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Camp d’Elsenborn
La vie trépidante du camp d’Elsenborn
Depuis l’automne 2019, Sodexo remplit un nombre impressionnant de missions dans ce camp militaire d’entraînement. Notre équipe y est dirigée par Jacques Deltour qui, après huit ans à la prison de Marche-en-Famenne, revit en plein air. Il y installe aussi progressivement une solide dose de durabilité.
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Jacques Deltour Cluster Manager
Depuis 2016, l’armée belge externalise progressivement certains services qui ne nécessitent pas de compétences militaires. Le nombre de sites concernés ne cesse de grandir. D’ailleurs, trois nouvelles implantations sont, depuis peu, soumises à appel d’offres : le camp militaire de Lagland (Arlon), le camp Adjudant Brasseur d’Amay et la base de Peer (Kleine-Brogel). En six ans, Sodexo a remporté quelques jolis contrats avec la Défense : l’École Royale Militaire (d’abord le catering puis l’ensemble du Facility Management de l’ERM), ainsi que les casernes de Grobbendonk et de Bertrix (restauration, entretien des espaces verts, nettoyage, lutte contre les parasites et la gestion de la technologie et des bâtiments, etc.). Depuis septembre 2019, nous sommes aussi présents au camp d’entraînement d’Elsenborn dans la province de Liège. Un contrat de dix ans (avec une année supplémentaire possible) exécuté sous la direction, depuis janvier 2021, de Jacques Deltour, notre ancien site manager de la prison de Marche-en-Famenne. « Cela fait 26 ans que je suis chez Sodexo, explique-t-il. Je suis entré dans l’entreprise comme commis de cuisine. Mon parcours témoigne des possibilités impressionnantes d'évolution que l’entreprise propose. Après quasiment huit ans passés à la prison où tout tournait parfaitement, j’avais besoin d’un autre défi motivant. Sodexo m’a fait confiance alors que je n’avais jamais géré d’infrastructures ou d’espaces verts et encore moins travaillé avec des militaires. Ce fut compliqué au début mais, après six mois, un déclic s’est fait des deux côtés et la collaboration fonctionne très bien. Après huit années passées entre quatre murs, travailler à Elsenborn est un changement radical. Cela fait un bien fou ! »

« Nous y exerçons un nombre impressionnant de métiers dont certains inédits chez Sodexo : l’entretien général des stands de tir, un menuisier, un soudeur, un mécano agricole, un électromécanicien, deux grutiers, un peintre, etc. »

Entretien des stands de tir
UN LIEU ÉTONNANT
Le camp militaire d’Elsenborn est un endroit hors du commun. Il est constitué d'un quartier d'1 km² riche de 80 bâtiments et de nombreux espaces verts, mais aussi d’une plaine de 28 km² située en zone Natura 2000 et placée sous la supervision du Département de la Nature et des Forêts (DNF). Le site permet de s’entraîner au tir avec tous les types d’armes. Il accueille en permanence une vingtaine de militaires mais, vu sa fonction, est ouvert pour entraînement aux élèves de l’ERM, aux unités de l’armée belge mais aussi aux armées étrangères. Il peut accueillir jusqu’à 1.200 personnes à la fois.

« 43 collaborateurs Sodexo y travaillent en permanence, poursuit Jacques Deltour. Ainsi que des intérimaires en cas de forte affluence. Nous y exerçons un nombre impressionnant de métiers dont certains inédits chez Sodexo. Dans mon équipe « TAROM », chargée entre autres de l’entretien général des stands de tir, je dispose d’un menuisier, d’un soudeur, d’un mécano agricole, d’un électromécanicien, de deux grutiers, d’un peintre, etc. Parallèlement, j’ai une équipe « Green » qui gère l’entretien des espaces verts du quartier mais aussi des routes d’accès à la plaine. Ces deux équipes s’occupent aussi du déneigement en hiver. Ce qui n'est pas une petite affaire vu la superficie. » 24 collaborateurs Sodexo, y compris Jacques Deltour, ont été formés pour devenir des équipiers d’intervention pour feu de plaine. Ils connaissent les techniques de base pour lutter contre le feu. Sous le commandement des militaires, ils interviennent donc avec un camion de pompier labellisé Sodexo ! Ce même camion sert d’ailleurs au déneigement l’hiver.
« Parallèlement, nous assurons le nettoyage de tous les bâtiments, gérons la maintenance des infrastructures du quartier dont une station d’épuration et une station d’essence. Enfin, évidemment, nous assurons la restauration pour
Soudeur en action
l'ensemble des personnes présentes. Soit trois repas par jour dans un restaurant de 400 places, quelques distributeurs ainsi qu’une zone Horeca ouverte 24/7 qui plaît beaucoup aux étudiants de l’Ecole Royale Militaire. Deux dames quadrilingues assurent aussi une permanence de 7h à 17h pour gérer les réservations du site et la logistique afférente. Ce sont elles aussi qui accueillent les unités visiteuses et leur expliquent le fonctionnement du camp. »
À côté de services déjà bien complets, notre entreprise a aussi beaucoup travaillé dans le cadre de la rénovation du camp qui était un peu défraîchi.
« Nous avons déjà accompli beaucoup en trois années de présence. Quatre stands de tir ont été refaits, soit 180 positions de tir. 18 carrés d’entraînement ont été remis à neuf. Cet été, pendant les quatre semaines de fermeture, nous avons refait un parking et rénové une piste d’obstacles. Sans compter les petits travaux habituels. J’ai la chance d’avoir une équipe complète capable de mener à bien bon nombre de ces améliorations. Nous faisons aussi appel à des sous-traitants locaux. »


Parallèlement, l’équipe Green a déterminé des zones de fauchage tardif pour permettre à la biodiversité de se développer en paix. D’autres projets sont en passe d’aboutir. Ainsi, chaque arbre qui doit être abattu sera remplacé par une espèce locale. Des hôtels à insectes ainsi que des ruches et des nichoirs pour la faune locale seront installés sous peu. De même, un bâtiment a été très abîmé par une récente tempête. « L’idée est de le désamianter et de le démolir. À sa place, nous avons l’envie de créer un verger pour alimenter nos cuisines » poursuit Jacques. Parallèlement, fidèle à notre stratégie de protection de l’environnement et de lutte contre le gaspillage alimentaire, nous avons lancé un certain nombre d’initiatives durables à Elsenborn. Comme la mise en place d’un composteur qui traite les déchets alimentaires du restaurant.
« Il produit du compost en 24 h, confie Jacques Deltour. Neuf kilos de surplus des cuisines deviennent un kilo de compost. Ce compost, qui n’est pas stable dans sa composition, est utilisé pour les espaces verts du quartier. Il ne peut pas servir sur la plaine car il est interdit d’y apporter des éléments extérieurs. Elle n’a ainsi jamais connu d’engrais. Le schiste utilisé pour réparer les routes vient d’une carrière in situ. Ce terreau est aussi proposé aux collaborateurs Sodexo et aux militaires pour leur jardin. Le même principe devrait être lancé sous peu à la prison de Marcheen-Famenne où nous dispensons des cours de jardinage. » Au bout d’un an et demi, Jacques Deltour est ravi de diriger nos équipes à Elsenborn. C’est un site et un monde vraiment à part.

« Ce n’est pas toujours simple de recruter vu le faible taux de chômage et la proximité du Grand-Duché, conclutil. C’est un métier à part ici. Beaucoup de mes collaborateurs passent leur vie dehors, été comme hiver. Et à Elsenborn, il y a cinq degrés de moins que dans le reste de la Belgique. C'était agréable pendant les canicules mais en hiver, c’est une autre paire de manches. Mais j’ai fait, ici, des choses que je n’aurais jamais pensé faire. Comme de participer,
avec le Département Nature et Forêt, au déclenchement de contre-feux destinés à régénérer le terroir et à éviter que de grands feux ne se déclenchent. La plaine abrite aussi environ 300 bêtes comme des daims ou des chevreuils. Cycliquement, la DNF organise des chasses pour réguler la population. »

