernachlässigen, wenn sie davon träumen, in die Heimat zurückzukehren. «Man ist schneller entwurzelt, als man meint», stellt sie fest. Die Angst, sich auch mit den neuen Kontakten in der Schweiz auseinanderzuleben, bestand. Zur Angst der Entwurzlung kamen ebenfalls Ängste der Verwurzlung. Der Druck, dass man sich schnell wieder zu Hause fühlen soll, war gross.

S eit über einem Jahr lebt Liz wieder in Wien, ihrer Heimat, wenn man dies so bezeichnen will. Doch obwohl sie Heimatgefühle wieder mit Wien verbindet, schliesst sie einen erneuten Umzug in die Schweiz nicht aus. «Das Gefühl, wieder zurückzukommen, verschwindet nicht ganz», sagt sie abschliessend. Dabei bleibt offen, welcher Wechsel damit die Rückkehr in die Heimat sein wird. P

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DOSSIER

Le nomadisme à la Touareg, une autre

façon d’habiter et de penser

En Occident, la sédentarisation étant en majorité une tradition depuis le néolithique, voyageons dans le temps d’un instant dans l’immensité du Sahara pour y découvrir une autre façon de vivre dans son ensemble.

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Le mot Touareg désigne les peuples majoritairement nomades appartenant à l’ensemble linguistique berbère. Leur territoire actuel s’étend sur cinq les Etats-nations que sont l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali et le Niger, ou pour être plus précis, au sein des régions centrales et méridionales du Sahara.

Au niveau politique, les Touaregs sont organisés en diverses « confédérations», terme et modèle imposés par l’administration coloniale française et encore d’actualité. Le nom de chaque confédération fait référence à un territoire contrôlé, comme le Kel Aïr, le Kel Ahaggar ou encore le Kel Ifoghas (« Kel » signifiant « peuple » ou « ceux »). Ils se nomment eux même « Imajeghen », le peuple libre. Le peuple Touareg comptait un 1'500 000 représentant-e-s en 2020. Autre fait intéressant, la société touareg est organisée de manière matrilinéaire. Cela signifie que les enfants d’une famille héritent du statut et du rôle sociaux de la mère ainsi que l’appartenance à la tribu de cette dernière. L’homme se doit d’offrir une dot à sa fiancée (des terres et des bêtes de somme). La mariée met alors sa tente ainsi que ses meubles. C’est elle qui garde tous les biens en cas de divorce.

Les origines du nomadisme L e choix du nomadisme fut adopté car il représente le mode de vie le plus adapté à

la rude vie du désert, tant écologiquement qu’économiquement. Les conditions climatiques désertiques sont en effet très fragiles et changeantes. Fuir les tempêtes et voguer de pâtures en pâtures pour l’élevage est plus avantageux. Face à ces conditions environnementales empêchant une économie de marché sédentarisée, les Touaregs ont alors développé un système économique basé sur le transport de marchandise.

Autrefois, elle se caractérisait par de grandes caravanes traversant le désert jusqu’à des ports commerciaux de grande envergure. Cette pratique fut malheureusement contrôlée puis interdite par l’administration coloniale française. Les vestiges de cette pratique consistent en une caravane appelée « caravane de sel », échangeant ainsi du sel gemme contre des dattes ou des céréales comme le mil par exemple.

U ne philosophie de vie L e nomadisme, en tout cas d’après la conception qu’en ont les Touaregs, façonne littéralement leur vision du monde. Le fait de déménager et voyager constamment selon un itinéraire prédéfini a abouti à une certaine vision très organique de structuration du monde. Un peu à la manière du corps humain, composé d’organes et de parties différents mais tous complémentaires et liés par un même équilibre, ou comme un flux rétablissant l’équilibre et faisant le lien

entre les choses qui composent ce monde (les individus, les croyances, les pratiques, les objets etc…).

O n peut découper ce système en trois principes. Le premier relève du fait que la société est perçue comme une construction composée et s’articulant au travers d’éléments foncièrement différents mais bel et bien complémentaires.

L e deuxième aspect est celui de la protection de ce tissu entre les gens et les choses, comme un équilibre fragile qui doit être maintenu au travers de pratiques sociales et matérielles.

L e troisième principe est le soi apporté non pas à la structure en elle-même mais au mouvement qui maintient cette structure en ordre, ce lien entre toutes les choses. Cette vision pousse alors à un grand respect envers les personnes dites de « l’entre deux » à comprendre des figures sociales comme des chefs en tout genre (qu’ils soient religieux, souverain d’un groupe ou d’une confédération de tribus. Ce respect pour les choses promouvant le liens et l’équilibre se ressent également dans l’importance et le respect apportés aux lieux de rencontre ou encore ceux placés à la « frontière » entre deux territoires ou confédérations. P

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DOSSIER

Die Heimat – Ringen um Deutungshoheit

Der Begriff Heimat ist in aller Munde. Kann er auch für eine progressive

Politik verwendet werden, oder sollte gänzlich auf ihn verzichtet werden?

«D aham statt Islam», also «Heimat statt Islam», las ich in meiner Jugend in Wien auf den Wahlplakaten der Freiheitlichen Partei Österreich (FPÖ). Auch heute noch assoziiere ich den Begriff Heimat mit rechter Politik. Tatsächlich scheinen alle rechtspopulistischen Parteien des deutschen Sprachraums diesen Begriff für sich zu beanspruchen: sowohl die österreichische FPÖ als auch die deutsche AfD und die schweizerische SVP bezeichnen sich gerne als «Heimatpartei». Die Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD) – derartig rechtsextrem, dass ihre staatliche Finanzierung vom Bundesverfassungsgericht Anfang dieses Jahres verboten wurde – hat sich 2023 umbenannt. Ihr neuer Name: «Die Heimat».

E in Begriff mit brauner Vergangenheit

D as Parteiprogramm der SVP legt fest, was als Heimat zu verstehen sei, nämlich Geschichte, konservative Werte, Land und Brauchtum. Hervorzuheben ist die nahe Verbindung von Heimat mit Natur und Landwirtschaft. Durch diese Kombination von Kultur und Land bedient es sich eines Heimattopos mit einer unrühmlichen Vergangenheit. Die Heimatliteratur des 19. Jahrhunderts stellte der modernen Grossstadt eine idyllische bäuerliche Lebenswelt entgegen. Der Nationalsozialismus instrumentalisierte diese Gefühle. In seiner rassifizierten Blut-undBoden-Ideologie wurde jedem Volk eine angestammte Heimat zugeordnet, die von aussen ständiger Gefahr ausgesetzt ist. Diesen exkludierenden Aspekt des Begriffes weiss die politische Rechte seitdem geschickt auszunutzen. Vor allem in der Schweiz, in der die Verstrickungen mit dem Nationalsozialismus einfacher zu verleugnen waren als in Deutschland oder Österreich, war Heimat schnell als politisches Schlagwort im Gebrauch. Bereits 1968 wurde die als Schwarzenbach-Initiative bekannte «Nationale Aktion gegen die Überfremdung von Volk und Heimat» lanciert.

Ü ber die Rückeroberung eines Begriffes

Aufgrund dieser Vergangenheit schien der Begriff für die politische Linke lange Zeit tabu zu sein. Auch in der Schweiz wollte der SP-Präsident in den 1990er-Jahren zum Heimatbegriff keinen Kommentar abgeben. Erstaunlicherweise scheint diese Einstellung in den letzten Jahren jedoch zu kippen. Bei einem Interview mit der NZZ 2017 hatte der

statisch, soll Heimat nun inklusiv und wandelbar werden. Im Jahre 2018 ist Heimat endgültig in der Mitte der Gesellschaft angekommen, wie die Umbenennung des deutschen Innenministeriums in «Bundesministerium des Innern, für Bau und Heimat» bezeugt. Trotz dieser Bemühungen scheint sich die rechte Interpretation des Begriffs hartnäckig zu halten. Laut einer Umfrage von 2017 assoziieren Schweizerinnen und Schweizer Tradition und Landschaft immer noch mit Heimat.

damalige Parteipräsident Christian Levrat dann auch sofort eine Definition auf Basis von Vielfalt und Diversität parat. «Zur Rückeroberung eines instrumentalisierten Begriffs» rief SP-Nationalrat Beat Jans aus, als er 2019 ein Buch mit dem Titel «Unsere Schweiz – Ein Heimatbuch für Weltoffene» herausgab. Statt exklusiv und

H eimat als eine falsche Antwort auf ein tatsächliches Problem

D ass Heimat im politischen Diskurs wieder Konjunktur hat, ist vermutlich darauf zurückzuführen, dass Einsamkeit und Unsicherheit die derzeitige Gefühlslage beherrschen. Der rechte Heimatbegriff verspricht Sicherheit und Geborgenheit durch Homogenität von Kultur und Gesellschaft. Aber er erkauft sich diese Heilsversprechen, indem er ausgrenzt und Aussenstehende zur Gefahr erklärt. Dass es auch anders geht, zeigt eine weitere Umfrage von 2017. Anstatt den Begriff «Heimat» zu benutzen, wurde hier nach Bedingungen für «Sich-heimisch-Fühlen» gefragt. Familie und Freunde wurden als wichtigster Faktor eingeschätzt, während Kultur und Tradition nur von 5% der Befragten genannt wurden. Wir kommen zur Einsicht, dass durch Förderung von kommunalen Strukturen und sozialer Interaktion bereits Geborgenheit generiert werden könnte. Die vermeintliche Notwendigkeit einer essenzialistischen Identität entpuppt sich dabei nur als dem Heimatbegriff inhärent und geschichtlich gewachsen. In einer Zeit, in der wir Worten grosses Gewicht zugestehen, stellt sich die Frage, ob der Begriff Heimat überhaupt noch gewinnbringend verwendet werden kann. P

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DOSSIER

Texte Ryan Rätzer

Image Marc-Olivier Kolly

Home sweet home

“Être chez soi” va bien au-delà des murs. Dans ce petit plaidoyer pour des maisons accueillantes à chaque étape de vie, Marc-Olivier Kolly nous fait découvrir un petit havre de paix. De la dignité préservée aux activités personnalisées, tout est fait pour garantir une vie qui vaut la peine d’être vécue pour nos ainé-e-s habitant dans des établissements médico-sociaux (EMS). (Article complet sur notre site web)

"Quand on est jeune, c’est pour toute une vie.” Voilà la phrase qui nous accueille lorsque l’on entre dans la “Résidence le Manoir”, un EMS qui prend en charge nos ainé-e-s à Givisiez. Une ambiance chaleureuse, une décoration pleine de souvenirs … Marc-Olivier Kolly, responsable des ressources humaines, travaille dans cet établissement depuis sept ans. Il répond à quelques questions afin de mieux nous éclairer sur ce qui fait que l’on se sent chez soi.

T héorie et mise en pratique

E n théorie, plusieurs facteurs contribuent au bien-être des résident-e-s. Psychologiquement, l'autonomie et les habitudes jouent un rôle crucial, tout comme un accueil chaleureux. Le volet social englobe les relations avec le personnel, les résidant-e-s, la famille, les animaux et les activités. Enfin, le matériel, tel que l'espace privé et les possessions, complète le tableau.

E n pratique, chaque aspect du quotidien en EMS est pensé avec attention, respectant les principes bioéthiques tels que l'autonomie, la non-malfaisance, la bienveillance et la justice. La Résidence le Manoir accueille 98 résidant-e-s. Les activités sur mesure, dirigées par les assistant-e-s socio-éducatifves, offrent des moments chargés de sens. L'accès au jardin thérapeutique permet aux résidant-e-s de renouer avec des souvenirs tout en contribuant à des actions concrètes. Enfin, tout le monde n’ayant pas la chance d’avoir une famille venant rendre visite fréquemment, de généreux-ses bénévoles passent régulièrement au home, pour discuter, coiffer, accompagner spirituellement nos ainé-e-s. Vous en ferez peut-être un jour partie?

Aux limites de l’autonomie

I l faut préciser qu’aller vivre en EMS est généralement la conséquence d’un état de santé physique et/ou mental qui se dégrade. Les victimes d’Alzheimer, plus que perdre la mémoire à plus ou moins court terme, vivent

souvent dans l’angoisse et ont la volonté de partir. Pour remédier à cela sans traitement médicamenteux, il existe certaines thérapies dont la thérapie Snoezelen et celle du voyage qui permettent respectivement de rasséréner les patient-e-s en réactivant les sens de manière calme et autonome, de s’installer confortablement à bord d’un simulateur de train pour causer tout en profitant du paysage qui défile sur un écran. Bien que l’autonomie du-de la patient-e soit réduite en raison de sa condition, tout est mis en œuvre pour garantir une vie qui vaut la peine d’être vécue.

Q uel avenir pour nos EMS?

C omme pour toutes choses dans la vie, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. En effet, le financement des EMS dépend grandement de décisions politiques qui ont parfois un train de retard. Lorsque les soignant-e-s mesurent le degré d’autonomie d’un-e patient-e, et donc, son besoin en soins et accompagnement, l’aspect psychique serait pour le moment sous-estimé. Cependant, ce n’est pas par malveillance, mais bien par-

ce que tout système a besoin de temps pour être à jour. Tout contact n’est pas rompu et l’équilibre entre institutions, associations et politique se renouvelle constamment pour tendre vers le mieux. Cet équilibre sera par ailleurs bientôt remis à jour : les votations du 3 mars 2024 pour une treizième rente AVS. Ces dernières mettent en lumière la vision qu’a la société de ses ainé-e-s. Aux vues de certains arguments, il semble nécessaire de rappeler qu’aucune étude est nécessaire pour affirmer que 100% des personnes vieillissent avec le temps.

H ome sweet home

C ’est le sourire aux lèvres que Marc-Olivier Kolly nous fait découvrir cet établissement dans lequel il a mis, avec ses collègues, tout son amour afin de garantir une belle vie aux résidant-e-s. Au final, être à la maison, ce n’est pas forcément être dans un lieu qui nous appartient ; il s’agit surtout d’être quelque part où l’on a nos petites habitudes et où l’on est respecté et vu dans notre plus belle humanité. Nous sommes tou-t-e-s, au fond, une partie de la maison de quelqu’un et il ne tient qu’à nous de faire en sorte qu’elle soit chaleureuse et accueillante. P

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DOSSIER

Text und Fotos Helene-Shirley Ermel

Friede, Freude, fehlende Humanität

Viele Städte sorgen aktiv dafür, dass gewisse Menschengruppen aus dem öffentlichen Raum

verdrängt werden. Wie sieht es in Freiburg aus?

Wer träumt denn nicht von einer sauberen Stadt, die befreit ist von Obdachlosen und Verunreinigungen? Die Stadtplanung vieler Ortschaften konzentriert sich stark auf ein makelloses Image, greift dazu jedoch oft auf Massnahmen zurück, welche die Probleme nur überschminken.

D efensive Architektur

Unter defensiver Architektur, auch bekannt unter hostile architecture , verstehen wir die Gestaltung des öffentlichen Raumes, die verhindern soll, dass beispielsweise Obdachlose sich niederlassen oder Suchterkrankte sich Drogen injizieren. In anderen Fällen dient sie dazu, gegen Aktivitäten wie Skateboardfahren oder das Sprühen von Graffiti vorzugehen. Was grundsätzlich wie eine gute Idee klingt, ist allerdings problematisch: Anstatt Obdachlosen aktiv zu helfen und Suchterkrankten Unterstützung zu bieten, werden diese lediglich aus dem Blickfeld verdrängt. Ganz unter dem Motto: Aus den Augen, aus dem Sinn.

Freiburg unter die Lupe nehmen

Wie muss man sich defensive Architektur genau vorstellen? Verschiedenste Medien haben sich diese Frage schon gestellt. Sie zählen beispielsweise öffentliche Parkbänke dazu, an denen zwischen den Sitzen Armlehnen angebracht sind. Dies soll verhindern, dass Menschen auf ihnen schlafen. Alternativ werden die Bänke auch komplett entfernt oder sie weisen keine Rückenlehne mehr auf. In vielen Städten gibt es unergonomische Sitzflächen, die auf den ersten Blick an Kunstwerke erinnern. Dennoch beugen sie einem langen Verweilen an diesen Orten vor. Einige öffentliche Plätze bedienen sich Lautsprechern mit Musik oder Sprinklern, die ungebetene Menschen wie beispielsweise Jugendliche

verscheuchen sollen. Kurzum: Städte werden immer ungemütlicher. Unzählige solcher Beispiele dokumentiert der Instagram-Kanal @hostile_germany seit nunmehr zwei Jahren.

Auch hier in Freiburg finden sich Hinweise auf eine solche defensive Architektur, die kaum auffallen. Beispielsweise hat ein Laden in der Avenue de Beauregard vor seinen Schaufenstern jeweils eine Reihe metallener Zacken angebracht. Diese verhindern, dass Personen auf den Fenstersimsen sitzen können. Ein anderes Exempel sind die Toiletten im Fribourg Centre. Sie sind in blauem Licht erleuchtet, damit ein intravenöser Drogenkonsum in ihnen nicht möglich ist. Weitere negative Merkmale der Stadt sind die Mülleimer mit teils schrägen oder abgerundeten oberen Flächen, auf denen keine Gegenstände abgestellt werden können

und die sich ebenso nicht als Tische nutzen lassen.

Gleichzeitig lässt sich feststellen, dass Freiburg auch einige positive Aspekte aufweist: Es gibt viele Parkbänke mit stabilen Rückenlehnen. Hervorragend schneiden die Bänke in der Rue des Ecoles ab: Sie sind sehr breit, haben keine grossen Lücken und bieten sogar eine höhergelegene gerade Fläche. Auf ihnen wäre es möglich, etwas abzustellen, zu sitzen oder sogar zu schlafen.

Befürwortung oder Ablehnung?

Eine Umfrage auf der Internetseite gutefrage.net , bei der 40 Nutzer:innen abstimmten, zeigt, dass 80% der Befragten defensive Architektur für nicht gerechtfertigt halten. Das häufigste Argument für eine solche defensive Stadtgestaltung ist, dass der

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öffentliche Raum der ganzen Bevölkerung gehöre. Parkbänke seien für alle da und dienten in erster Linie nicht als Schlafplätze für Menschen ohne Obdach. Es solle mehr dafür unternommen werden, dass letztere in Wohnungen untergebracht werden. Auch die Gegner:innen defensiver Architektur unterstützen Letzteres.

Es sei unmenschlich, dass durch solche Entscheidungen Menschen aus dem Blickfeld verdrängt werden. Dadurch würden nur die Symptome bekämpft und nicht die Ursachen. Der Wohnraum sei zu teuer und es gebe kaum gesicherte Unterkünfte, was besonders im Winter ein grosses Problem darstelle. Dieser Umstand begünstige eine höhere Zahl von Obdachlosen nebst persönlichen oder weiteren strukturellen Gründen. Ausserdem biete die Politik nicht genügend Hilfsangebote – wie öffentliche Duschen oder genug kostenlose Toiletten –für die Menschen, denen es sowieso schon schlecht gehe. Eine solche Architektur füge ihnen nur noch mehr Leid zu.

Nicht umsonst landete der Begriff «defensive Architektur» bei der Wahl zum Unwort des Jahres 2022 auf dem dritten Platz. Wie der SWR berichtete, kritisierte die Jury vor allem die «euphemistische Bezeichnung einer menschenverachtenden Bauweise, die gezielt marginalisierte Gruppen aus dem öffentlichen Raum verbannen möchte».

Nebeneffekte auf die Gesellschaft

In erster Linie sorgt ein feindlicher Baustil für ein verschönertes Stadtbild: das Zentrum bietet vorwiegend Verköstigung, Arbeit, Läden und Einkaufspassagen sowie Wohnraum für die einkommensstärksten Schichten. Diesem Traum einer perfekt anmutenden Stadt soll nichts entgegenstehen. Alle Menschen,

die nicht dem Idealtypus der wohlhabenden Bevölkerung entsprechen, haben keinen Platz in der Öffentlichkeit.

Von den Auswirkungen feindlicher Architektur sind in den behandelten Fällen nicht nur Obdachlose betroffen, sondern alle. Ältere Menschen oder diejenigen mit schwachen Knien finden weniger Sitzgelegenheiten. Bei plötzlich auftretenden Kreislaufbeschwerden können sich viele Menschen nicht auf Parkbänke legen und akklimatisieren, wenn diese mit Armlehnen abgetrennt sind. Jugend-

liche, die in der Stadt nach Freizeitaktivitäten wie Skaten streben, können ihren Interessen nicht nachgehen. Auch werden ihnen Orte an der frischen Luft dadurch zunichtegemacht, da sie nur noch auf ein kurzzeitiges Verweilen ausgerichtet sind.

Die strukturelle Verdrängung aus dem öffentlichen Raum wirkt sich negativ auf das Sozialleben der Einwohner:innen aus. Wo früher einmal die Stadt als zentraler Treffund Angelpunkt diente, verlagert sich der Lebensmittelpunkt immer mehr in das Private. Fast so, als unterstütze die Stadtplanung eine tiefgreifende Vereinsamung.

Wenn diese oft als Kleinigkeiten wahrgenommenen Umstände und Massnahmen verbessert würden, wäre unterm Strich noch mehr Menschengruppen als nur Obdachlosen geholfen. Es lässt sich oft beobachten, dass selbst kleine Änderungen, die primär für eine Bevölkerungsgruppe vorgenommen werden, auch für andere positive Folgen mit sich ziehen. Dieser Effekt zeigte sich zum Beispiel beim Thema Barrierefreiheit. Abgeflachte Strassenübergänge für Rollstuhlfahrende sind nicht nur für diese spezifische Gruppe von Nutzen, sondern helfen schlussendlich auch Menschen, die mit Kinderwagen unterwegs sind, und Menschen mit Rollatoren. Übergänge ohne solche Abschrägungen stellen für diese oft ein Hindernis dar. Genau ein solcher Effekt würde auch dann eintreten, wenn der öffentliche Raum für alle gestaltet wäre und Barrieren strukturell entfernt würden.

So, wie es aber momentan üblich ist, schadet defensive Architektur dem Reiz der Stadt sowie ihren Einwohner:innen, selbst wenn letztere es nicht wahrnehmen. P

21 spectrum 02.24

PAGE VERTE

Avis de recherche : espoir

L’année dernière, je vous faisais part de mon « optimisme » quant aux résultats de la COP27 ( Conference of the Parties , ou conférence des parties en français). Quid de cette 28e édition ?

La 28 e conférence sur le climat (COP28) s’est achevée à Dubaï en décembre dernier. Une fois encore, les États se sont réunis afin de s’attaquer au problème toujours plus pressant du réchauffement climatique, avec pour objectif de limiter à 1,5 degrés la hausse des températures d’ici à la fin du siècle, comparé à l’ère préindustrielle. Y sont-ils arrivés ? Bien entendu que non, mais cela ne nous empêche pas de mesurer les avancées, et le chemin qui reste encore à parcourir.

Personnellement, cela fait bien longtemps que je ne m’encombre plus d’espoir à l’approche de ces grandes messes onusiennes. Plus sceptique qu’une fosse, je maintiens toutefois mon esprit ouvert à de potentielles bonnes surprises. S’il faut bien entendu reconnaître que la situation serait bien pire si ces instances internationales n’existaient pas, force est de constater que leur efficacité réelle est malheureusement bien en deçà des enjeux auxquelles elles s’attaquent.

E t, lorsqu’il faut se mettre d’accord à 193, cela ne s’apparente à rien de moins qu’à une tâche herculéenne. À ce propos, il suffit de recenser le nombre de conflits armés actifs sur notre planète pour se rendre compte de l’inefficacité et de l’archaïsme, par exemple, du Conseil de sécurité de l’ONU (plus couramment connu sous le nom de Conseil de qui a la plus grosse) et de son sacro-saint droit de véto. Pour rappel, la Suisse en est actuellement membre non permanent et l’a même présidé au mois de mai 2023.

C OP28 : avancées

Au terme de cette COP28, il apparaît que la production d’énergies renouvelables devrait tripler d’ici à 2030, tandis que les gains en efficacité énergétique devraient, eux, doubler.

D e plus, les États se sont accordés à « opérer une transition en dehors des énergies fossiles », marquant ainsi l’histoire des COP en mentionnant pour la première fois explicitement la sortie des énergies fossiles dans le texte final. Il était temps...

M AIS

Mais, et c’est là où le bât blesse, il n’y absolument aucun calendrier ni aucune obligation, les États pouvant s’organiser comme ils le souhaitent pour effectuer cette « transition en dehors » - appréciez la subtilité et l’ambiguïté des termes choisis. D e surcroît, le gaz ne fait pas ici partie de l’équation, étant considéré comme un « carburant de transition ». Cherchez l’erreur. Si l’on rajoute à cela la récente inscription par l’Union Européenne du nucléaire comme « énergie verte », les perspectives sont définitivement réjouissantes.

La technologie ne nous sauvera point Je ne vais pas vous rabâcher plus que cela à quel point la situation est préoccupante mais plutôt vous offrir les fruits de la réflexion que tout cela m’inspire. On nous dit souvent, à nous les jeunes, de rester positifs, d’avoir de l’espoir et foi en l’avenir, que nous changerons le monde... On peut nous reprocher d’être trop pessimistes concernant le futur mais, la faute à qui ? Pour moi, si la conclusion d’une vision réaliste du monde résulte en quelque chose de négatif, ce n’est pas à cause d’un problème de perception, mais bien à cause d’un problème de réalité. Désolé (ou pas) de comprendre ce que la science nous dit !

On parle désormais d’adaptation au changement climatique, et plus tant que ça de lutte contre le dérèglement. On doit se préparer aux conséquences, ce qui ressemble drôlement à un aveu d’échec, vous ne trouvez pas ? Ces « COP » à répétition sont-elles encore autre chose qu’une vaste blague ? Sur quelle planète vivent ces gens ? Certainement pas la planète Terre qui, bien qu’immense et miraculeuse, est une entité finie ne pouvant supporter une croissance infinie. Si un enfant de cinq ans est capable de comprendre cette simple réalité, c’est apparemment trop compliqué pour nos dirigeant-e-s, esprits soi-disant brillants et à l’intelligence supérieure à nous autres, simples mortel-le-s . Leur grille de lecture est complètement erronée et fantaisiste. Et après on s’étonne que de plus en plus de jeunes renoncent à avoir des enfants ? P

Pour aller plus loin, consultez cet excellent article de MrMondialisation

22 spectrum 02.24

GRÜNES BLATT

Text Amélie Oberson

Foto Unsplash

Van Life – Zwischen Freiheit und Verantwortung

Mit einem umgebauten Auto und wenig Proviant in die freie Natur, manchmal mit Ziel und oftmals ohne. Für viele ist es eine nachhaltigere Variante als das Reisen mit dem Flugzeug.

Über 16 Millionen Beiträge finden sich unter dem Hashtag #vanlife auf Instagram. Auf TikTok sind es über 20,1 Billionen Aufrufe für Videos, die unter demselben Hashtag gepostet werden. Es muss mehr sein als nur Reisen, das Leben im Van ist zum Lebensstil geworden. Spectrum gibt einen Einblick in diese Welt mit dem Fokus auf der Frage der Nachhaltigkeit.

D ie Van-Life-Kultur

E s ist beeindruckend: Ein Klick auf den Hashtag und zigtausende Bilder von Vans erscheinen auf dem Bildschirm. Dazu gehören Riesenautos mit einer Innenausstattung, welche ermöglicht, jede Kleinigkeit mit auf die Reise zu nehmen. Es gibt eingebaute Duschen und Toiletten, Spiegel und glänzend saubere Küchen. Unwillkürlich entsteht die Assoziation mit dem Phänomen Glamping . Ein Wort, welches zum Teil zynisch benutzt wird, um eine Art des luxuriösen Campens zu bezeichnen, bei der ebenfalls auf keinen Komfort verzichtet wird, der zu Hause besteht. Glamping hebt die Idee des Campens auf, die Komplexität des Alltags gegen die Simplizität des Lebens in der Natur auszutauschen – man wechselt von zu Hause ins 5-Sterne-Zelt. Schon länger ist der Begriff im Tourismus angekommen und das Konzept erfreut sich grosser Beliebtheit.

Natürlich sind nicht alle Autos so aufwendig gestaltet. Es gibt durchaus Vans, bei welchen das Bett die Hälfte des Raums ausfüllt, während die andere Hälfte aus einem Gasherd und ein paar Küchenutensilien besteht. Diese Darstellung des Van Life steht für Freiheit und Ungebundenheit, für Zeit mit sich selbst und der Natur. Der Reiz daran ist ersichtlich: Einmal der Routine zu entfliehen und mit seinem Van durch die Landschaft zu düsen.

T ipps von Erfahrenen

D er Traum vom selbst umgebauten Van ist gar nicht so schwierig zu erfüllen. Auf diversen Webseiten wie zum Beispiel Vanlife

Schweiz gibt es Tipps für den Ausbau und das Leben im Van. Es werden auch Ratschläge für mehr Nachhaltigkeit gegeben. Etwa eigne sich Filz für den Innenausbau, da er einerseits gut isoliere und Geräusche reduziere, und andererseits eine biologisch abbaubare und umweltfreundliche Option sei. Sich für Filz zu entscheiden, welcher aus nachhaltigen Materialien wie Schafswolle hergestellt wird, sei umso besser. Ein weiterer Unterschied im Grad der Nachhaltigkeit stellt die Heizung dar. Man kann sich zwischen Gas, Benzin, Diesel, Holz, elektrischer Energie oder Hybrid-Versionen entscheiden. Wenn die Heizung mit dem Fahrzeugtank verbunden ist und Benzin oder Diesel verbraucht, ist die Angelegenheit natürlich weniger nachhaltig, als wenn mithilfe von Solarenergie eine elektrische Heizung betrieben wird. Eine kurze Suche im Internet zum Thema Solarenergie und Van Life zeigt, dass diese Form der Energiequelle durchaus beliebt ist und neben Nachhaltigkeit auch Vorteile wie Unabhängigkeit mit sich bringt. Im Winter lohne es sich zudem, einen Holzofen als Heizung zu benutzen, um nachhaltiger zu leben.

A ber wie nachhaltig ist es wirklich?

D ie grössten Umweltsünden beim Van Life sind die CO2-Emissionen, die durch das Herumfahren entstehen. Diese können jedoch variieren. Bewegt sich eine Familie

mehrheitlich von Campingplatz zu Campingplatz und verweilt dort für längere Zeit, sind die Emissionen geringer, als wenn sie täglich den Standort wechselt. Ein entscheidender Unterschied ist auch die Fahrtgeschwindigkeit. Je höher diese ist, umso grösser ist der Benzinverbrauch. Das hat seinen Preis, deswegen lohnt es sich, langsamer zu fahren.

D as Van Life zwingt Reisende zu mehr Konsumbewusstsein: Die Möglichkeit, ständig und überall alles kaufen zu können, gibt es nicht mehr. Zudem ist schlichtweg kein Platz vorhanden für unnötige Objekte. Der Umgang mit Wasser ist ebenfalls sparsamer, schliesslich hat der Wassertank nur eine begrenzte Füllmenge.

N achhaltiger als das Reisen mit dem Flugzeug oder mit dem Kreuzfahrtschiff ist das Leben im Auto sicher, beim Zugfahren lässt sich darüber streiten. Je nachdem, welche Energiequelle man braucht und wie schnell und weit man fährt, kann das Leben im Van nachhaltiger sein oder eben nicht. Es ist eine Frage der Herangehensweise und es bleibt abzuwarten, wohin sich der Trend in den nächsten Jahren entwickelt. P

23 spectrum 02.24

SEX UND LIEBE

Text Sophie Sele

Illustration @queerkaff_ow

«Queerkaff»: So halten Queers in Obwalden der Landflucht entgegen

Rún, Hanna und Milo sind die Gesichter hinter dem Instagram-Account @queerkaff_

ow. Im Interview erzählen sie von Regenbogenstickern, der SVP und Mastektomien.

Liebe Rún, Hanna und Milo: Warum habt ihr den Instagram-Account @queerkaff_ow erstellt?

Rún: Viele junge Leute, besonders Queers, ziehen aus Obwalden weg in grosse Städte, sobald sie können. Die Landflucht ist bei Queers wirklich sehr hoch. Das wollen wir mit unserem Instagram-Account ändern.

H anna: Unsere Zielgruppe sind junge Queers in Obwalden, die sich allein fühlen. Die wollen wir erreichen und ihnen zeigen, dass sie eben nicht allein sind.

Rún (lacht): Basically genau das, was wir damals selbst gerne gehabt hätten. Heute schreiben uns viele ältere Queers, dass sie nicht so schnell weggezogen wären, wenn es «Queerkaff» schon früher gegeben hätte. Das ist für uns natürlich ein tolles Feedback! Unser Instagram-Account hat meine beste Freundin Anna Mitrovic sogar dazu inspiriert, dasselbe Konzept durch den Instagram-Account @friqueers queeren Studierenden in der Stadt Freiburg anzubieten.

Was bietet ihr euren Followern alles an?

Rún: Wir haben den Instagram-Account im Juni 2021 erstellt und anfangs hauptsächlich Memes rund ums Thema Queersein auf dem Land gepostet. Ausserdem beantworten wir viele DMs. Darunter gibt es auch persönliche Sachen wie: Hey, meine Eltern haben so und so auf mein Outing reagiert, habt ihr Tipps? Ein bisschen seelsorgemässig also.

Hanna: Später haben wir dann auch angefangen, Regenbogensticker und weitere Sticker mit queeren Sujets zu verkaufen, um mit den Einnahmen kleinere Events wie gemeinsame Picknicks zu organisieren. Wir haben aber auch schon grössere Events in Zusammenarbeit mit anderen Organisationen durchgeführt, zum Beispiel eine Kleiderbörse mit der Jugendgruppe Queerpuzzles aus Schwyz. Im Sommer 2023 hat uns die Jugendorganisation Milchjugend

dann angeboten, dass sie unsere Ausgaben in Zukunft übernehmen.

Wie sieht eure Community aus? Rún: Die meisten Teilnehmenden an unseren Events sind aus Obwalden.

Hanna: Ja, das schon. Aber wir hatten auch schon plötzlich Leute aus Zürich da, ein paar aus Luzern. Die Anzahl Teilnehmende ist dafür immer sehr unterschiedlich und man kann es vor einem Event auch sehr schlecht sagen.

Rún: Wir beobachten aber, dass unsere Community immer jünger wird. Als wir

«Wir beobachten, dass unsere Community immer jünger wird.»

angefangen haben, waren die Jüngsten etwa 16 oder 17 Jahre alt. Mittlerweile sind die Jüngsten 12 Jahre alt. Die Jugendlichen beschäftigen sich mit dem Thema immer früher und suchen dann bei uns Hilfe. Das ist etwas, das uns aufgefallen ist.

Auf Instagram schreibt ihr auch über eine Spendenaktion…

Rún: Das stimmt. Momentan läuft ein Crowdfunding für Milos Mastektomie, also Brustentfernung. Man muss ja in der Schweiz immer noch einen grossen Betrag

selbst übernehmen, auch wenn es in dem Sinne über die Krankenkasse abgehandelt wird. Es ist eigentlich ein privates Crowdfunding, aber weil Milo ein Teil unseres Teams ist, haben wir das auch bei uns auf Instagram gestellt. Es gibt viele Leute, die einmal etwas zurückgeben möchten, und das ist ein möglicher Weg.

Milo: Es hat mir auch nichts ausgemacht, das öffentlich zu machen, weil ich vorher schon recht öffentlich war mit meiner Maturaarbeit. Ich habe einen Infoguide zu LGBTQ für Lehrpersonen und Schulleitungen geschrieben. Dafür habe ich auch den Instagram-Account @infoguide¬_lgbtqia erstellt. Ich hatte auch nicht wirklich Angst vor Hasskommentaren, da hatten wir nämlich bisher gar keine Probleme.

Engagiert ihr euch auch politisch?

Rún: Wir haben von Anfang an beschlossen, nicht parteipolitisch zu sein. Klar, wir drei sind im Privaten alle der Meinung: Fuck SVP, aber weil wir in Obwalden sind, haben wir gesagt: Das Queersein und die politische Einstellung haben eigentlich nichts miteinander zu tun. Viele sagen zwar, dass Queersein links ist, aber es gibt ja auch rechte Queers. Also es hängt ja nicht direkt mit der politischen Einstellung zusammen. Darum haben wir gesagt: Klar sind wir politisch, weil halt das Thema leider Gottes politisch ist, aber parteipolitisch sind wir nicht! P

Möchtest du mehr über Queerkaff erfahren?

Dann schau auf dem Instagram-Account @queerkaff_ow von Rún, Hanna und Milo vorbei!

24 spectrum 02.24

SEXE ET AMOUR

Le consentement, il faut (toujours) en parler !

Dans la presse et sur les réseaux sociaux, la question du consentement – ou plutôt de son absence – a fait un carton : un sujet sensible qui n’a pas fini de faire couler l’encre.

Le mois de décembre 2023 a été marqué de récits médiatiques autour du traitement juridique du viol qui ont bouleversé et fait polémique.

E n France, ce qui a fait scandale, c’est l’opposition d’Emmanuel Macron à la proposition de directive du parlement européen et du Conseil sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique du 8 mars 2022 qui vise, entre autres, à harmoniser la définition juridique du viol à l’échelle européenne. Cependant, durant les négociations, la France, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque ont continué à tenir tête à l’initiative.

E n Suisse, c’est un arrêt du Tribunal fédéral du 22 novembre 2023 qui fait polémique. Il s’inscrit dans le sillage d’un jugement pour des faits de viol commis en février 2020 à Bâle. Alors que l’auteur des faits est jugé et sanctionné en août 2020, sa sentence est revue à la baisse après un recours auprès de la Cour d’appel bâloise une année plus tard, en août 2021. Les raisons de cette réduction de peine ? Une victime qui aurait envoyé de faux signaux et un acte considéré comme relativement court. Si le Tribunal fédéral réfute la décision de la Cour d’appel bâloise, certains éléments du jugement marquent tout de même les esprits : la déclaration du Tribunal fédéral selon laquelle la durée de l'acte doit être prise en compte comme un facteur pertinent est loin de faire l'unanimité.

À Berne, on a tranché : « Non, c’est non. »

Toutes ces actualités ont remué les esprits et suscité énormément d’émotions. Cependant, à l’aube de 2024, la Suisse offre une lueur d’espoir. Le mercredi 10 janvier 2024, le Conseil fédéral a officiellement déclaré et fixé l’entrée en vigueur des révisions du droit pénal en matière de délits sexuels : à partir

du 1 er juillet 2024, sera considéré comme viol ou contrainte sexuelle tout acte ayant eu lieu malgré l’expression verbale ou gestuelle d’un refus de la victime ou si cette dernière était en état de sidération. De la même manière, la notion de viol ne sera plus exclusive aux victimes de sexe féminin.

C’est une petite victoire pour toutes les personnes qui luttent depuis des années pour un changement dans la loi. Si l’avancée semble rudimentaire à certains, elle a le mérite d’élargir une définition longtemps contestée, jugée incomplète et poussiéreuse mais pourtant encore en vigueur dans bien des pays.

Le rôle crucial de la prévention : en parler, et encore en parler. Dans un communiqué de presse du 10 janvier, le Conseil fédéral tient également à renforcer les mesures de prévention à l’égard des auteurs-trices de délits sexuels. Mais la prévention s’effectue déjà avant : il

faut apprendre le consentement, apprendre à dire non et mettre en avant les structures qui viennent en aide aux victimes de violences sexuelles. En effet, à l’heure actuelle, de nombreuses victimes restent dans le silence, par peur d’être blâmées, moquées, de risquer leur sécurité ou par défaitisme, sachant qu’il y a peu de chances que les procédures judiciaires donnent suite.

Cependant, si vous avez ou connaissez des personnes qui ont subi de telles violences, sachez qu’il existe le Centre LAVI, qui accompagne les victimes tout au long des procédures et leur propose divers services, allant d’une aide au dépôt de plainte à la mise à disposition de logements d’urgence en passant par le financement de thérapies. Chaque canton a au moins un centre de consultation LAVI qui offre ses services gratuitement. P

25 spectrum 02.24

LETTRE DE LECTEUR

Rendons l’humanité

Commentaire de la rédaction : Spectrum a laissé à Jeremy Wright la possibilité de répondre à l’article de Romain Michel paru dans le numéro précédant. Voici le texte de Jeremy Wright tel qu’il nous l’a fait parvenir.

J’ai trouvé l’article « D’humain(e) à machine à tuer » de Romain Michel parut dans le précédent numéro de Spectrum très insensibles dans le contexte politique actuel. Il perpétue une idée du terrorisme comme la simple incarnation du mal plutôt qu’issu de contextes géopolitique et post-colonial. Il renforce l’idée d’une personne terroriste comme étant déshumanisée, ce qui empêche le dialogue elle.

Récemment, Hamas à tenter d’ouvrir des négociations pour un retour des otages et un cessez-le-feu permanent à Gaza. Netanyahu a répondu qu’il rejette « catégoriquement les conditions de capitulation des monstres du Hamas ». Ce manque de dialogue est une tragédie, alors que le nombre de morts ne cesse d’augmenter, et les familles des personnes capturées reste séparées. Il serait temps de questionner notre notion du terrorisme, au lieu de la renforcer. D’essayer d’empathiser au lieu de détruire. Si nous rendons l’humanité aux autres, nous retrouverons la nôtre. P

Réponse de la rédaction :

L'équipe de Spectrum et l'auteur de l'article qui a fait l'objet de ce commentaire partagent à maints égards le point de vue de Jeremy Wright. L'intention de l'auteur de cet article n'était pas de créer une polémique en lien avec l'actualité mais d'aborder la question du terrorisme en des termes généraux. Il s'est référé à des travaux universitaires qui traitent de ce sujet en adoptant une perspective psychologique (et non pas politique). P

26 spectrum 02.24

ANIMAE LIBERAE

Augenwasser

tropft

bereits als ich am Gleis stelle tropft auf Orchideen

blätter

welche direkte Besprühung mögen kaum die Blätter

insbesondere nicht Blütenblätter direkt indirekt direkt wie Du Tata

tgeara Tata wie du

27 spectrum 02.24
“Bestsellers are chosen. Nothing you do matters.”

Write what you know. So lautet ein gängiger Ratschlag an Autor:innen. Ein Ratschlag, dem Rebecca F. Kuang in ihrem neusten Roman folgt. In Yellowface nimmt die 27-jährige Autorin die Literaturbranche ins Visier und gewährt den Lesenden Einblicke in eine Welt, mit der sie selbst sehr vertraut ist.

Bekannt wurde Kuang mit der The Poppy War -Trilogie und dem Einzelband Babel. Beide Werke gehören ins Fantasy-Genre. Mit Yellowface begibt sich Kuang auf neues Terrain.

Erzählerin des Romans ist die Schriftstellerin Juniper «June» Hayward, deren Debütroman gefloppt ist, während ihre beste Freundin Athena Liu, ebenfalls Autorin, einen Erfolg nach dem anderen einheimst. Einen solchen Erfolg, einen Netflix-Deal, feiern die beiden im ersten Kapitel. Zuerst in einer hippen Bar, dann in Athenas Wohnung, wo June als erste Person überhaupt Athenas erst kürzlich fertiggestelltes Manuskript zu Gesicht bekommt. Noch in derselben Nacht stirbt Athena nach einem Unfall und June steckt das Manuskript ein. Sie überarbeitet den Romanentwurf, schickt ihn ihrem Agenten und landet schlussendlich bei einem renommierten Verlag. Das Buch wird zum Bestseller, June reich und berühmt.

Doch kurz darauf werden kritische Stimmen laut. Nicht nur, weil June als weisse Amerikanerin über einen Teil der chinesischen Geschichte geschrieben hat, es werden auch Zweifel daran geäussert, ob sie tatsächlich die Urheberin des Werkes ist.

In Yellowface entfalten sich mehrere der aktuellen gesellschaftlichen Debatten. Es geht um kulturelle Aneignung, Rassismus, Diversität und vor allem um die Frage, wer überhaupt das Recht hat, gewisse Geschichten zu Papier zu bringen. Eine zentrale Rolle spielen ebenfalls die sozialen Medien. June verbringt Stunden auf Instagram, Twitter und Co., verliert sich in der digitalen Welt.

Kuangs Roman einem bestimmten Genre zuzuordnen, ist nicht leicht, denn er weist vielfältige Elemente auf. Die Autorin selbst beschreibt Yellowface als «eine Horror-Story über Einsamkeit in einer höchst kompetitiven Branche.»

Obwohl Yellowface auch seine Schwächen hat, fällt es schwer, das Buch aus der Hand zu legen. So obsessiv wie June durch ihr Twitter-Feed scrollt, werden die Lesenden dieses Romans dem Ende entgegenfiebern. Ein Pageturner!

(Home) Sweet Home

«Non è il momento di preoccuparsi dei mostri. Gli umani sono più spaventosi.»

« Sweet Home» è una serie televisiva sudcoreana basata sull’omonimo webtoon di Kim Kan-bi. La dolce casa a cui il titolo allude è un enorme condominio nel quale un gruppo di cittadini si ritrova rinchiuso. Al di fuori, Seul è una terra desolata da mostri. All’interno succede presto la medesima cosa: gli stessi compagni con i quali il gruppo si rifugia potrebbero mutarsi in ogni momento.

I mostri di «Sweet Home» non sono semplici zombie. Personaggi e spettatori cercano entrambi di capire cosa induce una persona a trasformarsi, e se esiste rimedio. I protagonisti sono un gruppo disparato di persone, tra cui una madre che ha perso il figlio, due fratelli che non vanno d’accordo, e un uomo che potrebbe essere un assassino. Il condominio stesso diventa personaggio: le infinite scale, gli appartamenti che si affacciano su lunghi corridoi, la scala antincendio; tutto sembra prendere vita nella storia. La situazione fuori dall’edificio è incerta, ma all’interno si crea una sorta di nuovo ecosistema. Al centro c’è Cha Hyun-soo, brillantemente interpretato da Song

Kang, un ragazzo che ha perso la famiglia e che prima di sopravvivere ai mostri deve riuscire a vivere con la sua depressione. La rappresentazione della malattia è fatta sensibilmente, e riesce a mostrarla in tutte le sue sfaccettature.

L a serie è stata criticata per il CGI. I mostri sono spesso non realistici e possono essere considerati quasi ridicoli. Eppure il CGI imperfetto contribuisce all’atmosfera irreale della storia, a far sembrare il condominio l’ultimo edificio ancora intatto della città. La seconda stagione, distribuita in dicembre 2023, ha inoltre mostrato un grande miglioramento nella grafica, aprendo il mondo a riprese post-apocalittiche mozzafiato. L’atmosfera inquietante è completata grazie alla colonna sonora, in particolare la sigla «Dies Irae» di Cho Yoon-jung, che con l’utilizzo di orchestra e coro dona un’aria quasi biblica alla storia.

« Sweet Home» ti lascia con grandi domande: come vengono influenzate le persone dai loro desideri? Cosa vuol dire essere madre? Cosa differenzia veramente un mostro da un umano? La terza stagione è prevista per l’estate del 2024, e forse riuscirà a dare risposte a queste domande.

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KRITIKEN
Yellowface Rebecca F. Kuang 2023 336 Seiten Sweet Home, 스 Jang Young-woo 2020 - presente 18 episodi Netflix Caroline Buck Valentina Tobler

CRITIQUES

Esthétique steampunk, philosophie et émancipation féministe

Yórgos Lánthimos, réalisateur de The Lobster et La Favorite vous propose une comédie noire surréaliste avec son dernier film, sorti en janvier 2024, Pauvres Créatures . Le casting a de quoi faire rêver les amateurs-trices de cinéma avec des acteurs-trices principaux-pales tel-le-s que Emma Stone ( Cruella, La La Land, Easy A ) ainsi que Willem Dafoe ( Platoon, The French Dispatch , les Spiderman avec Tobey Maguire) et Marc Ruffalo ( Zodiac, 30 ans sinon rien , Hulk de l’univers cinématique de Marvel). Ce film est une adaptation du roman du même nom écrit par Alasdair Gray et publié en 1992. Il s’agit d’un récit qui se passe à l’époque victorienne et qui aborde des sujets tels que l’identité, les inégalités sociales et les relations humaines.

L e docteur Godwin Baxter (Willem Dafoe) est un scientifique londonien de l’époque victorienne à l’allure steampunk . Il vit avec Bella (Emma Stone) une femme au comportement plus qu’étrange et dont l’évolution est suivie de près par Max McCandless (Ramy Youssef), un étudiant de Godwin. Ces dernier-èr-e-s la considèrent comme un sujet d’expérience et un individu à part entière, paradoxalement . Bien qu’ayant un avenir radieux à leurs côtés, Bella ressent un grand besoin d’autonomie et part en voyage avec l’avocat Duncan Wedderburn (Marc Ruffalo). Pendant ce voyage Bella découvre un monde empli de dures réalités. Philosophie,

sexualité, rangs sociaux et politiquement correct sont tour à tour remis en question à travers la naïveté éclairante et la curiosité sincère de Bella.

L e film ne se contente pas d’un synopsis enthousiasmant, c’est un chef d’œuvre alliant une utilisation du noir et blanc (ainsi que les codes sonores qui lui sont associés) et une utilisation des couleurs qui donne un air fantastique à ce monde découvert à travers les yeux de Bella. L’usage occasionnel d’un filtre fisheye donne au-à la spectateur-trice l’impression d’être un voyeur-euse malvenu-e dans certaines scènes. Les thèmes intenses et lourds abordés dans le film sont allégés par un humour noir qui tombe à pic. Il faut reconnaître que ce long-métrage n’est pas adapté et/ou au goût de tout le monde : il est intense, violent et sexuel. Mais il représente aussi une réalité dure avec beauté, tact et humour. Les costumes sont hauts en couleurs, particulièrement ceux de Bella, qui démontrent continuellement un certain décalage avec ce qui l’entoure. Poor Things est candidat à de nombreuses distinctions prestigieuses et le mérite amplement, particulièrement pour le jeu d’actrice d’Emma Stone, qui est à couper le souffle.

P S: moins on en sait plus le film devient une expérience

The Dark Crystal

The Dark Crystal est un film fantastique de 1982, produit au Royaume Uni et né de l'imagination de Jim Henson et Frank Oz, créateurs des Muppets. Il a été entièrement tourné et filmé avec des marionnettes et des pantins animatroniques. Les marionnettes, comme le scénario, sont réalisées avec un soin particulier, donnant une bonne crédibilité à la pellicule. Bien que présenté comme un film pour familles, il se distingue par son ton sombre et aventureux.

Oz avait en effet l’intention de retourner à l’obscurité des contes de fées des frères Grimm. Le film a reçu le Grand Prix du Festival International du Film Fantastique d'Avoriaz en 1983. Une préquelle a été produite par Netflix entre 2017 et 2019 mais a été supprimée de Netflix.

L e film commence par ces mots : « Un autre monde, une autre époque, à l'âge des merveilles. Il y a mille ans, cette terre était verte et bonne, jusqu'à ce que le cristal se fissure, et une seule pièce fut perdue, un fragment du cristal. Les conflits commencèrent

alors et deux nouvelles races apparurent : les cruels Skeksis et les doux Mystiques » .

C e long-métrage raconte l'histoire de Jen, la dernière survivante des Gelflings, une race d'êtres ressemblant à des elfes. Il est chargé de retrouver un fragment du Cristal Noir, un puissant joyau qui équilibrait autrefois les forces de l'ombre et de la lumière, et de le réassembler avant la Grande Conjonction, un événement astronomique qui déterminera l'avenir du monde. Au cours de son périple, Jen rencontre des alliés, comme l’observatrice astronomique Aughra, et des ennemis, comme les Skeksis. Très importante dans son chemin est la rencontre avec Kira, une autre Gelfling, et son amusant ami FizGig, une sorte de petit chien à fourrure.

T he Dark Crystal est un film qui mérite d'être vu. Même si au niveau narratif, il ne propose pas de nouveaux schémas, il invite volontiers le-la spectateur-trice à s’immerger dans un univers de fantaisie pourtant très actuel à travers une thématique environnementale présente tout au long du film.

Laurie Nieva

Pauvres Créatures

Film 2023

141 minutes

Au cinéma

Tanimara Sartori

The Dark Crystal

Jim Henson & Frank Oz

1982 93 min

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SUDOKU Illustration Pixabay

COMITÉ · KOMITEE

Von links nach rechts: Amélie Oberson, Antoine Lévêque, Sophie Sele, Franziska Schwarz. Nicht auf dem Foto: Christina Schuhmacher, Eva Frésard, Florian Angéloz, Selina Keiser, Tim König, Lola Spicher, Annouk Chaulieu, Pauline Langel.

IMPRESSUM · FÉVRIER 2024

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Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg. Entièrement créé par elleux, le magazine est également bilingue. Chaque étudiant·e peut participer à sa conception et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme. Spectrum paraît six fois par an et est gratuitement à la disposition de la communauté estudiantine dans les locaux de l’Université, ainsi que sur Internet.

Tirage : 900.

Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es wird von Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig. Alle Studierenden können mitmachen und dabei Erfahrungen im Journalismus sammeln. Spectrum erscheint sechsmal im Jahr und liegt kostenlos an der Uni und auf dem Internet auf.

Auflage: 900.

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· Mitautor·innen Marc-Olivier Kolly, Isaline Finger, Helene-Shirley Ermel, Universität Freiburg, The Lion King Gallery 2022, Unsplash Sarah Alili, Roshan Hafezalsehe Franziska Schwarz, @queerkaff_ow Tanimara Sartori, Ryan Rätzer, Romain Michel, Antoine Lévêque, Eva Frésard, Guillaume Vincent Berclaz, Maxime Staedler, Sarah Alili, Laurie Nieva Christina Schuhmacher, Yaëlle Binggeli, AliyahSophie Manzke, Franziska Schwarz, Maximilian Mosbacher, Helene-Shirley Ermel, Amélie Oberson, Sophie Sele, Selina Keiser, Valentina Tobler, Caroline Buck Rédaction-en-chef·fe Chefredaktion Université · Universität Culture Kultur Web Couverture · Titelbild Layout Correction · Korrektur Info · Abonnement Site web Website Administration Marketing Événements Prochaine parution · Nächste Ausgabe Antoine Lévêque, Sophie Sele Guillaume Vincent Berclaz, Christina Schuhmacher Eva Frésard, Amélie Oberson Franziska Schwarz Emanuel Hänsenberger Tim König Christelle Acevedo, Selina Keiser, Caroline Buck redaction@spectrum-unifr.ch abo@spectrum-unifr.ch student.unifr.ch/spectrum/ Annouk-Lynne Chaulieu Lola Spicher Pauline Langel 8. April 2024 Comité
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